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Articles de la catégorie ‘Nicaragua’

631 – La FIN d’une Grande Aventure

631 jours (21 mois) et 24 pays plus tard, je déclare ce voyage autour du monde T E R M I N É!

Sans l’ombre d’un doute, j’ai prisThe Long Way Home (le long chemin pour revenir à la maison).

J’ai vu les baobabs et lémurs du Madagascar!

J’ai franchit les Cirques & Pitons de La Réunion!

J’ai été pèlerin sur le Camino de Santiago à travers l’Espagne!

J’ai marché la Corse du nord au sud sur le GR20!

J’ai atteint le toit de l’Europe (Mont Blanc)!

J’ai visité le Triangle du Café en Colombie!

J’ai nagé avec des penguins aux Galapagos!

J’ai atteint l’endroit le plus éloigné du Centre de la Terre en Équateur (Chimborazo)!

J’ai vu Machu Picchu et contemplé les hauts sommets des Andes au Pérou!

J’ai marché dans le plus grand désert de sel sur Terre en Bolivie!

J’ai bu de bons vins chiliens et argentins directement à la source à Santiago de Chile et Mendoza!

J’ai arpenté la Patagonie du nord au sud, d’ouest en est!

J’ai campé à l’extrême sud des Amériques en Terre de Feu!

J’ai dégusté des Asados à Buenos Aires!

J’ai tenté de surfer en Uruguay!

J’ai assisté au Carnaval de Rio!

J’ai découvert que le Brésil était beaucoup plus que fiesta et playa!

J’ai mangé du bons fromages et des charcuteries en Guyane Française!

J’ai mangé de la nourriture indienne au Suriname!

J’ai passé une nuit entière dans un bus en panne sur une route de terre au beau milieu d’une jungle peuplée de jaguars… avec un groupe de brésilien qui ne voulait pas se la fermer… en Guyana!

J’ai dormi en compagnie de grosses tarentules au sommet de Roraima au Venezuela!

J’ai remonté l’Amazone (fleuve) sur un vieux bateau pendant 6 jours (à écouter Games of Throne) jusqu’à la Triple Frontière Brésil/Pérou/Colombie!

J’ai marché sur la Malecon au coucher du soleil à La Habana, Cuba!

J’ai vu le Canal de Panama!

J’ai vécu la Pura Vida et traversé des rivières en 4×4 au Costa Rica!

J’ai marché à quelques centimètres d’un cratère fumant et rempli de lave au Nicaragua!

J’ai visité ma 1ère Cité Maya au Honduras!

J’ai dégusté des Pupusas (mon met favoris en Amérique Latine) au El Salvador!

J’ai travaillé comme guide de montagne au Guatemala!

J’ai nagé dans les cenotes au Yucatan!

J’ai escaladé en solo le 3ème plus haut sommet (5600m+) en Amérique du Nord au Mexique!

J’ai commencé ce voyage en parlant à peine l’espagnol et en ignorant tout du portugais. Je rentre au Canada en parlant un espagnol d’enfant de 5 ans (c’est peut-être généreux), en sachant par coeur tous les (foutus) Hits Reggaeton, et en étant toujours aussi nul en portugais.

En comptant mon voyage en Asie, j’ai voyagé temps plein durant 3 des 5 dernières années. L’ensemble peut paraitre insensé, mais au final tout cela n’est que l’addition de (centaines de milliers de) pas.

Ne vous projetez pas (trop) dans le Futur! Vivez le Présent!! Chérissez le Passé!!! Plus que tout; suivez votre coeur!!!!

Épisode 133 – Nicaragua; Granada vs Leon… et des Volcans Surprenants

🎶 Vive le chauffeur d’autobus… d’autobus… d’autobus… 
Vive le chauffeur d’autobus… c’est un bon gars… 🎶

Le Nicaragua… où comment transformer un trajet de bus en une aventure… 
Retour en enfance au Nicaragua! Pas le genre de retour en enfance nostalgique… oh que non!!!
Voyager au Nicaragua à la manière des Nicas signifie voyager à bord de bus jaune!
Vous savez les bus scolaires pour les enfants du Primaire/Secondaire? Eh bien ils utilisent les mêmes bus pour leurs transports publics. Au passage, ils ont trafiqué les mufflers pour avoir un son d’enfer (c’est réussit!) et les ont rebaptisés « Chicken Bus (Transport de Poulet) ». Le nom n’a pas été choisi au hasard; on y est (au mieux) entassé comme des sardines…
Donc… les bus où on corde 3 enfants de large sur des sièges étroits, et où j’avais de la difficulté à entrer mes jambes entre les banc à 12ans… eh bien au Nicaragua ils tentent (et réussissent) à corder 3 adultes par banc… et mes jambes ne rentrent toujours pas entre les bancs à 32ans. 
À la minutes où le bus arrive, les gens se ruent (le mot n’est pas assez fort) à l’intérieur; tout le monde veut entrer en même temps et de partout (devant, derrière, les parents font passer les enfants par les fenêtres, etc.)… et pour cause. Ça va brasser! Avez-vous déjà vu un bus scolaire rouler à plus de 100km/h sur une route de campagne?!Et si vous faites la gaffe d’aller au milieu du bus, et que vous n’allez pas jusqu’au bout du trajet, bonne chance pour sortir!!!
Bref… fini le pleurnichage. J’imagine qu’un gars qui voyage depuis 500 jours aura de la difficulté à vous faire pleurer 😉

GRANADA VS LEON
Granada et Leon; les 2 plus vieilles villes du Nicaragua, et 2 des 10 plus vieilles villes sur le Nouveau Monde. 
Granada et Leon; 2 villes qui n’ont jamais pu se sentir! 2 éternelles rivales qui ont multipliées les coup bas au fil du temps pour prendre l’ascendant sur l’autre (allant même jusqu’à la Guerre Civile et mettre à feu et à sang l’autre ville). 
Granada et Leon; 2 villes qui n’ont tellement jamais pu s’entendre, que lors de la création du pays, toutes les 2 voulaient devenir la Capitale, mais voulait encore moins que l’autre soit l’heureuse élue… si bien que Managua, une ville obscure à mi-chemin, fut l’heureuse élue. 

GRANADA


Fondé en 1524 en l’honneur de Granada (Espagne), le dernier bastion Moors (musulman) qui venait de tomber lors de la reconquête, Granada (Nicaragua) est réputée comme la plus vieille et plus belle ville du Nicaragua. 
À l’époque coloniale, et aussi bizarre que cela puisse paraître en regardant la carte du Nicaragua, Granada était un important port… dans les Caraïbes. En effet, le Rio San Juan (qui longe la frontière avec le Costa Rica) relie la mer des Caraibes au Lago Nicaragua… et Granada se trouve sur les berges du Lago Nicaragua. 
Si les espagnols pouvaient accéder au Lago Nicaragua, les pirates anglais/hollandais/francais le pouvaient aussi, si bien que la ville fut souvent attaquée par les pirates. 
Granada Version 2017 est une ville pleine de couleurs, qui me faisait beaucoup penser à Tribidad (Cuba). 


À 2 pas de la ville se trouve le Volcan Masaya. Encore actif de nos jours, il est parfois possible de voir de la lave dans le cratère. Les experts disent que le volcan fut le théâtre d’une des plus grosses explosions que la Terre ait jamais connu il y a environ 10000 ans. 
Laguna de Apoyo

Aussi à proximité de Granada se trouve un autre volcan… un peu différent. 
Éteint depuis plus de 23000ans, le cratère de Apoyo s’est depuis transformé en un immense lac aux eaux plus bleu que bleu et atteignant une profondeur de plus de 200m. Je n’ai JAMAIS nagé dans un lac aux eaux aussi clair. Apoyo est réputé comme étant le lac aux eaux les plus pure de l’Amérique Central. 
C’est un espèce de Beach Resort… dans un volcan…



LEON
Fondé en 1524, Leon, de son nom complet (prenez une grande respiration) « Santiago de los Caballeros de Leon » se trouve à quelques km de l’océan pacifique. 
L’actuel Leon est en fait le 2ème Leon; le 1er site ayant été détruit par une éruption volcanique, pour être reconstruit à une cinquantaine de km du site original en 1610. 
Quoique moins « historique » que Granada, la ville comporte la plus grande Cathédrale d’Amérique Centrale et 3ème en Amérique Latine. 


La véritable attraction des environs est la Cordillera de Los Maribios; une chaine de volcans formant une ligne presque droite qui découpe la plaine en parallèle à l’océan à une cinquantaine de km de la cote. 
Vous ne battrez aucun record d’altitude en atteignant le sommet de ces volcans, mais des volcans surprenant chacun à leur facon. 
Le Volcan Momotombo (@1279m), sur le bord du Lago Managua, est le volcan qui transforma Leon Viejo (le 1er site) en un tas de cendre, est réputé comme la plus belle ascension au Nicaragua, tandis que le Volcan San Cristobal (@1745m) est réputés comme étant la plus difficile… mais tout 2 sont inaccessibles en ce moment en raison d’une activité volcanique trop importante. 
J’allais donc me rabattre sur 2 (surprenant) volcans de « consolation ». 

Volcan Cerro Negro (@725m)
Formé en 1850, Cerro Negro est le plus jeune volcan du Nicaragua. Au cours de ses 150 années d’existence, il a « grandi » de plus de 400m, mais est toujours exempt de toute végétation, étant un gros tas de roches/sable volcanique, ce qui contraste grandement avec son environnement verdoyant. 
Cerro Negro est le théâtre d’une activité hors de l’ordinaire; le « Volcano Boarding »… qui consiste à descendre les flancs du volcan en luge… oui oui en luge… (presque) comme sur la neige… sauf que ça fait mal si tu te plante.



Volcan Telica (@1061m)
Avez-vous déjà rêvé de vous tenir sur l’arête d’un volcan actif, à 2 pas (littéralement!!!) du cratère crachant une immense colonne de fumée en permanence? 


Vous voulez voir le Centre de la Terre… sans aller au Centre de la Terre? 
Le Volcan Telica est l’occasion rêvé pour cocher ces 2 éléments de votre « Liste de Choses à Faire »!
La majorité des randonneurs passent par une agence de plein air, mais il est tout à fait possible d’y aller en solo. 
Un chicken bus depuis Leon jusqu’au village de San Jacinto (trajet de 30min) et vous vous trouvez au début du sentier. 
Quelques heures à arpenter un sentier rocheux passant au travers de plantations, puis bifurquant dans une forêt, et vous vous retrouverez dans une plaine parsemée de roches volcaniques et avec la bouche fumante de Telica directement devant vous. 


Telica est comme une gigantesque marmite qu’on aurait laissée bouillir trop longtemps sur le four et dont le capot peut exploser à tout moment… 
Vous vous approchez, et vous approchez encore… et encore… jusqu’au point au vous êtes sur l’arête du cratère. Vous êtes tellement près du rebord qu’un pas de plus résulterait à une mort quasi certaine (et extrêmement pénible). À vos risques et périls. Aucune barriere, ni signe ne vous dira de faire attention ou de ne pas avancer trop près.


On raconte que le plus grand danger n’est pas une éruption, mais plutôt d’être sur l’arête du volcan lors de l’un (des très fréquents) tremblement de terre qui frappe l’Amérique Centrale (risque d’effondrement). 
Sur le rebord, une intense senteur de sulfure (ça sent les oeufs pourris) envahi vos narines, la fumée brule vos yeux quand le vent souffle dans votre direction, et vous entendez la lave dans le fond du cratère… comme si de l’eau bouillait. Bref, un endroit charmant!


Une fois le super coucher de soleil passé et la nuit tombée, c’est là que le véritable spectacle commence; vous pouvez apercevoir la lave rouge dans le fond du cratère. 


Et j’allais dormir à moins de 100m du cratère (il y a un site de camping) 😉

05.40 – Le soleil sur le point de se lever, j’admirais le panorama, déjeunais en vitesse, remballais mes trucs, redescendais la montagne, et partais sous d’autres cieux. 


Hasta la Vista Nicaragua!

Épisode 132 – Nicaragua; Pais de Lagos y Volcanes

« Adios », c’est la manière (hyper étrange) qu’on les Nicas de dire « Bonjour ». Étrange considérant qu’Adios veut dire… Adieu… 

Les Nicas?!?
4 bus et une frontière plus tard… lors d’une journée où j’avais la tête dans le cul… je quittais le Costa Rica sur un coup de tête… pour me retrouver au Nicaragua…
Goodbye les Ticas! Adios les Nicas! (surnom des nicaraguayens)
Chaos/bruit, pollution et (surtout) un cout de la vie beaucoup moindre… les différences entre le Costa Rica et le Nicaragua étaient majeures. 
J’avais quitté la « civilisation » pour me retrouver dans un pays (réputé) du tier monde. 

LE NICARAGUA POUR LES NULS
Le Nicaragua, 2ème pays le plus pauvre de l’hémisphère ouest (après Haiti), plus grand pays d’Amérique Centrale et le moins densément peuplé (seulement 6.4millions d’habitants), a longtemps été associé à un pays hyper dangereux, où il valait mieux ne pas foutre les pieds. 
Vous serez peut-être surpris d’apprendre que le Nicaragua est aujourd’hui considéré comme le pays le plus sécuritaire d’Amérique Centrale. 
Nicaragua vient des mots Nicarao (nom des indigènes… descendants des Aztèques du Mexique… qui habitaient le sud-ouest du pays à l’arrivé des Conquistadors) et Agua (« Eau » en espagnol). 
Devinez-quoi? Les Nicarao furent pratiquement rayé de la carte en quelques décennie…
Du début du 16ème siècle à 1821, le territoire du Nicaragua faisait parti de l’Empire Espagnol, exception faite de la cote des Caraïbes (est du pays) qui était sous contrôle anglais. 
En 1821, l’ensemble du pays se déclara Indépendant et rejoint le Mexique. Avec les autres pays de l’Amérique Centrale, le Nicaragua se sépara du Mexique quelques années plus tard pour former les Provinces Unis d’Amérique Centrale… pour se séparer à nouveau et former le pays que l’on connait aujourd’hui en 1838. 
Depuis ce temps, le pays fut frappé par une succession de guerres civiles et de dictateurs. Ajoutez à cela que les États-Unis envahirent plusieurs fois le pays afin d’y installer des dictateurs à l’écoute de leurs intérêts. 
Le tout culmina lors de la décennie 1980. Le gouvernement du Nicaragua se rapprochait de plus en plus de la Russie, ce que les États-Unis ne pouvaient supporter. Par l’entremise de la CIA, les américains se mirent à entrainer & armer des soldats nicaraguayens (surnommés les « Contras ») opposés aux régime pro-communisme. S’en suivit une décennie de guerre civile sanglante qui valut au Nicaragua sa réputation de pays dangereux. Encore aujourd’hui, le Nicaragua est bourré de mine anti-personnelle enfouies un peu partout et résultat de cette guerre. Il n’est donc pas avisé de quitter les sentiers battus. 
Le Nicaragua version 21ème siècle a tout pour plaire. Son slogan, « Pais de Lagos y Volcanes (Pays de Lacs et de Volcans) » est tout à fait justifié; le pays compte sur 2 des 10 plus grands lacs d’Amérique Latine, et plus de 40 volcans. Ce n’est pas compliqué; au Nicaragua, tout ce qui n’est pas plat est un volcan. 
Terre de volcans, mais aussi terre de tremblement de terre. Tellement que les tremblement de terre inférieur à 5 sur l’échelle de Richter sont considérés comme de vulgaires secousses. 
Le Nicaragua est aussi une grande contrée sauvage. La presque totalité de la « civilisation » du pays se concentre sur la cote pacifique, le reste du territoire étant pratiquement vide. 

Monnaie
Cordoba

Capitale Managua

Gallo Pinto Repas traditionnel au déjeuner, diner et souper… un mélange de riz (encore) et de fèves. 

ISLA DE OMETEPE


Après une nuit passé à Rivas, une ville de merde, j’embarquais sur une lancha, un petit & vieux bateau en bois. 
Au premier, second… et même troisième regard, le bateau donnait l’impression de pouvoir couler à tout moment. Le fait qu’il tanguait dangereusement sur babord n’aidait en rien à me rassurer. 
Je voguais sur le Lago Nicaragua en route vers Isla Ometepe. 


Le Lago Nicaragua, Lago Cocibolca de son nom pré-colombien, est le 2ème plus grand lac d’Amérique Latine (derrière le Lago Titikaka à la frontière Bolivie/Pérou), et le 10ème plus grand lac sur Terre. 
Il y a plusieurs millénaires, le lac était une baie de l’océan pacifique. La baie s’est peu à peu refermée sur elle-même suite à une multitude d’éruptions volcaniques qui ont marqués l’isthme central américain.  
Pour sa part, Isla Ometepe est la plus importante de la centaine d’iles sur le lac; une ile volcanique recouverte d’une jungle très dense et coiffée de 2 volcans; Concepcion (@1610m) & Maderas (@1340m). 
Surnommés « Omeyatecigua », qui veut dire « 2 Femmes » en language pré-colombien, Concepcion est un cone parfait, chauve (sans végétation) & actif, dont la dernière éruption remonte à 2007, tandis que Maderas est un peu (pas mal) détruit, recouvert par la jungle et dormant. Seule constante entre les 2; leur sommet sont en quasi permanence sous les nuages. 


First thing first en posant les pieds sur l’ile; louer un scooter. Les paysages rurales, avec presque toujours l’un des 2 volcans en vue, sans oublier les prix abordables (15$ par jour), font de Ometepe le meilleur endroit en Amérique Latine pour louer un scooter/moto. 
Tout dépendamment d’autour de quel volcan vous vous trouvez, vous roulerez sur de superbes routes en briques (oui oui brique) et croiserez plein de petits villages (autour de Concepcion), ou vous retrouverez sur des routes très accidentées passant par une contrée reculée digne du tier monde (Maderas).



MADERAS…. LA FOIS OÙ JE ME SUIS PERDU S O L I D E SUR UN VOLCAN

Départ
Mérida

Sommet Volcan Maderas (@1410m)

Arrivé El Porvenir / Santa Cruz

Distance 15km

Dénivelé Positif +1400m

Dénivelé Négatif -1400m


Ayant l’intention de gravir le sommet des 2 volcans, je décidais de m’attaquer à Maderas en premier: plus petit, mais avec un sentier réputé comme plus difficile, il m’offrait l’avantage de pouvoir y aller sans guide et avoir des points de vue sur Concepcion (le volcan le plus photogénique des 2).
Il existe 3 sentiers pour rejoindre le sommet de Maderas; depuis la Finca Magdalena (cout = 4$), depuis la Finca El Porvenir à Santa Cruz (cout = 2-3$) ou depuis Mérida (gratuit). 
Parti à 06.45 de Mérida, j’engrangeais les km sur le plat sur une route défoncée passant au travers de plantations de café et de champs de riz. 
Peu à peu, la route de campagne se rétrécissait au point de devenir un sentier de moins en moins facile à suivre. Après 3km de marche, le sentier disparaissait brusquement. Devant moi se trouvait une jungle très dense… 
Mon application Maps.Me, avec laquelle j’ai marché toute l’Amérique du Sud et qui m’a rarement failli, m’indiquait pourtant que le sentier se trouvait directement devant moi. 
Convaincu que j’allais retrouver le sentier si je continuais en ligne droite, je m’engageais dans la jungle. Il m’aurait fallu une machette tellement la végétation était dense. À plusieurs occasions, j’avais des lianes autour du cou, des bras et des jambes et je devais dépenser beaucoup d’énergie pendant plusieurs minutes pour avancer de quelques mètres. 
Après plus d’une heure à me débattre comme un con, je décidais de rebrousser chemin. Retourner sur mes pas s’avérait aussi difficile que d’avancer puisque la jungle s’était refermée sur moi. Au bout d’une autre heure, je finissais pas retrouver le sentier… avec des cicatrices P A R T O U T sur mes jambes, bras et mains. 
J’allais retourner à mon auberge quand je tombais sur un autre sentier qui ne se trouvait pas sur ma carte et que je n’avais pas aperçu auparavant. 
Un homme rationnel aurait rebroussé chemin. Après tout, mon aventure dans la jungle dense avait presque épuisé mes réserves d’eau et j’étais brulé… mais je ne suis pas un homme rationnel… je suis un homme impulsif…
J’allais tenter le coup une toute dernière fois et abandonner si le sentier menait nul part. 
Contre toute attente, ce sentier me menait jusqu’au sommet du volcan. 
12.30 – Après presque 6h de marche, j’atteignais le sommet… complètement bouché par les nuages. 


Comme si ma journée n’avait pas déjà été assez haute en couleur, je décidais de descendre par l’un des 2 autres sentiers. À mi-chemin j’étais mort de soif, au point ou je buvais l’eau qui se trouvait dans les feuilles tombées par terre. 
Je terminais ma journée de travail à marcher au beau milieu d’une plantation de café… avec une vue imprenable sur le Volcan Concepcion. 



CONCEPCION… LA FOIS OÙ J’AI MONTÉ I L L É G A L E M E N T UN VOLCAN SOUS LE NEZ DU GARDIEN DU PARC

Départ
Moyogalpa

Sommet Volcan Concepcion (@1610m)

Arrivé Moyogalpa

Distance 19km

Dénivelé Positif  +1500m

Dénivelé Négatif  -1500m
On raconte que Concepcion peut exploser à tout moment! 
Bon… c’est un peu sensationnalisme, mais le volcan est définitivement actif. Il y a donc toujours un risque à réaliser son ascension. 
Cette information me rentrait dans une oreille… pour sortir tout de suite de l’autre… 
04.55am – Je quittais mon auberge en direction du volcan. Seul hic; un guide était obligatoire pour monter ce volcan… et j’avais délibérément fait le choix d’y aller en solo. Je ne savais pas encore comme je me débrouillerais, mais j’avais encore quelques km de marche pour trouver une excuse avant d’atteindre le pavillon d’accueil de la montagne. 
05.35 – Une fois au poste de contrôle, la dame me demandait immédiatement « où est ton guide? ». 
Moi – « Je n’en ai pas! »
Dame – « Désolé tu ne peux pas accéder à la montagne!!! »
Moi – « Y-a-t’il un groupe qui a commencé il n’y a pas si longtemps »
Dame – « Oui… mais… »
Moi – En entendant le « oui », je me mettais à marcher en direction du sentier.
Dame – « … mais il est interdit de marcher sans guide dans le parc. Tu peux attendre le prochain groupe. »
Moi – Je ne répondais pas à sa dernière remarque et marchais en direction du sentier
Dame – « Es Prohibido!!! (c’est interdit!!!) »
Moi – Je lui faisais un signe de au revoir avec la main…
Dame – « Je vais appeler la police! »
Moi – Je me tournais vers elle et lui disais « fais-le »…
Ça lui clouait définitivement le bec…
J’étais parti pour de bon… 
Au final de quelques km à marcher sur un sentier hyper facile, je me trouvais à la base du volcan. Il restait alors 4km et +1300m jusqu’au sommet. 
Je dépassais 2 groupes lors de la montée. Le 1er groupe était un couple qui dormait dans mon dortoir à l’auberge. Ils avaient quitté l’auberge en minivan pour rejoindre le début du sentier au moment où je me levais (j’ai marché jusqu’au début du sentier). Vous auriez du voir leur visage quand ils m’ont vu. 
Le guide du 2ème groupe n’entendait pas à rire lorsqu’il m’a aperçu sans guide( il était en beau c@liss après moi…
Je lui disais que j’étais un guide de montagne au Canada… Il me demandait alors mes cartes… Je lui disais que je l’avais laissé à la femme à l’accueil en guise de garanti… Ça lui fermait le clapet… 


Arrivé à mi-hauteur, la forêt disparaissait pour laisser toute la place à un versant fait de roches volcaniques. Le sentier devenait de plus en plus casse gueulle et incliné à mesure que j’approchais du sommet. 
08.10 – Le Sommet… Surprise… Tout était bouché par les nuages…


Lors de la descente, le panorama s’ouvrait decant moi… 


Je bouclais la boucle en revenant à mon auberge en 5h30… sous le regards ébahi du propriétaire (les gens normaux font l’ascension en 8-10 heures depuis le départ du sentier). 
À ma grande surprise, l’ascension du Volcan Concepcion fut l’une de mes randonnées les plus facile en Amérique Latine; aucune (nouvelle) égratignure & frais comme une rose, j’aurais été prêt à la refaire…

Après 5 jours passés sur Ometepe, j’avais pas mal fait le tour du propriétaire. Il était temps de sauter dans une lancha pour rejoindre le continent et me retrouver sous d’autres cieux. 




P.S. – « Nica Time » – Être en retard est un standard au Nicaragua. Commencer (au moins) 20min après l’heure prévu est la norme.