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Épisode 96 – Isla Grande de Chiloé

13 Décembre 2016

15.00 – Notre bateau en provenance de Chaiten, sur la cote, arrivait à bon port à Quellon, sympathique village de pêcheurs sur la Isla Grande de Chiloé (la Grande Ile de Chiloé).

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À peine arrivé que nous sautions dans un bus en direction du centre de l’ile.

CHILOÉ POUR LES NULS

Pas de haute montagne, encore moins de volcan, aucun sommet enneigé… notre nouvelle destination contrastait grandement avec les précédentes.

Isla Grande de Chiloé est la plus grande ile de l’Archipel de Chiloé, la 2ème plus grande ile du Chili (après Tiera del Fuego… dans quelques Épisodes) et 5ème plus grande d’Amérique du Sud.

Alors que quelques communautés indigènes habitaient déjà l’ile, les espagnols ont « colonisé » (le mot juste serait plus « pris l’endroit de force ») l’ile dès 1567.

Chiloé, qui signifie « Territoire des Albatros » en language ancien, est isolé du continent depuis toujours. Les habitants y ont développé une culture/mythologie unique à l’ile au fil des siècles, étant très proche de « Nuke Mapu » (Mère Nature).

Encore aujourd’hui, même si l’ile et le continent sont séparés par moins de 7km en leur point le plus proche, le seul moyen d’accéder à l’ile est par bateau. Tout ou presque sur l’ile tourne autour de la pêche.

L’ile est aussi reconnue pour ses contrées à l’état sauvage, que ce soit ses forêts humides, ses lacs et ses paysages côtier à peine touchés par l’homme. On retrouve aussi des colonies de penguins, des lions des mers, des dauphins, et une multitude d’oiseaux de toute sorte.

Chiloé est une contrée difficile où l’homme a constamment du se battre pour conserver sa place. Quand il fait mauvais sur Chiloé, il fait MAUVAIS. L’ile est d’ailleurs abonnée au temps gris/pluvieux, et fut l’épicentre du plus puissant tremblement de terre jamais enregistré par l’homme en 1960.

PAS FIDEL, MAIS CASTRO

Nous étions donc au centre de l’ile dans la capitale Castro. Charmante petite ville à l’architecture de bois très élémentaire, Castro était la 3ème plus vieille ville du Chili (1567).

L’église de Castro, en tôles ondulées de couleurs jaune et mauve, étant l’une des quelques 180 églises de Chiloé, et l’une des 16 inscrites au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Certains quartiers de la ville étaient aussi construit en Palafitos; ancienne méthode de construction sur Chiloé qui consistait à construire les maisons de pêcheurs sur des pilotis au-dessus de l’eau.

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Je ne pouvais passer par Chiloé sans essayer le plat typique de l’ile; Curanto… une assiette remplie à rebord de moules (je n’avais jamais vu d’aussi grosse moule… ça faisait peur à croquer), clams, poulet et autres viandes.

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Vous êtes du pour un bon mal de ventre une fois fini… rien de mieux que d’aller taquiner les lions de mer.

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PARQUE NACIONAL QUILOÉ

Direction Cucao, minuscule village sur la cote pacifique et porte d’entrée du Parque Nacional Chiloé. Le parc fut entre autre visité par Charles Darwin au 19ème siècle (si vous ne savez pas qui est Charles Darwin… eh bien… que Dieu ait pitier de vous… ce qui est assez contradictoire en soi…).

L’instant du trajet de bus de Castro à Cucao, Tanzi avait commencé à se sentir très mal… très probablement une indigestion alimentaire. Je la laissait repartir à Castro avec le bus suivant, avant de commencer ma randonnée.

« All By Myself », comme au bon vieux temps, comme le chanterait la regrettée Whitney Houston.

Direction le Refuge/Camping Cole Cole 18km plus au nord.

Les 4.5km premiers km se passaient sur une route de terre au travers de paysages côtière à l’état presque complètement sauvage. Inhospitalier était probablement le meilleur mot pour décrire l’endroit… et pourtant, on pouvait trouver des maisons un peu partout. L’endroit me faisait beaucoup penser au Cape Breton en Nouvelle-Écosse.

Arrivé à la fin de la route, je marchais désormais sur le bord de l’océan pacifique au travers des dunes de sables. J’étais alors complètement exposé au fort vent et avançais en luttant contre les multiples rafales de sable. Les quelques moutons que je croisaient ne semblaient pas comprendre ce que je pouvais faire là.

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J’arrivais finalement au bout de la plage pour y trouver un village (Huentemo). Coupé de tout et sans aucune route excepté la plage pour y accéder, il fallait vraiment être dans le 0.01% des personnes les plus solitaires sur Terre pour habiter là. J’apprenais plus tard que le village était habité par une communauté indigène depuis des centaines d’années.

Je devais alors franchir la rivière à l’aide d’un vieux pont en bois qui ne m’inspirait rien de bon.

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C’est à partir de ce moment que la randonnée devenait véritablement intéressante. Je quittais alors la cote pour entrer dans les terres. Le sentier montait sur des collines boisées avec quelques sections à plus de 70 degrés d’inclinaison. La vue sur la cote était magnifique.

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J’arrivais au Refuge Cole Cole sur la plage Cole Cole au bout de 4 éreintantes heures de marche… un endroit que j’allais appeler « mon chez moi » pour la nuit en campant au son des vagues un peu en retrait de la plage.

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La température avait été clémente toute la journée… nuageux avec quelques percés de soleil… l’équivalent d’une journée ensoleillée sur Chiloé. L’équilibre semblait cependant fragile puisque le ciel ne faisait qu’un avec l’océan au loin.

06.00 – Levé à la première heure, je démontais mon campement et retournais à Cucao, pour ensuite sauter dans le premier minibus pour Castro, récupérer Tanzi et sauter dans un autre bus pour quitter l’ile et retourner à Puerto Varas.

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Demain, nous allions définitivement quitter la région des Los Lagos par la grande porte…

P.S. La vie de backpacker est tout sauf glamour: on dort plus souvent qu’autrement dans des dortoirs, et on marche au moins 10 à 20km par jour dans toutes sortes de conditions & en transportant de lourds sacs sur notre dos. Tout cela dans le but de voyager le plus longtemps possible.

Quelqu’un m’a l’autre jour demandé si j’étais tanné de ne rien faire/me reposer tout le temps. Cette personne n’aurait pas pu être plus dans l’erreur. Voyager comme je ne le fait est tout sauf du repos; mes journées commencent vers 06.00, se terminent vers 21.00 et sont remplis plus que jamais. Voyager comme je le fait est un travail (très amusant) 24h/24, 7jours/7. Ce n’est pas un tout inclus. Quand j’ai un moment de libre, je lis sur de potentielles destinations futures, sur l’histoire des lieux, planifie mon itinéraire, etc.

La nuit venu, et pour décrocher un peu, Tanzi et moi jouons à Worms Armageddon (le vieux jeu Nintendo sur IPhone) et écoutons l’émission The Walking Dead… et quand nous allons finalement au lit, nous sommes exténué mentalement et physiquement…

That’s It… je ne dis pas cela pour que quelqu’un me prenne en pitier (je suis loin de faire pitier). Je ne suis pas un touriste, je suis un voyageur… que je n’entendent plus jamais quelqu’un dire que je me repose à la journée longue…

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Épisode 95 – Pumalin; Contre Vents et Marées

11 décembre 2016

08.00 – Par un matin au ciel très bas, le bateau, sur lequel nous avions pris place à Puerto Montt la veille, était sur le point d’accoster à Chaiten.

« Chaiten no solo es la puerta de entrada de la Patagonia, !Es La Patagonia!

(Chaiten n’est pas seulement la porte d’entrée à la Patagonie, Chaiten est la Patagonie) »

Situé à l’extrême nord de la Carretera Austral, l’une des routes les plus reculées au monde, le village de Chaiten se situe au pied du Volcan Chaiten.

En mai 2008, le volcan s’est réveillé pour la 1ère fois en 9000ans, prenant tout le monde par surprise, dévastant le village & les environs avec des coulées de boue.

Le village, sans AUCUN intérêt, est la porte d’entrée du Parque Pumalin.

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PARQUE PUMALIN POUR LES NULS

Fondé par le philanthrope & milliardaire américain Douglas Tompkins, le fondateur de la compagnie « The North Face« , le Parque Pumalin est le plus grand parc privé sur Terre.

Grand adepte de la Patagonie depuis les années 60, Tompkins acheta des terres à partir de 1991. Au départ, le gouvernement chilien lui mettait des bâtons dans les roues, pensant que Douglas était l’un de ces illuminés qui voulait fonder une secte.

Les intentions de Douglas étaient toutes autres; grand amoureux de la nature, il voulait conserver l’une des dernières forêts humides tempérées au monde, empêchant ainsi les humains de l’exploiter/la détruire.

Tous ses efforts furent finalement reconnus par le gouvernement chilien qui donna au parc le statu de « Sanctuaire Naturel » en 2005.

Douglas Tompkins est mort dans son parc il y a quelques années lors d’une expédition de kayak qui a mal tourné.

Le parc offre une demi-douzaine de randonnées réparties sur 80km entre les villages de Caleta Gonzalo et El Amerillo. La plupart des sentiers sont des randonnées d’un jour. Il est cependant possible de dormir dans l’un des nombreux camping (hyper bien aménagé).

Quelques minutes avant de sauter dans un bus qui nous mènerait à El Amarillo (à 25km de Chaiten), Tanzi me lançait un regard rempli. Un regard qui voulait dire « dis-moi que c’est une joke… on s’en va vraiment faire du camping avec cette température? ».

Dame Nature peut-être très capricieuse dans le sud du Chili. Même si vous y allez durant la meilleure parti de l’année, la température est complètement imprévisible. Il peut pleuvoir durant 1 semaine. Malheureusement pour nous, le temps allait être merdique durant tout notre séjour; le bulletin météo annonçait 100% de chance de pluie sur les 24h des 3 prochains jours.

Nous avions seulement 2 jours à passer à Pumalin, je ne voulais pas les passer dans un auberge miteux (parce que c’est la seule offre dans tout le village) de Chaiten.

25km plus tard et nous étions à l’entrée du parc Pumalin.

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RANDONNÉE VENTISQUIERO

La randonnée vedette de Pumalin! 10km sépare la Carretera Austral du Camping Ventisquiero, camping réputé comme étant le plus beau du Chili; 10km sur une belle route de terre serpentant au travers de la forêt enveloppée de brouillard… sous une pluie battante.

Même si des cordes nous tombait sur la tête, je croyais en notre bonne étoile et espérais des éclaircis qui nous permettraient d’admirer le paysage. À vaincre sans difficulté, on triomphe sans gloire!

15.00 – Une fois au camping, il pleuvait toujours des cordes, mais nous entreprenions la randonnée de 10km menant au glacier à la base du volcan Michinmahuida. La randonnée passait au travers d’une vallée dévastée par l’éruption de 2008; l’un des environnements les plus inhospitaliers que j’ai vu dans ma vie; un mélange de roches, de troncs d’arbres morts, d’arbres encore debout mais mort, sans compter une rivière au torrent aussi déchainé qu’assourdissant. Nous marchions sur une espèce de plage de sable volcanique gris. Un paysage d’une beauté dangereuse et sauvage!

Après 5km, notre randonnée coupait court quand le sentier disparaissait… emporté par le torrent. Impossible de continuer plus loin! Il fallait se résigner à voir le glacier de très loin.img_4732img_4740img_4741img_4751

Nous prenions possession du camping; la tente sous l’abri en bois servant habituellement de salle à manger (où il est interdit d’installer sa tente) et l’immense-moderne bâtiment des salles de bain comme salle à manger.

Seul perdu au milieu d’un parc que peu de gens se donnent la peine de visiter, il fallait en profiter.

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Au final, Dame Nature s’était déchainée sur nous toute la journée; 22km de marche contre vents et marées. Les rares percées de soleil signifiaient que la pluie allait redoubler d’ardeur sous peu. L’expression « trempé jusqu’aux os » n’était pas suffisamment forte pour décrire à quel point nous étions mouillés. C’est quand même drôle la vie; tu passes la journée à te faire mouiller dessus, tous tes vêtements sont détrempés… et tu rêves à une douche bien chaude (encore de l’eau)…

Cette douche serait pour un autre jour. Ce soir, ce serait la serviette, tordre nos vêtements pour y extraire le plus d’eau, et ensuite le sleeping. Malgré tout, le spectacle avait été hors du commun et nous avions le sourire au lèvres.

PERDU ET RETROUVÉ

05.30 – Le lendemain matin, Dame Nature avait cru bon nous laisser un peu de répit. Le mal était quand même fait puisque tout ce que nous portions était détrempé de la veille.

Endormi et écrivant des trucs sur mon iphone, je prenais le mauvais sentier… et perdais la trace de Tanzi.

Je regardais ma carte, et voyais qu’il y avait une jonction quelques km plus loin avec le sentier que j’aurais du prendre. Au lieu de rebrousser chemin, je décidais de continuer jusqu’à la jonction en espérant que Tanzi ferait de même.

Malheur… j’arrivais à la jonction pour ne trouver personne. Est-ce que Tanzi avait rebroussé chemin pour prendre mon sentier? Est-ce qu’elle m’attendait encore là-bas? Est-ce qu’elle était en chemin pour la jonction sur son sentier? Toutes ces options se bousculaient dans ma tête. Je décidais de défaire mes pas sur le sentier que j’avais emprunté. Je décidais aussi de laisser mon sac bien en évidence à la jonction. Elle n’avait pas le choix de passer par cette jonction, et si elle arrivait ici, elle ne pourrait le manquer et comprendrait que j’étais parti la chercher?!?

Entre temps, à partir du moment où Tanzi avait perdu ma trace, elle m’avait attendu sur place, était retourné au camping, et avait finalement décidé de continuer sa route jusqu’à la jonction.

Le temps que je retourne à l’endroit où je l’avais perdu, elle s’était rendu à la jonction… de sorte que je faisais une boucle additionnelle de 3km alors que j’aurais pu sagement l’attendre à la jonction. C’est toujours facile de prendre des décisions après coup… mais sur le coup, il faut faire avec les infos incomplètes que nous avons sous la main.

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De retour à l’entrée du parc, il fallait toujours se rendre 25km plus loin à Chaiten. Après 6km à marcher sur le bord de la Carretera Austral, un bon samaritain nous embarquait.img_4771

Une nuit à Chaiten et nous sautions dans un ferry pour traverser les 100km d’eau qui nous séparaient de Isla Grande de Chiloé.

Épisode 94 – Cochamo; le Yosemite du Sud

5 décembre 2016

Nous voici donc à Puerto Varas dans le centre sud sud du Chili.

Fondé en 1853 par plus de 200 familles allemandes ayant immigrées d’Europe dans le cadre d’un programme de colonisation du Lago Llanquihue (lac autour duquel se trouve Puerto Varas) au sud du territoire Mapuche… alors que la guerre perdurait avec eux pour encore 30ans… on peu sentir l’influence allemande partout dans la « Ville des Roses »; que ce soit dans le nom des rues/magasins, sur l’architecture, ou simplement sur le visage des chiliens de l’endroit.

Quoique extrêmement touristique, Puerto Varas avait beaucoup de charme, en grande parti du au lac et aux volcans Osorno et Calburo qui transperçaient le ciel tout au loin.

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FRUTILLAR

À une trentaine de km de Puerto Varas, Frutillar ressemblait à un véritable musée de l’architecture allemande à ciel ouvert. Beaucoup plus authentique et moins touristique que sa voisine, la proximité avec le lac et la vue sur les volcans était splendide.

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YOSEMITE DU SUD

6 décembre 2016

Par une matinée pluvieuse, nous étions sagement (à nous les geler solide) sur le bord d’une rue de Puerto Varas à attendre le minibus qui allait nous conduire à Cochamo. Nous attendions… et attendions… et attendions encore… pour que finalement un bus bondé se pointe le bout du nez.

En route…

Nous passions les 2 heures suivantes debout dans l’allée.

Le bus nous laissait en bord de route à l’embouchure d’une rivière juste après le village de Cochamo.

Direction la Vallée du Rio Cochamo.

Comme son nom l’indique, la vallée suit le rio Cochamo et remonte jusqu’à La Junta, l’endroit le plus large de la vallée, notre destination.

Il est possible de continuer plus loin jusqu’en Argentine (un peu au sud de Bariloche) à environ 2-3jours de marche. Surnommé la « Gaucho Trail », « gaucho » signifiant « cowboy » en espagnol, ce sentier était utilisé il y a plus de 100ans par les éleveurs de bétail argentin en route vers les mines du nord du Chili pour y vendre leurs viandes.

La vallée de Cochamo est surnommé le « Yosemite du Sud ». Avec ses formations rocheuses de plus de 1000m d’altitude, l’endroit s’est attiré les comparaisons avec le célèbre parc américain. Pour avoir déjà été à Yosemite, et du fait que le parc soit l’un de mes endroits préférés dans le monde, j’avais bien hâte de jeter un coup d’oeil à la vallée de Cochamo pour voir si les comparaisons tenaient la route. On raconte qu’avec la forêt de l’ile de Vancouver et le parc national Séquoia aux États-Unis, la vallée de Cochamo a l’une des 3 plus anciennes forêts du continent.

Après 8km de marche sur la route de terre s’enfonçant dans la vallée, nous gagnions enfin le début officiel du sentier.

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Avec toute la pluie des derniers jours, je renouais avec mon vieil ami la boue. Certaines zones ressemblaient à des tranchées de la 1ère Guerre Mondiale tellement elles avaient l’air de des zones de guerre.

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Tel un puzzle, il fallait bien souvent se casser la tete pour trouver la sortie en passant par des sentiers alternatifs puisque le sentier principal était complètement défoncé. C’était comme jouer à Serpents et Échelles grandeur nature et version boueuse; ponts suspendus, passerelles, escaliers, et j’en passe…

Plus nous avancions et plus le ciel s’éclaircissait au point où la pluie cessait et les nuages s’éclaircissaient.

Un massif rocheux apparaissait alors au travers de la végétation au-dessus de nos têtes…WOW

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13km de boue plus tard que nous arrivions au Camping La Junta. Situé au beau milieu de Cochamo, l’endroit offrait un époustouflant panorama à 360 degrés. À ce moment, personne n’aurait pu me décrocher le sourire du visage; je vivais un moment d’extase et me promenais avec les yeux rivés vers le ciel, ne pouvant décrocher mon regard de ces géants de granite.

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Paradis de l’escalade, c’était peut-être le Paradis point… le genre d’endroit que tu ne veux pas quitter. C’est exactement ce qui est arrivé avec le couple argentino/americain qui avait découvert l’endroit (oui oui decouvert) dans les années 90; ils ont créé un camping et un refuge et sont toujours ici.

Au réveil, j’étais toujours en extase devant la beauté des lieux. Ciel bleu et absence de vent signifiaient que nous allions pouvoir explorer un peu notre nouvel environnement; nous allions monter au sommet de l’un de ces géants de granite.

Le sommet Arco Iris était tout désigné. Atteint après avoir négocié un sentier brutal de 3km de long et 900m de dénivelé positif, et après avoir négocié plusieurs sections très techniques (du genre se hisser à l’aide de cordes sur des parois de pierre mouillée à plus de 70 degrés d’inclinaison… avec le fond de la vallée en-dessous… perdre pied équivalait à une mort presque certaine… au point ou Tanzi et quelques autres randonneurs rebroussaient chemin…)

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Il n’était pas question que je n’aille pas jusqu’en haut. Peu importe la hauteur de la montagne, on à l’impression d’être le Roi du Monde lorsqu’on atteint un sommet. C’est la seule drogue à laquelle je suis accro.

La récompense pour avoir atteint le sommet en valait la chandelle; une superbe vue sur toute la vallée et les montagnes environnantes.

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Pas de doute, l’endroit méritait définitivement son surnom de « Yosemite du Sud ».

Il fallait maintenant survivre aux 3km de descente… plus facile à dire qu’à faire.

Ce trek, que je croyais pouvoir boucler en 3-4h, nous prenait finalement 7h, me prenait tout mon petit change d’énergie, et avait comporté certaines des sections les plus techniques que j’avais eu à négocier sur un sentier pédestre.

Une deuxième nuit au camping…

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…et nous retournions ensuite sur nos pas jusqu’au village de Cochamo. Situé dans le petit estuaire de Reloncavi, avec ses eaux bleu clair et dominé par un volcan tout blanc juste devant, le petit village avait tout d’un décor de carte postale.

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Toute bonne chose ayant une fin (pour qu’une nouvelle « bonne chose » commence), nous mettions le cap sur Puerto Varas…

10 Décembre 2016

Direction Puerto Montt… amicalement rebaptisé Puerto Shitt… à 30km de Puerto Varas… une ville laide sans AUCUN charme… mais lieu de transit inévitable.

Nous y prenons un traversier de nuit (oui oui traversier de nuit… c’est une première) en direction du village de Chaiten au coeur du Parc Pumalin.

À Suivre…

Épisode 93 – Araucania; entre Lacs et Volcans

1 Décembre 2016

Araucania, l’ancien nom de la région chilienne se trouvant entre la région centrale de Santiago et la Patagonie (le sud du Chili).

Nous étions dans le bus qui nous conduisait de Santiago à Talca, que Tanzi me mentionnait « Araucania… on dirait que c’est le nom d’un royaume dans « Le Seigneur des Anneaux » ». Elle n’aurait pas pu miser plus juste.

Nous apprenions quelques jours plus tard que J.R. Tolkien, l’auteur nouveau-zélandais qui a écrit « Le Seigneur des Anneaux » et « Le Hobbit », a fait plusieurs voyages au Chili dans sa jeunesse. La légende veut qu’il se soit inspiré des habitants du sud du Chili pour inventer les hobbits; petits, trapus, avec un (fort) penchant pour la fête et la boisson.

Autrefois appelé Araucania, la région fut depuis rebaptisée « Los Lagos (Les Lacs) ». De la forêt, des (tonnes de) lacs et des volcans aux sommets enneigés, c’est ce que vous pouvez trouver un peu partout dans cette région.

Nous laissions afin derrière nous les déserts et paysages arides de la cote Péruvienne, de la Bolivie et du nord du Chili. Maintenant, et pour un très long moment, nous serions entouré de vert. Des arbres, un climat tempéré, des lacs et rivières… nous avions oublié comment cela faisait du bien de se retrouver dans ce genre d’environnement. De la nature avec un grand N… ENFIN;

La région des Los Lagos fut la dernière région du Chili à être colonisé par les européens après que les Mapuche eurent finalement abdiqué en 1882, soit plus de 60ans après l’indépendance du Chili. Les villes créé avant cela furent constamment détruites par les tremblements de terre et les attaques des Mapuche.

La province des Los Lagos est aussi le lieu de naissance de Bernardo O’Higgins, reconnu comme étant l’un des pères fondateurs du Chili. Quand même drôle qu’un gars avec un nom typiquement anglais soit reconnu comme le père fondateur d’un pays définitivement espagnol.

La raison s’explique par le fait que la colonisation de cette province fut principalement faite par des immigrants allemands, suisses, autrichiens et anglais venus directement d’Europe.

Née à Chillan, en territoire sous extrême tension avec les Mapuches, O’Higgins était le fils illégitime d’un soldat irlandais qui travaillait au service de la couronne espagnole. Bernardo fut l’une, sinon LA figure de proue de l’indépendance du chili. Il commença la guerre de l’indépendance en tant que simple officier militaire chilien et la termina en tant que Général en Chef de l’armée d’Indépendance du Chili.

Il fut ensuite le Commandeur Suprême du pays nouvellement formé en 1818, et se retira volontairement du pouvoir en 1823 pour éviter une guerre civile. Il s’exila par la suite à Lima (Pérou) jusqu’à sa mort.

LES MAPUCHES POUR LES NULS

Vraiment pas aussi connus que les Incas, Aztèque, ou autre ancienne civilisation du continent américain, les Mapuches mériteraient un peu plus de considération. Après tout, ils ont résisté coup sur coup aux envahisseurs Incas et aux Conquistadors Espagnols.

Aussi connu sous le nom de Araucans, le mot Mapuche signifie « peuple de la terre ». Les Mapuches étaient des guerriers redoutables qui maniaient l’arc et le javelot comme personne et qui ont défendu férocement leur territoire. À l’arrivé des espagnols, leur territoire s’étendait de Santiago de Chile, à environ Los Angeles (Chili) sur le territoire chilien et argentinien.

Ils détruirent/envahirent plusieurs fois les plus grandes colonies espagnoles/chiliennes tels que Temuco, Talca et Santiago de Chile.

En 1880, les argentiniens et chiliens se sont livrés à une guerre de conquête pour « pacifier l’Araucanie » (en d’autres mots; chasser/tuer les natifs). Cette « pacification » tua plusieurs dizaine de milliers de Mapuches, et Patagons (tribu originaire du sud… la Patagonie), et mena à la capitulation des Mapuches en 1882. Le Chili et l’Argentine pouvaient alors compléter leur « colonisation » du continent jusqu’à la pointe sud.

De nos jours, on estime à plus de 600000 descendants Mapuche vivant sur le territoire chilien, principalement dans la province Los Lagos.

L’histoire de l’humanité est une histoire écrite à l’encre rouge. Que ce soit en Amérique du Sud ou du Nord, des français, anglais, portugais ou espagnols, la « colonisation » de l’amérique signifiait généralement 1 chose; l’extermination des tribus indigènes.

ALTOS DE LIRCAY

Situé au centre sud du pays à quelques heures de Santiago, le parc Altos de Lircay est réputé pour être l’un des meilleurs endroits pour la randonnées dans le centre du pays. L’accès au parc se fait via le (très reculé) village de Vilches, que l’on atteint avec un petit bus roulant sur une route de terre depuis Talca.

14.00 – Parti de Santiago de Chile le matin, nous étions à l’entrée du parc.img_3988

La fille a l’entrée du parc nous refusait l’entrée au parc parce que nous n’avions pas de bruleur (bonbonne de gaz) et de fourneau pour cuisiner; « il est interdit d’accéder au parc sans un bruleur et un poêlon » nous répétait-elle.

Je m’obstinais à lui démontrer que nous n’avions aucune nourriture nécessitant un bruleur et un poêlon… mais elle ne voulait rien comprendre; « le règlement c’est le règlement ».

J’étais hors de moi et lui chantais des bêtises (en français). Nous avions fait tout ce chemin pour nous faire refuser l’accès au parc puisque nous n’avions pas de bruleur, que nous n’avions pas besoin de toute façon?

Nous réussissions finalement à louer un bruleur (que nous n’utiliserions pas) dans un chalet un peu plus bas… pour finalement avoir accès au parc.

15.00 – À vos bottes… prêt… marchez…

La température était PARFAITE et nous avions un parc national chilien, situé dans les pré-andes (la montagne, mais pas la très haute montagne) pour nous tout seul. En effet, bien que majestueux, le parc était totalement hors des radars touristiques.

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17.30 – Nous atteignons un premier camping, mais décidions de pousser plus loin. Le prochain camping indiqué sur ma carre était à plus de 15km. Le soleil allait se coucher vers les 8-9 heure et nous avions de l’énergie à revendre.

18.30 – Arrivé au Mirador Valle de Venado, la vue changeait du tout au tout; une vallée plongeait directement devant nous et 2 volcans enneigés frôlant les 3000m nous faisaient face au loin.

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L’ascension de l’un, ou des 2 volcans, était possible et très tentante… mais nous n’avions ni le temps (nécessite au moins 4 jours), ni la nourriture pour une telle entreprise.

À partir du Mirador, le sentier descendait abruptement jusque dans le fond de la vallée 800m plus bas via un mur végétal; exigeant pour les genoux en descente, mortel pour le cardio à l’ascension. Nous passions dans une foret remplis d’araignées grosses comme mon point et toutes velues.

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Le sentier était aussi une section du plus grand sentier « Sendero de Chile »; projet ambitieux qui reliera l’extrême nord à la pointe sud du Chili via un seul et même sentier pédestre. Le sentier n’est pas encore complété, mais lorsqu’il le sera, il deviendra le plus long sentier de grande randonnée au monde.

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Une fois au fond de la vallée, il fallait traverser (sans pont) le rio Claro à de multiples reprises. La dessus, il y a 2 écoles de pensée; avec ou sans souliers. Je vous laisse deviner à quelle école j’appartiens.

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21.15 – Plus de 23km et 6h après notre départ, nous arrivions finalement au camping. Notre arrivé coïncidait avec le début de la noirceur.

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Tout fin seul au milieu de nul part en pleine nuit, nous passions les heures suivantes à regarder des épisodes de l’émission The Walking Dead… coeur sensible s’abstenir…

Une autre nuit dans le parc…

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…et nous prenions ensuite la direction de Pucon, 600km plus au sud.

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PUCON ET LE VOLCAN VILLARICA

L’autobus roulait au travers de champs et forêts quand 2 cônes aux sommets enneigés faisaient leur apparition au loin; le volcan Villarica (2861m) & son petit frère. Les volcans ne sont pas très grands comparativement à tous les monstres que j’ai sommités auparavant, mais la plaine où nous nous trouvions était au niveau de la mer, donnant ainsi aux volcans des allures de mastodontes des neiges. J’aurais bien tenté le coup, mais les prix sont complètement insensé au Chili; l’ascension du Villarica n’est pas technique  et prend moins de 6h allé/retour, et les agences chargent pourtant 150$ par personne, ce qui est presque le prix que j’ai payé en Équateur pour réaliser l’ascension du Chimborazo (6300m) sur 2 jours. Vas-y en solo me direz-vous? J’aimerais bien mes des rangers surveillent l’accès à la montagne.

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Fait intéressant, comme pour plusieurs autres volcans des environs, il est possible de skier dessus en hier (juin à septembre). Skier sur un volcan… qui dit mieux?

Pucon, notre destination, se trouvait directement au pied du volcan. Le village était un espèce de Chamonix version chilienne… une destination hyper populaire pour les touristes chiliens et étrangers.

Malheureusement pour nous, la seule fois où nous allions voir le volcan allait être du bus puisque le ciel allait se couvrir pour le reste de notre séjour…

PARQUE NACIONAL HUERQUEHUE

Nous quittions Pucon tot le matin das un minibus bondé de touriste afin d’aller passer la journée dans le parc Huerquehue un peu plus loin.

J’avais l’impression d’être de retour dans la forêt canadienne… bambou en moins. Le sentier principal traçait à travers la forêt, via des sentiers hyper bien aménagés, et croisait une demi-douzaine de petits lacs.

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13.00 – Rendu au point le plus éloigné du parcours, la température devenait merdique. Nous décidions de nous transformer en coureur de ultra marathon (les gars qui courent de longues distances sur des sentiers de randonnées) afin d’attraper le bus de 14.10 pour retourner à Pucon.

J’arrivais à l’entrée du parc à 14.09 à bout de souffle et sous une pluie diluvienne pour voir le bus me partir dans la figure. Je courais sur le coté du bus pour tenter de le faire arrêter… mais rien n’y changeait… c’est sur que le conducteur m’avait aperçu, mais l’enfoiré ne s’était pas arrêté.

Nous passions les 3h suivantes à se protéger de la pluie sous un abri de fortune à attendre le prochain bus…

Pour une journée de repos, nous trouvions le moyen de marcher 11km, monter + 1350m et descendre -780m.

Pucon fut le premier endroit de tout mon séjour en Amérique du Sud où la mauvaise température a gâché mes plans. Quand même pas si mal quand on pense que je suis en Amérique du Sud depuis 4mois 😉

The show must go on… Direction Puerto Varas… encore plus au sud.

Distance jusqu’à Ushuaia; 1780km

Épisode 92 – Valparaiso, Santiago et le Rio Celestial

20 novembre 2016

05.00 – Le soleil était encore loin de se lever que le bus dans lequel nous étions s’arrêtait sur le bord d’une route anonyme.

Le chauffeur venait alors taper sur mon épaule; « Caldera aqui ».

Fuck… notre stop.

Bienvenue à Caldera. C’est quand même drôle qu’une ville de bord de mer sans aucun volcan à proximité ait pour nom Caldera, qui signifie la chambre intérieure du volcan où est entreposé la lave.

Bref, nous passions les 3heures suivantes à se les geler sur un banc du parc… avant de trouver un auberge ouvert et décent.

À peine arrivé que nous étions près à repartir… l’endroit était d’un ennui mortel. Mention honorable aux lions de mer qui nous ont donné un bon spectacle dans les eaux du port… et aux crabes et poissons frais que nous avons mangé pour pas cher au marché du port.

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Nous passions le jour suivant à explorer la cote à proximité de Bahia Iglesia. Cette plage de sable blanc en croissant de lune et aux eaux turquoises est l’une des principales destinations soleil du Chili. C’est à cet endroit que j’aurais fait ma première saucette dans l’océan pacifique depuis mon arrivé en Amérique du Sud (il était temps… l’eau était G L A C I A L).

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LA SERENA

Nous nous téléportions (pas vraiment) jusqu’à La Serena, un peu plus au sud.

En chemin, nous passions par la ville de Copiapo. L’endroit était devenu tristement célèbre il y a 5 ou 6 ans quand une trentaine de mineurs avaient été piégé dans une mine pendant plus de 1 mois. La nouvelle avait fait le tour de la planète. Pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, jetez un coup d’oeil au film « The 33 ».

Fondé par les espagnols sous le nom de « Villanueva de la Serena », La Serena est à mi-chemin entre Santiago et Lima afin d’avoir un port de transit entre les 2 grandes villes. La ville est aujourd’hui surnommée « La Ville aux Églises »… je vous laisse deviner pourquoi. C’est aussi LA plus importante destination soleil du Chili.

Le village de Coquimbo, à quelques km en bordure de mer, vaut le détour. C’est à cet endroit que j’apercevais pour la 1ère fois une mosquée en Amérique du Sud. On raconte qu’une forte communauté de libanais demeure dans les environs (allez savoir pourquoi). Pour célébrer l’arrivé du 3ème millénaire (l’an 2000), le roi du Maroc a même offert une immense (et horrible) croix qui a été installée au sommet de la plus haute colline. Quand même drôle qu’un roi musulman offre une croix… à une ville anonyme du Chili… quand on pense que la croix est un signe bani dans les pays musulmans… enfin…

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RUTA DE LAS ESTRELLAS

(la route des étoiles)

La raison principale pour arrêter à La Serena était pour explorer la vallée de Elqui à une cinquantaine de km plus loin dans les terres.

Petite vallée peu profonde, le fond est tapissé de plantation de vignes, le tout entourée de montagnes désertiques et de cactus. C’est dans cette vallée qu’est fabriqué le Pisco, alcool national du Chili (bien que la paternité soit disputée avec le Pérou) qui pourrait s’apparenter à de la vodka fruité, et fait à partir de vigne de muscat.

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Le petit village de Pisco Elqui, blotti tout au fond de la vallée, vaut le détour. Quoique très touristique, il possède l’une des plus belles places centrales que j’ai pu voir en Amérique du Sud avec une superbe église en bois.

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EL RIO CELESTIAL

La véritable raison de faire un détour par la vallée de Elqui est pour y admirer les étoiles. En effet, la vallée est reconnue comme l’un des meilleurs endroits sur Terre pour admirer les astres avec une moyenne de 360 nuits sans nuage par année. On retrouve pas moins de 6 observatoires scientifiques et 5 observatoires amateurs dans un rayon de 10km. J’y ai d’ailleurs vu les plus intenses/brillantes étoiles filantes que j’ai pu voir de ma vie.

Nous arrêtions notre choix sur l’observatoire Mamalluca. En plus d’un leçon d’histoire sur la plupart des constellations, nous apprenions que;

  • Notre système solaire (La Voie Lactée) est composé de plus de 200 milliards d’étoiles et que 99% des étoiles possèdent des planètes en orbites,
  • Que dans les Andes, La Voie Lactée est baptisée « Mayu », qui signifie « El Rio Celestial / La rivière du ciel »,
  • Que notre étoile, le Soleil, est considéré comme étant une très petite étoile, et que la plus grosse étoile connue est environ 1300 plus grosse que notre Soleil,
  • Regarder les étoiles c’est regarder le passer puisque la lumière de certaines étoiles prend plusieurs siècles à nous parvenir,
  • Il y a environ 7000 satellites en orbite autour de la Terre. De ce nombre, 80% ne sont plus en utilisation et dérivent autour de la planète. On les surnomme « Space Junk (déchets de l’espace) »,
  • En terme d’année lumière, la distance entre la Terre et la Lune est de 1seconde,
  • L’homme est actuellement capable d’aller à une vitesse d’environ 500 millions de km par heure dans l’espace… ce qui est considéré comme lent.

Malgré tout, je crois que ce qui m’a le plus épaté de cette visite fut de voir des gens prendre des photos du ciel (la nuit) avec un flash… sans commentaire…

VALPARAISO – LA PERLE DU PACIFIQUE

Ville du Patrimoine de l’UNESCO, de 300000 habitants et située sur la côte pacifique à proximité de Santiago de Chili (Capitale), Valparaiso est une ville verticale toute en couleur.

Vous n’aimez pas monter des marches? Oubliez tout de suite Valparaiso…

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Fondé en 1536, Valparaiso était un simple hameau durant l’Empire Espagnol. Après l’indépendance du Chili (1818), Valparaiso devint le port principal de la nouvelle flotte chilienne, transformant l’endroit en un arrêt à ne pas manquer pour tout bateau franchissant le Détroit de Magellan. Surnommé le « Joyau du Pacifique », Valparaiso était probablement le port le plus important de toute la cote pacifique du continent sud américain, sinon du continent américain tout entier.

De ce fait, l’endroit reçu son lot d’immigrants de toute sorte; principalement anglais, allemand, français, italien et suisse… l’architecture et la culture de la ville étant grandement influencé par ce melting pot de communautés.

L’ouverture du Canal de Panama au début du 20ème siècle signait le déclin du port… le siècle étant une interminable agonie pour Valparaiso.

Depuis quelques décennies, Valparaiso a regagné ses lettres de noblesses avec les bateaux cargo tanker, trop gros pour passer dans le Canal de Panama, et qui n’ont pas le choix de contourner le continent par le sud.

Valparaiso version 21ème siècle est reconnu pour sa culture bohème, ses maisons de couleurs entassés sur les multiples collines qui forment la ville et offrent de magnifiques points de vue sur l’océan. De nombreux funiculaires/trains (appelés « asensores ») ont été construits ici et là pour faciliter ls circulation verticale en ville. Plus souvent qu’autrement, vous emprunterez l’un des multiples « pasajes »… un mot plus doux pour décrire les interminables escaliers qui transforment les collines en véritable labyrinthe.

Valparaiso est aussi reconnue comme étant la Capitale des Graffitis en Amérique du Sud. Dans le centre-ville, il est littéralement impossible de marcher 30 secondes sans tomber sur un graffiti. Si vous ne voyez pas de graffiti, c’est que vous n’êtes pas à Valparaiso. Marcher à Valparaiso c’est marcher dans un musée à ciel ouvert. Certains quartier de la ville sont d’ailleurs littéralement appelés ainsi « Museo al Cielo Abierto ».

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On raconte que peu de voyageur ne sont pas inspiré par Valparaiso… eh bien… je suis malheureusement à inclure dans ces « peu de voyageurs ». On ne se le cachera pas; j’ai été très déçu par Valparaiso. Après tout ce que j’avais lu sur la ville, j’avais des attentes énormes envers Valparaiso. Je m’attendais à ce que Valparaiso soit ni plus ni moins la plus belle grande ville que j’avais vu jusqu’à maintenant en Amérique du Sud. Force est d’admettre que le titre revient toujours à Medellin (Colombie) et Quito (Équateur). Reste encore Buenos Aires, Rio, Sao Paulo, Cuzco, La Paz et Santiago de Chili pour ravir le titre (tant convoité). La chose dont je vais surement m’ennuyer le plus était notre superbe auberge…

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Valparaiso a un potentiel fou, mais c’est plus du domaine du rêve que de la réalité pour l’instant, puisque outre certains quartiers, pas mal tout est à l’état d’abandon. Le meilleur exemple est le bord de mer; une grosse friche urbaine inaccessible au public, alors que cela pourrait devenir une superbe plage avec un quartier branché.

SANTIAGO DE CHILE

Je n’avais pas encore posé les pieds à Santiago que j’adorais l’endroit. Dans le bus qui nous conduisait de Valparaiso à Santiago de Chile, j’avais posé les yeux pour la 1ère fois sur la cordillère des Andes avec ses sommets tous enneigés en arrière plan de la mégapole.

Fondé en 1541 sous le nom officiel de « Santiago del Nuevo Extremo », les 300 premières années d’existence de la future capitale du Chili furent pour le moins difficile. Quand ce n’était pas les tremblements de terre ou les inondations qui détruisaient la ville, Santiago était rasé ou encore capturé lors des multiples attaques du peuple Mapuche qui défendait férocement leur territoire devant l’envahisseur espagnol (nous reparlerons plus en détail de ce peuple dans le prochain épisode).

La ville est passé de moins de 300000 habitants au début du 20ème siecle, à plus de 7 millions au début du 21ème. De nos jours, plus du 1/3 des habitants du Chili habitent dans la capitale ou en périphérie.

Si vous avez un seul endroit à visiter en ville, il faut que ce soit le Cerro Santa Lucia. Petite colline située en plein coeur du centre-ville avec une ancienne tour de défense au sommet, c’est le lieu de fondation de la ville en plus d’offrir un super panorama à 360 degrés sur la ville, la vallée et les montagnes environnantes.

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Au pied de montagnes enneigés à l’année, à une run de métro de certains des plus vieux vignobles d’Amérique, à moins de 200km de l’Argentine, ville à l’architecture moderne… tout cela serait parfait si la ville n’était pas tristement célèbre pour sa piètre qualité de l’air. D’intense nuages dd snog sont causés par la vallée en forme de cuvette où se trouve Santiago et qui retient les gaz à effet de serre.

Santiago est une ville cosmopolite avec un feeling nord américain comme j’ai seulement vu à Lima jusqu’à maintenant (mais en plus beau). Pour cela, et plus encore, je hisse Santiago de Chili dans le Top3 de mes grandes villes préférées en Amérique du Sud.

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À la question « est-ce que je pourrais/aimerais vivre à Santiago de Chili un jour? » la réponse est OUI/Définitivement.

🎶 « I CAN RIDE MY BIKE WITH NO HANDLEBAR » 🎶

30 novembre 2016 🎉

Pour une 4ème fois d’affilée, j’allais célébrer ma fête à l’extérieur du Canada. Après Bangkok il y a 3ans, Dubai il y a 2 ans et les abords du Mont Fuji au Japon l’an dernier, j’allais passer ma fête actuelle à visiter l’un des plus vieux vignobles du Chili… et donc d’Amérique; le vignoble Cousiño Macul à peine à l’extérieur de Santiago au pied des montagnes.

En sortant de la station de métro, rien ne pouvait indiquer que nous étions à proximité d’un vignoble; nous étions dans une banlieue moderne. 2km plus loin et le décor avait changé du tout au tout.

Une fois dans le vignoble, on oubliait vite la ville tellement l’endroit était calme et verdoyant.

Fondé en 1856 par la famille Cousiño, le vignoble possédait alors plus de 28% du territoire actuel de Santiago de Chile. La famille Cousiño a vendu presque toutes ces terres au fil des ans. Le vignoble d’aujourd’hui ne fait plus que 100 hectares.

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Encore aujourd’hui, la 7ème génération de Cousiño opère le vignoble, si qui fait du vignoble Cousiño Macul l’un des seuls encore opéré par une famille (et non une grosse corporation internationale) au Chili.

En d’autres mots, si votre nom de famille est Cousiño à Santiago, vous êtes une personne puissante/influente.

Le mot Macul est un mot Mapuche signifiant « main droite » (fouillez moi pourquoi).

Situé dans la vallée de Maipo, la vallée où se trouve Santiago de Chile, le climat de la vallée est parfait pour la culture des vignes; avec les andes tout près, il fait environ 30 degrés le jour à l’année longue et les nuits sont fraiches, le climat est sec (pas d’humidité) et le sol volcanique (il y a 3 volcans à moins de 5km) procure un som riche en minéraux… toutes des conditions parfaites pour la productions de vin rouge.

Nous faisions dans un premier temps une visite du vignoble à vélo (tout en dégustant du vin)…

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… avant d’explorer l’ancienne usine et le cellier, tout 2 datant de 1870.

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J’y apprenais entre-autre que;

  • Dans un premier temps, le vin a été importé en Amérique afin de fournir en vin de messe les églises (qui a dit que la religion n’a jamais rien apporté de bon dans nos vies ;-). À l’époque de la colonie, il était très fréquent d’avoir un vignoble directement à coté des églises…
  • À l’origine, seuls les jeunes filles vierges pouvaient sélectionner les grapes de raisins. On leur attribuait des pouvoirs surnaturels qui faisaient en sorte qu’elles pouvaient savoir quelles grapes feraient le meilleur vin. Mon petit doigt me dit que si le vin était mauvais… peut-être ls jeune fille n’était pas véritablement vierge.
  • Quand le mot « Reserva » se retrouve sur une bouteille de vin (peu importe le vignoble), cela signifie que le vin a passé du temps dans un baril en chêne.

Pour les passionnés de vin, Santiago de Chili est un endroit à ajouter sur votre liste de voyage.

En plus de se trouver dans la vallée de Maipo, la plus vieille région productrice de vin au Chili, où l’on retrouve d’autres vignobles très connus tels le vignoble « Carmen », qui produit les vins éponymes, et le vignoble « Toro y Concha », plus grand producteur de vin au Chili, qui produit entre-autre le vin mondialement connu « Casillo del Diablo », la capitale se trouve à moins de 100km de la presque totalité des vignobles au pays;

  • la vallée de Casablanca,
  • la vallée de Colchagua,
  • la vallée de l’Aconcagua… partagée avec l’Argentine… où l’on retrouve le célèbre vignoble qui produit l’Errazuriz.
  • la vallée de San Antonio, qui se spécialise dans les vins expérimentales.
  • en plus d’être à seulement 300km de Mendoza, la mecque du vin en Argentine.

En cette matinée semi-glaciale du 1 décembre 2016, fini les grandes villes et le désert. En route vers le sud pour éventuellement gagner la Patagonie.

Distance jusqu’à Ushuaia = 2420km

P.S. I – Nous avons appris qu’à l’indépendance du Chili, le nouveau pays a completement renié l’Espagne pour embrasser tout ce qui était français. L’ironie dans tout cela est que l’ensemble de l’empire espagnol en amérique a enclenché le processus d’indépendance lorsque la France de Napoléon a envahi l’Espagne, et que Napoléon a placé son frère comme roi d’Espagne. Les espagnols d’Amérique du Sud avait en horreur l’idée de se faire gouverner par les français…

P.S. II – À la station de bus juste avant notre départ de Santiago, nous avons été victime d’un voleur. J’attendais Tanzi assis sur un banc avec tous les sacs à coté de moi quand un gars m’a fait un tour de passe passe en ramassant des clés par terre et me demandant si c’était les miennes (alors qu’un de ses potes devait être assis de l’autre coté). Quelques minutes plus tard, au moment de l’embarquement, l’un de nos sacs était manquant; le petit sac de nourriture pour le camping. De tous les trucs qu’on aurait pu se faire dérober, le gars était parti avec le sac de bouffe. Je ne pouvais m’empêcher de rire en pensant à son étonnement lorsqu’il allait ouvrir le sac.