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Épisode 113 – Suriname; Retour Vers Le Futur
17 mars 2017
09.00 – Le chauffeur de taxi s’empressait de tourner les postes de radio… jusqu’à ce qu’il tombe sur du Bob Marley. Il nous regardait alors tout sourire en pensant nous faire plaisir (Tanzi déteste Bob).
Bienvenue au Suriname!
À peine passé la frontière avec la Guyane Française que nous étions en route vers le centre du pays. La route pouvait se résumer en 1 mot; jungle.
150km plus loin, nous franchissions la rivière suriname par le Wijdenboschbrug, un pont en béton qui montait tellement haut qu’on aurait dit une montagne russe. Au sommet du pont, Tanzi me demandait pourquoi j’étais nerveux; well, j’ai confiance aux ingénieurs européen/nord-américain, mais les ingénieurs surinamais?!?
Bienvenue à Paramaribo, la capitale (et seul véritable endroit à visiter) au pays!
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LE SURINAME POUR LES NULS
« Where is Suriname? (Où se trouve le Suriname?) » – C’est la recherche la plus fréquente associée au mot Suriname sur Google.
Situé au nord est de l’Amérique du Sud, coincé entre la Guyane Française et la Guyana, le Suriname, ou simplement Surinam, est l’ancienne colonie de Guyane Hollandaise. Depuis son indépendance des Pays-Bas en 1975, l’état a adopté le nom de la rivière la plus importante du pays.
Le pays est une vraie de vraie République de Bananes (tout croche/corrompu). En 1980, Desi Bouterse, alors sergeant dans l’armée de Suriname, fomenta un Coup d’État. Il régna en dictateur sur le pays durant tous les années 80, une décennie marquée par une sanglante Guerre Civile opposant Bouterse à ses opposants.
La démocratie fut rétablie en 1990, simplement pour voir Desi Bouterse se faire élire président en 2010. Il est toujours le président… alors qu’il est poursuivi par les tribunaux internationaux pour Crimes de Guerre durant sa dictature.
L’époque coloniale fut marquée par un jeu de chaise musicale entre les britanniques et hollandais qui « s’échangeaient » le territoire. Une seule constante; l’esclavage dans les plantations. Des britanniques, le Suriname en retire de conduire à gauche, tandis que les hollandais ont apportés l’architecture, la langue et des mots pas prononçables.
Tout comme les 2 Guyanes, le Surimane a une grande biodiversité, mais il ne fait aucun effort pour la préserver contrairement à ses voisins. Ainsi, le Suriname coupe sa jungle sans compter pour la remplacer par des plantations et des villes.
La monnaie est le $ surinamais. Ceux qui ont créé cette devise en avaient fumé du bon. On retrouve un pièce de 5cent carré, un 10cent minuscule, un 100cent (au lieu de 1$) et ma favorite, une pièce de 250cent (2.5$?!?).
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PARAMARIBO
Par’bo (surnom de la ville) semble sortir tout droit d’une autre époque!
Y mettre les pieds donne l’impression d’être sur le plateau de tournage d’un film prenant place à Philadelphie, avant l’Indépendance des 12 colonies anglaises… avec des acteurs indiens et indonésiens… qui parlent hollandais.
Onafhankelijkheidsplein
Un mot utile à retenir si vous aimez jouer au Scrabble. Autrement, c’est le nom du parc de l’indépendance au milieu de la ville.
Fort Zeelandia
Vieux fort sur le bord de la rivière. Saviez-vous qu’après avoir perdu (à nouveau) le territoire aux mains des anglais, les hollandais ont repris leur territoire de Guyane en donnant la Nouvelle-Zélande (alors l’une de leur colonie) aux anglais. Quelle gaffe!!!
Plus belle rue de la capitale avec la rivière et des restaurants en plein air d’un coté, et des bâtiments historiques de l’autre.
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LA GRANDE DIVERSITÉ CULTURELLES
Ce qui m’a le plus impressionné du Suriname est sa grande mixité culturelle; un espèce de touski de tous les peuples de la Terre. Le Suriname c’est l’Europe qui rencontrerait l’Afrique et l’Asie… en Amérique du Sud.
Ses 520000 habitants lui confère le 190ème rang (sur 195) des pays les plus peuplés sur Terre… aux antipodes de l’Inde et de la Chine.
Cela n’empêche pas les 5 plus importantes religions d’y vivent en paix sous un même toit; hindou, islam, catholique, juif et taoisme.
Le peuple du Suriname c’est 30% d’indiens, 20% de créole, 15% d’indonésiens, 15% de Maroons, 5% d’amérindiens, 2% de chinois et 1% de blancs européens.
– Les maroons sont les descendants des esclaves venus (de force) d’Afrique,
– Les indiens sont venu pour remplacer (à des salaires ridicules) les esclaves noirs dans les plantations après l’abolition de l’esclavage,
– Les indonésiens ont été « importés » d’Indonésie, alors une colonie hollandaise,
– Les créoles sont un mix se tout ce beau monde,
– Les chinois sont venu… travailler dans les dépanneurs…
L’un des plus petits pays sur Terre pourrait faire la morale au plus grand. En moins d’une heure de marche dans Paramaribo, vous tombez sur l’une des plus grande synagogue du continent, un immense temple hindou, la plus importante mosque du continent, et l’une des plus haute église en bois au monde. Nous avons aussi croisé un temple chinois (taoisme).
Arya Dewaker
L’un des plus grands temples hindou d’Amérique du Sud.
Sint-Petrus-en-Paulus Kathedraal
La cathédrale Saint-Pierre & Saint-Paul, haute de plus de 40 mètres, est l’une des plus hautes églises en bois au monde.
Mosque Keizerstraat
Plus grande mosquée des caraibes et l’une des plus grande d’Amérique du Sud.
Le plancher à l’intérieur de la synagogue est fait de sable pour rappeler les 40ans de marche dans le désert des juifs.
SURPRISE!!!
La mosquée et la synagogue sont l’une à coté de l’autre… unique sur Terre.
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19 Mars 2017
04.00am – Avec la lune perchée très haute dans le ciel, nous quittions Paramaribo pour gagner la frontière, 300km plus au nord, et sauter dans le traversier faisant la navette avec la Guyana.
Épisode 111 – Bahia; Chapada Diamantina + Salvador
Bahia… province alliant à la fois histoire et paysages à couper le souffle… l’endroit parfait pour terminer notre voyage au Brésil.
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CHAPADA DIAMANTINA
5 mars 2017
Un 7ème et dernier (pénible) bus de nuit au Brésil, suivit d’un autre bus, & d’un mini-bus, et nous arrivions au village de Vale Do Capao, village de bohèmes perdu dans la forêt.
Bienvenue dans le Parque Nacional Chapada Diamantina.
Avant de se tourner vers l’éco tourisme et de capitaliser sur la beauté naturelle des environs avec la création du Parque Nacional, la région était fameuse pour ses mines de diamants.
Maintenant que les mines sont épuisées et que l’endroit est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, la région ne cesse de gagner en popularité auprès des touristes, au point ou le parc est considéré comme LA destination no.1 pour le plein air au Brésil.
Certains vont même jusqu’à surnommer les Chapada Diamantina le « Grand Canyon du Brésil »… rien de moins.
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CACHOEIRA DA FUMACA
À peine sorti du bus, déposé nos sac à l’auberge, que nous entamions notre visite avec une randonnée jusqu’à la Cachoeira da Fumaca, la chute (encore) réputée comme étant la plus haute du Brésil.
Après avoir réalisé +350m d’ascension positive sur 3km, atteint un plateau, et marché plus de 4km sans rien à l’horizon (aucune montagne, rien… tout était plat et parsemé de buissons), le tout sous une chaleur accablante,qui nous faisait sentir comme si nous étions du bacon sur la poêle, notre randonnée s’arrêtait net sec lorsque la terre disparaissait devant nous.
Sans avertissement, nous tombions sur un immense canyon avec des parois verticales qui plongeaient 400m plus bas… le genre de truc sorti de nul part, complètement inespéré… et qui donnait le vertige.
W O W… nous étions sans mot devant le spectacle qui s’offrait devant nos yeux.
Un rocher en porte-à-faux sur 3-4m au-dessus du canyon était la Cerise sur le sunday.
La chute dans tout cela? Un mince filament d’eau qui partait du haut du canyon et qui s’évaporait dans l’air avant d’atteindre le fond.
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LA TRAVERSÉE DU GRAND DÉSERT VERT
Après une bonne nuit de sommeil, nous sortions la tente, les sleepings et les bottes de montagne des boules à mitte, afin d’entreprendre un périple de 3 jours dans la Vale Do Pati 25km plus loin.
Après avoir négocié une route de terre sur quelques km, nous traversions une rivière en sautant d’une roche à l’autre, pour atteindre le début officiel du sentier.
Dès lors, il fallait faire une ascension de +500m sur un flanc de montagne complètement exposé au soleil. Il n’était pas encore 10h du matin et c’était la canicule. Nos corps étaient en surchauffe. Nous cherchions désespérément de l’air frais, pour compenser l’air brulant qui torturait nos poumons.
Une fois au sommet, nous étions loin d’être au bout de nos peine. Nous marchions désormais dans un très vaste plateau composé d’herbe verte. Ce grand désert vert s’étendait jusqu’à perte de vue.
Très loin à l’horizon (14km plus loin) pointaient un grand monolithe rocheux… notre destination du jour. Il n’y avait qu’une seule chose à faire; mettre un pied devant l’autre si nous voulions un jour atteindre l’autre bout.
Les zones d’ombres se faisaient désormais extrêmement rare, et les sources d’eau étaient inexistante.
La terre du sentier était complètement asséchée et fissurée tellement il n’y avait pas eu d’eau depuis longtemps.
De tomber sur un ruisseau presque asséché était une rare bénédiction. Malgré une couleur rouge, qui nous rebutait (en raisin de la couleur orangé de la terre), nous remplissions nos gourdes (en prenant bien soin de purifier l’eau avant de la boire), et nous nous trempions sans la moindre considération pour notre santé. Tout ce qui nous importait était de se refroidir un peu.
Nous ne le savions pas encore, mais ce grand monolithe qui semblait pointer tout seul au dessus de la plaine n’était en fait que la pointe de l’iceberg. Plus on s’approchait et plus il devenait imposant, jusqu’au point ou il prenait tout l’horizon devant nous.
Après des heures à marcher sur le plat, le sentier descendait dramatiquement sur quelques centaines de mètres, avant d’arriver à la base du monolithe et pénétrer dans une jungle.
Parti à 09.00, nous déposions nos sacs et montions notre camp sur le bord d’une rivière vers 16.30… 7h30 pour franchir 25km…
Nous finissions la journée à la Cachoeira dos Funis, une superbe petite chute ou on peu faire du rappel (monter la chute), avoir un super panorama sur les montagnes, en plus d’offrir un sentier enlevant (dangereux) pour s’y rendre.
Qui l’eu cru, nous allions passer la nuit en camping… au Brésil.
Regarder un film à la belle étoile sur le bord d’une chute au Brésil; Check
VALE DO PATI
07.00 – La vallée dormait encore à point fermée, enveloppée dans le brouillard, que nous entreprenions de découvrir véritablement la Vale do Pati.
La vallée tourne autour du Morro Castilla, dit « le Château », une montagne élancée avec le sommet en forme de tour médiévale.
Nous entreprenions de descendre jusqu’au coeur de la vallée dans un endroit appelé « Prefectura ». Nous étions alors ceinturé par des monolithes de tous les cotés. Ceux-ci donnaient l’impression d’avoir transpercé la jungle pour se figer ainsi il y a de cela des millions d’années.
Lors de la création du Parque Nacional il y a 30 ans, on a permis aux familles qui restaient dans la Vale do Pati d’y demeurer, si bien qu’aujourd’hui une dizaine de poussadas s’y trouvent. Nous croisions la plupart d’entre-elles blottis dans le fond de la vallée. Sans électricité, ni route autre que les sentiers pédestres, la vie est y rudimentaire.
En milieu de journée, le ciel se découvrait complètement, si bien que nous avions une vision totalement différente du même endroit.
Nous retournions au campement pour notre désormais quotidienne soirée cinéma en plein air.
Résultat des courses, une petite journée de 14km, +650m, -650m.
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TOUTE BONNE CHOSE À UNE FIN
3ème et dernier jour dans la Vale do Pati, nous remballions le camp et entreprenions de retourner à Vale do Capao par le même sentier que nous avions emprunté 2 jours plus tôt.
Dès le lendemain, nous quittions Chapada Diamantina avec plus de 80km+ et une tonne de souvenirs plein la tête.
On nous avait parlé de la beauté des Chapada Diamantina, mais jamais nous aurions pu imaginer tomber sur un aussi bel endroit. C’est sans aucun doute l’une des plus belles randonnées sur le continent, et dans mon Top 10 Coup de Coeur en Amérique du Sud.
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SALVADOR DE BAHIA
Ancienne capitale du Brésil…
Ancienne ville la plus importante du Brésil…
Ancien port le plus important de toute la cote est de l’Amérique du Sud…
La ville de Salvador de Bahia portait tous ces chapeaux durant les 300ans suivant sa fondation à la fin du 16ème siècle.
C’était avant que Rio de Janeiro ne lui « vole » tous ses titres…
Quelque chose qie Rio ne pourra jamais lui prendre; Salvador de Bahia fut la porte d’entrée en Amérique du Sud pour une très grande majorité des esclaves en provenance de l’Afrique. Salvador est aussi réputé comme étant la plus grande ville coloniale du continent.
Juché sur un rocher à presque 100m au-dessus du niveau de la mer, dans l’immense « Baia de Todos os Santos (la Baie de Tous les Saints) », la « Cidade Alta (Haute Ville) » vaut la peine de s’y attarder quelques heures; bâtiments colorés et habitants tout aussi colorés vous y attendent.
C’est probablement le plus beau centre historique d’une grande ville sud américaine que j’ai pu voir avec celui de Quito en Équateur.
Oh combien belle soit la rue, il est déconseillé de s’y engager si il n’y a personne. Salvador est réputé comme étant l’endroit le plus dangereux au Brésil. Ne vous inquiétez pas, le centre-ville est lourdement surveillé par la police.
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MUITO OBRIGADO BRASIL
(Merci Beaucoup Brésil)
Nous sommes arrivé au Brésil sans aucune attente (et en ayant un peu peur)… 1 mois plus tard, nous quittons émerveillé.
Il serait très réducteur de simplifier le Brésil au trio « beach, fiesta & farniente (plage, fête et repos) »… même si c’est ce que la plupart des voyageurs recherchent en visitant le Brésil.
De tous les pays que j’ai visité depuis mon départ de Dubai il y a presque 1 an, le Brésil est le plus surprenant avec le Madagascar, notamment en raison du fait que je n’avais AUCUNE attente. Pour dire vrai, je me sentais un peu forcé de visiter le Brésil. En effet, qui peut revendiquer avoir fait le tour de l’Amérique du Sud sans avoir mis les pieds dans le plus grand pays du continent? De dangereux et sans intérêt, nous avons fini par y trouver de véritable trésors.
On se revoit dans quelques semaines Brésil.
Épisode 110 – L’Utopie Brasilia et Chapadas Dos Veadeiros
Fraichement sorti d’un bus de nuit en provenance de Rio, nous étions en direct de Brasilia, ville souvent qualifiée de « froide »… même s’il fait horriblement chaud et humide.
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L’UTOPIE BRASILIA
Quand le Brésil est devenu une démocratie en 1880, il fut stipulé dans la constitution que Rio de Janeiro ne serait pas la capitale permanente du pays, qu’une capitale plus au centre du pays serait un jour crée.
Un terrain parfait fut localisé dans la jungle au début des années 50, le design et les travaux débutèrent en 1956, pour que la ville soit inaugurée en 1960.
Brasilia, la nouvelle capitale du Brésil, était née… un endroit que tout architecte qui se respecte doit voir un jour.
Vu des airs, la ville ressemble à un oiseau. Tous les bâtiments phares ont été désignés par le célèbre Oscar Niemeyer, apôtre de Le Corbusier, assurément l’architecte sud américain le plus célèbre de l’histoire.
Verdict? (mon humble avis)
Bienvenue au Royaume du béton à outrance! L’endroit illustre le meilleur et le pire de l’architecture moderne;
– trame urbaine un peu trop rigide. L’endroit ressemble à une ville fantôme avec tous les grands espaces inutilisés.
– Trop de béton, trop froid, pas assez d’humanité.
Heureusement, il y avait le bâtiment du « Congrès National du Brésil »… une merveille.
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CHAPADA DOS VEADEIROS
Direction les Chapada dos Veadeiros. Situé 230km au nord de Brasilia, cette région, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, est réputé comme étant l’une des forêts les plus anciennes et diversifiées de la planète.
Les astronautes mentionnent souvent que cette partie de la jungle est l’endroit le plus brillant sur Terre vu de l’espace. C’est dû à son sol rocheux, principalement fait de crystal de quartz, qui réfléchit la lumière tel un miroir.
À ce sujet, les natifs du coin attribuent à l’endroit des pouvoirs mystiques. Certains vont jusqu’à dire que des UFO fréquentent l’endroit régulièrement.
Peu importe…
Une voiture est essentielle pour visiter l’endroit puisque plus d’une centaine de km peuvent séparer les différents sites.
Si il y a bien un pays en Amérique du Sud où je ne pensais jamais louer une voiture, c’est bien au Brésil… et pourtant… c’était maintenant chose faite. Je pouvais maintenant me targuer d’avoir conduit sur tous les continents de la planète (sauf l’Antarctique).
Nous avions loué le plus petit véhicule possible… que nous allions utiliser comme un 4×4 sur des routes de terre défoncées et boueuses.
Juste la route pour se rendre au Chapada depuis Brasilia valait le détour. Les paysages rural, alliant jungle et plaines agricoles, avaient de multiples teintes de vert, jaune et rouge… ce qui n’était pas sans me rappeler le Madagascar.
Avec 2 jours pour visiter les lieux, il fallait faire un choix parmi la dizaine de sites à voir;
Cachoeiras (chutes) Almécégas I & II
Mirante da Estalla
Un super Mirador pour admirer le coucher du soleil au-dessus de la jungle… et pour dormir à l’abri des regards indiscrets dans la voiture…
Une superbe randonnée de 3h jusqu’à un promontoire rocheux dominant la vallée. 3h de trek
Après avoir négocié une route de terre de sur plus de 40km, une courte randonnée nous permet de s’enfoncer dans un superbe canyon où l’eau dévale violemment les parois rocheuses.
De retour à Brasilia, nous déposions la voiture, et sautions dans un bus…
Au Revoir Goodbye Brasilia… may i never see you again
Épisode 109 – Au 7ème Jour, Dieu Créa Rio de Janeiro
« Dieu a crée le monde en 6 jours. Au 7ème jour, il créa Rio de Janeiro » – C’est du moins ce que les habitants de Rio prétendent… et il est difficile de ne pas leur donner raison; Rio c’est le Paradis et l’Enfer en même temps.
Qui n’a jamais entendu parler de Rio, de ses 2 plages iconiques Copacabana & Ipanema, de sa majestueuse baie parsemée de pics rocheux, et de la statue du Christ surplombant la ville? Qui n’a jamais entendu parler du Carnaval de Rio, le plus célèbre Carnaval de la planète?
Rio est peut-être la plus belle ville de tous les Amériques… mais c’est aussi l’une des plus dangereuses. Les 2 dernières semaines de voyage au Brésil avaient aidé à diminuer notre niveau d’inquiétude par rapport au danger que nous courrions, mais nous sortions de la station de bus un peu nerveux.
Dans le taxi nous transportant jusqu’à notre auberge, nous aurions été dans les rues de Mogadiscio (Somalie), Kaboul (Afghanistan) ou en Syrie, que Tanzi aurait eu la même réaction; la peur s’inscrivait sur son visage.
Notre auberge se trouvait loin des quartiers branchés de Copacabana & Ipanema, au sommet du quartier Santa Helena; un vieux quartier, sur une petite colline labyrinthique, à proximité de la vieille ville (Centro), qui n’a plus grand chose de vieux…
Nous pouvions donc souffler un peu en regardant la superbe vue qui s’offrait à nous de notre superbe terrasse 😉
Dès demain, nous allions nous réveiller dans un Rio à l’heure du Carnaval.
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RIO DE JANEIRO POUR LES NULS
Pour ceux qui vivraient sur une autre planète et ne connaissent pas Rio, voici quelques infos utiles.
Rio de Janeiro, « Rivière de Janvier » en français, fut fondée en 1565 sous le nom de « Sao Sebastiao do Rio de Janeiro ».
Siège de la monarchie (au 19ème siècle) et ancienne capitale du pays (avant que Brasilia ne soit crée en 1960), ses 12 millions d’habitants la classe 2ème plus grande ville du Brésil.
Tout n’est pas rose dans la (peut-être) plus belle ville du monde, avec plus de 1000 favelas (bidonvilles) réparties un peu partout dans la ville.
Au lieu d’investir dans les services sociaux et la lutte contre la pauvreté, le gouvernement brésilien a décidé d’investir dans le divertissement. L’organisation du Mondial 2014 (football/soccer) et les Olympiques d’été 2016 (1ère ville sud américaine à avoir les Jeux) ont été décriés par une bonne partie de la population.
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CHRISTO REDENTOR
(Christ le Rédempteur)
Perché au sommet du Morro (mont) Corcovado, à plus de 650n au-dessus de Rio, la statue du Christ Rédempteur est probablement l’une des 2 plus célèbres statues dans le monde avec la Statue de la Liberté.
Inauguré en 1931, après 9 ans de travaux, le Christ était à l’origine sensé être agenouillé, portant une croix sur ses épaules.
À la dernière minute, il fut décidé de construire un Christ debout, les mains grande ouverte, un Christ accueillant.
Sage décision puisque la statue a été désignée l’une des 7 nouvelles merveilles du monde.
Il y a 3 façons de visiter la statue du Christ Rédempteur; prendre le vieux tramway, y aller avec un groupe organisé via la route qui serpente jusqu’au sommet… ou marcher.
En ce 24 février 2017, des milliers de personnes qui sont montées au sommet du Corcovado pour admirer la statue de plus près… et avoir une vue époustouflante de Rio, moi et Tanzi furent 2 des quelques 20 personnes qui osèrent monter à pied.
Oui il faisait une chaleur écrasante, oui le sentier est un peu abrupte, mais le problème était ailleurs.
À notre arrivé au départ de la « Trilha (sentier) Corcovado » dans le Parque Lage au pied de la montagne, il devait y avoir une quarantaine de randonneurs entassés au poste de garde (il faut s’enregistrer pour faire la randonnée).
La gardienne du parc disait à tout le monde de NE PAS FAIRE L’ASCENSION À PIED. Puisque la police de Rio était en grève depuis 2 semaines, le parc était sans surveillance, et plus de 200 randonneurs s’étaient fait dérober depuis ce temps, notamment un groupe de 13 la veille. La gardienne nous exhortait d’aller prendre le tramway de l’autre coté de la montagne.
TOUS, sans exception, rebroussaient chemin. À ma plus grande surprise, c’est alors que Tanzi se tournait vers moi et me lançait; « Let’s Do It (On le fait) ».
Comprenez-moi bien, j’étais All In pour faire la randonnée malgré les risques de se faire attaquer, mais je n’aurais jamais risqué de mettre Tanzi dans le trouble contre son gré. Si elle avait dit non… nous serions allé sagement prendre le tramway.
Or, la même fille qui était terrifié à l’idée d’être à Rio pas plus tard que la veille, voulait maintenant « risquer sa vie » sur ce sentier.
Malgré une dernière mise en garde de la gardienne, qui nous suppliait de reconsidérer, nous étions en route (marche) vers le sommet.
Nous prenions quelques précautions en dispersant l’argent un peu partout dans nos vêtements, et en cachant le cellulaire (dans ma craque de fesse). Vous ne vouliez pas savoir ça… trop tard.
Quelques crises de panique (Tanzi) plus tard plus tard et nous réalisions sans embûche l’ascension jusqu’au Christ Rédempteur. Réaliser l’ascension jusqu’au Christ n’est pas bien compliqué. Il faut; 80% de confiance aveugle (stupidité) que rien ne peu vous arriver, 10% d’huile de genou et 10% de sueur.
Nous pouvions donc admirer le Christ et Rio… parmi la horde de touristes… avant de redescendre par le même sentier.
De retour à Santa Helena, complètement crevé, nous tombions sur une foule de 10000 personnes qui faisait la fête et bloquait la seule rue donnant accès à notre auberge. Durant le Carnaval, chaque quartier de la ville tient ce que l’on appelle des « Blocos », une fête de quartier matin, midi et soir… et il se trouve que Santa Helena était réputée pour tenir les plus gros blocos.
(Les 2 Frères)
Voulant réaliser l’ascension d’un 2ème sommet dans les environs de Rio, nous hésitions entre;
– Pao de Acucar (Le Pain de Sucre); montagne emblématique de Rio, culminant à 392m, en plein coeur de la ville sur le bord de l’océan, accessible via un téléphérique, couteux et très touristique,
– Pedra de Gavea; culminant à 844m, un peu à l’extérieur de la ville sur la cote, et assez technique,
– Dios Irmaos (Les 2 Frères); montagne iconique à 2 sommets directement au sud de la plage de Ipanema, culminant à 540m, en dehors des circuits touristiques et relativement facile.
Notre choix s’arrêtait sur Dios Irmaos.
Vu de Ipanema, Dios Irmaos ressemble à un rocher inaccessible à moins d’avoir un équipement d’escalade (un versant rocheux à la verticale). Or, le dos de la montagne est rond et poilu (forêt).
Pour rejoindre le début du sentier, il fallait monter au travers de la favela Vidigal. Il faut monter les rues sinueuses de la favela sans se faire frapper par l’une des voitures ou des motos taxis qui montent/descendent comme des fous furieux.
Une fois au sommet de la favela, vous avez fait la parti la plus difficile. Il ne reste qu’à marcher 3-4km jusqu’au sommet via un sentier très bien balisé et pas du tout technique. L’endroit est totalement sécuritaire, étant surveillé toute la journée par des hommes de la favela. Il faut comprendre que ce sentier jusqu’au sommet de Dios Irmaos est le seul moyen d’attirer des touristes dans la favela, donc ils en prennent soin.
Tous ces efforts sont récompensés par une formidable vue à 360 degrés, avec Rio directement (littéralement) à vos pieds.
Une chambre à Rio durant le Carnaval; $$$…
Marcher dans une favela, en chess, en buvant une bière; ça n’a pas de prix.
(Le meilleur party au monde)
Le Carnaval de Rio est le plus grand Carnaval du monde.
Le 1er Carnaval remonte en 1840. À cette époque, c’était une fête essentiellement religieuse. Les costumes et la samba ont peu à peu pris le dessus, si bien que l’aspect religieux a disparu.
Durant la semaine que dure le Carnaval, vous voyez des gens costumés, buvant et faisant la fête dans les rues un peu partout (même dans le métro) du matin au soir. Vous n’avez pas à chercher bien loin pour trouver le party, il vient généralement à vous.
Le Carnaval semble être l’excuse parfaite pour voler des vêtements dans le garde-robe de sa soeur, puisque le costume le plus fréquent semble être des hommes se déguisant en femme.
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UNE NUIT AU SAMBODROMO
En plus de toutes les festivités un peu partout en ville, le clou du spectacle du Carnaval de Rio se veut la compétition entre les écoles de Samba dans le Sambodromo.
Assister à une nuit de parade au Sambodromo était LA raison principale pour laquelle nous étions au Brésil. Pour ce faire, il avait fallu réserver notre auberge il y a 5mois. On raconte les derniers hébergements avaient été réservés 3 mois avant le début du Carnaval. En d’autres mots, on n’improvise pas à la dernière minute un voyage à Rio durant le Carnaval… sauf si vous planifiez ne pas dormir… ou dormir sur la plage.
Jusqu’en 1984, les parades se produisaient directement dans les rues de Rio. C’est lors que fut construit le Sambodromo (Stade de la Samba), un immense stade linéaire avec une avenue passant au milieu.
Chaque nuit du Carnaval, 6 écoles défilent sur l’avenue longue de 700m… devant plus de 75000 spectateurs en délire.
On raconte que le Sambodromo de Rio est l’endroit le plus sécuritaire en Amérique du Sud durant les nuits du Carnaval. Et pour cause, la compétitions attire des célébrités, politiciens et gens riches de partout sur la planète.
Les nuits du vendredi et samedi mettent en scène les écoles de samba de calibre inférier, tandis que les meilleures écoles performent le dimanche et le lundi. Le mardi, c’est la nuit des champions, alors que les gagnants des années antèrieures performent. Tant qu’à y aller, nous avions décidé d’y aller pour le dimanche lors de l’une des 2 nuits principales ($$$).
Quand je dit « nuit », c’est nuit. Chaque soir, les compétitions commencent vers 21.00, chacune des écoles défile durant environ 1 heure, et le tout se fini vers 05.00/06.00 le lendemain matin.
C’était complètement fou.
CHAQUE ÉCOLE a des centaines de costumes différents, portés par des MILLIERS de danseurs.
Durant 1 heures, des milliers de danseurs et de chars allégoriques défilaient devant nos yeux. Nous ne savions pas où regarder tellement il y avait de chose à voir en même temps… une véritable D É M E S U R E.
15 minutes de pause et nous repartions de plus belle avec une autre école…
05.30 – Alors que nous étions entré dans le Sambodromo 11 heures plus tôt, alors que le soleil n’était pas encore couché, nous quittions le stade avec le soleil qui se levait à l’horizon. Il restait encore 1 école à performer, mais nous dormions debout.
Passer une nuit blanche à regarder une parade du Carnaval de Rio; Check
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LA MURALE OLYMPIQUE
Tel que mentionné un peu plus haut, la vieille ville de Rio n’a rien de bien intéressant… et elle se transforme en véritable poubelle à ciel ouvert durant le Carnaval.
Au fil des dernières décennies, les édifices historiques ont presque tous fait place à de (pour la plupart) très laides grandes tours.
Un endroit récemment revitalisé vaut cependant le détour, un endroit comprenant le Museu do Amanha (le Musée de Demain), concu par le célèbre Santiago Calatrava, et la murale olympique.
La murale se veut la représentation de 5 visages autochtones de partout sur la planète;
– une femme africaine,
– une femme girafe (à long cou avec des colliers) de Birmanie / Asie,
– Une femme d’une tribu pré colombienne (vraisemblablement Inca) d’Amérique du Sud,
– Un homme (qui pourrait être un inuit) d’Amérique du Nord,
– Un aborigène d’Australie.
La murale a été conçu de A à Z durant les 2 semaines que duraient les Jeux Olympique l’été passé. Elle a pour but de véhiculer un message d’acceptation et de respect des autres, malgré nos différences.
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NOUS SOMMES ENCORE EN VIE
Qui l’eu cru, après 1 semaine complètement folle, nous quittons Rio sur nos 2 jambes, en pleine forme et sans s’être fait volé.
Rio, tu as une réputation de voyou, qui n’est pas sans fondement, mais oh combien exagérée.
Nous passons donc de l’ancienne à la nouvelle capitale du Brésil… 1000km à l’intérieur des terres.