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Épisode 48 – NOel in Lao Ho Ho
25 décembre – Vang Vieng – Laos
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Le bus que j’ai prit de Phonsavanh (voir dernier épisode) à Vang Vieng restera longtemps marqué dans ma mémoire; il ne se passait pas une minute sans qu’on que quelqu’un vomisse. Nous avons même du faire plusieurs arrêt d’urgence et à chaque fois, les gens se précipitaient dehors pour… vous savez quoi…
Moi dans tout cela, je me suis gavé de nourriture tout le long sans jamais avoir de problème de refoulement… merci estomac à presque tout épreuve… ce ne fut malheureusement pas le cas de ma compagne Tracey…
Une fois arrivé à Vang Vieng, le bus nous a débarqué sur une vieille piste d’avion désaffectée, souvenir de la guerre du Vietnam, à 2 pas du centre-ville.
La ville était tout simplement DÉSERTE en ce le lendemain du réveillon de Noel… il n’y avait pas un chat dans les rues… à 4.00pm.
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Situé à mi-chemin entre Luang Prabang (voir épisode 46) et Vientiane (capitale du Laos et principal point d’entrée/sorti dans le pays), Vang Vieng est rapidement devenu un incontournable pour tout voyageur en Asie du Sud-Est depuis qu’un rigolo a eu l’idée d’utiliser la charmante rivière passant à côté du village pour faire des jeux de boissons… la principale raison de venir ici est donc pour faire la fête et croyez-moi, tout en ville est pensé en ce sens…
Durant la journée, une multitude de reato/bars jouent des émissions de télé américaines en continu; Family Guys, South Park, Les Simpsons, How I met your mother, name it… vous n’avez qu’à choisir votre endroit en conséquence. Puis, après avoir regardé un très beau coucher de soleil entre les montagnes, c’est le temps de faire le P A R T Y.
Pour les non-fêtards, ce serait cependant une grosse erreur de passer outre l’endroit puisque VV est entouré de superbe montagne de Quartz (j’ai gentiment renommé cet endroit ‘’Karbi pas d’océan’’ parce que si on fait abstraction du fait que ce n’est pas sur le bord de l’océan, ça ressemble beaucoup à Tonsai…
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CHRISMAS BICYCLE RIDE
Réduire Vang Vieng à un simple endroit pour faire le party… il y a une belle campagne à parcourir en vélo/moto et un tonne de cavernes à visiter.
Au volant de nos vélos, moi et Tracey avons donc arpenté la campagne laotienne. Direction la Tham Poukham, caverne à quelques 7km à l’extérieur de la ville dans la campagne, afin d’y faire un peu de spéléologie.
Une fois sorti de Vang Vieng, tout est devenu silencieux. Ce fut l’une des matinée les plus reposantes que j’ai eu depuis longtemps; pas de chiens, coqs ou locaux qui crient à tue-tête… et pas de voiture ou tuk tuk qui roulent à pleine vitesse.
Une fois arrivé au pied de la caverne… avoir monté des marches pas commode du tout sur plus de 100m…
Nous étions à l’intérieur… WOW.
Nous nous sommes amusés pendant plus d’une heure à jouer au spéléologue amateur en explorant la caverne par nous même… profitant même de l’occasion pour faire une séance de photo « disco style ».
À notre sorti de la caverne, il était temps de tester le lagoon… parce que oui, il y avait un lagoon d’une eau bleu semi claire… on pouvait y apercevoir plein de gros poisson. Il y avait donc 4 moyens de se mouiller; en entrant dans l’eau de manière traditionnelle, en utilisant la corde, en sautant de la branche inférieure… et en sautant de celle supérieure.
Après avoir vérifié que l’eau était assez profonde, il était hors de question que je ne tente pas le coup de la branche supérieure…
Sur le chemin du retour, en s’arrêtant pour prendre un lunch, nous avons fait la rencontre d’un des plus beaux chats que j’ai pu voir dans ma vie; ses yeux était d’un bleu clair… en ce 26 décembre, je l’ai affectueusement baptisé ‘’Boxing Day’’.
Alors que Tracey continuait son chemin jusqu’à l’auberge, je suis allé faire un pit stop à Padeng Cave. Dès le départ, la caverne a mis carte sur table; attache ta tuque avec de la broche. First, à la minute où tu entres dans la caverne, l’air devient très lourd (l’air est vicié et rempli de moisissure). Secondo, à la minute ou tu entres dedans, toute lumière naturelle disparait complètement et tu es plongé dans un univers Pitch Black, dans la mesure où si tu fermes ta lampe de poche, tu es plongé dans un environnement le noir le plus total.
Je dois admettre que je ne me suis pas rendu jusqu’au bout. J’ai quand même marché plus de 20min avant de rebrousser chemin… dans de petit couloir ou bien souvent je devais me contorsionner pour passer… jusqu’au moment où ma lumière a commencé à montrer des signes de faiblesses. Je peux vous garantir que tu ne te sens pas très gros dans tes shorts. Sans lumière revenait à signer mon arrêt de mort… puisque j’étais à ce moment tout seul (Tracey avait préféré rentrer directement à l’auberge). Une fois de nouveau à l’air libre, l’air n’avait jamais été aussi bonne à respirer de toute ma vie. Bref, cette caverne est un bon moyen de savoir une bonne fois pour toute si tu es claustrophobe… j’ai passé le test.
La fin de soirée a ensuite donné lieu à l’une des conversations les plus étranges de ma vie. Une anglaise de Vancouver, qui a passé toute sa vie en Colombie-Britannique et qui n’a jamais mis les pieds au Québec, m’a dit que son plat favoris était… de la poutine. On a faillit se disputer quand elle a commencé à dire que c’était un plat typiquement canadien (elle niait que la poutine était originaire du Québec). Est! de f@lle…
Entendez-moi bien, je suis fier d’être canadien… mais on ne touche pas à ma poutine… c’est sacré; ça vient du Québec un point c’est tout…
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EL CAPITALE
Après une ride d’autobus sans histoire, je me retrouvais 4h plus loin à Vientiane; Capitale du Laos et du même coup, ma dernière destination au pays.
Je me retrouvais à nouveau seul puisque j’avais laissé derrière moi Tracey, ma compagne des derniers jours… ce fut un plaisir de partager toutes ces aventures extraordinaires avec toi. Un autre chapitre se termine… on tourne la page et on recommence.
Moins de 20min après être débarqué en ville, j’avais trouvé une auberge sympa en plein cœur du centre-ville, j’avais piqué une carte de la ville sur le coin d’une table et j’étais à arpenter les rues. J’en profite pour faire un gros Fuck You au Lonely Planet qui écrivait au sujet de Vientiane que les accommodations abordables et propres étaient inexistantes… je ne sais pas qu’est-ce qu’est mon auberge sinon abordable et propre…
J’ai surnommé Vientiane « la ville Botox », dans la mesure où en essayant de se rajeunir et en construisant des bâtiments ‘’modernes’’ (pouvant être qualifié au mieux de mauvais gout), elle a perdu tout le charme qui devait la caractériser autrefois. Pour vous donner une idée du charme sibérien de l’endroit, la rive du Mekong est une autoroute et se promener dans les rues du vieux quartier est sympa, sans plus…
Pourtant, cette même ville était avec Saigon (au Vietnam… portant aujourd’hui le nom de Ho Chi Minh) le joyeux de l’Indochine français… BANG… en reprenant tranquillement mes vieilles habitudes d’écrire sur mon Iphone en marchant (donc marcher la tête baissé), je viens de me prendre une porte arrière grande ouverte de minivan dans le front. Ça m’apprendra…
Fait intéressant, on raconte qu’à l’époque de la guerre du Vietnam, l’endroit grouillait d’étranger. Ceux-ci étaient soient des agents du KGB, des agents secrets américains ou des militaires américains en mission secrète… pas trop secrète. Je me demande si il y a encore des espions aujourd’hui… ceux-ci pourraient très bien se déguiser en backpackers… je vais être prudent si je rencontre un voyageur russe…
Malgré tout ce que je viens de raconter à propos de Vientiane, quelques endroits valent la peine de s’y attarder… un peu…
Le temple Ho Phra Keo… même entouré par une mer de béton, le charme du site opère. Temple presque 5 fois centenaire, il est fait de pierre, outre le toit et sa structure qui sont en bois d’oeuvre. Alors que l’intérieur est un endroit sans aucune ornementations et peinturé à la chaux de haut en bas, l’extérieur est tapissé d’ornementations faites à même la pierre. Il y a aussi de très statue…
Tant qu’à y être, il ne faut pas manquer d’aller voir Pataxay; véritable Arc de Triomphe (Champs Élysées – Paris) version Laos… à la différence du véritable Arc de Triomphe, qu’il n’y a aucun tunnel pour se rendre au milieu du rond point achalandé. Il faut donc garder l’œil ouvert… ouvrez les 2 pour être sur…
Au lieu de se tourner les pouces dans votre auberge ou commencer à boire de la bière trop tôt, allez aussi voir la Thai Dum Stupa…
Et la statu Chao Anouvong…
Fait intéressant, l’autoroute qui se trouve tout juste sur la berge du Mekong et que je trouvais poche parce qu’elle réduit l’accès à la rivière… eh bien, elle est fermée au voiture et ainsi ouvert aux piétons sur quelques km le soir venu.
L’endroit est particulièrement prisé des groupes de jeunes qui transforment l’endroit en un gigantesque terrain de jeu. Je me dois donc de changer partiellement mon fusil d’épaule… mais malgré cette belle qualité, l’autoroute représente une barrière (surélevé par rapport à la ville), bloquant ainsi la vue et l’accès au fleuve, alors que la berge et la ville devraient plutôt avoir un lien direct.
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TOUTE BONNE CHOSE À UNE FIN
Dans quelques heures, s’en sera fini de mon séjour au Laos…
Je dois faire mon Mea Culpa, la seule raison pour laquelle je suis venu dans ce pays était parce que j’étais dans le Nord de la Thaïlande et que le pays était tout à coté; « ce serait con de ne pas aller y faire un tour ».
Arrivé ici sans rien connaitre du pays, je quitte aujourd’hui le Laos, un pays et un peuple que j’ai appris à découvrir et à adorer. Cela ne fait aucun doute dans mon esprit que j’y reviendrais un jour… peut-être plus tôt que tard.
Pour l’heure, je retourne en Thaïlande via un train de nuit… mon 1er train de nuit depuis l’Inde… j’ai hâte…
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P.S. I – Pour ceux qui désireraient faire du volontariat en Asie, je suis tombé sur l’organisation SAELAO en allant faire un tour à la caverne en campagne à proximité de Vang Vieng. Cet organisation tente bien que mal de changer la réputation de Vang Vieng (party town) et de contrôler le développement de celle-ci (incontrolé jusqu’à maintenant) afin de préserver au mieux la beauté des lieux (menacé par l’expansion constante de la ville). Il est donc possible de faire du bénévolat là-bas (très beau centre avec excellent restaurant) et travailler sur des projets de développement durable ou encore donner des cours d’anglais, etc. Pour les intéressés, vous trouverez plus d’information ici; www.saelaoproject.com
P.S. II – L’auberge où je résidais était à la fois pas très cher, très confo et propre, mais ce n’est pas ce qui m’a frappé le plus. Ce sont plutôt les marches qui mènent au niveau des chambres qui frappe l’imaginaire… comment dire… plus tu montes et plus elles sont inclinés jusqu’à devenir très difficile à monter à la fin. À chaque fois que je les monte, on dirait que je suis saoul…
P.S. III – Vous avez toujours rêvé de vous entrainer, mais vous n’aimez pas allez en gymnase… eh bien Vientiane est faite pour vous. Il y a des machines pour faire de l’exercice… avec des guides pour comment s’en servir… dans les parcs.
Épisode 47 – No Whiskey in the Jars
7.30am – 23 décembre 2013 – Luang Prabang
C’est par un froid d’enfer et sous un couvert nuageux gris-blanc qui rappelaient les journées de tempête au Québec que cette journée a commencé. Pour dire vrai, je n’aurais pas été surpris de voir de la neige… après tout, il avait neigé dans le Nord du Vietnam (à quelques centaines de km à l’Est d’ici) quelques jours plus tôt.
Bref, c’est dans ces conditions que moi et Tracey (australienne avec qui je voyage depuis mon arrivé au Laos) avons quitté à bord d’un minivan en direction de Phonsavanh.
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WELCOME TO PHONSAVANH INDIA
Terminus, tout le monde descend… après un trajet sur une route sinueuse qui n’en finissait pas de ne pas finir, nous posions finalement les pieds à Phonsavanh.
Presque entièrement détruit par les bombardements américains incessants durant la Guerre du Vietnam, Phonsavanh a été entièrement reconstruit par les soviétiques. Il en résulte de cette reconstruction une ville très froide qui a un manque flagrant… ou plutôt absence totale… de charme.
À peine débarqué que j’avais déjà le gout de repartir… en marchant sur la rue principale, j’avais l’étrange impression de me retrouver en Inde; ça ressemblait à l’Inde (architecture + pollution + bruyant + trafic), les gens agissaient comme des indiens (gossants) et il y avait des restos indien (seul point positif)… pourtant, je me trouvais bel et bien au fin fond du Laos à quelques centaines de km de la frontière avec le Vietnam.
Pourquoi je me retrouvais ici alors que je détestais l’endroit?!?
C’est bien simple, afin d’y voir les mystérieuses ‘’Plain of Jars’’…
De ke sé?!? Patience mes amis… patience…
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NO WHISKEY IN THE JARS
24 décembre au matin – C’est à peine réveillé que moi et Tracey avons enfourché notre scooter, fraichement loué, afin de faire le tour des environs.
Une fois sorti de l’indiernal Phonsavanh, les paysages sont devenus magnifiques. Par moment, on se serait cru transporté tout droit dans la savane australienne, avec tout ce sable orangé et le paysage semi-désertique qui nous entourait.
Notre journée a consisté à alterner entre les champs et les petits villages sur de routes parfois pavées… très parfois pas… à faire des High Five aux enfants sur le bord de la route… à se rendre d’une Plain of Jars à l’autre… vêtu de bas dans mes flip flop et d’un chapeau de Noel sur la tête…
Bon, j’arrête de tourner autour du pot et je vous raconte c’est quoi c’est foutu Plain of Jars; il y a très très longtemps (avant Jésus Christ), dans une contrée très lointaine (le Laos), vivait un peuple… Ce peuple avait comme hobby de fabriquer une très grande quantité de jarres et de les disposer dans les champs et les collines au Sud de ce qu’est Phonsavanh aujourd’hui.
Taillées dans la pierre, les jarres ont des dimensions qui varient grandement; alors que la plupart on un diamètre d’environ 1m, certaines sont aussi petite qu’un petit pot de fleur alors que la plus grande fait un diamètre de 2,5m et fait 2,6m de haut (situé sur le site 1).
De tous les endroits où on a retrouvé des jarres, 3 sites ont été aménagés pour recevoir des touristes… il y a d’autres endroits où on peut en trouver, mais c’est très déconseillé d’aller là-bas (vous aller comprendre un peu plus bas)
Pour ajouter au mystère, personne n’est en mesure d’identifier clairement le peuple qui a installé ces jarres, si celle-ci ont été construites sur place ou transporté (on a découvert des carrières à proximité de chacun des sites) et encore moins l’utilité de celles-ci.
Les experts ont bien sur leur petite très grande idée; des ossements ont été découvert dans certaines des jarres. On pense donc que ces sites servaient de cimetière ou pour quelconque rite funéraire… mais on est loin d’en être sur puisque la plupart ne contenaient rien.
Sans prétendre être un expert, j’ai ma petite idée là-dessus… vous voulez l’entendre?!? De toute façon, vous n’avez pas le choix; je crois… que… ces jarres… étaient utilitées… pour stocker des tonnes de cookies… voila, je l’ai dit…
Pour ce qui est de la vérité, nous ne le saurons probablement jamais.
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Tout au long de l’avant-midi, j’ai donc dirigé notre mobylette d’un site à l’autre sur les routes défoncées…
Le site 1… comprenant plus de 334 jarres et un centre d’interprétation est le plus près de Phonsavanh et c’est incidemment celui qui reçoit le plus de touristes… c’est aussi le moins intéressant puisqu’il est sur une petite colline sans arbre à proximité d’un quartier industriel… pour le point de vue parfait, on repassera…
Le 2ème site… en haut d’une colline au travers des arbres… le plus intéressant…
Le 3ème site… au sommet d’une petite colline… un peu bof, mais il vaut le déplacement simplement pour emprunter le petit sentier zigzaguant à travers des champs et menant du stationnement aux jarres…
La Tat Lang… une chute sans trop grand intérêt…
Ajoutez à cela que les environs de Phonsavanh étaient un endroit stratégique important pour les américains durant la guerre du Vietnam. On retrouve donc un peu partout des traces de ce passé pas très lointain; des tranchés, des cratères laissé par les bombes, de vieux tank, etc. Il y a de tout pour les mordus d’histoire…
À un certain moment, j’ai été très touché de voir un arbre pousser dans un cratère. J’ai interprété cela comme un symbole; la vie (arbre) et la destruction (cratère) réunit au même endroit, cela ne pouvait être autre chose que la promesse d’un futur meilleur.
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En après midi, nous avons quitté la route de terre que nous empruntions depuis le début de la journée pour prendre la grande route et nous diriger 30km plus loin à Muang Kheun. Le vent, alors glacial, n’a pas manqué de nous faire regretter notre choix tout le long du trajet… moi et Tracey étions comme gelé… à la différence qu’elle avait un windshield (moi) et pas moi…
Autrefois baptisé Xieng Khouang, l’endroit fut jadis la capitale du royaume de Phuan (?!?). Tout comme Phonsavanh, l’endroit a été complètement détruit lors de la guerre du Vietnam suite à des bombardements fréquents. Reconstruit de ses cendres, l’endroit se nomme aujourd’hui Muang Kheun, et tout comme pour Phonsavanh, les russes ont oublié le facteur ‘’chaleur humaine’’. Bref, un endroit glacial et sans intérêts… autrement que pour voir les 2 endroits que nous allions visiter…
That Foun – Vieille Stupa, communément appelée ‘’Old Capital’’, construite en 1576 et désormais recouverte de végétation. On raconte que le temple a été construit pour accueillir les cendres d’un des bouddhas… je sais plus lequel… bref… next…
Wat Phaiwat – Que nous avons rebaptisé « le Big Bouddha au milieu du rond point ». Après l’avoir cherché comme des demeurés… on a prit les 3 routes qui passaient par ce rond point… pour finalement se rendre compte qu’il était au milieu du rond point. Construit en 1372… non le rond point n’existait pas à ce moment… enfin, je crois… le temple a été détruit par des bombardements américains en 1968… il ne reste donc plus qu’un bouddha et quelques colonnes.
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C’est ensuite le pied dans le plancher que nous sommes retournés à Phonsavanh. En 7h sur le scooter, j’avais toujours été en contrôle de la situation et je ne m’étais jamais senti en danger… mais en 15min au centre-ville de Phonsavanh, nous avons failli être frappés par des voitures et camions plus d’une demi-douzaine de fois. Je n’avais pas simplement l’impression d’être de retour en Inde… j’étais en Inde; même si la route était très large, les gens roulaient de tout bord, tout coté sans flasher pour tourner. Il fallait littéralement avoir des yeux tout le tour de la tête… et même là, ce n’était pas suffisant.
Nous sommes ensuite passés au dépanneur du coin afin de faire nos emplettes et préparer notre festin. Mon souper de Noel 2013 a donc consisté à une bière, des craquelins, un pain au raisin, du fromage et des biscuits Oréo… à regarder un coucher de soleil… dans un cimetière… perché sur une montagne surplombant les environs… en périphérie de Phonsavanh… au Laos… en compagnie d’une australienne qui n’a jamais eu de neige pour Noel.
Fait cocasse… pas sur le moment, mais maintenant oui… nous avons du laisser le scooter en bas de la colline pour aller dans le cimetière. Puisqu’il n’y avait pas de sentier, on avait la chienne de marcher sur une bombe… quoi de plus ironique que de mourir dans un cimetière la veille de Noël. Heureusement, notre destin n’était pas de se retrouver en miette sur cette montagne…
Une fois de retour à l’auberge, moi et Tracey avons passé le reste de la soirée à écouter des chansons de Noel sur Youtube. Étant dans l’impossibilité d’être avec ma famille, d’avoir de la neige et un sapin avec une multitude de cadeaux en-dessous… je ne pouvais pas demander mieux…
Bilan de mon 24 décembre 2013; beaucoup de plaisir… et de froid… sur notre mobylette, de beaux paysages et une tonne de jarres. Malheureusement, aucune d’entre-elle ne contenait du whiskey… tout cela me donne soif…
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The SECRET War
Alors que la guerre du Vietnam battait son plein, à quelques centaines de km à l’Est du Laos, guerre qui opposaient les Nord Vietnamiens (surnommés Vietkong) et les Américains (s’étant autoproclamé les défenseurs de la liberté et ayant décidé de freiner les élans du communisme en Asie), les américains se livraient à une guerre secrète (communément appelée The Secret War) au Laos.
Pendant 9 ans… soit entre 1964 et 1973… le Laos a été bombardé l’équivalent de 1 fois toutes les 8 minutes 24h/24 par les américains.
Pourtant, l’ensemble du territoire du Laos avait été déclaré Zone Neutre par la communauté internationale lors de la Convention de Genève quelques années auparavant… en d’autres mots, les Américains et les Vietnamiens ne pouvaient se rendre sur le territoire du Laos et encore moins y livrer bataille…
Les bases à partir desquels les avions américains partaient en mission vers le Nord du Vietnam se trouvaient pour la plupart en Thaïlande. Où se trouve le Laos?!? Devinez… entre les 2…
Lorsque les avions ne réussissaient pas à atteindre leur cible ou devaient avorter une mission pour quelconque raison, ils larguaient les bombes restantes sur le Laos afin d’économiser du carburant. Autrement, les américains visaient intentionnellement les villages et les champs situés près de la frontière vietnamienne afin d’empêcher les vietkongs de profiter d’une quelconque façon de ces ressources (abri et nourriture). Durant toutes ces années, il était trop risqué de sortir dehors pour cultiver les terres… les américains tiraient sur tout ce qui bougeaient… les villageois se réfugiaient donc dans les nombreuses cavernes et mouraient tranquillement de faim…
Au final, si on fait le ratio de bombe lancé versus la grandeur du territoire, le Laos est le pays qui a été le plus bombardé… dans toute l’histoire de l’humanité. De toutes ces bombes, on estime que 25 à 30% d’entre-elles n’ont pas explosées lorsqu’elles ont atteint le sol… elles se sont donc retrouvées dans la nature. On estime à plus de 30 MILLIONS (essayez de compter jusqu’à 30 millions… on se reparle après) le nombre de bombes qui n’ont pas explosées (communément appelé U.X.O.). Or, ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas explosé en touchant le sol qu’elles sont inoffensives… bien au contraire.
Les cibles principales étant les routes, les villages, les bordures de rivière et les champs… bref, pratiquement tous les endroits où un laotien typique passe le plus clair de sa vie… il en résulte qu’encore aujourd’hui, des milliers de laotiens sont soient tués, soient grièvement blessé en raison des U.X.O. à chaque année. Les laotiens vivent donc dans des villages et travaillent dans des champs infestés de bombes. En étant bien conscient des risques, les fermiers ne peuvent pas ne pas cultiver leur terre puisque c’est leur seul moyen de subsistance.
Les histoires de mort ou de démembrement abondent; le jeune qui a trouvé une bombe, a commencé à jouer avec elle… BOUM… l’homme qui a construit sa nouvelle maison au-dessus d’une bombe… qui a un de ces jours décidé de faire un feu… BOUM… le grand-père et son petit-fils qui voulaient désamorcer une bombe pour se faire un peu d’argent en revendant les pièces… BOUM… l’homme qui préparait son champ pour cultiver le riz… BOUM…
En fait, si vous allez dans les environs de Phonsavanh et que vous ne voyez aucune personne avec un bras ou une jambe en moins… c’est que vous n’êtes pas à Phonsavanh.
Cela a aussi un autre effet pervers. Les laotiens ont peur de cultiver de nouvelles terres par peur de faire une malencontreuse découverte qui leur serait fatale. Cela limite donc grandement le développement du pays.
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M.A.G.
Lors d’un passage à Phonsavanh, une visite au M.A.G. s’impose. Il y a environ 20ans, le groupe ‘’Mines Adversory Group’’ (M.A.G.) a été créé afin de nettoyer le territoire et sensibiliser la population locale au danger dû aux U.X.O.
Nettoyer un champ d’une centaine de mètres carrés peu prendre plusieurs mois… vu les ressources limités, il est impossible pour eux de faire des fouilles minutieuses et se concentrer sur un territoire au détriment des autres. En fait, seuls les sites touristiques d’importances, tels les Plains of Jars ont été entièrement nettoyés… dans le but d’attirer des touristes et incidemment procurer de l’emploi et apporter de l’argent aux communautés. C’est ainsi que dans chacune des 3 Plains of Jars, des sentiers ont été aménagés avec de petits carrés comportant l’inscription M.A.G.
Pour le reste, la méthode est bien simple; les villageois trouvent des bombes, marquent leur emplacement et le groupe M.A.G. vient faire sont tour une fois de temps en temps… travail qui est en perpétuel recommencement.
Plus de 500 bombes sont ainsi détruites… par semaines. À ce rythme, il faudra encore plusieurs DÉCENNIES pour que les laotiens soient complètement hors de danger.
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UXO Center
Autre endroit à ne pas manquer lors d’un passage à Phonsavanh; le Xieng Khouang Quality of Life Association… organisation à but non lucratif qui s’occupe personnes ayant été blessés par des U.X.O.
Le cout moyen pour une intervention visant à sauver une victime est d’environ 200$us… ce qui est un peu plus que ce que gagne une famille vivant en milieu rural durant toute une année. Avant la création de cet organisme, certaines familles devaient vendre leur terre, bétails, etc. pour sauver l’un des leurs.
De toutes les victimes, plus du tier sont des enfants. Ils sont les plus à risque puisque la plupart des bombes sont de la taille de balle de tennis ou sont facilement confondu avec des fruits… les enfants sont donc tenté de jouer avec… BOUM. Une branche spéciale du groupe a été formée pour aider les jeunes à différencier les bombes des fruits, etc.
Si le cœur vous en dit, voir la photo ci-jointe pour voir les différentes façons d’aider…
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Cette visite à Phonsavanh, en premier lieu uniquement pour voir les Plains of Jars, a été l’équivalent d’un coup de point dans le visage pour moi. Comme tout mordu d’histoire et connaisseur en herbe de la Guerre du Vietnam, je savais que le Vietnam et le Cambodge avaient été le théâtre de la bataille et qu’ils en payaient encore les frais aujourd’hui… mais j’ignorais tout à propos des atrocités qui ont été perpétrés gratuitement envers le peuple laotien. La visite des les locaux du M.A.G. et UXO Center a éveillé en moi une rage et une soif de justice pour ce peuple.
On va se parler franchement, j’ai toujours été du genre à penser (très souvent à tort, mais c’est comme ça que je pense, je ne vais donc pas jouer à l’autruche) que chaque être humain a son destin entre les mains. Même quand j’étais en Inde et que je voyais des gens mourir dans les rues à tous les jours, je me disais que c’était essentiellement la faute des indiens et de leur foutu système de castes; pourquoi je voudrais lever le petit doigt pour les aider quand les pauvres eux-mêmes croient qu’ils ont mérité leur sort, ne font pas d’effort réel pour s’en sortir et que le gouvernement indien et les plus nantis les laissent à leur sort.
Mon état d’esprit est cependant complètement différent concernant le Laos; une injustice a été commise envers ce peuple, ils en subissent encore les contrecoups et en date du 24 décembre 2013… soit plus de 40ans après les dits évènements… les coupables n’ont jamais ouvertement accepté la responsabilité de leurs actes. En fait, ils aident le Laos, mais simplement par charité…
Quand on parle de la guerre du Vietnam, on parle très souvent du Vietnam et du Cambodge, mais le Laos passe bien souvent en-dessous des radars… et pour cause, les américains aimeraient bien que tout le monde oubli… mais c’est malheureusement la triste et dure réalité avec laquelle les laotiens doivent vivre encore aujourd’hui.
Pour dire vrai, c’est l’un des Épisode qui me tient le plus à cœur. J’ai passé beaucoup de temps à chercher les mots juste afin de vous décrire ces évènements au mieux de mes capacités… qui sont très limitées on ne se le cachera pas… j’espère donc que vous aller apprécier. Pour ma part, je ne sais pas quand et comment, mais d’une manière ou d’une autre, je vais trouver un moyen de venir en aide à ce peuple (revenir pour y faire du bénévolat, faire un don, parrainer quelqu’un, essayer de désamorcer une bombe… euh).
Rangez les violons…
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À mon réveil le 25 au matin, il m’aura fallu 4 snoozes, répartis sur plus d’une heure, pour finalement sortir de mon lit et affronter la température glaciale. Quelle ne fut pas ma surprise de trouver au pied de… mon sac à dos… 2 cadeaux emballés… nul doute, Santa était passé par ici durant la nuit; une bière et un chip… wow… merci Santa… et merci à ta lutin australienne.
Après ce bref moment de joie et avoir skypé avec toute ma famille qui s’apprêtait à réveillonner en direct du Québec, la dure réalité m’a frappé; dans quelques minutes, j’allais embarquer à bord d’un bus… oui oui, je vais passer le 25 décembre 2013 à bord d’un bus… qui allait mettre à bon 8h à atteindre sa destination; Vang Vieng…
Pour l’heure, Joyeux Noel à tous et à toutes…
LET IT SNOW, LET IT SNOW, LET IT SNOHOHO
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P.S. I – Un des rares point positif, sinon le seul, de la présence de nombreuses bombes au Laos, une fois désamorcé, les laotiens réutilisent les bombes à toutes les sauces; pot de fleur, instrument de cuisine, etc. La plupart sont fondu pour être transformés en autre chose… puisque c’est le meilleur métal qui peut être trouvé au Laos.
P.S. II – Le Laos est tout en contraste entre modernité et pauvreté. Outre les grandes villes, tels Luang Prabang, Phonsavan, etc., les villages sont composés de maisons en bambou, ils n’ont pas l’électricité et des puits au centre des villages servent à collecter l’eau potable… puits qui servent aussi de douche publique pour les habitants.
P.S. III – Pour ceux qui voudraient faire leur propre Plain of Jars à la maison, voici quelques trucs pas trop compliqués
Étape 1; Trouvez-vous une montagne avec un fond rocheux et commencez à tailler. Vous pouvez aussi faire des moules et couler du béton dedans… c’est votre choix. Autrement, pour les paresseux, il est toujours possible d’aller acheter des pots à la quincaillerie du coin, mais bon… l’effet ne sera pas aussi réussit. Une bonne centaine devrait suffire… n’oublie pas de varier les dimensions (ceux qui font des moules vont donc trouver le temps long…)
Étape 2; Disposez les jarres dans votre parterres… il vous faut un gros parterre.
Étape 3; Laissez ‘’mijoter’’ le tout pendant un bon 1000ans. Advenant que vous ne puissiez pas attendre tout ce temps, voici quelques trucs pratiques qui pourraient vous aider à donner du vécu à votre site;
– prenez une masse et détruisez partiellement quelques-unes des jarres,
– plantez des arbres dans certaines,
– ensevelissez partiellement ou complètement certaines d’entre-elles
Étape 4; contemplez le résultat et chargez un prix exorbitant aux visiteurs.
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Once again, a Special THANKS to Tracey for being an amazing travel partner…
Épisode 46 – Ces enfants d’ailleurs
20 décembre 2013
Accompagné de Tracey, ma compagne de voyage des derniers jours, je quitte Luang Prabang armé d’un sac léger sur le dos, flip flop dans les pieds et appareil photo à la main. Accompagné d’un jeune guide, nous nous apprêtons à faire un trek de 3 jours dans une région reculée du Laos afin d’aller rendre visite à des tribus vivant encore à l’ancienne. Je n’ai alors encore aucune idée que je suis à la veille de vivre l’un des plus beau chapitre de ma déjà formidable aventure en Asie.
À vos marques… prêts… marchez
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IL ÉTAIT UNE FOIS… LA PETITE HISTOIRE DU LAOS
Avant de commencer, voici le petit bourrage de crane habituel et nécessaire pour bien comprendre l’aventure que je m’apprête à vous raconter…
Pas moins de 49 groupes ethniques sont officiellement reconnus au Laos. De ce nombre, les Lao forment la très grande majorité. Originaire du la Chine, ils se sont déplacés sur le territoire portant aujourd’hui le nom de Laos y a environ 1000ans. Ils sont considérés comme les 1ers habitants du Laos et habitent les plaines et à proximité des rivières. Ce peuple compose aussi la majorité des habitants des grandes villes du pays. Leur accès facile au transport et leur proximité aux grandes villes fait en sorte que c’est le peuple le plus ‘’riche’’ (ils ne sont pas riche, mais les plus riche du pays) et les plus ‘’éduqués’’ (idem que pour la notion de riche) du Laos.
Les 2 autres principales ethnies du Laos sont les Khmu (prononcé Kamu) et les Hmong (prononcé K-mong), des peuples de montagnards ayant leur langage bien à eux. C’est de ces 2 ethnies dont il sera question dans cet épisode.
Tous les 2 pratiquent le chamanisme (recours à un sorcier) et leur croyance est fortement orientée en fonction de l’animaliste… non ce n’est pas une déviance sexuelle quelconque mais bien un courant de pensé en fonction du respect de la nature et des animaux.
Originaire de la Chine, duquel ils ont été chassés de leur terre il y a environ 150ans, les Hmong habitent historiquement des régions à plus de 1000m d’altitude.
En ce qui concerne les Khmu, ils sont originaires du Cambodge, vivent historiquement à des altitudes situés entre 500 et 1000m et ont un teint de peau un peu plus foncé que les autres laotien.
Ces 2 tribus vivent dans une grande simplicité (dans le cas présent, simplicité est un synonyme de pauvreté) et subsistent principalement avec la vente de leur bétail/culture à la ville.
Nous sommes présentement au milieu de leur hiver, de sorte qu’aucune culture ne pousse. En fait, hiver n’est pas vraiment un mot ici, on emploi plutôt ‘’dry season (saison sèche – de octobre à avril)’’ et ‘’wet season (saison des pluies – de mai à septembre)’’. Tout redémarre en février, alors que les habitants commencent à travailler la terre pour la culture du riz. Une fois juin arrivé, ils commencent à planter, pour finalement récolter en septembre/novembre. À noter que tous les champs appartiennent à des particuliers… il n’y a donc pas de notions de bien commun (c’est chacun pour soi). Dans le même ordre d’idée, alors que les gens doivent payer des taxes s’ils vivent dans les villes (Luang Prabang, Vientiane, etc.), les gens vivant dans les tribus n’ont rien à payer. En clair; il ne paie absolument rien pour résider dans le village… seul les terres cultivables sont imposables. Donc… par exemple… si je voulais venir habiter l’un de ces villages, je n’aurais qu’à demander la permission au chef et celui-ci me désignerait un endroit pour construire ma maison… par moi-même et gratis.
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Jour 1 – UN ÉTRANGER DANS LE VILLAGE
Info;
– Route de Luang Prabang à Ban Pakking
– 3h de marche jusqu’à Ban Long Ngath
– 1h30 de marche jusqu’à Ban Long Niet
Description;
C’est assis bien inconfortablement à l’arrière d’un camion roulant sur une route défoncée que notre aventure commence. Ayant quitté Luang Prabang 2h plus tôt, le camion s’arrête enfin…
Nous sommes à Ban Pakking, un village Lao en bord de rivière et récemment dévisagé à jamais par une nouvelle route passant en son centre.
Quelques minutes plus tard, nous prenons place à bord d’une petite embarcation (espèce de pirogue) dans lequel un bon équilibre et ne pas trop bouger est ESSENTIEL si on ne veut pas aller visiter les poissons. Une fois sur l’autre rive, l’aventure commence véritablement…
Les 3h qui vont suivre ont consistées à marcher dans au travers de champs et de la jungle, le tout ponctué par plusieurs cours d’eau à traverser (pont non inclus). Autour de nous, c’était le calme plat… aucune trace de civilisation… la nature à son état le plus sauvage…
Un peu avant d’atteindre le 1er village, nous avons quitté la jungle pour nous retrouver dans une zone coupé à blanc par les braconniers. Bien que cela soit interdit, les autorités n’ont pas assez de ressources pour les stopper.
Puis, Ban Long Ngath, village Hmong composé de 48 familles/350 personnes, pointait à l’horizon.
Nous y avons été accueillis par une très vieille dame toute menue et hyper sympathique. Elle n’arrêtait pas de dire qu’elle était si vieille et laide alors que nous étions jeunes et beau (ce que le guide nous traduisait). Si vous voulez mon avis, je la trouvais rayonnante… malgré son full face bleu pétant.
S’en ai suivit le tour du village… il y avait des enfants partout.
Notre guide nous a alors expliqué que pour des raisons sanitaires, toutes les tribus qui vivaient dans les montagnes (Hmong, Khmu, etc.) ont été déplacés de leur village d’origine vers le fond des vallées en 2005. Contrairement à ce que nous faisons avec les indiens au Canada, le gouvernement n’a pas fait l’erreur de leur construire des maisons qui ne convenait pas à leur style, il les a plutôt laissé construire des maisons selon leurs besoins et surtout, selon l’architecture typique qui caractérise chaque ethnie. Des anciens villages au sommet des montagnes, il ne reste pas grand chose d’autre que des ruines… seul les fumeurs/cultivateurs/accros d’opium y vivent.
En ce qui concerne l’architecture des Hmong, c’est quelque chose d’assez classique pour un peuple vivant dans la jungle; tout est fait avec les moyens du bord… c’est donc dire principalement avec du bambou. Les toits sont faits en tiges de bambou, la structure des murs est faites en madriers (les feuillus se retrouvent en abondance ici), les murs sont en bambou décomposé (ils ouvrent le bambou et le déplie). Ce type d’architecture laisse une multitude de trous… ceux-ci sont alors calfeutrés avec les moyens du bord (carton, etc.). Pour ce qui est des planchers, c’est la terre ferme au 1er niveau et en tige de bambou aux niveaux supérieurs.
Particularités intéressantes, les maisons n’ont pas de fenêtres… si ils veulent regarder dehors, ils n’ont qu’à sortir dehors… autrement, une fenêtre est un trou qui fait perdre de la précieuse chaleur.
Donc, les seuls ouvertures dans l’enveloppe du bâtiment sont 2 portes; l’une arrière et l’autre à l’avant… faites gaffe, il ne faut JAMAIS AU GRAND JAMAIS entrer par la porte d’en arrière… personne ne s’en sert puisque c’est la porte des « esprits »… et pour les nouveaux mariés… puisque comme tout le monde le sait, le nouveau marier aime passer par la porte d’en arrière… euh… bon, je m’égare…
À ce sujet, le mariage est toujours une chose très importante au Laos. En fait, pour qu’un homme et une femme puissent habiter ensemble, ils doivent être mariés. Heureusement pour eux, il n’y a plus de mariages arrangés… ils ont arrêté cela parce que beaucoup de jeunes préféraient se suicider plutôt que d’épouser une personne qu’ils n’aimaient pas. Aussi, Lao et Khmu peuvent se marier ensemble, alors que les Kmong ne peuvent se marier qu’entre-eux. Je ferme la parenthèse…
Pour ce qui est des services, aucune maison ne possède l’électricité ni l’eau courante. Alors que l’électricité est inexistante durant le jour, on peu apercevoir quelques maisons illuminées à l’aide de génératrice durant la nuit. Ce n’est malgré tout qu’une minorité. Pour ce qui est de l’eau, un puit au centre du village sert de réserve d’eau potable et aussi de douche commune.
Puis, nous avons visité la visite de l’école. Disons que l’emplacement est à faire rêver; un grand champ au milieu de la jungle et entouré de montagne…
En plus d’avoir l’école élémentaire pour les plus petits comme tous les autres villages, ce village est celui qui comprend l’école secondaire. Les jeunes de 6 villages environnants se déplacent donc ici pour étudier. Pour ceux dont le village est trop loin pour marcher le matin et le soir, des dortoirs sont aménagés à même le « campus » de l’école.
Alors que l’uniforme est obligatoire, il y a quelque chose qui n’est pas obligatoire; l’école en elle-même. En effet, aller à l’école coute très cher au Laos, ce ne sont donc que les enfants issus des familles moyennes et aisées qui y ont accès… on s’entend, quand je parle de famille moyenne et aisée, c’est laossement parlant… parce que si vous voulez mon avis, ils sont tous très pauvres.
Dès leur plus jeune âge, les jeunes apprennent donc le lao et l’anglais. Pour ce qui est de leur langue tribale des Hmong et Khmu, ce ne sont des langues uniquement parlé (il n’y a pas d’alphabet, elles ne peuvent donc pas être écrite)… elles sont donc malheureusement appelées à disparaitre.
En marchant sur le campus, je me suis tourné vers mon Year (mon guide) et je lui ai lancé ‘’I don’t see any teacher (je ne vois pas les enseignants)’’ et lui de me répondre ‘’they are teachers (ce sont des enseignants)’’ en me pointant un groupe de jeunes. Ils ne faisaient pas simplement ressembler à des jeunes… ils étaient réellement très jeunes.
On est ensuite retourné chez la vieille dame au full face, lui avons dit Adieu et avons repris la route.
En ce vendredi en fin d’après-midi, tous les jeunes qui avaient passé la semaine à l’école du village précédent, revenaient chez eux pour la fin de semaine (tu parles d’un timing parfait). Nous avons donc fait le chemin avec eux…
Au bout d’une promenade d’un peu plus d’une heure sur une magnifique route de terre, le village de Ban Long Niet se pointait le bout du nez… village Khmu comprenant 42 familles/250 âmes et représentant notre arrêt pour la nuit.
Concernant l’architecture Khmu, tout ce que j’ai écrit à propos de l’architecture Hmong est encore vrai, à la différence que les maisons Khmu sont construites sur pilotis… en pleine montagne?!? N’ayant plus aucune utilité réelle, les constructions sur pilotis sont un rappel de l’architecture ancestrale de leur peuple alors qu’ils vivaient dans des plaines inondables au Cambodge.
En arrivant au village, j’ai tout de suite remarqué que les gens semblaient beaucoup plus pauvres que dans le village précédent (très sale et enfants à moitié nu). Notre guide m’a alors donné raison; les Khmu étaient anciennement les esclaves des Hmong et des Lao Ceux-ci les utilisaient pour cultiver l’opium.
À peine déposé nos sacs à dos dans la grande qui allait nous servir de chambre qu’un groupe de jeunes curieux avait commencé à nous suivre à la trace. Majoritairement composé de fillettes, je n’avais qu’à regarder l’une d’elle et dire ‘’sabaidi (bonjour)’’ pour qu’elle me regarde toute timide en riant… le genre de regard qui veut dire ‘’je t’aime bien’’… j’ai donc encore une fois eu l’impression de briser des cœurs. Pour me faire pardonner… j’ai entrepris de jouer une espèce de partie de cache-cache avec eux; je leur courais après et ils partaient de tout bord tout cote en criant. De voir le sourire sur leur visage était la cerise sur le Sunday d’une journée déjà parfaite.
Après avoir dégusté un souper traditionnel concocté par notre guide (salade de légumes, potage avec ailes de poulet steemé dedans… au plus grand bonheur du chien de la maison qui scrutait nos moindre faits et gestes en attendant qu’on lui lance des os… du sticky rice… bref, de la nourriture), nous avons passé la fin de soirée autour du feu sur la place publique du village… le seul endroit où on ne mourrait pas de froid… à sourire et à ne pas comprendre un mot de ce que les habitants du village pouvaient bien nous dire.
Pour notre 1er soir dans une tribu laotienne, nous seront hébergé chez le chef du village (que ce soit pour les Hmong ou les Khmu, chaque village est une petite démocratie en soit; un chef et 2 chefs adjoints sont élus tous les 4 ans). Notre chambre consiste donc à une petite grande juste à côté de la maison… confort non inclus.
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Jour 2 – NE PLEUREZ PAS
Info;
– 3h de marche jusqu’à Ban Kalangong
Description;
8.00am – Après avoir dormi pendant plus de 12h dans un froid d’enfer avec tous mes vêtements d’hiver sur le dos et mon sleeping -20, je me réveillais toujours en vie (avez-vous déjà entendu parler d’un mort qui se réveille?). Vive l’Asie du Sud-Est, ses plages paradisiaque et sa température de rêve… BULLSHIT
Et dire que j’ai failli expédier mes vêtements chauds chez mes parents avant de quitter définitivement l’Inde il y a plusieurs mois; ‘’à partir de maintenant, je n’aurais besoin que de chandail à manches courtes et des shorts’’… ouch. Ce serait très pénible depuis quelques jours… il fait environ 15 degré le jour et autour de ZÉRO… sinon moins… la nuit. Je sais, je sais, ce n’est rien comparativement à la température du Canada, mais quand on prend en considération que la température est environ 10 degrés plus basse que la normale saisonnière… que les habitants n’ont pas vraiment de vêtement chaud (ils mettent juste tout leur vêtements)… et que les maisons n’ont aucune espèce d’isolation… ça change la donne. Voudriez-vous passer une nuit d’automne dans votre cabanon derrière la maison… non… eh bien, dites-vous que votre cabanon est probablement mieux isolé que les maisons d’ici.
Une fois réveillé, moi et Tracey avons fait comme les locaux; nous nous sommes mis à la recherche d’un spot où les rayons de soleil se trouvaient en grande quantité pour se réchauffer.
10.00am – C’est un départ… au menu d’aujourd’hui; marche dans la campagne du laotienne…
Passe à travers la jungle…
Longe une rivière…
Traverse des champs…
Emprunte le lit d’une rivière quasi asséché… vive les flip flop…
Prend un raccourci au travers de champs de riz…
Pour finir avec l’ascension d’une petite montagne vraiment pas commode…
Pour finalement arriver à Ban Kalangong… village de 750 personnes, partagé par la communauté Khmu et Hmong…
En ce samedi de l’an 2556, les enfants n’ont pas d’école et sont légions dans les rues… Ils s’occupent à jouer au lancer de la flip flop (un dérivé du jeu de pétancle) ou encore au fameux jeu des élastique… vous savez, le jeu qui consiste à souffler les élastiques, le gagnant étant celui qui souffle son élastique le plus loin… et qui empoche les élastiques… pas besoin de dire que ceux-ci sont collectionnés comme des trésors par les enfants.
Bref, tout cela s’arrête à la minute où nous arrivons; les enfants nous regardent avec un air qui veut dire « c qui les gens à la peaux blanches », puis je leur fait un salut de la main et leur visage s’illumine… jusqu’à ce que je sorte mon appareil photo… leur sourire se transforme alors en bonhomme triste. Ils prennent alors la poudre d’escampette de tout bord tout coté en criant et en brandissant leurs mains vers le ciel ou pire, ils restent immobile et se mettent à pleurer.
Par exemple, j’étais à m’amuser à faire des grimaces avec 2 superbes très jeunes fillettes… je croyais avoir gagné leur affection… j’ai alors sorti ma caméra pour immortaliser le moment… instantanément, le sourire s’est effacé sur leur visage, l’une d’elle s’est mise à pleurer et l’autre a subtilement ouvert la porte de sa maison et s’y est réfugiée.
Autrement, dans tous les villages, des animaux de toute sorte sont en liberté et vivent en paix. Il est donc impossible de ne pas tomber sur une famille de canards, une poule avec ses poussins, des foutus coqs qui hurlent pour rien et des chiens. Seuls les cochons sont dans des enclos, alors que les vaches se trouvent généralement en liberté en périphérie des villages. On m’a expliqué que même si tous les animaux se promenaient en liberté où ils voulaient, ils avaient tous un propriétaire… en d’autres mots, ils sont fidèles à celui qui leur donne à manger et reviennent toujours à cet endroit le soir.
Puis, à la minute où le soleil disparait derrière les montagnes, on est vite rattrapé par la réalité et il commence à faire un froid sibérien.
Après un souper bien arrosé de rice whiskey… alcool local surnommé Lao Lao… le genre de chose que tu ne peux t’empêcher de tousser quand tu avales et qui peut rendre aveugle… quand on te sert un verre plein, tu es mal avisé de dire non… et de toute façon, tu ne sais pas comment dire « non merci » dans leur langage. Bref, sachez que si on vous offre une petite bouteille d’eau avec un bouchon bleu, ce n’est pas de l’eau, même si elle est scellé (il y a un village qui fabrique le whiskey de manière très professionnelle à l’est de Luang Prabang).
En fin de soirée, notre guide nous a conduit à une cérémonie Hmong, cérémonie en l’honneur d’un autrichien (nous n’étions pas les seuls blancs dans le village) qui sponsorisait les études d’un jeune du village. Ils ont alors fabriqué une espèce d’hôtel après avoir préalablement tué un cochon en offrande (j’ai vu le cochon entrer dans la maison, je l’ai entendu crier, pour finalement ne plus entendre aucun son… je peux vous dire qu’il n’avait aucune intention de participer à la cérémonie). La tête et la queue ont donc été disposées devant l’hôtel de manière à ce que le chaman puisse ‘’discuter’’ avec les esprits… si vous voulez mon avis, la cérémonie était un simple excuse pour boire et par chaman, ils veulent dire alcoolique.
Encore une fois ce soir, nous résidons chez le chef du village… cette fois, pas question d’être dans la grande à côté de la maison… oh que non… nous sommes plutôt dans la grande qui leur sert de maison.
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Jour 3 – TOUTES CES CITROUILLES
Info;
– 3h de marche jusqu’à Ban Phu Nowan
– 2h de marche/bateau jusqu’à Hovanok
– Chemin du retour jusqu’à Luang Prabang
Description;
8.00am – C’est au son d’une cuillère tapant sur une casserole que mes yeux se sont ouvert. Malgré un épais brouillard dans mon cerveau, gracieuseté du LaoLao, j’en suis venu à la conclusion que cette cuillère ne devait pas taper dans la casserole par elle-même. Au moment où la rage montait en moi et que j’étais aller trouver le crétin qu… notre guide a ouvert la porte avec un grand sourire… une casserole et une cuillère à la main…
Ce n’est pas simplement le réveil qui fut brutal, mais aussi la nuit… une nuit plus froide que la plus froide nuit que j’ai pu vivre au Népal… dans une « maison » pas isolé avec des fenêtres pas de vitres (donc des trous)…
9.00am – Le village est désormais derrière nous. Le départ ne s’est cependant pas fait sans peine; beaucoup de jeunes étaient dans les rues à nous faire des bye bye.
Au programme; ascension durant 2-3h d’une montagne que nous avons contourné depuis 2 jours, pour ensuite descendre de l’autre côté, gagner la rivière, la traverser et regagner tranquillement la civilisation.
Les 3h d’ascension qui ont suivit se sont écoulées au son des reniflements de moi et mes 2 compagnons… le froid avait vraisemblablement eu raison de nous…
Arrivé au sommet, nous sommes tombé sur Ban Phu Nowan, un village Hmong vivant comportant 8 familles/120 âmes. Perché à environ 1800-2000m d’altitude, c’était à la fois le plus vieux village sur notre chemin et le dernier en liste avant la fin du trek.
À notre arrivé, l’endroit était complètement désert (durant la journée, tout le monde travaille dans les champs)… nous avons donc été accueillis par des vaches, des poulets et de très gros cochons.
Alors que le plan initial de notre guide était de descendre la montagne pour ensuite manger, moi et Tracey en avons décidé autrement; nous voulions manger et tout de suite…
Year a donc été frappé à la porte d’une maison au centre du village. Quelques minutes plus tard, une vieille dame, accompagnée d’une fillette et d’un jeune bambin, nous accueillait à bras ouvert dans une maison remplie de citrouilles.
Une fois le lunch terminé, il nous restait toujours à descendre la montagne. Nous avons donc passé les 2h suivantes à arpenter le chemin très abrupte… et incidemment très dur sur les genoux… pour finalement parvenir jusqu’à la rivière.
Un dernier passage de l’autre côté de la rivière et nous étions dorénavant à Hovanok, village Hmong connecté à la route. S’en était alors terminé du trek.
Hop dans le camion en direction de Luang Prabang…
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ÉPILOGUE
LA CAMPAGNE LAOTIENNE
Au final, nous avons marché environ 35km, visité 4 villages (sans compter le village du début et celui de la fin) et couché dans 2 d’entre eux. L’aventure fut tout simplement fantastique. Après le trek plus qu’ordinaire que j’ai fait à Chiang Mai, je m’attendais au pire. Je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais ça a dépassé toutes mes espérances. Ce trek n’est pas tellement à propos d’une promenade en montagne au travers de paysage sublime, mais plutôt une formidable aventure humaine… une aventure qui nous a amené au cœur du vrai Laos… qui nous a fait vivre, l’instant de 2 jours, une immersion dans le quotidien de communautés qui travaillent sans relâche pour subsister…
Tout au long du périple, nous n’avons vu aucun autre blanc (mis à part l’autrichien qui parrainait un enfant du village lors de la cérémonie lors de notre 2ème soir). Avec l’engouement que nous avons provoqué moi et Tracey à chaque endroit où nous sommes allé… pas un engouement du type Inde ‘’salut étranger, donne moi de l’argent…’’, mais plutôt ‘’c’est quoi cette chose toute blanche’’… je ne crois pas trop me tromper en disant qu’ils ne voient pas beaucoup de blancs…
Des fois, pour ne pas dire tout le temps, je me sentais comme un voyeur à prendre des photos d’eux, de leur milieu de vie et de leur maison. Je me sentais mal puisque nous nous promenions avec nos caméras comme si nous étions dans un zoo. Pour enlever ce sentiment de culpabilité, j’ai essayé du mieux possible de leur donner quelque chose en échange… c’est à dire de m’amuser avec eux. Le rire est un langage universel, il serait stupide de ne pas en profiter…
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DICTIONNAIRE DE MOTS/EXPRESSIONS… fort utile durant le trek
La grande majorité des gens rencontrés durant le trek ne parlent pas 1 mot d’anglais. Il faut donc faire quelques efforts pour mériter leur respect et attention.
Français – Lao – Hmong – Khmu / (phonétiquement)
Bonjour – Sabaidee (sabadi) – your jong (ynon jon) – smile luh (smili)
Comment allez-vous – sabaidee boh – kor nyorlee ja – may summiler nah
Merci – kop jai – ua jao – kop are yem
Au revoir – lah gone – mu law – yo peu
Ban signifie village
C’est bien peu, mais ces quelques petites phrases, sorti tout droit de votre bouche, vont faire en sorte d’illuminer leur visage et/ou les faire rire (erreur de prononciation). Au moins, vous aurez essayé et c’est ce qui compte.
Vous pouvez très bien toujours leur parler en anglais ou ne pas essayer d’entrer en contact avec eux, mais de ce fait, vous aller rater la meilleure partie de l’aventure; l’interaction avec ce peuple formidable.
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WHITE ELEPHANT; C’EST À VOUS DE JOUER
Je suis très loin d’être un amateur des trips organisés… j’aime beaucoup plus être en freelance… mais je dois admettre que ce trek n’aurait jamais pu être fait et n’aurait pas été aussi magnifique sans l’aide d’un guide. D’une part, il y a une multitude de sentiers (très facile de se perdre), personne ou presque ne parle anglais (la communication serait donc très difficile), il n’y a aucune guesthouse, aucun magasin et les villages consistent en un ramassis de maison anonyme. Autre éléments à ne pas négliger, près de 40ans après la Guerre du Vietnam, le Laos est toujours au prise avec de nombreux engins explosifs un peu partout dans le sol. Il est donc fortement déconseillé de se promener dans la jungle par soi-même…
Pour ceux qui serait intéressés à faire ce trek, faites affaire avec la compagnie White Elephant basé à Luang Prabang.
Alors que la plupart des autres compagnies vont aux mêmes endroits, cette compagnie a tissé des liens avec des tribus très reculées… de sorte que vous serez les seuls Farong (touristes) des environs. En date de décembre 2013, le trek de 3 jours que nous avons fait se fait en moyenne 2 fois par mois et est en opération depuis 4ans. C’est donc dire que les gens là-bas ont vu moins de 300 blancs dans leur vie et vous serez très vraisemblablement le 1er pour quelques-uns d’entre-eux.
Voici les coordonnées de cette merveilleuses compagnie; White Elephant; Footprint to Nature – www.white-elephant-adventures-laos.com
Je recommande aussi très fortement notre guide Year. Il nous a appris plein de trucs, il répondait à presque toutes nos questions, s’assurait de notre bien être en permanence, était très sympathique et parlait un anglais quasi impeccable. Fait non négligeable, il a grandi dans une tribu Hmong avant de migrer vers Luang Prabang à la fin de l’adolescence… il en connait donc beaucoup sur le sujet.
Armé de son chapeau à la Crocodile Dundee, ses soulier Adidas d’un blanc immaculé, des lunettes Top Gun, un jean et un veston de cuir… pas de doute, ce gars la est un guide de montagne 😉
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De retour à LP, tout était comme nous l’avions laissé; nos 3 compagnons étaient toujours à l’auberge. Quand on leur a demandé « so what did you do for the last 3 days »… On a eu comme réponse un moment de silence suivit de « euh… well… 3 days already… »
Pour le reste, c’est une autre histoire…
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P.S. I – Vous êtes perdu dans la jungle et avez soif. C’est simple, trouvez un banana tree, percez-y un trou dedans et buvez… les bananas trees sont bourrées d’eau… ne reste plus qu’à être capable de les identifier héhé…
P.S. II – Si vous faites ce trek un jour, amenez dont un ballon ou quelque chose pour amuser les enfants… vous ferez fureur.
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A Special THANKS to Tracey for being an amazing travel partner… I took some of your pictures for my blogue, I hope it’s ok…
Épisode 45 – Luang PraBANG; sit back and relax
Sabaidi (bonjour)
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Je suis…
– un site de l’UNESCO,
– j’ai une montagne qui répond au nom de Phu Si (se prononce « pussy »),
– une grande quantité de moines bouddhistes rasés partout partout se promène dans mes rues,
– j’ai une tonne de restos/pâtisseries vendant croissants et baguettes françaises… de la mayonnaise,
– je suis très très paisible de jour et je peux m’animer le soir venu,
– je me trouve au croisement du Mekong et d’une autre rivière,
– je ne suis pas la capitale du pays, m’en j’en suis le coeur…
Qu’est-ce que je suis?!?
Je vous le donne en 1000; la magnifique ville de Luang PraBANG… que j’ai gentiment rebaptisé LP.
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Une fois sur la terre ferme, pris un tuk tuk du fucking harbour à 10km à l’extérieur (alors qu’il y a un harbour en plein centre-ville… juste pour nous soutirer de l’argent), installé dans une auberge un peu glauque… mais pleine de charme, la 1ère chose que j’ai fait fut de me diriger vers un guichet pour retirer de l’argent…
Une fois au guichet, je me suis tourné vers Eelco (Hollandais) pour lui demander quelle était la limite maximale… et lui de me répondre « one million (1 million) »
Woooo
Je me suis ensuite tourné vers le guichet… pour me retourner encore une fois vers Eelco et lui lancer « how many zero in a million (combien de zéro dans 1 million) »… et on est tous les 2 parti à rire…
« I wanna be a millionnaire… so freaking bad… » BANG, me voici millionnaire… au Laos
Une fois chacun avec un million en poche, nous avons pris des photos de nous avec notre million dans les mains… alors qu’une femme laotienne nous regardait l’air désespéré en voulant dire « f%ck!ng tourists ».
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Avec ses nombreux bâtiments datant de l’époque coloniale française… ne cherchez pas les édifices étagés, il n’y a rien qui fait plus de 3 étages… et ses nombreux temples bouddhistes, il est difficile de ne pas tomber sous le charme de Luang Prabang. L’essentiel des choses à voir se trouvent dans le « Old Quarter (vieux quartier) », situé sur la péninsule (morceau de terre) qui s’avance à la rencontre du Mekong et de l’autre rivière.
De plus, bien que les français ont cédé le pouvoir depuis plus de 60ans, ils ont laissé une empreinte indélébile sur le pays. Outre l’architecture, la plupart des panneaux/signes/indications sont à la fois en lao et en français, et il est impossible de compter le nombre de restos/pâtisseries vendant des baguettes, croisants, quiche, etc. En fait, alors que dans les autres pays d’Asie, on retrouve des vendeurs de nouilles, brochettes, etc. ici les stands de baguettes sont légions. Par contre, à la 1ère pâtisserie où nous sommes allé, voyant que le menu était en lao et en français, j’ai décidé de commander en français… vous auriez du voir la tête du serveur… il semblait vouloir être partout sauf devant moi à cet instant.
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CRAZY NIGHT IN LP
Voici donc en 3 étapes faciles comment passer une soirée tout aussi inoubliable que sorti de l’ordinaire à Luang Prabang.
ÉTAPE 1
Moi et mes compagnons; Eelco, Tracey (Australie), Daniel (Norvège) et Nicola (Italie), se sommes dirigés vers une petite rue un peu crasseuse et très achalandée dans un but très précis; se bourrer la face dans l’un des désormais célèbres buffets « ALL you can eat ».
Seule règle du jeu; on ne paie pas à la quantité, mais bien au plat… en d’autres mots, tu peux mettre la quantité de nourriture que tu veux dans l’assiette, ça va couter le même prix… complètement dérisoire de 10000Kip (environ 1$). J’ai donc entrepris d’utiliser mes talents d’architecte afin de construire un « monument » qui tiendrait en équilibre… précaire… mais en équilibre quand même… que j’ai baptisé « Ceci n’est pas un temple bouddhiste ».
ÉTAPE 2
Alors que les restos ferment à 9.00pm, tout le monde se dirige vers Utopia, LE bar en ville… magnifiquement situé sur le bord de la rivière…
ÉTAPE 3
Règlementation municipale oblige, l’Utopia met tout le monde dehors et ferme ses portes à 11.30pm.
La soirée n’est cependant pas terminée. À ce moment, tout le monde saute dans un tuk tuk pour se diriger à l’extérieur de la ville dans… un bowling… un vrai de vrai bowling comme par chez nous. Celui-ci n’est pas sous la juridiction de la ville et ferme aux petites heures du matin. Je vous laisse deviner qu’est-ce qu’on a fait…
…
À mon réveil le lendemain… après-midi, j’avais l’impression qu’il y avait un party dans ma tête et que j’étais le seul à ne pas avoir été invité.
Je croyais toujours rêver… ou plutôt faire un cauchemar… c’était surréel. En me couchant, nous étions 6 dans le dortoir (moi, mes 4 compagnons et China, un petit chinois sympathique qui a tout mon respect puisqu’il voyage backpack et non en tour organisé… en plus, il n’a même pas une caméra démesurée (vous ne m’entendrez pas dire cela souvent d’un chinois…)).
Bref, nous étions 6 quand je me suis fermé les yeux… pour être 8 quelques heures plus tard en m’ouvrant les yeux… et nos nouveaux compagnons étaient pour le moins très spécial… 2 clowns meurtriers… entk, c’est ce que j’ai pensé en m’ouvrant les yeux et en les voyant debout dans la chambre. « fuck, je suis en train de badtripper ou quoi… hic ». Même le truc de se couvrir les yeux avec sa couverte n’a pas réussit à les faire disparaitre… ils étaient donc bien vivant…
Il y avait devant moi un couple de clowns tatoués habillés en sans-abri; le gars avait des cheveux en rasta et d’un vert pétant, en plus d’avoir un serpent qui lui descendait dans le visage (tatou). Ce n’était guerre mieux pour la fille, ayant les cheveux rasés sur le pourtour de la tête et de long cheveux roses bonbons sur le top.
Par réflexe, j’ai tout de suite regardé si mon portefeuille, ma caméra et mes affaires étaient toujours là…
…
Une fois remis de mes émotions, il était temps de faire quelque chose de cette journée. J’ai donc entrepris de visiter la ville… tout en essayant de retrouver mon équilibre… hic…
La promenade a été des plus reposante; de beaux édifices, 2 belles rivières, des moines partout, des petits oiseaux qui font cui cui, etc.
C’était tellement paisible, que ça ferait passer Pai pour un endroit chaotique… mon cerveau avait beaucoup de difficulté à croire que c’était dans ce même endroit que je venais de passer l’une des nuits les plus rocambolesques de tout mon voyage.
Fait intéressant… alors que l’eau du Mekong est orangée et a un débit très rapide, celle de l’autre rivière est d’un teint vert-merde à débit lent… si bien qu’une ligne formant une démarcation très franche se forme à la rencontre des 2 rivières.
La fin de journée s’est ensuite passé au sommet du Mont Phu Si. Se trouvant au beau milieu de la ville, c’est l’endroit par excellence pour avoir un 360 de LP et admirer le coucher de soleil… disons que nous n’étions pas les seuls à avoir eu cette idée… autant on se sentait tout seul de touriste en ville durant toute la journée, autant on aurait dit qu’il y avait une convention de blancs au sommet de la montagne.
Ce que j’ai particulièrement apprécié de cette montagne, c’est sa tranquillité; il n’y avait pas un chat…
La soirée fut identique en tout point à celle de la veille… à se bourrer la face dans les buffets à 1$ le plat et à boire l’alcool très pas cher au Utopia… mais sans le bowling…
Same Same but Different…
…
KUANG SI WATERFALL
Ce matin, aucune trace de clowns meurtriers, mais même mal de tête que la veille…
Le plan d’aujourd’hui était d’aller faire un tour à la chute Kuang Si à quelques 32km de la ville.
En plein milieu de nul part au milieu d’une forêt de feuillus, le site ressemble à un Oasis en plein désert.
Alors que tous les points d’eau (rivières, lacs, etc.) environnant sont d’un brun merde, l’eau de la chute/rivière est d’un bleu transparent.
À ne pas manquer sur ce site;
Un sanctuaire de « Sun Bear (Ours Soleil) »… qui ont été sauvés des braconniers…
Une très belle promenade de part et d’autre de la rivière, offrant de magnifiques points de vue sur de beaux rapides et petites chutes…
Un chute des plus impressionnante…
Un trek jusqu’au sommet de la chute… on peu alors marcher dans la chute… la roche est très rugueuse et donc très adhérente… jusqu’à moins de 1 mètre du point de chute…
Et le clou du spectacle; un secteur de la rivière où il est possible de sauter dans l’eau… glaciale… en s’accrochant à une corde tel Tarzan.
La soirée fut des plus tranquille et glaciale… pas de party ce soir, tout le monde était au lit très tôt pour se lever avant le soleil… à suivre… dans le prochain paragraphe…
…
TAK BAT CEREMONY
Au Laos, entrer dans les moines bouddhistes, c’est du sérieux. Je vous mets au défi de voir un moine avec un Smartphone dans les mains, d’éclater de rire ou de faire des coups pendables comme les vauriens que j’ai vu en Inde. En effet, contrairement au moines bouddhistes du Nord-Ouest de l’Inde, qui sont les personnes les plus riches de leur ville/village, les moines du Laos vivent dans la pauvreté.
Chaque matin avant le lever du soleil, soit vers 5.00, se déroule une cérémonie durant laquelle les moines collectent de la nourriture offerte par les citoyens de la ville. Cette nourriture représente la nourriture qu’ils mangeront durant la journée… ni plus… ni moins…
À 4.30 de l’AVANT-midi… nous étions donc sur la rue principale… à se les geler dans la nuit glaciale… à attendre le début de la cérémonie.
Depuis notre arrivé en ville, on nous avait parlé de cette cérémonie. On nous avait répété mainte et mainte fois que nous voulions y assister, nous devions faire preuve de respect et rester à l’écart. Il était aussi possible de participer soi-même à la cérémonie, mais on nous avait dit de le faire simplement si c’était important et/ou que c’était en raison de croyances profondes… bref, il n’y avait aucune matière à rire… c’était sérieux.
C’est donc dans cette état d’esprit que moi et mes compagnons se sommes présenté sur les lieux. Le « spectacle » auquel nous avons assisté a cependant été tout autre.
Bien qu’une majorité de stands étaient occupés par la population locale, certains villageois sans scrupule ont vu la cérémonie comme une belle occasion de faire de l’argent. À chaque matin, ils installent donc des stands qu’il loueront ensuite au touristes… au risque de complètement dénaturer l’évènement. Moyennant 10000kip, nous (les touristes) pouvions donc avoir un « stand » et nourrir les moines…
En ce matin glacial, j’ai donc vu des convois de chinois débarquer de minibus, s’assoir à un stand. Ceux-ci montraient un manque flagrant de respect en parlant très fort, en rigolant et en se prenant l’un l’autre en photo. Ils ne voulaient qu’avoir une belle nouvelle photo les montrant en train de nourrir un moines bouddhistes… comme on nourriraient les animaux au Zoo. Je ne m’attendais pas à grand chose de plus de leur part quand on pense que la Chine persécute les bouddhistes tibétains depuis plus de 60ans. Certains poussaient même l’audace à prendre des photos d’une main et donner de la nourriture de l’autre.
Si j’étais l’un de ces moines, et je suis sur qu’il y en a qui le font, je passerais devant les stands de touristes sans même m’arrêter.
Cependant, ce serait mentir de dire que seul les chinois ont manqué se respect… des blancs, etc. ont aussi participé. J’ai eu le malheur de croiser 2 touristes que j’appréciais beaucoup et qui m’ont dit tout sourire « did you feed the monks?!?… we did (est-ce que tu as nourris les moines?!?… nous oui) », sur un air tout emballé.
À ce moment précis, je ressentais une grande honte d’être un touriste au Laos. En raison de notre présence, une cérémonie ancestrale a été dénaturée et transformée en Freak Show.
Ceci étant dit, je ne me considère pas meilleur que les autres puisque malgré mon profond malaise, j’ai moi aussi du m’approcher et participer au cirque.
Le pire dans tout cela est qu’il y a une « Force Spéciale » constituée d’habitant de la ville qui doit veiller à ce que la cérémonie se déroule dans le respect…
À un certain moment, un laotien est venu se placer directement à coté de moi… je me suis alors dit « bon… qu’est-ce qu’il veut me vendre celui-la »…
Homme – « Where are you from? (de quel endroit es-tu?) »
Moi – « Canada »… d’un ton sec sans même le regarder. J’avais vu clair dans son jeu, la bonne vieille méthode copain copain; je vais lui parler, il va m’apprécier et vouloir acheter mes cossins par la suite. Malheureusement pour lui, j’avais déjà vu neiger…
Homme – « ohhh… really far… How is the weather there? (ohhh… Ac’est très loin… comment est la température là- bas?) »… avec un très bon anglais…
Moi – « Cold as Ice (froid comme de la glace) »… avec une attitude tout aussi froide…
Voyant que je n’étais guère entrain à jaser avec lui, il s’est déplacé un peu plus loin. J’ai alors remarqué dans le dos de son veston « help us meantain a respectful ceremony (aidez-nous à ce que la cérémonie se fasse dans le respect) ». Je me suis alors senti mal… ce gars la n’était pas un vendeur de cossin, mais un honnête citoyen… et je l’avais tassé du revers de la main sans jamais lui donner la moindre chance. Je me suis donc réaproché de lui et placé à son coté comme il l’avait fait précédemment.
En jasant, il m’a alors averti de rester à distance afin de ne pas manquer de respect aux moines. Tout juste devant nous au même moment, 2 chinois étaient en train de prendre des photos avec leur grosse caméra à 2 pouces du visage des moines en les aveuglant avec leur flash…
Je lui ai alors demandé si c’était respectueux… il a alors haussé les épaules, poussé un soupir et m’a lancé « they are chinises (ils sont chinois) »…
Malgré tout ce que j’ai pu écrire de négatif à propos de cette cérémonie, il ne faut pas oublier que cette cérémonie a toujours une raison d’être; donner de la nourriture aux moines, et que certaines personnes le font pour les bonnes raisons…
Je pense notamment à cette vieille dame en apparence toute douce et vulnérable… qui demeurait la tête baissé, assise et immobile jusqu’au passage des moines et qui récitait alors une prière, pour ensuite leur donner de la nourriture. Je l’ai regardé faire pendant un bon 10min… j’en avais un moton dans la gorge à la voir aller. Je n’avais qu’une seule envi; pouvoir parler lao afin d’aller lui dire combien j’avais apprécié de la voir aller et lui remettre un peu d’argent en signe de reconnaissance…
Ne parlant pas un traitre mot de lao, j’ai plutôt sorti ma caméra. J’ai alors ressenti un profond malaise… comme si je violais quelque chose… mais bon… CLICK
…
Après 2 jours et des poussières à LP, je pli bagage… ce n’est cependant pas un « Adieu », mais bien un « Au Revoir », puisque j’y reviendrais dans quelques jours… après avoir terminé le trek de 3 jours 2 nuits (encore) que je m’apprête à faire dans une région montagneuse du Nord du Laos… mais bon, comme vous vous en doutez surement… c’est une autre histoire…
Kup-Jai (merci)
…
P.S. I – Introduit par les français, le jeu de pétancle est probablement le « sport » le plus populaire au Laos.
P.S. II – Après maintenant plus d’une semaine à la déguster, je suis en mesure de dire que la BeerLao… la bière locale au pays… est ma bière préféré en Asie. Moins forte que la Red Horse (Philippines) et la Chang (Thaïlande)… plus savoureuse que la Kingfisher (Inde), la Leo (Thaïlande), la San Miguel (Philippines) et la Tiger (beurk…)… La BeerLao est tout simplement parfaite.
P.S. III – Si vous passez pas Luang Prabang un jour, aller faire un tour à la ‘’Big Brother Mouse (BBM)’’. Fondée en 2006 par ex-rédacteur américain, un ex-moine bouddhiste laotien et un jeune laotien, l’organisme à but non lucratif s’était donné pour mission de faire passer le pays de ‘’Lao people don’t read (les laotien ne peuvent pas lire’’ à ‘’a country that loves books (un pays qui aime les livres)’’. En effet, avant la création de cet organisme, peu ou pas de livre étaient écrits en laotien et ils étaient quasi inaccessible pour la population. En l’espace de 7ans, Big Brother Mouse a réussit à renverser la tendance en créant une série de livres créé POUR et PAR les jeunes laotien afin de leur donner le gout à la lecture. Ils ont aussi multiplié les visites dans les tribus un peu partout au Laos pour donner des livres, motiver les jeunes à prendre leur études au sérieux, donner des formations aux professeurs qui n’avaient pas l’habitude de travailler avec des livres, etc.
Depuis, ils ont élargi leur champ d’activité, ayant créé une série de livres destinés à l’éducation, offrant des cours d’anglais au laotiens, etc. Big Brother Mouse est un incontournable dans l’univers laotien.
Vous voulez contribuer… eh bien sachez qu’il y a plusieurs manière de le faire. La plus facile est d’aller faire un tour à leur bureau en fin de journée pour participer aux séances de discussion que BBM organise entre les jeunes laotien désirant parfaire leur anglais et les touristes désirant donner un coup de main. Autrement, un don de 200$ leur permet d’organiser un évènement dans un tribu reculé du pays et un don de 1000$ permet de financer complètement la conception/écriture/réalisation d’un livre destiné aux jeunes laotien.
Épisode 44 – Down the Mekong
15 décembre 2013
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Après plusieurs mois à confondre le Cambodge et le Laos… j’avais très hâte d’arriver au Laos afin de visiter le Killing Field et l’école où les opposants au régime de Pol Pot étaient torturés… quelqu’un m’a finalement lancé « hey dude… it’s not in Lao, but in Cambodia… (ce que tu parles là n’est pas au Laos, mais bien au Cambodge) »
Ooooooo… qu’est-ce que je m’en vais faire au Laos d’abord?!? Il doit bien y avoir des choses à faire héhé…
Laos here I come…
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LAOS POUR LES NULS…
… donc pour les personnes comme moi il y a quelques heures avant de glaner des infos par-ci, par-là. Voici une petite entrée en matière en quelques affirmations;
– Le Laos N’EST PAS le Cambodge,
– Le slogan du pays est « Land of million elephants (contrée comprenant plus d’un million d’éléphants) »… ce qui n’est plus du tout vrai, puisqu’à seulement quelques très rares endroits, on peu encore en trouver,
– Le Laos se trouve à l’intérieur du continent. Sans accès direct à l’océan, le pays est squeezé entre la Chine (Nord), le Myanmar (Ouest), la Thailande (Sud) et le Vietnam (Est). Malgré le fait que le pays n’a aucun accès à l’océan, il y a tout de même un endroit qui se nomme « 4000 Islands », célèbre pour son eau cristalline et ses dauphins,
– Avec la Thaïlande et le Cambodge, le Laos fait parti de l’ancienne Indochine, l’ancienne colonie française en Asie,
– »Lao People’s Democratic Republic », c’est le nom officiel du Laos… c’est officiellement une démocratie depuis environ 10ans, mais officieusement c’est toujours un régime communiste,
– Le Lao fait parti des 20 pays les plus pauvres de la planète. Mis à part le tourisme qui va en augmentant, ils n’ont aucune richesse à exploiter, etc.
– La capitale se nomme Vientiane. Elle se situe au centre du pays à la frontière avec la Thaïlande,
– Il y avait une monarchie au Laos jusque un grand soulèvement en 1975,
– Le pays compte 6.6millions d’habitants,
– Les 3 groupes ethniques principaux sont les Lao, les Kmong et les Khmu,
– La langue principale est le Lao. Il y a cependant plein de dialectes qui existent seulement au parlé (ils n’ont pas d’alphabet et ne peuvent donc pas être écrit),
– Le bouddhiste est la religion principale… il y a cependant beaucoup de croyances tribales,
– La monnaie se nomme le Kip et il n’y a que de la monnaie papier (pas de pièces de monnaie),
– Le fleuve Mekong, qui est la principale source d’eau du pays, serpente en provenance du Myanmar à l’Ouest jusqu’à Vientiane au centre, pour ensuite se transformer en frontière avec la Thaïlande, ré-entrer au Laos dans le Sud, se retrouver au Cambodge, filer vers le Vietnam et finalement se déverser dans la mer de Chine.
– Lors de la guerre du Vietnam, le Laos avait été déclaré « zone neutre » lors de la convention de Genève. En théorie, ni les Vietnamiens, ni Américains n’avaient le droit de s’y rendre où d’y livrer bataille. En pratique, les Vietkong (ceux contre qui les États-Unis se battaient) se réfugiaient au Laos pour éviter les frappes américaines et ces derniers y exécutaient des frappes/missions secrètes,
– Le Lao a été plus bombardé que le Vietnam par les américains durant la guerre. Quand les B52 et autres avions américains revenaient de mission du Vietnam, ils larguaient sans raison les bombes restantes au-dessus du Laos pour s’alléger et sauver du carburant. En fait, on raconte qu’il reste des tonnes de bombes qui n’ont pas explosées en touchant le sol sur le territoire… même que certains utilisent des bombes désamorcées comme maison,
– Le mythique film Apocalypse Now racontent l’histoire d’un groupe de militaires en missions secrète derrière les lignes laotienne ou cambodgienne (me rappelle plus… same same but different) en remontant le Mekong…
…
GOODBYE THAILANDE
Je quitte donc le Nord de la Thailande (voir Épisodes précédents) en franchissant la frontière à Chiang Khong. 1ère destination au Laos; Luang Prabang.
Pour ce faire, 3 options s’offraient à moi; prendre un bus de nuit (pénible trajet d’environ 12h de nuit) ou prendre un Fast Boat (dangereux trajet de 6h) ou un Slow Boat (très lent trajet de 12h réparti sur 2 jours) et descendre le fleuve Mekong.
Comme une croisière sur le Mékong m’intéressait au plus haut point, le bus était hors de question. Il ne restait plus qu’â choisir entre le Slow et Fast Boat.
J’avais entendu beaucoup de choses négatives en ce qui concerne les 2, mais celle à propos du Fast Boat me faisaient particulièrement peur. En effet, on racontait que les Fast Boat allaient trop vite et que les pilotes n’étaient pas en mesure de toujours bien repérer les rochers et autres obstacles sur le Mekong, de sorte que les accidents étaient fréquents. Au départ, je pensais que c’était des histoires afin d’inciter les gens à prendre le Slow Boat, mais quand j’ai vu que le prix du Fast Boat était plus cher que le Slow, j’ai changé d’avis. Mon choix était donc fait…
…
DOWN THE MEKONG RIVER
Cette formidable aventure a débuté dans une chambre qui avait les allures d’une chambre froide. Après une nuit glaciale, mes yeux se sont ouverts au son des foutus coqs qui hurlaient à tue-tête. Mon Iphone indiquait alors 6.30am, beaucoup plus tôt que mon réveil prévu à 8.00am.
En théorie, on était sensé traverser la frontière séparant la Thaïlande du Laos… donc le fleuve Mekong… pour ensuite embarquer à bord du Slow Boat vers 10am. La promenade devait ensuite durer plus de 7h, pour ensuite faire un stop pour la nuit dans un village du nom de Pak Beng. Dès le lendemain matin, la promenade allait reprendre de plus belle et éventuellement nous mener à bon port en fin de journée. Une journée pénarde quoi… mais c’était en théorie…
La pratique fut tout autre… il était passé midi et nous n’avions pas encore pris place à bord du bateau…
Entre le moment où je m’étais levé et cet instant précis de 12.05 à attendre je-ne-sais-pas-quoi/qui dans un resto miteux sur la rive laotienne du Mekong, j’avais eu droit à un déjeuner beaucoup trop froid, suivit d’une ride jusqu’au poste frontalier à faire du rafting assis sur le pourtour de la boite d’un truck en compagnie d’une dizaine de touristes et un tas de sac au milieu… tout ce que nous espérions à ce moment était que le chauffeur freine en douceur puisque autrement, plusieurs d’entre-nous se serait ramassé quelques mètres plus bas sur la chaussé.
Nous n’étions pas encore au bout de nos peines puisque nous allions avoir l’honneur d’être les « cobayes » pour tester le nouveau poste frontalier flambant neuf offert par la Chine au 2 pays. Résultat; on a attendu comme des cons pendant plus d’une heure parce qu’ils étaient à court de papier pour faire les visas… gang d’amateur.
Une fois le problème résolu, j’ai enfin pu officiellement passer la frontière… Bienvenue au Laos Nicolas… Merci Nik
J’ai peine à croire que je suis rendu au Laos. Ce pays se situait à la fin de mon planning de voyage… j’en ai fait du chemin depuis le Canada pour me rendre ici…
On est ensuite monté dans un bus pour se rendre jusqu’au bateau… on allait enfin prendre le bateau… ERREUR SYSTÈME… j’avais crié victoire beaucoup trop vite… il fallait encore attendre pendant 1h puisqu’ils devaient à nouveau vérifier nos passeports (pourquoi?!?) comme des cons dans un restaurant qui sentait la merde…
12.30 – Quelques 6h après mon réveil, j’étais enfin assis dans le bateau en route vers Luang Prabang…
Pour ce qui est du bateau, c’était en fait une espèce de très longue péniche… dans un bateau rempli à pleine surcapacité de touriste.
Les heures ont ainsi défilé à la vitesse très petit V du bateau. Le tout, me faisait beaucoup penser aux histoires du jeune Huckerberry Finn qui remontait le Mississippi sur son radeau ou à bord de bateau à valeur et à roues…
1.00
2.00
3.00 – Plus le bateau avançait et plus il faisait froid… très froid… au point où j’ai du mettre tous mes vêtements d’hiver. En dernier recours, j’ai même utilisé mon sleeping comme couverte… pas besoin de dire que je me suis fait de nouveau amis instantanément en leur offrant une place au chaud en-dessous. Dire que j’avais sérieusement pensé expédier tout ce matériel au Canada à mon arrivé en Asie du Sud-Est… « il va faire hyper chaud tout le temps » que je me disais… ouais ouais…
4.00
4.30 – Ohhh… on s’arrête à un village… pour mettre du gaz… fausse alerte…
5.00
6.20 – nous voila arrivé à Pak Beng. Bon, allez… avec tout mon linge sur le dos, mon sleeping et une couverture, je suis près à attaquer la nuit. On se reparle demain si je suis toujours en vie…
…
CROISIÈRE GLACIALE…
Ironiquement, mon réveil et celui de l’italien se sont mis à sonner en même temps à 7.00am tapant.
Alors que l’italien s’est levé d’un trait, tel Undertaker dans les belles années où je regardais la lutte (j’étais très jeune ok…), je me suis alors tourné, j’ai snoozé mon Iphone et j’ai lancé à l’italien « I don’t want to go to school mom (je ne veux pas aller à l’école maman) »… vous savez, ces matins où il fait très froid dans votre chambre et que vous êtes hyper confortable au chaud dans votre lit… ouais, c ça…
Fait très surprenant, le bateau a jeté l’ancre right on time à 9.00 ce matin… phénomène que je jugerais aussi rate que le passage de la comète de Haley (tous les 72-73ans) en Thailande/Laos.
Après une journée passé sur le bateau, l’engouement d’être sur un bateau avait disparu. Malgré tout, les activités ne manquaient pas… on était TOUT LE TEMPS occupé…
Ce fut donc une journée sous le signe de la relaxation à descendre tranquillement le fleuve sur la grosse péniche au son du moteur et à la vue de la jungle et des petits villages… tout cela sans aucune trace de civilisation.
Certains des villages que nous avons croisés sont reliés par la route, mais la très grande majorité sont dans la jungle très dense et n’ont de contact avec la « civilisation » que les bateaux qui montent et descendent le Mékong.
4.00pm – Nous avons touché terre…
1, 2, 3… Luang Prabang me voila…
À SUIVRE
…
P.S. I – Quand tu montes à bord du bateau lors de la 1ère journée, tu ne connais personne… après 2 jours, tu poses les pieds sur terre avec une tonne d’amis.
P.S. II – AVERTISSEMENT; pour ceux qui envisageraient de faire le trip de 2 jours sur le Mekong pour relier Chang Khong (Thailande au Nord de Chiang Mai et Chiang Rai) à Luang Prabang, juste avant de nous embarquer pour la croisière, le gars qui s’occupait de nous conduire au bateau nous a fait peur en nous disant qu’à Pak Beng, la ville où nous allions arrêter pour la nuit à mi-chemin, était très petite, comprenait peu d’accommodation et que les prix (accommodations et nourritures) étaient très cher… bref, il nous suggérait très fortement d’acheter tous nos vivres et de réserver dans son auberge… qui était cher, mais beaucoup moins cher que ce que nous allions trouver là-bas (selon ses dires). Nous avons tout de même décidé de tenter notre chance en ne réservant rien.
Ce fut la meilleure décision ever… Oui, le village est petit, mais il contient une TONNE d’accommodations très très abordables… et ce même si il y avait 3 bateaux remplis à pleine capacité de touristes (donc environ 100 par bateau).
Le même gars nous a aussi fortement suggéré de réserver un transport pour nous conduire du port au village, prétextant que c’était très loin. En réalité, la plupart des accommodations se trouve à moins de 5-10min de marche.
Bref, n’écoutez pas cet emmerdeur… et foutez-lui donc poing entre les 2 yeux pour moi. MERCI
Épisode 43 – Pai; à travers les brumes…
9 décembre 2556
…
Chiang Mai désormais derrière moi, je mettais le cap sur Pai à bord d’un épave, un très vieux bus qu’on aurait oublié d’entretenir depuis des lunes. J’avais alors des flashbacks de l’Inde… surprenant pour un pays aussi développé que la Thaïlande.
La route pour Pai n’était pas de tout repos et il fallait avoir l’estomac bien accroché alors que le vieux bus dévalait les routes sinueuses de montagne tels des montagnes russes.
Chaque freinage était marqué par un bruit strident de métal sur métal. C’était les freins du bus qui tachaient de nous rappeler qu’ils étaient à la fin de leur vie… et peut-être aussi de la nôtre…
Ajoutez un gars beaucoup trop excité derrière le volant et vous aviez une tension qui était à son comble. Heureusement, un moine bouddhiste prenait place à bord du bus… tout le monde sait qu’il ne peut rien arriver à des moines right?!?
…
Décrit par certain comme le Little Katmandou de l’Asie du Sud-Est, Pai est une petite ville de 5000 habitants entouré de paysages enchanteurs et perdue dans les montagnes et la jungle du Nord de la Thailande.
Étant un village quasi anonyme il y a moins de 20ans, Pai s’est depuis transformé en un véritable incontournable pour toute personne séjournant en Thaïlande.
Vous voulez faire une retraite (formation) de Yoga, de cuisine thaïlandaise, de cirque, de kick-boxing?
Vous voulez passer vos journées au volant d’un scooter sur de superbes routes sans trafic? Vous voulez faire du kayak ou du rafting? Vous voulez arpenter la jungle par vous même? Eh bien, Pai est l’un des endroits par excellence en Asie du Sud-Est pour s’adonner à toutes ces activités. Le tout dans un environnement enchanteur et dénué de tout stress… idéal pour faire la farniente. Bref, c’est le genre d’endroit où tu ne veux plus repartir.
…
Je me suis donc trouvé une très charmante hutte en bordure de la rivière pour un prix dérisoire. En prime, j’avais une terrasse, mon propre hamac et je n’avais qu’à traverser un petit pont de bambou tout sauf solide (assez impressionnant, mais pas la chose la plus sécuritaire que j’ai vu) pour me retrouver au centre du village… que demander de mieux…
Moi qui avait été épaté par le Sunday Night Market de Chiang Mai, j’ai été agréablement surpris d’apprendre qu’il y avait de ces foires de nourriture À TOUS LES SOIRS sur la rue principale de village. De l’excellente nourriture pour pas cher… que demander de mieux. Ce soir là à Pai, il y avait 2 touristes (j’étais toujours avec mon pote Alex) un peu pompette qui se promenait d’un stand à l’autre avec de grosses bières dans les mains… je vous laisse deviner de qui je parle ;-)…
…
UN VIRAGE APRÈS L’AUTRE
Après une journée passée à me reposer et faire le point sur mon voyage, je me levais avec l’intention de me louer un scooter afin de faire le tour des environs et ce, même si le couvert nuageux ne laissait présager rien de bon pour la suite de la journée. Qui ne risque rien n’a rien… allez en route.
Le meilleur moyen de décrire ma journée à scooter est de dire que j’ai enfourché ma bécane, j’ai rangé ma carte (pas trop loin quand même) et je me suis perdu dans la l’envoûtante campagne/jungle entourant Pai. Si il y avait une route, je me faisais un devoir d’aller voir ce qu’il y avait au bout.
J’ai donc passé la majorité de l’avant-midi à me promener sur les magnifiques petites routes de campagnes à proximité de Pai avec notamment un arrêt à la chute Mo Paeng.
Puis, je suis passé en seconde vitesse; j’ai pris la grande route en direction de Mae Hong Son, l’autre ville d’importance dans la région, située tout juste à la frontière avec le Myanmar à plus de 100km de Pai. Mon intention n’était pas de rejoindre cette ville, mais bien de me rendre le plus loin possible puisque cette route est réputé comme étant l’une des plus belle en Asie du Sud-Est.
Pour ceux qui ne sont jamais allé à Pai… donc la très grande majorité d’entre-vous… il faut savoir que le village est célèbre pour sa superbe route de montagne sinueuse comprenant de nombreuses courbe, reliant Chiang Mai d’un coté et Mae Hong Son de l’autre. Ils se sont amusé à les compter et on en dénombre exactement 3095… sur une route d’un peu plus de 150km. Ce n’est pas compliqué, très rare sont les bouts droit sur le plat… tu es soit en train de monter, soit en train de descendre… et tout le temps en train de virer d’un côté où de l’autre.
J’ai donc passé le plus clair de mon temps à alterner entre « couper le moteur, me laisser descendre, tourner le volant et donner des coups de freins par-ci par-là » et « mettre le gaz dans le plancher pour monter ». Une conduite sportive très amusante, mais qui laisse peu de répit… la plupart étant des virages à près 180degrés. En plus de la superbe route, les paysages de jungle et de montagnes étaient tout simplement magnifique.
Pour dire vrai, c’est peut-être l’endroit le plus sécuritaire et l’un des plus beau pour faire du scooter que j’ai vu en Asie; superbe route en très bon état, magnifique paysage et peu de trafic.
Puis, alors que je me trouvais à plus de 60km de Pai et que je commençais à me dire que je pourrais aller faire un tour à Mae Hong Son, une pluie fine, mais persistante, a tôt fait de me transformer en bonhomme tout mouillé. En effet, en voyageur prévoyant, j’avais cru bon de ne pas mettre mes lunettes de soleil (je ne voyais presque rien avec toute l’eau qui m’arrivait dans la figure) et de ne pas apporter mon sac à dos… et donc pas d’imperméable…
…
PAI CANYON
Ayant regagné Pai alors que la pluie cessait enfin, je décidais d’aller visiter le Pai Canyon.
Le Lonely Planet parlait du Pai Canyon en disant « est-ce la réponse au Grand Canyon aux États-Unis ». Well… en lisant ces lignes, je me suis dit « à ta peu toué… est-ce que le Lonely Planet vient réellement de comparer le Grand Canyon à un canyon anonyme du Nord de la Thaïlande?!? Ils ont du en mettre beaucoup encore une fois… mais je dois en avoir le coeur net ».
Eh bien, il ne m’aura fallu que quelques secondes sur place pour constater que c’était loin de ressembler au Grand Canyon… mais que ce Lonely de merde avait raison.
Pourtant, j’avais bien failli ne jamais me rendre au canyon. Alors que j’étais à manquer d’essence d’un seconde à l’autre, je commençais à me dire que ma « journée de travail » avait déja été bien remplie et que je n’avais pas vraiment besoin d’aller voir le canyon. Or, il n’y a pas de hasard dans la vie… alors que j’étais sur le point de rebrousser chemin… je suis tombé par miracle sur une station de service (les station de service sont trèèès rare autour de Pai). J’ai donc pu continuer ma route vers le canyon.
Pai Canyon est le genre d’endroit où tu n’as AUCUNE attente avant d’y poser les pieds… mais à la minute où tu poses les yeux dessus, tu te dis ‘’non, c’est impossible que ce genre d’endroit puisse exister’’.
Composé de montagnes escarpées fait de sable rouge, le canyon juge beaucoup avec la forêt verdoyante qui l’entoure. C’est comme si il y avait un désert au beau milieu de la jungle. En fait, cet endroit sort de nulle part et si il n’y avait pas de signe sur le bord de la route, personne ne pourrait se douter qu’à quelques mètres de là se trouve une merveille de la nature… petit parc d’attraction naturel, gracieuseté de Dame Nature, avec plein de petits sentiers dans lesquels on peu se perdre et s’amuser pendant des heures… et le genre d’endroit qui peut te vider une carte mémoire de caméra dans le temps de le dire.
Après une journée nuageuse passé sur ma bécane, le soleil s’est pointé le bout du nez juste à temps pour que j’assiste au coucher de soleil sur le Pai Canyon.
Au final, le compteur s’est arrêté à un peu plus de 250km… allez, à la bière…
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UN VRAI BON TREK
Si on vous disais; tu vas marcher 16km allé-retour pour te rendre jusqu’à une superbe chute perdue dans la jungle. Le 3/4 du temps, tu vas marcher dans le lit d’une rivière parce que c’est le seul sentier possible pour passer au travers de la jungle. Tu ferais quoi?!? Pour ma part, je signerais tout de suite…
Eh bien c’est exactement ce que j’ai fait lors de mon 3ème jour à Pai en faisant un trek dans la jungle pour me rendre jusqu’à la chute Mae Yen.
À peine quitté la route qui m’avait conduite du village jusqu’au départ du sentier, que j’étais devant une impasse; il n’y avait aucune trace de sentier… seulement une petite rivière. Pourtant, il y avait bel et bien un panneau indiquant le sentier juste avant. Au bout d’un moment, j’ai fini par comprendre que le sentier et la rivière ne faisait qu’un. Après tout, la rivière était peu profonde avec un fond sablonneux et je me dirigeait vers un chute… j’imagine que la rivière provenait de celle-ci. Les 8km menant à la chute allait donc me voir alterner entre des champs, la jungle, le lit de la rivière, des petits rapides pas très commodes et ainsi de suite.
Seul à marcher dans le sentier en plein milieu de la jungle… en flip flop et sans aucune gourde ou provision… je me suis mi à penser à tout ce qui pourrait m’arriver; serpent, araignée vénéneuse, faire un faux mouvement et me fouler une cheville, etc. Foutu cerveau, pourquoi il pensait à ce genre de chose à pareil à ce moment là?!?
Le sentier/rivière me rappelait les films de la guerre du Vietnam tels que Platoon, The Thin Red Line, etc. Vous savez, quand un bataillon marche dans le lit de la rivière et que des vietnamiens sont embusqués dans les buissons tout autour… je m’y serais cru… heureusement, je ne me suis pas fait canardé… j’attendais que hélicoptère me passe au-dessus de la tête avec du vieux Rolling Stones (Paint in Black) jouant à tue-tête à tout moment… ça non plus ce n’est pas arrivé.
Au final, j’ai atteint la chute et je suis revenu sans aucun embûche. Après le trek de 3jours 2nuits assez ordinaire que j’avais fait à Chiang Mai quelques jours plus tôt, ce petit trek m’avait réconcilié avec la jungle thaïlandaise. C’est l’une des plus belles randonnées d’un jour que j’ai pu faire dans ma vie; il y avait des sections techniques, c’était amusant, les paysages étaient super (une vraie jungle) et il n’y avait pas un chat ou presque.
Le dernier point peut s’expliquer en grande partie au fait que le sentier n’est pas très bien entretenu et qu’il a été repris par la jungle à certains endroits. De plus, bon nombre de section sont plus ou moins technique et il serait facile de s’y fouler une cheville ou bien glisser et se pêter la tête. Si vous voulez mon avis, c’est super puisque cela le rend moins accessible et fait fuir le touriste normal. C’est un trek fait pour les vrais… vous savez, ceux à qui cela ne fait aucun poil de ne pas marcher dans un sentier bien balisé et de se mouiller un peu (beaucoup).
Pour ceux qui auraient envi de faire ce trek (je le recommande fortement), sachez que les bottes/souliers de montagne sont à proscrire. J’ai du marché plus souvent dans la rivière que dans un sentier… avec des souliers je n’aurais pas autant apprécié l’aventure (j’en ai vu un qui enlevaient leurs souliers et les remettait à chaque passage dans la rivière… Aussi, il faut vous assurer de partir tôt (au plus tard 10h) puisque l’allé retour est assez long. Je l’ai fait en 5h à un bon rythme, donc calculez au moins 6 sinon 7h héhé…
Sur une note plus tragique, le nombre d’araignés qui vont se retrouver sans domicile le long de ce sentier à cause de moi est alarmant (sortez les violons)… j’ai perdu le compte du nombre de fois que je me suis tapé une toile dans la figure… pas toujours cool d’être grand.
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CRY ME A RIVER
6.00am – Le réveil sonne… il pleut à siaux dehors… je n’ai qu’une seule envi; me recoucher… mais c’est impossible puisque la veille au soir j’avais booké/payé un trip en rafting. Je devais donc me présenter au bureau de l’agence pour 7am… ahh et puis merde, je remets mon cadran pour 6.45… j’aurais juste à courir sous la pluie…
C’est bien trempé que j’ai pris place dans la boite d’un camion en route vers le départ du rafting. La route fut longue et pénible… le chauffeur roulant à un train d’enfer sur les routes de montagnes cahoteuses. Moi et mes 5 compagnons regrettions amèrement de s’être bourré la face dans le déjeuner qu’on nous avait servi quelques minutes avant de le départ. On pouvait voir sur le visage de certains qu’ils avaient le cœur sur la main…
Quelques 2 heures plus tard, nous étions finalement rendu sur le bord de la rivière près à prendre place à bord des canots pneumatiques en route pour une randonnée de plus de 5h.
À peine quitté la rive, que nous passions dans une superbe section de rapide; de grosse roche à contourner, de bons rapides, du courant et de l’eau plein le visage… J’étais alors tout sourire. Si toute la journée était comme cela, mon Dieu que ça allait être amusant… ce fut malheureusement l’un de mes seuls instants de bonheur.
Détrompez-vous, il y a eu des bons moments, mais ils ont été très rares et de trop courte durée. J’ai donc passé le plus clair de mon temps à regarder la nature environnante… sans la moindre trace de présence humaine… en me laissant flotter paisiblement.
J’ai ainsi pu apprendre que les singes (macaques) savent nager. Levez la main ceux qui ont déjà vu des singes nager dans une rivière… c’est bien ce que je pensais…
Le highlight de la journée fut sans aucun doute quand nous avons passé une section baptisé « Washing Machine (la laveuse)’’… je vous laisse deviner pourquoi ce rapide se nomme ainsi (indice… tourbillon). Étant un peu nonchalant, je me suis vite retrouvé cul par dessus bord. Curieusement, alors que tout le monde essayaient de me remonter dans l’embarcation au plus vite, les quelques minutes où j’ai flotté tout seul dans l’eau au travers des rapides furent probablement le meilleur moment de ma journée; je rebondissais sur des roches, je prenais des bouillons, mais j’étais tout sourire… après tout, j’avais enfin un peu d’action.
Une fois de retour sur la terre ferme, nous étions loin d’être au bout de nos peines; il fallait assoir nos petites fesses dans la boite à l’arrière d’un camion pendant plus de 2h30 pour retourner à Pai.
Heureusement pour moi, le Night Market était en cours à l’heure où nous sommes arrivé en ville. J’ai donc vite fait de tirer un trait sur cette journée ordinaire en me bourrant la face. Y a t’il meilleur moyen de se réconcilier avec la vie… je ne crois pas…
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IL FALLAIT BIEN PARTIR UN JOUR
Après 2 autres jours passé à faire la farniente dans ma hutte et à me gaver le soir venu… ce qui portait mon total de jour passé à Pai à 1 semaine… je devais me résigner à quitter l’endroit. Pas que j’étais tanné, bien au contraire, j’ADORAIS l’endroit et c’est ce qui me faisait peur… j’avais vu depuis une semaine ce que l’endroit faisait sur les gens qui restaient trop longtemps; ils se transformaient en hippie paresseux…
Pour tout dire, avec Railey Beach, Pai s’est hissé au plus haut de la liste de mes endroits préférés en Thaïlande et se retrouve même avantageusement placé parmi toutes les destinations où j’ai eu le plaisir de séjourner en Asie. C’est assurément un incontournable pour tout amateur de plein air… et de farniente.
Une visite au temple Wat blablabla, un temple avec un gros bouddha blanc tout en haut d’une montagne surplombant la vallée et je m’envolais vers d’autres cieux… à bord d’un avion sans aile surnommé « minibus ».
Direction le Nord en route vers la frontière avec le Laos…
… avec un bref arrêt à Chiang Rai pour admirer le temple blanc… gros gâteau plein de crémage à peine fini de construire.
… pour finalement gagner Chiang Khong, petite ville pépère en bordure du Mékong… notre arrêt pour la nuit. Sur la rive juste en face se trouve ma prochaine destination; le Laos…
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P.S. I – Chose principale que je déplore à propos de la Thailande; il est très difficile, voir impossible, d’en apprendre sur la culture thailandaise. TOUT est axé en fonction du touriste. En de très rare occasions, j’ai pu entrevoir cette fameuse culture… enfin, je crois…
P.S. II – CHIANG MAI vs PAI
Vous n’avez pas beaucoup de temps, mais vous voulez visiter le Nord de la Thaïlande… que faire?!?
TREKS
Chiang Mai – Il faut soit passer par un tour organisé, soit louer un scooter et rouler très longtemps avant de tomber sur la jungle
Pai – Il ne suffit que de marcher quelques minutes à l’extérieur du village pour tomber sur la jungle.
SCOOTER
Chiang Mai – Vous aurez à dealer avec de la circulation dense et rouler une bonne heure avant de tomber sur la campagne.
Pai – Route tranquille, en très bon état et dans la jungle quelques minutes après votre départ.
Chiang Mai est une grande ville bruyante alors que Pai est un petit village paisible. Chiang Mai vaut la peine d’être visité, mais ne vous y attardez pas plus d’une journée. Tout ce que vous pouvez faire là-bas peut-être fait en mieux à Pai.
Épisode 42 – Chiang Mai; Flip Flop Trek – Jungle Edition
Qu’allez-vous faire dans la nuit du 4 au 5 décembre 2556?!? Mmmm, laissez-moi y penser un peu, vous serez très probablement mort et enterré depuis longtemps (pour ceux qui ne le savais pas, je suis désolé de vous l’apprendre… tant qu’à y être, le Père Noel n’existe pas).
Pour ma part, j’ai passé cette nuit là dans un bus roulant à vive allure de Bangkok à Chiang Mai au Nord de la Thailande…
Non… je n’étais pas sur le crack,
Non… vous ne rêvez pas,
Non… je n’ai pas trouvé une machine à voyager dans le temps.
N’essayez pas d’ajustez votre écran… tout est parfaitement normal…
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L’histoire que je m’apprête à vous raconter s’est bel et bien passé dans un futur assez lointain. Selon le calendrier sud-asiatique, qui a commencé 543 ans avant JC, nous sommes bel et bien en l’an 2556. Ce calendrier est de nos jours encore utilisé en Thailande, au Laos, en Birmanie et au Cambodge.
Fait particulier, même si tous ces pays utilisent le même calendrier, ils ont chacun une date différente pour célébrer le nouvel an. Par exemple, le nouvel an thailandais, surnommé Songkran, est du 12 au 15 avril, tandis qu’au Laos, la fête se nomme Pimay et se déroule le 4 décembre.
Comment je trouve le futur? Vraiment pas de tout repos…
Les bus de nuit du futur n’ont pas vraiment changé par rapport à ceux du début du 21ème siècle; impossible de dormir pour des raisons multiples (projection de films de merde, couple de hippy dégelasse à côté de moi et bébé qui chante (cri à tue-tête) toute la nuit…
6.20am – Chiang Mai
Débarqué pour de bon de ce bus pourri, le soleil se réveillait… parce que dans le futur le soleil tourne maintenant autour de la Terre…
C’est donc frais comme une rose séchée que moi et mon nouveau compagnon (Alex – Américain – 24ans – En Asie pour 2-3mois) avons entamé notre recherche d’une auberge. Contrairement à toute attente, nous avons rapidement trouvé un endroit très sympa…
Par la suite, au lieu de prendre un repos bien mérité, nous avons tout de suite commencé à arpenter les rues de la ville.
Il n’y a pas à dire, l’image que j’avais de cet endroit est à des années lumières de ce que j’avais devant les yeux. J’imaginais une vieille ville se trouvant au milieu de la jungle, entourée d’une muraille et avec plein de vieux bâtiments… ERREUR SYSTÈME… la réalité est plutôt une ville de plus de 3 millions d’habitants et un espèce de Bangkok du Nord… plus petite, mais tout aussi touristique.
Malgré le fait qu’il faudrait vraiment être stupide pour se perdre… le cœur de Chiang Mai est une vieille ville d’une dizaine de km carré ceinturée par un canal… nous avons failli passer à côté DU temple à voir en ville et un des rares temples en Thaïlande… avec le Wat Arun de Bangkok… qui ne ressemble pas à un gros gâteau et qui vaille véritablement le détour.
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AMAZING RACE; BUO TONG WATERFALL EDITION
Pour faire votre propre Amazing Race… populaire émission américaine où des duos luttent pour arriver les 1er à la ligne d’arrivé tout autour du monde… c’est très facile.
Il vous faut un objectif (la chute Bua Tong à plus de 50km de Chiang Mai) et très peu d’outils pour vous y rendre (nous avions une carte que je pensais bonne… mais qui s’est avérée très très sommaire, voire inutile). Vous écoutez ensuite le manager de votre auberge qui vous valide que c’est très facile de s’y rendre; prends cette route, roules, roules, puis tournes à gauche…vous croyez déjà y être tellement cela semble facile.
Une fois tous les ingrédients réunis, vous êtes prêts à enfourcher votre scooter et prendre la route en direction de la chute… vous pensez que c’est la bonne direction, mais c’est faux. Prenez une allure zen (vous allez en avoir besoin) et installez un beau sourire sur votre visage (vous allez en avoir besoin aussi).
À peine sorti de la vieille ville, la vérité vous saute à la figure; Chiang Mai est une ville G I G A N T E S Q U E qui s’étend sur des km à la ronde… Là où vous pensiez trouver des champs et de la jungle… se trouve une ville bruyante et polluée.
Au lieu d’une route de campagne paisible et déserte, vous êtes pris dans un trafic intense à lutter pour votre survie. Il vous faut alors des yeux tout le tour de la tête… si vous voulez garder votre tête où elle se trouve…
Vous regrettez alors de ne pas avoir pris une meilleure carte et d’avoir écouté le manager de votre auberge. Là où votre carte indique une seule petite route… se trouvent plutôt un labyrinthe de routes et tous les panneaux de signalisation sont écrits seulement en thai… une langue qui semble avoir été écrit par des chats s’étant trempé les pattes dans de la peinture tellement cela s’apparente plus à du vomi pour les yeux qu’à de l’écriture pour votre pauvre cerveau. Vous avez alors un petit aperçu de ce à quoi doit ressembler la vie d’un analphabète. Sans rien laisser paraitre à votre compagnon de route, vous vous en remettez alors au soleil et à votre sens de l’orientation hors pair.
Vous empruntez un interminable réseau de petites routes… qui vous conduit tout droit… en dehors de la ville… HOURA
À partir de là, la ville et les routes congestionnés font place à la campagne, à de petites routes défoncées et à des champs de riz… paysage très intéressant… mais vous n’avez toujours aucune espèce d’idée de où vous pouvez bien être. N’empêche, un problème à la fois, la ville est désormais derrière vous et vous concentrez tous vos efforts à trouver cette foutu chute.
En continuant votre route, vous tombez finalement sur LA route qui était identifiée sur votre carte. BANG… vous êtes sauvés.
Quelques kilomètres plus tard, et plus de 3 heures après avoir quitté Chiang Mai… soit près de 2 heures plus tard que prévu… votre destination est finalement en vue.
Dans votre fort intérieur, vous espérez ensuite que la chute soit aussi belle que vous l’espérez.
…
Le reste fait ensuite parti de l’histoire; cette chute est l’une des plus spectaculaires que vous avez vu de votre vie. de ma vie. Ni très haute, ni hyper majestueuse, la chute est en fait une multitude de petites chutes qui dévalent une montagne au beau milieu de la jungle…
D’un blanc quasi immaculé, la surface rocheuse de la chute est très rugueuse… comme dans TRÈS rugueuse… ce qui permet de s’y agripper les pieds et les mains sans problème et ce, même si l’eau dévale à pleine vitesse. Vous pouvez donc marcher (monter/descendre) sans problème DANS la chute… expérience unique. Dame Nature devait être complètement saoule quand elle a imaginé cet endroit.
Une fois bien trempé, il était temps de revenir à la maison puisque le soleil s’apprête à se coucher et que vous n’avez pas que cela à faire être perdu au milieu de nul part en pleine nuit.
Alors qu’il vous aura fallu plus de 3h pour y parvenir, vous revenez à Chiang Mai en moins de 45min qprès vous être rendu compte que LA seule route sur votre carte conduit directement là-bas et que vous aviez pris la mauvaise route au départ de votre auberge.
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La confiance gonflée à bloc par ce retour en ville réussit, vous entreprenez d’aller visiter le temple Wat Doi Suthep… situé au plus haut d’une très haute montagne adjacente à la ville.
Le temps de monter les 20km de route sinueuse séparant la base de la montagne du temple, que le soleil a fait place à une nuit noire et glaciale.
Bien équipé de vos vêtements encore mouillés, vos dents commencent à claquer sans arrêt. Peu importe, vous n’allez pas rebrousser chemin avant d’avoir atteint votre but.
En arrivant au temple, vous avez le feeling étrange de vous retrouver dans une scène du film Apocalypse Now tellement l’endroit vous semble complètement psychédélique. N’empêche, après avoir admiré le gâteau dorée, vous admirer Chiang Mai et les environs du hait d’une superbe terrasse.
Vous ne vous éternisez pas puisque vous avez une seule chose en tête; descendre la montagne au P.C., sauter dans une douche bien chaude et enfiler des vêtements secs.
Vous parvenez malgré tout à apprécier la descente de la montagne. C’est en fait l’une des expériences les plus grisantes que vous avez eu depuis longtemps. Au volant de votre scooter, vous êtes complètement seul sur une route sinueuse à flanc de montagne et vous enchainez les courbes à toute vitesse dans le noir le plus total… outre la petite lumière à l’avant de votre scooter, il n’y avait aucun lampadaire… rien.
Vos dents qui claquent de plus en plus fort et votre température corporelle, qui doit maintenant frôler l’hypothermie, vous rappelle cependant que vous avez très hâte d’arriver
Voila… vous savez maintenant comment vous créer votre propre Amazing Race maison…
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Une fois les évènements de la journée derrière nous, nous avons appris que le 5 décembre (aujourd’hui) était la fête du roi de la Thaïlande… oui oui, ils ont un roi… vous allez l’apprendre assez rapidement si vous allez écouter un film dans l’un des nombreux cinéma de Bangkok… vous devez alors vous lever et écouter un pénible hommage au roi avant chaque film.
Il n’en fallait pas plus pour que nous utilisions cela comme défaite pour faire un autre festin (le mot n’est pas assez fort) dans un resto birman. C’est fou comment la bouffe birmane a bon gout et a de la texture… un vrai régal…
S’en est suivit le traditionnel allumage de lanterne qui s’envolent dans le ciel…
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LE TREK QUI N’EN ÉTAIT PAS VRAIMENT UN
Jour 1 – À DOS D’ÉLÉPHANT
Au lendemain de notre bike trip, nous nous embarquions dans une nouvelle aventure; un trek de SEULEMENT 3 jours (de la petite bière… rien à voir avec le Népal ou l’Inde) dans la jungle… avec un guide… et un groupe de 12 autres personnes plus touriste que touriste (dans quoi je me suis embarqué)… comme quoi les temps changent… mais bon, c’est une obligation d’avoir un guide ici… et ça ne coute vraiment pas cher…
Notre guide Mike… que j’ai amicalement surnommé Mike Thai Son… était pour le moins coloré. Il était habillé en habit de camouflage et utilisait de drôle d’expression; « Oh my Buddha » en remplacement de « Oh my God »… et « What the Pumkins (citrouille) » en remplacement de « What the F$ck »… Pumkins est un sacre en thai…
Bon… je me dois de clarifier le terme « jungle ». Ce n’est pas une jungle jungle, mais bien une jungle »domestiqué »… comprendre que tout ou à peu près de sauvage et/ou dangereux a disparu… ou presque… depuis belle lurette; les serpents y sont rares et il n’y a plus aucun éléphants et tigres à l’état sauvage. Vous voulez en voir… allez dans un zoo 😦
Au menu du 1er jour;
Promenade à dos d’éléphant…
… suivit d’une baigande dans une chute…
… et d’un trek d’environ 1h30 jusqu’à un village Karen, une ethnie vivant dans les montagnes. Contrairement à tous les autres, j’étais en flip flop et je ne portait pas de vêtements pour faire de la randonné, mais bien mes bonne (plus très bonne) vieille short et mon chandail habituel. Alors que certains m’avait regardé au départ en voulant dire « regarde le twit », ils ont vite compris que je n’étais pas là pour niaiser alors que j’étais de loin le plus rapide et le plus en forme… mon ombre était collée à celle du guide alors que la plupart des autres peinaient loin à l’arrière…
…
Après être arrivé au village, j’ai tout de suite entreprit de visiter les environs afin de me trouver un endroit propice à regarder le coucher de soleil.
Nous étions hébergé dans une très belle maison traditionnelle faite de bambou, sur pilotis et situé au sommet d’une petite montagne. Moi et mes 12 compagnons allions partager une chambre dortoir pour la nuit… espérons que personne ne ronfle…
La plupart des gens dans le groupe en sont à leur 1ère expérience de trek. Lors du souper, je les écoutaient raconter leurs histoires et dire combien la journée avait été difficile sans dire un mot avec un sourire en coin. Puis, l’un d’entre-eux m’a demandé des question sur mon voyage… j’ai alors déballé mon sac en parlant de mon trek au Népal et celui en Inde… pas besoin de dire que j’avais une douzaine de paires d’yeux qui m’écoutaient attentivement.
…
Jour 2
Alors que la majorité du groupe ne faisant qu’un trek de 2 jours 1 nuit, nous n’étions plus que 4 + le guide au départ du village.
Alors que le trek du 1er jour avait été très décevant, beaucoup trop court et dans des routes de terre, la 2ème journée a été à la hauteur des attentes. On pouvait vraiment parler d’un trek alors qu’on se promenait dans d’étroit sentiers pas très commode dans la jungle. Il y avait des bambous tout autour de nous et pas la moindre trace de civilisation.
On ressemblait alors à un véritable commando de l’armé; Alex étant l’américain obsédé par les armes (un slingshot n’avait pas quitté ses mains depuis le départ)… notre guide étant le chef un peu parano et ayant quelques fantômes dans son placard… l’espagnol (Jaime) étant l’étranger qui a peine a communiquer… le vieil australien (Dave) étant le vieil sergent un peu blasé qui ne se laisse plus impressionner par rien ni personne… et moi étant le gars un peu trop sur de lui/le grand talent.
Pour le lunch, le guide nous avait préparé une petite surprise; il a commencé à travailler des tiges de bambou pour nous fabriquer des ustensiles (baguettes), des plats (feuille de bananier) et des tiges de bambou en guise de verre. Il allait ensuite préparer le lunch avec les produits que l’on trouvait dans la jungle (éviter les bananes… elles ne sont pas comestibles dans la jungle) et le faire cuire dans des tiges de bambou sur le feu. Quand le bambou passait du vert au noir, cela voulait dire que la nourriture était prête.
Je fais une courte parenthèse à propos du bambou. Véritable mauvais herbe, c’est l’arbre qui pousse le plus rapidement sur la planète (peut pousser de 1m par semaine), il ne nécessite pas grand-chose pour pousser (un peu d’eau) et ses propriétés en font un très bon matériau de construction. Les vietnamiens utilisait le bambou comme moyen de torture lors de la guerre du Vietnam. Ils mettaient certains prisonnier sur une table de bambou et le bambou finissait par les transpercer…
Après une autre heure de marche, nous avons gagné une très grosse chute…
Puis nous avons rejoint notre abri pour la nuit un peu plus loin; une maison de bambou très rustique en pleine jungle dans le fond d’une vallée près d’une rivière et tenue par un couple de thaïlandais très sympathique ne parlant pas un mot d’anglais. L’intérieur de l’habitation me faisait penser au campement de prisonnier comme j’ai pu en voir souvent dans les film sur la guerre du Vietnam ou WWII…
Nous avons ainsi passé la soirée à se régaler d’un excellent souper traditionnel puis à se faire manger par les moustiques en se réchauffant autour du feu.
Durant toute la soirée, une vieil homme n’arrêtait pas de sortir de nul part pour nous vendre du « Black Magic Dragon », très connu dans le Nord de la Thaïlande et terme employé pour désigner de l’opium… non merci…
…
Jour 3
Après un très court trek, nous étions à bord d’un bateau de rafting descendant tranquillement (trop) la rivière sans trop de rapides. Le seul highlight de la descente a été provoqué suite à un « accident »; notre bateau a failli chavirer lorsque nous sommes resté coincé sur une grosse roche durant plus de 5min; le thaïlandais à bord avec nous (capitaine du bateau) a alors perdu tous ses moyens et moi et Alex avons réussit à nous sortir de là et poussant comme des demeurés sur la roche.
Une ride de tuk tuk plus tard et nous étions de retour à Chiang Mai…
Mis à part la 2ème journée, ce fut une aventure assez décevante. Je me risquerais même à dire que c’est une formidable attrape touriste… mais bon, quand on y pense, on a payé seulement 1300bhats (40$Can) pour 3 jours 2 nuits avec l’hébergement, la très bonne nourriture à volonté, un trip d’éléphant et une promenade en rafting ordinaire. Ce fut sommes bien en terme de rapport qualité/prix.
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BACK IN CHIANG MAI
À peine de retour en ville qu’on allait se régaler au Sunday Market; un marché en plein air où il y a une multitude de kiosques vendant de la nourriture pour tous les gouts. Pas besoin de dire qu’on y a fait une razzia et qu’on s’est régalé comme des princes.
…
Une fois bourré, nous avons assisté à une soirée de Thai Fight (combat de boxe thaïlandais… probablement le sport national ici). Pour 400bhats (10$Can) nous avons eu droit à 7 combats;
– 1 combat de filles
– 1 knock out par abandon en raison d’un coup parfait qui a détruit la jambe de l’autre
– 1 knock out d’un coup seul de point
– 1 combat spécial à 3 combattants ayant les yeux bandés (hilarant)
– 1 combat de David (petit thaïlandais) contre Goliat (un sumo qui faisait au moins 1 tête de plus que l’autre).
…
Prochain arrêt; Pai
…
P.S. I – Si vous ne voyez pas un dépanneur 7/Eleven dans votre champ de vision, c’est très simple; vous n’êtes pas en Thaïlande. Cette chaine de dépanneur est PARTOUT dans le pays. Sur une même rue, vous pouvez en voir jusqu’à 3-4 dans votre champ de vision.
P.S. II – comme je le disais brièvement un peu plus tôt, il n’y a plus de tigres à l’état naturel en Thaïlande. Si vous voulez en voir, il faut aller dans des espèces de zoo à tigres qui se trouvent un peu partout dans le Nord du pays. Si j’étais vous, j’y penserais cependant à 2 fois. Pourquoi?!? Parce que les tigres vivant dans ces ‘’zoos’’ sont drogués à la journée longue afin d’être bien docile et gentil avec les touristes. Les tigres ne sont donc plus vraiment des tigres… ils ont été dénaturés.
Une seule exception à tous ces zoos, le Tiger Temple situé à Kanchanaburi (quelques heures à l’Ouest de Bangkok). On raconte que les tigres y vivent de leur naissance à leur mort et sont élevés dans le plus grand respect par des moines… est-ce que c’est vrai? Ça reste à voir…
Épisode Spécial II – BANGKOK; A night to remember
Bangkok – Nuit du 29 au 30 novembre 2013
…
Qu’on en commun;
Une poutine
Une Guinness
Les Beatles
Le ping-pong
Les Bruins de Boston
Un Frog
Et 2 Rednecks
?!?
La réponse est pourtant simple; BANGKOK
…
Comme je l’avais fait il y a quelques mois lorsque j’ai tourné dans un film indien, je fais présentement une entorse à l’une de mes règles qui veut que je publie mes épisodes dans l’ordre chronologique qu’ils sont arrivés, mais comme j’ai pris du retard quasiment impossible à rattraper depuis 2mois… principalement en raison de mon choix de laisser mon ordinateur et la plupart de mon stock à Manille pour voyager léger durant le mois que j’ai été aux Philippines… j’ai pas moins de 8 blogues en chantier concernant mes aventures aux Philippines, à Singapour, sur la péninsule de la Malaisie et sur les plages de la Thaïlande… j’ai donc décidé de faire une 2ème entorse…
Quelle genre d’histoire vaut la peine de passer en avant de la très longue file d’attente?!? Je vous le donne en mille; ma soirée de fête… à Bangkok.
Bon… techniquement parlant, la virée que je m’apprête à vous décrire s’est passée dans la nuit du 29 novembre et non du 30, mais comme la plupart des évènements se sont passés après minuit, que je suis encore complètement bourré (je suis quand même capable d’écrire… je dois simplement être près d’une toilette… burp…) et qu’incidemment je n’ai aucunement l’intention de célébrer ma fête à nouveau ce soir, c’est tout comme pour moi.
…
PREMIER ACTE – MMM… D’LA POUTINE
Vers 20h, lorsque je me suis présenté au Snack Bar… restaurant de Bruno Blanchet… pour y déguster une poutine (encore… 2ème en 2 soirs à Bangkok héhé). J’avais ma journée dans le corps et cette soirée du 29 novembre 2013 ne laissait présager rien, mais ABSOLUMENT RIEN d’intéressant. Comme à mon habitude, j’avais passé la journée à marcher ma nouvelle ville d’adoption et je n’avais qu’une idée en tête; manger et aller me coucher.
Tout ça était avant que mon regard se pose sur l’un des nombreux tatous du gars qui se trouvait à la table juste à côté de moi au resto. Celui-ci était accompagné d’une fille que je suspectais être sa copine… puisqu’elle avait tout autant de tatous que lui… tout cela pour dire que ce couple fessait passer ma sœur (qui a sont lot de tatou) pour une fille tout à fait normale héhé…
Le tatou en question me répugnait au plus haut point; le gars avait un TRÈS GROS logo des Bruins de Boston (l’équipe que je déteste le plus dans la ligne nationale de Hockey) dans le cou… oui oui, dans le cou. J’ai alors pensé ‘’regarde l’est! de redneck’’…
En temps normal, j’en serais resté là, je l’aurais dévisagé le et je ne lui aurais jamais au grand JAMAIS adressé la parole, mais bon… on n’était pas en temps normal… j’étais à manger une poutine à Bangkok. Sans jamais leur avoir dit bonjour ou quoi que ce soit au préalable, mes oreilles ont entendu ma bouche lui dire ‘’I hate your tatoo in the neck… I HATE the Bruins… ohhh… and by the way, if I was you, I would wear a scraf the next time I would go to Montreal (Je déteste le tatoo que tu as dans le cou… je DÉTESTE les Bruins… ohhh, et si j’étais toi, je porterais un foulard la prochaine fois que j’irais à Montréal)’’, tout cela sous le regard amusé de Boris, le fils de Bruno Blanchet. Sans même lui laisser le temps de répliquer, j’ai ensuite ajouté en regardant le tatou qu’il avait de l’autre côté du cou (logo des Red Sox) ‘’… but, the Red Sox are my favorite baseball team and I love Boston, so you might not be that bad (… mais, les Red Sox sont mon équipe de baseball favorite et j’adore Boston… donc tu n’es peut-être pas aussi mauvais que ça)’’ avec un gros sourire.
Lui et sa copine m’ont alors fixé pendant quelques secondes, puis il m’a lancé ‘’GOOD… anyway, you’re just a fucking Frog (Parfait… de toute façon, tu es juste un fucking Frog… le surnom que les anglais de l’Ouest du Canada donnent au québécois).
Puis… après quelques instants de semi-tension… on est tous les 3 partis à rire comme des débiles…
Les dés avaient été jetés… une amitié toute aussi instantanée qu’improbable venait de se créer entre moi et ce couple tout sauf ordinaire; Ziggy, 40ans… je lui en donnait 28-30… et Sydney, 22ans… je lui en donnais 26… tous deux originaires et habitants de Edmonton, maniaques de hockey et de tout ce qui se rapproche de près ou de loin à Boston (les parents de Ziggy sont originaires de là-bas)… ahhh, et plein aux as (riche) en raison de leur travail dans l’industrie du pétrole.
Parle parle, jase jase… on soupe chacun de notre côté sans rien pour écrire à sa mère (je n’écrirais donc rien à propos de cela)…
Puis, en payant leur addition, Ziggi m’a lancé, ‘’we’re going to see a Ping Pong Show tonight, are you in?!? (on s’en va voir un Ping Pong Show ce soir, tu veux venir avec nous?!?)’’.
Qu’est-ce qu’un Ping Pong Show? Vous allez l’apprendre assez vite en lisant les prochaines lignes…
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DEUXIÈME ACTE – TUK TUK ET COURAGE LIQUIDE
Après avoir hésité longuement (10 grosses secondes), j’ai finalement payé mon addition en vitesse et on est tous les 3 sautés dans un tuk tuk. Direction Patphong I, dans le quartier Silom à l’extrême opposé de la ville… pour ceux qui ne le savent pas, il y a 12millions d’habitants à Bangkok. Patphong I et II représente l’un des 2 quartiers Red Light, l’autre étant la rue Soi Cowboy.
Arrivé là-bas, on déambulait dans les rues du quartier et j’avais le grand sourire… j’avais devant mes yeux le Bangkok que j’avais en tête lorsque je me suis pointé ici il y a quelques jours… un Bangkok crado, avec des rues étroites bondées de gens, des vendeurs de cossins partout, une multitude de bars, des néons… bref, une sur-stimulation visuelle et sonore constante.
À tout moment, on passait devant un club avec les portes ouvertes et on pouvait voir une tonne de filles en petite tenue danser toutes cordées sur un stage (ça reste à voir si c’était des filles… mais ce n’est pas moi qui va valider l’information). À ce sujet, beaucoup de gens m’ont dit avant mon arrivé en Thaïlande que les plus belles thaïlandaises étaient généralement des travestis… j’ai donc décidé de ne pas de ne pas prendre de chance… de toute façon, je ne voyage pas pour cela. Malgré tout, lorsque je croise une belle thaïlandaise dans la rue, je me pose la question ‘’c tu un gars?!?’’. Bref, fermons la parenthèse…
Avant d’aller voir un Ping Pong Show, on s’est ramassé dans un bon vieux bar irlandais bondé de touristes. Une bonne pinte de Guinness dans la main, ma 1ère depuis mon départ du Canada, nous avons alors écouté un band thaïlandais déguisé en Beatles qui chantaient leurs meilleurs succès (les Beatles dans un bar irlandais… WTF?!?)
De fil en aiguille, j’ai fini par dire à mes 2 compagnons qu’à minuit… donc quelques minutes plus tard… c’était ma fête. Il n’en fallait pas plus pour que Ziggi prennent les choses en main et m’interdise de toucher à mon portefeuille pour le reste de la soirée. J’allais donc voir les drinks et les bières défiler devant moi sans avoir rien à dire.
Après cette halte oh combien agréable, on était maintenant gonflé à bloc pour aller voir un Ping Pong Show. Ziggy étant déjà venu à Bangkok voir un de ces shows il y a quelques années, il avait un bar bien précis en tête… le SUPER PUSSY (bon… vous savez un peu plus dans quel genre de bar je m’apprête à vous amener), véritable institution dans le Red Light et endroit de référence pour tout touriste désirant avoir un aperçu de ce type d’endroit…
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TROISIÈME ACTE – IL FAUT LE VOIR POUR LE CROIRE
Bon, pour ceux qui croyaient toujours que j’allais vous parler d’une partie de Ping-Pong, vous serez grandement déçu…
Je m’apprête à briser l’une des règles que je m’étais fixée lorsque j’ai commencé l’écriture de ce blogue… je vais parler de choses pas trop catholique… des choses qu’on fait dans une chambre… à 2 de préférences… mais shut, c’est entre vous et moi…
Pourquoi je m’apprête à vous parler de cela?!? Parce que les Ping-Pong Show sont une sorte d’institution en Thailande et que ce n’est qu’un secret de polichinelle…
Avant de commencer, on va mettre quelque chose au clair. Puisque je vais devoir employer plusieurs fois le mot ‘’vagin’’, nous avons décidé unanimement moi, mon département de ‘’l’inhibition’’ et du ‘’sans génie’’, d’employer le mot ‘’coquillage’’. Non, ce n’est pas parce que je suis mal à l’aise de parler de nudité/sexe, c’est simplement que les choses que je m’apprête à décrire pourraient choquer certaines personnes. À ce sujet, ne vous inquiétez pas, je vais rester très sommaire et je n’irais pas dans les détails. Je désire aussi que mon blogue demeure pour tous et que je ne veux pas employer un langage populiste/joual.
Bon… il est temps d’entrer dans le vif du sujet; c’est quoi un Ping Pong Show?
Tu marches dans la rue jusqu’à la grosse enseigne au néon marqué ‘’SUPER PUSSY’’… Tu montes les escaliers… Tu rentres dans une pièce sombre avec de la musique à tue-tête… Au milieu de la pièce se trouve un stage avec plein d’asiatiques toutes aussi nues que blazées… tu pais une bière beaucoup trop chère et on te désigne un endroit où t’assoir… puisque moi et mes compagnons avions les mots ‘’touriste/viande fraiche’’ d’écrit dans le front, ils nous ont assis au abord du stage… là où ils pouvaient nous soutirer le plus d’argent le plus rapidement…
Un vrai bar de danseuses miteux…
Puis… tu ouvres les yeux, tu regardes sur le stage et tu fais bien attention de ne pas boire ta bière trop vite (tout un défi pour moi)…
À tour de rôle, les filles se présentent devant le stage et exécutent leur truc…
La 1ère à s’exécuter se rentre un sifflet dans le coquillage et se met à siffler une mélodie. Au départ, tu essais de ne pas rire, mais après le 2ème coup de sifflet, puis au 3ème, 10ème, c’est tout simplement impossible de ne pas éclater de rire.
Elle descend du stage et quelques minutes plus tard, c’est à une autre de s’exécuter…
Elle se met des bananes dans le… et les ‘’catapulte’’ sur les gens… heureusement, elle n’en a pas tirée en notre direction… je crois que si une de ces bananes m’avaient touché, j’aurais jeté mon chandail…
Une 3ème se rentre des dards dans le… et pète des ballounes qui se trouvent à environ 5-6mètres de elle en les projetant… comment elle fait pour projeter des choses avec son coquillage restera toujours un mystère pour moi… je n’ai pas vraiment envie de le savoir…
Puis, l’une d’entre-elle vient nous voir… elle nous demande d’écrire nos noms sur une feuilles… moi et mes compagnons se lançons alors des regards du genre ‘’combien ça va nous couter encore?!?’’… elle se montre insistante vu notre refus de s’exécuter… on s’exécute finalement… elle monte sur scène… se met un crayon feutre dans le coquillage… et écrit sur une feuille blanche ‘’Welcome in Thailand Nik, Ziggy and Sidney’’… FUCK… et très bien écrit à part ça… mieux que je le ferais avec mes mains…
D’autres filles exécutent des trucs sans grand intérêts (je ne suis pas en train de dire que les trucs que je vous ai décris plus tôt avaient un grand intérêt… oh que non)… puis… le clou du spectacle… le fameux Ping Pong Show…
Un client achète une douzaine de balles de Ping Pong… une fille s’installe devant lui sur le stage… on remet au gars une raquette… la fille se fout 5-6 balles dans le coquillage… elle lui lance ensuite les balles avec une vitesse surprenante… et le gars et sensé retourner les balles avec la raquette… il réussit à renvoyer quelques balles, mais la plupart le frappe de plein fouet… eurk…
…
Pour ceux qui pensent que c’est extraordinaire et que je me suis amusé comme un fou, détrompez-vous tout de suite. Il n’y a absolument rien d’excitant ou d’érotisant dans les ‘’spectacles’’ présentés. Au début, tu ris jaune parce que c’est difficile à imaginer que quelqu’un puisse faire ce que tu es en train de regarder… la personne qui a inventé ce genre de spectacle avait un esprit complètement tordu. Puis, plus le spectacle continu, plus tu deviens mal à l’aise…
Ajoutez à tout cela qu’à la minute où tu rentres dans ce genre de bar, tu te rends compte que c’est un business. Pas le temps de faire dans la dentelle… leur but est très clair; soutirer le plus d’argent possible et le plus rapidement possible aux touristes… et croyez-moi sur parole, ils sont bons…
Si tu regardes trop attentivement le spectacle ou une fille en particulier, quelqu’un va venir te demander du pourboire… si une fille veut faire chin chin (trinquer les verres) avec toi et que tu t’exécutes, c’est le signe que tu veux lui offrir une nouvelle bière (mon pote Ziggi l’a appris à ses dépends)… à tout moment, tu as une fille sur ton dos qui te masse les épaules en te murmurant des trucs cochons dans les oreilles (frisson de dégout), pour ensuite te demander un pourboire. Bref, tout cela pour dire qu’à la fin, je ne savais plus où regarder, je voulais simplement finir ma bière au plus vite et sortir de là. Bref, je crois toujours que c’était une expérience à vivre, mais pas à revivre. En fait, c’est comme si je vous disais »je suis allé à Paris, mais je n’ai pas été au Louvre et/ou voir la Tour Eiffel »… euh…
Et pour ceux qui pourraient penser que c’est une affaire de vieux pervers, sachez que la plupart des gens qui m’ont parlé de ce genre d’endroit étaient des filles… et lors de notre passage, il y avait autant de fille que de gars dans le bar…
…
QUATRIÈME ACTE – SOUS LE CHOC
Une fois sorti de ce bar infernal, le sourire était revenu sur mon visage. Mon cerveau éprouvait beaucoup de difficulté à digérer tout ce qui venait de se passer… il nous fallait donc un autre bar au plus vite pour noyer ces nouveaux vieux démons… ce qui fut très facile à trouver.
Après avoir bu et chanté à tue-tête pendant au moins 1 heure, on a finalement pris un tuk tuk pour retourner à l’autre bout de la ville. Ce qui devait en théorie être seulement un très longue ride de tuk tuk s’est transformé en l’un des meilleurs moments de la soirée, sinon le meilleur. Le pilote était complètement débile… il roulait à toute vitesse dans les rues désertes de la capitale, prenait les courbes serrées de Bangkok sans même ralentir et avait beaucoup d’attitude; chaque fois qu’il changeait de vitesse, il faisait un move spécial… et le move était propre à chaque vitesse.
Malgré la vitesse, à aucun moment je n’ai eu peur puisque le pilote donnait l’impression de savoir ce qu’il fessait… je me serais cru tout droit sorti du film ‘’Taxi’’. Moi, Ziggi et Sidney étions tous les 3 hystériques à l’arrière… c’est assurément la meilleure ride de tuk tuk… et peut-être de tout véhicule confondu… EVER. Tellement qu’à la fin, on a sérieusement pensé de lui demander d’aller à l’aéroport et de revenir juste pour le plaisir d’être dans son bolide…
On lui a tous les 3 serrés la main, remercié pour la promenade et demandé son nom… le gars a alors fait chauffé le moteur de son tuk tuk, s’est écrié ‘’Bond, James Bond’’ avec un accent asiatique et beaucoup d’attitude et est parti sur les chapeaux de roues… complètement surréaliste (c’est pourtant la stricte vérité… même si j’ai beaucoup d’imagination, c’est impossible d’imaginer un truc comme ça).
On a fini cette soirée de fou en prenant un souper/déjeuner dans la rue hyper bondée à proximité de nos auberges, alors que les premiers rayons du soleil commençaient à percer l’horizon…
Une grosse accolade à chacun d’eux et on se séparait pour ne plus jamais se revoir… je marchais donc en direction de mon auberge avec un foie rempli à pleine capacité d’alcool et un esprit débordants de bons souvenirs.
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Je ne remercierais jamais assez Ziggi et Sidney pour avoir été de merveilleux complices lors de cette soirée haute en couleur… et pour m’avoir payé des drinks toute la soirée.
Il y a de ces rencontres qui sont le fruit du hasard et qui se transforme en de superbes aventures et celle-là en était toute une. Alors que je me préparais à fêter ma fête tout seul comme un grand, ce super couple de gentils tatoués pas du tout redneck de l’Ouest du Canada a transformé cette nuit en une aventure que je me rappellerais toute ma vie; la nuit où j’ai fêté mes 29ans dans le Red Light de Bangkok à manger de la poutine, boire de la Guinness dans un bar irlandais à écouter un groupe d’asiatique déguisé en Beatles, assister à un Ping Pong Show, avoir une ride de tuk tuk d’anthologie…
Bon… je vais me coucher…
Épisode 41 – More than ‘’One night in Bangkok’’
28 novembre 2013
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Avant mon arrivé en Thaïlande, tout le monde me parlait de ce pays comme un paradis du voyage ‘’tu vas voir, une fois en Thaïlande, tu n’auras plus à te casser la tête avec les transports, tout se fait tout seul et c’est hyper confo’’… ouin… ça reste que pour mon 1er bus de nuit de Krabi à Bangkok je me suis ennuyé de mes bons vieux bus en Inde…
En plus de te faire traiter comme du bétail tout le long, la dimension des bancs et l’espace pour les jambes fait pour des nains font en sorte que j’ai passé une nuit d’enfer.
Ajoutez à cela que les bancs peuvent se pencher à presque 90 degrés et que l’$st! de conne juste en avant de moi n’a eu aucun remord à coucher son siège au maximum malgré mes plainte à répétition… et mes coups de genoux. Je n’avais littéralement aucune place pour moi… tellement que j’ai eu les jambes engourdi la majeure parti du trajet. Bref, cessons de pleurnicher… il faut souffrir pour voyager.
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Arrivé à Bangkok à 5.30am, soit quelques minutes avant que le soleil se lève, j’ai curieusement vite fait de me trouver un pied à terre…
Au lieu de me reposer et de prendre cela relax, j’ai plutôt passé la journée à errer dans les rues comme un zombie; rues bourrées de touristes, temples, nourriture de rue bonne et pas cher.
En fin de journée, je suis allé au Golden Mount, un temple se trouvant au sommet d’une petite colline offrant un super 360 degrés de Bangkok… parfait pour le coucher de soleil.
Je recommande à toute personne arrivant à Bangkok de faire du Golden Mount sont 1er stop; en plus d’être à moins de 15min de marche du quartier touristique, c’est paisible, ça ne coute à peu près rien et le 360 permet de se familiariser avec Bangkok.
J’ai ensuite passé la soirée à me promener dans les rues…
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SNACK BAR BKK
Quel meilleur moyen que de finir sa 1ère journée à Bangkok en allant manger au Snack Bar Bkk…
Qu’est-ce que ce resto à de spécial?!?
Eh bien, en plus d’être le restaurant de Bruno Blanchet (personnalité très connu au Québec)… ils servent de la P O U T I N E… depuis le temps que j’en rêve.
J’en reviens à l’instant…
Dans une rue bondé de resto asiatique, le resto fait exception; les tables sont en aluminium quadrillé brillant semi-transparent… rappelant les cabanes à patate frite… le comptoir est fait de bois, il y a un drapeau du Québec et des Habs et de la musique québécoise. Lors de mon passage, j’ai donc pu écouter Les Colocs et JP Ferland (quelle joie ce fut héhé).
Bruno n’était pas là, mais c’est sa femme (une thaïlandaise) qui faisait la cuisine (la cuisine est ouverte sur le resto) et c’est son fils Boris qui servait…
En me regardant regarder la poutine qu’il venait de me servir, il ma lancé »ok… ça fait combien de temps que tu es parti du Québec »… je n’ai pas répondu, j’ai souri et j’ai commencé à déguster…
Verdict; le look est parfait… pour ce qui est du gout, on se rend vite compte que ce n’est pas une ‘’vraie’’ poutine; ils n’ont pas de fromage en crotte et la sauce n’a pas la saveur exacte… mais après 9mois d’attente, c’était tout comme et ça a fait plus que la job. En fait, si quelqu’un avait marqué ‘’Poutine’’ sur le devant de son resto, que je l’avais commandé et que je m’étais rendu compte que c’était un frite sauce, j’aurais été content quand même parce que les secondes où mes yeux aurait posé leur regard (oui, oui, mes yeux ont un regard) sur le mot POUTINE, j’aurais été l’homme le plus heureux du monde…
Bon, j’ai assez dit de connerie pour aujourd’hui… alors que Bangkok s’éveille, moi je m’endors…
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TEMPLE, TEMPLE ET RETEMPLE
Tel Don Quichote qui se battait contre des Moulin à Vents, j’ai passé l’avant-midi entassé comme une sardine à me battre contre des parapluies géants… en d’autres mots, j’ai été visiter les plus grosses attractions touristiques de Bangkok, j’ai nommé le Grand Palace et le Emerald Bouddha.
Attention; pour y entrer, garçons comme filles doivent avoir des pantalons… les shorts ne sont pas acceptés… j’ai donc retrouvé dans le fond de mon sac le pantalon bleu clair que j’avais acheté en Inde et je l’ai ai enfilé avec dédain. Lors de ma visite, j’ai donc assisté/participé au plus grand rassemblement de pantalons laids de toute la planète…
Sinon, le site est bourré de touriste… et par bourré je veux dire pas moyen de prendre une photo sans avoir quelqu’un dedans…
Point le plus frustrant de cette visite; les $st!s de parapluie que les asiatiques utilisent pour se couvrir du soleil. Faite le calcul avec moi; asiatiques beaucoup plus petit que moi + asiatiques qui se foutent généralement de tout le monde + le bout des cal!ss de parapluies est généralement pointu = parapluie dans la face = le monsieur aime pas ça pentoute = j’ai commencé à dire tout haut en français ‘’si tu me touches avec ton parapluie, je te décapite’’… après ca je me sens bien… ahh, les joies d’être le seul ou presque à parler frança héhé…
Clou de ma journée, en me promenant aléatoirement dans les rues, je suis tombé sur un magnifique temple. Celui-ci n’était même pas identifié sur ma carte et c’est pourtant l’un de mes préférés. Pour un maigre 20bhat… et en short… j’étais presque tout fin seul, comparativement au Grand Palace où j’ai du débourser 500bhats et où on se marchait sur les pieds…
…
Après 2 jours à arpenter les rues de Bangkok, le constat est complètement différent de ce que je m’imaginais au départ. Pour moi, Bangkok signifiait ville du Vice… il y a bien sur des quartiers de prostitutions et autres quartiers chauds, mais force est de constater que c’est somme toute très propre… du moins à ce que j’ai pu voir. En fait, pour tout dire, l’ambiance me rappelle Manille, à la différence qu’ici c’est un peu plus civilisé et moins survolté… oui oui, je crois que Manille est plus survolté.
De plus, tous les temples sont à distance de marche l’un de l’autre. Même si c’est très possible de tous se les taper en une seule journée, je vous le déconseille fortement; après 2 ou 3, c’est comme une overdose pour le cerveau. Chaque temple est en fait un complexe formé de plusieurs petits temples et l’architecture thaïlandaise en est une des plus chagrés; comprendre qu’il y a plein de bling bling. Entre vous et moi, ce n’est pas trop mon genre… j’aime quand la forme du bâtiment parle d’elle-même, le bling bling non merci. Bref, tout cela pour dire que j’ai décidé d’étirer mes visites sur quelques jours afin de pouvoir apprécier chacun d’eux à leur juste valeur et non simplement faire un visite vite fait et bâclée.
Fait à ne pas négliger, alors que les hordes d’asiatiques… tout droit débarqués des autobus… sont partout et vous empêches d’apprécier pleinement vos visites, la fin de journée se veut le meilleur moment pour visiter. Alors que le temple principal (Le Grand Palace et le temple du Bouddha Émeraude) fermant à 4pm, tous les bus disparaissent de la ville quelque temps après… la très grande majorité des autres temples… qui ferment leur porte vers 5h30-6h… se retrouve quasiment désert. En plus d’avoir les temples presque pour vous tout seul, c’est aussi le meilleur moment de la journée pour prendre des photos puisque la lumière n’éblouis pas tout sur son passage et il y a d’intéressant jeu d’ombre (les sites ouvrent tous vers 8h30 du matin et de ce moment jusqu’à 4h-4h30, le soleil ébloui tout sur son passage). Bref, c’est un conseil à prendre ou à laisser… à vous de décider.
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30 novembre – HAPPY BIRTHDAY TO… ME
Encore un dernier tour de piste dans la vingtaine et puis on pensera… peut-être… à devenir un peu plus sérieux… ouin… mettons… ahhh pis on verra bien dans 1an.
J’entame cette nouvelle année en étant une grosse loque humaine. Pourquoi?!? Parce que la veille j’ai célébré mon anniversaire. Pour en savoir plus au sujet de cette soirée haute en couleur… c’est peu dire… se référer à ÉPISODE SPÉCIAL II – A NIGHT TO REMEMBER… Je vous aurais bien invité, mais bon…
Qu’est-ce que j’ai fait de ma journée de fête; RIEN…
Me sentant un peu coupable de n’avoir rien fait de la journée, j’ai décidé de bouger un peu en fin de journée; je suis allé visiter les 2 derniers temples que j’avais sur ma liste…
Le Wat Pho… que j’ai gentiment rebaptisé ‘’le temple aux gâteaux’’. Encore une fois un peu trop bling bling à mon gout…
Puis, j’ai pris un bateau pour me rendre de l’autre côté de la rivière au Wat Arun… dit le Temple de l’Aube… dit le temple qui porte le plus mal son nom de toute l’histoire… parce que tout le monde y va en fin de journée pour y voir le coucher de soleil…
Ce temple est de loin mon endroit préféré à Bangkok. En bordure de la rivière, il offre une vue imprenable sur la ville.
Il permet aussi d’apprécier tout le bourdonnement qui se passe sur la rivière (de nombreux bateaux de toute sorte). C’est aussi un temple beaucoup plus sobre que tous les autres en ville, dans la mesure où ici, c’est l’architecture (les formes) qui parle et le rend beau et non le ‘’crémage’’ qu’il y a dessus.
En plus d’admirer le temple, il est possible d’accéder à 2 niveaux extérieurs et ceinturant le temple… via des marches TRÈS ABRUPTE… il faut donc avoir un équilibre des plus solide… ce que je n’avais pas du tout… hic… cela ne m’a pas empêcher de les monter à toute vitesse sans tenir la rampe… au grand étonnement des autres touristes qui semblaient retenir leur souffle et s’attendre au pire pour le jeune un peu moins jeune crétin que je suis…
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LA CROISIÈRE S’AMUSE
Une visite de Bangkok n’est pas complète sans prendre un bateau sur la rivière Chao Phraya. Le transport en commun flottant étant très bien développé à Bangkok, il y a plusieurs stations où de gros bus flottants vous transportent d’un endroit à l’autre dans la ville.
La grande majorité des sites touristiques en ville étant en bordure ou à proximité de la rivière, c’est un excellent moyen de découvrir la ville sans trop d’effort et en admirant le splendide panorama. En fin d’après-midi, rien de mieux que de sauter dans un bateau, se diriger jusqu’au bout de la ligne et revenir…
En plus de la rivière principale, qui sillonne de haut en bas Bangkok, il y a une série de canaux qui partent de toute bord, tout côté… le système de transport en commun par bateau est incidemment très développé… peu importe la rivière, il y a toujours un bateau pour t’amener en amont/aval.
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SEE YA BANGKOK
En arrivant à Bangkok, je croyais que cet endroit aller faire sauter le bouchon de mon budget. Je vais surement en surprendre plusieurs, et moi le premier, mais après 6 jours, force est d’admettre que Bangkok est l’un des endroits qui m’a couté le moins cher depuis le début de mon voyage en Asie. J’entends par vivre; hébergement, 5-6 repas par jours, quelques bières, visite de temples. Nous sommes pourtant au plus fort de la saison touristique. Bien sur, si vous faites le party, comme la plupart des gens ici, ça va revenir cher (asiatiquement parlant).
Ce n’est cependant pas un Adieu, mais bien un Au Revoir Bangkok, puisqu’à un moment ou à un autre, je serais de retour durant mon voyage…
Quand?!? C’est une bonne question…
Pour l’heure, je m’envole… à bord d’un bus de nuit… pour le Nord de la Thailande.
Chiang Mai me voilà…
…
P.S. I – Le chiffre magique; 4. J’ai été mangé une poutine au resto de Bruno Blanchet lors de 4 des 6 soirs que j’ai passé à Bangkok. Que voulez-vous… j’en ai encore pour un bon moment en Asie à manger des nouilles, etc. donc pourquoi ne pas en profiter quand j’en ai l’occasion héhé.
Au fil de mes visites au resto, je suis devenu pote avec Boris, le fils de Bruno Blanchet. Il me racontait qu’ils ont ouvert le resto il y a 7-9mois. Depuis, il travaille 6 jours sur 7 de midi à minuit… sans jamais avoir eu de vacance…
Fait intéressant pour certains, à 22h à tous les soirs, ils diffusent une partie de hockey enregistré la veille…
P.S. II – Bangkok offre des possibilités quasi illimitées pour sortir la nuit. Les rues grouillent de gens jusqu’aux petites heures de la nuit et il n’est pas rare que je vois des gens boire de la bière vers 8-9h du matin quand je vais prendre mon déjeuner. Moi dans tout cela, mis à part la dérape pour ma fête, faire le party toute la nuit n’a jamais été ma raison de voyager et que je sois à Bangkok n’y change rien.
Il y a donc les oiseaux de jour et ceux de nuit. Alors que j’appartiens clairement à la première catégorie, la très grande majorité des gens ici sont dans l’autre catégorie (se foutent bien de visiter, tout ce qui compte c’est sortir le soir et de taquiner la gente féminine locale). J’ai partagé pendant 4 jours un dortoir avec 3 français à Bangkok et ceux-ci appartenaient au groupe des oiseaux de nuit. Ce n’est pas des jokes, quand je me réveillais le matin, ils arrivaient à l’auberge prenaient un déjeuner et se couchaient… et quand ma journée était finie vers 10-11h, ils s’apprêtaient à sortir. Ajoutez à cela que les oiseaux de nuit ne comprennent pas du tout ceux de jour; alors que je tentais de leur expliquer que je voyageais pour découvrir de nouveaux endroits et que je n’étais pas intéressé à faire le party, ils me regardaient avec des yeux bien rond. L’un d’eux m’a alors lancé ‘’Vraiment?!?… mon vieux, tu manque le meilleur de ton voyage’’… j’ai alors renchéri avec ‘’tu as bien raison, en repensant à tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant, j’ai complètement raté mon voyage’’…
P.S.III – Être de passage à Bangkok m’a fait me rappeler un excellent film ‘’Bangkok aller simple’’ mettant en vedette Claire Danes. Sorti il y a au moins 10ans, le film racontent l’histoire de 2 jeunes filles qui sont emprisonnées en Thaïlande après qu’elles aient passé les douanes avec de la drogue dans leurs sacs. Pour ceux qui aimeraient un film plus ‘’actualité’’, il y a le film ‘’Hangover II’’, mais on parle là d’un autre registre de film…
P.S. IIII – Autre pays asiatique, même constant en ce qui concerne la musique locale; c’est un vomi pour les oreilles…
Épisode 40 – Sunset’n Sunburn
21 novembre 2013
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DE LA MALAISIE À LA THAILANDE AVEC CLASSE
Y a-t-il pire un moyen de traverser une frontière entre 2 pays qu’à bord d’un speedboat filant à toute allure sur l’océan?!? Ma vie est pénible héhé
C’est donc à bord d’un speedboat… un vrai de vrai… un scarabée converti en bateau-bus… vous savez le bateau en forme de fusée… avec 4 puissants moteurs… que j’ai franchit la distance entre l’ile de Langkawi, où je séjournais depuis 5 jours, et Koh Lipe. En 1h, j’étais donc passé du Nord-Ouest de la Malaisie au Sud-Ouest de la Thailande. Heureusement pour nous, la température était magnifique, sans quoi je n’aurais pas donné cher de nos pauvres estomacs.
Pour faire ce périple, je suis accompagné d’Annika (jeune allemande parlant très bien anglais et français… j’avais fait sa connaissance lors de mon dernier jour à Kuala Lumpur et elle m’a rejoint à mon dernier jour sur Langkawi).
Tout juste à côté de moi, il y avait une bébé hyper mignon qui n’a pas manqué de m’amuser tout le long de la ride.
Fait particulier, même si la Thaïlande et la Malaisie sont parfaitement alignés Nord-Sud, il y a une heure de différence entre les 2.
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KOH LIPE – L’ILE À L’EAU TURQUOISE
Après en avoir rêvé depuis tant de mois, j’y suis finalement… la Thaïlande.
Je posais les pieds sur Koh (signifie ‘’île’’) Lipe, l’une des plus petites iles d’un archipel en comprenant une demi-douzaine. Ma 1ère impression du pays fut des plus positives. L’eau autour de l’ile était d’un bleu turquoise et d’une clarté impressionnante… on pouvait voir le fond par une profondeur d’environ 15-20mètres.
L’endroit est un petit paradis pour faire la farniente et du snorkeling (la plongé n’est pas vraiment réputé ici). D’ailleurs, il ne suffit que d’enfourcher ses palmes, mettre son tuba et nager à quelques mètres de la plage pour tomber sur de beaux sites. Il est aussi possible de faire un day trip allant d’iles en iles autour de l’archipel.
Composé principalement de 4 endroits, il est possible de boucler le tour de l’ile en moins de 2h… pour ce faire, vous armez-vous de flip flop, de votre maillot de bain, d’une carte tout sauf exacte et d’un peu de jugeote.
1er arrêt; Pattaya Beach… longue d’environ 1km, c’est la plage d’où les bateaux partent/arrivent. Puisque le bateau est le seul moyen d’arriver/quitter l’ile, cette plage est un peu bruyante. Elle comprend malgré tout son lot de restaurants, bars et resorts.
2ème arrêt; Walking Street. Véritable cœur de l’ile, cette artère pleine de boutiques, restaurants, bars, etc. connecte les 2 plages principale de l’ile, soit Pattaya et Sunrise beach.
3ème arrêt; Sunrise Beach. Longue de 2-3km, je ne vous surprendrez pas en vous disant que c’est la plage toute désignée pour regarder les lever de soleil sur l’océan dû à son orientation plein Est. C’est aussi l’endroit tout désigné pour se trouver un beau petit bungalow en bambou pas trop cher sur le bord de la beach… ce que nous n’avons pas tardé à faire.
4ème et dernier arrêt; Sunset Beach. Plage minuscule orientée plein Ouest, elle est faite sur mesure pour les amateurs de coucher de soleil sur l’océan.
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VISA, ÇA ne VA pas
Que faire quand on se trouve sur une ile perdue au milieu de l’océan, que tu viens d’entrer dans le pays et que tu n’as pas d’argent, que le seul moyen de s’en procurer sur l’ile qui n’a pas de guichet ATM ou de banque est par une avance de fond sur une carte de crédit dans un magasin… et que ta foutu banque a bloqué ta carte de crédit?!?
Via une conversation Skype/téléphone (j’adore skype), j’ai appris que ma carte avait été bloqué parce que je n’avais pas indiqué la Thaïlande dans mes destinations… pourtant, la dernière fois qu’ils m’ont bloqué, j’étais au Brunei et j’avais dit à la fille d’ajouter TOUS les pays d’Asie, même la Mongolie et l’Afghanistan pour être sur et certain que je n’aurais pas à reparler avec eux… et pourtant, j’étais encore au téléphone avec eux…
J’ai alors dit à la fille, ‘’je viens d’arriver en Thaïlande… je me trouve sur une petite ile où il n’y a pas de guichet ATM et de banque… le seul moyen de se procurer de l’argent est par une avance de fond sur carte de crédit dans une boutique… je n’ai plus d’argent américain pour échanger en bhat… comment je suis sensé me débrouiller jusque dans 3 jours?!?’’ et elle de répondre ‘’à ce que j’ai compris, vous voyagez en Asie depuis un bon moment déjà, vous trouverez bien un moyen de vous débrouiller’’… ma TABARNAK
Une chance pour moi, je voyage toujours avec ma compagne allemande Annika. J’ai donc du piler sur mon égo et lui emprunter de l’argent… ce qu’elle a fait avec plaisir…
Merci Annika Weber, je t’en dois une…
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LE DÉLUGE
Je pourrais facilement vous décrire mon séjour de 2 jours sur Koh Lipe en seulement quelques mots; pluie + pluie + pluie = DÉLUGE. Je crois même avoir vu passer Néo à bord de son arche tout à l’heure…
Depuis que la pluie a commencé à s’abattre sur nous, j’ai adopté une attitude positive… très trop positive… à chaque fois qu’Annika me regarde l’air piteux en me lançant ‘’il pleut… encore’’, je lui lançais toujours avec beaucoup d’entrain ‘’la température va être superbe demain’’ en faisant le pitre pour lui redonner le moral. Après 2 jours de pluie diluvienne, Dame Nature aura finalement eu raison de mon entrain… maintenant, je ne me fais plus d’illusion, il va pleuvoir jusqu’à la fin de mes jours… s’en est fini du soleil.
Mon seul moment de réconfort, quand je pose les yeux sur l’eau d’un bleu turquoise transparent de l’océan… peu importe qu’il pleuve à ce moment, Mère Nature ne peut rien faire pour m’enlever ce moment de pur bonheur.
En fin de journée, après plusieurs tentatives infructueuses de me lever de mon lit… c’était beaucoup trop agréable de rester étendu les yeux fermés au son de la pluie qui frappait le toit de mon bungalow… il a finalement arrêté de pleuvoir pour quelques heures… j’entrevoyais même des parcelles de ciel bleu par-ci, par-là… une 1ère en 3 jours… j’ai donc sauté sur l’occasion pour faire au moins 1 chose de ma journée
Armé de mes googles (c’était un mot avant de devenir Google), je suis allé piquer une jasette avec les gentils petits poissons (j’espère qu’ils sont gentils). Sur Koh Lipe, il suffit d’aller à l’extrémité Sud-Est de Sunrise Beach et de nager 20-50mètres pour tomber sur des coraux (vraiment pas beau) mais comportant une bonne quantité de poissons de toutes les couleurs, notamment quelques némos blanc et rouge dans des anémones.
À la recherche d’un peu d’aventure, j’ai décidé de m’attaquer à une ile un peu au large… bon, elle était beaucoup plus loin que je l’aurais cru mais je l’ai atteinte… en chemin, j’ai failli rebrousser chemin, mais je m’en suis tenu au plan initial; j’allais atteindre cette grosse roche coute que coute. Bien que j’ai constamment touché le fond et que je sois resté dans l’eau turquoise (il n’était pas question de s’aventurer dans l’eau bleu sombre… et donc profonde), les vagues se faisaient de plus en plus fortes à mesure que j’avançais… et l’ile n’était toujours pas à proximité. Je me sentais alors de plus en plus con… cependant, je me disais que je n’avais pas fait tout ce chemin pour rien alors je continuais. Je l’ai finalement atteint, mais j’ai rebroussé chemin tout de suite… l’eau n’était plus vraiment chaude… en fait, j’avais tellement froid que mes 2 bras étaient engourdis. Il fallait maintenant que je revienne sur Koh Lipe…
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DIRECTION KRABI
Après 2 jours passés sur Koh Lipe, je quitte l’ile à reculons. Je n’ai eu que du mauvais temps, mais l’ile est magnifique. On est en plein milieu de la haute saison touristique, il pleut à siaux depuis 3 jours et les prévisions sont encore plus sombres… pour moi ce n’est pas si pire puisque je voyage depuis un bon moment… c’est cependant plus ordinaire pour ceux qui ont 1 ou 2 semaines de vacance par année et qui sont venu en Thaïlande en se disant que c’était une destination avec du soleil garanti.
En quittant Koh Lipe, je me sépare donc de Annika, qui retournera tranquillement mais surement vers Bangkok dans les prochains jours afin de retourner chez elle, sont voyage de 3 mois en Asie étant terminé. Nos discussions tantôt en anglais, tantôt en français, tantôt en franglais vont me manquer.
C’est donc sur une mer déchainé et avec une pluie torrentielle qui s’abattait sur nous que j’ai fait le trajet de 2h qui sépare Koh Lipe et la cote thaïlandaise à bord d’un speedboat et piloté par un pilote qui semblait être payé à l’heure puisqu’il mettait plein les gaz sans se soucier de nous.
Je ne vous mentirais pas, au départ je jubilais… j’avais le grand sourire quand le bateau frappait les vagues à pleine vitesse et j’adorais voir la mer, le ciel, la mer, le ciel… enfin, vous comprenez…
Après 1h, le sourire avait disparu de mon visage depuis un certain temps… et le festival du vomis avait commencé depuis quelques minutes… j’ai même eu l’honneur d’avoir la 1ère personne qui a vomis juste à côté de moi… yééé.
je pouvais voir la concentration sur le visage de ceux qui m’entouraient… ceux-ci pouvait voir cette même concentration sur mon visage… une concentration qui, si elle faiblissait un temps soit peu, résulterait à avoir la tête dans un sac à se vider l’estomac.
Une fois sur la terre ferme, les traits de tout le monde étaient tirés et il ne restait absolument rien de sec sur moi et mes sacs étaient détrempés… merci sacs de compression waterproof.
En moins d’une minute, je localisais mon contact et je me retrouvais dans une minivan… avec l’air climatisé dans le tapis… roulant à pleine allure en direction de Krabi Town… quelques 7h plus loin.
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KRABI TOWN
Après une journée haute en émotion, je me retrouvais à Krabi Town, la capitale de la province du Krabi sur le cote Ouest de la Thailande, sous une pluie toujours batante. Heureusement pour moi, mon transport m’a déposé directement dans le petit centre-ville et les hostel pullulaient. J’ai donc vite trouvé chaussure à mon pied. Je me suis dans ma chambre à double tour, j’ai ouvert la télé et j’ai tenté au plus vite d’oublier cette journée infernale.
Krabi town n’a pas vraiment de charme. Son attrait réside plutôt dans le fait que c’est la porte d’entrée logique pour Railey/Tonsai Beach et Koh Phi Phi, 2 des joyaux de la Thaïlande. Dans le premier cas, il s’agit de 2 plages ceinturées par des caps rocheux et réputé comme étant les plus belles plages et le plus bel endroit du pays. Dans le second, l’ile a été rendu célèbre en raison de la présence d’une petite ile où a été tourné un film culte; ‘’The Beach’’ avec Leo Dicaprio… ça vous dit quelque chose.
Seul éléments intéressants de K Town; le Night Market. Qui dit Night Market dit bonne bouffe en grande quantité et pour pas cher… et c’est exactement ce à quoi j’ai eu droit. Malgré le fait qu’ils travaille dans des conditions précaires… une cabane à patate frite au Québec serait considérée comme une cuisine de luxe comparativement à la leur… et malgré le fait que leur menu était presque aussi épais que la Bible… le service était hyper rapide et la nourriture plus qu’excellent. Bref, un délice.
Il ne restait plus qu’à aller me coucher et espérer que Dame Nature ait fini son show de son, lumière et pluie afin de me diriger vers Railey Beach.
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RAILEY BEACH – PARADIS DE L’ESCALADE SUR FOND DE PARADIS SUR TERRE
De la manière dont ma journée avait commencé, il n’y avait aucun moyen de prévoir que ce serait l’une de mes plus belles du voyage. Au contraire, en me levant à Krabi Town, le soleil n’était pas au rendez-vous, mais il ne pleuvait pas. Cependant, les nuages ne me disaient rien qui vaille. Ajoutez à cela que mon moral n’était pas du tout à partir à l’aventure. Bref, j’avais décidé de prendre un jour OFF à Krabi Town afin de travailler sur mon ordi, prendre un peu de repos et de profiter de la superbe et très peu cher nourriture locale. Cependant, un coin de mon cerveau se disait que depuis 3 jours, je ne faisais que blâmer la pluie pour mon inactivité et que là, il ne pleuvait plus et je ne voulais rien faire. Je me trouvais donc très con de gaspiller une journée sans pluie à ‘’rien faire (ne pas voyager)’’.
Bref, en revenant de prendre mon déjeuner, j’étais à ouvrir mon ordi, quand instinctivement, j’ai plutôt rangé tout mes trucs dans mes sacs, quitté mon hostel et marché en direction du port pour prendre le premier longboat en partance pour Railey Beach.
Une fois au port, après avoir réussit à comprendre comment la petite mafia locale (qui gère les bateaux) fonctionnait, j’étais finalement dans un bateau en bois avec 5 jeunes britanniques en direction de Railey. 45minutes plus tard, je me trouvais à débarquer sur Tonsai Beach…
Le débarquement de Normandie n’est rien comparativement au débarquement que nous avons fait un peu en marge de la plage. Une fois rendu à Railey East, l’endroit où débarque la majorité des gens , le pilote du bateau a voulu renégocier les termes de notre ententes. Nous avions pourtant très clairement demandé de nous faire déposer à Tonsai Beach un peu plus loin (et difficilement accessible avec des sacs à dos de Railey East). Il prétextait alors que les vagues étaient beaucoup trop forte pour se rendre là-bas… regardant autour de moi et ne voyant aucune vague, j’ai alors lancé un gros ‘’bullshit’’ en sa direction et ajouté ‘’we paid for Tonsai, we go to Tonsai… or… (on a payé pour aller à Tonsay, on va à Tonsai… sinon…)’’ ne donnant pas suite à ma menace. Après avoir argumenté pendant quelques minutes… et pensé pendant quelques secondes que je pouvais me passer du pilote et piloter le bateau par moi-même… il a finalement décidé d’obtempéré. En route, il a alors tenté de nous charger un excédent pour le trajet de Railey East jusqu’à Tonsai. Dans mon livre à moé, une fois qu’on s’est entendu sur un prix pour faire quelque chose, je m’attends à ce qu’une personne paie le prix discuté et que l’autre personne s’exécute. Or, quelqu’un qui tente de renégocier une entente en chemin, je ne peux pas la sentir et je deviens méchant. J’ai donc tenu la ligne dur au grand plaisir des filles qui m’accompagnaient et qui étaient un peu dépassé par les évènements.
Après avoir essayé de nous débarquer sur la mauvaise plage… j’avais fait mes devoirs la veille et je savais exactement où se trouvait Tonsai. Il a prit une sorte de revanche en nous déposant en marge de la plage dans une section de plage boueuse. J’ai tout de suite vu très clair dans son jeu, mais cela ne valait pas la peine d’argumenter avec cet épais… j’imagine que cette zone de débarquement est destinée aux personnes qui ne veulent pas payer d’extra puisque plusieurs autres bateaux on directement débarqués sur la plage…
Peu importe, je n’ai pas dit un mot et j’ai dit aux filles que nous allions débarquer ici sans rechigner… je ne voulais pas que le pilote sentent qu’il avait eu le dessus. J’ai donc sauté du bateau sans rechigner… en marchant dans le champ de boue d’une bonne trentaine de mètres, j’enfonçais au mieux jusqu’à la cheville, au pire jusqu’au genou. La plupart des 5 filles qui étaient avec moi dans le bateau n’ayant aucun, mais bien AUCUN point en commun avec un voyageur… elles étaient de véritable touristes, voyageant avec de grosses valises sur roulettes dans lesquels mes sacs à dos auraient pu entrer au moins 2 fois… devinez qui a dû porter chacune de ces foutus valises jusqu’à la véritable plage… eh oui.
Peu importe, j’étais rendu à Tonsai Beach et le soleil se pointait enfin de bout du nez après quelques jours de vacances…
Une fois déposé mes sacs à dos dans une hutte plus que confortable, comprenant tous les conforts… douche froide incluse… j’ai mis mon maillot de bain, j’ai enlevé mon t-shirt… pour ne plus le remettre avant de quitter l’endroit quelques jours plus tard. Armé de mon petit sac sur le dos, mes flip flop dans les pieds et mes googles sur la tête, j’ai entrepris de partir à la découverte de mon nouveau chez moi.
Dès les premiers instants, j’ai aimé cet endroit. Situé sur le continent entre les villes de Krabi Town (au Sud) et Ao Nang (au Nord), Krabi est ceinturé par une chaine de montagne infranchissable de sorte qu’il est impossible d’y accéder par voiture ou à pied… le seul moyen est par bateau (15min de Ao Nang – 45min de Krabi Town). Même sur le continent, on a l’impression de se trouver sur une ile perdu au milieu de l’océan puisque les montagnes cachent de chaque côtés… la seule chose visible est donc la montagne derrière et l’océan devant. L’ambiance est comme nulle part ailleurs… aucune voiture, moto, c’est le paradis du piéton… et de Bob Marley, qui se fait entendre un peu partout.
Cet endroit est LE paradis tropical par excellence. En plus d’être l’endroit idéal pour faire la farniente, prendre un bain de soleil et/ou faire du kayak et arpenter la cote rocheuse et les nombreuses petites iles qui se trouvent à proximité au large, en plus d’être digne de paysages sorti tout droit des cartes postales, les nombreux pics rocheux font en sorte que l’endroit est l’un des plus reconnu dans le monde pour l’escalade. À cet effet, il ne suffit que de lever les yeux pour voir quelqu’un escalader la paroi qui vous surplombe un peu plus haut. Seul hic, les amateurs de snorkeling et de plongé vont trouver le temps long ici… puisque c’est quasi inexistant.
Autrement, l’endroit est composé de 4 secteurs; Railey East, Railey West, Tonsai et Pra Nang Beach.
Commençons par Tonsai… c’est le repère des backpackers (comprendre que c’est l’endroit offrant les accommodations les plus abordables) et le paradis des grimpeurs. Tonsai ressemble à une véritable jungle inhabité encloisonnée entre les rocher et l’océan. Cependant, dès qu’on y pose les pieds, on se rend compte qu’il y a de la vie; une tonne d’habitations se retrouve bien dissimulé dans cette jungle. Pour ce qui est de la plage, ce n’est pas la plus belle loin de la, mais ca passe.
Peu importe, après avoir arpenté un sentier tout aussi technique que court, vous vous retrouvez sur Railey West… très belle plage en forme de croissants où se trouve Resorts hors de prix l’un après l’autre… Vous aurez compris, cet endroits est pour ceux qui ont les poches pleines… et je ne parle pas de pleine de sable parce que tu as été faire une trempette dans l’océan.
Un petit sentier bétonné mène ensuite vers Railey East. L’endroit ne comporte aucun attrait puisqu’il n’y a pas de plage… c’est un espèce de marais. La seule raison de s’y rendre est pour quitter Railey (la plupart des bateaux quitte de là) ou se diriger vers Phra Nang Beach…
Considéré comme la plus belle plage de toute la cote, Phra Nang n’a pas volé son titre… cet endroit est tout simplement super en plus d’être l’endroit idéal pour admirer le coucher de soleil.
J’ai donc décidé d’écouter mes conseils et de regarder le coucher de soleil depuis Pra Nang… en sachant très bien qu’une fois le soleil couché, j’aurais un trèèèès long chemin à faire pour retourner à mon hostel… Phra Nang étant l’endroit le plus éloigné de Tonsai… à seulement 40min de marche… mais dans le noir le plus total. J’appréhendais surtout le sentier entre Railey West et Tonsai… et j’avais raison. Déjà que ce n’était pas évident en pleine journée, le soir avec une simple lampe frontale n’était pas de tout repos. D’une durée d’environ 20min, le trek n’est pas évident, j’ai du me concentrer pour ne pas prendre une débarque. À un moment, j’ai croisé un groupe d’environ 10 personnes allant dans l’autre direction… sans aucune lampe. J’ai alors entendu l’un d’entre-eux dire ‘’guys, we are almost there, just 10m, you can take some rest (les gars, plus que 10m et on est rendu… vous pouvez donc souffler)’’… je ne sais pas pour vous, mais moi je n’ai besoin que de 0.5 mètres pour me planter et me blesser sérieusement. Je ne me relâcherais donc pas avec 10m à faire.
La morale de la journée, quand tu te réveilles, que tu te sens comme un merde et que tu préfères te pogner le cul toute la journée plutôt que sortir dehors (comme moi ce matin), tu n’es qu’à un coup de pied dans le cul d’une superbe journée. Le plus dur est de se lancer… ensuite tout s’enchainera par soi-même.
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‘’TAKE A KAYAK’’
(Céline Dion en direct sur CNN après que l’ouragan Katrina ait dévasté la Nouvelle-Orléans il y a quelques années…)
J’aurais finalement écouté notre Céline nationale… quelques années trop tard, mais bon… il vaut mieux tard que jamais.
De 9am à 3pm, j’ai pagayé, pagayé et pagayé.
Juste avant de quitter pour la journée à bord de mon kayak, le gars qui louait les kayaks m’a expliqué tous les bons endroits à aller. En terminant, il m’a lancé ‘’ahhh, and if you look for some chalenge, you could go to those islands in front, it takes an hour… (ahhh, et si tu es à la recherché de défi, tu peux aussi aller sur les iles qui se trouve en face… ça prend environ 1h)’’.
Je vous laisse donc deviner ce que j’ai fait…
À tout moment, je m’arrêtais, je mettais mes 2 pieds dans l’eau de par et d’autre du kayak et je me pinçais pour vraiment croire où je me trouvais et qu’est-ce que j’étais en train de faire; j’étais au beau milieu de l’océan loin de la cote et encore très loin des iles…
1h30 plus tard, j’avais finalement atteint la plus grosse des iles composant le petit archipel. J’étais alors à bout de force, au bord de l’évanouissement et comme si ce n’était pas suffisant, je ne voyais plus d’un œil après m’être foutu de l’esti de crème solaire dedans. Bref, je me demandais bien comment je reviendrais jusqu’à la terre ferme. Pour l’heure, j’allais profiter du moment et faire une siesta bien méritée.
La réalité m’a ensuite frappé en pleine face; j’allais devoir revenir sur la cote… qui se trouvait trèèèès loin… sous un soleil de plomb… et sans eau… à boire.
Curieusement, le retour a été beaucoup moins long et pénible que l’allée. C’est difficile à expliquer puisque j’étais à moitié mort à l’allée et complètement détruit au retour. J’ai ensuite parcouru la demi-douzaine de pics rocheux qui sortent de l’océan à proximité de la cote. Pour l’instant c’est très cool puisqu’on peu passer en dessous en kayak… mais un jour, et je suis content que ce n’est pas été aujourd’hui, ces pics vont s’effondrer… puisque leur base est grugée par l’eau et s’effrite de plus en plus… alors que le poids au-dessus reste le même.
J’ai ensuite trouvé une gentille petite plage orientée vers le coucher de soleil et inaccessible autrement que par bateau ou kayak, donc avec pas grand monde dessus, et j’ai fait une farniente jusqu’à ce que j’assiste à un coucher de soleil dans l’océan comme tout le monde en rêve…. Ahhh non, petite différence… au lieu de regarder le coucher de soleil sur la plage, j’étais sur kayak immobile au large…vous n’avez aucune idée comment c’était pénible…
Le ciel est ainsi passé d’un bleu ciel, le soleil est tranquillement devenu une belle boule jaune qui s’est tranquillement couché dans l’océan, le ciel est ensuite passé d’un jaune orangé à un rose et les nuages se sont teintés de rose. Puis, les lumières se sont éteintes tranquillement mais surement.
En me couchant, j’ai souhaité une seule chose; avoir une journée identique à celle que je venais d’avoir.
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LE JOUR DE LA MARMOTTE
À peine les yeux ouverts, j’enfilais un déjeuner en vitesse et je me dirigeais d’un pas rapide vers le Lagoon se trouvant au sommet d’un des pics rocheux entre Railey East et Phra Nang Beach. Vous marchez sur le sentier bétonné menant à Phra nang Beach, pour tomber sur le sentier menant en haut du pic rocheux. Au 1er regard, vous comprenez qu’il n’y en aura pas de facile et qu’il faudra le mériter… et survivre… pour voir le Lagoon.
Le flanc de montagne très incliné et dégarni qui servait de sentier avait beaucoup plus l’air d’un champ de bataille que d’un chemin menant à un lagoon; le sol était composé d’une boue d’un brun orangé et il y avait plein de cordes et troncs d’arbre un peu partout… une vision assez chaotique pour un endroit aussi paradisiaque que Railey Beach. Je pouvais apercevoir quelques touristes en train de peiner. Ajoutez à cela qu’il n’y avait pas trop de marge d’erreur, il fallait bien souvent mettre les pieds à des endroits bien précis sans quoi vous pourriez le payer chèrement. Bref, la vision était suffisante pour faire rebrousser chemin la plupart des gens… mais pas moi.
Un quart d’heure et beaucoup de jus de coude plus tard, je me trouvais au sommet de la montagne tout sourire. À l’endroit où se trouvait préalablement mes pieds, se trouvaient maintenant 2 gros tas de boue… je ne pouvais même pas apercevoir mes orteils.
Rendu au sommet, 2 chemins sans aucune indication s’offraient à moi; l’un bifurquait vers la gauche et montait légèrement, tandis que l’autre descendait vers la droite.
Alors que celui de gauche fut sans histoire et me mena à un super viewpoint surplombant Railey…
Le sentier de droite a testé mes limites. Après plusieurs minutes à descendre jusqu’au lagoon sur un flanc de montagne boueux et glissant… je suis tombé sur une mer de boue (il n’y avait pas eu de pluie depuis 3 jours, je n’ose imaginer cet endroit après la pluie)… sans hésiter, j’ai posé le pied dedans d’un pas assuré… pour enfoncer jusqu’aux genoux… et perdre ma flip flop (j’ai passé 5min à la chercher)… j’ai finalement passé de l’autre côté… pour ensuite tomber face à face avec un pan de mur boueux dont l’ascension semblait suicidaire. Après avoir regardé le mur durant quelques minutes, j’ai décidé d’un commun accord avec mon département du ‘’Sans Génie’’ et celui de la ‘’Raison’’ que je serais mieux de rebrousser chemin… en d’autres mots, j’avais la chienne de me péter la gueule…
Après tous les trucs débiles que j’ai faits, je n’aurais pas cru qu’un ‘’vulgaire’’ sentier menant à un lagoon dans une destination soleil aurait raison de moi… mais ce fut le cas.
Bref, en moins de temps qu’il faut pour épeler correctement Anticonstitutionnellement à l’envers, j’étais tout en bas de la montagne et s’en était fini de mon aventure off-road.
Si un jour vous allez à Railey, je recommande fortement de vous mesurer à cette montagne… des heures de plaisir garanti pour les casse-cou en herbe. Autrement, c’est assez simple de différencier quelqu’un qui est monté au lagoon de quelqu’un qui n’y est pas allé… celui qui est monté là est couvert de boue orange de la tête au pied… qui part difficilement au lavage (j’ai jeté mon maillot après 2 lavages infructueux).
Quelques minutes plus tard, je me retrouvais sur l’océan à bord de mon kayak et je revivais la même fin de journée qu’hier. Avez-vous déjà vu un coucher de soleil à bord d’un kayak sur l’océan… non?!?… vous attendez quoi? Cela fait maintenant 2 fois et je dois dire que c’est l’une des choses les plus relaxantes que j’ai faite dans les derniers mois.
…
En ce 27 novembre 2013, je me résigne à quitter mon petit coin de paradis qu’est Tonsai/Railey Beach. Après maintenant 4 jours et plus d’une dizaine d’heures passées sur un kayak, je crois avoir fait le tour du propriétaire.
Cet endroit est magique et serait parfait si ce n’était de quelques irritants; l’électricité fonctionne seulement de 6pm à 6am, internet se faire rare et est très couteux (c’est donc difficile de travailler sur mon ordi) et les longboats ont des moteurs TRÈS bruyants… on dirait des tracteurs à gazon dont l’intensité aurait été multiplié par 5… pas très reposant quand tu fais la farniente sur une plage.
J’ai longuement hésité à aller faire une saucette Koh Phi Phi tout près d’ici, mais après Langkawi, Koh Lipe et Krabi, j’en ai assez des plages et mon cerveau à besoin de quelque chose de nouveau.
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Quitter Tonsai ne se fait pas en criant ciseau. En effet, les longboats quittent seulement quand ils sont plein (8 personnes). Il faut donc se présenter au quai et s’armer de patience. Lors de mon arrivé au quai, nous étions 4 à vouloir aller à Ao Nang. Je croyais donc que cela ne prendrait que quelques minutes… mais 1h plus tard, nous étions seulement 6 et étions toujours à attendre.
Je me suis alors posé la question ‘’qu’est-ce qui arriverait si je me pointais au quai un matin et que personne d’autre ne voulait aller au même endroit que moi?’’… j’attendrais comme un con toute la journée pour me faire dire en fin de journée que le bateau n’irait finalement pas?!? Heureusement, je n’ai pas eu besoin de tester ma question puisque 2 personnes se sont finalement pointées.
Une fois à Ao Nang, ne me restait plus qu’à attendre le départ de mon bus de nuit…
En route vers la civilisation… thailandaise; cap sur Bangkok… mais bon, comme vous vous en doutez, c’est une autre histoire…
…
P.S. I – Les russes ne semblent pas avoir reçu paru il y a plus d’une décennie à propos des speedos. En effet, plus obèses les unes que les autres, ils exhibent fièrement leur saucisse cocktail dans des maillots qui ressemblent beaucoup plus à des strings ou des fils dentaires qu’autre chose… frisson de dégout.
P.S. II – Même si j’étais déjà brun en arrivant ici, on dirait que j’étais blanc comme neige tellement j’ai attrapé des coups de soleil durant mon séjour ici. Je suis ROUGE comme un homard.