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Épisode 14 – En direct du sommet du monde
L’expression « sommet du monde » est souvent employée pour désigner le Népal.
Depuis le temps que je rêve d’y poser les pieds, je peux enfin savourer le moment. En fait, j’en rêve depuis la première fois que j’ai vu le film « 7 ans au Tibet », mettant en vedette Brad Pitt. Je ne suis pas au Tibet présentement, mais c’est tout comme pour l’enfant en moi… et ce n’est pas dit que je n’irais pas au Tibet aussi (à suivre).
Commençons par le commencement…
À la fin de mon dernier épisode, j’étais assis dans un McDo à Colombo avec encore 4 heures à attendre avant d’avoir le verdict si j’avais ou non un nouveau visa indien.
J’ai donc passé ces 4 belles heures à savourer mon smoothi jusqu’à la dernière goutte. J’ai ensuite entrepris de mâcher ma paille… Bon, c’est pas que cela m’ennuis de vous compter mes histoires de machage de paille, mais si vous le voulez bien, passons outre (pour ceux qui voudrais savoir la couleur de la paille, vous n’avez qu’à m’écrire en privé).
Je me suis donc dirigé vers le centre des visas indiens pour 4 heures, l’heure à laquelle ont m’avait dit qu’ils commençaient à donner les documents. Arrivé là-bas, j’ai appris que ce n’était pas à 4h, mais bien à 5h30. J’ai donc attendu comme un con dans une salle d’attente qui ferait probablement rougir de honte tout peintre, qu’il soit amateur ou professionnel.
Tic-Tac – 4:35
Tic-Tac – 4:42
Tiiiiiic-Tac – 4:58 et 32 secondes
Tac-Tic – 4:32 (j’avais par moment l’impression que le temps reculait)
Tic-Tac – 5:14
Tic-Tac – 5:27… 5:28… 5:29… 5:29 et 45 secondes… 5:30 – rien ne se passe
5:42 – finalement j’entend « mister Nicolas ». Je sors de l’état végétatif dans lequel j’étais tombé 1 heure plus tôt en bondissant de mon siège. La fille me tend alors une enveloppe cachetée contenant mon passeport.
C’est maintenant le moment fatidique, est-ce qu’il y a un visa dans mon passeport ou non?!? La première page est vierge, la seconde aussi et puis BANG; nouveau visa indien valide jusqu’à la fin novembre.
La joie que j’ai ressenti à ce moment est l’un des meilleurs feeling que j’ai pu avoir dans ma vie. Ce petit bout de papier avec ma photo dessus mettait fin à 3 semaines d’angoisse. J’avais donc un passeport, un visa indien et mes blessures étaient guéris. Que demander de plus sinon de retourner à Negombo (où je résidais), à 6 heure du soir en plein heure de pointe dans un bus complètement bondé et sans lumière. Si ça ce n’est pas le paradis, eh bien éclairez-moi quelqu’un.
Le lendemain après-midi, je me présentais donc à l’aéroport de Colombo.
Cet aéroport est un spécimen rare en son genre. Je me risquerais même à dire unique et cela vaut la peine de s’y attarder un peu. Tout d’abord, à la minute où vous entrez à l’intérieur du bâtiment, un étrange sentiment de « mais où je dois aller dont » vous habite du début à la fin. La raison est bien simple; bien qu’intuitif et logique, chaque étape que vous devez franchir est très peu ou pas du tout indiquée.
C’est aussi très bizarre dans la mesure ou les étapes habituelles ne sont pas toutes là, ou pas nécessairement dans l’ordre habituel.
En entrant dans l’aéroport, j’ai subit une fouille très légère de moi et mes sacs. Une fouille du genre on tapoche un peu et on ouvre 1 zipper puis on pose 2-3 questions du genre;
Agent – Ça va?
Moi – Oui
Agent -De quel pays tu viens?
Moi – Canada
Agent – Rien de spécial à signaler?
Moi – Non… et si j’avais quelque chose à signaler, je te le dirais pas anyway, c’est ta job de le trouver (le dernier bout en français).
Agent – Quoi?!?
Moi – Non rien
Agent – Bon ben merci d’être venu au Sri Lanka!
Moi – De rien…
Ensuite, tu dois encore passer par une fouille à peine plus sérieuse avant d’aller à l’enregistrement.
Puis, sorti de nul part, tu dois te diriger vers un comptoir identique au comptoir de douane que l’on retrouve… en entrant dans un pays (pas en sortant chose bine). À partir de là, tu es dans le terminal.
Phénomène assez particulier, le gros du terminal est un loooong corridor linéaire avec plein de salles d’embarquement fermés. C’est un peu stupide puisqu’à la minute où les gens entrent dans la salle d’attente de leur porte, ils ne peuvent plus sortir pour aller au toilette, etc. Résultat, la plupart des gens restent dans le corridor, comprenant peu de sièges, jusqu’à la dernière minute.
J’ai aussi eu le plaisir de découvrir que tout ce qui se vend à l’intérieur de l’aéroport est en dollar américain et au prix américain. J’aurais donc dû débourser l’équivalent d’une demi journée de voyage pour un sprite et un frite (le moins cher). Le plus drôle dans tout cela c’est que j’étais constamment à demander combien ça coute en roupie puisque mon cerveau ne réussit plus à analyser les prix en dollar américain (je me fais tu fourrer ou pas?!?).
Quand viens le temps de pénétrer la salle d’embarquement correspondant à ta porte, tu dois passer par quoi? Une autre fouille. Tu attends ensuite dans cette salle pendant 30-45 minutes pour qu’enfin ils procèdent à l’embarquement.
« Flight AI 274 is now boarding (l’embarquement du le vol AI 274 est maintenant commencé) ». Ohhh yesss, je quitte enfin cette île. Moi qui commençais à croire que ça n’arriverais jamais. Mon voyage au Sri Lanka est comme une relation dont la flamme s’était éteinte depuis un bon moment, mais dont on a attendu trop longtemps pour tirer la plug. Comprenez-moi bien, j’ai ADORÉ ce pays, mais pour des raisons n’ayant aucun rapport avec lui, j’ai fini par le détester et vouloir foutre mon camp au plus cr&ss.
Pour finir le tout en beauté, dans le long couloir menant à l’avion, une autre fouille nous attendait.
Cela faisait donc 4 fouilles que je subissais depuis mon entrée dans l’aéroport. Du nombre, aucune n’était vraiment sérieuse. Tellement qu’avoir été un peu fantaste, je me serais essayé pour entrer avec mon couteau dans l’avion je suis pas mal sur que ca aurait marché (sans joke). Ils ont passé au rayon x mes bagages, mais j’ai pu passer dans la porte bip bip avec mon cellulaire et ils n’ont fait qu’un tapochage pour dire qu’ils avaient fait leur job et qu’ils m ‘avaient fouillé… sans regarder ce que j’avais dans les mains. Mon cellulaire aurait très bien pu être mon couteau.
Je ne suis pas sur, mais j’ai la forte impression qu’ils n’ont pas lu le manuel d’instruction concernant « à quoi sert une machine à rayon X pour les bagages »; tu mets les bagages dans la machine, tu regardes sur ton petit écran si tu vois pas quelque chose de dangereux (tu me demandes d’ouvrir mon sac le cas échéant ou tu me laisses passer).
Tout cela pour dire que j’aimerais beaucoup parler au grand champion qui a pensé à faire cet aéroport; regarde chose, tu me fouilles 1 fois de long en large, de haut en bas et de l’extérieur à l’intérieur si il le faut, mais ensuite, tu me fous la paix.
Rendons cependant à César ce qui lui revient, c’est un aéroport très zen, dans la mesure où je me sentais hyper relax tout le long. C’est pas compliqué, j’avais l’impression qu’ils mettaient du chloroforme dans l’air puisque personne ne parlait fort ou ne s’énervait, tout le monde était calme et somnolent. Plus sérieusement, je crois que le bon mélange d’éclairage naturel et artificiel et le choix des matériaux et couleurs font toute la différence. Donc, très bonne note au niveau de l’ambiance, mais tout le contraire en ce qui concerne la sécurité.
Une fois entré dans l’avion et assis à mon siège, il y avait quelque chose qui clochait. Tout était tranquille, trop tranquille… beaucoup trop tranquille pour un avion remplis à moitié d’indiens. Mon mauvais feeling s’est confirmé 5 minutes avant le décolage; c’est devenu un capharnaüm total, une vraie classe de primaire/secondaire quand tu apprends que tu vas avoir une remplaçante. Bref, les indiens comme je les connaissais.
Je retournais donc en Inde l’instant de 2 transits en direction du Népal; Chennai et Delhi (frisson dans le dos… c’est probablement les 2 endroits que j’ai le plus détestés depuis le début de mon voyage).
Au final, dans un pays où l’éléphant est roi (l’emblème du pays) et ou on est sensé en croiser partout, j’en aurait croisé 2… C’est à dire moins que mon premier jour au centre-ville de Delhi. Bon, il faut dire que je n’ai fait aucun effort en ce sens (j’ai évité les parcs nationaux), mais je n’avais fait aucun effort non plus en Inde et j’en ai vu à la pocheté.
Vol sans histoire de Colombo à Chennai
À mon arrivé à Chennai, j’ai enfin compris une chose; j’ai la pouasse et elle est contagieuse.
À Colombo, j’avais reçu mes 3 billets d’avion (mes 3 vols, donc 2 transit, pour aller à Katmandou, avec la même compagnie aérienne… Air India pour ne pas la nommer) et on m’avait dit que je n’aurais pas à récupérer mon bagage qui va en soute à chaque endroit, qu’il allait aller directement à ma destination finale.
Pour vous cher lecteur qui avez déjà fait un transit, vous vous direz surement dans votre fort intérieur; « voyons Nik, c’est normal… arrête de nous prendre pour des caves ». Effectivement, on a pas à sortir, passer par les douanes, aller chercher son bagage, sortir de l’aéroport, réentrer dans l’aéroport, aller au kiosque d’enregistrement, passer par les douanes et finalement se retrouver dans le terminal à chaque fois. C’est entièrement logique, et c’est ce que tout le monde a toujours fait lors d’un transit depuis le début de l’aviation commerciale.
Bon, j ‘ai dit depuis le « début de l’aviation », mais probablement que c’était pas comme ça au début et que le premier qui a eu à sortir de l’aéroport lors d’un transit s’est dit; « ta peu là, et si… (éclair de génie) ». C’est ainsi que le petit corridor de « transit », juste avant de passer aux douanes et sortir dehors, a été créé entre la section Arrivé et Départ de l’aéroport.
Pourquoi je vous dit tout cela. Eh ben, croyez le ou non, à notre descente de l’avion (il faut savoir qu’à l’arrivé à Chennai, on descend de l’avion sur la piste et un bus vient nous collecter) un petit bonhomme (gros… en fait je crois qu’il n’avait pas l’habitude de se lever de derrière son bureau. Il devait sortir juste en situation d’extrême nécessité…) avec un veston « Air Indian » nous attendait pour nous dire que tous ceux qui avaient un transit devaient faire comme le premier colon (dans le sens de découvreur) de l’aviation puisque pendant l’heure et demi que j’ai passé dans les air entre Colombo et Chennai (mon 1er vol), le système électronique de Air India a planté. Résultat, tous ceux pour qui Chennai était un simple transit on du aller chercher leur bagage, sortir de l’aéroport, passer à nouveau au comptoir d’enregistrement, se taper les douanes et finalement atteindre le terminal (le couloir transit aurait pris maximum 30 secondes).
Le hic, c’est que mon vol pour Delhi partait un peu moins de 2.5 heures après mon arrivé a Chennai et que l’aéroport était bondée. Pas besoin de vous dire que j’avais la patate qui pompait. Heureusement, tout s’est bien passé et j’ai pu prendre mon vol sans problème. C’est cependant des sueurs froides que je me serais bien passé… En plus de l’espace perdu que prend les 2 étampes (entré Inde, départ Inde) dans mon passeport.
Ce que je vais dire là est sérieux. Des fois je me dis que peut-être, je dis bien peut-être, quelqu’un en haut en sait plus que moi à propos de mon avenir (peut-être qu’une chose vraiment, mais vraiment mauvaise s’en vient) et qu’il tente par tous les moyens de m’avertir et de me dissuader de continuer mon voyage pour que je rentre à la maison.
Eille chose, oui je m’adresse à toi en haut, un texto ce serait beaucoup plus simple. Tu sais, si je recevais un texto qui me disait de stopper tout de suite mon voyage parce qu’un grand danger me guette, mais qu’il ne pouvait en dire plus sans risquer de chambouler l’espace temps (bon, j’ai peut-être trop écouté Retour vers le Futur)… Oui, si je recevais ce genre de texto sur mon cellulaire qui est toujours en mode avion et qui n’a plus aucun distributeur (je suis donc dans l’impossibilité de faire/recevoir un appel/texto)… peut-être, je dis bien peut-être, je prendrais l’avertissement au sérieux. Le gars en haut doit s’arracher les cheveux (je présume qu’il en a toujours) à essayer de trouver un moyen de m’arrêter. Après tout, trouvez moi quelqu’un qui a eu un accident de scooter, subit un vol de portefeuille/passeport, vu son visa indien (qu’il avait besoin) non renouvelé et subit un shut down de l’électronique d’une compagnie aérienne dans un voyage de 2.5 mois. Trouvez moi un voyageur qui a subit tout cela et qui n’a pas craqué et pris le premier vol pour rentrer chez lui la queue entre les 2 jambes (justement, en terme de chose bizarre, cet expression m’a toujours fait rire, mais bon, n’élaborons pas trop il y a peut-être des mineurs à l’écoute).
Bon… le délire s’arrête là… pour l’instant (comment écrire plus de 1000mots sur du vent).
Vol de Chennai à Delhi
Encore et toujours, au moment où le pilote met les gaz et que l’avion prend de la vitesse pour finalement quitter le sol… Ce moment là, ces 15-30 secondes, je les vivrais encore et encore et encore. Il n’y a pas grand chose sur cette Terre qui m’accroche un sourire fendu jusqu’au oreille aussi facilement et à tout coup. Cependant, c’est juste pour les décollages, on repassera pour les atterrissages (j’ai peut-être été un terroriste dans une autre vie?!?).
Lors de ce vol, j’ai eu toute une frousse. Au moment de m’assoir dans l’avion, je n’avais plus mon petit portefeuille contenant ma carte de débit, un peu de monnaie et qui se trouve TOUJOURS dans la poche qui zip (le zipper était ouvert) de ma paire de short que je porte 90% du temps. J’étais complètement en panique. Tellement que l’hôtesse de l’air a senti le besoin de venir me rassurer à propos du vol… que tout irait bien.
Yo mistress… j’en ai rien à cirer qu’on se crash dans 30 minutes, j’ai perdu mon portefeuille… Encore. Un peu après le décollage, alors que j’avais fait mon deuil, j’ai décidé d’ouvrir mon sac qui se trouvait dans le compartiment au-dessus de moi. Je ne mets jamais mon portefeuille là et je n’ai aucun souvenir de l’avoir mis là, mais bon… Quel ne fut pas mon soulagement de le trouver qui me souriait comme en voulant me dire; « ça t’apprendra de me mettre dans ce sac puant ».
C’est donc un retour où tout a commencé: Delhi (mon pire cauchemar).
Disons simplement que le terminal de l’aéroport n’a rien à voir avec la ville. Je pourrais vivre dans ce terminal sans problème. Il est Gi Gan Tesque et à la fine pointe de la technologie. Il y a même un hôtel dans le terminal. Le terminal est tellement grand que je ne suis assurément pas le seul canadien dans la cabane et je ne parirais pas grand chose sur le fait que je sois le seul québécois.
Avec 7 heures à tuer avant mon 3ème et dernier vol pour Katmandou, j’ai tout d’abord fait du lèche-vitrine pour enfin trouver LE livre que je voulais lire (cela fait plus de 1 mois que je veux m’acheter un livre de poche. Le premier élu sera « 20 000 lieux sous les mers » de Jules Verne. Il vaut mieux lire ce classique tard que jamais.
J’ai ensuite eu l’idée d’aller me coucher… par terre… à ma porte d’embarquement, pour découvrir avec la plus grande joie qu’il y avait un embarquement 1 heure plus tard. Je me suis donc réveillé dans un capharnaüm et entouré de personnes qui me regardaient comme si j’étais un extraterrestre. J’ai donc commencé la recherche d’une porte inoccupée pour un très long moment afin d’y élire domicile, ce que je fit. Vous auriez du voir l’amanchure… pas trop chic, d’un confort discutable, mais très sécuritaire pour mon sac allant en cabine.
« Flight 214 with Air India to Kathmandu is now bording (nous procédons maintenant à l’embarquement du vol 214 en direction de Katmandou) ». Ohhh yesss, cette phrase a résonné comme une douce mélodie à mes oreilles. Bon… ça m’a réveillé en sursaut à 6h30 du matin, mais c’est quand même mieux que de me faire réveiller par des chiens ou un minaret.
Nepal here I come
Du moment où je suis sorti de l’aéroport, j’ai ADORÉ Katmandou. Bien sur, il y avait les éternels chauffeurs de taxi qui voulaient me convaincre d’aller à leur guesthouse, mais ils n’étaient aucunement insistants comme en Inde. Ils le faisaient d’une manière amicale et j’avais l’impression qu’ils voulaient sincèrement nous aider avant tout. Pour tout vous dire, j’ai tellement aimé le chauffeur que j’ai demandé son numéro de téléphone au cas où j’aurais besoin d’un taxi.
C’est aussi à ce moment que j’ai rencontré Yekaterina (russe immigrée aux États-Unis). Nous avons décidé de partager un taxi jusqu’à un hôtel, où j’avais déjà pris contact, en plein coeur du quartier touristique de la ville; le Thamel District.
À ce sujet, si vous avez à prendre un taxi de l’aéroport, ne prenez pas un taxi au comptoir prépayé. Normalement c’est moins cher que d’aller discuter avec les chauffeurs, mais ici, vous allez avoir un meilleur prix en parlant directement au chauffeurs.
Bon, là je suis en train de vous dire que c’est super à Katmandou et que vous aller A D O R E R à votre arrivé ici, mais pour ceux qui viendraient ici directement depuis l’occident, sans avoir déjà été en Asie, ce sera assurément un choc. C’est en fait à partir de maintenant, et pour le reste de mon voyage, que mon expérience de 1 mois et demi en Inde va payer; après avoir vu et vécu le « pire », tout semble maintenant facile.
Concernant le quartier Thamel, eh bien si vous venez à Katmandou un jour, c’est le quartier où rester. Il y a beaucoup de guesthouses (pour tous les budgets) et c’est remplit à craquer de boutiques de plein air. Pour vous imaginer le tout, prenez un magasin M.E.C. (Mountain Equipment Coop) et transformez le en une très longue rue, voir un quartier, et vous aurez une image de ce à quoi ressemble le Thamel District
Autant depuis le début du voyage, les choses que j’ai achetés autres que de la nourriture et les magasins où je suis entrés outres les restaurants se comptaient sur les doigts d’une main, je me suis littéralement transformé en une jeune fille entrant dans un centre d’achat avec la carte de crédit de son père. Je voulais entrer dans toutes les boutiques et il fallait que je me batte avec moi même pour en sortir sans rien acheter.
C’est pas compliqué, Katmandou est le paradis pour moi. Les rues sont « tranquilles » et beaucoup de népalais savent ce qu’est le sarcasme et l’utilise à bon essient (contrairement à leurs voisins indiens ou chaque mot que tu prononces est prit au pied de la lettre). En plus, le gérant de notre hôtel est assurément mon « locaux » (le terme n’est aucunement diminutif, c’est simplement pour parler des habitants des pays où je vais) préféré depuis le début du voyage. Il a vécu 3 ans en France, parle très bien français et anglais, est plus que serviable et comprend/manie très bien le sarcasme. C’est donc très intéressant de parler avec lui.
En marchant du Thamel District au Durban Square (un carrefour historique de la ville), je me serait cru quelques siècles en arrière. La plupart des bâtiments sont d’époque (c’est facile à remarquer, ils sont tout croches et les portes et fenêtres sont hyper petites… même pour un népalais d’aujourd’hui).
En fait, l’illusion aurait été parfaite n’eut été des nombreux scooters et des gens parlant au cellulaire. Mais bon, si Ben Hur a droit de porter une montre lors d’une course de chevaux dans la Rome Antique, j’ai aussi droit à mes anachronismes.
Sinon, vous voulez savoir comment entrer dans un site touristique, en occurence le Durbar Square (section de la ville où les touristes doivent généralement payer pour entrer) de Katmandou, sans payer? D’une part, vous vous approchez de la billetterie, vous restez là assez longtemps pour que le garde croit que vous avez acheté un billet et ensuite vous vous promenez sur le site as usual.
Fait intéressant à savoir, il y a un Durbar Square dans presque chaque ville au Népal et à chaque fois, c’est pas mal à ne pas manquer. Outre le palais, qui jure un peu vu sa modernité, il est facile de voir que les autres bâtiments et temples du square ont beaucoup de vécus.
Concernant Katmandou, le meilleur conseil que je puisse vous donner est de vous perdre dans les rues. J’ai passé ma 1ère journée à marcher, marcher et marcher et le feeling est tout simplement indescriptible. Je ne sais pas qu’est-ce qui rend le tout spécial, peut-être parce que tu n’es pas constamment sous pression d’acheter quelque chose, surement parce que la plupart des bâtiments son très vieux (comme dans très très très vieux) et définitivement parce que j’ai l’impression que les gens vivent de la même manière qu’il y a des siècles.
Pour ce faire, vous avez une seule chose à ne pas oublier; votre sens de l’orientation.
Bref, déjà que je suis épaté par Katmandou, je n’ose pas imaginer le reste du pays puisque je n’avais aucune attente envers cette ville.
Fait assez cocasse (mes dents ne la trouve pas drôle, mais ces pas eux qui décident), j’ai acheté un sac de fromage séché (plein de petites bouchées) en me disant que ça ferait un bon snack en marchant. Je trouvait le tout un peu cher, mais j’avais faim. Écoutez moi bien… dans la vie il y a du fromage séché et du fromage SÉCHÉ. Cela fait maintenant 3 heures que j’ai ma première bouché dans la bouche et je ne sais toujours pas qui de mes dents ou le fromage va rompre en premier. À suivre…
En revenant de souper lors de mon 2ème soir à Katmandou, je suis sorti de ma chambre avec mon ordi (qui fonctionne par miracle) dans le but d’aller un peu sur internet dans le lobby. En sortant de ma chambre, j’ai entendu une voix familière en provenance de la terrasse à proximité de ma chambre. À mon grand étonnement, c’était Roark qui venait d’arriver à l’instant et qui avait déja fait copain/copain avec les filles de l’hostel. Quelle joie ce fut de voir un visage familier.
Bon, on a voyagé ensemble durant 6 jours il y a un mois, mais j’ai l’impression de le connaitre depuis toujours. C’est la personne qui se rapproche le plus d’un vieil ami que je peux rencontrer présentement.
L’équipe était donc au complet avec en plus l’ajout d’un membre; Yekaterina (la russe de l’aéroport).
J’ai donc passé le jour suivant au complet à aider mes 2 futurs compagnons de randonné à acheter leurs équipements. Pour ma part, j’avais déjà tout prévu (tuque, gant, manteau de pluie, pantalon chaud, chandail chaud et botte) avant de partir en voyage et il ne me restait que quelques petites affaires à me procurer.
La randonné que nous allons faire se nomme « le circuit de l ‘Annapurna » et si nous avons encore des forces à la fin, nous allons aussi faire le « sanctuaire de l’Annapurna ». Puisqu’il est hors de question que nous prenions un guide ou même des porteurs, j’ai acheté un très bon guide (livre) qui décrit ce à quoi la randonné devrait ressembler au jour le jour.
Qu’est-ce que l’Annapurna? Eh bien c’est une chaine de montagne au même titre que les Laurentides ou les Appalaches, mais bon… comment dire… au Népal ce sont de vraies montagnes. Le circuit de l’annapurna fait un grand cercle autour de la chaine de montagne. En ce qui concerne le sanctuaire, eh bien il pénètre directement au coeur de la chaine de montagne, d’où son nom sanctuaire (entouré de montagne).
Le trek dans l’Annapurna est reconnu comme étant l’un des plus beau au monde. L’une des choses les plus intéressantes à propos de cet endroit comparativement à la région de l’Everest est la diversité de paysages offert tout au long du parcours; on passera donc de la forêt tropicale près de Besisahar, à la moraine près de Manang, à la neige éternelle en passant par la Thorung Pass, à des paysages lunaires dans les vallées du Mustang et de Muktinath.
Afin de voir où nous en étions en ce qui concerne notre équipement et nos jambes, nous avons décidé de faire un pré-trek. Nous sommes donc allé à Bhaktapur, ville à 20km de Katmandou. De là, nous avons marché 24km pour nous rendre jusqu’à Nagarkot.
En chemin, nous avons fait un stop dans un charmant petit village du nom de Changu Narayan. Ce fut en fait le highlight de notre journée. Ce microscopique village n’est en fait qu’une seule rue qui serpente sur le haut d’une petite montagne avec plein de vieilles maisons de part et d’autre et l’un des plus vieux temple de la vallée de Katmandou à la fin. À ce sujet, il faut savoir qu’il y a une différence à faire entre la ville de Katmandou (capitale et plus grande ville du pays) et la vallée de Katmandou, qui est en fait une grande vallée comprenant plusieurs villes (Katmandou, Bhaktapyr, Patan, etc.) et villages.
Sinon, le village de Nagarkot est très charmant aussi. Il se trouve sur le dessus d’une montagne et fait face à 2 vallées, l’une plein Est et l’autre plein Ouest. Cet endroit est renommé pour ses lever et coucher de soleil. Malheureusement pour nous, à ce temps-ci de l’année, il y a beaucoup de brouillard alors nous n’avons pas pu voir ni l’un ni l’autre. Si vous y allez, organisez-vous pour demeurer dans un hôtel bien en haut de la montagne et ayant une vue sur les 2 vallées.
Fait très inusité; j’ai découvert après cette journée de trek que… mes bas… sentaient… une odeur identique… aux crottes de fromages héhé. Résultat, alors que certains puent des pieds comme jamais (Xavier Martinez est by far le pire que je jamais pu sentir), moi je sens mes bas, je me ferme les yeux et cela me rappelle ma vie d’avant mon voyage… Ok, vous pouvez dire que je suis un tout croche, moi je mets cela sur le dos des symptômes dû à l’altitude… euh
Après cette journée de marche, mes compagnons de voyage m’ont officiellement affublé du surnom de « Father (père) » puisque apparemment je suis le team leader de l’équipe même si je suis by far le cadet de l’équipe (j’ai passé 5 ans de moins sur cette Terre que le 2ème plus jeune de l’équipe). Ils ont ensuite modifié mon nickname pour « Godfather » puisque je siffle constamment la chanson thème des films Godfather (Le Parrain). Quand je parle beaucoup, Roark s’amuse aussi à me surnommer « the caveman (l’homme des caverne) » parce qu’il se moque de mon anglais.
Le lendemain matin, pendant que mes 2 compagnons faisaient la grâce matinée, je me suis levé à l’aurore pour savourer mon désormais habituel masala tea (thé hyper sucré auquel j’ajoute au moins 2-3 cuillères de sucre) sur la terrasse située sur le toit. Il y avait un peu beaucoup de brouillard, mais la vue était quand même magnifique. J’ai ensuite pris la direction du sommet de la montagne (View Tower) pour voir le soit disant 360 degrés de la régions… une belle marche de 10km.
Le long du parcours jusqu’à View Tower, la vue était magnifique sur les 2 vallées. Une fois rendu en haut, le panorama était cependant très décevant. Sensé avoir un beau 360 degrés, j’ai plutôt eu une vue très obstruée avec une tour de communication en plein milieu.
Au moment où j’allais reprendre mon chemin pour Nagarkot, les locaux m’ont dit de monter en haut de la tour. Je les ai regardés avec un air un peu dubitatif puisqu’il n’y avait pas d’échelle pour les 5 premiers mètres de la tour. Ils m’ont alors regardé avec un air du genre « ouain pis… ». Mon égo n’en demandait pas plus pour se lancer dans l’escalade de la tour. Une fois en haut, la vue était un peu mieux, mais pas tant.
Avant de redescendre en ville, j’en ai profité pour manger un peu de bouffe locale. Alors que j’engouffrais la nourriture à la vitesse grand V, le patron du « restaurant » est venu me taper sur l’épaule et d’un air très sérieux il m’a dit « you know this food is very spicy… take your time your stomach will have a hard time (tu sais que cette nourriture est très épice… tu devrais prendre ton temps sinon ton estomac va passer un mauvais moment) ». Je l’ai regardé en lui disant « it’s fine trust me (ne vous inquiétez pas pour moi) » et j’ai continué à manger à la même vitesse. À voir son visage, je crois qu’il n’était pas habitué à voir des touristes ingérer sa nourriture à une aussi grande vitesse. Je profite de cet instant pour remercier encore une fois mon estomac à toute épreuve. Toutes ces années à manger des cochonneries auront finalement servit à quelques choses.
Quand tu fais ce genre de marche, tu passes dans les chemins qu’empruntent les gens pour se rendre de leur domicile à la ville et tu croises beaucoup d’écoliers en route pour l’école. Ils sont tous hyper heureux de nous voir et tu te retrouves à dire
Namaste des tonnes de fois avec le signe de main traditionnel (se coller les 2 paumes de mains) tout le long. Ces mêmes étudiants sont aussi ceux qui te clenchent comme si de rien était en fin de journée quand il reviennent de l’école alors que toi tu fais un trek.
En début d’après-midi, nous avons pris un bus pour retourner à Bhaktapur. Faute de temps, nous avions décidé de ne pas visiter la ville la veille. Au retour, nous avons décidé d’y passer un peu de temps avant de retourner à Katmandou.
Que dire de plus que c’est l’une des meilleures décisions de ma vie. Cette ville est sans aucun doute l’une des plus belles villes où j’ai pu lâcher un pet dans ma vie (je vous rassure, ils étaient silencieux et inodores). L’endroit transpire l’histoire à tous les coins de rues. La très grande majorité des bâtiments ont au moins quelques siècles (facile à voir… ils n’y a rien au niveau et les proportions ne sont pas faites pour les népalais d’aujourd’hui… imaginez pour moi… j’ai une tête de plus que la plupart d’entre-eux). À quelques exceptions près (on ne peut pas échapper à la modernité), j’ai l’impression que cette ville est figée dans le temps depuis quelques siècles. Beaucoup des bâtiments n’ont pas l’électricité, les femmes doivent aller chercher l’eau potable dans les quelques puits dispersés dans la ville, la plupart des boutiques vendent des choses qui auraient très bien pu être vendu à l’époque, etc.
Ce n’est pas compliqué, j’aurais pu prendre des photos à chaque 5 secondes tellement j’étais hypnotisé par l’endroit… mais ma batterie de caméra ET mon iphone avaient rendus l’âme en l’espace de quelques minutes peu de temps après être arrivé là-bas. Damn…
Sur une note historique (pas trop je vous rassure), il faut savoir que Bhaktapur est l’ancienne capitale du Népal. Il y a 3 principaux squares et chacun comporte son lot de temples plus impressionnants les uns que les autres. Bref… j’imagine mal quelqu’un ne pas aimer cette ville.
Nous devions absolument retourner à Katmandou en soirée pour finaliser la préparation de notre trek le lendemain (c’est vendredi demain… alors si nous n’allons pas chercher les 2 permis qu’il nous faut, nous allons devoir attendre à lundi). C’est par contre unanime, nous allons retourner passer quelques jours à Bhaktapur après notre trek. Katmandou est géniale, mais Bhaktapur a un quelque chose de plus.
C’est dans cette ville que j’ai pu y déguster l’un des meilleur gâteau au chocolat que j’ai pu gouter de ma vie. Si vous allez là-bas un jour, trouvez le magasin appelé « Black cup coffee shop » et commandez un gâteau truffe au chocolat… vous m’en redonnerez des nouvelles. Au pire, ça vous aura couté un gros 50 cents.
Nous sommes donc de retour à Katmandou, nous nous sommes procuré les 2 permis nécessaires pour aller dans l’Annapurna et il nous reste seulement quelques petits cossins à acheter avant d’entreprendre notre trek de 3 semaines et + dans l’Annapurna. Si tout va bien, nous allons prendre un bus dimanche le 19 mai pour Besishahar (à 6-8h de Katmandou… donc à surement juste 100km) et le 20 mai nous allons commencer à marcher.
Le prochain épisode paraîtra donc à mon retour vers la mi-juin. À ce moment, j’aurais la plus grosse barbe que j’ai jamais eu de ma vie (j’établi déjà un nouveau record jour après jour présentement) et je serais surement plus maigre que je l’étais au primaire (j’ai commencé le voyage à 195-200lbs et en date d’hier j’étais à 185lbs).
Jusque là, portez-vous bien ma bande de vous autres.
Info pratique à propos de notre trek;
Nom; Annapurna Circuit et Annapurna Range
Distance; au moins 205km à marcher
Altitude; de 700 à 5500m
Temps nécessaire estimé; AU MOINS 21 jours, vraisemblablement 25-30 jours
Température:
Jour – de 5 @ 20 degrés
Nuit – jusqu’à -5, -10
Porteur et guide; c’est quoi ça?!?
Pour plus de renseignement, je vous conseille d’aller sur google et de taper « annapurna circuit wikitravel » et voys aller tomber sur un site très détaillé parlant de l’aventure… en anglais.
Le quétaine en moi a eu l’idée de faire des aikou afin de vous décrire les 2 premiers pays de mon voyage.
INDIA
I. mpossible de s’y préparer mentalement.
N. ourriture – L’expression « non végétarien » me fera toujours bien rire, mais sérieusement, ne pas manger de nourriture/breuvage indien revient à ne pas avoir vraiment visité l’Inde (thali, dosa, dal, idly, masala tea, chai et j’en oubli tellement).
D. iversité – C’est fou la diversité qu’il peut exister au niveau des paysages et surtout de la culture, l’histoire et l’éducation des gens d’un endroit à l’autre.
I. rrespectueux, répugnant, immature, collant, envahissant, nommez-les, tous ces qualificatifs sont bon pour décrire ce que je pense d’une majorité d’indien.
A. voir su, je n’aurais pas commencé par l’Inde, mais je ne le regrette aucunement maintenant.
(en anglais parce que les lettres I et A m’arrangent mieux que E bon…)
Sri Lanka
S. uisse – on dirait que tous les voyageurs viennent de là.
R. ien que pour la nourriture, j’y reviendrais un jour; Rice and Curry, Kottu, Roti, etc. Mmmmm
I. gnorer le centre de l’île pour se contenter des plages au Sud serait une erreur.
L. ittle Obama, tu me manques.
A. ussi bien vous acclimater à un environnement extrêmement humide.
N. ‘attendez pas trop avant d’y aller parce que le pays change à la vitesse Grand V.
K. enya – Saviez-vous que le Sri Lanka est le 2ème exportateur de thé au monde derrière…
A. u revoir portefeuille/passeport.
P.S. I – Fait inusité, à mon arrivé au Népal, j’ai dû gosser au moins 20 minutes avec toutes les foutus prises de courant que j’ai pu voir dans l’hôtel et aucune ne marchait. Quelqu’un, me voyant me casser la tête, m’a alors lancé tout bonnement; « you don’t need adaptator in Nepal (tu n’as pas besoin d’adaptateur au Népal) ».
À ce sujet, pendant que j’y pense, si vous allez au Sri Lanka un jour, n’oubliez pas d’apporter un crayon de plomb (n’essayez pas de comprendre, faites-le c’est tout… ca vous évitera bien des casse-têtes avec les prises de courant 🙂
P.S. II – Savez-vous que, même quand mon ordi fonctionnait, j’ai écris chacun des mots qui se trouvent dans mes articles sur mon iphone (vous savez, dans le bloc-note jaune qui vient par défaut). Je marche dans la rue et j’ai un flash, je m’arrête pour le marquer (des fois j’arrête en plein milieu de la rue)… je vis une situation cocasse, je m’empresse de le marquer… je suis au resto seul et j’attends ma commande, j’en profite pour me relire, peaufiner mes textes et ajouter des remarques stupides. Je peux passer une soirée entière (quand je n’ai pas de compagnie) à écrire et réécrire mes histoires jusqu’à ce qu’elles soient entièrement à mon gout. Je peux réécrire un paragraphe en entier parce qu’un mot ne fait pas mon affaire ou le lien se fait difficilement avec les autres paragraphes. Bref, j’ai beaucoup de plaisir à écrire mes épisodes et j’espère que vous aimez le résultat… si non, ce n’est pas plus grave que cela, c’est impossible de plaire à tout le monde. Je sais qu’une image vaut 1000mots, mais moi j’aime ça écrire 1000mots
Cet épisode s’autodétruira dans 10… 9… 6.5… 7… 2… Poufffff (j’aurais pas du laisser mes pétards dehors la nuit passé…)
Épisode 13 – Les femmes et les enfants d’abord…
Aujourd’hui, 6 mai 2013, j’étais sensé boucler la boucle de mon périple des plus tumultueux au Sri Lanka. Non je n’allais pas prendre l’avion. J’allais plutôt aller chercher mon Brand New passeport avec ma photo de serial killer.
Pour faire changement, et ce que je ne savais pas encore à mon réveil vers 5h30 du matin, c’est que ce jour allait être différent des autres. Aujourd’hui, je n’allais pas suer toutes les gouttes de mon corps comme c’est maintenant rendu une habitude depuis 1 mois… Non. J’allais plutôt recevoir sur la tête toutes les gouttes d’eau que le ciel pouvait contenir.
Disons simplement que miss Météo aurait pu trouver un meilleur timing pour me faire vivre mon premier jour de pluie depuis le début du voyage.
05:30
Comme c’est maintenant devenue une habitude, j’ai les yeux bien ronds dans mon lit en me réveillant une dernière fois sur le bord de l’océan à Mirissa.
06:30
Train de Weligama à Colombo. Moi qui pensais que le train de 6h30 allait être vide… j’ai passé 3h debout à proposer à qui les voulaient mes dessous de bras.
09:30
Arrivé à Colombo… pour la 3ème fois. Je m’empresse d’aller me gaver de trucs machins végétariens au petit resto du coin. Bon… pour vous, ça aurait l’air d’une dompe… pour le moi d’avant l’Inde ça aurait aussi l’air d’une dompe… mais pour le moi qui en a vu pas mal de verte et de pas mur depuis, je trouve que le resto a un petit je ne sais quoi de charmant.
09:45
Là aussi, 3ème tour de piste à mon hôtel de Colombo. Le manager m’accueille avec la désormais traditionnelle accolade comme si j’étais son fils de retour en ville après un long voyage.
10:30
Arrivé à l’ambassade du Canada. Encore là, je me sens comme si j’étais chez moi. Les gardiens me reconnaissent et s’amusent alors que je fais le clown (j’en profite pour passer en douce avec mon couteau à l’intérieur d’une de mes poches héhé. C’est une sorte de défi personnel à chaque point de sécurité… sauf à l’aéroport (je suis pas si cave que cela). Jusqu’à maintenant c’est Nicolas; 43 et des poussières – Gardiens de sécurité; 1 (vous pouvez dire merci à la SS du temple de Madurai en Inde pour vous sauver la face… vous vous rappelez, celle qui m’a demandé de prendre une photo avec elle et moi pour lui prouver que ma caméra n’était pas une bombe)).
Bon… je m’égare encore une fois.
Je ramasse donc mon nouveau passeport, ainsi que mon portefeuille volé comprenant TOUT sauf l’argent. Je suis complètement subjugué de revoir toutes mes affaires. Même les papiers les plus insignifiants sont là (billet de train, etc.).
On m’explique alors que c’est un garde du corps rapproché du président du Sri Lanka (sa résidence officielle est à proximité de l’hôtel où je descends à Colombo) qui l’a trouvé dans une petite ruelle à 2-3 coins de rues de l’endroit où je résidais. On me dit que c’est un homme bien et on m’invite à l’appeler pour le remercier. Je sais pas pour vous, mais je me suis gardé une petite gêne. Garde du corps ou pas, je trouve cela louche qu’il ait retrouvé mon portefeuille après 3 jours… Enfin, donnons lui 1 morceau de robot pour la forme… mais pas plus.
Au final, contrairement à ce que j’avais pu imaginer la veille dans mes multiples scénarios catastrophes, tout a été sur des roulettes. Il n’ont pas voulu que je touche à mon ancien passeport, mais ils me l’ont montré (ça me faisait chier en ta…). Ils ont par contre fait des copies officielles de mon ancien passeport et de mon visa indien, tout en prenant la peine d’expliquer les évènements qui m’étaient arrivés dans une lettre adressée à l’ambassade de l’Inde afin de faciliter le processus pour ravoir mon visa indien.
La dame a cependant été bien clair juste avant que je quitte les lieux; cela ne garanti en rien qu’ils voudront te le redonner (mon visa indien) et je la cite « Indian are very strange ». Elle n’aurait pas pu mieux dire…
11:00
Sorti de l’ambassade, c’est là que mon bateau a commencé à prendre l’eau (au sens propre comme au sens figuré cette fois)…
Une pluie diluvienne, qui allait durer toute la journée, s’est abattue sur la capitale. Moi, grand génie parfois bucké (bon, pas mal tout le temps), j’ai décidé de marcher malgré tout. Il faut savoir que l’ambassade de l’Inde est à environ 20min de marche de celle du Canada.
11:20
Arrivé à l’ambassade de l’Inde, la première étape a consisté à expliquer ma situation au gardien pour qu’il accepte enfin de me laisser entrer (j’ai un visa indien, mais quelqu’un a volé mon passeport, mais là j’en ai un nouveau et je veux faire « adapter » mon visa à mon nouveau passeport). Essayer d’expliquer cela de manière cohérente en anglais à quelqu’un qui baragouine l’anglais.
Deuxième étape; Résister à la tentation de mettre mes 2 mains autour du cou de l’indienne qui me répétait constamment « new passport, new indian visa… don’t care you have indian visa… new passport, new indian visa (nouveau passeport, nouveau visa indien… j’en ai rien à fo&t$e que tu ais un visa indien valide… nouveau passeport, nouveau visa) ». Bon, vous aurez surement remarqué que le doublage s’est fait au Québec et non en France héhé. J’ai donc sorti mon argument du désespoir en lui faisant des menaces et en lui disant un tissu de mensonges selon lesquels j’étais sensé passer 2 autres mois en Inde et que si elle n’acceptait pas de valider mon visa indien, l’argent que j’étais sensé dépenser durant ces 2 mois allait aller dans un autre pays.
Rien à faire.
J’ai donc demandé le délai pour avoir un nouveau visa; 5 jours ouvrables. On était le 6 mai et j’avais l’intention de quitter le pays le 8 ou 9 mai. J’ai donc encore une fois sorti un argument du désespoir en lui disant que j’avais un vol de booké pour l’Inde le 7 mai.
Rien à faire encore une fois.
Je suis donc sorti de là en cali… tabarouette de bonne humeur. À ce moment, je m’étais convaincu que je ne remettrait plus jamais les pieds en Inde; ces s$l&s n’allaient pas avoir un sous de plus de ma poche. Entendez-moi bien, le coût d’un nouveau visa est minime (40$), c’est simplement une question de principe; j’ai un visa indien valide… je ne veux donc pas payer pour quelque chose que j’ai déjà.
Je suis donc sorti de l’ambassade Indien avec une idée en tête; je m’en vais à Dubai pour quelques jours rejoindre mon ami Benoit. Il faut savoir que si vous ne passez pas par l’Inde, le chemin le moins cher pour aller au Népal est de faire un transit à Dubai. Comme moi et Benoit en parlions bien avant que je perde mon passeport, je trouvais le timing excellent.
Je me suis donc dirigé chez le seul agent officiel de voyage vers Dubai à Colombo. En fait, j ‘avais déjà tout prévu au cas où il y aurait un pépin du genre « on ne veut pas reconduire votre visa indien ». J’avais trouvé mes billets d’avion pour Dubai et Katmandou. Il me manquait simplement l’agent de voyage pour m’aider avec le visa (nécessaire si on sort de l’aéroport à Dubai).
Arrivé chez l’agent de voyage à l’autre bout de la ville, j’ai cependant vite déchanté…
Agent – Votre profession n’est pas dans votre passeport?
Moi – Non?!? Elle est dans le votre?
Agent – Oui! Nous devons avoir une preuve de votre profession…
Moi – Quoi?!? Je veux pas aller vivre/travailler là-bas, je veux aller passer 3 jours afin de me reposer de votre putain de pays.
[..]
Agent – Quel type de visa voulez-vous appliquer?
Moi (Ahhh, ça je sais. J’avais vérifié et il y avait un visa de 15 jours à 150$ assez facile à avoir avec un agence de voyage virtuelle que Benoit m’avait recommandé, mais je trouvais que 150$ pour passer 3 jours dans un pays était fort payé. J’avais donc trouvé le visa de transit; tu peux rester 96 heures dans le pays en sortant de l’aéroport, etc. Le prix n’était pas indiqué, mais je me disais que ça tournerais autour de 40-50$) – je veux un visa de transit. Combien il coute?
Agent – 120$
Moi – Quoi?!? Le visa 15 jours est 150$ c’est ridicule…
Même si le prix du visa m’était passé de travers, je ne voulais absolument pas retourner en Inde, j’ai donc continué la discussion.
[…]
Agent – Allez-vous descendre à l’hôtel ou rester chez quelqu’un?
Moi – je vais rester chez mon ami…
Agent – il me faut une copie de son passeport, une preuve qu’il réside bien à Dubai et…
C’est à ce moment là que je me suis levé et que je suis sorti de l’agence me refroidir un peu l’esprit à la pluie batante.
C’était maintenant officielle, mon bateau avait sombré avec tout l’équipage et les musiciens au plus profond de l’océan indien.
Ding Ding Ding, c’est bon, je mets un genou à terre, vous pouvez arrêter de cogner, je me rends. Est-ce que c’est parce que je n’ai pas de médaillon de Saint Christophe, protecteur des voyageurs, que tout m’arrive?
Qu’est-ce que j’allais faire? Je me suis demandé cette question un bon 30min en marchant dehors pendant que l’eau perlait sur mon visage. Tous les scénarios y sont passés; je rentre au pays j’en ai assez, je ne vais pas aller au Nepal, je vais où d’abord, etc.
Le fuck, c’est que je veux vraiment, mais vraiment aller au Népal et que la fenêtre de beau temps se rétrécit de pluie en pluie (jusqu’à mi-juin les conditions sont assez idéale).
Dans un monde idéal, donc si j’avais toujours mon passeport original avec mon visa indien, je serais retourné à Chennai en avion et j’aurais remonté l’Inde en train (les trains indien me manquent) jusqu’à Varanasi pour y rejoindre mon buddy Roark et enfin entrer au Népal par autobus.
Autrement, il me fallait y entrer par avion et les 2 moyens les plus faciles étaient Dubai et l’Inde. Contrairement à Dubai, où tu n’as pas besoin d’un visa si tu ne sors pas de l’aéroport, à la minute où tu te dirige vers l’Inde, même pour un transit, tu as besoin d’un visa pour entrer dans l’avion.
Autrement, si ce n’était du Népal, la question serait réglé depuis le moment où je suis sorti de l’ambassade canadienne avec mon passeport. J’aurais pris un vol pour Bangkok, Singapour ou Kuala Lumpur et le chapitre aurait été clot. Or, le Népal est dans le portrait.
J’ai donc pris un tuk tuk en direction de… l’ambassade indienne.
J’ai remplis tous les foutus documents et je croise les doigts pour que tout soit conforme. En théorie, je dois y retourner le vendredi 10 mai en avant-midi pour y porter mon passeport (règlement stupide qui fait en sorte qu’ils ne peuvent garder un passeport étranger plus d’une journée). Je devrais par la suite patienter toute la journée pour y retourner à 4h. À ce moment là, soit je vais avoir un visa, soit je vais apprendre que quelque chose n’est pas complet, etc. ce qui entrainera un délai.
À noter aussi la grande complexité du système indien. Dans la ville de Colombo uniquement, il y a l’ambassade indienne, le haut commissariat indien et VFs Indien. Les 3 sont sur la même rue, j’ai nommée Galle road, mais c’est la plus longue artère du pays (elle traverse toute la ville parallèle à l’océan) et les 3 sont à quelques kilomètres l’un de l’autre.
Alors, vous allez où pour faire une demande de visa? Si vous avez répondu l’ambassade, vous avez fait le même mauvais choix que moi et vous devrez marcher encore un peu… pour aller au VFs
Entre le moment où j’ai appliqué pour le visa indien (6 mai) et le moment où je devais aller le chercher, il y avait donc 3 jours à tuer. Quoi faire?
Il était hors de question que je reste au centre-ville puisque c’était trop cher payé pour une chambre humide sans salle de bain. Aussi, je n’avais plus vraiment la tête à visiter le pays puisque j’avais fait le tour de tous les endroits où je voulais aller. En plus, il m’aurait vraisemblablement fallu 1 journée de déplacement allé et 1 retour ce qui m’aurait laissé 1 journée de repos/visite/etc. Autant me trouver un sympathique endroit à proximité de la ville (quand je parle à proximité, il ne faut pas tomber dans le piège de regarder les distances… parce que l’endroit le plus éloigné de Colombo où je suis allé au pays est Trincomalee et c’est à environ 250-300km (9 heures de train). Il faut donc penser en terme de temps…
J’ai donc mis le cap sur Negombo, à seulement 1 heure et demi de là (30km), un peu au Nord de Colombo le long de la cote.
Negombo représente la porte d’entrée au Sri Lanka pour la majorité des touristes. En effet, le seul aéroport international du pays est à moins de 20min, comparativement à plus de 1 heure de Colombo, et représente une belle alternative pour ceux ne désirant pas poser les pieds dans la capitale.
L’endroit est avant tout une petite ville de bord d’océan comprenant une très très très longue plage orientée plein Ouest. Cependant, la plage n’a rien de très attrayante, peut-être pour quelqu’un arrivant au pays et n’ayant pas encore gouté aux autres endroits, mais en fin de parcours c’est assez décevant.
Sinon, c’est de très loin l’endroit le plus touristique où j’ai posé les pieds au Sri Lanka. Tout ou presque est pensé en fonction des touristes… et les prix sont en conséquence. Il faut donc redoubler d’effort pour trouver un vrai bon restaurant sri lankais ou une guesthouse alliant prix raisonnable et qualité. C’est possible, mais difficile.
Pour quelqu’un qui veut visiter le pays sans trop se casser la tête, mais qui est près à y mettre le prix, Negombo représente un excellent point de départ puisque les agences organisants de voyages à l’intérieur du pays se succèdent au même rythme que les hôtels clôturés le long de la plage.
Trouver un accès public à la plage se révèle être une tâche très ardue qui risque d’en décourager plus d’un. Autrement, la route en bord de mer est remplie de magasins et restaurants chargant des prix de fou et dénaturant les mets traditionnels qui m’ont fait tant aimer ce pays. Je m’ennuie du centre de l’ile avec ces « rice and curry » à volonté et à un prix dérisoire où le propriétaire remplissait votre assiette avant même que vous ayez eu le temps de dire que vous n’aviez plus faim (épisode 11).
Autrement, une partie de moi ne veut pas l’admettre, mais cet arrêt forcé de quelques jours au même endroit me fait un énorme bien. Ce n’est vraiment pas le plus bel endroit, même que de tous les endroits où je suis allé au Sri Lanka, c’est probablement le plus ennuyeux… mais bon, de n’avoir aucune visite à l’agenda, que du repos, fera le plus grand bien à mon esprit et à mes pieds (qui sont dans un piteux état). Reste plus qu’à véritablement avoir mon visa indien ce vendredi. Si il devait y avoir un retard, disons que ce serait différent…
Après 3 jours à Negombo, j’ai finalement décidé de visiter un peu. Il faut savoir que lors des 2 premiers jours, je me suis littéralement levé de mon lit pour aller poser mon cul sur la chaise de mon balcon. En fait, je quittais mon balcon seulement pour aller manger et j’ai marché une fois en ville pour aller voir les horaires d’autobus. Autrement, j’ai fait un gros rien pentoute. Maudit que ça fait du bien après 2 mois à voyager, changer d’endroit à tous les 2 jours, etc.
Entretemps, j’ai fait la rencontre de 2 israéliens (1 gars et 1 fille début vingtaine) en fin de parcours en Asie après 6 mois de voyage. Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas quitté mon balcon, cela s’est fait par balcon interposé héhé.
De cette discussion est essentiellement sorti une chose importante; je suis encore une fois content d’être canadien. Ces 2 jeunes avaient l’air de 2 jeunes en début d’université au Canada. Le gars était très chétif et boutonneux. En fait, je suis sur qu’un gros coup de vent l’aurait fait tomber ou à tout le moins déséquilibré. Pour ce qui est de la fille, une très belle jeune femme très charismatique, elle était tout ce qu’il y a de plus normal. Bref, à des années lumières de l’image qu’on peut se faire des israéliens typiques.
Pourquoi je vous décris ces 2 personnes? Eh bien, juste avant de partir en voyage il y a 6 mois, ils venaient de terminer leur service militaire obligatoire en Israel. À 18 ans, c’est à dire entre l’école obligatoire et l’université, les garçons doivent s’enrôler durant une période moyenne de 3 ans, tandis que les filles doivent servir environ 2 ans. Je sais pas pour vous, mais si j’avais à m’enrôler dans l’armée et que je pouvais choisir le pays, Israel serait dans mes derniers choix…
Ils me racontaient certains moments angoissants où ils ont dû aller près du front, etc. Bref, c’est une période de leur vie qu’ils préfèrent oublier. Après le service obligatoire, ils sont ensuite libre d’aller à l’université, etc.
Vous y réfléchirez un peu la prochaine fois que vous serez fâché parce que quelqu’un a vidé le lait et qu’il a laissé le contenant dans le frigo, ou que quelqu’un vous volera votre portefeuille…
Rangez les violons…
Le 3ème jour, j’ai décidé de visiter un peu. J’ai finalement posé les pieds sur la plage… pour admirer le coucher de soleil (heureusement puisque je crois avoir pris l’une des plus belle photo de mon voyage).
En parcourant les rues de la ville, vous ne devinerez jamais quel type de magasin j’ai croisé le plus souvent? Indice: vous ne trouverez jamais… Ok, je vous donne un meilleur indice; quand vous êtes en vacance, j’imagine mal que vous vous êtes déjà dit; « tiens je vais aller m’acheter des b&$ou. La réponse à la fin…
Le soir venu, j’ai fait ce que j’aime le mieux faire depuis le début de mon voyage; j’entreprends une promenade gourmande.
En quoi ça consiste? Eh bien, ça consiste à marcher dans les rues et à s’arrêter aux multiples stands de nourritures. En fait, une seule chose fait foie de tout; plus le stand ou le magasin aura l’air miteux et meilleur la nourriture sera. En effet, comme en Inde, je raffole de la nourriture traditionnelle ici et ce n’est vraiment pas dans les restaurants qu’on retrouve la meilleure. En arpentant les rues, il faut parfois détourner le regard, très souvent se pincer le nez, mais en autant que ce soit chaud, il n’y a aucun problème pour mon estomac à tout épreuve (plus de 2 mois à quasiment tout le temps manger de la nourriture locale sans aucun problème… Je croise les doigts). Je fais donc ce petit manège jusqu’à ce que mon estomac soit remplis. Généralement, l’exercice me coute un gros maximum de 2$ et j’ai mangé comme un glouton.
3 jours passent donc à la vitesse de… de quoi dont?!? Ahhh oui, d’un transport publique en Inde/Sri Lanka. Le fameux 10 mai en question se pointe donc à l’horizon.
Tôt le matin, je me tape un bus en plein heure de pointe entre Negombo et Colombo, je vais porter mon passeport à l’office entre 9 et 10h du matin.
Depuis maintenant près de 2 heures, je suis dans un McDo à écrire cet article à l’air climatisé après avoir commandé la chose la moins cher possible (bon, j’avoue, j’ai triché et je n’ai pas pris le moins cher… mais bon, un smoothi c’est un smoothi même en Asie… parce que pour le reste vous ne trouverez pas de Big Mac ici).
Je m’apprête à sortir d’ici et j’aurais assurément un choc climatique puisque l’humidité est encore une fois écrasante dehors (ne manquerais plus que j’attrape le rhube).
Il ne me reste donc 4 heures 10 minutes et quelques secondes à attendre avant de faire face à mon jugement dernier; soit j’aurais mon visa, soit j’apprendrais qu’il y a un délai et que je vais rater mon vol non remboursable moins de 48h avant (il en restera 22 et des poussières lorsque j’apprendrais la nouvelle).
Jusque là, je vais errer dans les rues et faire ce que je fais le mieux; ignorer les chauffeurs de tuk tuk (hey my friend… Hey brother… Need tuk tuk…).
Je vous laisse donc dans le noir jusqu ‘au prochain épisode… live depuis le Népal.
Quand je suis arrivé au Sri Lanka, j’étais très concerné par ma blessure en plus de devoir dealer avec mon vol de portefeuille. En quittant, je suis en meilleure forme que jamais et tous mes problèmes sont règlés ou en voit de l’être. J’envisage donc mon vol Colombo – Katmandou comme un gros bouton Reset. On repart à neuf…
À la prochaine ma gang de chanceux dans votre vie normale et sans trop d’histoire…
Pour ceux songeant un jour à venir en voyage au Sri Lanka, voici un petit sommaire qui pourrait vous intéresser. Excluant les frais encourus suite à la perte de mon portefeuille, les 21 jours que j’ai passé à voyager m’ont coutés moins de 500$. C’est donc un peu plus de 20$/jour. À noter que ce montant comprend tous les frais de déplacement (train, bus, etc.), l’hébergement (calculez au moins 10$/nuit en occupation simple… vous pouvez assurément trouver moins cher), 3 repas/jour, 1 ou 2 bières/jour et les frais d’entrée sur les sites culturels/touristiques. À noter aussi que je ne me suis pas privé de rien et que j’ai séjourné dans des endroits probablement légèrement supérieur à la moyenne sinon mieux. Il y a donc moyen que ça coute encore moins cher, surtout si vous voyagez en duo. Aussi, les cotes Sud et Ouest, ainsi que Colombo sont plus touristique et coutent donc plus cher que la cote Est et le centre de l’ile.
J’avais oublié de faire l’exercice pour l’Inde, mais pour les intéressés, sachez qu’un budget d’environ 18-22$ est amplement suffisant au Sud de Mumbai et qu’un budget de 25-30$/jour (des fois plus) devrait être suffisant dans les environs de Delhi et au Rajastan (province à l’ouest de Delhi). La principale différence se situe au niveau de l’hébergement. Alors que dans le sud, j’ai rarement payé au-dessus de 10-12$ pour une chambre très descente, la même chambre pouvait couter au alentour de 18-20$ au Nord. Encore une fois, j’ai résidé dans des endroits plus qu’acceptable et c’est un budget en solo.
Aussi, si vous désirez vous acheter un guide de voyage à propos du Sri Lanka, achetez-vous le »Rough Guide » et non le »Lonely Planet ». J’ai acheté le Rough Guide par défaut (il n’y avait que celui-là), mais j’ai rencontré beaucoup de gens qui pestaient contre le Lonely (beaucoup d’endroits n’y figures pas, les cartes sont inexactes ou inexistantes, etc.)
Je profite aussi de cette dernière chronique au Sri Lanka pour vous entretenir de la différence la plus marquante que j’ai pu observer entre ici et l’Inde.
La chose qui m’a le plus marquée concerne l’émancipation des femmes. Alors qu’en Inde une femme n’aurait jamais osée me regarder dans les yeux ou pire adressée la parole, au Sri Lanka, c’est tout le contraire. Les femmes me sourient dans la rue, elles me parlent et surtout, si la seule place de libre dans le train ou dans le bus est à cotée d’une d’entre-elle, je n’aurais aucun problème à m’y assoir. En Inde, j’ai déja fait l’erreur une fois et en sortant du bus quelqu’un m’a passé la remarque que cela ne se fessait pas.
C’est assez particulier quand on pense que les 2 pays ont les mêmes racines. La seule raison que je peux voir se trouve au niveau de la religion. Alors qu’en Inde les hindous et musulmans forment la majorité, le Sri Lanka est dominé largement par les bouddhistes.
P.S. Certains vont probablement commencer à penser que je vous mène en bateau avec toutes les histoires d’horreur que je raconte depuis mon accident de scooter; « heille ca va faire le smat, dis nous dont la vérité, ton voyage est plate à mort pis tu préfères nous mener en bateau ». Eh bien, à ces personnes, je répondrais que mon voyage est tout sauf ennuyeux (bien souvent malgré moi) et j’aimerais beaucoup avoir inventé toutes ces choses, mais la réalité n’est pas un film de Disney et les dénouement heureux ne sont pas garanti (bon, on est pas encore rendu au générique de mon voyage, j’ai encore le temps de tomber en amour avec une sirène…).
Enfin bref, ce que je voulais dire avec ce P.S. c’est que j’ai le tour de rendre plus vrai que vrai mes histoires, mais je tiens à vous assurer que chaque mots écris, chaque virgule, chaque accent circonflexe, a été vécu comme je vous le raconte.
C’est complètement fou ce qu’un petit moment d’inattention peu modifier une vie et couter en terme de temps, d’énergie et d’argent. J’en ai eu 2 jusqu’à maintenant et mon voyage, mon corps et mon esprit en seront marqués pour un bon moment encore. Malgré tout, je ne me plain pas, des gens meurt de faim au quotidien autour de moi et échangeraient surement volontiers leur calvaire avec le mien. En plus, pendant ou après ces événements, j’ai rencontré des gens super et fait des choses extra qui ne se seraient vraisemblablement pas passé ainsi si le destin m’avait épargné. Bref, ce qui est fait est fait et cela fait maintenant parti de ma vie.
De plus, je suis convaincu que cela m’a rendu plus fort. L’exercice n’est pas évident, mais je peux assurément dire que ma détermination et la « dureté de mon mental » ont été mis à rudes épreuves et ont pliés à plusieurs reprise, sans jamais casser. Après tout, si je n’ai encore jamais cédé à la panique avec tout ce qui m’est tombé dessus, j’imagine mal qu’est-ce qui pourrait désormais m’ébranler…
J’avoue par contre avoir exprimé ma frustration à quelques occasions, mais pour moi ce n’est pas céder à la panique, c’est ventiler afin de ne pas devenir fou.
En fait, la chose qui me frustre le plus présentement va vous paraître bien superficielle. Je considère l’épisode 11, qui est entièrement écris mais qui n’est pas encore paru puisqu’il se trouve sur mon ordi brisé, comme étant très probablement le meilleur épisode que j’ai écris depuis le début de mon voyage. Il est rempli de positif, que du positif, à propos de mes 2 merveilleuses semaines au centre di Sri Lanka. Je ne veux pas le réécrire puisque c’est impossible que j’arrive à la cheville de ce que j’ai déjà écris.
J’espère être un jour capable de le faire paraître afin de vous entretenir de Little Obama le demi sri lankais hyper sympathique, Stan l’américain un brin psychopathe qui m’aimait beaucoup trop, Yogourt (pas capable de prononcer son nom) mon fidèle compagnon de voyage allemand durant 8 jours, Brenda la très vieille indienne reconvertie en guide de montagne au Sri Lanka qui voulait jouer à touche pipi avec moi (ouin, c’est peut-être mieux de pas le publier finalement), Dambulla le méchant frère jumeau de Bouddha, le couple d’australiens qui faisait le tour du pays à bord d’un tuk tuk, avec qui moi et Yogourt avons établi un nouveau record Guinness, et j’en passe beaucoup.
Réponse de l’énigme; quel genre de magasin se retrouve en quantité industrielle au centre-ville de Negombo? Des bijouteries. C’est pas des farces, j’ai du en voir au moins 40 sinon plus. Beaucoup d’entre elle ressemble à s’y méprendre à des restaurants avec leurs longues tables et plein de chaises
Épisode 12 – Du soleil et des vagues
Tout d’abord, vous ne rêvez pas, il s’agit bel et bien de l’épisode 12 et non le 11. Le numéro 11 est terminé d’écrire, mais il se trouve sur mon ordinateur et comme celui-ci a décidé d’ouvrir quand bon lui semble depuis 2 semaines (c’est-à-dire jamais depuis 4 jours), vous aurez l’épisode 11, qui relate mes aventures du moment où j’ai quitté Colombo au moment où je m’apprêtais à quitter pour Trincomalee (donc le principal de mon voyage au Sri Lanka) un de ces jours, mais pas tout de suite.
Après 2 semaines en montagnes et à visiter les trucs culturels du pays (épisode 11), j’entreprend aujourd’hui avec Trimcomalee la section vacance de mon voyage au Sri Lanka.
Trimcomalee, petite bande de terre, se trouve entre l’arbre et l’écorce, ayant d’un coté l’océan indien et de l’autre une énorme baie à l’intérieure duquelle de gros paquebot, etc. viennent jeter l’ancre afin d’être à l’abri des caprices de la mer. Cette situation géographique en avait fait le principal port de l’ile à l’époque des grandes cités impériales de Anuradhapura et Polonnaruva. L’endroit est donc habité depuis presque 2 millénaires.
Si on remonte de quelques siècles à l’époque des colonies, les hollandais et ensuite les britanniques ont occupés l’endroit. De cette époque subsiste un vieux fort hollandais (aujourd’hui une base militaire, mais aussi un lieu touristique?!?) sur le rocher qui domine la ville et la plage.
Un peu plus près de nous, les 20 dernières années ont vu la ville être au coeur de la guerre civile que se livrait le gouvernement (le sud et le centre du pays) et le nord, vu son emplacement stratégique (presque au centre de l’ile sur la cote Est). Cependant, depuis 2009, elle reprend tranquillement où elle en était avant. Elle est encore un endroit majoritairement boudée par les touristes, mais possède tout ce qu’il faut pour devenir un incontournable dans quelques années; plage sublime en forme de croissant sur 6km de Trincomalee à Uppuveli bay et authenticité (qu’elle perdra assurément, mais qu’elle possède actuellement contrairement à toutes les autres villes les long des cotes où j’ai pu aller).
Je suis donc installé à peu près au milieu de cette plage dans une belle chambre à moitié peinturée au primer et comprenant une impressionnante colonie de petites fourmis (heureusement, elles n’ont pas encore apprises à monter sur le lit). Malgré tous ses défauts, l’important est là; elle donne directement sur la plage, tellement que même avec le ventilateur ouvert à pleine capacité la nuit, j’entends clairement le bruit des vagues.
Arrivé en début après-midi en provenance de Anuradhapura, c’était une journée sans histoire jusqu’à ce que j’aperçoivent des locaux tirer sur une corde semblant aller jusqu’au plus profond de l’océan. Est-ce qu’ils essaient d’enlever le bouchon au fond de l’océan que j’ai demandé à un Sri Lankais médusé par ma question?
Eh non, quelques 30 minutes plus tard, j’apercevait un autre groupe faire du souque à la corde avec l’océan. Pendant la prochaine demi-heure, les 2 groupes allaient se rapprocher de plus en plus jusqu’à ce que des bouées formant un demi-cercle, puis un immense filet pointe à l’horizon. Après plus d’une heure, les 2 groupes de tireurs se sont finalement rejoint et le piège s’est refermé sur les poissons.
Pour ceux ayant déja vu le film »Mutinerie sur le Bounty » avec Marlon Brando, ils faisaient exactement ce que les indigènes dans le film faisaient pour attraper du poissons (à plus petite échelle). Au final, j’ai trouvé qu’ils avaient fait beaucoup beaucoup d’effort pour peu de résultat puisqu’il n’y avait pas grand chose dans le filet…
J’ai ensuite été me baigner dans l’océan et je dois l’admettre, c’est de loin l’océan le plus chaud dans lequel j’ai posé les pieds. Tellement que ce n’était même pas rafraichissant (je suis sur que vous avez une larme sur le coin de l’oeil… allez, allez, laissez-la tomber). Pour ajouter au confort, j’avais plusieurs petites égratignures sur les jambes, dont une bonne scratch sur le gros orteil et les poissons s’en sont donnés à coeur joie en venant me chatouiller (ils viennent « picoser » les égratignures). J’ai même pilé sur au moins 2 d’entre-eux parce qu’ils voulaient « grignoter » mon gros orteil (pas une sensation terrible). Aussi, c’était très commun de voir sauter hors de l’eau des poissons à 5-10 mètres de moi même quand j’étais à moins de 5 mètres de la plage.
En me promenant sur la plage à mon 1er soir, j’avais plein de liquide visqueux en dessous du pied après avoir pilé sur quelques chose de vraiment étrange. Il n’en fallait pas plus pour que j’allume ma lampe frontale. Quelle surprise j’ai eu en assistant à une migration de la mer vers la plage et vice versa de nombreux (incalculable) crabes de toutes grosseurs autour de moi. L’un d’entre-eux ne retournera cependant jamais à la mer. Pas besoin de vous dire que ma lampe frontale était toujours allumé les autres soirs.
À ma première journée complète là-bas, je m’étais promis 2 choses; ne rien faire et prendre un peu de temps pour moi. Après plus de 8 jours passés à partager ma chambre avec quelqu’un et à constamment faire des activités en groupe, j’avais besoin d’un peu d’air (à découvrir dans le futur épisode 11).
J’ai donc fait… exactement le contraire. J’ai tout d’abord rencontré un couple suisse (encore et toujours des suisses) et nous avons décider de marcher toute la plage pour se rendre jusqu’au fort hollandais sur le rocher à l’autre bout de la baie.
La promenade a été très agréable, ponctuée par une quantité incalculable de personnes qui voulaient nous inviter dans leur maison, aller se baigner avec eux, etc. Ce n’était pas comme en Inde, c’était fait d’une manière très gentille et avec aucune arrière pensée.
Rendu au rocher, nous avons quitté la plage et la chaleur était tout simplement intenable sur l’asphalte en étant pieds nu (je n’avais pas de sandales… brisé depuis Polonnaruva… et j’ai été trop lâche pour les faire réparer ou en acheter d’autre).
Tania, la suissesses, m’a alors prêté ses sandales de rechange (même en voyage, les filles ont plusieurs paires de soulier à porté de la main). J’ai donc marché comme une petite ballerine dans des mocassins pendant toute l’heure suivante au grand plaisir de mes 2 amis et des nombreux sri lankais que nous croisions. Au final, c’était soit avoir l’air fou, soit bruler vif des pieds… Vous auriez fait quoi? (je sais, je sais, vous seriez allé acheter une nouvelle paire de sandales à la minute ou vos anciennes aurait brisées…).
Grâce à cette visite du fort (visite sans histoires), je peux cocher de ma To Do List de choses à faire dans ma vie »me faire servir une crème glacé par un militaire (habillé avec tout le tralala) ».
Autrement, il n’y a pas grand chose à faire là-bas mis à part se lever à 5h30 du matin pour admirer le sublime lever de soleil dans l’océan (la plage de Trincomalee est orienté plein Est).
Je profite du fait que je parle de Trincomalee pour faire un aparté (et non apartheid je vous rassure). Savez-vous que le Sri Lanka a été l’un des pays les plus touchés, sinon le plus touché, par le tsunamis de 2004? Eh bien, c’est la vérité, toute la cote Sud et Est du pays ont littéralement été balayées. Tous les endroits sauf quelques-uns, dont Uppuveli bay. Pourquoi ce petit miracle, parce que les vagues venaient du sud-est et que le rocher sur lequel le vieux fort hollandais a été construit a servi de barrière aux vagues.
Si vous étiez en visite au Sri Lanka à cette époque (c’était la guerre civile, mais elle touchait principalement le nord et le centre du pays, tandis que le sud était une destination déjà prisée), il y a fort à parier que vous y auriez laissé votre peau, comme beaucoup de touristes l’on malheureusement vécus. En effet, à l’exception de la parti centre sud du pays (dans les environs de Ella, Haputale, Dalhousie) qui représente la partie montagneuse de l’ile, toute la cote est très majoritairement plane et au niveau de la mer. Elle a donc été balayé sur plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres. À plusieurs endroit, vous pouvez voir des plaques commémoratives ou encore voir à l’oeil nu jusque où les vagues se sont rendus (en quelques mètres, la végétation change du tout au tout).
J’ai aussi appris à mes dépends que le transport public (que ce soit le bus ou le train), n’est pas l’élément le plus développé au Sri Lanka. En effet, tu ne vas pas où tu veux à partir de où tu es, même si cela semble proche sur la carte. J’ai donc dû oublier mon projet de descendre la cote du Sri Lanka de Trincomalee à Colombo en raison du transport extrêmement compliqué entre la cote Est et la cote Sud du pays. Il m’est en effet plus facile de retourner à Colombo via le train pour ensuite prendre un train vers le sud.
Cela m’a donc permis de revenir sur les lieux du crime (youpi), là où 2 semaines plus tôt, mon voyage avait pris une toute autre allure. Faute de choix et puisque je voulais rester à proximité de la gare de train pour partir le plus tôt possible le lendemain, je suis retourné au même hôtel où j’ai perdu mon passeport.
Après 2 semaines, je me disais que les employés auraient oublié qui j’étais et cela faisait parfaitement mon affaire. Ce qui est fait est fait et on ne peut rien y changer, sauf peut-être… nah, lisez donc les prochaines lignes.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir le vieux gérant de l’hôtel se précipiter dans mes bras à la seconde où j’ai passé le porche. Il a alors dit l’une des phrases les plus troublantes que j’ai pu entendre de ma vie:
Gérant – »we have found your wallet (nous avons trouvé votre porte-feuille) »,
Moi – Euh… You have found what (vous avez trouvé quoi)??? Tellement sous le choc que j’en aurais perdu mon latin… si seulement j’avais su parler latin.
Gérant – Oui oui… Quelqu’un a trouvé votre portefeuille dans une ruelle à proximité de l’hôtel (il faut savoir que le soir où je suis arrivé à l’hôtel, la seule marche dans la rue que j’ai faite a été le 3 mètres qui séparait le taxi du lobby) 3 jours après que vous ayez quitté. L’argent n’est plus là, mais votre passeport, vos pièces d’identité, votre carte de crédit, etc. sont là. Je lui ai dit d’aller porter le tout à l’ambassade canadienne ne sachant pas si vous alliez revenir ici.
Moi – Quoi??? Je n’ai probablement jamais eu plus une face de gars complètement dépassé par les évènements. Il m’aurait parlé en chinois à ce moment que j’aurais plus compris ce qu’il était en train de m’expliquer.
Ce soir là, je me suis couché dans la même chambre que j’avais eu à mon premier soir au Sri Lanka; la fameuse 8A avec son évier dans le coin et le ventilateur qui donne l’impression qu’il va vous charcuter pendant la nuit tellement il ne tient plus qu’à 1 fil. J’étais alors convaincu que tout ce que le gérant de l’hôtel m’avait dit était une mauvaise joke ou que j’avais tout simplement mal compris ce qu’il me disait. Peut-être voulait-il simplement m’expliquer le déroulement du petit déjeuner et il s’était trompé de mots en anglais?!?. Dans tous les cas, pas moyen de dormir sur ses 2 oreilles dans cet hôtel là.
Le lendemain, toujours aussi songeur, je recevais un courriel de mon ambassade me disant que mon nouveau passeport serait près le 6 mai (donc dans 4 jours) et que by the way, quelqu’un était venu porter mon portefeuille avec toutes mes affaires dedans sauf l’argent. Le courriel se terminait en disant que puisque mon passeport avait été déclaré volé, il avait été expédié au Canada.
Tabarnak (excusez là)… On retrouve mon passeport, mais il n’est plus utilisable puisque je l’ai déclaré volé. Quelles étaient les chances de retrouver mon portefeuille dans un pays étranger après me l’être fait voler?
Je sais pas pour vous, mais j’aurais préféré ne jamais le retrouver. Maintenant, je ne peux me sortir de la tête que j’ai perdu une bonne somme d’argent lors du vol, faisant un beau trou dans mon budget, que j’ai dû dépenser une autre bonne somme pour avoir un nouveau passeport, qu’on a retrouvé mon passeport entretemps, qu’il n’est plus utilisable, que je ne peux utiliser le visa indien qui se trouve dedans, qu’après être allé à l’ambassade indienne ils ne peuvent (veulent) rien faire pour m’accommoder avec mon visa indien perdu (même si je leur ai montré la copie et qu’ils ont mon nom et visa dans leur registre informatique) et que je dois appliquer pour un nouveau. Caliss. Vivement les montagnes du Népal pour me replacer le moral.
Rangez les violons… et retour à la programmation principale.
Entretemps, j’ai pris un train sans histoire de Colombo à Galle dans le but d’aller à Una Watuna tout juste à coté sur la cote Sud du pays. Selon les 4 personnes avec qui j’ai voyagé au centre du pays pendant 8 jours (épisode 11), c’était sensé être le plus bel endroit de la cote Sud, le plus préservé (à l’état naturel) des gros resorts touristiques.
Ouch… Je n’ai pas encore vu les autres endroits, mais à première vue, je m’ennuie beaucoup de ma plage quasiment déserte de Trincomalee.
Entendez-moi bien, Una Watuna est une très belle plage en forme de baie (pour faire changement) s’étendant sur un peu moins de 2km… mais, il y a des hôtels et restaurants partout. En plus, la plage n’est pas des plus intéressante; elle descends vers la mer avec une très forte pente et comme à Barcelone, après 2 mètres, tu ne touches plus le fond.
Je parlais donc de Una Watuna. Depuis que j’ai commencé à écrire, le soleil a fini par se coucher et la plage s’est illuminée de centaines de bougies alors que les restaurants l’ont »envahis » avec leurs tables et leur présentoir de poissons du jour plus appétissants les uns que les autres.
J’ai donc opté pour… une pizza. Il faut savoir que j’ai le gout de manger une pizza depuis bientôt 1 mois. J’ai essayé une fois lors de ma dernière semaine en Inde, mais la pâte était un pain mouillé, la sauce était épicé comme jamais et le fromage avait été remplacé par des morceaux de noix de coco (vous savez, le blanc à l’intérieur… en fait, vous ne savez peut-être pas héhé… c’est très bon… surtout très bon pour les problème gastrique… mais pas sur une pizza aussi ratée soit-elle).
En lisant les pages de mon guide, je suis tombé sur un restaurant se trouvant à Una. Il était décrit comme le meilleur endroit pour manger une pizza au pays. Le meilleur endroit ne signifie pas automatiquement que ce sera bon puisque advenant que toutes les autres pizzas soient infectes, si celle-ci est passable, elle sera la meilleure de l’ile. Vous catchez la nuance? Ce n’est pas une garanti de qualité comme si il avait été marqué; les pizzas sont excellentes. Au final, la pizza fut excellente, tellement que j’y suis retourné le soir suivant. Après tout, je pouvais bien me gater un peu, c’étais le fin de mon 2ème mois de voyage.
Happy 2 months travelling (bruit de serpentins)!?!
Que dire de plus sur Una sinon que qu’ici les backpackers sont en minorités. Il y a beaucoup plus de vacancier ce qui contribue à faire monter les prix en flèche. C’est quoi la différence entre un backpacker et un vacancier, eh bien le premier fait un voyage prolongé et doit tenir un semblant de budget ou à tout le moins il fait attention à ses dépenses (et s’offusque quand un repas lui coute plus de 3$) alors que le second est en vacance 2-3 semaines et se fou bien de payer 7-8$ pour le même souper.
Bon… je chiale encore…
Focus Focus… parle de ton voyage et laisse tomber l’aspect sentimento-quétaine…
J’ai donc profité de ma 2ème journée dans les environs pour aller visiter Galle, la 4ème plus grande ville du pays à 5km de Una Watuna.
Le vieux fort hollandais, qui correspond à la vieille ville, est le principal point d’intérêt culturel/historique (donc pour ceux tanné des plages) sur la cote Sud. Je me risquerais à faire un parallèle entre le fort de Galle et le Vieux-Québec, à la différence que Galle est beaucoup moins touristique et qu’au lieu d’être sur un cap, elle est sur une simple bande de terre qui avance dans l’océan (seul les remparts protègent la vieille ville des vagues).
C’est l’un des premiers endroits où le simple fait d’être là et de marcher dans les rues me fait me sentir bien. La présence d’une grande quantité d’édifices très bien conservés de l’époque coloniale et la multitude d’endroits offrant de superbes perspectives sur le vieux clocher, le phare, les remparts, l’océan et la vieille ville font de cet endroit un lieu unique qui vaut le déplacement.
Que dire de plus sinon que c’est mon coup de coeur au Sri Lanka. On déambule librement dans les rues au sons des vagues qui viennent frapper les remparts, sans personne pour venir nous achaler. Pour preuve que c’est un site hors de l’ordinaire, j’ai en prime eu droit à mes premiers autobus remplis de japonais/chinois en 2 mois.
J’ai par la suite posé mon baluchon une fois de plus sur mon épaule le lendemain matin afin de me rendre un peu plus à l’Est de la cote Sud à Mirissa, paradis des surfeurs.
Il existe tout un contraste entre Una Watuna, très touristique et plage ordinaire, avec Mirissa, très belle plage, de grosse vague (je sens que je vais m’amuser) et des bâtiments qui se fondent dans les palmiers. Si ce n’était des nombreux restaurants qui s’accaparent la plage avec leurs tables, cette plage pourrait sembler quasiment déserte. Aussi, les prix sont à des années lumières (plus abordable) qu’à Una Watuna. Bref, tout le contraire de ce dont on m’avait dit à propos des 2 endroits. C’est possiblement le fait d’être hors saison qui change la donne (la grosse saison au Sud du pays est de décembre à mi-avril) mais j’en douterais.
Comme c’est devenu l’habitude, après une journée à rien faire sur la plage (j’ai quand même affronté de très bons rouleaux – vagues) il fallait que je me dégourdisse les jambes. J’ai donc entamé une visite des villes environnantes en commençant par Weligama, ville à 5km de Mirissa.
Bon… rien pour écrire à sa mère. Je me suis ensuite dirigé vers Matara, plus grande ville des environs, et là aussi, rien pour passer à la postérité. Le clou de ma journée selon mon guide allait être Dondra Lighthouse (le phare de Dondra), décrit comme un magnifique phare situé au point le plus au sud du pays. En fait, si vous partez de ce phare et que vous vous dirigez vers le sud, le premier morceau de terre que vous croiserez sera l’antartique.
J’ai donc pris un bus de Matara pour me diriger à Dondra 4km plus loin. Premier pépin de la journée, le chauffeur m’a déposé à Gandara (phonétique identique à Dondra) 5km plus loin. J’étais en beau maudit après lui, mais une fois arrivé à la fameuse Lighthouse, je me suis rendu compte que Dondra était le nom de la région et non une ville (merci guide de cul). Il me fallait donc pas aller à Dondra, mais à Devinurawa. Comme le dicton jamais 2 sans 3 le dit, il me fallait une 3ème bad luck. Celle-ci est arrivé au moment où j’ai voulu monter en haut du phare. Les 2 gigolos qui était en bas ont essayé de m’en passer une en me chargant 1000rs (le prix selon le guide était 50rs). J’ai tenté de marchander du mieux que j’ai pu, mais d’autres touristes se sont pointés et ont payés le 1000rs sans rechigner en me disant « I don’t care, it’s notting in Euro (je m’en fou, c’est rien en Euro) ». Cette phrase là et ses dérivés commencent sérieusement à me tomber sur les nerfs. Ces vacanciers là ne pensent qu’à eux et ils ne se rendent pas compte qu’ils contribuent à faire monter les prix de manière démesuré année après année en acquiessant sans broncher aux demandes farfelues des locaux.
Enfin bref, qu’est-ce qu’une bière de fin d’après-midi sur le bord de l ‘océan ne peut pas règler? Jusqu’à maintenant, je n’ai pas trouvé d’équivalent pour retrouver le bonheur…
Autrement, la dernière semaine sur la plage aura été bénéfique, je dirais même plus miraculeuse, pour mes blessures. Arrivé à Trincomalee avec des blessures qui ne voulaient pas cicatriser et qui en arrachait en raison du climat, l’eau salée aura fait le travail. En moins de 3 jours, mes blessures se sont cicatrisés et maintenant ce n’est plus qu’un lointain cauchemars.
J’aurais quand même voyagé presque 1 mois blessé et durant ce mois, mon moral a été mis à rude épreuve. Je crois être sorti grandi de cette épreuve.
Heureusement, j’ai eu des compagnons de voyage merveilleux durant ces moments difficiles; Roark, Yogourt (épisode 11) et Eva (épisode 11) pour ne nommer que les plus importants.
Demain, soit lundi le 6 mai, je retourne à Colombo pour collecter mon nouveau passeport et mon portefeuille miraculeusement retrouvé. Je vais ensuite booker un vol le 8 ou 9 mai pour je ne sais pas encore où, dans le but ultime d’arriver à Katmandou – Nepal au plus tard le 14 mai où je retrouverais mon pote Roark.
Donc, à moins d’un élément hors de mon contrôle, je quitterais le Sri Lanka après y avoir passé 3 magnifiques semaines remplis de moments magiques, d’un évènement beaucoup moins magiques et de rencontres marquantes. Je quitte aussi avec le plus beau bronzage (tout uniforme et même pas la face rouge) que j’ai eu jusqu’à maintenant dans ma vie, mais tout le monde s’en fou…
En terminant, j’avais l’intention de faire une rubrique nécrologique à propos des choses que j’ai perdus/brisés, etc. lors de ce 2ème mois, mais bon… la liste est beaucoup trop longue. Je dirais simplement qu’au moins je n’ai pas encore perdu la raison et Dieu sait que ce n’est pas les occasions qui ont manqués pour tester mon »mental toughness ».
P.S. Savez-vous quelle est la pire colle (question) qu’un indien ou un sri lankais peut me poser (et ils me la posent souvent); Est-ce que c’est différent dans ton pays? Les premières fois, je répondais oui, mais ensuite ils me demandaient qu’elles étaient les différences et j’étais aussi fourré qu’au départ. Comment voulez-vous expliquer à un indien (surtout eux, les sri lankais c’est moins pire) qu’il n’y a pas de pauvreté extrême, de pollution tout aussi extrême, d’animaux sauvages à chaque coin de rues, que les bâtiments ne donnent pas l’impression d’avoir été bombardés, que même quand c’est bruillant, c’est plus tranquille qu’ici, que la nuit on n’entend pas de chiens errants se battre entre-eux, etc. Comment voulez-vous leur expliquer que le monde dans lequel ils vivent, donc la réalité comme ils l’ont toujours connue, est complètement différente de la notre? Je me contente donc maintenant de toujours répondre la même chose; « your country is way too hot and mine is way too cold (votre pays est beaucoup trop chaud, tandis que le miens est très froid) »
Épisode 11 – Après la pluie, le beau tem… l’humidité
(Une chose est sur, celui qui a inventé cette expression n’était assurément pas un Sri Lankais)
Résumé de la fin du 10ème épisode;
Vous vous rappellerez qu’à mon réveil à Colombo, je m’étais pointé tout bonnement à la station de train pour voir l’horaire et que j’avais finalement booké un train pour Ella qui partait 30 minutes plus tard…
J’ai donc quitté Colombo en catastrophe pour me diriger vers ma première destination à l’intérieur des terres; Ella. Le pas du tout médecin en moi se disait qu’un séjour en montagne allait faire le plus grand bien à mes blessures qui ne guérissaient pas. En effet, pour moi montagne rimait avec air frais. Air frais, oui, mais air très humide aussi, donc d’aucune aide. Si seulement j’avais su, je serais allé sur la côte en premier.
Le train que j’ai pris de Colombo à Ella est l’une des choses à ne pas manquer au Sri Lanka. En effet, la ligne serpente au travers des montagnes tantôt couvertes de jungle, tantôt tapissées de champs de thé (encore).
Le trajet a durée environ 8 heures et les 6 dernières n’ont été que de l’ascension; on montait, on montait et on montait. Heureusement, les plus beaux paysages étaient dans les 2 dernières heures, ce qui a eu pour effet de me réveiller.
La chose que je trouvais un peu moins drôle c’est qu’on était presque toujours sur le bord de la falaise et le train n’arrêtait pas de tanguer d’une manière assez importante d’un côté à l’autre. J’imaginais donc très facilement qu’il bascule dans le vide…
Ça mange quoi en hiver Ella? Un peu à l’image de Munnar en Inde, c’est une petite ville en plein cœur d’une vallée comprenant des plantations de thé. La ville est plus sympathique que Munnar, mais les champs étaient beaucoup plus impressionnant là-bas.
J’ai commencé ma première journée à Ella en allant monter la montagne la plus connu des environs; Ella Rock, un promenade d’environ 4 heures qui passe sur le chemin de fer, dans des plantations de thé, dans une jungle plus ou moins dense, pour finir sur un promontoire rocheux offrant une superbe vue de la vallée et de ses environs. Lors de cette montée, j’ai rencontré 4 personnes qui allaient devenir mes compagnons de voyage pour les 8 prochaines jours;
Joerg – allemand – 24ans
– Je suis incapable de prononcer son nom alors je l’appelle Yogourt puisque la phonétique se ressemble… pas vraiment, mais enfin,
– On se ressemble beaucoup (il est plus patient)… tellement qu’une fois, alors qu’il faisait jouer de la musique, j’ai entendu back to back les chansons »Sail » et »Nightcall » (mes 2 chansons préférés). J’ai été tellement surpris que j’ai pensé qu’il avait piqué mon Iphone,
3 suissesses; Eva – boule d’énergie, enseignante, Steffie – tout le temps malade, enseignante – Rahel, enseignante, la bonté incarné
Comme si une montagne dans la journée n’était pas assez, nous avons ensuite décidé de nous attaquer à la 2ème montagne des environs; Mini Adam’s peak. Se trouvant directement devant Ella’s rock, celle-ci offre un vue magnifique sur la montagne et la vallée en contrebas.
Le lendemain, moi et les joyeux lurons avons pris le train en direction de Haputale, 1 heure à l’ouest. Alors qu’Ella était un beau petit village au creux d’une vallée, Haputale est un super petit village perché sur une crête assez étroite, surplombant des vallées de part et d’autre.
Mis à part ne rien faire et admirer la vallée du haut de la terrasse de son hôtel, il y a 2 choses à ne pas manquer dans les environs. Personnellement, il y en a une des 2 qui pourrait bien être ignorée, mais comme elles sont à proximitées l’une de l’autre, les 2 sont généralement faites en combo.
Il y a donc d’une part la visite de la Dambatenne tea factory, une usine à thé. Rien de spécial, sinon le prix d’entrée exorbitant. On y voit toutes les étapes de transformations de la feuille de thé en thé et blablabla, Zzzzzzzz. En prime, il n’y a même pas de dégustation de thé à la fin. C’était donc la chose à ne pas oublier de manquer.
De l’usine de thé, on pouvait se rendre en haut de la plus proche montagne surnommé ‘’Lipton’s seat’’. Moyennant une montée de 15-20 minutes en tuk tuk au travers des plantations, vous êtes récompensé par une vue magnifique sur la vallée. Juste pour la vue, c’est à ne pas manquer. Cependant, le meilleur reste à faire. Afin de retourner à Haputale, il faut aller prendre le bus près de l’usine en contrebas de la montagne. Je vous conseille fortement de descendre à pied puisque cela vous permettra de marcher au travers des plantations.
Même si l’endroit était magnifique, il n’y avait pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent. Nous avons donc levé les feutres en direction de Dalhousie.
En chemin, nous avons fait un stop à Nuwura Eliya. Décrite dans le guide comme un endroit à ne pas manquer (je sais, j’ai souvent utilisé l’expression ‘’à ne pas manquer’’ depuis le début), ce village aux allures britanniques pourrait très bien disparaitre des guides de voyage et personne ne s’en rendrait compte. En effet, quand le seul attrait de la ville est que c’est la ville la plus en altitude du pays, mais qu’arrivé là, il n’y a aucune vue sur les environs et que la ville ressemble à tous les autres villes, tu fais quoi? Tu retournes à la station de train 2 heures plus tard pour continuer ton chemin en ayant passé les 2 heures à manger dans le bazar de la ville.
Le meilleur moment de notre court séjour à Nuwura Eliya fut de faire la connaissance du gars qui s’occupait des bagages à la gare de train. Le gars s’appelait Baggesh (phonétique presque identique au mot bagage). Il devait être prédestiné à faire ce métier dès sa naissance.
Retourné dans le train, j’ai pu continuer à peaufiner ma technique de voyage en train type asiatique, c’est-à-dire »me tenir dans l’ouverture de porte du Wagon quand le train file à toute allure au travers de paysage magnifique ». Pour ceux ayant déjà essayés, vous savez quelle feeling cela procure. Pour les autres, eh bien c’est un sentiment de liberté totale (demandez à Franko). En plus, c’est 100% sécuritaire… euh, je veux dire, c’est 100% sur que mes assurances ne couvrent pas cela. 3 heures de pur bonheur. Une fois que vous avez gouté à cela, vous ne voulez plus retourner vous assoir à votre siège.
Descendu du train à Hatton (ville principale à proximité de Dalhousie), il ne nous restait plus qu’à prendre le bus pour arriver à destination. Je n’avais jamais vu une station de bus aussi bordélique de ma vie que celle de Hatton (et pourtant j’ai ai vu des pas pire en Inde). Le meilleur moyen de vous imaginer le stationnement rempli de bus est de penser au jeu Tétris; imaginez des blocs de toutes grosseurs dans tous les sens et si un bloc veut sortir, d’autres blocs doivent bouger au préalable.
La raison de notre présence à Dalhousie était bien simple; c’est le point de départ pour l’ascension d’une des plus célèbres montagnes du Sri Lanka, j’ai nommé Adam’s Peak. Lieu de pèlerinage pour les sri lankais de toutes les religions, c’est aussi un lieu difficile à ne pas mettre dans son agenda en tant que touriste.
L’attrait principal de la montagne est d’aller y voir le lever du soleil qui se produit vers 6h, 6h30. Puisque la montée se fait en environ 3 heures, nous n’avons pas pris de chance et nous avons commencé à 1h30 du matin.
Je ne sais pas pour vous, mais si je vous dis ‘’je vais aller monter une montagne à 1h30 du matin’’, pour ma part, je m’attendrais à être pas mal tout seul. Eh bien je n’aurais pas pu être plus dans le tort. Déjà à 2 heures du matin, le sentier était une véritable autoroute. Pendant que moi et mes compagnons étions équipés pour faire une véritable expédition, nous étions entourés de vieillards, de parents avec des enfants dans les bras, des gens pieds nus, d’aveugles, etc.
Ce n’est pas compliqué, j’étais convaincu que nous avions trouvé le ‘’stairway to heaven (l’escalier pour aller au paradis)’’.
Rendu en haut, il y avait un gros temple, une armée de sri lankais (sans joke, il devait y en avoir un millier) empilés les uns sur les autres… et aucune vue possible sur les environs, encore moins sur le lever du soleil. En faisant un peu de recherches et en jouant du coude un peu beaucoup, j’ai finalement trouvé THE PLACE (à la française… il faut bien prononcer le TH) juste à temps pour voir le sublime lever de soleil sur le lac juste en bas et avec les montagnes environnantes nappées de nuages. L’expérience de l’ascension vaut la peine d’être vécu puisque c’est assez unique, mais le lever du soleil était la cerise sur le sunday.
À la minute où le soleil s’est levé, la tonne de sri lankais qui se trouvait dans le temple en haut de la montagne se sont (je sais, il faut accorder le verbe avec la tonne… mais bon) mis à descendre le sentier à la file (pas) indienne. Autant vous dire que le chemin du retour s’est fait à pas de tortue.
De retour à notre guesthouse à 8h30 du matin, notre journée était terminée.
A Dalhousie, nous avons rencontré des gens formidable; Brenda, Little Obama et Doug.
À tout seigneur, tout honneur, commençons par Little Obama. La guesthouse où nous étions se nommait ‘’White House’’ et comme le nom du gérant était très compliqué, nous avons décidé de le surnommer Little Obama (en plus d’avoir un nom compliqué, il était une personne de petite taille). Little Obame était tellement serviable qu’il a marché 1h30 pour aller nous chercher de la bière le premier soir (je prenais plaisir à l’imaginer courir dans la rue avec ses petites jambes… comme les jumeaux dans Fort Boyard héhé).
Il y avait aussi Doug le chien qui nous suivait partout et qui était notre espèce de bodyguard.
Finalement, la dernière et non la moindre, j’ai nommé Brenda (son vrai nom), une très vieille indienne venu habiter Dalhousie au Sri Lanka dans le but de devenir guide de montagne. C’est rare les vieille personne en Asie qui parlent anglais, encore moins un anglais très fluide. J’ai littéralement dû refuser ses avances plus d’une fois durant la demi-heure où elle nous a suivit (elle m’invitait à danser chez elle et disait qu’il y aurait beaucoup d’ambiance… quand je lui demandais si il y aurait d’autres gens, elle me répondait seulement moi et elle). Bon, on va mettre les choses au clair, les femmes de 60 ans qui sont grand-mère, ce n’est pas trop mon genre.
À notre départ de Dalhousie, nous avons décidé de mettre le cap sur Sigiriya, pas mal plus au nord. Cette journée là en fut donc une de déplacement. Tout d’abord, il y a eu le bus jusqu’à Hatton, ensuite le train jusqu’à Kandy et ensuite le bus jusqu’à Dambulla. Arrivé à Dambulla, il ne nous restait qu’un petit bus de 30 minutes à prendre pour arriver à bon port et nous étions convaincu que la journée était terminée.
C’était cependant mal connaitre l’Asie que de faire cette supposition. En effet, ce court trajet en bus s’est transformé en mon pire trajet de train/bus jusqu’à maintenant.
Imaginez-vous dans un premier temps un bus de la taille des petits bus scolaire que l’on retrouve au Québec. Au début, ça allait bien, le bus était plein comme à l’habitude, mais sans plus. Ensuite, d’autres personnes sont montés, et puis d’autres et puis d’autres et puis d’autres, tellement qu’au milieu du trajet, des indiens s’accrochaient à l’extérieur du bus. Étant assis à l’intérieur, j’avais les fesses d’une grosses sri lankaise dans le visage.
C’est à ce moment là que le clou du spectacle est arrivé; une classe complète (15-20) de jeunes sri lankais d’environ une dizaine d’année. Quand je les ai vus sur le bord de la route, je ne pouvais pas concevoir qu’ils allaient tous entrer. Eh bien, le sceptique en moi a été confondu. L’expression entassé comme des sardines n’est pas assez forte pour décrire le spectacle auquel j’ai assisté/participé. Je n’aurais pas été surpris si à la fin du trajet si nous avions retrouvé 1 ou 2 jeunes morts asphyxiés. Quand on roulait entassé comme des sardines, ça allait encore, le pire moment a été de sortir du bus… Je vous laisse imaginer la situation.
Ajoutez à tout cela que le chauffeur était un véritable enf*i+é. Comparativement à tous ses collègues asiatiques, il ne roulait pas en fou… LOIN de là. Il devait rouler en moyenne à 10-12km/h TOUT le trajet. Le calvaire qui devait prendre 30min s’est donc éternisé durant 1h30. La colère montait en moi et à tout moment j’avais envi de crier »next gear (change de vitesse) ».
Le lendemain matin, nous étions les premiers dans la file à 7h pour aller visiter Sigiriya Rock (seule et unique attrait de l’endroit). Pour faire une histoire courte, le palais a été érigé il y a plusieurs siècles par un roi un peu dérangé qui voyait constamment des gens comploter pour l’assassiner. Il a donc ordonné de construire un palais perdu au milieu de la jungle sur le rocher de la tête du lion (Lion’s head).
Le prix d’entrée nous a un peu beaucoup refroidis (30$ us), tellement que je peux maintenant affirmer sans me tromper que c’est l’une des pires attrapes touristes en Asie. L’endroit vaut le déplacement, mais AUCUNEMENT à ce prix, même pas au quart. Pour vous donner une comparaison, l’entrée au Taj Mahal m’a couté 15$ et c’est l’un des sites les plus importants en Asie. Ce qui me fait le plus chier c’est l’écart de prix extrême pour les sri lankais (150rs – 1,20$ US) versus le prix pour les étrangers (3750rs – 30$ us). Je n’ai aucun problème à payer plus que les habitants du pays, mais il y a une limite à ne pas franchir et elle a été dépassée ici.
Concernant la visite, eh bien, pour accéder au sommet, il faut emprunter un chemin tantôt creusé à même la roche, tantôt ajouté depuis que c’est un site touristique pour plus de sécurité (une section des marches originales est sculptée à même la roche sur une paroi à 90 degrés…). À ce sujet, ces sections rajoutées me donnait l’impression d’être les plus dangereuses; 2 escaliers en colimaçon interminables et suspendus dans le vide et un escalier standard qui aurait besoin de rénovations (travaux faits de préférence par un gars ayant un niveau pour éviter que l’escalier donne l’impression de pencher dans le vide comme actuellement). Bref, ceux ayant le vertige s’abstenir.
Quelques heures plus tard, nous nous sommes dirigés vers Dambulla (la ville voisine) pour aller visiter des cavernes sculptés dans le rock comprenant d’immenses statues de Bouddha (des centaines et des centaines de représentation de Bouddha de toutes les dimensions). En arrivant sur le site si vous y allez un jour, il ne faut pas se laisser impressionner (dans le mauvais sens du terme) par le temple contemporain qui a été construit à l’accueil juste devant la montagne.
Cet endroit a beaucoup stimulé mon imagination et je me suis mis à jouer les guides avec l’une des filles avec qui je voyageais en racontant l’histoire à ma manière… J’ai donc fermé mon guide de voyage pour ouvrir mon livre d’histoire imaginaire. En bout de ligne, je crois avoir transformé l’histoire un peu monotone en une fiction digne d’un film de série B à Hollywood ou d’un blockbuster à Bollywood. Je vous laisse en juger par vous-même… soyez dont un peu indulgent.
Dans un premier temps, elle m’a demandé ‘’pourquoi ont-ils sculpté autant de représentations de Bouddha dans un seul et même endroit?’’. Je lui ai répondu ceci;
À l’époque, le chef des moines a demandé à tous ses aspirants moines un devoir; ils devaient tous et chacun faire une statue représentant quelqu’un ou quelque chose et ils avaient 10 ans pour la réaliser. Dans sa grille d’évaluation, le chef moine a fait une erreur, il a oublié de donner des points pour l’originalité. Du coup, tous les moines se sont dit qu’ils allaient opter pour la facilité et faire une représentation de Bouddha. À la remise du devoir, le chef moine se rendant compte de son erreur décida de faire passer tout le monde et afin de camoufler son erreur, il fit déposer toutes les répliques de Bouddha dans des cavernes en haut d’une montagne perdu au milieu de nulle part. Quelques siècles plus tard, des archéologues ont découvert l’endroit et ont tout simplement mal interprété la signification du lieu… ou sinon, ils ont très bien compris et ils ont décidé de camoufler la vérité afin de couvrir le chef moine. Voila… pas plus compliqué.
Ensuite, à la question ‘’à quoi le mot Dambulla peut-il référer?’’, je lui ai fait part de l’histoire secrète de Dambulla, le frère jumeaux diabolique de Bouddha (The untold story of Dambulla, the evil twin brother of Bouddha). Bon, je ne vous raconterais pas l’histoire parce qu’elle est secrète et bon… moi les secrets c’est motus et bouche cousue… euh
Après ce cours d’histoire accéléré, moi et Yogourt avons fait nos adieux aux 3 suissesses avec qui ont voyageait depuis maintenant 6 jours. Elles prenaient la direction de Colombo en fin de journée puisque leur voyage au Sri Lanka était terminé.
Malgré une grosse journée derrière la cravate et une humidité indescriptible (tu as beau prendre une douche froide, en fermant le robinet tu recommences à suer), nous avons décidé d’aller monter la montagne juste à côté de Sigiriya palace pour le coucher de soleil. Bien que le sentier n’était pas très évident (merci guide de voyage de merde), nous sommes parvenus à notre fin.
Ce qu’il y a à savoir, c’est que si vous avez un guide de voyage et que vous allez à cet endroit, laissez le dont dans votre chambre, ce sera déjà une très bonne étape de faite. Donc, pour aller en haut de la montagne, vous devez vous rendre jusqu’au monastère bouddhiste à sa base (environ 4km du village). De là, 2 sentiers s’offriront à vous. Prenez celui de droite. Ensuite, lorsque vous croiserez une intersection, prenez le sentier de gauche. Vous devriez apercevoir quelques mètres plus loin une indication sur laquelle est écrite ‘’Old Cave Bouddha’’. En arrivant au Bouddha, vous ne verrez plus de sentier. À ce moment là, si vous voyez des locaux et que ceux-ci vous disent que ce n’est pas le bon chemin pour atteindre le sommet ‘’There is no trail to the summit this way… you need to go down and take an other trail (il n’y a pas de sentier jusqu’au sommet à partir d’ici… vous devez redescendre et prendre un autre sentier)’’. À ce moment là, regardez dans les yeux de l’un des locaux en lui disant mentalement ‘’ah ouin, ya pas de trail de ce côté… regarde moi ben’’ et marchez tout droit en direction du pas de trail. Longez ensuite la paroi rocheuse jusqu’à ce que vous trouviez une ouverture. De là, il ne vous reste qu’à jouer aux alpinistes afin de vous faufiler entre /sur les rochers. À ce sujet, si vous voyez une bouteille d’eau pleine au travers des roches, c’est la mienne et l’eau est potable…
Au final, vous serez récompensé avec une superbe vue du Sigiriya Palace et le plus beau coucher de soleil des environs (si vous commencez votre périple du village vers 4h45-5h). C’est en fait la meilleure chose que nous avons faite de la journée et la moins chère.
Le lendemain, après un faux départ de Sigiriya à 7h du matin (le bus, nous ayant pourtant très bien vue sur le bord de la route, nous a passé dans la face) les choses se sont replacées. Le trajet, qui devait durer environ 2h30 selon le guide, ne nous a pris qu’une heure. Tellement que nous étions convaincu que les gens dans le bus se foutaient de notre gueule quand ils nous ont dit que nous étions arrivés. C’était pourtant bien notre stop.
Polonnaruva est donc une ville du centre du pays qui abrite l’une des 2 anciennes cités impériales datant de presque 2 millénaires. Il y a tout d’abord eu Anuradhapura et quand celle-ci fut détruite par les indiens, Polonnaruva a été construite.
La journée s’est super bien passé à se promener à vélo d’une ruine à l’autre. Chacune avait un cachet particulier formant au final un ensemble très intéressant à visiter. Côté visite de temple, etc. c’est assurément le plus bel endroit au Sri Lanka jusqu’à maintenant.
Le défi du jour était d’arriver à visiter chaque endroit avant que la horde d’étudiantes (elles devaient être au moins une centaine) en robes blanches se pointent sur les lieux.
Ce n’est pas compliqué, à la minute où elles arrivaient, s’en était fini des photos. J’irais jusqu’à dire qu’elles étaient pire que n’importe quelle groupe de chinois ou japonais que j’ai vu prendre l’assaut d’un site touristique armé de leur caméra.
À un certain moment, nous avons dû passer au travers du groupe avec nos vélos sur une petite route. J’ai alors dit à Yogourt de se fermer les yeux, de garder ses bras bien tendus et accrochés à son guidon et de pédaler le plus vite possible. C’était selon moi le meilleur moyen de s’en sortir intact…
La visite s’est donc déroulée en toute quiétude jusqu’au moment où… je me suis ouvert… le criss de gros orteil… sur une roche… parce que le vélo que j’avais loué, quoique le plus grand disponible, était fait pour un enfant de 10ans. Le destin continuait donc à s’acharner sur moi. Pourquoi, je n’en ai aucune idée…
À ce sujet, si j’ai fait du tort à quelqu’un et que celui-ci a fabriqué une poupée voodou à mon effigie pour me faire payer, eh bien je crois que peu importe ce que j’ai pu te faire on est quitte.
Prière d’annuler le sortilège A.S.A.P.
Merci
Autrement, si c’est Bouddha qui me rend la monnaie de ma pièce en raison de ma fausse histoire à propos de Dambulla, son méchant frère jumeau, eh bien tous ceux qui ont cru cette histoire (euh)… comment dire… c’est faux bon. Content Bouddha?
De toute façon, si c’est toi qui a provoqué cela, cela va contre tes principes de paix et en plus, j’ai toujours imaginé qu’un gars de 300 livres qui prônait une vie saine avait une sorte de sens de l’humour un peu tordu… Bon, je m’arrête là, je ne veux pas d’autres représailles… Anyway, j’espère que tu comprends mon point Boud… Je peux t’appeler Boud?
Avec cette nouvelle blessure, mes jambes ressemblaient de plus en plus à un mauvais remake du déjà très mauvais film »Terre, champ de bataille » mettant en vedette un John Travolta à son meilleur. Il fait savoir que chaque petite coupure ou enflure prend de l’ampleur jusqu’à devenir plus grande que nature en raison du climat.
En une journée, s’en était donc fait de Polonnaruva. Le jour suivant, nous avons mis le cap sur Anuradhapura. Le moment fort du trajet s’est produit quand notre chauffeur, qui roulait quand même assez prudemment jusque là, s’est fait dépassé par un autre bus. A ce moment, il a littéralement été piqué au vif et s’est mis à rouler en malade sur la route sinueuse. Il a fini par redépasser le dit bus (vous auriez dû voir son sourire… je lui aurais appris qu’il avait gagné 1 millions qu’il n’aurait pas été aussi content) et il a ensuite continué à rouler en malade pour le distancer. Bravo champion…
Disons simplement que j’ai l’habitude de somnoler dans les bus, mais que dans celui-ci, j’avais les yeux bien ronds (Si je vivais mes derniers moments, je préférais le savoir).
Autre fait inusité, en attendant pour notre second bus, nous avons assisté à une course de vélo sur route. Bon, seulement 2 ou 3 avaient un vrai vélo de route, les autres se contentant au mieux d’un vélo hybride, mais quand même. Une course de vélo organisée en Asie du Sud Est avec une foule très importante massée tout au long du trajet… je n’aurais jamais cru voir cela. Faf, tu passeras le message à Geoff, je crois qu’il y a un bon marché en devenir ici.
À notre arrivé à Anuradhapura, j’avais l’impression d’être comme le gars dans le film »Orange Mécanique » quand on lui lave le cerveau avec des séances de vidéo. Les 2 heures de bus avaient été une succession de chansons plus horribles les unes que les autres et en prime, il y avait des écrans dans le bus pour voir les vidéos.
Quelques minutes après être sorti du bus et s’être débarrassé des chauffeurs de tuk tuk qui vendaient leur salade comme d’habitude, moi et Yogourt marchions tout bonnement dans la rue pour se rendre à une guesthouse quant quelque chose que je n’aurais jamais pu concevoir est arrivé. Un tuk s’est arrêté sur le bord de la route à coté de nous et au moment ou je me suis retourné pour lui dire »gentiment » que nous n’étions pas intéressé par son offre même avant de l’avoir entendu, je me suis rendu compte… que… le tuk tuk… était conduit… par un touriste.
J’ai lancé un regard d’incompréhension à Yogourt du genre »est-ce qu’on est en train de rêver là? » et il m’a répondu avec un regard qui voulais dire ‘’pourtant on a juste pris une bière hier soir et je ne me sens pas hangover’’.
Ce n’était aucunement un rêve ni un lendemain d’une soirée bien arrosée. Il y avait bel et bien 2 touristes voyageant à bord d’un tuk tuk au Sri Lanka (on a appris par après qu’ils ont loué le tuk tuk pour 1 semaines). Ils nous ont ensuite proposé de faire le tour des temples et ruines (seule et unique raison d’être ici) avec eux.
Nous avons assurément établi un nouveau record Guinness pour le plus grand nombre de personnes uniquement non asiatique dans un tuk tuk. Vous auriez du voir la figure des locaux qui nous voyaient, particulièrement les chauffeurs de tuk tuk. Leur visage était rempli d’incompréhension.
En ce qui concerne la visite d’Anuradhapura, l’endroit comporte 3 dagobas (espèces de grand dôme ressemblant à un bol renversé) très impressionnantes et extrêmement bien conservées, mais c’est à peu près tout. Heureusement, au moins ici nous n’avons peu eu à débourser un prix de fou.
En sommes, j’ai terminé la section culturelle de mon voyage au Sri Lanka. Cette section du territoire s’appelle le »triangle culturel » et cela comprend Kandy (je ne suis pas allé), Dambulla, Sigiriya, Polonnaruva et Anuradhapura. Si vous venez un jour ici et que vous n’avez pas le temps de tout voir, allez à Dambulla/Sigiriya (se fait bien en une journée) et aller à Polonnaruva. Vous pouvez laisser tomber Anuradhapura (avis partagé par mon ami allemand).
Je mets donc le cap ce matin vers Trincomalee sur la cote Est de l’ile pendant que mon compagnon des 8 derniers jours prend le chemin de Kandy. Ça va faire bizarre de ne plus l’avoir dans les environs puisque nous formions une bonne équipe du style bon cop, bad cop (moi impulsif et lui plus réfléchi… quand on négociait le prix des chambres, il commençait la négociation et si il n’était pas capable d’avoir le prix que nous voulions, je prenais le relais). Le mois et demi passé en Inde m’a littéralement transformé en une bête impitoyable quand vient le temps de négocier. À ce moment, aucun coup bas n’est assez bas pour avoir le meilleur prix possible héhé.
De là, j’ai l’intention de descendre en longeant la cote pour les 2 prochaines semaines (ce sera vraiment pénible).
Jusque là, portez-vous bien et je tâcherai de faire de même.
Les 10 premiers jours que j’ai passé au Sri Lanka, j’avais une énorme barde et je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de personne qui m’ont demandé d’où je venais ou même salué (tout un contraste avec l’Inde). Depuis, j’ai rasé ma barbe et je me suis faits un nouveau public; les jeunes filles sri lankaise. C’est pas compliqué, à tous les endroits où je vais depuis, les groupes de jeunes filles me saluent et essaient d’attirer mon attention avec des regards coquins quand je passe près d’eux. C’est assez agréable, mais le hic (sans aucune méchanceté, c’est une question de gout), je trouve que les femmes sri lankaise ont pour la grande majorité des traits s’apparentant plus aux hommes qu’aux femmes (visage). En d’autres mots, elles ne sont pas vraiment attirantes.
Dans le même ordre d’idée, durant le mois et demi que j’ai passé en Inde, j’aurais quasiment pu compter sur les doigts de mes mains le nombre de gros indiens que j’ai croisées. C’est tout un contraste avec le Sri Lanka. En effet, disons simplement qu’ici les gens ne meurent vraiment pas de faim (clin d’œil). C’est probablement en raison du fait qu’ils mangent principalement le même plat (Rice and Curry; une grosse assiette de riz blanc servie avec plein de légumes) matin, midi et soir.
Après maintenant presque 2 semaines, je peux vous dire que je commence à en avoir assez. C’est super bon, mais manger uniquement de cela matin, midi et soir, ça commence à faire. Autrement, la seule alternative la majorité du temps consiste à prendre des Rotis (espèce de pain cuit replié en forme de triangle ou de carré avec de la viande ou des légumes dedans) ou du Kottu (espèce de salade de légumes tranchés en petits morceaux).
Autrement, la religion principale au Sri Lanka est de loin le bouddhiste avec entre 65 et 70% de la population. Or, dans chaque ville ou nous allons, il y a toujours un maudit minaret (tour duquel les musulmans entonnent des chants qui peuvent être entendus à la grandeur de la ville tôt le matin (vers 5-6h et après le coucher du soleil). Yogourt me passait le commentaire suivant l’autre soir; ‘’je me demande si les bouddhistes n’en on pas plein leur casse (traduction libre) de ces minarets’’? C’est une très bonne remarque et si c’était juste de moi, je serais à bout de me faire réveiller tous les matins par un gars qui donne l’impression de chanter avec une brosse à dents dans la bouche et qui en plus n’est pas de ma religion… pousse, mais pousse égale. Cependant, comme les bouddhistes sont des gens généralement pacifiques et compréhensifs, je crois qu’ils acceptent de se faire tondre la laine sur le dos.
En terminant (pour de bon), je me suis toujours demandé où était passé la grande majorité des synthétiseurs après que ceux-ci ait été abandonnés par l’industrie de la musique après une décennie 80 catastrophique. Bon, le synthétiseur a donné naissance à quelques petits bijoux, mais pour la majorité, c’est catastrophique. Je peux dorénavant répondre à l’énigme. Non, ils n’ont pas été mis dans la navette spatiale qui a explosée il y a quelques années. Ils n’ont pas non plus été enterrés dans un bunker qui a ensuite été inondé. Non… tenez-vous bien… ils ont été expédié au Sri Lanka. Ça y est, je l’ai dit…
L’emploi du synthétiseur est SYSTÉMATIQUE dans toutes les chansons. On se croirait dans un très très très mauvais Noël des campeurs dans un camping près de chez vous. Très sérieusement, la très grande majorité des chansons que j’entends ici, sinon la totalité (dans chaque bus, la musique joue à tue tête) utilisent le synthétiseur pour faire la mélodie.
La résolution de cette énigme est une très bonne nouvelle puisque je vais maintenant pouvoir mettre tous mes efforts sur la résolution d’un autre mystère qui hante mes nuits; comment le caramel est introduit dans la Caramilk?
Épisode 10 – Pour le meilleur et pour le pire
Je suis littéralement tombé en amour avec Colombo (capitale du Sri Lanka et lieu d’arrivé de tout voyageur arrivant au pays). Décrite comme chaotique, sale et inintéressante dans le Lonely Planet, cette ville a plutôt été un véritable vent de fraicheur pour moi. C’était tout un contraste par rapport à toutes les villes d’Inde (grande comme petite) où je suis allées.
En 2009, ce tout petit pays est sorti d’une guerre civile très sanglante qui a durée plus de 20ans (entrecroisé de quelques période de paix n’ayant jamais durée très longtemps). La capitale Colombo est le meilleur exemple de l’incroyable relance économique du pays depuis.
À ce sujet, si vous voulez visitez le Sri Lanka comme il est présentement, c’est-à-dire pas mal intact d’après la guerre (fin en 2009), il faudra penser à organiser votre voyage assez vite. Contrairement aux indiens, ils ne niaisent pas avec la puck et le pays se développe à la vitesse grand V. Il y a des grues ou des annonces de chantiers (beau 3d et tout) partout. Pour vous donner un autre exemple du dynamisme de la ville, elle compte 2 hôtels de la chaine Hilton et un concessionnaire Porsche.
À ce sujet, la chose qui m’a frappé le plus en me promenant dans Colombo c’est le nombre de banque qu’il peut y avoir. C’est complètement fou. En fait, je mets au défi quiconque de marcher en ville sans apercevoir une banque à tous les 100m. Qui dit banques, signifie donc présence de capitale (money money money… Sur un air d’Abba)
Aussi, ne vous laissez pas aveugler par la faiblesse de leur dollar. En arrivant ici je me disais; ‘’pfff, j’ai 2.25 roupies sri lankaise pour 1 roupie indienne… c’est 3 semaines là ne vont rien me couter’’. Eh bien, disons qu’ils sont assez futés; à bon nombre d’endroits, ils affichent le prix en dollar américain et demandent ensuite d’être payé en roupies sri lankais.
Sinon, c’est aussi tout un contraste en ce qui concerne »l’ordre publique » (vous savez la chose qui n’existe pas en Inde et qu’on m’a déjà accusé de troubler). Ici, les gens marchent sur les trottoirs, les voitures et tuk tuk s’arrêtent au passage pour piétons, ils ne klaxonnent pas comme des cons tout le temps (il peut s’écouler 2-3min entre 2 klaxons), des gens font leur jogging ou du vélo de route le long du parc linéaire sur le bord de l’océan et plus important encore, les gens se »criss ben que je sois un blanc bec ». Je me sens anonyme dans la foule.
Seule note négative, et une grosse, je croyais avoir vu qu’est-ce qu’était l’humidité en Inde, mais je n’avais encore rien vu. J’ai écris dans une chronique précédente à propos du sud de l’Inde où j’avais l’impression que les goutes d’eau attendaient que je leur rentre dedans tellement il faisait humide. Eh bien, l’endroit dont je parlais à ce moment pourrait paraître sec en comparaison à ici.
Autrement, comme beaucoup de relation amoureuse dans le monde d’aujourd’hui, mon coup de foudre pour Colombo allait finir par me couter cher.
Dans le dernier épisode, j’étais à vous raconter la fin de la pire journée de ma vie… le 17 avril 2013.
C’est donc fraichement sorti de l’aéroport après un vol en première classe que je me suis dirigé vers un hôtel des plus miteux au centre-ville en compagnie de 2 autres touristes. Il était 9h du soir, on ne connaissait pas la ville, alors on a opté pour le plus cheap dans le guide de voyage (pas digne d’un voyageur en 1ère classe, mais bon…).
Nous sommes donc arrivés à l’hôtel, j’ai payé le taxi avec l’argent contenu de mon portefeuille, j’ai booké ma chambre d’hôtel et alors que je m’apprêtais à payer… hop, plus de porte feuille dans ma poche. Une poule a qui on a coupé la tête (j’en ai déjà vu quand j’étais petit) n’aurait pas plus couru dans tous les sens que je l’ai fait à ce moment là.
Volatilisé…
Encore aujourd’hui (je finis d’écrire ma chronique 2 semaines plus tard), je ne comprends pas ce qui est arrivé. Entre le moment où j’ai payé le chauffeur de taxi en sortant de l’argent de mon portefeuille (je me rappelle très clairement l’avoir remis dans ma poche) et le moment où je voulais payer la chambre, il ne s’est pas écoulé 10 minutes. Je n’arrive tout simplement pas à m’expliquer ce qui s’est passé. Le meilleur scénario que je peux imaginer c’est que quelqu’un a du profiter du moment où je sortais les sacs à dos taxi pour me faire la passe.
Il fallait être là pour me voir faire une fouille digne des aéroports à la dizaine de sri lankais qui se trouvait là (y compris le chauffeur de taxi qui était encore là… et son taxi).
Concrètement, j’ai perdu mon passeport, mon permis de conduire, ma carte d’assurance maladie, mes photos type passeport pour d’éventuel visa, ma carte de crédit, mon argent américain et un peu d’argent sri lankais et indien. En fait, seulement ma carte de débit a survécu à l’attaque. Fort heureusement, outre mon passeport, c’est la chose la plus importante pour moi depuis le début du voyage en Asie (c’est très rare qu’on peu payer avec la carte de crédit alors je sors tout mon argent avec ma carte de débit dans les guichets).
Pour les voyageurs avisés qui auront lu le dernier paragraphe, une question vous viendra surement en tête; mais pourquoi il a mis tous ses affaires dans le même portefeuille… quel nul. En effet, quel nul. Pendant les 6 heures que j’ai passé à l’aéroport à attendre, il m’est venu l’idée de génie de tout mettre mes œufs dans le même panier. Je voyage avec 3 portefeuilles et j’ai l’habitude de séparer les éléments dans chacun afin d’éviter ce genre de situation. Je ne sais pas qu’est-ce qui m’a passé par la tête puisque c’est bien la pire chose à faire et je ne fais jamais cela en temps normal. Il aura donc fallu que la fois ou je fasse le con correspondent à la fois ou je me fais voler. Est-ce qu’il y a des hasards dans la vie, j’en doute de plus en plus.
En résumé, il aura fallu moins de 10 minutes pour retransformer mon voyage en calvaire. Entre vous et moi, on dit généralement qu’on frappe le mur du voyageur après 3 semaines, 1,5mois et 3 mois… ben le 1.5 mois venait de me rentrer dedans S O L I D E.
Le lendemain matin, j’entreprenais donc mon séjour au Sri Lanka en allant visiter l’ambassade canadienne. Arrivé à l’ambassade, je me suis fais accueillir et servir par des sri lankais. Pas que j’ai quelque chose contre eux, au contraire, mais bon… quand tu t’es fait volé ton portefeuille avec beaucoup d’objet de valeur dedans, que 2 semaines plus tôt tu as eu un accident de scooter et que depuis tu regardes les blessures anodines du début empirer de jour en jour, bref quand tu es sur le bord de craquer et que tu vas dans l’ambassade de ton pays… comment dire… tu t’attends à avoir le soutien d’un compatriote.
La tension a donc monté un peu (bon, je l’avoue, j’ai pété ma coche). Quelques secondes plus tard, j’entendais un »qu’est-ce qu’on peut faire pour vous? » typiquement québécois. Quand tu es à l’étranger au bord de craquer et avec les larmes aux yeux parce que même à ton ambassade tu ne te sens pas le bienvenue, je sais pas pour vous, mais bon…
J’ai donc passé l’avant-midi en compagnie de ce québécois qui m’a expliqué toute la procédure à faire pour avoir un nouveau passeport. J’aurais très bien pu avoir un passeport temporaire de 1 ou 2 ans en 1 ou 2 heures, mais bon, puisque je ne sais pas combien de temps je serais parti et que la très grande majorité des pays demandent qu’il reste au moins 6 mois à ton passeport avant de ne plus être valide quand tu entres dans le pays, j’ai cru bon d’avoir un nouveau vrai passeport.
J’en ai aussi profité pour lui demander les qualifications qu’il faut pour travailler dans une ambassade canadienne. Disons simplement que ma bad luck n’est peut être pas arrivée pour rien puisque j’ai le profil de l’emploi héhé.
La première étape pour avoir un nouveau passeport était d’aller au poste de police pour avoir un rapport officiel de l’incident. À l’ambassade, on m’avait dit que ce ne serait pas très long et que la procédure était facile…
Ouin, disons simplement que j’ai eu mon rapport après avoir passé 3 belles heures au poste. J’ai même passé l’une de ces heures dans le bureau du directeur du poste à compter les points sur le mur pendant qu’il faisait comme si je n’existais pas. En fait, il n’avait aucune envi de m’assigner un policier pour faire un rapport… en anglais. Il m’a même plusieurs fois dit d’aller à un autre poste de police pour l’avoir. Je crois que ce sont mes yeux complètement désespérés le fixant à chaque fois qui ont fini par le faire changer d’idée (oui oui, croyez moi je peux faire pitié et je ne faisais même pas semblant). J’ai donc fini par avoir mon rapport de police.
Prochaine étape, la prise de photo pour le passeport. Je ne sais pas pour vous, mes de prendre une photo de passeport avec une barbe de 3 semaines en étant tout en sueur, je ne crois pas que c’est l’idéal. Je vais ressembler à un vrai robineux sur mon passeport et je me doute bien que cela me vaudra quelques questions supplémentaires aux douanes.
Tout cela pour dire que ma demande est en route. Cela devrait prendre 2 semaines et pendant ce temps, je peux voyager à ma guise à l’intérieur du pays. Le timing est excellent puisque je reste au pays pendant 3 semaines et que je repars par Colombo. J’irais donc piquer une jasette à mes amis de l’ambassade avant de partir.
Même si la procédure pour avoir un nouveau passeport a été longue et fastidieuse, ce n’était rien par rapport à ce qui m’attendais pour annuler ma carte de crédit en m’en faire livrer une au Sri Lanka. Afin de pouvoir me faire livrer ma nouvelle carte au Sri Lanka, plus précisément à l’ambassade canadienne, j’ai du passer au travers d’un immense questionnaire à propos de mon historique bancaire. À la fin du questionnaire, la femme a fini par me dire que j’avais échoué le test et que ce serait impossible de délivrer ma carte à l’extérieur du Canada. J’ai donc demandé à repasser le questionnaire; Impossible. J’ai ensuite utilisé l’argument du désespoir en scandant que les questions étaient à propos de ma vie… On parlait de ma vie… Rien n’y a changé. Elle s’apprêtait à raccrocher quand j’ai utilisé le 2ème argument du désespoir; »je veux parler à votre supérieur ».
Tadam… Je lui ai livré mon speech de chien battu, il m’a refait passé le test, je me suis concentré comme jamais et j’ai passé le test.
Je me suis donc réconcilié avec mon voyage en fin de journée en allant marcher le long d’un magnifique parc linéaire bordant l’océan en plein cœur de Colombo. De là, on pouvait apercevoir de gigantesque vague frapper le rivage de la ville jusqu’à l’horizon.
Le lendemain, ayant l’intention de décompresser un peu (donc rien faire de la journée), je fais la grâce matinée jusqu’à… 8h. Il faut savoir que depuis le début de mon voyage, je me lève entre 5 et 6h du matin, c’est-à-dire quand le soleil se lève. C’est tôt, mais quand on pense qu’il ne se passe plus rien dans la majorité des villes où vous allez après le coucher du soleil (donc vers 7h-7h30), vous modifiez votre rythme de vie en conséquence.
Vers 8h30, j’ai donc tout bonnement décidé d’aller voir à la gare pour les horaires de trains vers ma prochaine destination; Ella. Le prochain train partait à 9h… 27 minutes plus tard.
Avant même d’avoir contacté le département repos de mon corps, ma bouche disait au commis ‘’I’ll take one ticket (je vais prendre un billet)’’.
Quelques secondes après la bourde de ma bouche, mon cerveau a allumé; il te reste 27 minutes pour retourner à ton hôtel, faire tes bagages (disons qu’ils étaient pas mal un peu beaucoup défaits après avoir cherché mon portefeuille la nuit d’avant), checker out de ton hôtel, retourner à la station de train, trouver ton train dans la plus grande station du Sri Lanka (vraiment facile en comparaison aux stations de trains en Inde).
Eh bien, à 8h57 j’étais dans le train… pour apprendre qu’il allait partir 30 minutes plus tard en raison d’une défaillance.
Mon voyage était donc remis sur les rails… Après tout, le meilleur moyen de ne pas s’apitoyer sur son sort est de s’occuper l’esprit… en voyageant.
Épisode 9 – Le jour qui ne voulait pas finir…
Le 17 avril 2013 restera à jamais gravé dans ma mémoire. À présentement 28 ans, 4 mois et quelques jours, c’est de loin le pire jour de ma vie. Jusqu’à ce que je réussisse finalement à fermer les yeux dans une chambre beaucoup trop chaude et hyper humide du centre-ville de Colombo – Sri Lanka, tout ce que j’avais fait ou qui m’était arrivé ce jour là, sauf deux choses, avaient tournés à la catastrophe.
Remontons donc à 5 heures du matin le jour même à mon arrivé à Chennai via un train de nuit en provenance de Madurai où j’avais laissé mon buddy Roark continuer son chemin vers le Nord de l’Inde.
Mon plan de journée était très simple; j’allais tout d’abord aller déposer mes sacs dans un locker à la station, j’allais ensuite aller faire un check-up de mes blessures à l’hôpital, j’allais revenir près de la station pour prendre un déjeuner et ensuite faire du wi-fi jusqu’à 3 heures de l’après-midi, heure à laquelle je prendrais un train pour aller jusqu’à l’aéroport. J’allais finalement prendre un vol d’une durée de 1 heure afin de me retrouver au Sri Lanka, ma destination des 3 prochaines semaines.
Ça c’était en théorie. Comme très souvent depuis 2 mois, le destin voulait faire autre chose avec moi.
En pratique, je suis sorti du train direction le stockage des sacs. Arrivé là, je me suis fait dire par le créti% d’indien qui y travaillait que je ne pouvais pas stocker mes bagages dans un locker si je ne prenais pas un train quittant la ville dans la journée (il fallait que je lui montre le billet)… et le train pour l’aéroport ne comptait pas puisque c’était un train de ville. Comme réveil, je n’aurais pas pu demander mieux.
Pour une fois, le Lonely Planet n’était pas tendre avec un endroit, en l’occurrence Chennai. Il était écrit que ce n’était pas une belle ville, MAIS que la gentillesse des gens valait le détour. Bon… si je sortais de prison après 15 ans en cellule d’isolement, peut-être, je dis bien peut-être, j’aurais pu trouver les gens aimable… mais encore. C’était aussi écris que malgré tous ses défauts, Chennai avait un hôpital à la fine pointe de la technologie et qu’en plus, elle était habitué de traiter des touristes… ça restait à voir.
C’est donc accompagné de toute mon artillerie lourde que j’ai pris la direction de l’hôpital, mais pas avant d’avoir eu l’une de mes bonnes disputes avec des chauffeurs de tuk-tuk. Je ne m’étais pas fait arnaqué comme cela depuis mon premier jour à Delhi, à la différence que cette fois, j’étais conscient de l’arnaque et eux aussi. Ils n’arrêtaient pas de dire »je sais que c’est beaucoup trop cher en roupie, mais c’est rien en dollar américain ». Ce n’est pas compliqué, je leur aurais tous cassé la gueule avec un coup de poing américain si j’en avais eu un. Si je pensais comme ces supers crétins, je pourrais déclarer une faillite personnelle dans 3mois. Malheureusement pour moi, ma blessure saignait et comme mes sacs pesaient lourd sur une seule épaule, je ne me voyais pas aller négocier ailleurs pour sauver 2-3$ Can. J’ai donc accepté son insulte.
C’est donc échaudé 2 fois plutôt qu’une que je suis entré dans l’hôpital en m’attendant au pire. Résultat? Pour une fois, le livre disait vrai…
J’ai dû passer pas loin de 1h30 dans une superbe urgence, traité hyper rapidement et aux petits oignons et cela ne m’a rien couté (je ne comprends toujours pas). En quittant, le docteur m’a dit de faire une chose et une seule; »keep your arm dry (garde ton bras au sec) ». Du tac au tac, je lui ai demandé »How am I suppose to do that in India (comment je suis sensé faire cela en Inde moi là… comprendre que le temps est tout sauf sec… c’est même le plus contraire de sec que j’avais vu de ma vie à ce moment… c’est tout juste si les gouttes d’eau n’étaient pas en suspension dans l’air et attendent que les gens leur rentre dedans)? ». Il m’a regardé en souriant et a quitté la salle.
Après quelques jours à essayer la technique ‘’à l’air libre’’ sans succès, c’était le retour des bandages, le look momie et l’éternelle question des indiens; ‘’what happen to your arm (qu’est-ce qui est arrivé)?’’. En ce qui concerne le dernier point, j’étais maintenant plus outillé que la première fois pour y répondre. Dorénavant, j’allais alterner entre ces 3 réponses;
– silence et continuer mon chemin – la réponse que j’utilise le plus souvent,
– I woke up some day and it was there (je me suis réveillé et c’était comme cela) – la réponse pour une indien sympatique,
– I already told it to your twin brother earlier, go ask him (je l’ai dit à ton frère jumeau tout à l’heure, tu n’as qu’à aller lui demander). La plupart d’entre eux me regardent avec un regard confus et certains vont même jusqu’à me dire qu’ils n’ont pas de frère jumeau. À ce moment, je répond; yes yes, your twin brother… the one with dark hair, dark skin and who look as stupid as you… et je tourne les talons. Désolé, je ne traduirais pas cette section, c’est un peu méchant. Cette réponse est réservée aux indiens qui me font royalement chier, donc la majorité. En bout de ligne, c’est impossible d’avoir le dessus sur eux, mais au moins ça, ça me fait un petit velours héhé…
À ce sujet, il me faut vraiment un changement d’air puisque je n’ai plus AUCUNE patience envers ces espèces de crét.. euh… ces espèces de gentils bons hommes. J’ai eu la discussion avec plusieurs voyageurs et une majorité pensent que la question n’est pas de savoir SI on va un jour avoir son voyage des indiens, mais QUAND. Tout le monde a une limite et la mienne aura durée 45jours.
Bon, retournons à la programmation principale. J’en étais donc à ma sorti de l’hôpital. Contrairement à mon trajet précédent, j’étais un peu plus équipé pour veiller tard et le chauffeur de tuk tuk a trouvé la négociation longue. À sa décharge, il n’a pas tout compris les mots que je prononçais puisque beaucoup étaient en français (je ne peux pas écrire ce que j’ai dit parce que je risque d’offenser quelqu’un…).
Je suis donc retourné près de la station de train en quête de café internet pour y passer la journée. Je pensais que ce serait la partie facile de mon plan puisque le Lonely Planet avait identifié plein de @ (signe pour un café internet, wifi, etc.) à proximité, en plus de mentionner qu’il en pleuvait à Chennai. 1 heure plus tard, mon constat était ‘’légèrement’’ différent. Après avoir marché chacun des hôtels/hostels/agences de voyage/name it… Yen avait pas un cal&@s qui voulait me louer leur wi-fi/internet sans avoir au préalable booké une chambre/ un billet de bus/train, etc.
C’était donc retour à la case départ devant la gare de train avec mes sacs à dos… à 10h du matin. N’ayant AUCUNEMENT l’intention de visiter la ville, j’ai alors décidé de filer directement à l’aéroport même si mon vol était seulement à 18h30.
J’ai donc passé un gros 6 heures devant le comptoir d’enregistrement avant de finalement voir le nom de mon vol s’afficher. On aurait dit Tom Hanks dans le film ‘’Terminal’’ à la différence que mon pays n’était pas en insurrection, que j’avais de l’argent (plus pour longtemps, mais bon… je ne veux pas gâcher le punch), que ça n’a duré que l’instants de quelques heures, que je n’étais pas dans le terminal. Ah pis bon, je pense que vous avez compris.
La partie la plus ‘’sympathique’’ de ma journée fut de me »laver ». J’arrivais d’un train de nuit, j’étais un peu pas mal poqué, j’ai donc voulu aller me laver un peu et changer de vêtement. Après avoir fait un tour d’horizon, la toilette pour handicapé se voulait l’endroit tout désigné. Tranquillité assurée, mais salubrité inexistante. En entrant dedans, cela ne semblait plus un aussi bon plan; la toilette était bouchée de papier, il y avait des couches souillées par terre dans un coin de la pièce, l’odeur était à réveiller un mort et il y avait un »filet » d’eau par terre.
Autant vous dire qu’il était hors de question que mes pieds touchent par terre et je devais poser mes sacs… mais où? Bref, je ne crois pas que vous voulez plus de détails, à moins que vous vouliez la vérité à la ‘’Pan’s Labyrinth’’ et non la version édulcorée à la sauce Disney?
J’ai aussi profité de cette journée à l’aéroport pour me foutre de la gueule de mes bubbleheads indiens. Mais qu’est-ce qu’un bubblehead indien? Eh bien ce sont les indiens en général. Quand ils parlent, ils font généralement plein de mouvement de la tête I DEN TI QUE au mouvement des petites figurines bubblehead qu’on retrouve souvent dans les boutiques de souvenirs sportifs. C’est littéralement devenue une drogue de regarder une discussion entre 2 indiens.
Qu’est-ce que ce mouvement de la tête veut dire? Les avis à ce sujet sont divers et aucun ne sais vraiment comme l’interpréter puisque ça varie d’un indien à l’autre. Pour l’un, cela peut vouloir dire « oui », pour l’autre « non » et pour l’autre « je sais pas/peut-être ». Bref, la signification demeure un mystère, mais il n’est absolument pas requis de comprendre pour »l’apprécier ».
Mon copain Roark s’est assis l’autre fois avec l’un d’entre-eux qui faisait ce mouvement et qui parlait bien anglais. Il lui a demandé pourquoi il faisait ce geste et qu’est-ce que cela signifiait. Eh ben, la seule réponse que nous avons eu c’est »de quel geste de tête parlez-vous » pendant qu’il faisait un geste de tête. Il est donc clair pour moi qu’ils ne font pas cela consciemment…
Pour clore cette belle journée du côté indien, lorsque j’avais booké mon billet d’avion, j’avais choisis un siège dans l’allée de la porte. J’ai donc été très enchanté d’apprendre qu’on m’avait changé de siège… pour aller en première classe. Je n’en croyais pas mes yeux, ma journée de cul allait prendre fin avec un vol en première classe.
Bon, le vol n’a durée que 1h30, mais j’ai quand même passé au travers d’une bouteille de vin européenne et eu un repas 5 services tout eu étant assis dans un fauteuil hyper moelleux. On aurait pu aller virer en Australie tellement j’étais bien.
À ma sorti de l’aéroport, je flottais donc sur un nuage. Ce que je ne savais pas, c’est que tout cela était seulement un mirage et que ma journée de cul allait continuer de plus belle. Même que le pire était à venir…