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Épisode 63 – La Savane Africaine

26 juin 2015

Dès le lendemain de la fin de mon trek sur le Kilimanjaro, j’entreprenais une nouvelle aventure; un safari dans la savane africaine. J’allais avoir le National Geographic directement devant mes yeux, sans clôtures me séparant des animaux.
Fait cocasse, j’étais à la caisse du supermarché, à payer de l’alcool (les nuits peuvent être longue par ici) avec ma carte de crédit quand la caissière ma regardé avec des yeux ébahis après avoir regardé ma carte de crédit;
« Your family name is the name of my tribe (votre nom de famille est le nom de ma tribu) ».
Eh bien… j’ai appris que mon nom de famille (Pare) est le nom de l’une des 130 tribus de la Tanzanie. Cette tribu vit sur les flancs du Kilimanjaro… ça explique bien des choses héhé.
Bien assis dans le Land Rover modifié conduit par mon guide/conducteur Isaac, nous quittions Arusha (plus grande ville des environs du Kilimanjaro) en destination du premier parc à notre agenda.
En l’espace d’une heure, la végétation très dense et verte caractérisant la vallée autour du Kilimanjaro, avait fait place à une contrée semi-désertique d’un jaune/orange de végétation très clairsemé.
Nous étions désormais en territoire Masai. On aurait dit que les 20ème et 21ème siècles n’était jamais arrivés dans cette partie du monde.

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Des 130 tribus/ethnies vivant en Tanzanie, les Masai sont de loin les plus célèbres. Ils ont en quelque sorte rejeté les nouvelles technologies et vivent en marge de la société selon leur ancienne coutumes.
Il ne se passait pas une minute sans qu’on aperçoive un village Masai à l’horizon. Regroupé en famille dans de petits villages faits de huttes en paille, cet ancien peuple de nomades ne chasse pas les animaux… ils vivent simplement de ce que leur apporte leurs vaches et leurs chèvres.

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Encore plus, il ne se passe pas 30sec sans qu’on aperçoive un troupeau de vaches et de chèvres guidés par ces hommes drapés de couvertures colorées et armés de bâtons de bois.
À la minute où notre voiture s’immobilisait, de jeunes Masai couraient vers nous pour quémander des friandises.

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Cependant, la communication était très difficile puisque rare sont ceux qui parlent Swahili, encore plus rare ceux qui parlent anglais.

TARANGIRE NATIONAL PARK

Que la Chasse Commence
Que la chasse… aux photos… commence bien sur. Pas question de chasser les animaux puisque c’est strictement défendu.
Nous voici donc au parc national Tarangire. Nom dérivé du language Masai, « Taran » signifie « Rivière », tandis que « Gire » signifie « Pumba/Sanglier ».
Il faut savoir que les parc de Tanzanie n’ont pas de barrières/clôtures. Les animaux sont donc libre d’aller et de venir comme ils le veulent.
Au menu d’aujourd’hui…

une tortue…

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des Girafes…

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des Zèbres…

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des Macaques…

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des Impalas (antilopes)…
des Sangliers…
des Éléphants…

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des Autruches…

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et d’immenses arbres difformes surnommés Baobabs.

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Tout ce beau monde est végétarien et vie en harmonie.
Seuls absents du tableau en ce premier jours, les carnivores, lions, léopards, cheetah, hyènes, etc. Ils sont bien présent dans le parc, mais la faune très importante limite la possibilité de les apercevoir. Mon guide me promet que ce sera tout le contraire des demain dans l’autre parc.
A la fin de la journée, quelques constats s’imposaient;

– les éléphants ne sont pas aussi grand que dans mes souvenirs…

– les girafes ont l’air vraiment idiotes…

– les autruches ne mettent pas vraiment leur tête dans le sable…

– les zèbres ont tous l’air identiques… On dirait des clones.
Nous avons ensuite passé la nuit dans un étrange camping situé sur le sommet de la Rift montagne (1600m).
Les huttes en terre cuite de ce camping sont un rappel des huttes Masai. D’autres pourraient dire que ca ressemble à un tas de merde et je ne pourrait pas les contredire.

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Nous avions alors une vue imprenable sur la vallée que nous avions parcouru plus tôt.

JOUR 2

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Aujourd’hui nous nous enfonçons encore plus dans la Savane Africaine… direction le Parc National du Serengeti, le parc le plus connu de Tanzanie et l’un des plus célèbre de toute l’Afrique.
Il ne fallait pas avoir peur de mourir à la vitesse ou moi guide roulait sur les routes cahoteuses et défoncés, tout en prenant des courbes à l’aveugle à toute vitesse.

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De 5 à 7h de route nous séparait de notre campement se situant en plein coeur du parc. Disons que j’ai amplement eu le temps de faire connaissance avec les contrées semi-désertique des environs.
Peu avant d’arriver au Serengeti, j’ai eu le plaisir de visiter un véritable village Masai. Comptant 120 membres appartenant tous à la même famille, je me retrouvais encore une fois catapulté quelques siècles plus tôt.

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Ici, les femmes se chargent de la nourriture, de construire les maisons, etc. Pour leur part, les hommes s’occupent de défendre le village et d’aller promener les troupeaux. Pas d’électricité, pas d’eau potable et vivre dans une hutte minuscule… c’est ce qui vous attend si vous êtes un Masai.
Mon arrivé donna lieu à des chants et danses traditionnels. Alors que les femmes s’efforce de chanter (crier) le plus fort et aigu, les hommes s’adonnent à un « concours » de saut. En effet, sauter haut est vue comme un atout considérable et se veut le moyen de déterminer le plus fort.

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À noter que la richesse d’un homme se compte par la grosseur de son troupeau de chèvres et vaches. De plus, les hommes peuvent avoir autant de femme qu’ils le veulent. Le chef du village, qui parlait couramment anglais, m’a présenté quelques-unes de ses 15femmes.
Autre fait intéressant (bizarre), seul les hommes ont le droit d’avoir des cheveux. Les femmes ont toutes le crâne rasés.
C’est au moment qu’ils ont commencé à essayer de me vendre une tonne de pacotilles que j’ai décidé de prendre la poudre d’escampette…
Allez, on retourne se faire brasser la cabane dans le véhicule.
Mots en langage Masai

Ashai – Bienvenue

Ashene – Merci

SERENGETI NATIONAL PARK

Le Grand Vide Vert
Nous y étions enfin… devant mes yeux se trouvait; RIEN du tout.

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Il faut savoir que le mot Serengeti signifie « endless plain (plaine infini) » en Swahili. Cela prenait tout son sens…
Tu roules, tu roules, tu roules et puis tu trouves… RIEN… Ohhh de l’eau… Ahhh… C’était juste un mirage…. et puis toujours RIEN.
15000m2 de… RIEN

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Pour ceux qui n’auraient pas encore compris; il n’y avait RIEN à l’horizon… Pas de montagnes, que tu plat et de l’herbe longue.
J’aurais couru durant 1h de n’importe quel coté et je serais tombé sur… RIEN.
On aurait dit un désert… vert.
Je ne croyais pas qu’un tel endroit puisse exister. On me raconte que c’est un paradis pour les animaux de toute sorte… on verra bien.
Une autruche par-ci, un éléphant par là, une girafe à gauche, un troupeau d’antilope à droite, la 1ère heure dans le parc fut pour le moins très tranquille alors que les animaux se faisaient rare.

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Puis… non pas 1, ni 2, ni 3… mais bien 4 lions mâles sont sortis de nul part. Ceux-ci sont évalués à plus de 360 dans le parc. Il est cependant difficile de tenir le compte à jour puisque les animaux sont libre d’aller et venir dans le parc.

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Alors que les végétariens sont tjs tres visibles, les carnivores se font toujours assez discrets… et pour cause. Quand les végétariens aperçoivent les carnivores cela veut généralement dire que leur temps est compté… miam miam.
Puis, plus on s’enfonçait dans le parc et plus les animaux étaient au rendez-vous.
Vers la fin de la journée, nous sommes tombé sur pas 1, pas 10, pas 100, mais bien des milliers et des milliers de pyjamas noir et blanc. Des zèbres PARTOUT. Fait intéressant, les zèbres mâles sont de couleurs noir et blanc, tandis que les femelles sont brune et blanche.

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Juste après avoir passé le troupeau, nous sommes tombé sur une femelle lionne faisant la sieste dans un arbre. Elle se trouvait près de son garde mangé (zèbres) au cas ou elle aurait besoin d’un amuse guelle à son réveil.
Il fait savoir que les lions et autres carnivores montent dans les arbres pour éviter les insectes et pour avoir une meilleure vue sur leur futur repas.

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Une immense famille d’éléphants…

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Un léopard faisant la siesta dans un arbre. Animal solitaire et très rare dans le parc, on en dénombre moins d’une vingtaine, c’était un véritable coup de chance de tomber dur lui.

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Une lionne et ses 3 lionceaux. Ceux-ci s’amusaient à coeur joie sur la carcasse du gnou probablement tué par leur mère quelques minutes plus tôt. Ceux-ci allaient manger à saietté pour ensuite laisser les hyènes, jamais bien loin, finir le travail.
À quelques minutes de notre camp, alors que nous étions à contempler un arbre rempli de singes, l’un d’eux nous a pris par surprise par derrière… est rentré dans la voiture par le toit ouvrant… a balayé l’intérieur du regard… et s’est emparé de toute la nourriture à sa portée. Tout cela sous le regard ébahi de moi et mon guide. En autant qu’un lion/léopard/cheetah ne fasse pas la même chose ça me va.

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WHAT A DAY
Ohhh… Avant de sombrer dans la dégustation de vin tanzanien… hic… Permettez-moi cette petite remarque.
Ce soir, je couche dans une tente… situé dans un camping… situé au beau milieu du Parc National Serengeti. Il n’y a aucune clôture ou quelconque moyen de défense nous séparant des animaux… pas même un garde armé. RIEN
Si un éléphant décide de venir faire son jogging ici… il le peut… De même que si l’un des nombreux carnivore ou charognard répertoriés dans le parc décide de venir se taper un canadien dodu… rien ne peut led arrêter.
Ajoutez à cela que j’ai de la nourriture dans mon sac (je men suis rendu compte le lendemain) et PERSONNE n’est venu me dire de garder ma nourriture dans un contenant hermétique empêchant la propagation de l’odeur… Chose plus que typique dans la plupart des parcs du Qc.

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JOUR 3 – CHASSE MATINALE
5.45am – je suis toujours en vie.aucune bête ne m’a dévoré durant la nuit.

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Cela ne fait pas 10min que nous roulons que nous tombons sur une famille de lions (2 mâles, 1 femelle et 3 petits d’environ 3mois) sur la route tout juste devant nous. On a du passer un bon 40min à les regarder.

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Puis, c’était autour des hyènes de se pointer le bout du nez. Animal aux allures inoffensif, les hyènes sont des charognards. Bien que carnivores, ils ne tuent que très rarement d’eux-mêmes. Ils préfèrent plutôt terminer les carcasses laissées par les lions et cie.
Si vous êtes un animal blessé dans la savane, vous pouvez compter sur les hyènes pour vous achever. Derrière leur gentil visage se cache de véritable petites fourbes. Personnellement, c’est le dernier animal à laquelle je ferais confiance. Ils sont capable de tout.

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Clou du spectacle d’aujourd’hui, nous avons pu assister à la planification et à l’attaque de 2 cheetah (guépard), l’animal le plus rapide sur la planète, sur un groupe de gnous et zèbres. On voyait clairement 2 ombres se déplacer rapidement dans l’herbe longue, puis les gnous s’agiter et commencer à courir et finalement l’un d’eux disparaitre dans l’herbe longue. Sa vie s’arrêtait là.

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S’en était fini du Serengeti…
Sur les coups de midi, il était désormais temps de mettre le cap sur le Ngorogoro Crater.

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UNE SAFARI AVEC STYLE
Après maintenant plus de 8 jours à rouler ma bosse en Tanzanie sans véritable temps mort, j’avais décidé de me gâter un peu. Je ne coucherais pas dans une tente ce soir… Très loin de là.
Ce soir, j’allais séjourner au Ngorongoro Wildlife Lodge, un hotel hyper luxueux située sur l’anneau du volcan Ngorongoro.
En fait, j’ai appris que c’était un volcan il y a moins d’une heure quand mon guide m’a demandé;
– « Do you know how the crater was created (est-ce que tu sais comment le cratère a été crée)?!? »
Et moi en bon crétin que je suis de répondre;

– « un astéroide?!? »
Pouet Pouet…
Il y a de cela très très longtemps (2millions d’années), ce qui est aujourd’hui le Ngorogoro Crater était en fait un immense volcan de 6000+m de haut. Il s’est effondré lors de sa dernière éruption pour ne laisser qu’un gigantesque trou de 19km de diamètre… trou aujourd’hui classé comme un Aire de Conservation et repère d’une multitude d’animaux…
C’est donc tout poussiéreux et portant les même vêtements depuis maintenant 3 jours que j’ai été accueilli par le Maitre d’Hotel en veston cravate.
Décidément, je me retrouvais dans un autre monde… pour ce soir, j’allais me la jouer fils de riche… un luxe extrèmement bien acceuilli par toutes les parties de mon corps. Au prix ou j’avais payé, je crois que j’aurais pu avoir une suite au Manoir Richelieu ou au Château Frontenac.
L’hotel me faisait beaucoup penser au film Grand Budapest Hotel… pour ceux qui n’ont pas encore vu ce film, je vous supplie de l’écouter… une comédie amusante et intelligente… je l’ai vu 3 fois au cinéma (c’est tout dire).
Je m’égare… pas que l’hotel ressemble à celui du film… pas du tout même… la ressemblance relevait plutôt dans l’ambiance rétro chic année 70 des lieux.

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Ajoutez à cela une terrasse se toute la longueur avec une vue à couper le souffle sur le cratère.

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Que dire de ma chambre… situé juste en dessous de la terrasse, le mur extérieur était une fenêtre avec une vue tout aussi imprenable sur le cratère. C’est ce qu’on appelle « a room with a view ».
Alors que j’étais à sauter dans la douche, un éléphant est passé directement devant ma fenêtre pour me souhaiter la bienvenue…
WOW

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Belle soirée en perspective.

JOUR 4 – LE CRATERE NGORONGORO
Dernier jour de safari. Il me fallait quitter mon palais afin de retourner dans mon « carrosse » tout poussiéreux.
Direction le fond du cratère quelque 600m plus bas.
Alors que la pluie et un épais brouillard faisaient rage au sommet du cratère… le fond du cratère était lumineux et protégé par une épaisse couche de nuage.
Si je voulais terminer ce texte au plus vite, je pourrais abréger en disant que le cratère se résume à un grand espace vide avec un lac grand salé au milieu POINT.

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En élaborant un peu plus, j’ajouterais que le nom Ngorongoro vient du bruit des grelots des vaches « ngoro goro »… Vaches qui se retrouvent en grande quantité au sommet du cratère et qui descendent jusqu’au lac à tous les matin avec leur berger Masai pour s’abreuver.
En élaborant encore plus, je pourrais dire qu’il ne fallu pas plus de 30min afin que je complète mon Safari Big5. Le Big 5 veut dire que vous avez aperçu des lions, des léopards, des buffles, des éléphants… et des rhinocéros noir… 1 rhinocéros noir pour dire vrai… et d’assez loin… mais ça compte quand même.

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Le rhinocéros noir est une espèce en voit de disparition. Bien qu’ils soient en liberté, les autorités tanzanienne s’assurent de les maintenir dans le cratère afin de pouvoir les contrôler et leur donner une chance de survit à long terme. On retrouve aujourd’hui entre 20 et 30 membres de cette espèce… tous dans le cratère.
Autrement, le grand lac salé au milieu du cratère nous réservait un magnifique spectacle… des milliers de flamands rose.

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Quoi de mieux pour terminer un safari que de luncher sur le bord d’un lac rempli d’hippopotames. À moins de 10m de moi se trouvaient une bonne vingtaine d’hippos. Alors que les adultes peuvent rester plus de 5min sous l’eau, les enfants peuvent retrnir leur souffle plus de 20min.
Imaginez-vous 1 instant être à leur place; vous êtes un hippo, vous prenez votre bain et une gang de twits viennent manger devant vous en vous fixant.
Les hippos ont une très mauvaise vue. Il est donc très dangereux de les approcher le soir… mais il n’y a pas de problème le jour. Il y a cependant une limite à ne pas franchir. Il faudrait en effet être suicidaire pour aller se baigner avec eux.
Ceci mettait la touche finale à un safari haut en couleur.

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Voilà, mon aventure en Tanzanie est sur le point de se terminer. Nous venons de sortir du Ngorongoro Craver via une route en lacets rejoignant le sommet du cratère.

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4 jours passés à me faire bardasser sur des routes de terres défoncées. Je vais en avoir pour très longtemps à enlever toute la poussière qui s’est accumulée dans tous les recoins et ouvertures de mon corps.
Je crois avoir vu plus d’animaux dans la dernière semaine que dans toute ma vie auparavant. Tellement que je crois faire une overdose présentement.
On dirait que j’ai monté le Kilimanjaro il y a plus de 1mois, mais ça fait seulement 5 jours. C’est ce qui arrive quand on vit pleinement chaque seconde et qu’on n’a pas les yeux rivés sur notre IPhone/TV/Ordinateur.
J’ai quitté Dubai 2 semaines plus tôt complètement épuisé mentalement et en bonne forme physique. J’y retournes complètement épuisé physiquement, mais mentalement frais et dispo.
On se revoit pas plus tard que dans 3semaines alors que je vous ferais découvrir la Georgie (pas l’État au État-Unis, mais bien le pays sur le bord de la Mer Noie et faisant anciennement parti de l’USSR. Paysages à couper le souffle seront à nouveau au rendez-vous.

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Épisode 62 – Pole Pole Kilimanjaro

8.00am – Dubai

19  juin 2015

Température: 50+ Degrés

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Après toutes ces années à y penser, mon rêve va enfin devenir réalité dans les prochains jours. Le Kilimanjaro, le toit de l’Afrique du haut de ses 5895m, est dans ma ligne de mire.
Depuis maintenant 1 an et demi que je mène la grosse vie à Dubai, disons simplement que mon corps d’Apolon (mmm…) en a pris pour son rhume. J’ai toujours un corps de Dieu, mais il s’apparente beaucoup plus à celui de Bouddha.
J’ai par le passé atteint 5000m+ à plus de 10 reprises au Nepal et au Kashmir. Je sais que ce sera tout sauf une partie de plaisir; Mal de tête, insomnie et perte d’appétit pour ne nommer que ceux-la.
Nous verrons dans les prochains jours si cette vie d’abondance a eu raison de mon « mental toughness » (La dureté du mental). Peu importe la forme physique, ce genre d’aventure se joue essentiellement entre les 2 oreilles. Si je ne suis pas près à souffrir, je n’arriverais jamais au sommet. Je n’ai cependant aucune intention de partir de la Tanzanie sans avoir préalablement amélioré mon actuel record d’altitude qui se situe actuellement à 5600m.

THIS TIME FOR AFRICA
Ce voyage est mon premier en sol africain.
Quizz Africa
1. Qui peut me dire dans quel pays se trouve le Kilimanjaro?

– Le Kenya, la Namibie, le Mozambique ou la Tanzanie?!?
2. Qui peut maintenant me dire où ce pays se situe en Afrique sans regarder sur une carte?
3. Quel est la capitale de ce pays?
Tic Tac Tic Tac…

Le Kilimanjaro se trouve dans la partie Nord de la Tanzanie, à la frontière avec le Kenya.
La Tanzanie se situe sur la cote Est de l’Afrique sur le bord de l’océan Indien. Sa capitale est Dar Es Salam, qui signifie « Port Sécuritaire » en arabe. En effet, l’endroit était à l’origine utilisé par ceux-ci pour faire le marché d’esclaves. Il passa ensuite sous le contrôle allemand avant de voir les britanniques s’en emparer par la suite jusqu’à ce que la Tanzanie obtienne son indépendance en 1964.
Aujourd’hui connu sous le nom de « République unis de Tanzanie ». La population est composée de plus de 130 tribus ayant chacun leur propre dialecte, culture et nourriture. Cependant, tous ou presque parlent le Swahili, langue officielle du pays et langue la plus parlé en Afrique. La monnaie est le Tanzanian Shilling.
La population est de croyance catholique avec une minorité musulmane. Une très petite minorité est encore de croyance tribale.
Le pays a un historique de paix. Le dernier conflit remonte au début des années 80 alors que l’Ouganda avait voulu s’emparer d’une portion du territoire. C’est tout un contraste avec ses voisins le Congo, le Mozambique et plus récemment le Kenya qui ont une histoire de violence plutôt marqué.
Pourquoi aller en Tanzanie, principalement pour 3 raisons;

1. Zanzibar – une ile tout simplement paradisiaque,

2. Le Kilimanjaro et/ou le Mont Meru – 2 très haute montagnes voisines parfaites pour la randonnées en haute altitude,

3. Un safari dans la savane Africaine avec notamment le Parc National du Serengeti et l’Aire de Conservation du Ngorongoro
Assez de bourrage de crâne. Passons à l’action.

FAUX DÉPART
On peut dire que mes vacances n’ont pas commencé comme je l’espérais. Tout le contraire d’une montre suisse, on aurait dit que tout le monde s’était donné le mot pour retarder mon aventure.
Mon vol Dubai – Nairobi (Kenya) fut d’abord retardé de quelques heures…
Une fois arrivé à Nairobi, j’avais seulement 1h avant mon prochain vol pour l’aéroport de Kilimanjaro. Au comptoir des transfert, j’attendais patiemment mon tour dans la file derrière une femme voyageant seule avec un enfant en très bas âge (1an, 2 maximum). On lui a annoncé que son vol avait été repoussé au lendemain (il était 2pm) et qu’il n’y avait pas d’accommodation disponible à l’hotel… elle devrait donc passé 1 journée complète dans le terminal avec son bébé.
En étant très désolé pour elle, je ne pouvais m’empêcher de penser « je suis tellement content de ne pas être a sa place ».
Rendu à mon tour;

« Votre vol a été annulé! »
QUOI?!?
Vol sensé partir à 3.20pm, il avait été annulé faute d’un nombre suffisant de passagers.
C’est à ce moment là que ma journée pris des allures des « 12 Travaux d’Astérix ». Pour ceux qui ne sont pas familier avec cette bande dessiné, Astérix est à la recherche d’un document et on le trimbale sans fin d’un bureau à l’autre et il tourne en rond pendant des heures avant d’avoir finalement ce qu’il recherche.
Eh bien, ma journée dans le terminal de Nairobi fut pareille.
On m’a tout d’abord donné un nouveau vol à 19.20.
Ce vol fut retardé puis annulé.
Nouveau vol à 22.20
En tout et pour tout, j’ai du faire l’allée-retour d’une extrémité (comptoir des transferts) à l’autre (Porte du nouveau vol/restaurant) du terminal au moins 4 fois. Sachez que le terminal de Nairobi est une bande d’environ 2km de long.
Pour un training pour le kili, c’était tout un training…
21.30 – Le moment que j’avais fini par croire qu’il n’arriverait jamais arriva;

« Mesdames messieurs, nous allons procéder à l’embarquement…
Un vol d’une heure entassé comme des sardines dans une boite de conserve volante et je me trouvais dorénavant en Tanzanie
1ère impression à la sorti de l’avion; l’air… Elle était si bonne et tellement fraiche.
Taxi à bord d’une vieille berline conduite par un chauffeur au allure de truand… avec son veston de cuir et ses lunettes fumées… Eille chose… On est en pleine nuit… de la musique reggae truc machin… et des oeufs sur le tableau de bord…
1.00am – j’étais finalement dans mon lit.
Bienvenue en Afrique.

Kilimanjaro en BREF
– Première ascension en 1889

– Pointant à 5895m, le Kilimanjaro est loin de rivaliser avec l’Everest, le K2 et les Annapurna’s (tous à 8000m+ d’altitude). Par contre, une distance d’environ 5000m entre sa base et son sommet en font la plus haute montagne au monde de ce point de vue,

– Autrefois presque entièrement recouvert de neige, la seule neige éternelle (à l’année) qui subsiste aujourd’hui recouvre une petite portion du sommet,

– Surnom de la montagne = le toit de l’Afrique (the roof of Africa)

– La montagne comporte 3 sommets;

– Uhuru, le plus haut et notre destination,

– Shira, autrefois un endroit sacré

– Mawensi.

– Le Kilimanjaro est un volcan éteint depuis des millions d’années,

TREK Jour 1 – 20 juin

MACHAME « Whiskey » ROUTE
La nuit fut de courte durée; chiens qui jappent toute la nuit, coqs qui chantent dès 4.00am, chants provenant de la mosquée dès 5.00am… Je me serais cru revenu en Inde.
Cette nuit m’a aussi permis d’apprendre qu’Afrique ne rime pas automatiquement avec « chaleur ». En effet, la nuit était froide comme jamais. J’ai du dormir avec mes vêtements d’hiver pour ne pas geler dans ma chambre non isolée. J’ai par la suite appris que Juin était le mois le plus froid en Tanzanie.
8.00am – En route pour le Kilimanjaro.en route vers le point de départ, je ne pouvais m’empêcher de chercher le sommet au travers des nuages. Malheureusement, la couche de nuages était trop épaisse pour laisser transparaitre le Kilimanjaro.
C’est sur le bord d’une route jonchée de détritus que j’ai fait connaissance avec mon équipe. 11 hommes qui allaient être mes yeux, mes bras et mes jambes durant les 6 jours de randonnées; 1 guide (Rama – 32ans) 1 assistant guide (Paul – 27ans), 1 cuisinier et 8 porteurs… 11 au total… j’ai littéralement une équipe de football à mon service. Ils allaient me guider, me faire à cuisiner, monter/démonter ma tente et ma tente de messe (« salle à manger ») et veiller à ce que tous mes caprices soient exhaussés. Alors que mes 2 guides allaient être quasi constamment avec moi, les autres allaient travailler dans l’ombre. Moi qui est habitué à faire des randonné hardcore en solo, disons que cela allait faire bizarre de me faire dorloter… mais bon, ce n’est pas moi qui décide, c’est une obligation/strict minimum pour toutes personnes voulant monter le Kilimanjaro.
Dernier trajet de 30min dans une mini fourgonnette pleine de trous et pas plus grosse que mon cul… avec TOUTES l’équipe entassée derrière avec moi. Direction la porte Machame à 1800m d’altitude, départ de la route du même nom.
Il faut savoir qu’il existe une multitude de sentier; Rongai, Lemosho, Marangu, Machame et quelques autres dont j’ai oublié le nom. J’avais choisi la route Machame après une recherche approfondie sur chacune des routes. La Machame était la route la plus difficile. En contrepartie, elle était supposément la plus belle et celle qui offrait la meilleure acclimatation à l’altitude. Cette route pouvait aussi se faire en seulement 6 jours contrairement au 7, 8, voire 9 jours nécessaire pour conclure les autres routes.

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L’ascension se ferait donc en 4jours via un sentier de 42km serpentant dans la montagne. S’en suivra une descente de 2 jours.
Une dernière photo avec les Blue Monkey (Singes Bleus)… nom venant de la couleur de leur scrotum… sérieusement… les habitants les appellent « Blue Balls (Couilles Bleus) »). patrouillant les environs de la porte.
Clic

À TRAVERS LES BRUMES
Allez… c’est parti.
Je m’enfonçait dans la rainforest pour ne revoir la « civilisation » que dans 6 jours. La température (pluie) me rendait un peu triste, mais ce fut de courte durée puisque mon guide me disait qu’il pleuvait 95% du temps dans cette partie du sentier passant dans la rainforest (forêt pluvieuse).
J’ai rapidement testé le niveau d’humour de mes 2 guides. J’avais quelques craintes à savoir que la société africaine soit plus refermée et que mon humour noir/sexiste/pseudo raciste… bref Redneck… ne passe pas du tout.
J’ai vite compris que ce serait tout le contraire… qu’ils étaient très ouvert d’esprit… beaucoup plus que la plupart des Nord Américain/Européen qui ont un bâton dans le cul et dont tout doit être politically correct/lissé. J’allais dire les mots « Black », « Nigger », me moquer d’eux, d’Obama… en passant, la plupart des africains disent qu’il n’est pas vraiment Black.
J’ai aussi vite fait connaissance avec 2 petit mot Swahili qui allaient m’être répété très souvent par mes guides lors de la randonnée: « pole pole Nicolas (lentement/moins vite) ». Il m’ont d’ailleurs vite rebaptisé « Pole Pole Kima » (singe).
Ayant quitté Dubai la veille, je trouvais invraisemblable d’être entouré par autant de verdure. L’herbe est toujours plus verte chez le voisin, mais c’était littéralement le cas ici… TOUT irradiait le vert.

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Les heures passèrent au fil des 10km à franchir/1200m d’altitude à monter. Le ciel auparavant encombré de brouillard/nuages laissa tranquillement mais surement percer les rayons du soleil, pour finalement laisser la place à un ciel bleu clair. Nous étions désormais à 3000m, au-dessus des nuages… et le camp était à porté de vue.
Situé à la lisière de la forêt, le « Machame Hut » serait notre arrêt pour la nuit.

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Laissant mes équipiers monter les tentes, je fessait une reconnaissance des lieux pour me rendre compte que même si nous étions en basse saison, BEAUCOUP de gens faisait le trek en même temps que moi.
J’ai passé le reste de la journée à admirer la véritable mer de nuages qui recouvrait la vallée en contrebas.
Avez-vous deja été au dessus des nuages sans être dans un avion (en étant sur la terre ferme) … Le spectacle est magnifique. Alors que le monde d’en dessous est dans les ténèbres, vous êtes en tête à tête avec le soleil.

JOUR 2 – UNE MER DE NUAGES
6.30am – Une surprise nous attendait à notre réveil. Le ciel était complètement clair au-dessus et on voyait clairement la montagne.
Déjeuné à peine englouti que je quittais le camp en compagnie de Paul (Assistant Guide), Rama restant derrière pour superviser le démontage du campement avec les porteurs. Ceux-ci allaient vite nous rattraper/dépasser sur le sentier.
En effet, tu quittes le campement, ils le démontent, courent sur le sentier pour arriver avant toi au prochain camp et installent/montent tout l’équipement avant que tu arrives. C’est la vie des porteurs.
Le segment de sentier d’aujourd’hui passait par la « Bula Plain (Plain Difficile) », tiré du dialecte Changa, l’une des 130 tribus de la Tanzanie et originaire de ce secteur du Kilimanjaro. Le sentier était composé de roches très glissantes et passait au travers d’une forêt de petits arbres qui s’apparentait de plus en plus à une toundra.

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4h d’ascension plus tard et le Shira Camp (3700m) était devant nos yeux, tout comme le Shira Peak, l’un des 3 sommets du Kilimanjaro.
Comme pour hier, j’allais encore être le seul à parader dans le campement en short et en t-shirt 😉
Bien que la température n’était pas un problème, j’éprouvais déjà de la difficulté avec l’altitude; un mal de tête persistant s’était installé. N’empêche, rien que de bon vieux PainKiller ne pouvait régler et m’empêcher d’assister au coucher de soleil assis bien confortablement.

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Day 3 – LA FACE CACHÉE DE LA LUNE
6.30am – Réveil après une froide nuit en dessous de zéro. Le soleil était levé mais n’avait pas encore passé par dessus le Kilimanjaro.
Je me suis alors mis à entonner « let the sunshine, let the sunshine in, the suuuunshiiiiine IN ». À la montagne, un simple rayon de soleil fait sourire et réchauffe le coeur… et les mains.
Le camps était comme une véritable fourmilière alors que les équipes s’activaient à préparer les déjeuner et démanteler le village éphémère. Dans une heure tout au plus, la plaine redeviendrait vide derrière… pour se remplir en cours de journée.
Programme de la journée, monter jusqu’à 4600m dans un sentier serpentant au travers d’un paysage parsemé de petite roche… paysage me faisant penser à la face cachée de la lune… même si je ne l’ai jamais vue… jusqu’à un endroit surnommé Lava Tower (tour de lave)…

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Parenthèse… Je me dois de vous avouer quelque chose… C’est à cet endroit que j’ai réalisé que le Kilimanjaro est un volcan. J’ai posé tout bonnement la question suivante à l’un de mes guides;

Pourquoi cet endroit s’appelle Lava Tower?!?
Guide; Ben… c’est parce que c’est un ancien champ de lave…
Moi; ça veut donc dire… que… le Kili…
Guide; … est un volcan… Oui c’est ça
Moi; Ohhhhhh (me sentant un peu pas mal crétin)
Fin de la parenthèse…
C’est donc après m’être fait crier plusieurs fois « Pole Pole Nicolas » que nous avons atteint les 4600m… pour ensuite redescendre jusqu’au Barranco camp de ce soir situé à 3940m.
Le camp se trouvait dans une espèce de vallée luxuriante entourée de montagnes sur 3 versants et de la vallée en contrebas sur l’autre… vallée recouverte encore une fois de nuages très dense… on aurait dit un bain moussant… ahhhh un bain… qu’est-ce que je donnerais à ce moment-ci pour prendre un bain… mais bon, pour l’heure je dois me contenter de chaussure qui sentent le fromage et de vêtements détrempés de sueur.
Fait particulier, l’endroit est rempli de Pineaple (Ananas) Trees. Tout un contraste de voir des arbres tropicaux surplombés par des montagnes aux neiges éternelles. Dieu à un drôle de sens de l’humour…

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Mon regard ne pouvait s’empêcher de fixer une portion de montagne surnommée « Breakfast Wall (Mur du Petit Déjeuner) »… un pan de mur tout sauf invitant que nous allions devoir franchir dès demain matin… après le déjeuner. Je vous laisse deviner pourquoi il s’appelle ainsi…
Indice: la plupart des gens y laissent leur déjeuner… burp…

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J’ai ensuite passé la fin de journée à me moquer des mes guides. Ils n’avaient jamais entendu parler de McDonald, Burger King, PFK et compagnie. En effet, il n’y a pas de ces chaines de restaurant en Tanzanie. De l’extérieur je me moquais, mais de l’intérieur je les trouvais chanceux… chanceux d’avoir accès à de la nourriture directement du champ.

Day 4 – LE CALME AVANT LA TEMPÊTE
7.00am – C’est en short et avec mes bas thermaux dans les flip flip (pas chic, mais chaud et confo) que j’ai fait connaissance avec la nouvelle journée dans une vallée où le soleil ne pénétrait pas avant les coups de midi… en d’autres mots, il faisait frette en titi.

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À partir de là, 2 routes ne fessaient maintenant plus qu’une: Machame avait fusionnée avec Lemosho (les gens de Lemosho avaient pris au moins une journée de plus pour atteindre le même endroit).
Chose promise, chose due… une fois le déjeuner englouti, je devais m’attaquer au Breakfast Wall. Il fallait que je sorte le singe en moi (pas trop compliqué vous direz) pour franchir ce mur à la limite de l’escalade. Très amusant pour un randonneur téméraire comme moi, mais pour un porteur qui doit transporter plus de 20kg sur leur dos et sur leur tête… mais qui trouve quand même le moyen de me prendre de vitesse sur les sentiers. Tout cela pour dire que j’ai un énorme respect pour eux.
Une fois le mur du déjeuné bien digéré, la journée allait s’avérer être une succession de monté et de descente… toute aussi pénible les uns des autres.

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Puis, le brouillard s’est mis de la parti… un peu (beaucoup) d’huile de bras plus tard et nous étions arrivé à destination.
Le camp, surnommé Barafu Camp, communément appelé Base Camp, se situe sur une crête à plus de 4600m. Le brouillard ayant disparu peu à peu, nous pouvions désormais apercevoir la splendeur qui nous entourait; une vue plongeante sur la vallée en contrebas et la majestueuse montagne plus haut… montagne à laquelle je devrais m’attaquer dès ce soir.
À ce moment là, il n’y avait plus rien de plus haut que nous en Afrique sauf le sommet au-dessus de nous et le Mont Kenya (5199m – Kenya). Le mont Meru (4565m – voisin du Kili), qui complète le podium des plus hautes montagnes en Afrique, se situait déjà en dessous de nos pieds.

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À peine le soleil couché que je faisait de même…

Day 5 – LA NUIT J
Le Jour J est enfin arrivé… dans les circonstances, on pourrait plutôt la Nuit J.
Le réveil s’est fait à 11pm… Oui oui… En fait ce n’était pas un réveil puisque je n’avais pas fermé l’oeil… L’altitude du camp (4600m) m’avait empêché de fermer l’oeil dû à des problèmes de respirations et à un mal de tête persistant.
11.45pm – Après avoir enfilé mes vêtements les plus chauds (pantalon de ski, manteau d’hiver, gants, tuques, lunette de ski, 2 paires de bas thermal et quelques couches supplémentaires en dessous), je me trouvais en dehors de ma tente à attendre…
Paulo – « Ready?!? »
Moi – « Of Course… Lets go up that hill (ohhh que oui, montons en haut de cette petite colline) »
C’est donc enveloppé dans une nuit noir, noirceur seulement illuminé par les milliers d’étoiles qui se trouvaient au-dessus de ma tête que nous nous sommes élancé.
Malgré une confiance absolue en mes moyens et une volonté de me rendre au sommet advienne que pourra, quelques doutes persistaient dans mon esprit. J’avais déjà de la difficulté à respirer et j’avais un mal de tête à 4600m… Ce serait quoi à 5895m?!?
Les 5.5h qui allaient suivrent peuvent se résumer en quelques mots; nous avons monté à pas de tortues un sentier serpentant un pan de mur de 1295m surnommé Kosovo… dans le noir le plus total.
Pendant ces 5.5h, la seule chose qui transperçait la noirceur était le petit spot de sol illuminé par ma lampe frontale, les étoiles et l’ombre de la montagne au-dessus de nous. Il n’y avait aucune différence de couleur entre la montagne et le ciel… je déduisais l’emplacement de la montagne en raison de l’absence d’étoile).
Même à pas de tortues, nous avons vite dépassé les quelques groupes qui étaient parti avant nous pour nous retrouver fin seul en avant. Je me retournais pour regarder en dessous de moi…. absolument rien… que du noir… sauf de petites lumières par-ci par-là sur la montagne… les autres randonneurs…
Marcher dans la nuit la plus noire fait en sorte que les secondes deviennent des heures… Le temps passe tellement L E N N N N T E M E N T T T T…
Il est 1.00am, tu marches pendant 30min (tu as l’impression d’avoir marché pendant 30min)… Tu regardes l’heure et il est 1.02am… Ahhhhhhh
Alors que j’avais commencé l’ascension et regardant autour de moi et les étoiles. Peu à peu, mon regard s’est fixé sur les pieds de mon guide juste devant moi, c’était tout simplement trop demandant de lever la tête… Mon sac, qui pesait pourtant une plume, est devenu un boulet impossible à porter… au point ou mon guide s’en ai rendu compte et qu’il ma pris le sac de force… je n’allais quand même pas lui demander de le porter pour moi… Même si c’est ce que je désirais au plus profond de moi. J’ai ensuite commencé à prendre des pauses à toutes les 10min… J’étais alors plié en 2 avec les genoux au sol. Mon égo en a pris pour son rhume.
Ils n’avaient plus à me répéter « pole pole Nicolas ». Même si ils avancaient à pas de tortues, j’avais de la difficulté a suivre leur rythme. Vous marchez leeeeenteeeemeeeent, mais votre coeur bat à tout rompre, comme si il allait transpercer votre cage thoracique.
5.00am – Au moment où j’allais abandonner mentalement pour la 10fois, mon guide s’est écrié « Stella Point ahead »… Stella Point… 5700m… le bord du cratère. Nous étions les premiers à atteindre le cratère. Rendu là, il ne restait que 200m à franchir.
Une pause thé plus tard et nous étions reparti pour Uhuru. Moi qui n’avais pas arrêté de dire à mes guides qu’une montagne en Afrique ne me ferait jamais froid dans le dos… j’étais mort de de froid… mais je me gardais bien de leur dire.
J’étais un véritable zombie… Tout ce que je voulais s’était atteindre le sommet. J’avais la tête entre mes 2 jambes et mes lunettes de ski qui étaient presque complètement embuées. Je ne voyais presque plus rien.
30min à marcher comme cela, je suis tout d’un coup sorti des limbes…
« NON… Ce n’est pas comme cela que je veux atteindre le sommet »…
J’ai donc retiré mes lunettes de ski, j’ai redressé le dos et puissé dans mes réserves…

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Je me suis alors mis à marcher hyper rapidement, au point ou mes guides avaient de la misère à suivre mon rythme.
J’aurais bien aimé pouvoir me voir… Intoxiqué par l’altitude, je marchais rapidement non sans tituber et zigzaguer comme un ivrogne. En fait, j’ai du marcher le double du trajet tellement je zigzaguais…
6.30 – Le sommet… 5895m…

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L’aboutissement de tous mes efforts… et timing parfait puisque le soleil se pointait à l’horizon.
WOW
Comme toute bonne chose a une fin, il me fallait maintenant redescendre. Le pan de mur qu’il m’avait fallu plus de 5h à monter m’en pris moins de 2h à descendre. Je croisais alors des groupes qui peinaient encore à atteindre le sommet. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en pensant à la douleur qu’ils devaient endurer.
Je descendais à pleine vitesse dans la gravelle comme si j’avais des skis dans les pieds.

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Une fois en bas, j’en avait la gueulle à terre en me retournant pour regarder le monstre que je venais de monter/descendre. La montagne m’apparaissait tellement haute et tellement à pic qu’il m’était impossible de concevoir que je l’avais monté en seulement 5h. Mon guide m’a alors dit qu’il faisait l’ascension de nuit pour assister au lever du soleil du sommet, mais aussi parce que de jour, les gens pourraient voir ce mur d’apparence impossible à franchir et que beaucoup laisseraient tomber.
9.00am – J’avais l’impression qu’il était 3pm. J’avais ma journée dans le corps. Un nap de 3h et nous allions reprendre la route. Nous allions en effet dormir au Mweka Camp situé à 3000m à la limite de la forêt… soit 1700m plus bas.

En descendant, je croisais les randonneurs qui montaient coucher au Base Camp et qui allaient monter jusqu’au sommet durant la nuit. Je ne pouvais m’empêcher de sourire et pensant à ce qui les attendait.

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DAY 6 – AU REVOIR
7.30am – Dernier réveil sur la montagne. La nuit fut tout simplement formidable; plus de maux de tête, aucun problème à respirer et pas besoin de porter 2 couches de chandails, une tuque et des bas pour dormir…
Célébration avec toute l’équipe; entonnement de chants en Swahili en l’honneur du Kilimanjaro… Que j’avais pris la peine d’apprendre par coeur… Au plus grand bonheur de mon équipe…
« Jambo

Jambo Buana

Abarigani

Nzuri sana

Wageni

Wagaribichua

Kilimanjaro

Hakuna Matata »

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Plus que quelques heures et nous aurions quitté l’emprise de la montagne.

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Une fois passé la couche de nuages, la rainforest brumeuse et myst… érieuse du 1er jour avait laissé place à une forêt lumineuse et pleine de couleurs.
3h plus tard, nous étions à la Mweka Gate…

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Une signature dans le registre du park et un certificat d’authenticité de mon « exploit » et je me retrouvais dans un bar… bar est un très grand mot… c’était plutôt une pièce ouverte sur la rue fait de morceau rapiécé digne de l’Inde.
Je me retrouvais dans ce bar en compagnie de toute mon équipe, à boire de la bière à base de banane (Mbega) et autre bière locale. Facture totale pour une vingtaine de bières = environ 20$. Héhé

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Un repos bien mérité m’attendait à l’hotel. Dès demain, j’allais entreprendre un safari de 4 jours dans la brousse africaine. Mais bon, c’est pour une autre histoire…

RECAPITULATIF
Un trek sur le Kilimanjaro se résume à peu de chose; soit tu marches, soit tu manges, soit tu dors… dans tous les cas, une personne normale (pas moi) se les gèle en permanence.
Je peux maintenant me tourner vers d’autres objectifs (montagnes) plus ambitieux.
Prochain objectif, franchir la barre des 6000m, 7000m qui sait. Cela devrait être possible avec l’ascension de l’Aconcagua (6962m – Argentine / Amérique du Sud) et/ou du Sommet de Lénine (7134m – Kyrgyzstan / Asie Centrale).
Voyons ce que l’avenir me réserve…

SWAHILI COMME UNE MÉLODIE
Le Swahili est un langage très facile à parler; il se prononce comme il s’écrit…
Voici quelques phrases utiles.
Karibu = Bienvenue

Asante = Merci

Asante Sana = Merci Beaucoup

Jambo = Bonjour/Salut

Jambo Mambo = Comment ça va?

Poa = Très Bien

Badai = À plus tard

Lala Salama = Dors Bien

Ousikou Mwema = Bonne Nuit

Una i tou ah na ni = Comment tu t’appelles?

Ni na hi tu a Nicolas = Je m’appelles…
Hakuna Matata – Je vais très bien

Kuna Matata – Je ne vais pas bien
Et le meilleur pour la fin…
Caca – frère… Disons que je me sentais toujours un peu bizarre quand mes guides m’interpellait en disant « caca Nicolas »