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Épisode 136 – Guatemala; Antigua et le Géant de Feu

Qu’on en commun les villes de Santiago de los Caballeros de Guatemala, Antigua Guatemala, Antigua et Tigua?!?

Tic Tac Tic Tac
Toutes ces villes sont en fait une seule et même ville…


Fondé en 1524, sur les ruines d’une ville maya (détruite par les conquistadors), au milieu d’une vallée, à plus de 1500m d’altitude et entouré de 3 hauts volcans, Santiago de los Caballeros de Guatemala était la capitale de l’Amérique Centrale au temps de l’Empire Espagnol. 
Costa Rica, Nicaragua, Honduras, El Salvador, Bélize, l’état du Chiapas au Mexique, tout ce beau monde, sauf Panama, faisaient parti de la « Capitainerie du Guatemala ». Autrement dit, l’Amérique Central Espagnol… parce qu’il y avait une partie de l’Amérique Centrale sous contrôle anglais… sur la cote des Caraïbes. 
En 1776, un violent tremblement de terre détruisit une bonne partie de la ville. Au lieu de reconstruire, la couronne espagnole ordonna la construction d’une nouvelle capitale. L’actuelle (bruyante et sans intérêt) Ciudad de Guatemala (Guatemala City), la plus grande ville d’Amérique Centrale, voyait le jour 30km plus loin. 
Dès lors, Santiago de los Caballeros de Guatemala prenait le nom de Antigua Guatemala (Vieille Guatemala), et passait d’un centre important à une petite ville tranquille. 
De nos jours inscrite au Patrimoine de l’UNESCO, Antigua (Vieille) fait le bonheur des touristes avec ses rues en pierres, ses églises grandioses et ses ruines. Malgré la horde de touristes, il est impensable de visiter le Guatemala sans visiter Tigua (la manière dont les locaux surnomme la ville)!


LE GUATEMALA POUR LES NULS
Terre de volcans, où les tremblements de terre sont aussi fréquents que les aurores boréales au Lofoten (ile au nord de la Norvège), Guatemala signifie « Terre de Forêts » dans l’un des 22 dialectes maya (encore aujourd’hui) parlés sur le territoire. 
Ça tombe mal, au cours des 50 dernières années, plus de 50% des forêts du Guatemala ont été coupé pour satisfaire un besoin sans cesse grandissant pour l’agriculture commercial. 
L’ensemble du territoire du Guatemala faisait parti de l’Empire Maya (plus de détails dans mon prochain épisode) et une bonne quantité des 17 millions de guatémaltèques ont des origines maya. 
Comme tous les pays de l’isthme central américain (sauf Costa Rica), l’histoire du Guatemala est tout sauf un conte de Disney.  
Élu démocratiquement en 1951, Jacobo Arbenz (dont Ché Guevara était un admirateur) avait bien l’intention de sortir son peuple de la pauvreté. L’une de ses idées phares était de redonner les terres agricoles aux guatémaltèques… ce qui faisait tout sauf le bonheur des compagnies américaines contrôlant le secteur de l’agriculture. 
3 petites lettres allaient s’en mêler; CIA!!!
Coup d’état… Arbenz « dehors » en 1954… au profit d’un président plus « ouvert » aux intérêts étrangers. 
Allait s’en suivre une violente Guerre Civile de 1960 à 1996… guerre qui ferait plus de 100000 morts et plus de 1 millions de réfugiés.
Merci de te mêler de ce qui te regarde CIA!

VOLCANO CAMPING CRASHERS 
Des 3 volcans entourant Antigua, Volcan Agua (@3762m) est le cone parfait, Volcan Acatanango (@3976m) est le plus touristique, et Volcan Fuego (@3763m) est (sans aucun doute) le plus spectaculaire!
2 chicken bus plus tard, que moi et mon pote Spencer, un autre guide volontaire pour Quetzal Trekkers, avions quitté Antigua, pour nous retrouver au départ du sentier menant à Acatanango, la 3ème plus haute montagne du Guatemala. Contrairement à 95% des gens visitant le volcan, nous allions réaliser l’ascension en autonomie (sans guide local). 
Le sentier montrait ses couleurs dès le départ; extrêmement bien balisé, mais fait de sable volcanique (3 pas en avant, 1 pas en arrière) et avec un (très) bon degré d’inclinaison. 
Les champs faisaient rapidement place à une forêt pluvieuse. Bien que Acatenango signifie « Terre de Bambou » (en langue maya), les derniers bambous peuplant la montagne ont été coupés il y a plusieurs décennies. 
Au sortir de la forêt pluvieuse, nous passions à coté d’une bifurcation (extrêmement bien cachée). Au lieu de gagner le campement sur un sentier quasiment plat et faisant le tour du sommet, nous en étions quitte pour nous taper le sommet (+500m de dénivelé positif supplémentaire) via un sentier pas commode. 


Déjà bien incliné, le sentier devenait extrêmement incliné. La forêt faisait place à une contrée d’arbres morts & de buissons. Le brouillard ne tardait pas à tout envelopper. À 3900m, nous étions désormais dans une contrée de sable volcanique où rien ne pousse. 


Malgré notre « petit détour », le camping était en vu après seulement 3 heures de marche (il en faut normalement 4-5h). 
Imaginant un site de camping sur un plateau, protégé des éléments par une forêt, nous trouvions plutôt un espèce de No Man’s Land situé sur un versant hyper incliné de la montagne, exposé aux fortes rafales de vent et à la pluie. 
Le camping était en fait un site en terrasse situé à 3600m, où chaque compagnie (offrant la randonnée guidée) avait creusé son propre site à même le versant de la montagne. On racontait que les randonneurs sans guide n’était vraiment pas les bienvenues…
À peine commencé à monter la tente, que les 2 hommes s’occupant du campement à proximité… nous apercevaient… et nous invitaient… à venir nous réchauffer autour de leur feu sous leur grande tente.
Cest alors que je sortais la bouteille de vin (hiking with style!). Je décidais d’en donner un peu au 2 hommes pour les remercier. 
Le plus petit s’emparait de la bouteille… prenait une grosse gorgée… et recrachait le tout à la seconde. C’est alors que j’avais la brillante idée de lui demander son âge… 14ans qu’il me répondait… pas étonnant qu’il ait recraché… cela devait être la 1ère fois qu’il buvait de l’alcool… oups… 


Le guide arrivait finalement avec sa demi-douzaine de clients. Au début, il nous regardait avec un regard qui voulait dire « foutez le camp », mais l’animosité disparaissait complètement à la minute où nous mentionnons être des guides volontaires pour Quetzal Trekkers. Nous allions passer toute la soirée avec eux… manger de leur nourriture… boire de leur chocolat chaud… sans rien payer. 
Acatanango, ou la fois où j’ai « crashé » le tour guidé d’un volcan. 
Une fois la nuit tombé, le spectacle allait pouvoir commencer…
Le seul intérêt de cet emplacement (et il est majeur); le camp propose une vue complètement dégagée sur le Volcan Fuego, situé à moins d’un demi km devant. 
Volcan Fuego est considéré comme le volcan le plus actif sur Terre. Il entre en éruption à toutes les 10-20minutes. 
Impossible de rester de marbre devant un tel spectacle Son et Lumière. Certaines explosions étaient si puissante que le son me glaçait le sang. 



Le lendemain matin, lors de la descente (en prenant le bon chemin), nous avions droit à un splendide lever de soleil avec le Volcan Agua qui perçait une mer de nuage. 


Pour sa diversité de paysage et le spectacle offert par Volcan Fuego, Acatanango devient officiellement ma montagne favorite au Guatemala. 

Publié par Nicolas Pare le 24 octobre 2017

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