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Épisode 137 – Guatemala; Atitlan 360

« Le plus beau spectacle que j’ai pu voir! » – C’est ainsi qu’un explorateur anglais s’exprimait à la vue du Lago Atitlan au 19ème siècle. 
Sans lui donner entièrement raison (j’ai vu des lacs magnifiques un peu partout sur Terre), je ne peux lui donner tort non plus. 
Lago Atitlan est un petit coin de paradis… volcanique. 



LAGO ATITLAN POUR LES NULS
En plus des hauts 3 volcans, situées sur le coté ouest du lac; San Pedro (le volcan touristique – @3020m), Toliman (le volcan sans tête – @3158m) et Atitlan (le volcan vengeur – @3537m), le Lago Atitlan est lui même un ancien volcan. Sa dernière éruption remonte à il y a plus de 85000 ans. Depuis ce temps, de l’eau s’est accumulé dans l’ancienne caldeira, jusqu’au point de former le lac le plus profond d’Amérique Latine (plus de 340m). 
Des 3 volcans bordant le lac, San Pedro et Toliman sont considérés éteints depuis quelques milliers d’années, alors que Atitlan est dormant (dernière éruption en 1856). 
Plusieurs mythe et légendes entourent Lago Atitlan. 
Contrairement aux Volcans Atitlan et San Pedro, Volcan Toliman n’est pas complètement conique… son sommet est anormalement plat… comme si il lui manquait quelque chose…
Une légende maya veut que les Volcans Toliman & Atitlan formaient un couple. Un jour, Toliman a trompé Atitlan avec San Pedro. Quand Atitlan apprit la nouvelle, elle, coupa la tête de Toliman! La tête roula tout en bas de la montagne jusqu’en bordure du lac et créa le Cerro Oro (@1892m).
Parlant du Cerro de Oro. La montagne est aussi appelé « el elephante dormira (l’éléphant qui dort) », ce qui inspira Antoine de Saint-Exupéry lors de l’écriture de son célèbre livre « Le Petit Prince ». À un certain moment dans le livre, un serpent mange un éléphant, et une illustration les représente. Eh bien cette illustration est la réplique exacte du profil de Cerro de Oro. Il faut savoir qu’Antoine de Saint-Exupéry, dont la femme était du El Salvador, vécu plusieirs années sur les berges du Lago Atitlan. 

GRINGOTENANGO
On dénombre plus de 13 villages sur les berges du lac (sans compter tous ceux sur les hauteurs). 

Panajachel

Surnommé « Gringotenango », « La Terre des étrangers/gringos », Panajachel est la porte d’entrée du lac, un lieu de transit bruyant et crasseux où on essai de passer le moins de temps possible.



San Marcos La Laguna

Gentil village de hippy avec de magnifiques lever de soleil.



Santa Cruz La Laguna

Village suspendu un peu au-dessus du lac. De loin mon village préféré autour du Lago Atitlan, avec la plus belle vue sur le lac et tous les volcans qui lui font face. 


Ne manquez pas de faire le super sentier panoramique lie Santa Cruz à San Marcos (+/-9km – environ 2-3h de marche). 



Santiago Atitlan

La plus grosse ville du lac, situé dans une anse entre les volcans Toliman et San Pedro. Il n’y a aucune raison d’aller là. 

San Pedro La Laguna 

De loin la ville la plus touristique autour du lac. San Pedro est un labyrinthe de petites rues chaotique où s’entassent hotels, restaurants, agences de voyage ds magasins de cossins. 



Volcan San Pedro (@3020m)

03.00 – Alors que les derniers fêtards s’amusaient dans les rues de San Pedro, moi et mon pote Leroy (aussi guide volontaire pour Quetzal Trekkers) entamions une marche nocturne qui allait nous mener au sommet du Volcan San Pedro. 
D’une longueur de 5.5km et +1400m de dénivelé positif, le sentier menant au sommet est une véritable randonnée dans le parc sans véritable difficulté. 
Dormant depuis plusieurs millénaires, le Volcan est devenu une réserve écologique où les plants de café, les avocatiers et les champs de mais, bordent le sentier. 


La vue à 180degrés depuis le sommet, sur le lac et les 2 autres volcans, vaut le déplacement.



LA FACE CACHÉE D’ATITLAN
De l’autre côté du lac, ce trouve quelques villages encore à l’abri des foules.

San Lucas Toliman

San Lucas est blottis dans un recoin du lac, bien caché de la vue de tous par les 2 volcans Toliman & Atitlan. 

Pour s’y rendre, on passe par Santa Catarina Palopo et San Antonio Palopo, 2 villages qui respirent l’authenticité de l’avant boom touristique autour du lac; presque 100% de la population est maya, et toutes les femmes portent des robes traditionnelles de couleur indigo (la couleur que les mayas employaient à toutes les sauces). 


Voyager au Guatemala, et en Amérique Centrale, avait été beaucoup trop facile, à suivre la Gringo Trail (ce flux de touristes qui vont tous au même endroit). Pour la 1ère fois depuis très longtemps, les choses étaient compliquées et cela me stimulait au plus haut point. 




Volcan Atitlan


02.30 – Mon téléphone se mettait à jouer les premières notes de 🎶Astounded (Bran Van 3000) 🎶… mon éternelle musique d’alarme. 
Ma mémoire est loin d’être infaillible, mais j’ai compté plus de 30 fois où je me suis réveillé en pleine nuit pour atteindre un sommet dans l’espoir d’y admirer un lever du soleil (Kilimanjaro, Mont Blanc, Chimborazo, etc.). 
Je peux vous dire une chose; je DÉTESTE me lever en pleine nuit. Les 15 premières minutes sont hyper pénible, alors que mon esprit tente par tous les moyens de me dissuader de sortir du lit. 
Une fois passé ces 15 premières minutes, les randonnées nocturnes sont pour moi un vrai régal; marcher dans le noir total affole mon imagination.
Fin de la parenthèse…
L’ascension du Volcan Atitlan n’étant pas du tout une randonnée fréquentée, j’avais essayé de m’adjoindre les services d’un guide. La veille, ma rencontre avec le guide de la place avait été brève; le gars demandait 500 quetzal (70$) pour une demi journée de travail et il ne voulait pas commencer avant 07.00am. Je lui avais souri et dit « F $ C K you » (intérieurement). 
2 minutes après ma conversation, le barman de mon hôtel (oui oui… hôtel… à 9$ la nuit) m’accostait, me montrait le début du sentier sur la carte de la ville, et me disait que le sentier était « facile » à suivre.
« Va toujours tout droit » qu’il me disait. Ouin… 
J’allais m’en remettre essentiellement à mon instinct puisque le sentier n’était pad sur mon éternel complice de randonnée (maps.me). J’en était quitte pour une marche d’oh combien de km et d’une ascension de +1950m. 
Qu’est-ce qui pouvait mal aller (à peu près tout)?
Je quittais le confort de ma chambre, pour me diriger vers le toit du Lago Atitlan…
Premier obstacle; sortir de l’hôtel en pleine nuit; la porte était barrée. Je trouvais un mur de 5-6m de haut et j’avais la bonne idée de sauter… avant de changer d’idée à la dernière minute.
Je me résignais à réveiller quelqu’un… qui me disait que le cadenas sur la porte principale n’était pas un vrai et donc que la porte était ouverte tout ce temps…
Deuxième obstacle; traverser le village sans se faire mordre. Beaucoup plus facile à dire qu’à faire!!!
Alors que des locaux intoxiqués sillonnaient les rues (samedi soir), j’étais préoccupé par les hordes de chiens qui patrouillaient le village. Roche à la main, je marchais d’un pas certain en faisant plusieurs détours. 
30min plus tard, je quittais enfin la ville pour mengoufrer sur le sentier. 

Devant moi se pointait une zone d’ombre en forme de cône et plus noir que le ciel étoilé; le Volcan Atitlan!
Il n’y avait aucune goute de vent. Que le bruit des chiens et de quelques coqs (probablement intoxiqués aussi) qui brisait le silence de la nuit noire et très chaude. 
Parti en pleine nuit, un peu (pas mal) endormi, il fallait bien que j’ai oublié quelque chose? L’eau… F U C K.. 
Pas question se retourner à l’hôtel, c’était le meilleur moyen de ne jamais atteindre le sommet. À vaincre sans adversité, on triomphe sans gloire non?
C’est donc armé de 4 barres de Snickersmaintenant 3… que j’allais atteindre le sommet. 
Le sentier se multipliait en plusieurs sentier lorsque le chemin forestier débouchait dans une plantation de café. 

Imaginez la scène; en pleine nuit… perdu dans un plantation de café… à chercher mon chemin pendant un bon 45min… sans succès. 

Avec encore plusieurs km à faire pour atteindre le volcan, il n’était pas question de prendre une chance sur un sentier au hasard.
Je me résignais à rentrer bredouille. Ma quête du Volcan Atitlan allait demeurer inachevée…
Et puis merde… 
Après 10min à rebrousser chemin, je stoppais net sec! J’allais tenter une toute dernière fois. 
Avec un regards nouveau, je trouvais une bifurcation qur je n’avais pas vu auparavant… et puis hop… je retrouvais Atitlan droit devant moi. 
J’allais devoir avoir une bonne mémoire pour retrouver mon chrmin sur le retour avec tous ces sentiers… mais bon… ce problème était pour plus tard. Je me retournais souvent pour essayer de mémoriser les différentes particularités du sentier… en sachant fort bien qu’une fois le jour levé, le sentier ne ressemblerait en rien à ce que j’avais vu durant la nuit.
04.36 – 2 snickers restantes
Le sentier d’approche était terminé. J’étais désormais à ls base du volcan avec l’ombre pyramidale droit devant moi. L’ascension se faisait en ligne droite dans un champ de mais. 
J’entendais désormais le Volcan Fuego entrer en éruption au loin. Ses colonnes de fumée plus noire que le ciel émanaient du sommet.  
05.00 – Les 1ères lueurs perçaient l’hotizon. J’étais encore bien loin du compte, mais au moins le soleil se leverait de mon coté de la montagne. 
05.20 – 1 snicker restante – Toujours à monter dans le champs de maïs, je me perdais S O L I D E. J’essayais de trouver le bon sentier… sans succès. 
05.36 – Complètement perdu, je devais m’avouer vaincu. J’évaluais mon altitude à environ 2800m, donc à environ +700m du sommet. C’était beaucoup trop risqué d’y aller « bush style ». 


Je me trouvais un mirador avec une vue imprenable sur les Volcans Acatanango & Fuego (les volcans de Antigua… voir Épisode précédent) et le soleil qui allait se pointer à tout moment.


06.03 – Le soleil apparaissait à l’horizon. Un moment de contemplation, quelques éruptions de Fuego, et quelques vaine tentatives pour trouver le sentier, que j’entreprenais le long chemin du retour. 


0 snicker restante

Mon petit poucet virtuel…



J’étais serein. J’avais tout donné… et il me faudrait toute ma concentration pour retourner à San Lucas sans me perdre. 
Avec le Volcan Parinacota (Bolivie), Volcan Atitlan entrait la très courte liste des montagnes dont j’avais échoué l’ascension.

Ainsi se terminait mon séjour au Lago Atitlan. Au final, j’aurais vu le lac d’à peu près tous les angles possibles. 
Direction Guate (surnom de Guatemala City) pour entreprendre mon voyage vers El Peten, le nord du Guatemala.

P.S. – Avez vous déjà vu des bus scolaires rouler à plus de 100km/h sur des routes de montagne qui ne pardonne pas? Moi oui!
La route principale du Guatemala, entre Xela et Guate, est une véritable montagne russe. En permanence, elle monte, descend et zigzague au travers d’une contrée très montagneuse. 
Imaginez vous sur cette route, à bord d’un chicken bus conduit par un fou furieux s’imaginant être un pilote de Formule 1. 
TOUT (surtout les passagers) bougent constamment d’un coté à l’autre dans les chicken bus. Quand on réussit à faire abstraction du danger, c’est amusant de voir tous les locaux se tenir à bout de bras de tout bord tout coté et grimacer.

Publié par Nicolas Pare le 27 octobre 2017

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