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Épisode 132 – Nicaragua; Pais de Lagos y Volcanes

« Adios », c’est la manière (hyper étrange) qu’on les Nicas de dire « Bonjour ». Étrange considérant qu’Adios veut dire… Adieu… 

Les Nicas?!?
4 bus et une frontière plus tard… lors d’une journée où j’avais la tête dans le cul… je quittais le Costa Rica sur un coup de tête… pour me retrouver au Nicaragua…
Goodbye les Ticas! Adios les Nicas! (surnom des nicaraguayens)
Chaos/bruit, pollution et (surtout) un cout de la vie beaucoup moindre… les différences entre le Costa Rica et le Nicaragua étaient majeures. 
J’avais quitté la « civilisation » pour me retrouver dans un pays (réputé) du tier monde. 

LE NICARAGUA POUR LES NULS
Le Nicaragua, 2ème pays le plus pauvre de l’hémisphère ouest (après Haiti), plus grand pays d’Amérique Centrale et le moins densément peuplé (seulement 6.4millions d’habitants), a longtemps été associé à un pays hyper dangereux, où il valait mieux ne pas foutre les pieds. 
Vous serez peut-être surpris d’apprendre que le Nicaragua est aujourd’hui considéré comme le pays le plus sécuritaire d’Amérique Centrale. 
Nicaragua vient des mots Nicarao (nom des indigènes… descendants des Aztèques du Mexique… qui habitaient le sud-ouest du pays à l’arrivé des Conquistadors) et Agua (« Eau » en espagnol). 
Devinez-quoi? Les Nicarao furent pratiquement rayé de la carte en quelques décennie…
Du début du 16ème siècle à 1821, le territoire du Nicaragua faisait parti de l’Empire Espagnol, exception faite de la cote des Caraïbes (est du pays) qui était sous contrôle anglais. 
En 1821, l’ensemble du pays se déclara Indépendant et rejoint le Mexique. Avec les autres pays de l’Amérique Centrale, le Nicaragua se sépara du Mexique quelques années plus tard pour former les Provinces Unis d’Amérique Centrale… pour se séparer à nouveau et former le pays que l’on connait aujourd’hui en 1838. 
Depuis ce temps, le pays fut frappé par une succession de guerres civiles et de dictateurs. Ajoutez à cela que les États-Unis envahirent plusieurs fois le pays afin d’y installer des dictateurs à l’écoute de leurs intérêts. 
Le tout culmina lors de la décennie 1980. Le gouvernement du Nicaragua se rapprochait de plus en plus de la Russie, ce que les États-Unis ne pouvaient supporter. Par l’entremise de la CIA, les américains se mirent à entrainer & armer des soldats nicaraguayens (surnommés les « Contras ») opposés aux régime pro-communisme. S’en suivit une décennie de guerre civile sanglante qui valut au Nicaragua sa réputation de pays dangereux. Encore aujourd’hui, le Nicaragua est bourré de mine anti-personnelle enfouies un peu partout et résultat de cette guerre. Il n’est donc pas avisé de quitter les sentiers battus. 
Le Nicaragua version 21ème siècle a tout pour plaire. Son slogan, « Pais de Lagos y Volcanes (Pays de Lacs et de Volcans) » est tout à fait justifié; le pays compte sur 2 des 10 plus grands lacs d’Amérique Latine, et plus de 40 volcans. Ce n’est pas compliqué; au Nicaragua, tout ce qui n’est pas plat est un volcan. 
Terre de volcans, mais aussi terre de tremblement de terre. Tellement que les tremblement de terre inférieur à 5 sur l’échelle de Richter sont considérés comme de vulgaires secousses. 
Le Nicaragua est aussi une grande contrée sauvage. La presque totalité de la « civilisation » du pays se concentre sur la cote pacifique, le reste du territoire étant pratiquement vide. 

Monnaie
Cordoba

Capitale Managua

Gallo Pinto Repas traditionnel au déjeuner, diner et souper… un mélange de riz (encore) et de fèves. 

ISLA DE OMETEPE


Après une nuit passé à Rivas, une ville de merde, j’embarquais sur une lancha, un petit & vieux bateau en bois. 
Au premier, second… et même troisième regard, le bateau donnait l’impression de pouvoir couler à tout moment. Le fait qu’il tanguait dangereusement sur babord n’aidait en rien à me rassurer. 
Je voguais sur le Lago Nicaragua en route vers Isla Ometepe. 


Le Lago Nicaragua, Lago Cocibolca de son nom pré-colombien, est le 2ème plus grand lac d’Amérique Latine (derrière le Lago Titikaka à la frontière Bolivie/Pérou), et le 10ème plus grand lac sur Terre. 
Il y a plusieurs millénaires, le lac était une baie de l’océan pacifique. La baie s’est peu à peu refermée sur elle-même suite à une multitude d’éruptions volcaniques qui ont marqués l’isthme central américain.  
Pour sa part, Isla Ometepe est la plus importante de la centaine d’iles sur le lac; une ile volcanique recouverte d’une jungle très dense et coiffée de 2 volcans; Concepcion (@1610m) & Maderas (@1340m). 
Surnommés « Omeyatecigua », qui veut dire « 2 Femmes » en language pré-colombien, Concepcion est un cone parfait, chauve (sans végétation) & actif, dont la dernière éruption remonte à 2007, tandis que Maderas est un peu (pas mal) détruit, recouvert par la jungle et dormant. Seule constante entre les 2; leur sommet sont en quasi permanence sous les nuages. 


First thing first en posant les pieds sur l’ile; louer un scooter. Les paysages rurales, avec presque toujours l’un des 2 volcans en vue, sans oublier les prix abordables (15$ par jour), font de Ometepe le meilleur endroit en Amérique Latine pour louer un scooter/moto. 
Tout dépendamment d’autour de quel volcan vous vous trouvez, vous roulerez sur de superbes routes en briques (oui oui brique) et croiserez plein de petits villages (autour de Concepcion), ou vous retrouverez sur des routes très accidentées passant par une contrée reculée digne du tier monde (Maderas).



MADERAS…. LA FOIS OÙ JE ME SUIS PERDU S O L I D E SUR UN VOLCAN

Départ
Mérida

Sommet Volcan Maderas (@1410m)

Arrivé El Porvenir / Santa Cruz

Distance 15km

Dénivelé Positif +1400m

Dénivelé Négatif -1400m


Ayant l’intention de gravir le sommet des 2 volcans, je décidais de m’attaquer à Maderas en premier: plus petit, mais avec un sentier réputé comme plus difficile, il m’offrait l’avantage de pouvoir y aller sans guide et avoir des points de vue sur Concepcion (le volcan le plus photogénique des 2).
Il existe 3 sentiers pour rejoindre le sommet de Maderas; depuis la Finca Magdalena (cout = 4$), depuis la Finca El Porvenir à Santa Cruz (cout = 2-3$) ou depuis Mérida (gratuit). 
Parti à 06.45 de Mérida, j’engrangeais les km sur le plat sur une route défoncée passant au travers de plantations de café et de champs de riz. 
Peu à peu, la route de campagne se rétrécissait au point de devenir un sentier de moins en moins facile à suivre. Après 3km de marche, le sentier disparaissait brusquement. Devant moi se trouvait une jungle très dense… 
Mon application Maps.Me, avec laquelle j’ai marché toute l’Amérique du Sud et qui m’a rarement failli, m’indiquait pourtant que le sentier se trouvait directement devant moi. 
Convaincu que j’allais retrouver le sentier si je continuais en ligne droite, je m’engageais dans la jungle. Il m’aurait fallu une machette tellement la végétation était dense. À plusieurs occasions, j’avais des lianes autour du cou, des bras et des jambes et je devais dépenser beaucoup d’énergie pendant plusieurs minutes pour avancer de quelques mètres. 
Après plus d’une heure à me débattre comme un con, je décidais de rebrousser chemin. Retourner sur mes pas s’avérait aussi difficile que d’avancer puisque la jungle s’était refermée sur moi. Au bout d’une autre heure, je finissais pas retrouver le sentier… avec des cicatrices P A R T O U T sur mes jambes, bras et mains. 
J’allais retourner à mon auberge quand je tombais sur un autre sentier qui ne se trouvait pas sur ma carte et que je n’avais pas aperçu auparavant. 
Un homme rationnel aurait rebroussé chemin. Après tout, mon aventure dans la jungle dense avait presque épuisé mes réserves d’eau et j’étais brulé… mais je ne suis pas un homme rationnel… je suis un homme impulsif…
J’allais tenter le coup une toute dernière fois et abandonner si le sentier menait nul part. 
Contre toute attente, ce sentier me menait jusqu’au sommet du volcan. 
12.30 – Après presque 6h de marche, j’atteignais le sommet… complètement bouché par les nuages. 


Comme si ma journée n’avait pas déjà été assez haute en couleur, je décidais de descendre par l’un des 2 autres sentiers. À mi-chemin j’étais mort de soif, au point ou je buvais l’eau qui se trouvait dans les feuilles tombées par terre. 
Je terminais ma journée de travail à marcher au beau milieu d’une plantation de café… avec une vue imprenable sur le Volcan Concepcion. 



CONCEPCION… LA FOIS OÙ J’AI MONTÉ I L L É G A L E M E N T UN VOLCAN SOUS LE NEZ DU GARDIEN DU PARC

Départ
Moyogalpa

Sommet Volcan Concepcion (@1610m)

Arrivé Moyogalpa

Distance 19km

Dénivelé Positif  +1500m

Dénivelé Négatif  -1500m
On raconte que Concepcion peut exploser à tout moment! 
Bon… c’est un peu sensationnalisme, mais le volcan est définitivement actif. Il y a donc toujours un risque à réaliser son ascension. 
Cette information me rentrait dans une oreille… pour sortir tout de suite de l’autre… 
04.55am – Je quittais mon auberge en direction du volcan. Seul hic; un guide était obligatoire pour monter ce volcan… et j’avais délibérément fait le choix d’y aller en solo. Je ne savais pas encore comme je me débrouillerais, mais j’avais encore quelques km de marche pour trouver une excuse avant d’atteindre le pavillon d’accueil de la montagne. 
05.35 – Une fois au poste de contrôle, la dame me demandait immédiatement « où est ton guide? ». 
Moi – « Je n’en ai pas! »
Dame – « Désolé tu ne peux pas accéder à la montagne!!! »
Moi – « Y-a-t’il un groupe qui a commencé il n’y a pas si longtemps »
Dame – « Oui… mais… »
Moi – En entendant le « oui », je me mettais à marcher en direction du sentier.
Dame – « … mais il est interdit de marcher sans guide dans le parc. Tu peux attendre le prochain groupe. »
Moi – Je ne répondais pas à sa dernière remarque et marchais en direction du sentier
Dame – « Es Prohibido!!! (c’est interdit!!!) »
Moi – Je lui faisais un signe de au revoir avec la main…
Dame – « Je vais appeler la police! »
Moi – Je me tournais vers elle et lui disais « fais-le »…
Ça lui clouait définitivement le bec…
J’étais parti pour de bon… 
Au final de quelques km à marcher sur un sentier hyper facile, je me trouvais à la base du volcan. Il restait alors 4km et +1300m jusqu’au sommet. 
Je dépassais 2 groupes lors de la montée. Le 1er groupe était un couple qui dormait dans mon dortoir à l’auberge. Ils avaient quitté l’auberge en minivan pour rejoindre le début du sentier au moment où je me levais (j’ai marché jusqu’au début du sentier). Vous auriez du voir leur visage quand ils m’ont vu. 
Le guide du 2ème groupe n’entendait pas à rire lorsqu’il m’a aperçu sans guide( il était en beau c@liss après moi…
Je lui disais que j’étais un guide de montagne au Canada… Il me demandait alors mes cartes… Je lui disais que je l’avais laissé à la femme à l’accueil en guise de garanti… Ça lui fermait le clapet… 


Arrivé à mi-hauteur, la forêt disparaissait pour laisser toute la place à un versant fait de roches volcaniques. Le sentier devenait de plus en plus casse gueulle et incliné à mesure que j’approchais du sommet. 
08.10 – Le Sommet… Surprise… Tout était bouché par les nuages…


Lors de la descente, le panorama s’ouvrait decant moi… 


Je bouclais la boucle en revenant à mon auberge en 5h30… sous le regards ébahi du propriétaire (les gens normaux font l’ascension en 8-10 heures depuis le départ du sentier). 
À ma grande surprise, l’ascension du Volcan Concepcion fut l’une de mes randonnées les plus facile en Amérique Latine; aucune (nouvelle) égratignure & frais comme une rose, j’aurais été prêt à la refaire…

Après 5 jours passés sur Ometepe, j’avais pas mal fait le tour du propriétaire. Il était temps de sauter dans une lancha pour rejoindre le continent et me retrouver sous d’autres cieux. 




P.S. – « Nica Time » – Être en retard est un standard au Nicaragua. Commencer (au moins) 20min après l’heure prévu est la norme. 

Épisode 131 – Pura Vida Costa Rica

Pura Vida
La « Vie Pure » – Expression purement costaricaine pour décrire oh combien la vie est belle / que vous profitez de la vie à 100%…

Panama maintenant de l’histoire ancienne, j’étais désormais au pays des Ticos (le surnom des costaricains)!
1er arrêt; Puerto Viejo, assurément la plus importante destination soleil sur la cote des Caraïbes costaricaine. L’endroit peut se targuer d’avoir les plus grosses vagues du pays et les pros du surf (donc tout sauf moi) s’en donnent à coeur joie. 



COSTA RICA POUR LES NULS
Du moment où Christophe Colomb y posa les pieds (1502), jusqu’à 1821, le Costa Rica (qui signifie Cote Riche) faisait parti de l’Empire Espagnol sur le Nouveau Monde 
Jusqu’au 19ème siècle, le Costa Rica partagait la même histoire que tous les autres pays d’Amérique Centrale… sauf le Panama… faisant parti de la Capitainerie Générale du Guatemala. 
À cette époque, le Costa Rica était le parent pauvre de l’Amérique Centrale, étant un lieu de passage obligé sans grand intérêt entre Panama/l’Amérique du Sud et le Mexique/Guatemala. 
Le moins que l’on puisse dire c’est que les choses ont bien changées depuis les 200 dernières années. 
Lors de l’Indépendance du Mexique en 1821, le Costa Rica fut annexé au pays nouvellement formé… avant de se séparer du Mexique et former les Provinces Unis d’Amérique Centrale avec les autres pays de l’isthme… et finalement devenir le pays comme on le connait aujourd’hui en 1838.
Depuis, et contrairement à tous les pays d’Amérique Latine, le Costa Rica n’a jamais eu de Dictateur sanglant. L’endroit est tellement pacifique que l’armée du Costa Rica fut abolie dans les années 1940 (le pays n’a pas d’armée depuis).
À ce jour, le Costa Rica se trouve sur la liste des 22 plus vieilles démocraties sur Terre (stable et en paix), le seul pays d’Amérique Latine à faire parti de cette liste. 
Ajoutez à cela que le Costa Rica fut élu la nation la plus heureuse sur Terre 4 fois au cours des 10 dernières années… et porte le titre de pays le plus vert/éco-responsable; des parcs nationaux couvrent plus de 24% du territoire… plus que tout autre pays.
Le Costa Rica représente seulement 0.03% de la surface terrestre de notre Planète Bleue, mais compte pour 5% de la biodiversité totale (faune/flore).

SAN JOSE
Si le dicton veut que « toutes les routes mènent à Rome » (dans l’Antiquité du moins), on peut affirmer sans se tromper que toutes les routes du Costa Rica mènent à San José. 
Je vous mets au défi de voyager au Costa Rica sans faire un arrêt dans la capitale, tellement sa position est centrale et que toutes les routes y convergent.
Blotis dans le fond d’une vallée toute verte et entourée par 2 volcans (Poas et Irazu), San José héberge plus de la moitié de la population du Costa Rica. 
Cela ne rend pas la ville intéressante pour autant. 
D’un ennui mortel + pas vraiment de patrimoine architectural = passez votre chemin (mon humble conseil). 

LE TOIT DU COSTA RICA
Je sautais dans un bus qui filait sur une route zigzaguant dans les montagnes recouvertes de jungle. Parti à 1200m d’altitude (San José), la route dépassait les 3300m, avant de plonger dans une vallée envahie par un brouillard aveuglant, descendre plus de -2500m, sortir sous les nuages, et atteindre San Isidro de El General à 700m d’altitude. 
Sans attendre, je sautais dans un autre bus qui me conduisait dans les hauteurs.  
Terminus San Gerardo!


Située sur le versant du Cerro Chirripo, le toit du Costa Rica à 3820m, San Gerardo est un petit village éparpillée le long d’une route sinueuse faisant son chemin au travers de la jungle et des collines. 
Le genre d’endroit qui fait du bien à l’âme, loin du stress & du bruit des grandes villes, et où on se sent bien à la minute où on y dépose son sac à dos. 
Vous me voyez venir comme un aveugle dans une boutique de porcelaine; j’étais là pour réaliser l’ascension de Chirripo.
En plus d’être le sommet du Costa Rica, Chirripo est le 5ème plus haut sommet d’Amérique Centrale. L’idée était de dormir dans un refuge situé au 3/4 de l’ascension, se lever aux petites heures du matin et assister au lever du soleil depuis le sommet. 

JOUR 1 – LA MOSQUITO TRAIL
Départ San Gerardo @1300m

Arrivé Refugio Base Crestone @3400m

Distance 17km (3 sur route + 14 sur sentier)

Dénivelé Positif +2300m

Dénivelé Négatif -200m
07.40 – Mon auberge (et surtout mon lit) était désormais derrière moi. 
Je passais en coup de vent dans San Gerardo pour gagner le début du sentier. 
La journée s’annonçait longue et éreintante sur un parcours très incliné, au travers d’une forêt tropicale.


Je surnommais rapidement le sentier « La Mosquito Trail »… je vous laisse deviner pourquoi… pas le genre qui veut te piquer… le genre qui te tourne autour de la tête sans aucune raison… à rendre fou. 
13.00 – Passé le cap des 3000m, avec plus de 14km dans les jambes, j’étais désormais à marcher sur une crête au travers d’une forêt clairsemée. Le Refugio Base Crestone était en vue.


Ressemblant à un complexe scientifique perdu au milieu de nul part, Crestone est probablement le Refuge de montagne le plus cher où j’ai séjourné… sur Terre (plus cher que dans les Alpes). 

Jour 2 – NUIT SOUS ZÉRO
Départ Refugio Base Crestone @3400m

Ascension Cerro Chirripo @3820m

Arrivé San Gerardo @1300m

Distance 27km

Dénivelé Positif +750m

Dénivelé Négatif -2850m
02.30am – Mon réveil sonnait. Une parti de moi désirait ardemment que j’éteigne l’alarme (au lieu de la snoozer) et que je finisse ma nuit peinard dans mon lit… mais ce scénario n’allait pas arriver. 
Il faisait en-dessous de zéro à l’intérieur du Refuge… je n’osais imaginer à l’extérieur. 
03.50 – Après plus d’une heure de monté, ma lampe frontale rendait l’âme. Depuis quelques randonnées déjà que je songeais à remplacer les batteries. Je me disais toujours « une dernière ». Il était désormais trop tard!!!
J’allais devoir y aller à « taton » dans le noir total puisque mon cellulaire ne tardait pas à m’abandonner en raison du froid intense. 
04.39 – Au moment où la lumière de l’aube commençait à percer le ciel, le sommet était désormais sous mes pieds. 


06.00 – Le soleil maintenant haut dans les airs, le froid toujours bien présent, et mes couilles bien ratatinées, il était temps de retourner à San Gerardo et partir sous d’autres cieux. 
En 2 jours, j’avais (encore une fois) marché 50km+ et monté/descendu plus de 6km de dénivelé.

JACO – L’EXUBÉRANCE COSTARICAINE
Ville Festive… Ville du Vice… Bienvenue à Jaco!
Ville à la plage en forme de croisant de lune, parfaite pour la farniente et/ou le surf… 
L’endroit transpire le touriste…



NICOYA PENINSULA
Ma prochaine destination ne pouvait pas être plus aux antipodes de Jaco. La Péninsules de Nicoya est l’un des endroits les plus reculés du Costa Rica. 
Une région… peu développé, où les routes sont (au mieux) en mauvais état, et où voyager se transforme à tout coup en aventure. 
Une région… où la nature règne en Roi et Maitre, entièrement recouverte de jungle, parsemée de collines, saupoudré de plages de rêve avec des vagues parfaites (pour les surfeurs). 


Montezuma

Premier arrêt sur la péninsule. Montezuma était décrit comme « une ambiance bord de mer bohème », une enclave hippie entre jungle et océan. Un endroit hippie je veux bien, mais avec des prix D É M E S U R É S. 
La preuve, l’endroit le moins cher pour louer un vélo (pas une moto) était 15$ par jour… je suis parti à rire. 
N’empêche, la plage était vraiment belle, avec parmis les vagues les plus violentes que j’ai pu voir dans ma vie; j’avais l’impression d’être dans une laveuse à me faire brasser de tout bord tout coté. Les vagues étaient tellement forte que je pouvais clairement les entendres la nuit depuis mon auberge situé dans la jungle à plus de 1km de la cote. 


Santa Teresa (Mal Pais)

Probablement la Mecque du Surf au Costa Rica, Santa Teresa est une ville qui prend la forme d’une rue s’étirant sur plusieurs km le long de la cote et reliant plusieurs plages. Pas les plages les plus photogéniques, la vagues sont cependant parfaites autant pour les surfeurs débutants que les experts. 


Samara

Samara se situe à seulement 70km à vol d’oiseau de Santa Teresa un peu plus au nord sur la cote. Ces 70km sont probablement les km les plus difficile à parcourir au Costa Rica! Aucune route pavée (loin de là), des rivières à franchir (sans pont) & aucun transport en commun. Il faut soit faire un détour bus/ferry/bus (8-9 heures – moins de 20$ total), prendre un (tout sauf abordable) transfert en 4×4 (60$+ par personne)… où louer son propre 4×4 🙂
Le prix de location d’un 4×4 dans ce coin de pays est tout simplement ridicule (environ 120$ par jour). Je me mettais donc à la recherche de compagnons de voyage. Je trouvais rapidement chaussure à mon pied en 2 jeunes allemands et 2 slovènes. 


En route!!!


Après tout ce que j’ai déjà fait/expérimenté autour du monde, je n’avais encore jamais traversé des rivières en 4×4… 10 fois plutôt qu’une… 
L’un des passage de rivière faisait plus de 500m de long… alors que l’eau est monté jusqu’au-dessus du capot lors d’un autre passage… 


Cerise sur le Sundae, la route nous a conduit tout droit jusqu’à une rivière infestée de crocodiles. Pesant le Pour et le Contre pendant plusieurs minutes, nous en sommes venu à la conclusion qu’il n’était pas question de franchir cette rivière. Nous en étions quitte pour un long détour… 


Nous arrivions sain et sauf à Samara 4h plus tard… 
Surnommé « le Trou Noir du Bonheur », en raison de son isolement, Samara est une enclave de bonheur perdue dans la jungle sur la cote pacifique. Mis à part le surf, il n’y a pas grand chose d’autre à faire que de regarder passer le temps. 



Il était temps de quitter le Costa Rica avant que le pays ne défonce encore plus mon budget. 
Direction le Nicaragua!!!

P.S. I – La monnaie du Costa Rica, le Colon, a mon vote pour la plus belle monnaie du monde; des animaux et des couleurs flamboyantes, au lieu de couleurs fades et de gens mort.


P.S. II – Le cout exorbitant des parcs nationaux au Costa Rica a fait en sorte que j’en ai visité le moins possible. Pour ceux avec les poches plus profondes, considérez les 3 endroits suivants;

– PN Corcovado 

– PN Manuel Antonio

– Tortuguero

Épisode 130 – Panama; Plus Qu’une Simple « City »

Isthme
(se prononce « isme »)

« Étroite bande de terre, entre 2 mers (océans), qui relie 2 grandes étendus de terre. »

23 Juillet 2017

L’Amérique du Sud et Cuba étant de l’histoire ancienne, et de nouveau voyageur solo, je foulais le sol de l’isthme le plus connu sur Terre au jour 482 de mon second voyage autour du monde. 
Bienvenue en Amérique Centrale!



Panama… ma 1ère de 7 destinations (pays) sur l’isthme…
Le Panama est à l’Amérique Centrale, ce que l’Équateur est à l’Amérique du Sud; un passage obligé que la grande majorité des voyageurs traversent en coup de vent en route vers des pays plus attrayants.
Trop cher, sans grand intérêt… il y a tout de même quelques endroits qui valent le détour.

PANAMA POUR LES NULS
Signifiant « Abondance de papillons » en language indigène, Panama est le point de rencontre entre l’Amérique du Sud & l’Amérique du Nord, et entre l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes. 
Au point le plus étroit du pays, seulement 80km séparent le Pacifique des Caraibes. 
Le Panama fut le 1er endroit « colonisé » par les européens en Amérique Centrale. Les espagnols arrivèrent sur l’isthme en 1501, Christophe Colomb vint à son tour en 1502 lors de son 4ème voyage en Amérique, et la 1ère colonie fut fondée en 1510 (rapidement abandonnée). Panama City fut ensuite fondée en 1519. 
C’est aussi à Panama que les européens « découvrirent » l’océan Pacifique pour la 1ère fois. Tout d’abord surnommée « El Mar del Sur (la Mer du Sud) », l’océan fut rebaptisée « Pacifique » après que les premiers européens à y avoir navigué aient trouvé les eaux extrêmement calmes. On sait aujourd’hui que l’océan Pacifique porte très mal son nom puisque c’est l’océan la plus agité sur Terre. 
De 1531 à 1660, on estime que plus de 60% des richesses transportées du Nouveau Monde à l’Espagne ont transitées par Panama. Cela s’explique par le fait que les espagnols controlaient principalement la cote pacifique de l’Amérique du Sud (les portugais étaient sur la cote atlantique) et la présence de beaucoup de pirates dans l’Atlantique. 
Il était donc plus sécuritaire de charger les richesses sur des bateaux à Lima (capitale espagnole sur le Nouveau Monde), monter jusqu’au Panama sur le Pacifique, débarquer le butin, traverser l’isthme via le « Camino del Oro (Chemin de l’Or) », une sentier de 80km reliant les 2 océans, remettre la cargaison sur un nouveau bateau dans la mer des Caraïbes, rejoindre La Havane et traverser l’Atlantique escorté par l’Armada Espagnole. 
En 1821, le Panama a obtenu son indépendance de l’Espagne… pour presque limmédiatement rejoindre le pays nouvellement formé de « Gran Colombia », le rêve de Simon Bolivar, qui comprenait la Colombie, l’Équateur et le Venezuela. 
Fait surprenant, même si le Panama et la Colombie sont limitrophes… et qu’ils ont longtemps été un seul et même pays, il n’y a aucun moyen de franchir de la Colombie au Panama (ou vice verca) par la voie terrestre. 
L’autoroute PanAmerican traverse les Amériques de Vancouver jusqu’à Ushuaia (au sud de l’Argentine), mais est interrompue sur environ 60km à la frontière Panama/Colombie. 
Cet endroit se nomme le « Darian Gap », une jungle très dense, paradis des narco trafiquants, contrebandiers et autre vermines. En d’autres mots, vous n’allez pas là si vous êtes une personne saine d’esprit… 
Panama Version 21ème Siècle est un pays très (T R È S) américanisé; tout le monde parle anglais, ils utilisent le $ américain comme monnaie (qu’ils ont rebaptisé le « Balboa panaméen »… mais c’est la monnaie américaine). 
Résultat; le cout de la vie y est beaucoup plus élevé que dans le reste de l’Amérique Latine (exception faite du Costa Rica et du Chili). 
C’est tellement américanisé que des asiatiques travaillent dans la plupart des dépanneurs…
Le nom Balboa n’a aucun rapport avec Rocky Balboa, mais plutôt en l’honneur de Vasco Nunez Balboa, le conquistador espagnol qui fut le 1er européen à découvrir l’océan Pacifique… depuis de Panama. 
De nos jours, les panaméens connaissent le mot Balboa surtout en raison de la bière nationale qui est nommée ainsi.

PANAMA CITY
1er arrêt; Panama City!
Ma 1ère impression de Panama City fut de me demander si j’étais de retour à Dubai? Avec tous ces gratte-ciels en bord de mer, les similitudes sont grandes… mais au lieu du Burj Khalifa (comme édifice le plus grand de la ville) c’était la Trump Tower…


Panama City est sans aucun doute la ville la plus cosmopolite d’Amérique Centrale. La métropole de 1.4 millions d’habitants (sur un total de 3.7 dans tout le pays) est en quelque sorte le Singapour (centre économique) de l’Amérique Latine; un pays avec une position (géographique) centrale, et qui est stable (en paix) depuis longtemps.
Panama Viejo

Le site original où fut fondée « Nuestra Senora de la Asuncion de Panama » en 1519. 
Stratégiquement positionnée sur la cote Pacifique de Panama, la ville était à l’abri des attaques de pirates… jusqu’à 1671… où la ville fut entièrement détruite par le pirate anglais Henry Morgan. 
L’endroit est aujourd’hui inhabité et il n’en reste que des ruines…
Casco Antiguo – Districto Historico

Peu de temps après la destruction de la ville originale, une nouvelle ville fut construite sur une petite pointe rocheuse 8km plus loin dans la Bahia de Panama; Casco Viejo… vieille ville coloniale inscrite au Patrimoine de l’UNESCO… aujourd’hui ceinturée par une très laide (et bizarre) autoroute surélevée contournant le quartier à environ 100m sur l’océan. 



LE CANAL DE PANAMA
1914 ne rime pas seulement avec le début de la 1ère Guerre Mondiale… 1914 rime aussi avec l’inauguration du « Canal Interoceanico de Panama ».


Encore aujourd’hui, plus de 100 ans après sa construction, le Canal est vue comme l’une des plus grandes constructions humaines… une véritable merveille de technologique.
Pour ceux qui ont vécu sur une autres planètes depuis 100ans, le Canal de Panama est le lien fluvial (eau) créé par l’homme pour relier la mer des Caraïbes/Atlantique au Pacifique.  
Avant son ouverture, les bateaux désirant passer d’un coté à l’autre de l’Amérique n’avaient pas le choix; ils devaient contourner le Cap Horn à l’extrême sud de l’Amérique du Sud.
L’idée d’un Canal qui lie les 2 océans ne date pas d’hier. Depuis que les européens ont foulé la terre de Panama, ils ont rapidement compris que l’endroit représentait la plus étroite bande de terre entre les océans Pacifiques et Atlantique.
Tout au long du 19ème siècle, des entreprises européennes ont tenté de construire le Canal, mais se sont butées aux forces de la Nature… et ont toutes finis par abandonner… jusqu’au jour où les américains (qui d’autres) sont entrés dans le décor. 
Un Canal, Un Pays

Fait surprenant; c’est la construction du Canal qui précipita la sorti du Panama de la Colombie… au profit des États-Unis. 
Le 3 Novembre est l’anniversaire de l’Indépendance de Panama… de la Colombie. Avec l’aide des États-Unis (encore et toujours), Panama s’est séparé de la Colombie en 1903.
Tout de suite après (1904), les États-Unis et Panama signaient un accord pour construire le Canal de Panama. Le Canal serait construit par les américains (1904-1914) et géré par les américains (tous les profits, etc., reviendraient aux américains). 
Dès sa signature, l’accord allait être décrié partout au Panama et en Amérique Latine. Les États-Unis allaient finalement céder le Canal de Panama au Panama en 1999. 
De Nos Jours

Le Canal de Panama est un système de 3 écluses. 
De l’océan Pacifique, les bateaux entrent dans l’Écluse Miraflores (située à quelques km de Panama City) et sortent 16 mètres plus haut dans le lac (artificiel) Miraflores. 
Les bateaux atteignent rapidement la seconde Écluse (Pedro Miguel) moins de 1km plus loin, pour en sortir 10m plus haut (donc 26m au-dessus du niveau de l’océan Pacifique) dans le lac (artificiel) Gatun. 
Jusqu’en 1940, le lac Gatun était considéré comme le plus grand lac artificiel (créé par l’homme) sur Terre. 
Une fois franchit le lac, les bateaux arrivent du coté atlantique à la 3ème et dernière Écluse (Gatun), où ils redescendent au niveau de l’océan Atlantique. 
Il faut de 8 et 10 heures pour passer d’un océan à l’autre via le Canal (qui fonctionne 24h/24). Plus de 14000 bateaux y transitent chaque année. On estime qu’environ 4-5% de tous les transports maritimes sur Terre transite par le Canal de Panama (1 bateau sur 20 naviguant syr Terre). 

BOQUETE
Pour un pays réputé comme minuscule, il m’aura fallu plus de 7h de bus pour gagner Boquete depuis Panama City. 
Bienvenue dams la « contrée du printemps éternel » (climat parfait à l’année longue), la capitale du café panaméen… café actuellement réputé comme étant le meilleur (et plus cher) café au monde. 
Jusqu’au début des années 2000, Boquete n’était pas sur les radars du tourisme international. Ce n’était qu’une petite ville de montagne bien tranquille. 


Puis, l’endroit fut désigné par un magazine américain comme étant l’un des secrets les mieux gardés des endroits où il fait bon vivre pour des expatriés… et l’endroit fut rapidement « colonisé » par les américains (toujours encore et toujours). 
Perché à plus de 1100m d’altitude, Boquete se situe directement au pied d’un géant; le volcan Baru… le seul volcan du Panama… et par le fait même l’endroit le plus haut du pays (@3475m). 
Le sommet du volcan est le seul endroit du pays où des températures en-dessous de zéro ont été enregistrées… sa dernière irruption remonte à il y a plus de 500ans… et il se situe dans le Top30 des plus hautes montagnes sur Terre si l’on considère la différence de hauteur entre la base (@1100m) et le sommet (@3475m). 
Fait le plus intéressant, il est possible de voir les 2 cotés de l’Amérique Centrale (océan Pacifique et mer des Caraïbes) par temps clair depuis le sommet.
Il n’en fallait pas plus pour que je tente ma chance… 

Le Toit du Panama!

22h50pm – À l’heure où tout le monde faisait la fête dans mon auberge, j’enfilais mes bottes de montagne et quittais dans la nuit noire. 
J’allais réaliser l’ascension du volcan de nuit afin d’être au sommet pour le lever du soleil… et espérer voir les 2 cotés de l’Amérique Centrale. 
« You’re going to walk from here?!? Why don’t you take a taxi?!? (tu vas commencer à marcher de l’auberge?!? Pourquoi ne prend-tu pas un tax?!?) »
Il fait savoir qu’une route se rend jusqu’à la moitié de la hauteur du volcan. La totalité des gens qui font l’ascension de Baru prennent un taxi et marchent 12km +1200m allé… et 12km -1200km pour revenir. 
Pour ma part, j’allais me taper 25km, +2500m, -200m d’ascension… et 25km, -2500m, +200m de descente… soit le double… imaginez… 50km de marche avec presque 3km de monté ET de descente… assurément l’une des idées les plus stupides que j’ai eu…
Quand on me demandait « Pourquoi », je répondais « Pourquoi pas… j’ai toute la nuit… ». 
Les randonnées de nuit sont toujours spéciales (j’en ai 7 à mon actif); vous ne voyez rien, mais votre ouie prend le relais… et votre imagination fait le reste. 
Éclairs à l’horizon et ciel exempt de nuages avec une tonne d’étoiles au-dessus de ma tête allaient m’accompagner durant mon périple nocturne. 
00.56am – Après un peu plus de 2 heures de marche, j’avais atteint la fin de la route pavée (où les gens commencent à marcher) à 1885m d’altitude. Cette 1ère section s’était avérée beaucoup plus difficile que prévu; bien que pavée, la route montait en ligne droite (aucun zig zag) avec un degré d’inclinaison impossible. 
Dès lors, le sentier était un chemin forestier (jusqu’au sommet) avec un degré d’inclinaison tout aussi impossible. Je ne tardais pas à être complètement exténué. Mes jambes, qui n’avaient pas eu à faire de longue randonnée depuis 2 bon mois, me faisaient sentir leur mécontentement. 
Plus je montais en altitude et plus la température descendait. À un certain point, le froid, et surtout l’humidité, transperçaient mes vêtements et me glaçaient les os (je portais bas thermique, tuque, gants d’hiver, imperméable avec manteau d’hiver en dessous). Moi… qui avait marché à de multiple reprises à plus de 5000 et 6000m en Amérique du Sud, me les gelais S O L I D E sur une « petite » montagne d’à peine 3475m. 
05.00am – Les étoiles disparaissaient au profit d’un ciel qui se couvrait de plus en plus. 
06.25am – Après 7h30 d’ascension, j’atteignais le sommet du Volcan Baru… l’un des endroits les plus inhospitaliers que jai vu de ma vie; couvert de brouillard et balayé par des rafales de vent extrême (c’est sans parler du froid intense qui régnait).


Tout était complètement bouché par ls brouillard… jusqu’au moment où je m’apprêtais à redescendre. Quelque chose de magique se passait; en l’espace de 5minutes, TOUT s’éclaircissait. Je pouvais admirer les 3 cotés de l’Amérique Centrale (mes doigts étaient gelés… les photos sont donc à chier). 


Après avoir marché à l’aveuglette, en fixant le petit spot de lumière que ma lampe frontale allumait sur le sol, pendant plus de 7 heures d’ascension, j’allais maintenant marcher (descendre) le chemin du retour à la lumière du jour.
-2500m de dénivelé négatif au programme… un pur délice pour les genoux… 

BOCAS DEL TORO


Un minibus, suivit d’un speed boat plus tard que j’avais quitté les hauteurs de Panama pour me retrouver sur Bocas del Toro; petit archipel de 9 iles situé à environ 1km au large de la cote dans la mer des Caraïbes. 
Bocas del Toro, la Perle du Panana! 
L’un des rares endroits dans le monde où on peut surfer et faire de la plongé sous marine (normalement l’un ne va pas avec l’autre puisque les récifs stoppent les vagues…). 
Bocas del Toro ville se trouve sur Isla Colon, l’ile principale. C’est un endroit un peu chaotique où les restaurants, hotels et agences de voyage s’empilent les uns par dessus les autres. Il est préférable de se trouver un petit coin tranquille sur l’une des autres iles… 



S’en est déjà fini du Panama!

Direction le Costa Rica!

P.S. I – Malgré la petitesse du pays, Panama est le pays où l’on retrouve le plus d’espèces d’oiseaux sur Terre (960).

P.S. II – 3 autres destinations au Panama que je n’ai pas faite, mais qui valent le détour;

San Blas Archipelago – trip en bateau à voile & façon la plus populaire de passer du Panama à la Colombie (ou vice verca)

Darian Gap – randonnées dans la jungle

Isla Coiba – réputée comme les Galapagos de l’Amérique Centrale.
Comme j’étais déjà allé en Colombie, que j’ai déjà assez donné en terme de jungle en traversant l’Amazone, et que j’ai visité les Galapagos, vous comprenez un peu pourquoi j’ai évité ces destinations… 

Épisode 129 – Viva Cuba; PAS Tout Inclus

« Les oiseaux et les champs plus vert que vert font en sorte que je voudrais rester ici pour toujours » (traduction libre de l’espagnol)

Ces mots proviennent du journal de bord de nul autre que Christophe Colomb lors de son premier voyage en 1492. Celui-ci venait de poser les pieds pour la 1ère fois sur l’ile de Cuba à Bahia de Miel.

2 Juillet 2017

Le bus, dans lequel nous avions pris place il y a plus de 20 heures à La Havane, avait parcouru plus de 1100km et terminait de franchir la jungle et les collines.
Bahia de Miel et l’océan étaient désormais en vue.
Bienvenue à Baracoa!


Fondé en 1511 en tant que 1ère ville espagnole sur l’ile, et situé à l’extrême nord est de Cuba, Baracoa est demeurée inaccessible (pas de route – seulement par bateau) pour le reste de l’ile durant ses 450 premières années d’existence, en raison d’une chaine de montagne recouverte d’une jungle très dense.
Les habitants de Baracoa se targuent d’avoir une culture/identité bien distincte des autres cubains.
De nos jours, on atteint Baracoa via « La Farola », une route sinueuse qui passe au travers des montagnes. À peine au pouvoir, Fidel Castro fit construire cette route (1965) afin de récompenser une région qui lui avait apporté un soutien inconditionnel dès les débuts de la Révolution.
La ville et la jungle semblaient ne faire qu’un; un mélange de palmiers, cacaotiers (plus de 80% de la production de cacao de Cuba provient de Baracoa), de plantation de café et de bâtiments, le tout descendant des collines pour se jeter dans l’océan bleu azur.
Ce petit coin de paradis se baigne dans 2 baies;

– Bahia de Miel, directement sur l’océan, plage en croisant de lune longue de quelques km,


– Bahia Porto Santo, une petite baie refermée par une pointe qui avance dans l’eau et où se trouve la ville.


Baracoa est marquée par une forte influence française. Haiti (juste à coté) fut la 1ère colonie du Nouveau Monde à obtenir son indépendante (1791). C’est alors que plusieurs colons français ont quitté Haiti pour s’installer… à Baracoa.
Baracoa version 21ème siècle est une petite ville en pleine effervescence, qui s’ouvre de plus en plus au tourisme, et qui est un reflet du Cuba en milieu rural. Bicyclette taxi, carioles tirées par des chevaux, et même de gros trucks qu’on utiliserait pour transporter du bétail… mais qui servent de transport collectif pour les locaux.
El Yunque

Ressemblant à un chateau fort ou encore à un mini Roraima, El Yunque est une montagne au sommet plat transperçant la jungle et dominant les environs du haut de ses 575m.
Y aller en taxi (15CUC) ou louer des vélos (2x6CUC) pour se rendre au début du sentier nous semblait un peu attrape touriste (déjà que le sentier est 13CUC par personne). Nous avions donc décidé d’y aller avec la bonne vieille méthode qui ne se démode pas; en marchant depuis Baracoa (9.5km sur la route + 3.5km sur le sentier… allé… avec +550m de dénivelé positif).
Le sentier à forte inclinaison, et la forte humidité, aura raison de plusieurs, mais récompensera ceux qui persévèreront avec une superbe vue de la région.




SANTIAGO DE CUBA
Quelques heures de bus plus tard (6) que nous nous retrouvions au sud de l’ile.
5ème ville fondée par les espagnols sur l’ile (1512), et 2ème plus grande ville derrière La Havane, l’ancienne capitale de Cuba porte plusieurs chapeaux;

– Capitale de la Musique Cubaine,

– La Plus Africaine et Caribéenne des Villes Cubaines,

– Ville où fut inventé le Rum et la Salsa (danse),

– Ville hôte du plus important Carnaval des Caraïbes (à la fin juillet).
Santiago de Cuba est plus près (à distance d’oiseau) de Port-au-Prince (Capitale de Haiti et de Kingston (Capitale de la Jamaique) que de sa propre capitale La Havane, ce qui explique en parti ses racines plus africaines/colorées.
Nous étions accueilli à notre Casa avec un Mojito et une bouteille de vin rouge cubaine de bienvenue (jamais entendu parlé du vin cubain?!?).
En terme de beauté, la ville de Santiago n’arrive pas à la cheville de La Havana. De jour, la ville est plus qu’ordinaire. C’est une fois la nuit tombée que Santiago s’éveille et que la musique émane d’un peu partout. Simplement se fermer les yeux et se laisser guider par ses oreilles.

Museo del Ron


Le rum n’est pas simplement un spiritueux, c’est un liquide qui fait parti intégrante de la culture cubaine. Certains iraient jusqu’à dire que le rum coule dans les veines des cubains.
En espagnol, le rum se nomme « ron ». Pas surprenant que vous soyez alcoolique si votre nom ou surnom est Ron.
Santiago étant le lieu où fit inventé le Rum, il était logique de payer une visite au « Museo del Ron ».
Le rum blanc (Ron Blanco) est à base de sucre, tandis que le rum ambré (Ron Ambar) est à base de mélasse.
Fait intéressant, la canne à sucre fut importée sur le Nouveau Monde par les européens (ce n’était pas une plante endémique au continent américain).
Les 2 rums les plus connus sont le Bacardi, (originaire de Santiago de Cuba), considéré comme la « Catedral del Ron Cubano (la Mecque des Rums Cubains) », et le Havana Cuba. Tous les 2 se retrouvent annuellement dans le Top 100 des spiritueux les plus vendus dans le monde.
Autre faits intéressants, le rum était la boisson de prédilection des pirates. Aussi, le cognac et le rum sont la même chose (le rum est de Cuba, tandis que le cognac vient d’Espagne).


Museo 26 de Julio

Les historiens s’entendent pour dire que le début officiel de la Révolution Cubaine contre le régime de Baptista fut l’attaque du barraquement militaire Cuartel Moncada par Castro et son mouvement étudiant (même si l’attaque fut un échec). Le Cuartel Moncada fut depuis transformé en Museo 26 de Julio et est assurément le meilleur endroit pour en apprendre plus sur la Révolution Cubaine.
Gran Hotel Rooftop Garden

Directement à coté de la cathédrale et du Parque Cespedes, il n’y a pas de meilleur endroit à Santiago pour savourer un Cuba Libre ou Mojito au coucher de soleil… tout en regardant parader les gens dans les rues pour le « Festival del Caribe – Fiesta del Fuego (Festival des Caraïbes – Festival du Feu) ». Se tenant du 3 au 9 juillet, c’est une espèce de répétition générale pour le vrai Carnaval à la fin juillet (ou une défaite pour travailler le moins possible en juillet).


Castillo de San Pedro de la Roca

Surnommé « El Morro », cette superbe forteresse se dresse au sommet d’une colline à l’entré de l’étroite baie menant à Santiago de Cuba (à 9km du centre-ville).
Construite en 1638 et aujourd’hui au Patrimoine de l’UNESCO, la forteresse est parfaite pour une journée en plein air (la seule plage de Santiago est juste à coté de la forteresse + belle petite ile accessible par ferry dans la baie).



TRINIDAD
Une nuit passée dans un bus (inconfortable) que nous étions désormais 600km plus loin au milieu de la cote ouest de l’ile.
Considéré comme la ville coloniale la mieux préservée de Cuba, Trinidad, ville de l’UNESCO, semble sorti d’un lointain passé; casas colorées, rues en pierre et bord de mer sont au rendez-vous.


Fondé en 1514, Trinidad doit sa richesse au fait que la ville était un important centre pour la traite d’esclaves et le sucre aux 17 & 18ème siècles.
À son apogée au milieu du 19ème siècle, les 56 plantations de canne à sucre situées dans ses environs faisaient de Trinidad la Capitale Mondiale du Sucre… employant (pas vraiment le mot… avez-vous déjà vu le film « 12 years a slave ») plus de 30000 esclaves.
De nos jours, la ville est EXTRÊMEMENT touristique, de par son accès facile depuis La Habana et Varadero (les 2 lieux les plus touristique de Cuba).
Palacio Cantero

(Museo Historico Municipal)

Musée racontant l’histoire de la région et offrant la meilleure vue en ville du sommet de sa tour jaune.


Valle de los Ingenios

(Vallée des Ingénieurs)

Aussi appelée Vallée du Sucre, c’est là que l’on retrouve la plus grande concentration de plantations de sucre.
On y accède depuis Trinidad avec un vieux train à vapeur qui fait une halte dans les 4 principaux villages de la vallée.
Playa Ancon

Réputée comme étant l’une des plus belles plages de Cuba, cette petite péninsule sablonneuse avance dans l’océan, formant du même coup la baie de Trinidad.


Cerro de la Vigia

Communément appelé Radio Hill (en raison de l’antenne radio qui la coiffe), pour la meilleure vue d’ensemble de la région et un coucher de soleil sur l’océan.



VINALES
Au premier coup d’oeil, j’avais l’impression d’être de retour dans la Chapada Diamantina au Brésil (en un peu moins beau).


Bienvenue à Vinales… le Cuba rural!
Situé au sud ouest de l’ile, dans les terres loin de la cote, la région est la principale productrice de tobacco de tout Cuba; les Plantacions de Tobacco », ou Finca, sont partout dans la Valle de Vinales.
Ici, plus que partout où je suis allé sur l’ile, une grande majorité des cubains se promènent encore en calèches tirées par des chevaux.
Touristiquement parlant, la région est fameuse pour ses étranges formations rocheuses, appelées « Mogotes » par les locaux, formant la « Sierra de los Organos ».
La légende veut que ces montagnes étaient autrefois (il y a très TRÈS longtemps) les parois d’une caverne qui se serait effondrée après qu’un dinosaures ait éternué… bon…
Ces montagnes, et la vallée verdoyante qui les entourent, font en sorte que Vinales fut nommé la capitale du plein air à Cuba; randonnée, escalade, équitation et spéléologie (de nombreuses cavernes) sont au menu.
Seul hic, et c’est un hic non négligeable, le village transpire (il dégouline de partout) le tourisme. La petitesse du village, jumelée à la beauté des environs et à sa proximité avec La Habana (moins de 4h de route)

font en sorte que l’endroit semble envahi par les touristes, pire qu’à La Habana ou Trinidad. Cela dit, il n’y a qu’à marcher 10min dans n’importe quelle direction et on se retrouve seul au milieu de nul part.
À Vos Chaussures!

Nul besoin de faire un tour de cheval ($$) ou de prendre un guide ($) pour apprécié la contrée. Il suffit de mettre de bons souliers de marche et de ne pas avoir peur de la boue. Il est possible de faire le tour du principal Mogote des environs via un réseau de chemins de terre passant au travers des champs & plantations de tobacco (le circuit est d’environ 10-12km).
Dès lors, vous avez le vrai Cuba rural devant les yeux; un Cuba où l’on vit encore au temps des cowboys et où les locaux vivent dans des maisons faites de bois et de paille.



PENTHOUSE SUR LA MELACON


Après avoir fait le tour de l’ile, nous étions de retour à La Havane pour une dernière semaine de repos avant que Tanzi s’envole pour la Russie.
Nous avions réservé un véritable penthouse (avec chambre, AC, salle à manger, salon et balcon… directement sur La Melacon… donc avec une vue imprenable sur l’océan) pour la modique somme de 30CUC par nuit (environ 35$can). La maitre des lieux nous servait un immense déjeuner et le souper dans nos quartiers… la grosse vie quoi…


Mes 7 jours consécutifs (pour un total de 11 jours) passés à La Havana font de la Capitale cubaine l’endroit où j’ai passé le plus de temps depuis mon départ de Dubai le 31 mars 2016.

Pour l’heure, je saute dans une vieille américaine (une voiture…) pour me diriger vers l’aéroport et voler sous d’autres cieux… en solo.
En effet, Tanzi s’est envolée pour la Russie y il a quelques jours. Elle entreprendra sous peu un MBA à Montréal alors que je remonterais l’Amérique Centrale.
Panama me voila!

P.S. I – DÉCONNEXION TOTALE



À aucun moment durant les 23 jours de mon séjour sur l’ile cubaine, je n’ai utilisé internet, lu quelconque journal ou téléphoné à quelqu’un à l’extérieur de l’ile. 23 jours sans être « connecté » au Monde… et pourtant c’est lors de ces 23 jours que j’ai l’impression d’avoir été le plus « connecté » au monde… pas le monde numérique… le monde réel…
Je crois sincèrement que le monde s’en porterait beaucoup mieux si les gens cessaient de se préoccuper de ce que les gens pensent d’eux sur FB/Instagram, et levaient les yeux pour voir se qui se passe autour d’eux.
C’est ma plus longue « déconnexion » à vie et j’espère bien améliorer cette « marque » un jour…

P.S. II – Cuba est probablement le seul pays au monde où le chauffeur va stationner l’autobus sur le bord de la route et prendre tout son temps pour aller faire ses courses, et/ou fumer comme un trou en conduisant.

P.S. III – « De Alemania (vous êtes d’Allemagne) »; partout à Cuba les cubains accostent les voyageurs en leur demandant si ils viennent d’Allemagne. Plusieurs prennent même pour acquis que nous sommes allemands et nous abordent en parlant allemand.

P.S. IIII – BACKPACK À CUBA
Cuba n’est pas un pays fait sur mesure pour le backpack. Comme la plupart des pays pauvres sur Terre (mis à part la Bolivie), il coute cher de voyager à Cuba, même si le pays est considéré comme faisant parti du Tier Monde.
Cuba est fait sur mesure pour les voyageurs de type « Touriste » qui dépensent sans compter et disent oui (sans négocier) à tout ce que les cubains disent. En tant que backpacker, il faut luter contre ce système.
Arrivé à Cuba

Le passage à la douane est tout sauf comme j’avais pu lire (on fait une fouille complète, vide vos sacs, vous demande une preuve de liquidité, une copie de votre assurance voyage, etc.). Rien de tout cela ne nous a été demandé.
1ère chose à faire une fois sorti du Terminal; changer de l’argent en monnaie cubaine et se trouver un transport pour rejoindre Habana (30km plus loin). Changer de l’argent;

1. Faire la file pour l’un des 2 Bureaux de Change directement à l’extérieur du Terminal. En tout temps, la file est interminable. Vous en avez pour une bonne heure si vous êtes chanceux…

2. Sortez du Terminal d’Arrivé et montez au Terminal de Départ. Vous trouverez alors des ATMs.

3. Convainquez un chauffeur de taxi d’arrêter à un ATM ou un bureau de change en route pour Habana (notre option).
De l’aéroport jusqu’à Habana, il devrait vous en couter entre 20 & 30cuc dépendant de vos talents de négociateur et de l’endroit exact de votre Hotel/Auberge (nous avons payé 20cuc).
Hébergement & Nourriture

Lors d’un voyage à Cuba, vous pouvez très bien séjourner dans des hotels ($$$), mais vous passerez à coté d’une expérience unique; les Casa Particular.
Une Casa Particular est une maison privée dont le propriétaire peut offrir un maximum de 2 chambres à louer à des voyageurs.
Il y a des Casa Particular partout sur l’ile, pour tous les gouts et tous les prix. Il vous en coutera généralement entre 15 et 30cuc par nuit pour une chambre pour 2 (même prix que vous soyez 1 ou 2).
Certaines Casa Particular offrent même des chambres dortoir, pour 10cuc par nuit. C’est Casa Auberge Jeunesse se trouvent surtout à La Habana (Rolando Backpacker, Paradiso Hostel, Concordia Hostel).
En plus de vous faire économiser sur l’hébergement, c’est aussi un moyen pour les cubains d’arrondir leur fin de mois puisque l’argent que vous payez leur revient (en grande partie), contrairement aux hotels qui sont toutes des institutions gouvernementales.
Ajoutez à cela que vos hôtes peuvent normalement cuisiner le déjeuner (3 à 5cuc extra par personne) et le souper (8 à 12cuc extra par personne). Croyez-moi sur parole, c’est la meilleure nourriture que vous aurez la chance de manger à Cuba.
Transport entre les Villes

– Bus (compagnie Viazul) $

Le moyen le moins cher, mais aussi le plus lent de voyager entre les villes. Il faut cependant réserver longtemps à l’avance (internet).

– Taxi Collectivo $$

Moyen le plus rapide et plus spontané de voyager autour de Cuba. Les personnes seules peuvent aller aux stations de bus Viazul. Il y a toujours des voyageurs à la recherche d’autres voyageurs pour partager un Taxi Collectivo. Coute normalement un peu moins de 2x le prix du bus.

– Taxi $$$$

C’est le dernier recours alors que de voyager en taxi entre 2 villes pourrait vous couter plusieurs centaines de cuc.
Pour un voyage réussi sur l’ile cubaine, sans internet/wifi, faites sur d’installer les 2 applications (gratuites) suivantes avant d’arriver sur l’ile;

– Maps.Me – Système de cartes hyper facile à utiliser et ayant une location GPS même sans être connecté à internet/wifi,

– Google Translate – Le très utile site est désormais disponible en format application. Simplement télécharger (gratuitement) les langues voulus. Discuter avec un cubain n’aura jamais été aussi facile.

Épisode 128 – Viva Cuba; La Havana

29 Juin 2017
Quelques heures après avoir quitté l’Amérique du Sud pour de bon, notre avion se posait sur le tarmac de l’aéroport de la capitale de la plus grande ile des Caraïbes. 
Une fois passé au travers de l’INTERMINABLE queue pour l’immigration, nous étions officiellement à Cuba. 
Bienvenue à La Havana!



CUBA POUR LES NULS
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’ile de Cuba a une histoire qui sort de l’ordinaire. 
Ce serait faite une grave erreur que de résumer cette histoire à la Révolution Castriste, au régime « communiste (socialiste) » qui s’en suivit, et à l’embargo américain qui prévaut depuis. 
1492

Christophe Colomb foule le sol de Cuba (à Baracoa) lors de son 1er voyage dans le Nouveau Monde… croyant que c’était l’Asie. Il fait alors connaissance avec le peuple indigène Taino, qui occupait la partie sud de l’ile. 
1511

Baracoa devient la 1ère installation permanente espagnole sur l’ile. 
1515

Avant 1515, les espagnols créeront 5 autres colonies sur l’ile, dont Santiago de Cuba, Trinidad et San Cristobal de la Habana. 
1550

Les Taino furent presque complètement exterminés en moins de 40 ans d’occupation espagnole.
Malgré tout, ils laissèrent leur marque dans l’histoire. C’est sur l’ile de Cuba que les européens ont été introduit au tabac (tobacco) pour la 1ère fois. 
Les mots « Cuba », « Habana », « Canoe » « Tobacco », « Tornado » et plusieurs autres sont d’ailleurs des mots Taino qui ont été adoptés par les langues latines. 
1898

Sucre, café et tabac étaient (et sont encore) les principales cultures sur l’ile. Comme presque toutes les autres colonies du Nouveau Monde, l’ile fut fortement marquée par l’esclavage. 
Vers la fin du 18ème siècle, l’ile fut momentanément capturée par les britanniques, qui la retournèrent aux espagnols en échange de la Floride (alors colonie espagnole). 
Cuba demeura une colonie espagnole jusqu’en 1898, alors que les États-Unis « chassèrent » les espagnols de l’ile… simplement pour installer un Protectorat Militaire avec à sa la tête une série de Dictateurs à la solde des USA. 
1952

Du début du 20ème siècle, jusqu’à la fin des années 50, Cuba, principalement La Havane, était LA destination par excellence pour les américains.
À l’époque, plus de 80% des entreprises & hôtels de l’ile étaient contrôlés par des propriétaires américains. À elle seule, la Mafia New-Yorkaise contrôlait tous les casinos de l’ile (comme on peut le voir brièvement dans le film « Le Parrain II »). 
Fulgencio Batista, le Dictateur de l’époque, n’était qu’un pantin à la solde des intérêts américains. La classe dirigeante s’enrichissait au détriment du peuple qui mourait de faim.
C’est dans ce contexte que Fidel Castro, alors à la tête du mouvement étudiant de la Universidad de La Habana, commença à pourfendre publiquement la dictature, demandant qu’on rende Cuba aux cubains. 
1953

Le 26 Juillet 1953, le groupe étudiant allait laisser tomber les manifestations pacifiques, se radicaliser et perpétrer leur 1ère action armée; l’attaque du Baraquement Militaire Cuartel Moncada, situé en plein coeur de Santiago de Cuba (2ème ville du pays). 
La « Lucha Revolucionara » était née… 
L’attaque fut un échec sur toute la ligne, la plupart des rebelles furent tués, et les quelques survivants (notamment Fidel & Raul Castro) furent condamnés à 15ans de prison. 
1955

Après 2 ans de prison, les rebelles reçurent un Pardon et furent envoyés en Exil au Mexique. 
C’est au Mexique que le Movimiento 26 de Julio (mouvement de libération de Cuba… avec à sa tête Fidel) allait véritablement prendre forme.
1956 – 1er Janvier 1959

Le 2 décembre 1956, Fidel et 81 guérilleros quittaient le Mexique à bord du bateau « Granma ». 
Les troupes du Régime Batista avaient eu vent de leur arrivé. Le débarquement fut une véritable boucherie; seul une dizaine de guérilleros survécurent, dont les frères Castro et un dénommé Ernesto « Ché » Guevara… alors un pur inconnu.
Les survivants se réfugièrent dans la Sierra Maestra, la jungle montagneuse au sud de l’ile, pour reprendre des forces et rallier de nouveaux membres à leur cause. 
S’en suivirent de violents combats en 1957 & 1958, les troupes de Castro prenant petit à petit l’ile… jusqu’à la capitulation officielle du régime Batista le 1er janvier 1959. 
Fidel Castro était désormais le seul maitre à bord!
1959

La Révolution Cubaine fit en sorte de faire basculer Cuba dans un régime socialiste (communiste), de se rapprocher de l’Union Soviétique et de s’aliéner les États-Unis. 
Au beau milieu de la Guerre Froide, les États-Unis ne supportaient pas que Cuba, située à moins de 100km nautique de la cote américaine, se rapproche de leur ennemie jurée. Cela représentait une menace directe à la sécurité du pays de l’Oncle Sam. 
Avril 1961 – La Batalla de Giron

La fameuse bataille de la « Baie des Cochons » (un baie situé sur la cote est de Cuba). La CIA, avec l’aide d’opposants au Régime Communiste sur l’ile, avait planifié l’invasion de Cuba avec pour but de destituer le gouvernement Castro (leur mettre une balle dans la tête), et d’installer un nouveau Dictateur à la tête du pays… un Dictateur favorable aux intérêts américaines. 
L’Invasion fut un échec sur toute la ligne et renforça la méfiance de Castro envers les américains. 
À partir de ce moment, Castro se mit à éliminer ses opposants politiques et toutes personnes s’opposant au Régime. 
Février 1962 – Embargo

Après l’échec du Coup d’État et que le gouvernement Castro ait nationalisé la totalité des entreprises américaines en sol cubain, il apparaissait maintenant clair que Cuba n’avait pas les intérêts américains à coeur. 
Le 3 Février 1962, les États-Unis apposèrent un Embargo Économique sur l’ile de Cuba. 
L’Embargo interdisait à toutes entreprises américaines de faire affaire avec Cuba, et interdisait aux américains de voyager sur l’ile. 
L’Embargo concernait uniquement Cuba & les USA, si bien que les autres pays continuèrent à faire affaire avec Cuba. 
Les États-Unis ont travaillés fort en coulisse pour menacer (de représailles ou de tout simplement cesser de faire affaire avec eux) chaque pays ayant des liens avec Cuba… si bien que Cuba se retrouva rapidement isolée sur la scène internationale. 
L’Embargo fut assoupli par l’administration Obama, mais demeure toujours en vigueur de nos jours. 
1962 – Crisis de Octubre

La Crise d’octobre, plus connu sous le nom de « La Crise des Missiles Cubains ».
Les États-Unis ayant installé une panoplie de missiles nucléaires dans les pays bordant l’URSS, l’Union Soviétique avait bien l’intention de faire de même. 
Les États-Unis avaient cependant eu vent de cargos russes m faisant route vers Cuba… avec tout sauf de l’aide humanitaire à leur bord. 
Ils donnèrent alors un Ultimatum à la Russie; les cargos devaient rebrousser chemin, avant de franchir une frontière imaginaire fixée par les américains, sinon…
Fidel, et surtout Ché Guevara (alors ministre important sous le gouvernement Castro), insistaient pour que la Russie n’acquiesce pas aux demandes américains.
À Minuit Moins Une sur l’Horloge de la Fin du Monde, la Russie et les États-Unis en venaient à un accord; la Russie allait retirer tous ses missiles déjà en sol cubain. En échange, les États-Unis n’envahiraient pas Cuba. 
Octobre 1962 passa à un cheveux d’être le Jour J du début de la 3ème Guerre Mondiale. Le monde comme on le connait aujourd’hui ne serait pas le même si les astres n’avaient pas été alignés ce jour là. 
Si vous voulez voir la version américaine de cette Crise, je recommande l’excellent film JFK mettant en vedette Kevin Costner. 
1990

Jusqu’aux années 90, Cuba fut plongée dans un Système Isolationnisme (refermée sur elle-même). 
L’effondrement de l’Union Soviétique fit en sorte que Cuba perdit son plus grand allié… et le support financier qui venait avec. 
Cuba dû alors s’ouvrir sur le monde pour trouver de nouvelles sources de financement.
C’est ainsi que l’ile commença à offrit ses plus belles plages (Varadero, Cayo Coco et GuardaLaVaca) au tourisme international (principalement les européens et canadiens). 
« Hasta Siempre Comandante Fidel »

De nos jours, Fidel Castro est mort et enterré (depuis peu), Raul Castro a prit sa succession depuis une dizaine d’années, Cuba est toujours considéré comme un pays du Tier Monde (pauvre), mais ils ont l’un des meilleurs système de santé & d’éducation au monde. 

LA HABANA


La Havane, La Havana, Habana (nom original)… du pareil au même…
Bienvenue dans la plus grande ville des Caraïbes (12 millions d’habitants). Ce fut un coup de foudre au 1er coup d’oeil entre moi et Habana. 
Un peu vieux, pas mal délabré, mais la magie opère; de vieilles voitures américaines et russes dans les rues (que les cubains se lèguent de père en fils), des bâtiments de toutes les couleurs (surtout pastel), des rues dignes de cartes postales… Habana ressemble à un musée à ciel ouvert…


Fondé en 1515 sous le nom de San Cristobal de la Habana, un mélange de nom catholique (San Cristobal) et indigène (Habana), La Habana fut la 6ème ville fondée sur l’ile par les espagnols. 
N’ayant aucune véritable richesse (or, argent, etc.), Cuba, et particulièrement La Havane, était d’une grande importance dû à leur position en chemin entre le Nouveau Monde et l’Espagne. 
Vers la fin du 16ème siècle, les espagnols commençaient à en avoir ras le bol des attaques de pirates anglais, français et hollandais sur leurs galions chargés de richesse lorsqu’ils faisaient route vers l’Espagne. 
La couronne espagnole ordonna donc à tous bateaux devant franchir l’Atlantique de se regrouper dans la baie de La Havane, un endroit naturellement protégée et seulement accessible de l’océan par un étroit canal protégé par 2 grosses forteresses, notamment la « Fortaleza de San Carlos de la Cabana », aujourd’hui reconnue comme la plus grande forteresse de toutes les Amériques. 
La flotte de bateaux voguerait ensuite vers l’Espagne escortée par l’Armada Espagnole (navires de guerre). 
Dès lors, La Habana allait devenir un lieu de transit impossible à manquer.
Au milieu du 18ème siècle, La Habana comptait plus de 70000 habitants, faisant d’elle la 3ème plus grande ville des Amériques (derrière Lima et Mexico City, et devant Boston et New York).
Au début du 20ème siècle, et jusqu’à la Révolution de 1959, La Havane était LA Capitale du jeu, devançant de très loin Las Vegas. 
Tout cela est un passé désormais révolu… mais il n’est pas loin le temps où La Havane regagnera ses lettres de noblesses. 
Pour l’heure, Habana ressemble à une ville de l’ancienne Union Soviétique. Les gens ont accès à l’eau potable seulement quelques heures par jour et les magasins sont toujours en rupture de stock. Il vaut mieux se lever tôt et être patient pour se procurer des trucs élémentaires (dentifrices, etc.); il faut attendre une bonne heure à la file indienne pour se faire servir dans les magasins… et il faut prier pour que notre truc soit encore là à notre tour. 


La Malecon

La Malecon est le coeur et l’âme de Habana. 
Du lever au coucher du soleil, tout ce que vous risquez de trouver sur l’avenue de plus de 8km bordant l’océan sont des pêcheurs. 
L’ambiance change du tout au tout au coucher du soleil alors que les cubains transforment la promenade en un party à ciel ouvert. Les samedi soir, tout Habana descend faire la fiesta sur la Malecon. Des fêtes de quartiers, avec des BBQ et des concert, sont présents un peu partout sur le boulevard. 

En plus d’être un boulevard/promenade, la Malecon a aussi une fonction pratico pratique; c’est une digue de 6 mètres de haut protégeant La Havana contre les sévices de la mer. 


Universidad de la Habana

Fondée au 18ème siècle, l’université est l’Alma Mater des frères Castro et de plusieurs autres activistes cubains.
Au fait, l’école (de la maternelle à l’université) est entièrement gratuite pour tous les cubains. 



P.S. I – À presque tous les coins de rue, il est possible de trouver à bon prix de la bière, du rum et même du bon vin chilien ou français… mais bonne chance pour trouver de l’eau. 
P.S. II – Cuba possède 2 monnaies officielles; 

– CUP, communément appelée la Moneda Nacional. C’est la monnaie utilisée par les cubains,

– CUC, communément appelée le Peso Convertible. Les touristes voyageant à Cuba sont seulement autorisé à utiliser le CUC. Il faut 24CUP pour faire 1CUC. 
En clair, le CUC fut crée pour faire plus d’argent sur le dos des touristes. 
Ce système de monnaie à 2 vitesse fait en sorte de créer un système de richesse où les chauffeurs de taxi, restaurateurs et hôteliers (bref tout le monde qui font affaire avec les touristes) sont BEAUCOUP MIEUX PAYÉS que tout le monde. Cela crée une société où il vaut mieux être chauffeur de taxi que docteur pour bien gagner sa vie (sérieux). 

Épisode 127 – Hasta la Vista America del Sur

29 Juin 2017

Aéroport El Dorado 

Bogota
Le hasard fait bien les choses!
Le 10 aout 2016, je posais les pieds, pour la 1ère fois de ma vie, en sol sud américain à l’aéroport El Dorado de Bogota. 
Au jour 456 de mon 2ème voyage autour du monde, et après avoir fait le (quasi) tour du continent lors des 324 derniers jours, je quitte un continent, qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises (1er et 2ème degrés), depuis ce même aéroport. 


324 jours où j’ai exploré 11 pays (Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, Suriname, Guyana, Vénézuela) et un territoire français outre mer (Guyane Française). Seule ombre au table; je n’ai pas visité le Paraguay. J’aurais bien voulu, mais le visa de 150$us requis pour les canadiens m’a fait changer d’idée.


Il y a principalement 4 endroits que j’aurais aimé visiter, mais que j’ai du éviter (pour multiples raisons); l’Ile de Pâques & le sud de la Carretera Austral au Chili, Aconcagua en Argentine et le Parque El Cocuy en Colombie. Pour le reste, on peu dire mission accomplis. 

Pour ce dernier Épisode en Amérique du Sud, j’ai décidé de dresser un Palmarès de mes endroits coup de coeur. 
Si vous êtes tout comme moi adepte de plein air et d’architecture (villes coloniales, etc.), vous devriez trouver votre compte. 


TOP 30 – ENDROITS À NE PAS MANQUER


Grand Champion… et de loin

– Trek Roraima (Venezuela)

Top 5 

– Trek Circuit (O) de Torres del Paine (Chile)

– Trek Parinacota + Sajama (Chile/Bolivia)

– Isla Navarino + Puerto Williams + Trek Dientes de Navarino (Chile)

– Trek Vallée de Cochamo + Puerto Varas (Chile)

Top 10

– El Chalten; Trek Circuit Huemul + Trek Fitz Roy & Glacier Perito Moreno (Argentina)

– Ascensions des Volcans Ilinizas + Chimborazo (Ecuador)

– Trek Chapada Diamantina (Brasil)

– Ouro Preto (Brasil)

– Zona Cafetera; Salento + Trek Los Nevados (Colombia)

Top 20

– Mompos + Cartagena de Indias (Colombia)

– Medellin + Guatape (Colombia)

– Riohacha + Guajira Peninsula (Colombia)

– Arequipa + Trek Canyon Cotahuasi + Ascension El Misti (Peru)

– Iquitos / Isla de los Monos (Peru)

– Trek Circuit Huaywash + Huaraz (Peru)

– Quito + Ascension Volcan Pichincha (Ecuador)

– Iles Galapagos (Ecuador)

– Salar de Uyuni – San Pedro de Atacama 4×4 Trip (Bolivia/Chile)

– Trek Circuit Illampu + Sorata (Bolivia)

Top 30

– Trek Nahua Huapi + Volcan Tronador + Bariloche (Argentina)

– Buenos Aires (Argentina)

– Isla Chiloé (Chile)

– Rio de Janeiro + Carnaval (Brasil)

– Florianapolis (Brasil)

– Lago Titikaka + Copacabana + Isla del Sol (Bolivia)

– Punta del Diablo (Uruguay)

– San Gil + Barichara (Colombia)

– Cordillera Blanca; Trek Santa Cruz + Trek Laguna 69 + Refugio Peru (Peru)

– Machu Picchu (Peru)

Mentions Honorables

– Trek Altos de Lircay (Chile)

– Iles du Salut (Guyane Francaise)

– Cayenne & Saint Laurent du Maroni (Guyane Francaise)

– Santiago de Chile (Chile)

– Trek Parque Pumalin (Chile) 

– La Paz (Bolivia)

– Sucre (Bolivia)

– Trek Ausangate + Rainbow Mountain (Peru)

– Chachapoya + Kuelap (Peru)

– Annai / Savane Runupuni (Guyana)

– Les Chutes Iguazu (Brasil)

– Cuenca (Ecuador)

– Paramaribo (Suriname)
… 
PAYS EN 1 AFFIRMATION
Colombie

Meilleure nourriture et les gens les plus chaleureux du continent!
Équateur

Des hauts volcans partout!
Pérou

La meilleure bière (Cusquena) et la pire nourriture du continent. 
Bolivie

Des randonnées en haute altitude à faire rêver (Sajama et Illampu)!
Chili

Pays qui fait mal au budget, mais je vais m’ennuyer de tout (mon pays préféré), surtout des bonnes bouteilles de vin à 2-3$!
Argentina

Des paysages de fou en Patagonie, mais des trajets de bus interminables (et extrêmement $$$)!
Uruguay

Pas grand chose à dire… évitez Montevideo!
Brésil

Des fruits, Floripa, le bijou colonial de Ouro Preto, les couleurs de Salvador, camper dans la Chapada Diamantina… j’avais peur du Brésil avant d’y poser les pieds, mais le Brésil ne mérite pas sa mauvaise réputation et fut ma plus grande surprise/découverte!
Guyane Française

De la charcuterie et du vin français… une bénédiction en Amérique du Sud!
Suriname

Une capitale hors de l’ordinaire et de la superbe nourriture indienne!
Guyana

Mini India… en espérant ne jamais y reposer les pieds!
Vénézuela

Pas aussi dangereux que tout le monde le dit (tout le monde en sait quoi au juste?). Mon plus beau souvenir en Amérique du Sud (Roraima)!
Paraguay

Ce sera pour une autre fois!

Je tourne donc la dernière page du chapitre « Une Année en Amérique du Sud » dans le livre de ma vie. Assurément le plus beau chapitre jusqu’à maintenant. 
Une chose se termine… Une autre débute… 
Cuba Nous Voila!!!

Épisode 126 – Guajira Peninsula; À l’Extrême Nord de l’Amérique du Sud

Plusieurs « barrage » improvisés, faits avec des cordes à linge et quelques morceaux de vêtement, barraient la « route » ici et là. 

Des enfants gardaient ces barrages. À la minute où le 4×4 s’arrêtait, notre chauffeur ouvrait sa portière, tendait la main, et les enfants s’empressaient de collecter ce qu’il tenait. Le manège se répétait une bonne vingtaine de fois. 
Du jamais vu! 
Les habitants de la région demandaient des biscuits/bonbons ou une bouteille d’eau en échange du droit de passage. 
Antichitia (Bienvenue) dans la Guajira Peninsula; une bande désertique s’avançant dans l’océan à l’extrême nord de l’Amérique du Sud. 

Une contrée demeurée relativement inchangée depuis l’époque pré colombienne et habitée depuis toujours par le peuple semi-nomade Wayuu… qui ont leur language propre… 
Une contrée où la vie est au mieux extrêmement rudimentaire… où la plupart des gens vivent dans des huttes de terre cuite, quand ce n’est pas tout simplement un simple toit en paille avec des hamacs en-dessous…
Une contrée où rien ne pousse… autre que du sable, des cactus et des chèvres…
Une contrée balayée en quasi permanence par de fortes rafales de vent chargées de sable…
Une contrée où l’eau (potable) est une denrée rare et précieuse ($$$)…
Une contrée labyrinthique faite de sentier (qu’ils appellent « routes ») partant dans toutes les directions…
Une contrée où il fait tellement chaud & humide qu’on a l’impression d’être un oeuf qui rôti sur la poêle (même à l’ombre)…
Une contrée dévastée où il règne une ambiance de « Fin du Monde »… parfaite pour filmer le prochain Mad Max…
Une contrée surprenante et d’une beauté singulière… 

JOUR 1 – FAIT CHAUD EN TITI

20 Juin 2017
Tout voyage en Guajira commence à Riohacha, 180km à l’est de l’exubérante et très touristique Santa Marta. 


08.00 – Départ de Riohacha dans un jeep bondé (6 touristes + 1 conducteur/guide) faisant parti d’un convois de 2 4×4. Vous ne rêvez pas, nous (anti voyage organisé) sommes embarqué dans un tour tout inclus de 3 jours 2 nuits. 

Encore à l’écart du tourisme de masse, et peu peuplée, c’est la seule façon de visiter l’ensemble de la péninsule. 
Manaure

Premier stop dans une ville où on « cultive » le sel; de vaste champs sont inondés d’eau de mer, on laisse ensuite évaporer l’eau, pour récolter le sel et le vendre. Un processus similaire au Salar de Uyuni en Bolivie. 



Uribia

Autoproclamé « Capitale Indigena de Colombia », Uribia est la porte d’entrée officielle de la Péninsule Guajira. 
À partir de là, il n’y avait plus de route pavée… que des sentiers au mieux en mauvais état.
Plus on roulait et moins la végétation était dense, jusqu’au point où il n’y avait plus rien d’autre que des cactus, des troncs d’arbustes séchés et beaucoup beaucoup de sable à 360.
Cabo de la Vela

Jusqu’à il n’y a pas si longtemps un simple village de pêcheurs anonyme baignant dans une baie aux eaux turquoise, l’endroit s’est transformé en quelques années en une véritable Mecque mondiale du Kitesurf (beaucoup de vent). 


Résultat; l’endroit regorge de petits hostels et restaurants éparpillés le long de la plage. 
Pas besoin de faire parti d’un tour pour se rendre à Cabo de la Vela. Il est possible de s’y rendre avec un minubus de Riohacha à Uribia, suivit d’une camionnette de Uribia à Cabo.


Cerro Pilon de Azucar

Petite randonnée jusqu’au sommet du « Pilon de Azucar », une petite montagne bordant l’océan. 
L’endroit offre un superbe panorama aux couleurs contrastée; le sable orange, des traces de lacs asséchés tout blanc (sel), un océan bleu azur et le ciel.



Cueva del Diablo


Faro (phare)


Cette journée bien remplis se terminait en assistant au coucher de soleil du haut du phare surplombant Cabo de la Vela. 
De retour à Cabo, nous en étions quitte pour une nuit en hamacs à la (presque) belle étoile (pas de mur, juste un toit en paille). 


À 2 pas du Vénézuela, il est plus facile (et moins cher) pour les habitants de s’approvisionner dans le pays voisin. Du coup, la seule bière disponible sur la péninsule est la Polar du Venezuela. 

JOUR 2 – LE NORD DU SUD

21 Juin 2017
Le programme du jour était simple; s’enfoncer encore plus loin dans la péninsule. 
Passé Cabo de la Vela, nous entrions dans la parti peu fréquentée de la péninsule; le Alto Guajira, où seuls les locaux et des 4×4 chargés de touristes pouvaient (et voulaient) s’y rendre. Un No Man’s Land fait de zones désertiques, ponctués de plages à faire rêver.


Playa Pusheo

Plage dans une baie de couleur azur. 

Dunas de Taroa

En s’enfonçant encore plus loin, la végétation disparaissait complètement. Il n’y avait que du sable à perte de vue dans toutes les directions. 
Puis les dunes bordant l’océan du mini désert de Taroa apparaissaient devant nous.


Punta Gallinas

Un peu avant le coucher du soleil, nous atteignons Punta Gallinas. 
« Quel endroit formidable » – Pour sur, personne ne dira jamais cela à propos de Punta Gallinas tellement l’endroit est sans aucun intérêt… et laid. 
Sans aucun intérêt… ne serait-ce que c’est le Nord du Sud. Alors que nous avions atteint l’extrême sud du continent sud américain (Puerto Williams en Terre de Feu) pour le jour de l’an presque 6 mois plus tôt, nous étions cette fois à l’extrême nord de ce même continent pour le solstice d’été (21 juin). 


En ce lieu précis, nous étions à plus de 7500km à vol d’oiseau de Puerto Williams… et à « seulement » 3600km de Montréal. 
Difficile de trouver un endroit plus symbolique pour finir notre Tour de l’Amérique du Sud. En effet, plus que 5 jours et nous quittions définitivement l’Amérique du Sud après respectivement 11mois pour moi et 8 pour Tanzi. À sa décharge, Tanzi avait visité les 12 pays et le territoire constituant le continent sud américain… il me manquait pour ma part le Paraguay…
Pour l’heure, nous passions la nuit dans le minuscule village de Punta Gallinas, avec une forte impression de bout du monde (métaphoriquement parlant) et une 2ème nuit en hamac (hyper confortable… pas des jokes). 



Toute bonne (et même mauvaise) chose ayant une fin, nous remballions nos trucs à la première heure le lendemain, pour traverser toute la péninsule d’un coup et retourner à Riohacha. 


Nous avions débuté cette aventure avec l’unique intention d’atteindre l’extrême nord du continent. Ce serait cependant faire une grosse erreur de réduire la Guajira Peninsula à cela. 
Visiter la Guajira Peninsula c’est visiter un endroit hors du commun, qui coupe le souffle au niveau des paysages et qui offre un mini choc culturel lorsqu’on se retrouve confronté à la qualité de vie du peuple Wayuu. Je crois qu’ils échangeraient sans hésiter ces panoramas pour des terres fertiles. 
Oui la Guajira Peninsula fait parti de la Colombie, mais c’est un tout autre monde!



Petit conseil avant de terminer. Peu importe ce que vous faites sur la Guajira Peninsula, ne pissez surtout pas contre le vent 😉 

Épisode 125 – Colombia + Caraïbes =

Mon Premier est réputé comme LA plus belle ville de Colombie, 

Mon Second est réputé comme LA plus belle ville des Caraïbes,

Mon Troisième est LA ville la plus touristique de Colombie, 
Mon Tout est une seule et même ville.

Cartagena de Indias… l’une des premières villes fondées par les espagnols (en 1533) sur le Nouveau Monde… alors qu’ils pensaient avoir atteint les Indes.


Décrit comme un parfait mélange des cultures africaine, espagnole et caribéenne, se perdre dans les dédales de rues labyrinthiques de la vieille ville fortifiée & inscrite au Patrimoine de l’UNESCO est un régal pour les yeux et un retour dans le temps.


L’un des principaux port où transitait les richesses du continent sud americain en route pour l’Espagne, Cartagena de Indias fut attaquée à de multiples reprises par les pirates. 

En 1586, Sir Francis Drake, célèbre pirate britannique, alla même jusqu’à capturer la ville. Il la libéra en échange d’une imposante rançon. 

Par les suite, les espagnols commencèrent à construire les fortifications qui sont aujourd’hui l’un des éléments phare de la ville; 11km de remparts ceinturant la ville et une multitude de forteresses un peu partout autour sur la terre et au large. 
Au 17ème siècle, Cartagena de Indias était la « capitale » de l’esclavage dans les Caraïbes. 

Bastion Santo Domingo

Seul véritable endroit qui vaille le coup sur le mur qui ceinture la vieille ville. L’endroit offre une superbe vue sur l’océan, la vieille ville, et « Little Miami » (étroite bande de terre bordant l’océan, où se trouve une multitude de hauts édifices à condo). 



Castillo San Felipe de Barajas

Sans aucun doute le plus imposant & impressionnant « chateaux » construits autour de Cartagena de Indias. 

Se dressant un peu en dehors de la ville fortifié, telle une espèce d’immense pyramide incomplète ou, comme Tanzi l’a suggéré, « une grosse crotte de chien »… c’est selon. 


Peu importe, difficile d’avoir une meilleure vue de Cartagena que depuis le Castillo. 


MOMPOS
Après avoir attendu en vain notre transport durant toute l’avant-midi, nous passions au Plan B… en catastrophe… en sautant dans un taxi roulant en direction du Terminal de Cartagena, pour sauter dans un collectivo pour Magangue, puis un petit traversier pour La Bodega, pour arriver In Extremis de l’autre coté et sauter dans le dernier collectivo de la journée en partance pour Mompos. 
Bienvenue à Mompos, officiellement Santa Cruz de Mompox, ville coloniale extrêmement bien préservée, inscrite au Patrimoine de l’UNESCO, qui semble sorti du passé. 


Située au coeur de la zone marécageuse du Rio Magdalena, Mompos était autrefois une halte impossible à manquer lors du transfert des richesses du continent vers Cartagena. 
« À Caracas je dois ma vie, mais à Mompos je dois ma gloire »… telles sont les paroles prononcées par Simon Bolivar, le « Libérateur » de l’Amérique du Sud espagnole, lui qui a passé beaucoup de temps à Mompos avant de commencer la Révolution. 


C’est en parti ce qui explique que Mompos fut la 1ère ville colombienne à déclarer son indépendance de la couronne espagnole. 
En marchant dans Mompos, le temps donne l’impression de s’être arrêté il y a de cela quelques centaines d’années; 6 petites églises, autant de places publiques, des rues bordées de bâtiments tout blanc collés les uns aux autres, et une superbe promenade le long de la rivière. 


Il existe une sérénité et une authenticité comme on en retrouve rarement dans une ville dite touristique en Amérique du Sud. De fait, mis à part le tourisme local (colombiens), on peu compter sur les 2 doigts de la main les touristes étrangers. 
On fait le tout en moins d’une heure (en prenant bien son temps et en marchant à reculons), mais Mompos a une ambiance unique qui fait du bien à l’âme. 



Même si il n’y a pas grand chose à faire d’autre que regarder le temps passer, il a fallu se résigner à quitter Mompos tellement on y était bien. 


Direction la cote des Caraïbes (encore).

Épisode 124 – Galapagos; Sur Les Traces De Darwin

Depuis déjà quelques heures que nous avions laissé le continent sud américain loin derrière nous et que pour survolions l’océan pacifique. 

Depuis des centaines de km, il n’y avait rien d’autre à l’horizon qu’un océan tout bleu. 
Un petit morceau de terre se pointait le nez… et un 2ème…
Bientôt, c’est tout un archipel qui se trouvait sous nos pieds. 
Bienvenue sur « l’Archipelago de Colon (L’Archipel de Colomb) », communément appelé « Ilas Galapagos », ou tout simplement « Galapagos », notre terrain de jeu pour les 8 prochains jours…



LES ILES GALAPAGOS POUR LES NULS
Galapagos; Nom Masculin signifiant « tortues de mer » (en espagnol)
Paraiso Natural del Mundo

(Paradis Naturel du Monde)
Qui n’a jamais entendu parlé des Iles Galapagos? 
Perdu au milieu du Pacifique, à plus de 960km au large de l’Amérique du Sud, l’archipel, composé de 48 iles, se trouve au beau milieu de la « Ceinture de Feu du Pacifique », un lieu où les plaques tectoniques sont très actives. 
Incidemment, les Galapagos sont des iles volcaniques ayant émergées de l’océan lors d’éruptions ayant marqué les environs il y a plus de 5 millions d’années. La plupart des iles comptent d’ailleurs 1 ou plusieurs volcans, dont certains encore très actifs. 
Tout Sauf La Terre Promise

L’histoire des Galapagos n’est pas un conte de Disney. Que ce soit la faune, la flore ou même les humains, tous les habitants de l’archipel sont arrivés sur les iles, à un moment où à un autre dans les derniers millions d’années, en ayant dérivé entrainé par les forts courants (qui convergent vers l’archipel depuis la cote) ou transporté par les oiseaux (graine, insectes, etc.)
Survivre au trajet de presque 1000km depuis la cote et mettre les pieds sur l’archipel était l’étape « facile ». 
Seuls les espèces très résiliantes avaient la moindre chance de survivre à un environnement aride (aussi bizarre cela puisse paraître en étant au beau milieu de l’océan) où les sources d’eau douce sont très limitées.

En Perdition

Inhabité jusque là (par les humains), l’archipel fut découvert en 1535 (par pur hasard) par une expédition de conquistadors en perdition. 
Ayant quitté Lima en direction de Panama avec une lettre adressé directement au Roi d’Espagne l’informant de la capitulation des l’Empire Incas, le galion espagnol fut emporté loin de la cote par les forts courants et le manque de vent. 
À la dérive et sur le point de succomber au manque d’eau et de nourriture, l’équipage posa les pieds sur l’archipel. 
Dès lors, l’archipel fut décrit comme une espèce de Terre Promise, de Paradis sur Terre. La vérité était tout autre. Jusqu’au milieu du 20ème siècle, la totalité des tentatives d’y installer une colonie permanente furent (au mieux) des échecs. Au mieux, l’archipel fut le lieu de cache pour les pirates et boucaniers du pacifiques, puis une colonie pénitentiaire. 

L’An 1839

En 1839, la Théorie du « Créationnisme », voulant que l’Homme (la race) ait pour origine Adam et Ève (le Jardin D’Eden, le serpent, la pomme et tout le tralala) était une théorie universellement accepté. 
Après avoir visité la Terre de Feu et quelques autres endroits sur la cote pacifique de l’Amérique du Sud, le Beagle et son équipage voguaient vers les Galapagos. 
Le capitaine Fitzroy ne voyait en cet arrêt rien d’autres qu’un ravitaillement, une opinion tout sauf partagée par Charles Darwin, alors un jeune homme inconnu de tous et oeuvrant comme naturaliste à bord du bateau. 
En profitant pour visiter plusieurs iles, Darwin remarquait que plusieurs espèces vivant dans les Galapagos avaient des similitudes avec d’autres espèces sur Terre, tout en ayant évoluées à leur façon sur l’archipel au fil des millénaires sans aucun contact extérieur. 
Cette découverte allait semer le doute dans l’esprit du jeune naturaliste anglais et poser les bases de sa « Théorie de l’Évolution », publiée en 1859, selon lequel l’homme et le singe avait des origines communes.


Espèces Endémiques

On ne va pas aux Galapagos pour les paysages; les paysages y sont au mieux ordinaire. 
On ne va pas aux Galapagos pour ses plages idylliques non plus (vous serez déçu). 
On va aux Galapagos pour y admirer un endroit unique sur Terre, un endroit où la nature règne en Roi et Maitre. 
Site de l’UNESCO et 1er Parque Nacional de l’Équateur (pays auquel l’archipel appartient), plus de 97% du territoire des Galapagos fait parti du Parque Nacional et est inaccessible au public. En fait, seuls 70 sites sont accessibles au touristes, sites qui représentent 0.01% de la superficie des iles. Chacun de ces sites a un nombre maximum de visiteurs par jour. 
Après des décennies d’abus et de développement incontrôlé, les Galapagos ont été placé sur la liste des sites en danger par l’UNESCO 2007. Après avoir déporté des milliers de résidents, banni des fruits & légumes n’ayant pas leur place sur l’archipel, tué plus de 100000 rats et chèvres, et renforcé la règlementation afin de protéger le fragile écosystème, les Galapagos furent retirés de cette liste en 2011. 
Tout cela avait pour but de protéger les espèces « endémiques » à l’archipel (qui sont unique aux Galapagos… qui ne se trouve nul part ailleurs sur Terre) et qui étaient menacées par les espèces « introduites ». En effet, plus de 25% des espèces végétales et animales de l’archipel sont endémiques.
En plus des 25000 résidents permanents (humains) de l’archipel, répartis sur les 4 iles habitées (Isla San Cristobal, Isla Santa Cruz, Isla Isabela & Isla Floreana), voici une liste des résidents les plus célèbres des Galapagos;

– Iguanes de mer, 

– Requins

– Phoque (Sea Lions) – Ils sont littéralement partout. Si vous aller aux Galapagos et que vous ne voyez pas de sea lions, posez-vous la question si vous êtes véritablement aux Galapagos,

– Tortues de mer géantes, 

– Penguins – la 2ème plus petite sous espèce de penguins sur Terre,

– Boobies aux pates bleus – Étranges oiseaux avec des pattes couleur bleu radioactif,

– Pelicans (mon coup de coeur).

ISLA SAN CRISTOBAL

13.00 – 2 Juin 2017
Dès la sorti de l’avion, les Galapagos annonçaient leurs couleurs; il allait faire chaud et humide… même si c’était la saison « froide ». 
Après avoir hésité et négocié jusqu’à la toute dernière minute avec des opérateurs de bateau pour embarquer sur une croisière toute incluse autour de l’archipel (nous avions réussi à faire baisser considérablement le prix des croisières, mais le prix était toujours au-dessus de nos moyens), nous avions finalement décidé d’y aller par nous même en faisant du « Island-Hopping » (passer d’une ile à l’autre en traversier) et de faire des excursions d’un jour. 
Isla San Cristobal, une grosse ile/roche volcanique presque plane et recouverte de cactus & de feuillus, serait notre premier arrêt. 


Depuis Puerto Baquerizo Moreno, la 2ème ville en importance de l’archipel et seule ville sur l’ile, nul besoin de payer une fortune, il était très facile d’apercevoir une tonne de phoques et d’iguanes de mer nageant dans les eaux cristallines, ou faisant une sieste sur l’une des quelques plages situées à distance de marche de la ville. 


06.00 – À peine arrivé sur Isla San Cristobal, que nous étions sur notre départ. 
À bord d’un petit bateau, nous voguions en route pour Isla Santa Cruz, une ile en forme de petit cone volcanique dont l’altitude culmine à 860m, le centre géographique et économique de l’archipel.
2 heures à retenir (de peine et de misère) ce qui était dans mon estomac et nous étions a Puerto Ayora, la plus grande ville et capitale des Galapagos. 


ISLA SANTA CRUZ

3 Juin 2017
Puerto Ayora baigne dans des eaux turquoises, avec plusieurs petits bateaux de croisières ancrés ici et là.


C’est depuis Puerto Ayora qu’il est possible d’organiser une multitudes d’activités d’un jour pour visiter les endroits inhabités (par les humains) de l’archipel. 




ISLA PINZON
08.00 – Direction Isla Pinzon à bord d’un bateau rapide, pour notre 1ère activité d’un jour aux Galapagos. 
Réputé comme l’un des meilleurs site de snorkeling de l’archipel… nous sommes malheureusement tombé sur une mauvaise journée… et les animaux marins n’étaient pas vraiment au rendez-vous. 


La Fé

La journée fut sauvée par un dernier arrêt sur les cotes de Isla Santa Cruz sur le chemin du retour. Une tonne d’iguanes, faisant la siesta sur une plage volcanique, et une bonne douzaine de requins nous y attendaient. 



ISLAS BARTOLOMÉ & SANTIAGO
40 minutes en bus via la seule route de l’ile et nous sautions dans un bateau situé dans une petite baie de l’autre coté de Isla Santa Cruz. 
Dès lors, nous mettions le cap sur Isla Bartolomé. La mer était calme et le bateau avançait à vitesse très petit V. Au passage, nous croisions un groupe de dauphins se faisant un plaisir de sauter devant le bateau. 


Bartolomé, une ile quasi désertique, où il règne une chaleur quasi insupportable, est probablement l’endroit le plus connu des Galapagos en raison de la vue splendide offerte depuis son sommet. 


Au final d’une ascension sans difficulté jusqu’à 110m d’altitude, le sommet offre une vue dégagé à 360 degrés sur l’océan et Isla Santiago, une ile formée de plusieurs volcans actifs et composé principalement de champs de lave. 


Bahia Sullivan

Le bateau faisait un second et dernier stop à Bahia Sullivan (Baie de Sullivan) avant de mettre le cap sur Isla Santa Cruz. 
La Baie de Sullivan est reconnue pour héberger plusieurs dizaines de penguins. 
Le clous de la journée fut sans aucun doute de nager pendant avec une douzaine de penguins. Ceux-ci pourchassaient un banc de petits poissons. Ajoutez en prime qu’une demi-douzaine de pélicans plongeaient dans l’eau tels des kamikazes pour attraper ces mêmes petits poissons.

W O W



ISLA ISABELA

6 Juin 2017
Après quelques jours sur Isla Santa Cruz, nous montons à bord d’un traversier / bateau rapide voguant sur une mer houleuse en direction de la plus grande ile de l’archipel. 


Formée de 6 volcans (dont 5 encore actifs), autrefois 6 iles distinctes (leur champs de lave respectif s’étant rejoint au fil du temps), Isla Isabela compte aussi sur le plus haut point de l’archipel; le Volcano Wolf pointant à plus de 1700m. 
Puerto Villamil, seule ville de l’ile, offre une ambiance complètement différente des 2 autres villes où nous avons préalablement séjourné sur l’archipel; bordé par une longue plage de sable blanc, rues en sable, il y règne un espèce de chaos. Puerto Villamil et Isoa Isabela sont d’ailleurs encore surveillés de très près par UNESCO qui s’inquiète de son développement désordonné et imprévisible. 



LOS TUNELES

Si il y a une activité d’un jour à ne pas manquer lors d’un séjour sur l’archipel, c’est bien Los Tuneles. 
Depuis Puerto Villamil, on saute dans un bateau rapide, pour se retrouver à Cabo Rosa 40min plus loin sur la cote de Isla Isabela. 
D’anciens tunnels de lave semi effondrés et inondés, forment de nos jours un petit labyrinthe où vivent tortues de mer, requins, penguins, iguanes, cheval de mer et boobies aux pates bleus


Admirer des immenses tortues de mer manger à moins de 1 mètre de nous ou encore des requins dormir dans des grottes sous-marine est un souvenir qui restera gravé dans ma mémoire pour très longtemps. 


VOLCANO SIERRA NEGRA
Alors que le point le plus haut de l’archipel est inaccessible aux touristes, il est possible de réaliser l’ascension du Sierra Negra, un volcan toujours actif, culminant à plus de 1400m et considéré comme le 3ème plus grand cratère au monde (diamètre de 9km par 10km) après ceux des volcans Ngorongoro (Tanzanie – 2ème) et Mauna Loa (Hawaii – 1er). 

À peine sorti de la voiture nous ayant conduit de Puerto Villamil au début du sentier à plus de 875m d’altitude, que notre guide nous lançait;
« Avec cette température (ciel complètement couvert + brouillard), nous n’avons aucune chance de voir le volcan aujourd’hui. »
Après avoir atteint la bordure du cratère (complètement bouché par le brouillard), nous entamions la descente sur l’un des flanc de Sierra Negra jusqu’au Volcano Chico (Petit Volcan) pointant à 860m d’altitude. 
Le paysage s’ouvrait tranquillement mais surement, au point de se dégager complètement. Nous pouvions ainsi admirer le paysage dévasté de Isla isabela en contrebas; un no man’s land composé de champs de lave refroidit où la végétation n’avait pas encore réussi à s’implanter mis à part quelques rares cactus. 


Sur le chemin du retour, le cratère du volcan Sierra Negra était complètement à découvert. Il était alors très facile de comprendre l’origine du nom du volcan Sierra Negra (Champs Noir). 



Puerto Ayora – Isla Santa Cruz 

06.00 – 9 Juin 2017
Un bus traversant l’ile, suivit d’un traversier et d’un autre bus, et nous étions à l’aéroport de Baltra (aéroport principal de l’archipel construit durant la 2ème Guerre Mondiale juste après que les japonais aient bombardé Pearl Harbor). 
S’en était fini des Galapagos!

Consultez ce lien pour voir notre voyage aux Galapagos en video; https://m.youtube.com/watch?v=4SsVGGtvm2E


BUDGETER UN VOYAGE AU GALAPAGOS
– Billet d’avion allé/retour de Guyaquil ou Quito jusqu’à l’aéroport de Baltra ou San Cristobal = 380$us

– Permis pour aller aux Galapagos (à payer à l’aéroport de Quito/Guyaquil) = 20$us

– Billet d’entrée aux Galapasos (à payer à votre arrivé aux Galapagos = 100$us

– Cout MINIMUM d’une croisière toute incluse (sauf tout ce qui est énuméré ci-haut) d’une durée de 6 ou 8 jours = environ 1500$us si vous négocier directement avec les propriétaires de bateau à Quito/Guyaquil en vous pointant dans leur bureaux 1-2 jours avant le départ de la croisière. Plus vraisemblablement, vous devrez payer autour de 1800-2000$us. 

– Cout d’activité d’un jour organisés directement depuis l’une des villes de l’archipel = entre 100-180$us par personne par jour. 

– Cout d’une chambre double sur les iles habitées = à partir de 30-40$us. 

– Cout nourriture = 5$us (déjeuner), 6-10$us (lunch) et 10-20$us (souper).

– Cout des traversiers (speed boat) pour passer d’une ile habité à l’autre = 30$us (n’oubliez pas vos pilules contre le mal de mer… ça brasse)

Épisode 123 – Huayhuash; LA Randonnée Ultime en Amérique du Sud

21 May 2017

05.35 – Dans le nuit encore noire, nous quittions Huaraz à bord d’un vieux bus remplis à craquer de péruvien.
Direction Chiquian, village situé aux portes de la Cordillera Huayhuash, l’une des chaines de montagne les plus reculées des Andes; une forteresse de glace à plus de 6000m.
La Cordillera Huayhuash serait le théâtre de notre dernière grande randonnée en Amérique du Sud… et non la moindre. 

HUAYHUASH POUR LES NULS
Réputé comme l’un des treks les plus spectaculaire de la planète, souvent cité comme la meilleure randonnée alpine sur Terre, le Circuit Huayhuash est pourtant relativement inconnu du commun des mortels. Avec Torres del Paine (Patagonie/Chili), Huayhuash offre sans aucun doute les plus beaux paysages de montagne en Amérique du Sud. 
D’une longueur d’environ 120km, avec 8 Cols à plus de 4600m, dont 2 supérieurs à 5000m, le Circuit Huayhuash est classé « Difficile » dans le monde de la randonnée. 
On recommande fortement de faire le Circuit avec guide/porteurs/mules, mais c’est tout à fait possible de le faire en autonomie complète (c’est ce que nous avons fait).
Le Circuit Huayhuash propose plusieurs itinéraires. Il est important de faire un peu de recherche au préalable afin d’évitez les mauvaises surprises;

– Le « Circuit Alpino »; très technique (besoin de corde, harnais, baudrier, etc.), peu fréquenté & complété pour la 1ère fois en 2004, 

– Le « Circuit Clasico », dit le Circuit dans la Vallée; essentiellement de la marche à haute altitude,

– Le « Circuit Hybride »; soutirant le meilleurs des 2 Circuits précédant, en évitant les sections trop techniques et celles trop faciles. 


Peu importe l’itinéraire, hautes montagnes, glaciers, villages reculés et lacs aux eaux azurs seront au rendez-vous.
Après avoir passé presque une nuit entière debout à lire et regarder les cartes de Huayhuash, j’en étais venu à la conclusion que nous pouvions terminer le Circuit Hybride en 8 jours.
La randonnée devait prendre entre 10 et 12 jours, nous avions planifié 8 jours (donc 9 jours de nourriture)… et l’avons finalement bouclée en 6. 

Jour 1 – 2 POIDS LOURDS
Départ Pocpa (@3440m)

Arrivé Cuartelwain (@4000m)

Distance 11km

Dénivelé Positif +560m

Dénivelé Négatif 0
Une fois à Chiquian, nous sautions dans un autre bus qui nous conduisait jusqu’à un minuscule village, fait de bâtiments en terre cuite, situé au plus profond d’un immense canyon. 
Terminus Pocpa (@3440m)
Pocpa serait le 1er de PLUSIEURS villages à charger un frais de passage aux randonneurs. 
Voyez-vous, la Cordillera Huayhuash n’est pas un Parque Nacional, et c’est là tout le problème. Si Huayhuash était un parc national, on pourrait acheter un billet unique au départ et ça finirait là. 
Or, chaque village situé sur le Circuit charge des frais qui varient grandement. Il n’y a pas de poste de contrôle, donc aucun moyen de savoir où se procurer les billets. Généralement, tu marches sur le sentier et un cavalier vient à ta rencontre.
En tout et pour tout, faire le Circuit Huayhuash coute environ 80$us (oui oui 80$us) par personne en frais de passage. 
Bref, non sans rouspéter, nous acquittions les frais et nous mettions en marche. Dès lors et pour la prochaine semaine, notre seul moyen de transport serait… nos bonnes vieilles jambes. 
Direction le campement Cuartel Huain.
La randonnée du jour consistait à monter en suivant une route de terre dans le fond du canyon. Une montée toute en douceur, non sans peine en raison du poids insensé de nos sacs. J’avais l’impression de porter une tonne de briques, le RPM de mon coeur était en permanence en sur-régime et les muscles de mes molets semblaient vouloir déchirer à tout moment. 


En plus d’y aller en autonomie complète, nous avions décidé d’ajouter un peu de luxe (2 bouteilles de vin, etc.). J’en payais donc le prix. 

Jour 2 – SOUVENIR D’ÉCOSSE*
Départ Cuartelwain(@4000m)

Arrivé Lago Carhuacocha (@4150m)

Distance 21km

Dénivelé Positif +1300m

Dénivelé Négatif -1200m

Ascensions

– Paso Qaqanan @4700m

– Paso Carhuac @4650m
Une longue journée de marche était au menu avec l’ascension de 2 Cols. 
Dès le départ, le sentier ne donnait pas de répit. Nous quittions le fond de la vallée pour atteindre le sommet de Paso Qaqanan via un sentier rocheux & très abrupte. 


Les paysages étaient magnifiques… identiques à mes souvenirs d’Écosse. Bon… je ne suis jamais allé en Écosse, mais j’ai l’impression que si j’y était allé, mes souvenirs seraient similaires 😉
Paso Qaqanan (@4700m), offrait une vue d’ensemble des environs; la vallée que nous quittions était rocheuse et étroite, tandis que celle dans laquelle nous basculions était toute verte et ouverte. À l’horizon, une mer de sommets se dressaient devant nous. 
Il ne restait plus qu’à suivre la ligne de boue qui traçait dans la vallée. Il fallait sortir nos talents de patineur artistique sur boue. 
Après une pause bien méritée dans les pâturage bordant le Lago Mitucocha (où les randonneurs s’arrêtent normalement pour la nuit), il était temps de s’attaquer au 2ème Col de la journée; Paso Carhuac. 
Une fois Paso Carhuac derrière nous (l’endroit est sans grand intérêt), le sentier descendait dans une vallée sinueuse jusqu’au Lago Carhuacocha. 


Le campement de ce soir était tout simplement grandiose; en bordure du Lago, avec d’impressionnantes montagnes & glaciers droit devant. Du nombre se trouvait le Nevado Yurupaja, 2ème plus haut sommet du Pérou à 6635m. 
Le camping était cependant chargé; 4 groupes organisés (environ 6 randonneurs par groupe) et un couple de français faisant le Circuit en solo. Peu importe, nous les avions rattrapé aujourd’hui… et allions les distancer dès demain.

Jour 3 – LA PROMMENADE DES GLACIERS
Départ Carhuacocha (@4250m)

Arrivé Laguna Barrosocoha (@4600m) 

Distance 18km

Dénivelé Positif +1050m

Dénivelé Négatif – 500m

Ascension

– Paso Siula @4800m
Après une nuit ponctuée d’averses violentes, et de chien errants jappant bruyamment, le soleil et le calme étaient au rendez-vous en matinée.
Après avoir longé le lac jusqu’au pied des glaciers, nous quittions le Circuito Clasico pour nous aventurer sur une portion du Circuito Alpino; l’ascension de la Paso Siula. Le sentier bifurquait dans une vallée longeant de hauts sommets et des lacs aux eaux clairs. Les paysages étaient tout simplement I N C R O Y A B L E S. 


Paso Siula (@4800m) était aussi dramatique qu’inhospitalier; le panorama était à couper le souffle, mais l’endroit était balayé par de forts vents d’hiver. 


Nous basculions dans une vallée toute verte et avec un sentier hyper facile… mais glissant (boue). 


Nous passions au travers du Camp Huayhuash en vitesse (pour éviter de payer les frais). Sensé être le campement pour la nuit, nous filions plutôt en ligne droite à travers les collines, en faisant fit des murets de pierre, pour rejoindre le Laguna Barrosocoha (@4600m), devant en théorie être quelques km plus loin, et éventuellement franchir la Paso Trapecio (demain). 
Situé sur le Circuito Alpino (donc à l’abri de la meute de randonneurs) le sentier était inexistant. Ajoutez à cela que ni le sentier, ni la Paso, pas plus que le lac n’étaient représentés sur la carte officielle du Circuit. Heureusement, le sentier était sur Maps.Me.
En plus de nous faire passer au coeur de la Cordillera, la Paso Trapecio se voulait un raccourci qui nous ferait sauver 2 jours de marche sur le Circuito Classico (un portion de sentier ennuyeuse et loin de la haute montagne). 
N’empêche, je pouvais voir le regard perplexe de Tanzi. Sans trop savoir où j’allais et où se trouvait le lac, je continuais à marcher d’un pas assuré à travers les collines (même si j’étais moi-même en proie à quelques doutes) en espérant tomber sur un sentier et/ou le lac à un certain moment. 
Ma patience était récompensée; nous tombions sur le sentier… quelques centaines de mètres avant d’apercevoir le lac 🙂
Cette nuit, nous serions seul au monde dans une plaine au pied d’une montagne gigantesque.



Day 4 – L’IMPENSABLE
Départ Laguna Barrosocoha (@4600m) 

Arrivé Paso San Antonio (@4600)

Distance 27km

Dénivelé Positif +1500m

Dénivelé Négatif -1600m

Ascensions

– Paso Trapecio @5110m

– Paso San Antonio @4990m 
Cette journée pourrait être à la fois ma plus belle & pire journée de randonnée à vie. Si quelqu’un pouvait voir dans le futur et avait pu me raconter comment cette journée allait se passer, je l’aurais traité de fou.
Le soleil peinait à faire son chemin au travers de l’épaisse nappe de brouillard, si bien qu’il faisait un froid de canard. 
C’est complètement à l’aveuglette que nous commencions l’ascension de la Paso Trapecio au travers d’une plaine marécageuse & diagonale (vers le ciel), puis un versant hyper incliné. 
J’avais fait du repérage la vieille, et il y avait de rare totems, mais disons que la donne était différente dans le brouillard total.
Un peu avant d’atteindre le sommet, la végétation disparaissait complètement et le sentier devenait hyper clair. Entouré de neige, avec un très fort vent d’hiver et avec le soleil qui ne réusissait toujours pas à se débarrasser du brouillard, mes « corones » rétrécicaient à vue d’oeil. 
Alors que tout était bouché sur le versant que nous montions, nous atteignions Paso Trapecio pour trouver une vallée dégagée et ensoleillée de l’autre coté. 
Le décor était complètement différent de ce que nous avions vu sur le Circuit jusqu’à maintenant; une espèce de vallée lunaire parsemée de glaciers et de lacs azur. 


De 5100m où nous étions au sommet de la Paso, il fallait désormais descendre jusqu’au fond de la vallée à Huynaypatay (@4500m). 
Une fois atteint la vallée, nous marchions à peine 5 minutes sur le Circuito Classico avant de retourner sur le Circuito Alpino. Nous entreprenions alors notre 2ème ascension du jour; Paso San Antonio (@4900m). 
Le sentier était désormais clair comme de l’eau de roche… mais montait avec une inclinaison casse gueulle à plus de 60 degrés. 


Quelques heures plus tard, nous foulions Paso San Antonio. L’endroit était réputé pour offrir la plus belle vue de tout le Circuit; une vue globale de la Cordillera Huayhuash. 
W O We



Après avoir admiré pendant de longues minutes ce qui pourrait bien être le plus beau panorama que j’ai pu voir de ma vie, il fallait se résigner à quitter le sommet de Paso San Antonio. 
Aussi impressionnante était la vue, nous étions à plus de 4900m, le soleil se couchait à l’horizon et l’endroit était tout sauf idéal pour installer notre campement. 
Nous entreprenions la descente dans une section d’éboulement à plus de 75 degrés d’inclinaison, avec le fond de la vallée à plus de 1000m sous nos pieds. Le moindre faux mouvement résulterait (au mieux) à une chute de plusieurs centaines de mètres. 


« Il faudrait être complètement fou pour monter ce versant de la Paso San Antonio » que je lançais à Tanzi. Déjà que l’ascension sur l’autre versant avait été tout sauf une sinécure, l’ascension de ce versant relevait de la folie.
Après plus d’une heure et plusieurs centaines de mètres de descente, le sentier disparaissait. Devant nous se dressait un mur plongeant directement vers le fond de la vallée quelques centaines de mètres plus bas. 
Sans corde, ni casque, ni piolet, il était impensable de descendre ce mur avec des sacs de 20kg sur le dos. Nous allions devoir rebrousser chemin!!!
Pour ceux qui ont lu attentivement les derniers paragraphes, rebrousser chemin signifiait remonter au sommet de Paso San Antonio… via un sentier extrêmement incliné dans une zone d’éboulement. 
C’est généralement dans ce genre de situation que je me demande « pourquoi j’aime les montagnes et non les plages? ».
De retour au sommet, une dizaine de touristes (monté au sommet sans sac pour voir le coucher du soleil) nous applaudissaient à tout rompre. Ils n’en revenaient pas que nous ayons fait l’ascension de ce versant avec des sacs aussi gros. 
Nul besoin de dire qu’après tout ce que nous avions déjà fait depuis le début de la journée, nous avions passé depuis un bon moment l’étape « Brulé Raide ». Tanzi s’effondrait au sol en pleur, tandis que je peinais à rester debout et à contenir mes émotions (il n’était pas question que je pleure devant un groupe d’idiots). 
Il fallait maintenant redescendre de l’autre coté et trouver un site pour camper…
..
Jour 5 – ON TOUCHE LE FOND
Départ Paso San Antonio (@4600m)

Arrivé Susococha Camp (@4500m)

Distance 24km

Dénivelé Positif +1450m

Dénivelé Négatif -1550m

Ascension

– Paso Tapush @4800m
Une bonne nuit de sommet et nous étions remis de nos émotions fortes de la veille et prenions la route aux premières lueurs du soleil. 
C’est avec mes bas d’hiver sur les mains (pour les dégeler) que nous entamions la descente. 
Le Circuito Alpino étant trop technique à cet endroit, nous n’avions d’autre choix que de prendre le très long et très bas détour via le Circuito Classico. La journée d’aujourd’hui consistait à engranger le plus de km possible en descendant dans une espèce de vallée couloir aux paysages plus qu’ordinaires, pour remonter de l’autre coté et rallier un autre versant de la Cordillère Huayhuash. 
Une fois atteint Huayllapa, le point le plus bas du Circuit à 3500m d’altitude, il fallait maintenant remonter jusqu’à Paso Tapush à plus de 4800m. 


Nous passions le camp Hurtiac en vitesse (où tous les groupes s’arrêtent pour la nuit) pour aller directement à la Paso. 
Le sommet de la Paso Tapush est un espèce d’immense plateau inhospitalier où il est difficile de savoir où se trouve le point le plus haut. Par 2 ou 3 fois nous pensions être arrivé au sommet… mais nous débouchions simplement sur une portion plus haute du plateau.

Le temps de descendre -300m de denivelé de l’autre coté que la temperature passait d’une journée froide d’hiver à une chaude journée d’été, et que les paysages devenaient du bonbon pour les yeux. 

Jour 6 – THE LONG WAY HOME
Départ Susococha Camp (@4500m)

Arrivé Llamac (@3300m)

Distance 21km

Dénivelé Positif +800m

Dénivelé Négatif -2100m

Ascension

– Paso Yaucha @4750m

– Paso Llamac @4300m
Et un autre réveil dans une plaine gelée à l’intérieur d’une tente toute givrée. 
Au menu ce matin, l’ascension de la Paso Yaucha @4750m, nécessitant seulement ++300m d’ascension (partez les rires en canne).
À partir de là, il ne restait qu’à descendre une couple de centaines de mètres, marcher sur le plat dans le fond d’une vallée, monter un dernier Col (Paso Llamac @4300m… à ne pas sous estimer quand vous êtes exténué) et descendre -1100m de dénivelé négatif.
Un dernier coup d’oeil à Huayhuash & ses Nevados chargés de neige, et nous basculions en direction de Llamac, la fin du Circuit. 
Une douche bien chaude & une bière bien froide… c’est tout ce que je demandais (j’avais plus de chance d’avoir une douche bien froide et une bière chaude). 

Huayhuash EN BREF

+ Randonnée difficile, mais un sentier bien balisé et très fréquenté,

+ Multiple itinéraires possibles, 

+ Campement sur les sites désignés, 

+ Source d’eau abondante tout au long du Circuit,  

+ Beaucoup de groupes de randonneurs avec guide et porteurs (à organiser depuis Huaraz), peu de randonneurs en autonomie complète,

+ Même en autonomie complète, le Circuit coute une petite fortune. Comptez environ 90$us par personne (site de camping + passage dans chaque village).

P.S. Je dédis cette Épisode à ma copine Tanzi. Tu m’as suivit sans broncher sur une tonne de sentiers pas commode tout autour de l’Amérique du Sud. 
Jamais au grand JAMAIS tu ne t’es plain (tu as bien faillis t’évanouir quelques fois… mais ne s’est jamais plain ;-). 
Pour une fille qui n’avait pas vraiment d’expérience de randonnée et qui avait une peur bleue des effets de l’altitude, tu as t’es même permis de me botter le cul à quelques reprises lors d’ascension (bon… mon sac était plus lourd 🙂