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Épisode 116 – L’Amazone À Vitesse Très Petit V

11.30am – 5 Avril 2017


C’est par une journée de mousson typique (saison des pluies) que le « Sagrado Coracao de Jesus », vieux bateau en bois, s’apprêtait à quitter le port de Manaus, la capitale de l’Amazone, 24 heures à peine après y être arrivé en provenance du Venezuela via Boa Vista.


Depuis les premières lueurs du jour, les gens installaient leur hamac sur l’un des 2 ponts ouverts de ce petit bateau ne faisant pas plus de 50m de long, par 20 mètres de large. Entassé comme des sardines et sans aucune intimité, c’était la manière de voyager dans ce coin du monde… mais pas pour nous.


Pour à peine 30$/jour par personne, nous avions opté pour un peu de confort; une cabine en bois (qui avait dû être très luxueuse il y a 100ans) avec lit double, salle de bain, a/c, frigo, TV, balcon privé, et 3 repas inclus. Une « croisière » beaucoup plus luxueuse que celle faite sur le bateau Navimag en Patagonie chilienne (pour une fraction du prix).
Cette cabine, que nous avions affectueusement baptisée « the cell (la cellule) » serait notre maison pour les 6 prochains jours, le temps de remonter près de la moitié du fleuve Amazone jusqu’à la triple frontière entre le Brésil, le Pérou et la Colombie.


Pour passer le temps, nous avions pris soin de remplir notre frigo à pleine capacité de bières et de vins… un moyen comme un autre de s’habituer au plancher incliné à plus de 15 degrés.
Départ; Manaus, au km 1000 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.
Arrivé; Tabatinga, au km 2700 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.

L’AMAZONE POUR LES NULS
L’Amazone (l’Amazonie), le « coeur de l’Amérique du Sud », « le poumon de la Terre », se meurt.
Avant d’élaborer plus en détail sur cette affirmation, il faut faire la distinction entre l’Amazone, le fleuve, et l’Amazone, la jungle. Le fleuve se porte bien, c’est la jungle qui se meurt.
À ce jour, plus de 20% de la superficie de l’Amazone a disparu en raison de l’homme (déforestation). Chaque année qui passe, environ 2% de l’Amazone disparait. Si le déboisement continu au rythme actuel, l’Amazone aura complètement disparu en 2050.
Ce que l’homme fait actuellement à l’Amazone cause un dommage irréparable/irréversible non seulement à la jungle, mais aussi aux habitants de la planète toute entière.
– L’Amazone c’est la 2ème plus grande forêt au monde (après la Taiga – Sibérie/Russie),

– L’Amazone c’est 50% de toutes les forêts tropicales sur Terre,

– L’Amazone abrite plus de 10% de toutes les espèces vivantes sur Terre. En d’autres mots, 1 espèces sur 10 de toutes les espèces de plantes et d’animaux habitant notre belle Planète Bleue se trouve dans l’Amazone,

– L’Amazone joue un role vital à la vie sur Terre en absorbant (transformant) une grande quantité du dioxide de carbone si néfaste à l’homme.
L’Amazone n’est pas l’affaire d’un seul

Pays. Partagé à 60% Brésil, 10% Pérou, 7% Colombie, 6% Bolivie, 6% Venezuela, et les miettes dans les Guyanas, c’est au Brésil que le plus de dommage (et le moins d’effort de conservation) y est fait.
L’Amazonie brésilienne version 2017 est un gigantesque chantier où les routes et villes poussent un peu partout. Il y a presque plus de brésiliens vivant dans l’Amazone, que de canadiens au Canada. À elles seule, les villes de Manaus, Boa Vista et Porto Velho font presque 10 millions d’habitants.
Ça c’était pour l’Amazone la jungle… parlons maintenant de l’Amazone le fleuve…
Plus important fleuve sur la planète en terme de débit, 2ème plus important fleuve en terme de longueur (seul le Nil est plus long), l’Amazone draine plus de 12% de toutes les réserves d’eau douce (non salée – potable) sur Terre.
L’Amazone prend sa source dans les Andes péruviennes, traverse tout le Brésil, avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Le fleuve est navigable par bateau jusqu’à Iquitos, 3700km après l’embouche sur l’Atlantique.
Fait surprenant, AUCUN pont ni barrage ne traverse/bloque le fleuve. C’est donc dire que le seul moyen de traverser d’un coté à l’autre est par bateau… ce qui a pour conséquence de trancher le Brésil (que le fleuve traverse sur toute sa transversale) en 2 parties bien distinctes.
L’absence d’infrastructure sur le fleuve s’explique par sa largeur (son embouchure sur l’Atlantique fait plus de 300km de large… tandis que le fleuve se resserre à moins de 1km de large au km 600), sa profondeur, sa puissance et surtout par le fait que durant la saison des pluies (de décembre à juin), l’Amazone inonde des centaines de km de plaines et de forêts sur ses berges.
L’Amazone héberge quelques habitants célèbres;

– Le Boto, le dauphin rose de l’Amazone, plus grand dauphins d’eau douce au monde,

– Les Piranhas (pas besoin de présentation). Ces poissons carnivores sont présents en grand nombre et s’attaquent au bétail et aux humains. Le niveau de l’Amazone peut monter de 12-15m à la saison des pluies. Les piranhas se retrouvent donc dans les champs. Ils sont notamment responsable de la mort de 300 personnes lors d’un naufrage sur le fleuve en 1981. Si vous n’aviez pas encore compris, il n’était pas question de se baigner dans l’Amazone, même pas s’y tremper les pieds… quoique le sud africain Mike Horn a descendu à la nage en autonomie complète la totalité du fleuve en 1997.

– L’anaconda Géant, l’une des plus grande espèce de serpent au monde,

– Le piratuku, un poisson pouvant mesurer de 3 à 5 mètres et peser de 200 à 400 kg.

Pourquoi avoir nommé le fleuve et la jungle « Amazone »?
À l’époque pré-colombienne (avant les espagnols/portugais), le fleuve n’avait pas vraiment de nom. Au début du 16ème siècle, les 1ers conquistadors baptisèrent le fleuve « Mar Dulce (Mer D’Eau Douce) » et « Rio Grande (Grande Rivière) ».
En 1541, un conquistador espagnol, qui cherchait du trouble à une tribus où les femmes étaient des guerrières au même titre que les hommes, surnomma l’endroit Amazone en référence aux guerrière décrites dans la mythologie grecque.
Il n’en fallait pas plus pour que le nom marque l’imaginaire et persiste au fil des siècles.

L’AMAZONE À CONTRE-COURANT
Voguer sur l’Amazone c’est… c’est… plate rare!!!
Après 1 demi journée de navigation, nous étions à 25km (distance d’oiseau) de Manaus. La croisière allait être loooooongue. Un repos forcé, sans internet, qui allait faire du bien au corps et au mental avant d’entamer la dernière portion de notre voyage en Amérique du Sud qui s’annonçait pour le moins chargée.
À l’horizon, il n’y a aucun relief, tout était plat à perte de vue. Plus souvent qu’autrement, on ne voyait que de l’eau brune sur un fond de jungle et de nuages gris.
Peu importe comment large le fleuve était, le bateau voguait toujours à quelques mètres seulement de l’une des 2 berges, si bien que nous pouvions admirer de très près comment les gens vivent le long de l’Amazone. Parce que oui, des gens vivent ici.

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Dupuis les 60 dernières années, le gouvernement du Brésil propose des initiatives pour inciter les pauvres de partout au pays à venir coloniser l’Amazone (triste mais vrai). C’est ainsi que l’on passe rarement 1km sans apercevoir une habitations. Ces habitations sont pour les plupart extrêmement rudimentaires; de minuscules carrés sur pilotis.
Autrement, il faut avoir beaucoup de lecture et/ou de trucs à écrire pour passer le temps.
Et parce que nous avions été sage, Dame Nature nous récompensait avec de splendides coucher de soleil (peut-être aussi des lever de soleil, mais nous étions trop occuper… à dormir).

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Au 1 jour, tout était nouveau…
Au 2 jour, nous pouvions passer de longues heures à fixer le paysage qui défilait leeeeeentemeeeeent devant nous…

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Au 3 jour, les batteries étaient complètement rechargées…
Au 4 jours, nous venions à bout de notre stock d’alcool…
Au 5 jours, ça commençait à être le temps qu’on arrive…
Au jour 6, nous étions enfermé dans notre cabine toute la journée puisqu’il tombait des cordes dehors… comme il peut en tomber en Amazone durant la mousson..

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En fin de soirée du jour 6, après 131 heures et 1700km, le bateau s’arrêtait définitivement à Tabatinga.
Bienvenue à la triple frontière!

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LA TRIPLE FRONTIÈRE
« Dangereux la nuit! Ne sortez pas de votre hotel sous aucun prétexte » – C’est à peu près la seule chose que mon guide de voyage mentionnait à propos de Tabatinga… avec les mots « traffic » et « drogue » répétés très souvent.
Et pourtant… il était passé 22.00 et nous étions à marcher dans les rues désertes de Tabatinga pour nous trouver un auberge… sans se faire trucider.
Qui dit 3 frontières… dit 3 pays… dit 3 villes; Tabatinga (Brésil), Santa Rosa (Pérou) et Leticia (Colombie). Aucune des 3 villes n’est relié au reste du continent par la route, seulement par bateau et avion.
Alors que les villes de Tabatinga et Leticia ne font qu’une, sans véritable frontière (on peu passer librement de l’une à l’autre), Santa Rosa fait bande à part de l’autre coté du fleuve.
Avez vous déjà foulé le sol de 3 pays… en moins de 2 heures… sans avoir à passer un poste frontalier et montrer votre passeport? Je me réveillais à Tabatinga (Brésil), pour aller prendre mon déjeuner à Leticia (Colombie), sautait dans une vieille pirogue et hop, je me retrouvais de l’autre coté du fleuve sur Isla Santa Rosa, Pérou.

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Alors que Leticia et Tabatinga sont directement sur le fleuve, le petit village linéaire de Santa Rosa se trouve sur une ile perdue au travers des mangroves. La plupart du temps, les voyageurs passent en coup de vent à Santa Rosa, pour collecter leur tampon d’entrée/sorti du Pérou au bureau d’immigration, et se diriger en vitesse vers Leticia. Très dommage puisque Santa Rosa offre un cadre unique et est sans aucun doute mon endroit préférée dans l’Amazone.

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03.00 – C’est sous un déluge que nous sautions dans un petit bateau taxi pour rejoindre le bateau rapide (espèce de bus flottant) qui allait nous mener à Iquitos, plus en amont du fleuve amazone au coeur de l’Amazonie péruvienne. Toute une expérience que d’être dans un petit bateau, qui menace de chavirer à tout moment, sur le fleuve amazone sous une averse à ne rien y voir dans la nuit noire.
Multo Obrigado Brasil!
(Re)Bienvenido Pérou!
See you dans 2 mois Colombie!

IQUITOS
12 heures et 1000km plus tard, Iquitos était en vue.
À première vue depuis l’Amazone, Iquitos ressemblait à un gros dépotoir de bateaux: sur des km ont pouvaient voir des bateaux sur les berges.
Situé au km 3700 de l’embouchure du fleuve amazone, Iquitos possède le titre inusité de « plus grande ville de la planète à ne pas connectée par la route ». En effet, plus de 50% de la superficie du Pérou est recouverte par l’Amazone, et Iquitos se trouve en plein coeur sans aucune route pour y accéder. Le seul moyen de gagner Iquitos est par les airs ou par bateau.
Rues pleines de tuk tuk et hyper bruyantes, où les conducteurs n’o t aucun respect pour les piétons. Pas de doute, nous étions de retour au Pérou.

Belen Market 

Le très achalandé Marché Belen est un genre de Marché Atwater (Montréal), qui s’étendrait sur un bon kilomètre carré de patés de maisons et où vous pouvez trouver de tout (sauf ce que vous chercher vraiment). Toutes les communautés indigènes qui vivent dans l’Amazone péruvienne viennent ici pour vendre leur produit.
Une fois « entré » dans Belen, il est très difficile de trouver la sorti tant de cette ville dans la ville tellement l’endroit est labyrinthique et ne semble jamais prendre fin.

La Isla de los Monos

(L’ile des Singes)
Le highlight de notre voyage en Amazone fut la visite de Isla de los Monos, une ile réputée pour être un orphelinat de singes.
En premier lieu, il fallait survivre à la traversé de 45min depuis Iquitos jusqu’au village de Mazan, à bord d’un petit (et vieux) bateau surchargé, qui donnait l’impression de vouloir chavirer à tout moment. Nous étions quitte pour une bonne frayeur.
Nous sautions ensuite dans un bateau encore plus vieux pour une traversée vers l’Isla.


Une fois sur l’ile, nous étions « attaqué » par une vingtaine de petits singes d’une demi-douzaines d’espèces. Toutes ces petites bêtes ne voulaient qu’une chose; nous grimper dessus en s’agrippant avec leur 2 bras, 2 jambes et leur queue.


Sensation des plus uniques que de sentir les petites mains/pieds et leur queue s’enrouler autour de nos bras afin de s’agripper.




15 Avril 2017
Bon… ce n’est pas tout. Il pleut des cordes depuis 2 jours et les prévisions ne sont guère meilleures pour la prochaines semaines. La mousson est bien installé, ce qui sonne la fin de notre séjour en Amazone.
Je ne veux plus entendre (ou voir) le mot bateau avant un très long moment!
À la première heure, nous nous envolons pour d’autres cieux… plus radieux.
Bolivie nous revoilà!!!

Épisode 115 – Roraima; Le Monde Perdu

RETOUR DANS LE TEMPS

2 Janvier 2017 – Puerto Williams – Isla Navarino
« N’allez pas au Venezuela! Je sais que Roraima est très tentante, mais promettez-moi de ne pas aller au Venezuela!! Le pays peut imploser et tomber en Guerre Civile à tout moment!!! »
Ces mots furent prononcés par un couple de brésiliens rencontré sur Isla Navarino. Docteurs, dans la quarantaine et adeptes de plein-air, ils avaient fait pas mal toutes les randonnées possibles sur le continent sud américain.
Quand je leur ai mentionné que nous envisagions nous rendre au Vénezuela pour faire Roraima, les traits de leur visage s’étaient durcis et ils nous avaient lancé cette mise en garde… comme si des parents donnaient un ordre à leurs enfants.
Depuis plus de 8 mois que je parcourais l’Amérique du Sud, ils n’avaient pas été les seuls à me déconseiller d’aller au Venezuela… et pourtant… en ce 27 mars 2017, nous étions en route pour le Vénézuela.


VENEZUELA POUR LES NULS
« Nous n’avons pas besoin de touristes, nous avons du pétrole » – Hugo Chavez
Lieu de naissance de Simon Bolivar, figure emblématique de l’Indépendance des colonies espagnoles en Amérique du Sud, le Vénézuela a toujours été le mouton noir de l’Amérique du Sud, faisant les choses à sa manière.
Nom officiel; Republica Bolivarian do Venezuela

Population; 30 millions

Capitale; Caracas

Langue; espagnol
Comment le Vénézuela a t’il pu passé d’un des pays les plus riches du continent au pays le plus pauvre, sur le bord de la guerre civile.
Le Vénézuela est dans le top 5 des pays producteurs de pétrole au monde. Il y a quelques années, lorsque le prix du pétrole s’est effondré (pour ne plus jamais remonter au niveau d’antan), le pays n’avait pas vu venir le coup et a été secoué par un tremblement de terre de puissance maximale.
Du jour au lendemain, le pays qui tirait plus de 80% de ses revenus du pétrole, a vu ses profits fondre comme neige au soleil.
Le gouvernement, qui n’avait jamais utilisé l’argent du pétrole pour diversifier l’économie du pays (comme les UAE ont faits), a du procéder à des coupes drastiques. Les vénézuéliens, habitués a une qualité de vie aisé, sont tombés de leur nuage.
La monnaie, le Bolivar, a été dévalué a un point tel qu’elle ne vaut plus rien en dehors du pays. Les vénézuéliens étaient dès lors prisonniers de leur propre pays.
Du coup, la population est descendue dans les rues, surtout dans les grandes villes comme Caracas. Depuis ce temps, le pays est plongé dans le chaos le plus total. Le gouvernement peine à acheter de l’étranger des produits de base tel que de la nourriture et des médicaments. Il y a pénurie de tout, surtout dans les grandes villes et à la frontière avec la Colombie, où des milliers de vénézuéliens tentent de fuir illégalement en quête de jour meilleur.
Le Venezuela… un pays dangereux… c’est ce que tout le monde dit… mais tout le monde en sait quoi au juste? Tout le monde n’est jamais allé au Venezuela? Tout le monde voit ce que les médias veulent bien nous montrer; des images et des histoires qui font sensations.
La vie vaut la peine d’être vécu à fond et cela implique de prendre des chances de temps en temps.

2 FRONTIÈRES EN 24h
Après avoir passé la frontière entre la Guyana (Lethem) et le Brésil (Bonfil) une douzaine d’heure plus tôt, dormi à Boa Vista (une ville qui porte très mal son nom), nous étions à bord d’un taxi collectif roulant à vive allure en direction de Pacaraima, à la frontière du Brésil avec le Vénézuela.
Plus nous approchions de la frontière et plus la tension montait. Nous avions beau avoir reçu toutes les assurances que l’endroit était sécuritaire, il n’en demeurait pas moins que nous étions nerveux… une nervosité mélangée avec beaucoup beaucoup d’excitation.
Nous passions le poste frontalier brésilien… pour nous diriger vers le poste frontalier vénézuélien… et en ressortir au Venezuela.


Nous sautions dans un taxi pour rejoindre Santa Elena, la ville la plus proche… simplement pour voir le chauffeur se diriger vers le Brésil… à notre plus grande surprise… et sous le regard médusé du militaire qui venait de nous faire passer la frontière.
Ce que le chauffeur ne nous avait pas dit, c’est qu’il devait aller chercher un truc du coté brésilien avant de se diriger à Santa Elena de Uairen…
Plus de peur que de mal!

BIENVENUE AU VENEZUELA!
Santa Elena n’était pas en flamme, il n’y avait aucun mort dans les rues, aucun coup de feu, aucune personne qui tentait de nous arracher la tête et/ou de nous voler tout ce que nous avions. Bref, tout était business as usual; il faisait chaud et humide.
Santa Elena est une petite ville de 8000 habitants, coincé entre la frontière brésilienne et le « Parque Nacional Canaima », l’un des plus grand Parc National au monde, comprenant entre autre Angel’s Fall (la plus haute chute au monde), la Gran Sabana et Roraima. À plus de 10-12 heures de la grande ville vénézuélienne la plus proche, nous étions entré au Venezuela par la petite porte d’en arrière, très loin du chaos.
Nous ne tardions pas à trouver une chambre d’hotel très spacieuse, avec salle de bain, TV, frigo, A/C pour moins de 9$… du jamais vu.
Tanzi, qui désirait s’acheter une nouvelle casquette, payait l’article avec un simple billet de 50 reals (monnaie brésilienne – l’équivalent de 21$can). La caissière lui redonnait le change en Bolivar… 40000 Bolivar pour être plus exact… en billet de 100 Bolivar… la pièce de monnaie la plus élevé au Venezuela. Elle ressortait du magasin avec de grosses piles d’argent… ressemblant beaucoup plus à une voleuse de banque qu’à une personne qui venait de s’acheter une casquette.
En fin de journée, nous rencontrions notre guide et le reste du groupe. Impossible de faire autrement pour se rendre où nous voulions aller.
Dès demain, l’aventure allait commencer!

JOUR 1 – LA GRAN SABANA

Info

Départ; Santa Elena (4×4)

Début Randonnée; Paraitepui

Fin de la Randonnée; Camp RioTek

Distance; 13km

Dénivelé Positif; +150m

Dénivelé Négatif; -300m

Après s’être fait brasser durant 2h à bord d’un 4×4 roulant sur des chemins de terre défoncés, nous arrivions au village de Paraitepui.
Loin devant nous pointait 2 massifs rocheux, Roraima et son petit (pas petit) frère Kukenan, 2 monolithes géants plantés au beau milieu de la savane tels des forteresses imprenables. Et pourtant, au terme de la randonnée de 6 jours que nous débutions, nous aurions sommité Roraima!
Roraima, de son véritable nom Roroma (les anglais trouvaient que Roraima sonnait mieux), et qui signifie « Grand Bleu Vert » est une montagne atteignant 2810m, qui ferait paraître Table Mountain à Cape comme une très petite table.
Situé à la triple frontière du Brésil, Venezuela et Guyana, il est seulement possible de réaliser l’ascension du coté vénézuélien. Cette randonnée est réputé comme l’une des plus belles au monde… même si elle est inconnue de monsieur-madame-tout-le-monde.
La création de Roraima n’est pas dû à un volcan ou aux glaces qui auraient modifié le paysage en se retirant lors de l’une des périodes de glaciations que la Terre a connu. Non! La création de Roraima remonte à l’époque où tous les continents ne formaient qu’un seul continent; Pangea.
L’endroit a inspiré de nombreux créateurs, notamment Sir Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes, pour l’écriture d’un des romans de fiction les plus célèbres jamais écrit; « The Lost World (Le Monde Perdu) ».
Pour ma part, Roraima trône au sommet de ma liste des endroits à voir depuis que j’ai découvert son existence il y a quelques années grâce au film d’animation « Up » de Disney/Pixar (vous savez le vieil homme et sa maison qui vole avec des ballons).


La randonnée du jour, sans aucune difficulté, consistait à se rapprocher de Roraima en marchant au travers de la « Gran Sabana (la Grande Savane) », une vaste étendue d’herbe et de petites collines s’étendant jusqu’à perte de vue (sauf pour Roraima et Kukenan).
Nous étions en compagnie de notre guide Marisol (vénézuélienne parlant très bien anglais… une rareté), de 2 porteurs/cuisiniers, de Pedro et Marie (un couple portugais/allemand), de Mae (une japonaise)… et de notre toilette portative. J’avais vu des Parcs Nationaux avec des règlements bizarres, le premier en tête de liste étant Altos de Lircay (Chili), où il fallait avoir un bruleur et un poêlon pour entrer dans le parc… même si vous faisiez la démonstration que toute la nourriture que vous alliez manger ne nécessitait aucune cuisson… mais l’obligation d’avoir une toilette portative était une première.
En chemin, Marisol me lançait « Your bag is so small (ton sac est tellement petit) ». Je lui repondait qu’il y avait une tente, un sleeping et des vêtements chauds dedans. Elle me lançait alors un regard du genre « tu penses que je suis une idiote ».

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Une fois au Camp Riotek, je sortais la tente et le sleeping de mon sac et Marisol s’écriait « it is true!!! (Tu disais vrai!!!) ».
C’était maintenant l’heure de contempler la vue… et de se faire manger par les Puri Puri, petits moustiques aux piqures extrêmement douloureuses.


JOUR 2 – LA DÉMESURE

Info

Début Randonnée; Camp Rio Tek

Fin de la Randonnée; Camp de Base

Distance; 11km

Dénivelé Positif; +800m

Dénivelé Négatif; -50m

La journée débutait sous un ciel très bas et chargé… qui allait éventuellement nous tomber sur la tête… avec Roraima et kukenan complètement cachés dans les nuages.

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Fini la Gran Sabana, nous entreprenions l’ascension du podium végétal sur lequel Roraima donnait l’impression d’être déposé.
J’avais rarement vu quelque chose d’aussi impressionnant; plus on s’approchait et plus les parois rocheuses semblaient insurmontables. La proportion de Roraima est tout simplement démesuré, son manteau de brouillard ajoutant à sa grandeur.

Le camp d’aujourd’hui se trouvait sur un plateau, au sommet du monticule de verdure, tout près du début de la paroi rocheuse. L’endroit offrait une vue imprenable sur la Gran Sabana en contrebas.

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La température, extrêmement changeante, mais toujours nuageuse, faisait en sorte de constamment modifier le paysage; une minute nous pouvions admirer Roraima presque entièrement, l’autre minute tout était bouché, tandis que la plupart du temps Roraima ne se dévoilait que partiellement au travers de son grand manteau gris.

JOUR 3 – LA BRÈCHE

Info

Début Randonnée; Camp de Base

Fin de la Randonnée; Hotel Indio

Distance; 8km

Dénivelé Positif; +500m

Dénivelé Négatif; -50m

Aujourd’hui, nous entreprenions de rejoindre le sommet de Roraima.
Le guide avait beau pointer en direction du sentier montant jusqu’au sommet, je ne voyais que des parois verticales. Il y avait pourtant bel et bien une brèche dans l’armure de Roraima… une seule sur tout le périmètre; « Paso de la Grimace ».

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La première section se passait dans une jungle très dense et verdoyante. La guide nous mettait en garde contre la grande quantité de serpents venimeux dans les environs; nous aurions à utiliser nos mains et ces mêmes serpents vivaient dans les trous où nous devions prendre appui.
Nous pouvions désormais toucher à la paroi. Il fallait avoir la tête extrêmement arquée vers le haut pour apercevoir le ciel tellement Roraima prenait tout l’horizon de droite à gauche et de haut en bas. La montagne avait constamment la tête dans les nuages, si bien que nous avions l’impression de monter au ciel.

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Sur les coups de midi, nous atteignions le sommet, un endroit tout sauf hospitalier, étant balayé par des rafales de brouillard. Il y régnait un silence de mort.

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Nous installions notre campement pour les 2 prochains jours dans les cavités d’une petite montagne surnommée « Hotel Indio ». Ne vous laissez pas méprendre par le nom, l’endroit n’offrait aucun confort.

N’empêche, le super panorama compensait amplement pour les 2 nuits froide et humide qui nous attendaient; le genre de froid qui se fou de combien de couches de vêtement tu portes et qui se rend directement au os.

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JOUR 4 – LA FORTERESSE DU CIEL

Info

Début Randonnée; Hotel Indio

Fin de la Randonnée; Hotel Indio

Distance; +/-12km

Dénivelé Positif; –

Dénivelé Négatif; –

Roraima est réputée pour offrir une température complètement imprévisible à longueur d’année, avec de la pluie et du brouillard au menu plus souvent qu’autrement.
Il faut croire que Dame Nature nous apprécie puisqu’il n’y avait aucun nuage à l’horizon à notre réveil. Nous avions une vue impressionnante sur la Gran Sabana tout en bas depuis Hotel Indio.


À peine la première lueur du soleil pointée que nous entreprenions d’explorer le sommet. Devant nos yeux s’étendait une contrée tellement vaste qu’il était facile d’oublier que nous étions sur le sommet d’une montagne. On aurait pu marcher une dizaine de km sans tomber sur le périmètre de Roraima.
Le sommet de Roraima était un endroit totalement inhospitalier et labyrinthique, un paysage formé de roches noires et de marais, avec d’étranges & fascinantes formations rocheuses. Le genre d’endroit que ton cerveau peine à croire qu’il peut exister… et pourtant il se trouvait devant nos yeux.

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L’endroit était le repère de nombreux scorpions et tarentules. Nous avons croisé 3 tarentules… dont une de très près; je faisais un somme sur une roche quand Tanzi m’a lâché un cris de mort… la grosse tarentule velue était à moins de 1m de moi.
The Abyss (L’Abysse)

De ce mirador sur le périmètre, il était possible de voir le territoire de la Guyana s’étendre à l’infini devant nos yeux en contrebas.

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The Window (La Fenêtre)

Offrant de super points de vue sur Kukenan de l’autre coté de la vallée, l’endroit est aussi reconnu pour sa roche en porte-à-faux sur au moins 10 mètres au-dessus de la vallée… 700m plus bas.

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Maverick

À 2810m, le point le plus haut de Roraima se veut un incontournable pour admirer le coucher de soleil sur la Gran Sabana.
Voir un coucher de soleil assis à moins de 1m du bord d’une paroi verticale plongeant à plus de 800m; check.


Juste avant que le soleil ne disparaisse derriere Kukunan, le brouillard enveloppait tout. Une manière pour Roraima de nous montrer qui était le boss.



JOUR 5 – REWIND

Info

Début Randonnée; Hotel Indio

Fin de la Randonnée; Camp Rio Tek

Distance; 19km

Dénivelé Positif; +100m

Dénivelé Négatif; -1300m

Des vents violents et un brouillard dense, c’est ce qui régnait sur Roraima à notre réveil. Le soleil tentait de percer cette muraille blanche… sans succès.
Le genre de température où tu veux refermer le zipper de ta tente à peine après l’avoir ouvert, et t’emmitoufler dans ton sleeping. Comme vous le devinez, cela n’était pas une option; il nous fallait redescendre Roraima par Paso de la Grimace et faire à rebours les jours 2 et 3 jusqu’au Camp Riotek.


Plus nous descendions et moins le brouillard était dense, au point de disparaitre, laissant apparaitre la Gran Sabana devant nos yeux.


Une fois passé le Camp de Base (nuit du jour 2), nous en avions fini avec les sentiers casse-cou.


Dès lors, nous descendions tranquillement en direction du Camp Riotek (nuit du jour 1).


Jour 6 – PROMENADE DANS LE PARC

Info

Début Randonnée; Camp Rio Tek

Fin de la Randonnée; Paraitepui

Distance; 13km

Dénivelé Positif; +300m

Dénivelé Négatif; -150m

Toute bonne chose à une fin!
Un dernier long regard à Roraima, pour tenter de mémoriser la montagne dans mon esprit, et nous étions dans le 4×4 en route pour Santa Elena.


Une dernière nuit au Venezuela et puis ce serait le Brésil… encore.

ÉPILOGUE
J’ai visité beaucoup de pays, marché des randonnées mythique et gravit de hauts sommets, mais cette aventure est l’une de celle qui m’a le plus émerveillée.
Pourquoi?
Parce que Roraima est l’un de ces endroits plus vrai que nature. Mes attentes étaient extrêmement élevées envers Roraima et l’endroit m’a coupé le souffle.
Parce que dans un monde où tout va toujours de plus en plus vite et ou on peut avoir quasi n’importe quoi en clignant des yeux, j’avais fini par mettre une croix sur Roraima en raison de la situation au Venezuela… et les étoiles se sont alignées à la dernière minute.

Épisode 114 – Guyana; A feel of India

Un arrière gout d’Inde… Un arrière gout de chaos… À peine arrivé, que je ne voulais pas y rester une minute de plus…

Bienvenue en Guyana!!!
Ce n’est pas le bout de l’Amérique du Sud géographiquement parlant, mais ça l’est culturellement.
À peine sorti du traversier en provenance du Suriname que la réalité frappait fort; j’avais l’impression d’être de retour en Inde… un Inde qui aurait fusionné avec l’Afrique noire. C’était le BORDEL dans les rues; pollution, animaux en liberté (vaches, ânes, chevaux, chèvres, name it) & pollution sonore (klaxon).
On raconte que la population de Guyana se trouve sur la route longeant l’atlantique entre le Suriname et la capitale, et que le reste du pays est vide. Je l’espère de tout coeur puisque tout ce que nous pouvions voir durant le trajet de 200km entre la frontière et Georgetown était une interminable succession de bâtiments s’entassant les uns sur les autres sur le bord de la seule route du pays. Les villages se succédaient à un rythme infernal sans que l’on voit une véritable limite entre chacun… la bande de bâtiments ne s’arrêtait jamais.

GUYANA POUR LES NULS
Colonie hollandaise de 1607 à 1814, puis colonie anglaise de 1814 jusqu’à son indépendance en 1966, la « République Co-operative de Guyana » est la plis populeuse des 3 Guyane. Ses 800000 habitants sont bien peu, mais assez pour être supérieure au total du Suriname et de la Guyane Française.
Faits particuliers;

– plus de 45% de la population est d’origine indienne, 30% noir, 15% créole, 10% amérindien et moins de 1% blanc,

– Bien que situé sur le continent sud américain, Guyana fait officiellement parti des Caraïbes.

– Guyana a une frontière terrestre commune avec le Venezuela, mais il n’y a aucun moyen de traverser d’un pays à l’autre.

– Guyana recoit moins de 10000 touristes par année. C’est moins de touristes que Machu Picchu en 1 mois. La Guyana n’est pas du tout faite pour les backpackers, étant totalement orienté sur le touriste de luxe. Il est rare de voyager dans le pays sans guide… rare mais pas impossible 😉

– Guyana a le plus haut taux de suicide de tous les pays sur Terre.

– La langue officielle du pays est l’anglais, mais la plupart des habitants parlent un créole à base d’anglais totalement incompréhensible.

GEORGETOWN – IL FUT UN TEMPS…
Cela fait maintenant 50ans que la Guyana a obtenu son indépendance du Royaume-Unis. Cela fait très probablement 50ans que Georgetown, la capitale du pays, tombe en décrépitude.


Surnommée « The Green City (La Ville des Jardins) », on peu facilement imaginer que la ville a autrefois été très belle, avec des canaux (petites rivières) dans presque toute les rues et de vieilles constructions en bois, de grands espaces verts… mais toute cette beauté est enseveli sous une énorme couche de poussière et de pollution. Soyons honnête, Georgetown version 2017 est un trou à ras, la plus laide capitale d’un pays sud américain.

Seawall / La Digue

Pourquoi faire simple quand on peu faire compliquer?
Georgetown et presque toute la cote de Guyana se trouve quelques mètres en-dessous du niveau de la mer (typiquement hollandais).
Au milieu du 19ème siècle, un gigantesque mur de béton de 250 KILOMÈTRES de long fut construit pour séparer l’océan de la terre et éviter les inondations. Le mur débute à Georgetown et se rend jusqu’à la frontière avec le Suriname au sud.
N’empêche, les terres sur lesquelles sont construit Georgetown et la plupart des villages sont des terres inondables. Il a plu durant 2 heures à notre arrivé et les rues se sont transformées en piscines. Je n’imagine pas comment ça peut-être durant la mousson, alors qu’il pleut continuellement.
L’architecture des bâtiments de Guyana s’est d’ailleurs adapté à cette conditions; la plupart des bâtiments sont des constructions de 1 étage sur pilotis.



LE VÉHICULE MAUDIT
Au Revoir océan Atlantique et cote est de l’Amérique du Sud. Nous quittions Georgetown et commencions notre périple vers le centre du continent sud américain, périple qui nous mènerait éventuellement à l’amazone (le fleuve et la jungle).
La route jusqu’à notre prochaine destination s’annonçait longue et pénible; 400km à travers jungle et savane… 400km à rouler sur une tranchée orange (ils appellent ça une route ici) complètement défoncée… 400km entassé comme des sardines dans un vieux minibus.
Oubliez les bus de nuit version Amérique du Sud avec a/c et siège inclinable, le transport en Guyana se compare plutôt avec celui au Madagascar.
Dans un premier temps, la « route » pénétrait dans la forêt Iwokrama, considéré comme l’une des plus vieille forêt et l’un des endroits offrant la plus grande biodiversité sur Terre.


00.30 – Après avoir fait un flat quelques heures plus tôt, c’était maintenant au tour de la batterie du véhicule de rendre l’âme. Résultat; nous allions passer le reste de la nuit entassé dans le minibus, au milieu de la jungle et sous une pluie diluvienne.


14.00 – Après avoir été remorqué jusqu’à un poste militaire quelques km plus loin, et avoir attendu toute l’avant-midi notre chauffeur aille chercher un mecano à moto, le véhicule était enfin réparé et nous pouvions reprendre la route.


18.00 – Nous arrivions juste à temps à la rivière Essequibo pour prendre le dernier traversier de la journée, admirer le coucher de soleil au passage, et continuer notre route.


21.30 – Quelques 27 heures et 400km après avoir quitté Georgetown, nous émergions de la jungle et l’horizon s’ouvrait devant nous. C’était la fin de ce qui avait été ma pire run de « bus » sur le continent.
Bienvenue à Annai, l’un des premiers villages du Rupununi, la savane guyanaise, communément appelé le Far West Guyanais!

LE FAR WEST GUYANAIS
La Guyana offre un contraste des plus marqué entre la cote Atlantique, où 95% de la population du pays habite, et est à majorité noire et indienne, et l’intérieur des terres, composé de jungles et de grands espaces vide, et habité par des communautés amérindiennes depuis la nuit des temps.
Nous voici donc au coeur de la savane guyanaise, un endroit qui ne manque pas de me rappeler les grands espaces sauvages de la savane africaine (Tanzanie); terre rouge orangé sur fond de plaines toutes vertes.


Annai, est un minuscule village situé sur une toute aussi minuscule colline au milieu de la savane. Ses 450 habitants en font le village le plus important à des centaine de kilomètres à la ronde. Partout autour, nous pouvions apercevoir d’autres minuscules villages pousser dans la savane.


Le village en sois était sans aucun intérêt, tout le contraire du paysage environnant. D’un coté, il y avait la jungle qui se terminait tel un mur. De tous les autres cotés, il n’y avait que le tapis vert de la savane qui s’étendait jusqu’à perte de vue… et encore plus.


La vie dans le Runupuni est des plus simple; pas d’électricité le jour, générateur la nuit, les constructions sont principalement de simples constructions en paille, au mieux il y aura une petite construction en brique, construction qui servira de chambre pour toute la famille. Il ne semblait pas non plus y avoir de « pattern » pour où les gens construisaient leur maison dans la plaine. Cela donnait l’impression que la totalité de l’endroit appartenait à la communauté.
Nous pouvions difficilement étre dans un endroit plus reculé; une région reculé de Guyana, un pays que personne ne connait.
Je crois que ce qui m’a le plus marqué de l’endroit est l’absence totale de clôture. Nous aurions pu marcher dans n’importe quelle direction sans aucun obstacle. Encore plus surprenant, nous n’avons vu aucun champ de culture (pas même un petit jardin à coté des maisons). On raconte que le sol du plateau guyanais est trop pauvre pour qu’il pousse autre chose que de l’herbe. Cette herbe est cependant bonne pour nourrir le bétail. Les habitants du coin ont donc beaucoup de vaches.



LETHEM
Annai désormais derrière nous, nous étions en route pour Lethem; capitale du Rupununi, endroit tout sauf mémorable et… ville frontière avec le Brésil.


Brésil nous (re)voila!

P.S. I – Commentaire le plus drôle que j’ai entendu en Guyana; s’adressant à moi et tentant de m’impressionner « il peut faire vraiment froid la nuit… des fois le thermomètre descend à +23 degrés celsius »… eh ben… difficile à croire… 😉