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Épisode 132 – Nicaragua; Pais de Lagos y Volcanes
« Adios », c’est la manière (hyper étrange) qu’on les Nicas de dire « Bonjour ». Étrange considérant qu’Adios veut dire… Adieu…
Les Nicas?!?
4 bus et une frontière plus tard… lors d’une journée où j’avais la tête dans le cul… je quittais le Costa Rica sur un coup de tête… pour me retrouver au Nicaragua…
Goodbye les Ticas! Adios les Nicas! (surnom des nicaraguayens)
Chaos/bruit, pollution et (surtout) un cout de la vie beaucoup moindre… les différences entre le Costa Rica et le Nicaragua étaient majeures.
J’avais quitté la « civilisation » pour me retrouver dans un pays (réputé) du tier monde.
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LE NICARAGUA POUR LES NULS
Le Nicaragua, 2ème pays le plus pauvre de l’hémisphère ouest (après Haiti), plus grand pays d’Amérique Centrale et le moins densément peuplé (seulement 6.4millions d’habitants), a longtemps été associé à un pays hyper dangereux, où il valait mieux ne pas foutre les pieds.
Vous serez peut-être surpris d’apprendre que le Nicaragua est aujourd’hui considéré comme le pays le plus sécuritaire d’Amérique Centrale.
Nicaragua vient des mots Nicarao (nom des indigènes… descendants des Aztèques du Mexique… qui habitaient le sud-ouest du pays à l’arrivé des Conquistadors) et Agua (« Eau » en espagnol).
Devinez-quoi? Les Nicarao furent pratiquement rayé de la carte en quelques décennie…
Du début du 16ème siècle à 1821, le territoire du Nicaragua faisait parti de l’Empire Espagnol, exception faite de la cote des Caraïbes (est du pays) qui était sous contrôle anglais.
En 1821, l’ensemble du pays se déclara Indépendant et rejoint le Mexique. Avec les autres pays de l’Amérique Centrale, le Nicaragua se sépara du Mexique quelques années plus tard pour former les Provinces Unis d’Amérique Centrale… pour se séparer à nouveau et former le pays que l’on connait aujourd’hui en 1838.
Depuis ce temps, le pays fut frappé par une succession de guerres civiles et de dictateurs. Ajoutez à cela que les États-Unis envahirent plusieurs fois le pays afin d’y installer des dictateurs à l’écoute de leurs intérêts.
Le tout culmina lors de la décennie 1980. Le gouvernement du Nicaragua se rapprochait de plus en plus de la Russie, ce que les États-Unis ne pouvaient supporter. Par l’entremise de la CIA, les américains se mirent à entrainer & armer des soldats nicaraguayens (surnommés les « Contras ») opposés aux régime pro-communisme. S’en suivit une décennie de guerre civile sanglante qui valut au Nicaragua sa réputation de pays dangereux. Encore aujourd’hui, le Nicaragua est bourré de mine anti-personnelle enfouies un peu partout et résultat de cette guerre. Il n’est donc pas avisé de quitter les sentiers battus.
Le Nicaragua version 21ème siècle a tout pour plaire. Son slogan, « Pais de Lagos y Volcanes (Pays de Lacs et de Volcans) » est tout à fait justifié; le pays compte sur 2 des 10 plus grands lacs d’Amérique Latine, et plus de 40 volcans. Ce n’est pas compliqué; au Nicaragua, tout ce qui n’est pas plat est un volcan.
Terre de volcans, mais aussi terre de tremblement de terre. Tellement que les tremblement de terre inférieur à 5 sur l’échelle de Richter sont considérés comme de vulgaires secousses.
Le Nicaragua est aussi une grande contrée sauvage. La presque totalité de la « civilisation » du pays se concentre sur la cote pacifique, le reste du territoire étant pratiquement vide.
Monnaie Cordoba
Capitale Managua
Gallo Pinto Repas traditionnel au déjeuner, diner et souper… un mélange de riz (encore) et de fèves.
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ISLA DE OMETEPE
Après une nuit passé à Rivas, une ville de merde, j’embarquais sur une lancha, un petit & vieux bateau en bois.
Au premier, second… et même troisième regard, le bateau donnait l’impression de pouvoir couler à tout moment. Le fait qu’il tanguait dangereusement sur babord n’aidait en rien à me rassurer.
Je voguais sur le Lago Nicaragua en route vers Isla Ometepe.
Le Lago Nicaragua, Lago Cocibolca de son nom pré-colombien, est le 2ème plus grand lac d’Amérique Latine (derrière le Lago Titikaka à la frontière Bolivie/Pérou), et le 10ème plus grand lac sur Terre.
Il y a plusieurs millénaires, le lac était une baie de l’océan pacifique. La baie s’est peu à peu refermée sur elle-même suite à une multitude d’éruptions volcaniques qui ont marqués l’isthme central américain.
Pour sa part, Isla Ometepe est la plus importante de la centaine d’iles sur le lac; une ile volcanique recouverte d’une jungle très dense et coiffée de 2 volcans; Concepcion (@1610m) & Maderas (@1340m).
Surnommés « Omeyatecigua », qui veut dire « 2 Femmes » en language pré-colombien, Concepcion est un cone parfait, chauve (sans végétation) & actif, dont la dernière éruption remonte à 2007, tandis que Maderas est un peu (pas mal) détruit, recouvert par la jungle et dormant. Seule constante entre les 2; leur sommet sont en quasi permanence sous les nuages.
First thing first en posant les pieds sur l’ile; louer un scooter. Les paysages rurales, avec presque toujours l’un des 2 volcans en vue, sans oublier les prix abordables (15$ par jour), font de Ometepe le meilleur endroit en Amérique Latine pour louer un scooter/moto.
Tout dépendamment d’autour de quel volcan vous vous trouvez, vous roulerez sur de superbes routes en briques (oui oui brique) et croiserez plein de petits villages (autour de Concepcion), ou vous retrouverez sur des routes très accidentées passant par une contrée reculée digne du tier monde (Maderas).
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MADERAS…. LA FOIS OÙ JE ME SUIS PERDU S O L I D E SUR UN VOLCAN
Départ Mérida
Sommet Volcan Maderas (@1410m)
Arrivé El Porvenir / Santa Cruz
Distance 15km
Dénivelé Positif +1400m
Dénivelé Négatif -1400m
Ayant l’intention de gravir le sommet des 2 volcans, je décidais de m’attaquer à Maderas en premier: plus petit, mais avec un sentier réputé comme plus difficile, il m’offrait l’avantage de pouvoir y aller sans guide et avoir des points de vue sur Concepcion (le volcan le plus photogénique des 2).
Il existe 3 sentiers pour rejoindre le sommet de Maderas; depuis la Finca Magdalena (cout = 4$), depuis la Finca El Porvenir à Santa Cruz (cout = 2-3$) ou depuis Mérida (gratuit).
Parti à 06.45 de Mérida, j’engrangeais les km sur le plat sur une route défoncée passant au travers de plantations de café et de champs de riz.
Peu à peu, la route de campagne se rétrécissait au point de devenir un sentier de moins en moins facile à suivre. Après 3km de marche, le sentier disparaissait brusquement. Devant moi se trouvait une jungle très dense…
Mon application Maps.Me, avec laquelle j’ai marché toute l’Amérique du Sud et qui m’a rarement failli, m’indiquait pourtant que le sentier se trouvait directement devant moi.
Convaincu que j’allais retrouver le sentier si je continuais en ligne droite, je m’engageais dans la jungle. Il m’aurait fallu une machette tellement la végétation était dense. À plusieurs occasions, j’avais des lianes autour du cou, des bras et des jambes et je devais dépenser beaucoup d’énergie pendant plusieurs minutes pour avancer de quelques mètres.
Après plus d’une heure à me débattre comme un con, je décidais de rebrousser chemin. Retourner sur mes pas s’avérait aussi difficile que d’avancer puisque la jungle s’était refermée sur moi. Au bout d’une autre heure, je finissais pas retrouver le sentier… avec des cicatrices P A R T O U T sur mes jambes, bras et mains.
J’allais retourner à mon auberge quand je tombais sur un autre sentier qui ne se trouvait pas sur ma carte et que je n’avais pas aperçu auparavant.
Un homme rationnel aurait rebroussé chemin. Après tout, mon aventure dans la jungle dense avait presque épuisé mes réserves d’eau et j’étais brulé… mais je ne suis pas un homme rationnel… je suis un homme impulsif…
J’allais tenter le coup une toute dernière fois et abandonner si le sentier menait nul part.
Contre toute attente, ce sentier me menait jusqu’au sommet du volcan.
12.30 – Après presque 6h de marche, j’atteignais le sommet… complètement bouché par les nuages.
Comme si ma journée n’avait pas déjà été assez haute en couleur, je décidais de descendre par l’un des 2 autres sentiers. À mi-chemin j’étais mort de soif, au point ou je buvais l’eau qui se trouvait dans les feuilles tombées par terre.
Je terminais ma journée de travail à marcher au beau milieu d’une plantation de café… avec une vue imprenable sur le Volcan Concepcion.
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CONCEPCION… LA FOIS OÙ J’AI MONTÉ I L L É G A L E M E N T UN VOLCAN SOUS LE NEZ DU GARDIEN DU PARC
Départ Moyogalpa
Sommet Volcan Concepcion (@1610m)
Arrivé Moyogalpa
Distance 19km
Dénivelé Positif +1500m
Dénivelé Négatif -1500m
On raconte que Concepcion peut exploser à tout moment!
Bon… c’est un peu sensationnalisme, mais le volcan est définitivement actif. Il y a donc toujours un risque à réaliser son ascension.
Cette information me rentrait dans une oreille… pour sortir tout de suite de l’autre…
04.55am – Je quittais mon auberge en direction du volcan. Seul hic; un guide était obligatoire pour monter ce volcan… et j’avais délibérément fait le choix d’y aller en solo. Je ne savais pas encore comme je me débrouillerais, mais j’avais encore quelques km de marche pour trouver une excuse avant d’atteindre le pavillon d’accueil de la montagne.
05.35 – Une fois au poste de contrôle, la dame me demandait immédiatement « où est ton guide? ».
Moi – « Je n’en ai pas! »
Dame – « Désolé tu ne peux pas accéder à la montagne!!! »
Moi – « Y-a-t’il un groupe qui a commencé il n’y a pas si longtemps »
Dame – « Oui… mais… »
Moi – En entendant le « oui », je me mettais à marcher en direction du sentier.
Dame – « … mais il est interdit de marcher sans guide dans le parc. Tu peux attendre le prochain groupe. »
Moi – Je ne répondais pas à sa dernière remarque et marchais en direction du sentier
Dame – « Es Prohibido!!! (c’est interdit!!!) »
Moi – Je lui faisais un signe de au revoir avec la main…
Dame – « Je vais appeler la police! »
Moi – Je me tournais vers elle et lui disais « fais-le »…
Ça lui clouait définitivement le bec…
J’étais parti pour de bon…
Au final de quelques km à marcher sur un sentier hyper facile, je me trouvais à la base du volcan. Il restait alors 4km et +1300m jusqu’au sommet.
Je dépassais 2 groupes lors de la montée. Le 1er groupe était un couple qui dormait dans mon dortoir à l’auberge. Ils avaient quitté l’auberge en minivan pour rejoindre le début du sentier au moment où je me levais (j’ai marché jusqu’au début du sentier). Vous auriez du voir leur visage quand ils m’ont vu.
Le guide du 2ème groupe n’entendait pas à rire lorsqu’il m’a aperçu sans guide( il était en beau c@liss après moi…
Je lui disais que j’étais un guide de montagne au Canada… Il me demandait alors mes cartes… Je lui disais que je l’avais laissé à la femme à l’accueil en guise de garanti… Ça lui fermait le clapet…
Arrivé à mi-hauteur, la forêt disparaissait pour laisser toute la place à un versant fait de roches volcaniques. Le sentier devenait de plus en plus casse gueulle et incliné à mesure que j’approchais du sommet.
08.10 – Le Sommet… Surprise… Tout était bouché par les nuages…
Lors de la descente, le panorama s’ouvrait decant moi…
Je bouclais la boucle en revenant à mon auberge en 5h30… sous le regards ébahi du propriétaire (les gens normaux font l’ascension en 8-10 heures depuis le départ du sentier).
À ma grande surprise, l’ascension du Volcan Concepcion fut l’une de mes randonnées les plus facile en Amérique Latine; aucune (nouvelle) égratignure & frais comme une rose, j’aurais été prêt à la refaire…
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Après 5 jours passés sur Ometepe, j’avais pas mal fait le tour du propriétaire. Il était temps de sauter dans une lancha pour rejoindre le continent et me retrouver sous d’autres cieux.
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P.S. – « Nica Time » – Être en retard est un standard au Nicaragua. Commencer (au moins) 20min après l’heure prévu est la norme.
Épisode 131 – Pura Vida Costa Rica
Pura Vida
La « Vie Pure » – Expression purement costaricaine pour décrire oh combien la vie est belle / que vous profitez de la vie à 100%…
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Panama maintenant de l’histoire ancienne, j’étais désormais au pays des Ticos (le surnom des costaricains)!
1er arrêt; Puerto Viejo, assurément la plus importante destination soleil sur la cote des Caraïbes costaricaine. L’endroit peut se targuer d’avoir les plus grosses vagues du pays et les pros du surf (donc tout sauf moi) s’en donnent à coeur joie.
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COSTA RICA POUR LES NULS
Du moment où Christophe Colomb y posa les pieds (1502), jusqu’à 1821, le Costa Rica (qui signifie Cote Riche) faisait parti de l’Empire Espagnol sur le Nouveau Monde
Jusqu’au 19ème siècle, le Costa Rica partagait la même histoire que tous les autres pays d’Amérique Centrale… sauf le Panama… faisant parti de la Capitainerie Générale du Guatemala.
À cette époque, le Costa Rica était le parent pauvre de l’Amérique Centrale, étant un lieu de passage obligé sans grand intérêt entre Panama/l’Amérique du Sud et le Mexique/Guatemala.
Le moins que l’on puisse dire c’est que les choses ont bien changées depuis les 200 dernières années.
Lors de l’Indépendance du Mexique en 1821, le Costa Rica fut annexé au pays nouvellement formé… avant de se séparer du Mexique et former les Provinces Unis d’Amérique Centrale avec les autres pays de l’isthme… et finalement devenir le pays comme on le connait aujourd’hui en 1838.
Depuis, et contrairement à tous les pays d’Amérique Latine, le Costa Rica n’a jamais eu de Dictateur sanglant. L’endroit est tellement pacifique que l’armée du Costa Rica fut abolie dans les années 1940 (le pays n’a pas d’armée depuis).
À ce jour, le Costa Rica se trouve sur la liste des 22 plus vieilles démocraties sur Terre (stable et en paix), le seul pays d’Amérique Latine à faire parti de cette liste.
Ajoutez à cela que le Costa Rica fut élu la nation la plus heureuse sur Terre 4 fois au cours des 10 dernières années… et porte le titre de pays le plus vert/éco-responsable; des parcs nationaux couvrent plus de 24% du territoire… plus que tout autre pays.
Le Costa Rica représente seulement 0.03% de la surface terrestre de notre Planète Bleue, mais compte pour 5% de la biodiversité totale (faune/flore).
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SAN JOSE
Si le dicton veut que « toutes les routes mènent à Rome » (dans l’Antiquité du moins), on peut affirmer sans se tromper que toutes les routes du Costa Rica mènent à San José.
Je vous mets au défi de voyager au Costa Rica sans faire un arrêt dans la capitale, tellement sa position est centrale et que toutes les routes y convergent.
Blotis dans le fond d’une vallée toute verte et entourée par 2 volcans (Poas et Irazu), San José héberge plus de la moitié de la population du Costa Rica.
Cela ne rend pas la ville intéressante pour autant.
D’un ennui mortel + pas vraiment de patrimoine architectural = passez votre chemin (mon humble conseil).
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LE TOIT DU COSTA RICA
Je sautais dans un bus qui filait sur une route zigzaguant dans les montagnes recouvertes de jungle. Parti à 1200m d’altitude (San José), la route dépassait les 3300m, avant de plonger dans une vallée envahie par un brouillard aveuglant, descendre plus de -2500m, sortir sous les nuages, et atteindre San Isidro de El General à 700m d’altitude.
Sans attendre, je sautais dans un autre bus qui me conduisait dans les hauteurs.
Terminus San Gerardo!
Située sur le versant du Cerro Chirripo, le toit du Costa Rica à 3820m, San Gerardo est un petit village éparpillée le long d’une route sinueuse faisant son chemin au travers de la jungle et des collines.
Le genre d’endroit qui fait du bien à l’âme, loin du stress & du bruit des grandes villes, et où on se sent bien à la minute où on y dépose son sac à dos.
Vous me voyez venir comme un aveugle dans une boutique de porcelaine; j’étais là pour réaliser l’ascension de Chirripo.
En plus d’être le sommet du Costa Rica, Chirripo est le 5ème plus haut sommet d’Amérique Centrale. L’idée était de dormir dans un refuge situé au 3/4 de l’ascension, se lever aux petites heures du matin et assister au lever du soleil depuis le sommet.
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JOUR 1 – LA MOSQUITO TRAIL
Départ San Gerardo @1300m
Arrivé Refugio Base Crestone @3400m
Distance 17km (3 sur route + 14 sur sentier)
Dénivelé Positif +2300m
Dénivelé Négatif -200m
07.40 – Mon auberge (et surtout mon lit) était désormais derrière moi.
Je passais en coup de vent dans San Gerardo pour gagner le début du sentier.
La journée s’annonçait longue et éreintante sur un parcours très incliné, au travers d’une forêt tropicale.
Je surnommais rapidement le sentier « La Mosquito Trail »… je vous laisse deviner pourquoi… pas le genre qui veut te piquer… le genre qui te tourne autour de la tête sans aucune raison… à rendre fou.
13.00 – Passé le cap des 3000m, avec plus de 14km dans les jambes, j’étais désormais à marcher sur une crête au travers d’une forêt clairsemée. Le Refugio Base Crestone était en vue.
Ressemblant à un complexe scientifique perdu au milieu de nul part, Crestone est probablement le Refuge de montagne le plus cher où j’ai séjourné… sur Terre (plus cher que dans les Alpes).
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Jour 2 – NUIT SOUS ZÉRO
Départ Refugio Base Crestone @3400m
Ascension Cerro Chirripo @3820m
Arrivé San Gerardo @1300m
Distance 27km
Dénivelé Positif +750m
Dénivelé Négatif -2850m
02.30am – Mon réveil sonnait. Une parti de moi désirait ardemment que j’éteigne l’alarme (au lieu de la snoozer) et que je finisse ma nuit peinard dans mon lit… mais ce scénario n’allait pas arriver.
Il faisait en-dessous de zéro à l’intérieur du Refuge… je n’osais imaginer à l’extérieur.
03.50 – Après plus d’une heure de monté, ma lampe frontale rendait l’âme. Depuis quelques randonnées déjà que je songeais à remplacer les batteries. Je me disais toujours « une dernière ». Il était désormais trop tard!!!
J’allais devoir y aller à « taton » dans le noir total puisque mon cellulaire ne tardait pas à m’abandonner en raison du froid intense.
04.39 – Au moment où la lumière de l’aube commençait à percer le ciel, le sommet était désormais sous mes pieds.
06.00 – Le soleil maintenant haut dans les airs, le froid toujours bien présent, et mes couilles bien ratatinées, il était temps de retourner à San Gerardo et partir sous d’autres cieux.
En 2 jours, j’avais (encore une fois) marché 50km+ et monté/descendu plus de 6km de dénivelé.
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JACO – L’EXUBÉRANCE COSTARICAINE
Ville Festive… Ville du Vice… Bienvenue à Jaco!
Ville à la plage en forme de croisant de lune, parfaite pour la farniente et/ou le surf…
L’endroit transpire le touriste…
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NICOYA PENINSULA
Ma prochaine destination ne pouvait pas être plus aux antipodes de Jaco. La Péninsules de Nicoya est l’un des endroits les plus reculés du Costa Rica.
Une région… peu développé, où les routes sont (au mieux) en mauvais état, et où voyager se transforme à tout coup en aventure.
Une région… où la nature règne en Roi et Maitre, entièrement recouverte de jungle, parsemée de collines, saupoudré de plages de rêve avec des vagues parfaites (pour les surfeurs).
Premier arrêt sur la péninsule. Montezuma était décrit comme « une ambiance bord de mer bohème », une enclave hippie entre jungle et océan. Un endroit hippie je veux bien, mais avec des prix D É M E S U R É S.
La preuve, l’endroit le moins cher pour louer un vélo (pas une moto) était 15$ par jour… je suis parti à rire.
N’empêche, la plage était vraiment belle, avec parmis les vagues les plus violentes que j’ai pu voir dans ma vie; j’avais l’impression d’être dans une laveuse à me faire brasser de tout bord tout coté. Les vagues étaient tellement forte que je pouvais clairement les entendres la nuit depuis mon auberge situé dans la jungle à plus de 1km de la cote.
Probablement la Mecque du Surf au Costa Rica, Santa Teresa est une ville qui prend la forme d’une rue s’étirant sur plusieurs km le long de la cote et reliant plusieurs plages. Pas les plages les plus photogéniques, la vagues sont cependant parfaites autant pour les surfeurs débutants que les experts.
Samara se situe à seulement 70km à vol d’oiseau de Santa Teresa un peu plus au nord sur la cote. Ces 70km sont probablement les km les plus difficile à parcourir au Costa Rica! Aucune route pavée (loin de là), des rivières à franchir (sans pont) & aucun transport en commun. Il faut soit faire un détour bus/ferry/bus (8-9 heures – moins de 20$ total), prendre un (tout sauf abordable) transfert en 4×4 (60$+ par personne)… où louer son propre 4×4 🙂
Le prix de location d’un 4×4 dans ce coin de pays est tout simplement ridicule (environ 120$ par jour). Je me mettais donc à la recherche de compagnons de voyage. Je trouvais rapidement chaussure à mon pied en 2 jeunes allemands et 2 slovènes.
Après tout ce que j’ai déjà fait/expérimenté autour du monde, je n’avais encore jamais traversé des rivières en 4×4… 10 fois plutôt qu’une…
L’un des passage de rivière faisait plus de 500m de long… alors que l’eau est monté jusqu’au-dessus du capot lors d’un autre passage…
Cerise sur le Sundae, la route nous a conduit tout droit jusqu’à une rivière infestée de crocodiles. Pesant le Pour et le Contre pendant plusieurs minutes, nous en sommes venu à la conclusion qu’il n’était pas question de franchir cette rivière. Nous en étions quitte pour un long détour…
Nous arrivions sain et sauf à Samara 4h plus tard…
Surnommé « le Trou Noir du Bonheur », en raison de son isolement, Samara est une enclave de bonheur perdue dans la jungle sur la cote pacifique. Mis à part le surf, il n’y a pas grand chose d’autre à faire que de regarder passer le temps.
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Il était temps de quitter le Costa Rica avant que le pays ne défonce encore plus mon budget.
Direction le Nicaragua!!!
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P.S. I – La monnaie du Costa Rica, le Colon, a mon vote pour la plus belle monnaie du monde; des animaux et des couleurs flamboyantes, au lieu de couleurs fades et de gens mort.
P.S. II – Le cout exorbitant des parcs nationaux au Costa Rica a fait en sorte que j’en ai visité le moins possible. Pour ceux avec les poches plus profondes, considérez les 3 endroits suivants;
– PN Corcovado
– PN Manuel Antonio
– Tortuguero
Épisode 128 – Viva Cuba; La Havana
29 Juin 2017
Quelques heures après avoir quitté l’Amérique du Sud pour de bon, notre avion se posait sur le tarmac de l’aéroport de la capitale de la plus grande ile des Caraïbes.
Une fois passé au travers de l’INTERMINABLE queue pour l’immigration, nous étions officiellement à Cuba.
Bienvenue à La Havana!
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CUBA POUR LES NULS
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’ile de Cuba a une histoire qui sort de l’ordinaire.
Ce serait faite une grave erreur que de résumer cette histoire à la Révolution Castriste, au régime « communiste (socialiste) » qui s’en suivit, et à l’embargo américain qui prévaut depuis.
1492
Christophe Colomb foule le sol de Cuba (à Baracoa) lors de son 1er voyage dans le Nouveau Monde… croyant que c’était l’Asie. Il fait alors connaissance avec le peuple indigène Taino, qui occupait la partie sud de l’ile.
1511
Baracoa devient la 1ère installation permanente espagnole sur l’ile.
1515
Avant 1515, les espagnols créeront 5 autres colonies sur l’ile, dont Santiago de Cuba, Trinidad et San Cristobal de la Habana.
1550
Les Taino furent presque complètement exterminés en moins de 40 ans d’occupation espagnole.
Malgré tout, ils laissèrent leur marque dans l’histoire. C’est sur l’ile de Cuba que les européens ont été introduit au tabac (tobacco) pour la 1ère fois.
Les mots « Cuba », « Habana », « Canoe » « Tobacco », « Tornado » et plusieurs autres sont d’ailleurs des mots Taino qui ont été adoptés par les langues latines.
1898
Sucre, café et tabac étaient (et sont encore) les principales cultures sur l’ile. Comme presque toutes les autres colonies du Nouveau Monde, l’ile fut fortement marquée par l’esclavage.
Vers la fin du 18ème siècle, l’ile fut momentanément capturée par les britanniques, qui la retournèrent aux espagnols en échange de la Floride (alors colonie espagnole).
Cuba demeura une colonie espagnole jusqu’en 1898, alors que les États-Unis « chassèrent » les espagnols de l’ile… simplement pour installer un Protectorat Militaire avec à sa la tête une série de Dictateurs à la solde des USA.
1952
Du début du 20ème siècle, jusqu’à la fin des années 50, Cuba, principalement La Havane, était LA destination par excellence pour les américains.
À l’époque, plus de 80% des entreprises & hôtels de l’ile étaient contrôlés par des propriétaires américains. À elle seule, la Mafia New-Yorkaise contrôlait tous les casinos de l’ile (comme on peut le voir brièvement dans le film « Le Parrain II »).
Fulgencio Batista, le Dictateur de l’époque, n’était qu’un pantin à la solde des intérêts américains. La classe dirigeante s’enrichissait au détriment du peuple qui mourait de faim.
C’est dans ce contexte que Fidel Castro, alors à la tête du mouvement étudiant de la Universidad de La Habana, commença à pourfendre publiquement la dictature, demandant qu’on rende Cuba aux cubains.
1953
Le 26 Juillet 1953, le groupe étudiant allait laisser tomber les manifestations pacifiques, se radicaliser et perpétrer leur 1ère action armée; l’attaque du Baraquement Militaire Cuartel Moncada, situé en plein coeur de Santiago de Cuba (2ème ville du pays).
La « Lucha Revolucionara » était née…
L’attaque fut un échec sur toute la ligne, la plupart des rebelles furent tués, et les quelques survivants (notamment Fidel & Raul Castro) furent condamnés à 15ans de prison.
1955
Après 2 ans de prison, les rebelles reçurent un Pardon et furent envoyés en Exil au Mexique.
C’est au Mexique que le Movimiento 26 de Julio (mouvement de libération de Cuba… avec à sa tête Fidel) allait véritablement prendre forme.
1956 – 1er Janvier 1959
Le 2 décembre 1956, Fidel et 81 guérilleros quittaient le Mexique à bord du bateau « Granma ».
Les troupes du Régime Batista avaient eu vent de leur arrivé. Le débarquement fut une véritable boucherie; seul une dizaine de guérilleros survécurent, dont les frères Castro et un dénommé Ernesto « Ché » Guevara… alors un pur inconnu.
Les survivants se réfugièrent dans la Sierra Maestra, la jungle montagneuse au sud de l’ile, pour reprendre des forces et rallier de nouveaux membres à leur cause.
S’en suivirent de violents combats en 1957 & 1958, les troupes de Castro prenant petit à petit l’ile… jusqu’à la capitulation officielle du régime Batista le 1er janvier 1959.
Fidel Castro était désormais le seul maitre à bord!
1959
La Révolution Cubaine fit en sorte de faire basculer Cuba dans un régime socialiste (communiste), de se rapprocher de l’Union Soviétique et de s’aliéner les États-Unis.
Au beau milieu de la Guerre Froide, les États-Unis ne supportaient pas que Cuba, située à moins de 100km nautique de la cote américaine, se rapproche de leur ennemie jurée. Cela représentait une menace directe à la sécurité du pays de l’Oncle Sam.
Avril 1961 – La Batalla de Giron
La fameuse bataille de la « Baie des Cochons » (un baie situé sur la cote est de Cuba). La CIA, avec l’aide d’opposants au Régime Communiste sur l’ile, avait planifié l’invasion de Cuba avec pour but de destituer le gouvernement Castro (leur mettre une balle dans la tête), et d’installer un nouveau Dictateur à la tête du pays… un Dictateur favorable aux intérêts américaines.
L’Invasion fut un échec sur toute la ligne et renforça la méfiance de Castro envers les américains.
À partir de ce moment, Castro se mit à éliminer ses opposants politiques et toutes personnes s’opposant au Régime.
Février 1962 – Embargo
Après l’échec du Coup d’État et que le gouvernement Castro ait nationalisé la totalité des entreprises américaines en sol cubain, il apparaissait maintenant clair que Cuba n’avait pas les intérêts américains à coeur.
Le 3 Février 1962, les États-Unis apposèrent un Embargo Économique sur l’ile de Cuba.
L’Embargo interdisait à toutes entreprises américaines de faire affaire avec Cuba, et interdisait aux américains de voyager sur l’ile.
L’Embargo concernait uniquement Cuba & les USA, si bien que les autres pays continuèrent à faire affaire avec Cuba.
Les États-Unis ont travaillés fort en coulisse pour menacer (de représailles ou de tout simplement cesser de faire affaire avec eux) chaque pays ayant des liens avec Cuba… si bien que Cuba se retrouva rapidement isolée sur la scène internationale.
L’Embargo fut assoupli par l’administration Obama, mais demeure toujours en vigueur de nos jours.
1962 – Crisis de Octubre
La Crise d’octobre, plus connu sous le nom de « La Crise des Missiles Cubains ».
Les États-Unis ayant installé une panoplie de missiles nucléaires dans les pays bordant l’URSS, l’Union Soviétique avait bien l’intention de faire de même.
Les États-Unis avaient cependant eu vent de cargos russes m faisant route vers Cuba… avec tout sauf de l’aide humanitaire à leur bord.
Ils donnèrent alors un Ultimatum à la Russie; les cargos devaient rebrousser chemin, avant de franchir une frontière imaginaire fixée par les américains, sinon…
Fidel, et surtout Ché Guevara (alors ministre important sous le gouvernement Castro), insistaient pour que la Russie n’acquiesce pas aux demandes américains.
À Minuit Moins Une sur l’Horloge de la Fin du Monde, la Russie et les États-Unis en venaient à un accord; la Russie allait retirer tous ses missiles déjà en sol cubain. En échange, les États-Unis n’envahiraient pas Cuba.
Octobre 1962 passa à un cheveux d’être le Jour J du début de la 3ème Guerre Mondiale. Le monde comme on le connait aujourd’hui ne serait pas le même si les astres n’avaient pas été alignés ce jour là.
Si vous voulez voir la version américaine de cette Crise, je recommande l’excellent film JFK mettant en vedette Kevin Costner.
1990
Jusqu’aux années 90, Cuba fut plongée dans un Système Isolationnisme (refermée sur elle-même).
L’effondrement de l’Union Soviétique fit en sorte que Cuba perdit son plus grand allié… et le support financier qui venait avec.
Cuba dû alors s’ouvrir sur le monde pour trouver de nouvelles sources de financement.
C’est ainsi que l’ile commença à offrit ses plus belles plages (Varadero, Cayo Coco et GuardaLaVaca) au tourisme international (principalement les européens et canadiens).
« Hasta Siempre Comandante Fidel »
De nos jours, Fidel Castro est mort et enterré (depuis peu), Raul Castro a prit sa succession depuis une dizaine d’années, Cuba est toujours considéré comme un pays du Tier Monde (pauvre), mais ils ont l’un des meilleurs système de santé & d’éducation au monde.
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LA HABANA
La Havane, La Havana, Habana (nom original)… du pareil au même…
Bienvenue dans la plus grande ville des Caraïbes (12 millions d’habitants). Ce fut un coup de foudre au 1er coup d’oeil entre moi et Habana.
Un peu vieux, pas mal délabré, mais la magie opère; de vieilles voitures américaines et russes dans les rues (que les cubains se lèguent de père en fils), des bâtiments de toutes les couleurs (surtout pastel), des rues dignes de cartes postales… Habana ressemble à un musée à ciel ouvert…
Fondé en 1515 sous le nom de San Cristobal de la Habana, un mélange de nom catholique (San Cristobal) et indigène (Habana), La Habana fut la 6ème ville fondée sur l’ile par les espagnols.
N’ayant aucune véritable richesse (or, argent, etc.), Cuba, et particulièrement La Havane, était d’une grande importance dû à leur position en chemin entre le Nouveau Monde et l’Espagne.
Vers la fin du 16ème siècle, les espagnols commençaient à en avoir ras le bol des attaques de pirates anglais, français et hollandais sur leurs galions chargés de richesse lorsqu’ils faisaient route vers l’Espagne.
La couronne espagnole ordonna donc à tous bateaux devant franchir l’Atlantique de se regrouper dans la baie de La Havane, un endroit naturellement protégée et seulement accessible de l’océan par un étroit canal protégé par 2 grosses forteresses, notamment la « Fortaleza de San Carlos de la Cabana », aujourd’hui reconnue comme la plus grande forteresse de toutes les Amériques.
La flotte de bateaux voguerait ensuite vers l’Espagne escortée par l’Armada Espagnole (navires de guerre).
Dès lors, La Habana allait devenir un lieu de transit impossible à manquer.
Au milieu du 18ème siècle, La Habana comptait plus de 70000 habitants, faisant d’elle la 3ème plus grande ville des Amériques (derrière Lima et Mexico City, et devant Boston et New York).
Au début du 20ème siècle, et jusqu’à la Révolution de 1959, La Havane était LA Capitale du jeu, devançant de très loin Las Vegas.
Tout cela est un passé désormais révolu… mais il n’est pas loin le temps où La Havane regagnera ses lettres de noblesses.
Pour l’heure, Habana ressemble à une ville de l’ancienne Union Soviétique. Les gens ont accès à l’eau potable seulement quelques heures par jour et les magasins sont toujours en rupture de stock. Il vaut mieux se lever tôt et être patient pour se procurer des trucs élémentaires (dentifrices, etc.); il faut attendre une bonne heure à la file indienne pour se faire servir dans les magasins… et il faut prier pour que notre truc soit encore là à notre tour.
La Malecon est le coeur et l’âme de Habana.
Du lever au coucher du soleil, tout ce que vous risquez de trouver sur l’avenue de plus de 8km bordant l’océan sont des pêcheurs.
L’ambiance change du tout au tout au coucher du soleil alors que les cubains transforment la promenade en un party à ciel ouvert. Les samedi soir, tout Habana descend faire la fiesta sur la Malecon. Des fêtes de quartiers, avec des BBQ et des concert, sont présents un peu partout sur le boulevard.
En plus d’être un boulevard/promenade, la Malecon a aussi une fonction pratico pratique; c’est une digue de 6 mètres de haut protégeant La Havana contre les sévices de la mer.
Fondée au 18ème siècle, l’université est l’Alma Mater des frères Castro et de plusieurs autres activistes cubains.
Au fait, l’école (de la maternelle à l’université) est entièrement gratuite pour tous les cubains.
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P.S. I – À presque tous les coins de rue, il est possible de trouver à bon prix de la bière, du rum et même du bon vin chilien ou français… mais bonne chance pour trouver de l’eau.
P.S. II – Cuba possède 2 monnaies officielles;
– CUP, communément appelée la Moneda Nacional. C’est la monnaie utilisée par les cubains,
– CUC, communément appelée le Peso Convertible. Les touristes voyageant à Cuba sont seulement autorisé à utiliser le CUC. Il faut 24CUP pour faire 1CUC.
En clair, le CUC fut crée pour faire plus d’argent sur le dos des touristes.
Ce système de monnaie à 2 vitesse fait en sorte de créer un système de richesse où les chauffeurs de taxi, restaurateurs et hôteliers (bref tout le monde qui font affaire avec les touristes) sont BEAUCOUP MIEUX PAYÉS que tout le monde. Cela crée une société où il vaut mieux être chauffeur de taxi que docteur pour bien gagner sa vie (sérieux).
Épisode 127 – Hasta la Vista America del Sur
29 Juin 2017
Aéroport El Dorado
Bogota
Le hasard fait bien les choses!
Le 10 aout 2016, je posais les pieds, pour la 1ère fois de ma vie, en sol sud américain à l’aéroport El Dorado de Bogota.
Au jour 456 de mon 2ème voyage autour du monde, et après avoir fait le (quasi) tour du continent lors des 324 derniers jours, je quitte un continent, qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises (1er et 2ème degrés), depuis ce même aéroport.
324 jours où j’ai exploré 11 pays (Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, Suriname, Guyana, Vénézuela) et un territoire français outre mer (Guyane Française). Seule ombre au table; je n’ai pas visité le Paraguay. J’aurais bien voulu, mais le visa de 150$us requis pour les canadiens m’a fait changer d’idée.
Il y a principalement 4 endroits que j’aurais aimé visiter, mais que j’ai du éviter (pour multiples raisons); l’Ile de Pâques & le sud de la Carretera Austral au Chili, Aconcagua en Argentine et le Parque El Cocuy en Colombie. Pour le reste, on peu dire mission accomplis.
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Pour ce dernier Épisode en Amérique du Sud, j’ai décidé de dresser un Palmarès de mes endroits coup de coeur.
Si vous êtes tout comme moi adepte de plein air et d’architecture (villes coloniales, etc.), vous devriez trouver votre compte.
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TOP 30 – ENDROITS À NE PAS MANQUER
Grand Champion… et de loin
– Trek Roraima (Venezuela)
Top 5
– Trek Circuit (O) de Torres del Paine (Chile)
– Trek Parinacota + Sajama (Chile/Bolivia)
– Isla Navarino + Puerto Williams + Trek Dientes de Navarino (Chile)
– Trek Vallée de Cochamo + Puerto Varas (Chile)
Top 10
– El Chalten; Trek Circuit Huemul + Trek Fitz Roy & Glacier Perito Moreno (Argentina)
– Ascensions des Volcans Ilinizas + Chimborazo (Ecuador)
– Trek Chapada Diamantina (Brasil)
– Ouro Preto (Brasil)
– Zona Cafetera; Salento + Trek Los Nevados (Colombia)
Top 20
– Mompos + Cartagena de Indias (Colombia)
– Medellin + Guatape (Colombia)
– Riohacha + Guajira Peninsula (Colombia)
– Arequipa + Trek Canyon Cotahuasi + Ascension El Misti (Peru)
– Iquitos / Isla de los Monos (Peru)
– Trek Circuit Huaywash + Huaraz (Peru)
– Quito + Ascension Volcan Pichincha (Ecuador)
– Iles Galapagos (Ecuador)
– Salar de Uyuni – San Pedro de Atacama 4×4 Trip (Bolivia/Chile)
– Trek Circuit Illampu + Sorata (Bolivia)
Top 30
– Trek Nahua Huapi + Volcan Tronador + Bariloche (Argentina)
– Buenos Aires (Argentina)
– Isla Chiloé (Chile)
– Rio de Janeiro + Carnaval (Brasil)
– Florianapolis (Brasil)
– Lago Titikaka + Copacabana + Isla del Sol (Bolivia)
– Punta del Diablo (Uruguay)
– San Gil + Barichara (Colombia)
– Cordillera Blanca; Trek Santa Cruz + Trek Laguna 69 + Refugio Peru (Peru)
– Machu Picchu (Peru)
Mentions Honorables
– Trek Altos de Lircay (Chile)
– Iles du Salut (Guyane Francaise)
– Cayenne & Saint Laurent du Maroni (Guyane Francaise)
– Santiago de Chile (Chile)
– Trek Parque Pumalin (Chile)
– La Paz (Bolivia)
– Sucre (Bolivia)
– Trek Ausangate + Rainbow Mountain (Peru)
– Chachapoya + Kuelap (Peru)
– Annai / Savane Runupuni (Guyana)
– Les Chutes Iguazu (Brasil)
– Cuenca (Ecuador)
– Paramaribo (Suriname)
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PAYS EN 1 AFFIRMATION
Colombie
Meilleure nourriture et les gens les plus chaleureux du continent!
Équateur
Des hauts volcans partout!
Pérou
La meilleure bière (Cusquena) et la pire nourriture du continent.
Bolivie
Des randonnées en haute altitude à faire rêver (Sajama et Illampu)!
Chili
Pays qui fait mal au budget, mais je vais m’ennuyer de tout (mon pays préféré), surtout des bonnes bouteilles de vin à 2-3$!
Argentina
Des paysages de fou en Patagonie, mais des trajets de bus interminables (et extrêmement $$$)!
Uruguay
Pas grand chose à dire… évitez Montevideo!
Brésil
Des fruits, Floripa, le bijou colonial de Ouro Preto, les couleurs de Salvador, camper dans la Chapada Diamantina… j’avais peur du Brésil avant d’y poser les pieds, mais le Brésil ne mérite pas sa mauvaise réputation et fut ma plus grande surprise/découverte!
Guyane Française
De la charcuterie et du vin français… une bénédiction en Amérique du Sud!
Suriname
Une capitale hors de l’ordinaire et de la superbe nourriture indienne!
Guyana
Mini India… en espérant ne jamais y reposer les pieds!
Vénézuela
Pas aussi dangereux que tout le monde le dit (tout le monde en sait quoi au juste?). Mon plus beau souvenir en Amérique du Sud (Roraima)!
Paraguay
Ce sera pour une autre fois!
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Je tourne donc la dernière page du chapitre « Une Année en Amérique du Sud » dans le livre de ma vie. Assurément le plus beau chapitre jusqu’à maintenant.
Une chose se termine… Une autre débute…
Cuba Nous Voila!!!
Épisode 126 – Guajira Peninsula; À l’Extrême Nord de l’Amérique du Sud
Plusieurs « barrage » improvisés, faits avec des cordes à linge et quelques morceaux de vêtement, barraient la « route » ici et là.
Des enfants gardaient ces barrages. À la minute où le 4×4 s’arrêtait, notre chauffeur ouvrait sa portière, tendait la main, et les enfants s’empressaient de collecter ce qu’il tenait. Le manège se répétait une bonne vingtaine de fois.
Du jamais vu!
Les habitants de la région demandaient des biscuits/bonbons ou une bouteille d’eau en échange du droit de passage.
Antichitia (Bienvenue) dans la Guajira Peninsula; une bande désertique s’avançant dans l’océan à l’extrême nord de l’Amérique du Sud.
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Une contrée demeurée relativement inchangée depuis l’époque pré colombienne et habitée depuis toujours par le peuple semi-nomade Wayuu… qui ont leur language propre…
Une contrée où la vie est au mieux extrêmement rudimentaire… où la plupart des gens vivent dans des huttes de terre cuite, quand ce n’est pas tout simplement un simple toit en paille avec des hamacs en-dessous…
Une contrée où rien ne pousse… autre que du sable, des cactus et des chèvres…
Une contrée balayée en quasi permanence par de fortes rafales de vent chargées de sable…
Une contrée où l’eau (potable) est une denrée rare et précieuse ($$$)…
Une contrée labyrinthique faite de sentier (qu’ils appellent « routes ») partant dans toutes les directions…
Une contrée où il fait tellement chaud & humide qu’on a l’impression d’être un oeuf qui rôti sur la poêle (même à l’ombre)…
Une contrée dévastée où il règne une ambiance de « Fin du Monde »… parfaite pour filmer le prochain Mad Max…
Une contrée surprenante et d’une beauté singulière…
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JOUR 1 – FAIT CHAUD EN TITI
20 Juin 2017
Tout voyage en Guajira commence à Riohacha, 180km à l’est de l’exubérante et très touristique Santa Marta.
08.00 – Départ de Riohacha dans un jeep bondé (6 touristes + 1 conducteur/guide) faisant parti d’un convois de 2 4×4. Vous ne rêvez pas, nous (anti voyage organisé) sommes embarqué dans un tour tout inclus de 3 jours 2 nuits.
Encore à l’écart du tourisme de masse, et peu peuplée, c’est la seule façon de visiter l’ensemble de la péninsule.
Manaure
Premier stop dans une ville où on « cultive » le sel; de vaste champs sont inondés d’eau de mer, on laisse ensuite évaporer l’eau, pour récolter le sel et le vendre. Un processus similaire au Salar de Uyuni en Bolivie.
Uribia
Autoproclamé « Capitale Indigena de Colombia », Uribia est la porte d’entrée officielle de la Péninsule Guajira.
À partir de là, il n’y avait plus de route pavée… que des sentiers au mieux en mauvais état.
Plus on roulait et moins la végétation était dense, jusqu’au point où il n’y avait plus rien d’autre que des cactus, des troncs d’arbustes séchés et beaucoup beaucoup de sable à 360.
Cabo de la Vela
Jusqu’à il n’y a pas si longtemps un simple village de pêcheurs anonyme baignant dans une baie aux eaux turquoise, l’endroit s’est transformé en quelques années en une véritable Mecque mondiale du Kitesurf (beaucoup de vent).
Résultat; l’endroit regorge de petits hostels et restaurants éparpillés le long de la plage.
Pas besoin de faire parti d’un tour pour se rendre à Cabo de la Vela. Il est possible de s’y rendre avec un minubus de Riohacha à Uribia, suivit d’une camionnette de Uribia à Cabo.
Petite randonnée jusqu’au sommet du « Pilon de Azucar », une petite montagne bordant l’océan.
L’endroit offre un superbe panorama aux couleurs contrastée; le sable orange, des traces de lacs asséchés tout blanc (sel), un océan bleu azur et le ciel.
Cueva del Diablo
Faro (phare)
Cette journée bien remplis se terminait en assistant au coucher de soleil du haut du phare surplombant Cabo de la Vela.
De retour à Cabo, nous en étions quitte pour une nuit en hamacs à la (presque) belle étoile (pas de mur, juste un toit en paille).
À 2 pas du Vénézuela, il est plus facile (et moins cher) pour les habitants de s’approvisionner dans le pays voisin. Du coup, la seule bière disponible sur la péninsule est la Polar du Venezuela.
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JOUR 2 – LE NORD DU SUD
21 Juin 2017
Le programme du jour était simple; s’enfoncer encore plus loin dans la péninsule.
Passé Cabo de la Vela, nous entrions dans la parti peu fréquentée de la péninsule; le Alto Guajira, où seuls les locaux et des 4×4 chargés de touristes pouvaient (et voulaient) s’y rendre. Un No Man’s Land fait de zones désertiques, ponctués de plages à faire rêver.
Plage dans une baie de couleur azur.
Dunas de Taroa
En s’enfonçant encore plus loin, la végétation disparaissait complètement. Il n’y avait que du sable à perte de vue dans toutes les directions.
Puis les dunes bordant l’océan du mini désert de Taroa apparaissaient devant nous.
Un peu avant le coucher du soleil, nous atteignons Punta Gallinas.
« Quel endroit formidable » – Pour sur, personne ne dira jamais cela à propos de Punta Gallinas tellement l’endroit est sans aucun intérêt… et laid.
Sans aucun intérêt… ne serait-ce que c’est le Nord du Sud. Alors que nous avions atteint l’extrême sud du continent sud américain (Puerto Williams en Terre de Feu) pour le jour de l’an presque 6 mois plus tôt, nous étions cette fois à l’extrême nord de ce même continent pour le solstice d’été (21 juin).
En ce lieu précis, nous étions à plus de 7500km à vol d’oiseau de Puerto Williams… et à « seulement » 3600km de Montréal.
Difficile de trouver un endroit plus symbolique pour finir notre Tour de l’Amérique du Sud. En effet, plus que 5 jours et nous quittions définitivement l’Amérique du Sud après respectivement 11mois pour moi et 8 pour Tanzi. À sa décharge, Tanzi avait visité les 12 pays et le territoire constituant le continent sud américain… il me manquait pour ma part le Paraguay…
Pour l’heure, nous passions la nuit dans le minuscule village de Punta Gallinas, avec une forte impression de bout du monde (métaphoriquement parlant) et une 2ème nuit en hamac (hyper confortable… pas des jokes).
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Toute bonne (et même mauvaise) chose ayant une fin, nous remballions nos trucs à la première heure le lendemain, pour traverser toute la péninsule d’un coup et retourner à Riohacha.
Nous avions débuté cette aventure avec l’unique intention d’atteindre l’extrême nord du continent. Ce serait cependant faire une grosse erreur de réduire la Guajira Peninsula à cela.
Visiter la Guajira Peninsula c’est visiter un endroit hors du commun, qui coupe le souffle au niveau des paysages et qui offre un mini choc culturel lorsqu’on se retrouve confronté à la qualité de vie du peuple Wayuu. Je crois qu’ils échangeraient sans hésiter ces panoramas pour des terres fertiles.
Oui la Guajira Peninsula fait parti de la Colombie, mais c’est un tout autre monde!
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Petit conseil avant de terminer. Peu importe ce que vous faites sur la Guajira Peninsula, ne pissez surtout pas contre le vent 😉
Épisode 125 – Colombia + Caraïbes =
Mon Premier est réputé comme LA plus belle ville de Colombie,
Mon Second est réputé comme LA plus belle ville des Caraïbes,
Mon Troisième est LA ville la plus touristique de Colombie,
Mon Tout est une seule et même ville.
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Cartagena de Indias… l’une des premières villes fondées par les espagnols (en 1533) sur le Nouveau Monde… alors qu’ils pensaient avoir atteint les Indes.
Décrit comme un parfait mélange des cultures africaine, espagnole et caribéenne, se perdre dans les dédales de rues labyrinthiques de la vieille ville fortifiée & inscrite au Patrimoine de l’UNESCO est un régal pour les yeux et un retour dans le temps.
L’un des principaux port où transitait les richesses du continent sud americain en route pour l’Espagne, Cartagena de Indias fut attaquée à de multiples reprises par les pirates.
En 1586, Sir Francis Drake, célèbre pirate britannique, alla même jusqu’à capturer la ville. Il la libéra en échange d’une imposante rançon.
Par les suite, les espagnols commencèrent à construire les fortifications qui sont aujourd’hui l’un des éléments phare de la ville; 11km de remparts ceinturant la ville et une multitude de forteresses un peu partout autour sur la terre et au large.
Au 17ème siècle, Cartagena de Indias était la « capitale » de l’esclavage dans les Caraïbes.
Bastion Santo Domingo
Seul véritable endroit qui vaille le coup sur le mur qui ceinture la vieille ville. L’endroit offre une superbe vue sur l’océan, la vieille ville, et « Little Miami » (étroite bande de terre bordant l’océan, où se trouve une multitude de hauts édifices à condo).
Castillo San Felipe de Barajas
Sans aucun doute le plus imposant & impressionnant « chateaux » construits autour de Cartagena de Indias.
Se dressant un peu en dehors de la ville fortifié, telle une espèce d’immense pyramide incomplète ou, comme Tanzi l’a suggéré, « une grosse crotte de chien »… c’est selon.
Peu importe, difficile d’avoir une meilleure vue de Cartagena que depuis le Castillo.
MOMPOS
Après avoir attendu en vain notre transport durant toute l’avant-midi, nous passions au Plan B… en catastrophe… en sautant dans un taxi roulant en direction du Terminal de Cartagena, pour sauter dans un collectivo pour Magangue, puis un petit traversier pour La Bodega, pour arriver In Extremis de l’autre coté et sauter dans le dernier collectivo de la journée en partance pour Mompos.
Bienvenue à Mompos, officiellement Santa Cruz de Mompox, ville coloniale extrêmement bien préservée, inscrite au Patrimoine de l’UNESCO, qui semble sorti du passé.
Située au coeur de la zone marécageuse du Rio Magdalena, Mompos était autrefois une halte impossible à manquer lors du transfert des richesses du continent vers Cartagena.
« À Caracas je dois ma vie, mais à Mompos je dois ma gloire »… telles sont les paroles prononcées par Simon Bolivar, le « Libérateur » de l’Amérique du Sud espagnole, lui qui a passé beaucoup de temps à Mompos avant de commencer la Révolution.
C’est en parti ce qui explique que Mompos fut la 1ère ville colombienne à déclarer son indépendance de la couronne espagnole.
En marchant dans Mompos, le temps donne l’impression de s’être arrêté il y a de cela quelques centaines d’années; 6 petites églises, autant de places publiques, des rues bordées de bâtiments tout blanc collés les uns aux autres, et une superbe promenade le long de la rivière.
Il existe une sérénité et une authenticité comme on en retrouve rarement dans une ville dite touristique en Amérique du Sud. De fait, mis à part le tourisme local (colombiens), on peu compter sur les 2 doigts de la main les touristes étrangers.
On fait le tout en moins d’une heure (en prenant bien son temps et en marchant à reculons), mais Mompos a une ambiance unique qui fait du bien à l’âme.
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Même si il n’y a pas grand chose à faire d’autre que regarder le temps passer, il a fallu se résigner à quitter Mompos tellement on y était bien.
Épisode 123 – Huayhuash; LA Randonnée Ultime en Amérique du Sud
21 May 2017
05.35 – Dans le nuit encore noire, nous quittions Huaraz à bord d’un vieux bus remplis à craquer de péruvien.
Direction Chiquian, village situé aux portes de la Cordillera Huayhuash, l’une des chaines de montagne les plus reculées des Andes; une forteresse de glace à plus de 6000m.
La Cordillera Huayhuash serait le théâtre de notre dernière grande randonnée en Amérique du Sud… et non la moindre.
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HUAYHUASH POUR LES NULS
Réputé comme l’un des treks les plus spectaculaire de la planète, souvent cité comme la meilleure randonnée alpine sur Terre, le Circuit Huayhuash est pourtant relativement inconnu du commun des mortels. Avec Torres del Paine (Patagonie/Chili), Huayhuash offre sans aucun doute les plus beaux paysages de montagne en Amérique du Sud.
D’une longueur d’environ 120km, avec 8 Cols à plus de 4600m, dont 2 supérieurs à 5000m, le Circuit Huayhuash est classé « Difficile » dans le monde de la randonnée.
On recommande fortement de faire le Circuit avec guide/porteurs/mules, mais c’est tout à fait possible de le faire en autonomie complète (c’est ce que nous avons fait).
Le Circuit Huayhuash propose plusieurs itinéraires. Il est important de faire un peu de recherche au préalable afin d’évitez les mauvaises surprises;
– Le « Circuit Alpino »; très technique (besoin de corde, harnais, baudrier, etc.), peu fréquenté & complété pour la 1ère fois en 2004,
– Le « Circuit Clasico », dit le Circuit dans la Vallée; essentiellement de la marche à haute altitude,
– Le « Circuit Hybride »; soutirant le meilleurs des 2 Circuits précédant, en évitant les sections trop techniques et celles trop faciles.
Peu importe l’itinéraire, hautes montagnes, glaciers, villages reculés et lacs aux eaux azurs seront au rendez-vous.
Après avoir passé presque une nuit entière debout à lire et regarder les cartes de Huayhuash, j’en étais venu à la conclusion que nous pouvions terminer le Circuit Hybride en 8 jours.
La randonnée devait prendre entre 10 et 12 jours, nous avions planifié 8 jours (donc 9 jours de nourriture)… et l’avons finalement bouclée en 6.
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Jour 1 – 2 POIDS LOURDS
Départ Pocpa (@3440m)
Arrivé Cuartelwain (@4000m)
Distance 11km
Dénivelé Positif +560m
Dénivelé Négatif 0
Une fois à Chiquian, nous sautions dans un autre bus qui nous conduisait jusqu’à un minuscule village, fait de bâtiments en terre cuite, situé au plus profond d’un immense canyon.
Terminus Pocpa (@3440m)
Pocpa serait le 1er de PLUSIEURS villages à charger un frais de passage aux randonneurs.
Voyez-vous, la Cordillera Huayhuash n’est pas un Parque Nacional, et c’est là tout le problème. Si Huayhuash était un parc national, on pourrait acheter un billet unique au départ et ça finirait là.
Or, chaque village situé sur le Circuit charge des frais qui varient grandement. Il n’y a pas de poste de contrôle, donc aucun moyen de savoir où se procurer les billets. Généralement, tu marches sur le sentier et un cavalier vient à ta rencontre.
En tout et pour tout, faire le Circuit Huayhuash coute environ 80$us (oui oui 80$us) par personne en frais de passage.
Bref, non sans rouspéter, nous acquittions les frais et nous mettions en marche. Dès lors et pour la prochaine semaine, notre seul moyen de transport serait… nos bonnes vieilles jambes.
Direction le campement Cuartel Huain.
La randonnée du jour consistait à monter en suivant une route de terre dans le fond du canyon. Une montée toute en douceur, non sans peine en raison du poids insensé de nos sacs. J’avais l’impression de porter une tonne de briques, le RPM de mon coeur était en permanence en sur-régime et les muscles de mes molets semblaient vouloir déchirer à tout moment.
En plus d’y aller en autonomie complète, nous avions décidé d’ajouter un peu de luxe (2 bouteilles de vin, etc.). J’en payais donc le prix.
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Jour 2 – SOUVENIR D’ÉCOSSE*
Départ Cuartelwain(@4000m)
Arrivé Lago Carhuacocha (@4150m)
Distance 21km
Dénivelé Positif +1300m
Dénivelé Négatif -1200m
Ascensions
– Paso Qaqanan @4700m
– Paso Carhuac @4650m
Une longue journée de marche était au menu avec l’ascension de 2 Cols.
Dès le départ, le sentier ne donnait pas de répit. Nous quittions le fond de la vallée pour atteindre le sommet de Paso Qaqanan via un sentier rocheux & très abrupte.
Les paysages étaient magnifiques… identiques à mes souvenirs d’Écosse. Bon… je ne suis jamais allé en Écosse, mais j’ai l’impression que si j’y était allé, mes souvenirs seraient similaires 😉
Paso Qaqanan (@4700m), offrait une vue d’ensemble des environs; la vallée que nous quittions était rocheuse et étroite, tandis que celle dans laquelle nous basculions était toute verte et ouverte. À l’horizon, une mer de sommets se dressaient devant nous.
Il ne restait plus qu’à suivre la ligne de boue qui traçait dans la vallée. Il fallait sortir nos talents de patineur artistique sur boue.
Après une pause bien méritée dans les pâturage bordant le Lago Mitucocha (où les randonneurs s’arrêtent normalement pour la nuit), il était temps de s’attaquer au 2ème Col de la journée; Paso Carhuac.
Une fois Paso Carhuac derrière nous (l’endroit est sans grand intérêt), le sentier descendait dans une vallée sinueuse jusqu’au Lago Carhuacocha.
Le campement de ce soir était tout simplement grandiose; en bordure du Lago, avec d’impressionnantes montagnes & glaciers droit devant. Du nombre se trouvait le Nevado Yurupaja, 2ème plus haut sommet du Pérou à 6635m.
Le camping était cependant chargé; 4 groupes organisés (environ 6 randonneurs par groupe) et un couple de français faisant le Circuit en solo. Peu importe, nous les avions rattrapé aujourd’hui… et allions les distancer dès demain.
…
Jour 3 – LA PROMMENADE DES GLACIERS
Départ Carhuacocha (@4250m)
Arrivé Laguna Barrosocoha (@4600m)
Distance 18km
Dénivelé Positif +1050m
Dénivelé Négatif – 500m
Ascension
– Paso Siula @4800m
Après une nuit ponctuée d’averses violentes, et de chien errants jappant bruyamment, le soleil et le calme étaient au rendez-vous en matinée.
Après avoir longé le lac jusqu’au pied des glaciers, nous quittions le Circuito Clasico pour nous aventurer sur une portion du Circuito Alpino; l’ascension de la Paso Siula. Le sentier bifurquait dans une vallée longeant de hauts sommets et des lacs aux eaux clairs. Les paysages étaient tout simplement I N C R O Y A B L E S.
Paso Siula (@4800m) était aussi dramatique qu’inhospitalier; le panorama était à couper le souffle, mais l’endroit était balayé par de forts vents d’hiver.
Nous basculions dans une vallée toute verte et avec un sentier hyper facile… mais glissant (boue).
Nous passions au travers du Camp Huayhuash en vitesse (pour éviter de payer les frais). Sensé être le campement pour la nuit, nous filions plutôt en ligne droite à travers les collines, en faisant fit des murets de pierre, pour rejoindre le Laguna Barrosocoha (@4600m), devant en théorie être quelques km plus loin, et éventuellement franchir la Paso Trapecio (demain).
Situé sur le Circuito Alpino (donc à l’abri de la meute de randonneurs) le sentier était inexistant. Ajoutez à cela que ni le sentier, ni la Paso, pas plus que le lac n’étaient représentés sur la carte officielle du Circuit. Heureusement, le sentier était sur Maps.Me.
En plus de nous faire passer au coeur de la Cordillera, la Paso Trapecio se voulait un raccourci qui nous ferait sauver 2 jours de marche sur le Circuito Classico (un portion de sentier ennuyeuse et loin de la haute montagne).
N’empêche, je pouvais voir le regard perplexe de Tanzi. Sans trop savoir où j’allais et où se trouvait le lac, je continuais à marcher d’un pas assuré à travers les collines (même si j’étais moi-même en proie à quelques doutes) en espérant tomber sur un sentier et/ou le lac à un certain moment.
Ma patience était récompensée; nous tombions sur le sentier… quelques centaines de mètres avant d’apercevoir le lac 🙂
Cette nuit, nous serions seul au monde dans une plaine au pied d’une montagne gigantesque.
…
Day 4 – L’IMPENSABLE
Départ Laguna Barrosocoha (@4600m)
Arrivé Paso San Antonio (@4600)
Distance 27km
Dénivelé Positif +1500m
Dénivelé Négatif -1600m
Ascensions
– Paso Trapecio @5110m
– Paso San Antonio @4990m
Cette journée pourrait être à la fois ma plus belle & pire journée de randonnée à vie. Si quelqu’un pouvait voir dans le futur et avait pu me raconter comment cette journée allait se passer, je l’aurais traité de fou.
Le soleil peinait à faire son chemin au travers de l’épaisse nappe de brouillard, si bien qu’il faisait un froid de canard.
C’est complètement à l’aveuglette que nous commencions l’ascension de la Paso Trapecio au travers d’une plaine marécageuse & diagonale (vers le ciel), puis un versant hyper incliné.
J’avais fait du repérage la vieille, et il y avait de rare totems, mais disons que la donne était différente dans le brouillard total.
Un peu avant d’atteindre le sommet, la végétation disparaissait complètement et le sentier devenait hyper clair. Entouré de neige, avec un très fort vent d’hiver et avec le soleil qui ne réusissait toujours pas à se débarrasser du brouillard, mes « corones » rétrécicaient à vue d’oeil.
Alors que tout était bouché sur le versant que nous montions, nous atteignions Paso Trapecio pour trouver une vallée dégagée et ensoleillée de l’autre coté.
Le décor était complètement différent de ce que nous avions vu sur le Circuit jusqu’à maintenant; une espèce de vallée lunaire parsemée de glaciers et de lacs azur.
De 5100m où nous étions au sommet de la Paso, il fallait désormais descendre jusqu’au fond de la vallée à Huynaypatay (@4500m).
Une fois atteint la vallée, nous marchions à peine 5 minutes sur le Circuito Classico avant de retourner sur le Circuito Alpino. Nous entreprenions alors notre 2ème ascension du jour; Paso San Antonio (@4900m).
Le sentier était désormais clair comme de l’eau de roche… mais montait avec une inclinaison casse gueulle à plus de 60 degrés.
Quelques heures plus tard, nous foulions Paso San Antonio. L’endroit était réputé pour offrir la plus belle vue de tout le Circuit; une vue globale de la Cordillera Huayhuash.
W O We
Après avoir admiré pendant de longues minutes ce qui pourrait bien être le plus beau panorama que j’ai pu voir de ma vie, il fallait se résigner à quitter le sommet de Paso San Antonio.
Aussi impressionnante était la vue, nous étions à plus de 4900m, le soleil se couchait à l’horizon et l’endroit était tout sauf idéal pour installer notre campement.
Nous entreprenions la descente dans une section d’éboulement à plus de 75 degrés d’inclinaison, avec le fond de la vallée à plus de 1000m sous nos pieds. Le moindre faux mouvement résulterait (au mieux) à une chute de plusieurs centaines de mètres.
« Il faudrait être complètement fou pour monter ce versant de la Paso San Antonio » que je lançais à Tanzi. Déjà que l’ascension sur l’autre versant avait été tout sauf une sinécure, l’ascension de ce versant relevait de la folie.
Après plus d’une heure et plusieurs centaines de mètres de descente, le sentier disparaissait. Devant nous se dressait un mur plongeant directement vers le fond de la vallée quelques centaines de mètres plus bas.
Sans corde, ni casque, ni piolet, il était impensable de descendre ce mur avec des sacs de 20kg sur le dos. Nous allions devoir rebrousser chemin!!!
Pour ceux qui ont lu attentivement les derniers paragraphes, rebrousser chemin signifiait remonter au sommet de Paso San Antonio… via un sentier extrêmement incliné dans une zone d’éboulement.
C’est généralement dans ce genre de situation que je me demande « pourquoi j’aime les montagnes et non les plages? ».
De retour au sommet, une dizaine de touristes (monté au sommet sans sac pour voir le coucher du soleil) nous applaudissaient à tout rompre. Ils n’en revenaient pas que nous ayons fait l’ascension de ce versant avec des sacs aussi gros.
Nul besoin de dire qu’après tout ce que nous avions déjà fait depuis le début de la journée, nous avions passé depuis un bon moment l’étape « Brulé Raide ». Tanzi s’effondrait au sol en pleur, tandis que je peinais à rester debout et à contenir mes émotions (il n’était pas question que je pleure devant un groupe d’idiots).
Il fallait maintenant redescendre de l’autre coté et trouver un site pour camper…
..
Jour 5 – ON TOUCHE LE FOND
Départ Paso San Antonio (@4600m)
Arrivé Susococha Camp (@4500m)
Distance 24km
Dénivelé Positif +1450m
Dénivelé Négatif -1550m
Ascension
– Paso Tapush @4800m
Une bonne nuit de sommet et nous étions remis de nos émotions fortes de la veille et prenions la route aux premières lueurs du soleil.
C’est avec mes bas d’hiver sur les mains (pour les dégeler) que nous entamions la descente.
Le Circuito Alpino étant trop technique à cet endroit, nous n’avions d’autre choix que de prendre le très long et très bas détour via le Circuito Classico. La journée d’aujourd’hui consistait à engranger le plus de km possible en descendant dans une espèce de vallée couloir aux paysages plus qu’ordinaires, pour remonter de l’autre coté et rallier un autre versant de la Cordillère Huayhuash.
Une fois atteint Huayllapa, le point le plus bas du Circuit à 3500m d’altitude, il fallait maintenant remonter jusqu’à Paso Tapush à plus de 4800m.
Nous passions le camp Hurtiac en vitesse (où tous les groupes s’arrêtent pour la nuit) pour aller directement à la Paso.
Le sommet de la Paso Tapush est un espèce d’immense plateau inhospitalier où il est difficile de savoir où se trouve le point le plus haut. Par 2 ou 3 fois nous pensions être arrivé au sommet… mais nous débouchions simplement sur une portion plus haute du plateau.
Le temps de descendre -300m de denivelé de l’autre coté que la temperature passait d’une journée froide d’hiver à une chaude journée d’été, et que les paysages devenaient du bonbon pour les yeux.
…
Jour 6 – THE LONG WAY HOME
Départ Susococha Camp (@4500m)
Arrivé Llamac (@3300m)
Distance 21km
Dénivelé Positif +800m
Dénivelé Négatif -2100m
Ascension
– Paso Yaucha @4750m
– Paso Llamac @4300m
Et un autre réveil dans une plaine gelée à l’intérieur d’une tente toute givrée.
Au menu ce matin, l’ascension de la Paso Yaucha @4750m, nécessitant seulement ++300m d’ascension (partez les rires en canne).
À partir de là, il ne restait qu’à descendre une couple de centaines de mètres, marcher sur le plat dans le fond d’une vallée, monter un dernier Col (Paso Llamac @4300m… à ne pas sous estimer quand vous êtes exténué) et descendre -1100m de dénivelé négatif.
Un dernier coup d’oeil à Huayhuash & ses Nevados chargés de neige, et nous basculions en direction de Llamac, la fin du Circuit.
Une douche bien chaude & une bière bien froide… c’est tout ce que je demandais (j’avais plus de chance d’avoir une douche bien froide et une bière chaude).
…
Huayhuash EN BREF
+ Randonnée difficile, mais un sentier bien balisé et très fréquenté,
+ Multiple itinéraires possibles,
+ Campement sur les sites désignés,
+ Source d’eau abondante tout au long du Circuit,
+ Beaucoup de groupes de randonneurs avec guide et porteurs (à organiser depuis Huaraz), peu de randonneurs en autonomie complète,
+ Même en autonomie complète, le Circuit coute une petite fortune. Comptez environ 90$us par personne (site de camping + passage dans chaque village).
…
P.S. Je dédis cette Épisode à ma copine Tanzi. Tu m’as suivit sans broncher sur une tonne de sentiers pas commode tout autour de l’Amérique du Sud.
Jamais au grand JAMAIS tu ne t’es plain (tu as bien faillis t’évanouir quelques fois… mais ne s’est jamais plain ;-).
Pour une fille qui n’avait pas vraiment d’expérience de randonnée et qui avait une peur bleue des effets de l’altitude, tu as t’es même permis de me botter le cul à quelques reprises lors d’ascension (bon… mon sac était plus lourd 🙂