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Articles de la catégorie ‘Vénézuela’

631 – La FIN d’une Grande Aventure

631 jours (21 mois) et 24 pays plus tard, je déclare ce voyage autour du monde T E R M I N É!

Sans l’ombre d’un doute, j’ai prisThe Long Way Home (le long chemin pour revenir à la maison).

J’ai vu les baobabs et lémurs du Madagascar!

J’ai franchit les Cirques & Pitons de La Réunion!

J’ai été pèlerin sur le Camino de Santiago à travers l’Espagne!

J’ai marché la Corse du nord au sud sur le GR20!

J’ai atteint le toit de l’Europe (Mont Blanc)!

J’ai visité le Triangle du Café en Colombie!

J’ai nagé avec des penguins aux Galapagos!

J’ai atteint l’endroit le plus éloigné du Centre de la Terre en Équateur (Chimborazo)!

J’ai vu Machu Picchu et contemplé les hauts sommets des Andes au Pérou!

J’ai marché dans le plus grand désert de sel sur Terre en Bolivie!

J’ai bu de bons vins chiliens et argentins directement à la source à Santiago de Chile et Mendoza!

J’ai arpenté la Patagonie du nord au sud, d’ouest en est!

J’ai campé à l’extrême sud des Amériques en Terre de Feu!

J’ai dégusté des Asados à Buenos Aires!

J’ai tenté de surfer en Uruguay!

J’ai assisté au Carnaval de Rio!

J’ai découvert que le Brésil était beaucoup plus que fiesta et playa!

J’ai mangé du bons fromages et des charcuteries en Guyane Française!

J’ai mangé de la nourriture indienne au Suriname!

J’ai passé une nuit entière dans un bus en panne sur une route de terre au beau milieu d’une jungle peuplée de jaguars… avec un groupe de brésilien qui ne voulait pas se la fermer… en Guyana!

J’ai dormi en compagnie de grosses tarentules au sommet de Roraima au Venezuela!

J’ai remonté l’Amazone (fleuve) sur un vieux bateau pendant 6 jours (à écouter Games of Throne) jusqu’à la Triple Frontière Brésil/Pérou/Colombie!

J’ai marché sur la Malecon au coucher du soleil à La Habana, Cuba!

J’ai vu le Canal de Panama!

J’ai vécu la Pura Vida et traversé des rivières en 4×4 au Costa Rica!

J’ai marché à quelques centimètres d’un cratère fumant et rempli de lave au Nicaragua!

J’ai visité ma 1ère Cité Maya au Honduras!

J’ai dégusté des Pupusas (mon met favoris en Amérique Latine) au El Salvador!

J’ai travaillé comme guide de montagne au Guatemala!

J’ai nagé dans les cenotes au Yucatan!

J’ai escaladé en solo le 3ème plus haut sommet (5600m+) en Amérique du Nord au Mexique!

J’ai commencé ce voyage en parlant à peine l’espagnol et en ignorant tout du portugais. Je rentre au Canada en parlant un espagnol d’enfant de 5 ans (c’est peut-être généreux), en sachant par coeur tous les (foutus) Hits Reggaeton, et en étant toujours aussi nul en portugais.

En comptant mon voyage en Asie, j’ai voyagé temps plein durant 3 des 5 dernières années. L’ensemble peut paraitre insensé, mais au final tout cela n’est que l’addition de (centaines de milliers de) pas.

Ne vous projetez pas (trop) dans le Futur! Vivez le Présent!! Chérissez le Passé!!! Plus que tout; suivez votre coeur!!!!

Épisode 127 – Hasta la Vista America del Sur

29 Juin 2017

Aéroport El Dorado 

Bogota
Le hasard fait bien les choses!
Le 10 aout 2016, je posais les pieds, pour la 1ère fois de ma vie, en sol sud américain à l’aéroport El Dorado de Bogota. 
Au jour 456 de mon 2ème voyage autour du monde, et après avoir fait le (quasi) tour du continent lors des 324 derniers jours, je quitte un continent, qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises (1er et 2ème degrés), depuis ce même aéroport. 


324 jours où j’ai exploré 11 pays (Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, Suriname, Guyana, Vénézuela) et un territoire français outre mer (Guyane Française). Seule ombre au table; je n’ai pas visité le Paraguay. J’aurais bien voulu, mais le visa de 150$us requis pour les canadiens m’a fait changer d’idée.


Il y a principalement 4 endroits que j’aurais aimé visiter, mais que j’ai du éviter (pour multiples raisons); l’Ile de Pâques & le sud de la Carretera Austral au Chili, Aconcagua en Argentine et le Parque El Cocuy en Colombie. Pour le reste, on peu dire mission accomplis. 

Pour ce dernier Épisode en Amérique du Sud, j’ai décidé de dresser un Palmarès de mes endroits coup de coeur. 
Si vous êtes tout comme moi adepte de plein air et d’architecture (villes coloniales, etc.), vous devriez trouver votre compte. 


TOP 30 – ENDROITS À NE PAS MANQUER


Grand Champion… et de loin

– Trek Roraima (Venezuela)

Top 5 

– Trek Circuit (O) de Torres del Paine (Chile)

– Trek Parinacota + Sajama (Chile/Bolivia)

– Isla Navarino + Puerto Williams + Trek Dientes de Navarino (Chile)

– Trek Vallée de Cochamo + Puerto Varas (Chile)

Top 10

– El Chalten; Trek Circuit Huemul + Trek Fitz Roy & Glacier Perito Moreno (Argentina)

– Ascensions des Volcans Ilinizas + Chimborazo (Ecuador)

– Trek Chapada Diamantina (Brasil)

– Ouro Preto (Brasil)

– Zona Cafetera; Salento + Trek Los Nevados (Colombia)

Top 20

– Mompos + Cartagena de Indias (Colombia)

– Medellin + Guatape (Colombia)

– Riohacha + Guajira Peninsula (Colombia)

– Arequipa + Trek Canyon Cotahuasi + Ascension El Misti (Peru)

– Iquitos / Isla de los Monos (Peru)

– Trek Circuit Huaywash + Huaraz (Peru)

– Quito + Ascension Volcan Pichincha (Ecuador)

– Iles Galapagos (Ecuador)

– Salar de Uyuni – San Pedro de Atacama 4×4 Trip (Bolivia/Chile)

– Trek Circuit Illampu + Sorata (Bolivia)

Top 30

– Trek Nahua Huapi + Volcan Tronador + Bariloche (Argentina)

– Buenos Aires (Argentina)

– Isla Chiloé (Chile)

– Rio de Janeiro + Carnaval (Brasil)

– Florianapolis (Brasil)

– Lago Titikaka + Copacabana + Isla del Sol (Bolivia)

– Punta del Diablo (Uruguay)

– San Gil + Barichara (Colombia)

– Cordillera Blanca; Trek Santa Cruz + Trek Laguna 69 + Refugio Peru (Peru)

– Machu Picchu (Peru)

Mentions Honorables

– Trek Altos de Lircay (Chile)

– Iles du Salut (Guyane Francaise)

– Cayenne & Saint Laurent du Maroni (Guyane Francaise)

– Santiago de Chile (Chile)

– Trek Parque Pumalin (Chile) 

– La Paz (Bolivia)

– Sucre (Bolivia)

– Trek Ausangate + Rainbow Mountain (Peru)

– Chachapoya + Kuelap (Peru)

– Annai / Savane Runupuni (Guyana)

– Les Chutes Iguazu (Brasil)

– Cuenca (Ecuador)

– Paramaribo (Suriname)
… 
PAYS EN 1 AFFIRMATION
Colombie

Meilleure nourriture et les gens les plus chaleureux du continent!
Équateur

Des hauts volcans partout!
Pérou

La meilleure bière (Cusquena) et la pire nourriture du continent. 
Bolivie

Des randonnées en haute altitude à faire rêver (Sajama et Illampu)!
Chili

Pays qui fait mal au budget, mais je vais m’ennuyer de tout (mon pays préféré), surtout des bonnes bouteilles de vin à 2-3$!
Argentina

Des paysages de fou en Patagonie, mais des trajets de bus interminables (et extrêmement $$$)!
Uruguay

Pas grand chose à dire… évitez Montevideo!
Brésil

Des fruits, Floripa, le bijou colonial de Ouro Preto, les couleurs de Salvador, camper dans la Chapada Diamantina… j’avais peur du Brésil avant d’y poser les pieds, mais le Brésil ne mérite pas sa mauvaise réputation et fut ma plus grande surprise/découverte!
Guyane Française

De la charcuterie et du vin français… une bénédiction en Amérique du Sud!
Suriname

Une capitale hors de l’ordinaire et de la superbe nourriture indienne!
Guyana

Mini India… en espérant ne jamais y reposer les pieds!
Vénézuela

Pas aussi dangereux que tout le monde le dit (tout le monde en sait quoi au juste?). Mon plus beau souvenir en Amérique du Sud (Roraima)!
Paraguay

Ce sera pour une autre fois!

Je tourne donc la dernière page du chapitre « Une Année en Amérique du Sud » dans le livre de ma vie. Assurément le plus beau chapitre jusqu’à maintenant. 
Une chose se termine… Une autre débute… 
Cuba Nous Voila!!!

Épisode 115 – Roraima; Le Monde Perdu

RETOUR DANS LE TEMPS

2 Janvier 2017 – Puerto Williams – Isla Navarino
« N’allez pas au Venezuela! Je sais que Roraima est très tentante, mais promettez-moi de ne pas aller au Venezuela!! Le pays peut imploser et tomber en Guerre Civile à tout moment!!! »
Ces mots furent prononcés par un couple de brésiliens rencontré sur Isla Navarino. Docteurs, dans la quarantaine et adeptes de plein-air, ils avaient fait pas mal toutes les randonnées possibles sur le continent sud américain.
Quand je leur ai mentionné que nous envisagions nous rendre au Vénezuela pour faire Roraima, les traits de leur visage s’étaient durcis et ils nous avaient lancé cette mise en garde… comme si des parents donnaient un ordre à leurs enfants.
Depuis plus de 8 mois que je parcourais l’Amérique du Sud, ils n’avaient pas été les seuls à me déconseiller d’aller au Venezuela… et pourtant… en ce 27 mars 2017, nous étions en route pour le Vénézuela.


VENEZUELA POUR LES NULS
« Nous n’avons pas besoin de touristes, nous avons du pétrole » – Hugo Chavez
Lieu de naissance de Simon Bolivar, figure emblématique de l’Indépendance des colonies espagnoles en Amérique du Sud, le Vénézuela a toujours été le mouton noir de l’Amérique du Sud, faisant les choses à sa manière.
Nom officiel; Republica Bolivarian do Venezuela

Population; 30 millions

Capitale; Caracas

Langue; espagnol
Comment le Vénézuela a t’il pu passé d’un des pays les plus riches du continent au pays le plus pauvre, sur le bord de la guerre civile.
Le Vénézuela est dans le top 5 des pays producteurs de pétrole au monde. Il y a quelques années, lorsque le prix du pétrole s’est effondré (pour ne plus jamais remonter au niveau d’antan), le pays n’avait pas vu venir le coup et a été secoué par un tremblement de terre de puissance maximale.
Du jour au lendemain, le pays qui tirait plus de 80% de ses revenus du pétrole, a vu ses profits fondre comme neige au soleil.
Le gouvernement, qui n’avait jamais utilisé l’argent du pétrole pour diversifier l’économie du pays (comme les UAE ont faits), a du procéder à des coupes drastiques. Les vénézuéliens, habitués a une qualité de vie aisé, sont tombés de leur nuage.
La monnaie, le Bolivar, a été dévalué a un point tel qu’elle ne vaut plus rien en dehors du pays. Les vénézuéliens étaient dès lors prisonniers de leur propre pays.
Du coup, la population est descendue dans les rues, surtout dans les grandes villes comme Caracas. Depuis ce temps, le pays est plongé dans le chaos le plus total. Le gouvernement peine à acheter de l’étranger des produits de base tel que de la nourriture et des médicaments. Il y a pénurie de tout, surtout dans les grandes villes et à la frontière avec la Colombie, où des milliers de vénézuéliens tentent de fuir illégalement en quête de jour meilleur.
Le Venezuela… un pays dangereux… c’est ce que tout le monde dit… mais tout le monde en sait quoi au juste? Tout le monde n’est jamais allé au Venezuela? Tout le monde voit ce que les médias veulent bien nous montrer; des images et des histoires qui font sensations.
La vie vaut la peine d’être vécu à fond et cela implique de prendre des chances de temps en temps.

2 FRONTIÈRES EN 24h
Après avoir passé la frontière entre la Guyana (Lethem) et le Brésil (Bonfil) une douzaine d’heure plus tôt, dormi à Boa Vista (une ville qui porte très mal son nom), nous étions à bord d’un taxi collectif roulant à vive allure en direction de Pacaraima, à la frontière du Brésil avec le Vénézuela.
Plus nous approchions de la frontière et plus la tension montait. Nous avions beau avoir reçu toutes les assurances que l’endroit était sécuritaire, il n’en demeurait pas moins que nous étions nerveux… une nervosité mélangée avec beaucoup beaucoup d’excitation.
Nous passions le poste frontalier brésilien… pour nous diriger vers le poste frontalier vénézuélien… et en ressortir au Venezuela.


Nous sautions dans un taxi pour rejoindre Santa Elena, la ville la plus proche… simplement pour voir le chauffeur se diriger vers le Brésil… à notre plus grande surprise… et sous le regard médusé du militaire qui venait de nous faire passer la frontière.
Ce que le chauffeur ne nous avait pas dit, c’est qu’il devait aller chercher un truc du coté brésilien avant de se diriger à Santa Elena de Uairen…
Plus de peur que de mal!

BIENVENUE AU VENEZUELA!
Santa Elena n’était pas en flamme, il n’y avait aucun mort dans les rues, aucun coup de feu, aucune personne qui tentait de nous arracher la tête et/ou de nous voler tout ce que nous avions. Bref, tout était business as usual; il faisait chaud et humide.
Santa Elena est une petite ville de 8000 habitants, coincé entre la frontière brésilienne et le « Parque Nacional Canaima », l’un des plus grand Parc National au monde, comprenant entre autre Angel’s Fall (la plus haute chute au monde), la Gran Sabana et Roraima. À plus de 10-12 heures de la grande ville vénézuélienne la plus proche, nous étions entré au Venezuela par la petite porte d’en arrière, très loin du chaos.
Nous ne tardions pas à trouver une chambre d’hotel très spacieuse, avec salle de bain, TV, frigo, A/C pour moins de 9$… du jamais vu.
Tanzi, qui désirait s’acheter une nouvelle casquette, payait l’article avec un simple billet de 50 reals (monnaie brésilienne – l’équivalent de 21$can). La caissière lui redonnait le change en Bolivar… 40000 Bolivar pour être plus exact… en billet de 100 Bolivar… la pièce de monnaie la plus élevé au Venezuela. Elle ressortait du magasin avec de grosses piles d’argent… ressemblant beaucoup plus à une voleuse de banque qu’à une personne qui venait de s’acheter une casquette.
En fin de journée, nous rencontrions notre guide et le reste du groupe. Impossible de faire autrement pour se rendre où nous voulions aller.
Dès demain, l’aventure allait commencer!

JOUR 1 – LA GRAN SABANA

Info

Départ; Santa Elena (4×4)

Début Randonnée; Paraitepui

Fin de la Randonnée; Camp RioTek

Distance; 13km

Dénivelé Positif; +150m

Dénivelé Négatif; -300m

Après s’être fait brasser durant 2h à bord d’un 4×4 roulant sur des chemins de terre défoncés, nous arrivions au village de Paraitepui.
Loin devant nous pointait 2 massifs rocheux, Roraima et son petit (pas petit) frère Kukenan, 2 monolithes géants plantés au beau milieu de la savane tels des forteresses imprenables. Et pourtant, au terme de la randonnée de 6 jours que nous débutions, nous aurions sommité Roraima!
Roraima, de son véritable nom Roroma (les anglais trouvaient que Roraima sonnait mieux), et qui signifie « Grand Bleu Vert » est une montagne atteignant 2810m, qui ferait paraître Table Mountain à Cape comme une très petite table.
Situé à la triple frontière du Brésil, Venezuela et Guyana, il est seulement possible de réaliser l’ascension du coté vénézuélien. Cette randonnée est réputé comme l’une des plus belles au monde… même si elle est inconnue de monsieur-madame-tout-le-monde.
La création de Roraima n’est pas dû à un volcan ou aux glaces qui auraient modifié le paysage en se retirant lors de l’une des périodes de glaciations que la Terre a connu. Non! La création de Roraima remonte à l’époque où tous les continents ne formaient qu’un seul continent; Pangea.
L’endroit a inspiré de nombreux créateurs, notamment Sir Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes, pour l’écriture d’un des romans de fiction les plus célèbres jamais écrit; « The Lost World (Le Monde Perdu) ».
Pour ma part, Roraima trône au sommet de ma liste des endroits à voir depuis que j’ai découvert son existence il y a quelques années grâce au film d’animation « Up » de Disney/Pixar (vous savez le vieil homme et sa maison qui vole avec des ballons).


La randonnée du jour, sans aucune difficulté, consistait à se rapprocher de Roraima en marchant au travers de la « Gran Sabana (la Grande Savane) », une vaste étendue d’herbe et de petites collines s’étendant jusqu’à perte de vue (sauf pour Roraima et Kukenan).
Nous étions en compagnie de notre guide Marisol (vénézuélienne parlant très bien anglais… une rareté), de 2 porteurs/cuisiniers, de Pedro et Marie (un couple portugais/allemand), de Mae (une japonaise)… et de notre toilette portative. J’avais vu des Parcs Nationaux avec des règlements bizarres, le premier en tête de liste étant Altos de Lircay (Chili), où il fallait avoir un bruleur et un poêlon pour entrer dans le parc… même si vous faisiez la démonstration que toute la nourriture que vous alliez manger ne nécessitait aucune cuisson… mais l’obligation d’avoir une toilette portative était une première.
En chemin, Marisol me lançait « Your bag is so small (ton sac est tellement petit) ». Je lui repondait qu’il y avait une tente, un sleeping et des vêtements chauds dedans. Elle me lançait alors un regard du genre « tu penses que je suis une idiote ».

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Une fois au Camp Riotek, je sortais la tente et le sleeping de mon sac et Marisol s’écriait « it is true!!! (Tu disais vrai!!!) ».
C’était maintenant l’heure de contempler la vue… et de se faire manger par les Puri Puri, petits moustiques aux piqures extrêmement douloureuses.


JOUR 2 – LA DÉMESURE

Info

Début Randonnée; Camp Rio Tek

Fin de la Randonnée; Camp de Base

Distance; 11km

Dénivelé Positif; +800m

Dénivelé Négatif; -50m

La journée débutait sous un ciel très bas et chargé… qui allait éventuellement nous tomber sur la tête… avec Roraima et kukenan complètement cachés dans les nuages.

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Fini la Gran Sabana, nous entreprenions l’ascension du podium végétal sur lequel Roraima donnait l’impression d’être déposé.
J’avais rarement vu quelque chose d’aussi impressionnant; plus on s’approchait et plus les parois rocheuses semblaient insurmontables. La proportion de Roraima est tout simplement démesuré, son manteau de brouillard ajoutant à sa grandeur.

Le camp d’aujourd’hui se trouvait sur un plateau, au sommet du monticule de verdure, tout près du début de la paroi rocheuse. L’endroit offrait une vue imprenable sur la Gran Sabana en contrebas.

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La température, extrêmement changeante, mais toujours nuageuse, faisait en sorte de constamment modifier le paysage; une minute nous pouvions admirer Roraima presque entièrement, l’autre minute tout était bouché, tandis que la plupart du temps Roraima ne se dévoilait que partiellement au travers de son grand manteau gris.

JOUR 3 – LA BRÈCHE

Info

Début Randonnée; Camp de Base

Fin de la Randonnée; Hotel Indio

Distance; 8km

Dénivelé Positif; +500m

Dénivelé Négatif; -50m

Aujourd’hui, nous entreprenions de rejoindre le sommet de Roraima.
Le guide avait beau pointer en direction du sentier montant jusqu’au sommet, je ne voyais que des parois verticales. Il y avait pourtant bel et bien une brèche dans l’armure de Roraima… une seule sur tout le périmètre; « Paso de la Grimace ».

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La première section se passait dans une jungle très dense et verdoyante. La guide nous mettait en garde contre la grande quantité de serpents venimeux dans les environs; nous aurions à utiliser nos mains et ces mêmes serpents vivaient dans les trous où nous devions prendre appui.
Nous pouvions désormais toucher à la paroi. Il fallait avoir la tête extrêmement arquée vers le haut pour apercevoir le ciel tellement Roraima prenait tout l’horizon de droite à gauche et de haut en bas. La montagne avait constamment la tête dans les nuages, si bien que nous avions l’impression de monter au ciel.

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Sur les coups de midi, nous atteignions le sommet, un endroit tout sauf hospitalier, étant balayé par des rafales de brouillard. Il y régnait un silence de mort.

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Nous installions notre campement pour les 2 prochains jours dans les cavités d’une petite montagne surnommée « Hotel Indio ». Ne vous laissez pas méprendre par le nom, l’endroit n’offrait aucun confort.

N’empêche, le super panorama compensait amplement pour les 2 nuits froide et humide qui nous attendaient; le genre de froid qui se fou de combien de couches de vêtement tu portes et qui se rend directement au os.

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JOUR 4 – LA FORTERESSE DU CIEL

Info

Début Randonnée; Hotel Indio

Fin de la Randonnée; Hotel Indio

Distance; +/-12km

Dénivelé Positif; –

Dénivelé Négatif; –

Roraima est réputée pour offrir une température complètement imprévisible à longueur d’année, avec de la pluie et du brouillard au menu plus souvent qu’autrement.
Il faut croire que Dame Nature nous apprécie puisqu’il n’y avait aucun nuage à l’horizon à notre réveil. Nous avions une vue impressionnante sur la Gran Sabana tout en bas depuis Hotel Indio.


À peine la première lueur du soleil pointée que nous entreprenions d’explorer le sommet. Devant nos yeux s’étendait une contrée tellement vaste qu’il était facile d’oublier que nous étions sur le sommet d’une montagne. On aurait pu marcher une dizaine de km sans tomber sur le périmètre de Roraima.
Le sommet de Roraima était un endroit totalement inhospitalier et labyrinthique, un paysage formé de roches noires et de marais, avec d’étranges & fascinantes formations rocheuses. Le genre d’endroit que ton cerveau peine à croire qu’il peut exister… et pourtant il se trouvait devant nos yeux.

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L’endroit était le repère de nombreux scorpions et tarentules. Nous avons croisé 3 tarentules… dont une de très près; je faisais un somme sur une roche quand Tanzi m’a lâché un cris de mort… la grosse tarentule velue était à moins de 1m de moi.
The Abyss (L’Abysse)

De ce mirador sur le périmètre, il était possible de voir le territoire de la Guyana s’étendre à l’infini devant nos yeux en contrebas.

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The Window (La Fenêtre)

Offrant de super points de vue sur Kukenan de l’autre coté de la vallée, l’endroit est aussi reconnu pour sa roche en porte-à-faux sur au moins 10 mètres au-dessus de la vallée… 700m plus bas.

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Maverick

À 2810m, le point le plus haut de Roraima se veut un incontournable pour admirer le coucher de soleil sur la Gran Sabana.
Voir un coucher de soleil assis à moins de 1m du bord d’une paroi verticale plongeant à plus de 800m; check.


Juste avant que le soleil ne disparaisse derriere Kukunan, le brouillard enveloppait tout. Une manière pour Roraima de nous montrer qui était le boss.



JOUR 5 – REWIND

Info

Début Randonnée; Hotel Indio

Fin de la Randonnée; Camp Rio Tek

Distance; 19km

Dénivelé Positif; +100m

Dénivelé Négatif; -1300m

Des vents violents et un brouillard dense, c’est ce qui régnait sur Roraima à notre réveil. Le soleil tentait de percer cette muraille blanche… sans succès.
Le genre de température où tu veux refermer le zipper de ta tente à peine après l’avoir ouvert, et t’emmitoufler dans ton sleeping. Comme vous le devinez, cela n’était pas une option; il nous fallait redescendre Roraima par Paso de la Grimace et faire à rebours les jours 2 et 3 jusqu’au Camp Riotek.


Plus nous descendions et moins le brouillard était dense, au point de disparaitre, laissant apparaitre la Gran Sabana devant nos yeux.


Une fois passé le Camp de Base (nuit du jour 2), nous en avions fini avec les sentiers casse-cou.


Dès lors, nous descendions tranquillement en direction du Camp Riotek (nuit du jour 1).


Jour 6 – PROMENADE DANS LE PARC

Info

Début Randonnée; Camp Rio Tek

Fin de la Randonnée; Paraitepui

Distance; 13km

Dénivelé Positif; +300m

Dénivelé Négatif; -150m

Toute bonne chose à une fin!
Un dernier long regard à Roraima, pour tenter de mémoriser la montagne dans mon esprit, et nous étions dans le 4×4 en route pour Santa Elena.


Une dernière nuit au Venezuela et puis ce serait le Brésil… encore.

ÉPILOGUE
J’ai visité beaucoup de pays, marché des randonnées mythique et gravit de hauts sommets, mais cette aventure est l’une de celle qui m’a le plus émerveillée.
Pourquoi?
Parce que Roraima est l’un de ces endroits plus vrai que nature. Mes attentes étaient extrêmement élevées envers Roraima et l’endroit m’a coupé le souffle.
Parce que dans un monde où tout va toujours de plus en plus vite et ou on peut avoir quasi n’importe quoi en clignant des yeux, j’avais fini par mettre une croix sur Roraima en raison de la situation au Venezuela… et les étoiles se sont alignées à la dernière minute.