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Articles de la catégorie ‘Amérique du Sud’

631 – La FIN d’une Grande Aventure

631 jours (21 mois) et 24 pays plus tard, je déclare ce voyage autour du monde T E R M I N É!

Sans l’ombre d’un doute, j’ai prisThe Long Way Home (le long chemin pour revenir à la maison).

J’ai vu les baobabs et lémurs du Madagascar!

J’ai franchit les Cirques & Pitons de La Réunion!

J’ai été pèlerin sur le Camino de Santiago à travers l’Espagne!

J’ai marché la Corse du nord au sud sur le GR20!

J’ai atteint le toit de l’Europe (Mont Blanc)!

J’ai visité le Triangle du Café en Colombie!

J’ai nagé avec des penguins aux Galapagos!

J’ai atteint l’endroit le plus éloigné du Centre de la Terre en Équateur (Chimborazo)!

J’ai vu Machu Picchu et contemplé les hauts sommets des Andes au Pérou!

J’ai marché dans le plus grand désert de sel sur Terre en Bolivie!

J’ai bu de bons vins chiliens et argentins directement à la source à Santiago de Chile et Mendoza!

J’ai arpenté la Patagonie du nord au sud, d’ouest en est!

J’ai campé à l’extrême sud des Amériques en Terre de Feu!

J’ai dégusté des Asados à Buenos Aires!

J’ai tenté de surfer en Uruguay!

J’ai assisté au Carnaval de Rio!

J’ai découvert que le Brésil était beaucoup plus que fiesta et playa!

J’ai mangé du bons fromages et des charcuteries en Guyane Française!

J’ai mangé de la nourriture indienne au Suriname!

J’ai passé une nuit entière dans un bus en panne sur une route de terre au beau milieu d’une jungle peuplée de jaguars… avec un groupe de brésilien qui ne voulait pas se la fermer… en Guyana!

J’ai dormi en compagnie de grosses tarentules au sommet de Roraima au Venezuela!

J’ai remonté l’Amazone (fleuve) sur un vieux bateau pendant 6 jours (à écouter Games of Throne) jusqu’à la Triple Frontière Brésil/Pérou/Colombie!

J’ai marché sur la Malecon au coucher du soleil à La Habana, Cuba!

J’ai vu le Canal de Panama!

J’ai vécu la Pura Vida et traversé des rivières en 4×4 au Costa Rica!

J’ai marché à quelques centimètres d’un cratère fumant et rempli de lave au Nicaragua!

J’ai visité ma 1ère Cité Maya au Honduras!

J’ai dégusté des Pupusas (mon met favoris en Amérique Latine) au El Salvador!

J’ai travaillé comme guide de montagne au Guatemala!

J’ai nagé dans les cenotes au Yucatan!

J’ai escaladé en solo le 3ème plus haut sommet (5600m+) en Amérique du Nord au Mexique!

J’ai commencé ce voyage en parlant à peine l’espagnol et en ignorant tout du portugais. Je rentre au Canada en parlant un espagnol d’enfant de 5 ans (c’est peut-être généreux), en sachant par coeur tous les (foutus) Hits Reggaeton, et en étant toujours aussi nul en portugais.

En comptant mon voyage en Asie, j’ai voyagé temps plein durant 3 des 5 dernières années. L’ensemble peut paraitre insensé, mais au final tout cela n’est que l’addition de (centaines de milliers de) pas.

Ne vous projetez pas (trop) dans le Futur! Vivez le Présent!! Chérissez le Passé!!! Plus que tout; suivez votre coeur!!!!

Épisode 127 – Hasta la Vista America del Sur

29 Juin 2017

Aéroport El Dorado 

Bogota
Le hasard fait bien les choses!
Le 10 aout 2016, je posais les pieds, pour la 1ère fois de ma vie, en sol sud américain à l’aéroport El Dorado de Bogota. 
Au jour 456 de mon 2ème voyage autour du monde, et après avoir fait le (quasi) tour du continent lors des 324 derniers jours, je quitte un continent, qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises (1er et 2ème degrés), depuis ce même aéroport. 


324 jours où j’ai exploré 11 pays (Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, Suriname, Guyana, Vénézuela) et un territoire français outre mer (Guyane Française). Seule ombre au table; je n’ai pas visité le Paraguay. J’aurais bien voulu, mais le visa de 150$us requis pour les canadiens m’a fait changer d’idée.


Il y a principalement 4 endroits que j’aurais aimé visiter, mais que j’ai du éviter (pour multiples raisons); l’Ile de Pâques & le sud de la Carretera Austral au Chili, Aconcagua en Argentine et le Parque El Cocuy en Colombie. Pour le reste, on peu dire mission accomplis. 

Pour ce dernier Épisode en Amérique du Sud, j’ai décidé de dresser un Palmarès de mes endroits coup de coeur. 
Si vous êtes tout comme moi adepte de plein air et d’architecture (villes coloniales, etc.), vous devriez trouver votre compte. 


TOP 30 – ENDROITS À NE PAS MANQUER


Grand Champion… et de loin

– Trek Roraima (Venezuela)

Top 5 

– Trek Circuit (O) de Torres del Paine (Chile)

– Trek Parinacota + Sajama (Chile/Bolivia)

– Isla Navarino + Puerto Williams + Trek Dientes de Navarino (Chile)

– Trek Vallée de Cochamo + Puerto Varas (Chile)

Top 10

– El Chalten; Trek Circuit Huemul + Trek Fitz Roy & Glacier Perito Moreno (Argentina)

– Ascensions des Volcans Ilinizas + Chimborazo (Ecuador)

– Trek Chapada Diamantina (Brasil)

– Ouro Preto (Brasil)

– Zona Cafetera; Salento + Trek Los Nevados (Colombia)

Top 20

– Mompos + Cartagena de Indias (Colombia)

– Medellin + Guatape (Colombia)

– Riohacha + Guajira Peninsula (Colombia)

– Arequipa + Trek Canyon Cotahuasi + Ascension El Misti (Peru)

– Iquitos / Isla de los Monos (Peru)

– Trek Circuit Huaywash + Huaraz (Peru)

– Quito + Ascension Volcan Pichincha (Ecuador)

– Iles Galapagos (Ecuador)

– Salar de Uyuni – San Pedro de Atacama 4×4 Trip (Bolivia/Chile)

– Trek Circuit Illampu + Sorata (Bolivia)

Top 30

– Trek Nahua Huapi + Volcan Tronador + Bariloche (Argentina)

– Buenos Aires (Argentina)

– Isla Chiloé (Chile)

– Rio de Janeiro + Carnaval (Brasil)

– Florianapolis (Brasil)

– Lago Titikaka + Copacabana + Isla del Sol (Bolivia)

– Punta del Diablo (Uruguay)

– San Gil + Barichara (Colombia)

– Cordillera Blanca; Trek Santa Cruz + Trek Laguna 69 + Refugio Peru (Peru)

– Machu Picchu (Peru)

Mentions Honorables

– Trek Altos de Lircay (Chile)

– Iles du Salut (Guyane Francaise)

– Cayenne & Saint Laurent du Maroni (Guyane Francaise)

– Santiago de Chile (Chile)

– Trek Parque Pumalin (Chile) 

– La Paz (Bolivia)

– Sucre (Bolivia)

– Trek Ausangate + Rainbow Mountain (Peru)

– Chachapoya + Kuelap (Peru)

– Annai / Savane Runupuni (Guyana)

– Les Chutes Iguazu (Brasil)

– Cuenca (Ecuador)

– Paramaribo (Suriname)
… 
PAYS EN 1 AFFIRMATION
Colombie

Meilleure nourriture et les gens les plus chaleureux du continent!
Équateur

Des hauts volcans partout!
Pérou

La meilleure bière (Cusquena) et la pire nourriture du continent. 
Bolivie

Des randonnées en haute altitude à faire rêver (Sajama et Illampu)!
Chili

Pays qui fait mal au budget, mais je vais m’ennuyer de tout (mon pays préféré), surtout des bonnes bouteilles de vin à 2-3$!
Argentina

Des paysages de fou en Patagonie, mais des trajets de bus interminables (et extrêmement $$$)!
Uruguay

Pas grand chose à dire… évitez Montevideo!
Brésil

Des fruits, Floripa, le bijou colonial de Ouro Preto, les couleurs de Salvador, camper dans la Chapada Diamantina… j’avais peur du Brésil avant d’y poser les pieds, mais le Brésil ne mérite pas sa mauvaise réputation et fut ma plus grande surprise/découverte!
Guyane Française

De la charcuterie et du vin français… une bénédiction en Amérique du Sud!
Suriname

Une capitale hors de l’ordinaire et de la superbe nourriture indienne!
Guyana

Mini India… en espérant ne jamais y reposer les pieds!
Vénézuela

Pas aussi dangereux que tout le monde le dit (tout le monde en sait quoi au juste?). Mon plus beau souvenir en Amérique du Sud (Roraima)!
Paraguay

Ce sera pour une autre fois!

Je tourne donc la dernière page du chapitre « Une Année en Amérique du Sud » dans le livre de ma vie. Assurément le plus beau chapitre jusqu’à maintenant. 
Une chose se termine… Une autre débute… 
Cuba Nous Voila!!!

Épisode 113 – Suriname; Retour Vers Le Futur

17 mars 2017
09.00 – Le chauffeur de taxi s’empressait de tourner les postes de radio… jusqu’à ce qu’il tombe sur du Bob Marley. Il nous regardait alors tout sourire en pensant nous faire plaisir (Tanzi déteste Bob).
Bienvenue au Suriname!
À peine passé la frontière avec la Guyane Française que nous étions en route vers le centre du pays. La route pouvait se résumer en 1 mot; jungle. 
150km plus loin, nous franchissions la rivière suriname par le Wijdenboschbrug, un pont en béton qui montait tellement haut qu’on aurait dit une montagne russe. Au sommet du pont, Tanzi me demandait pourquoi j’étais nerveux; well, j’ai confiance aux ingénieurs européen/nord-américain, mais les ingénieurs surinamais?!? 


Bienvenue à Paramaribo, la capitale (et seul véritable endroit à visiter) au pays!

LE SURINAME POUR LES NULS
« Where is Suriname? (Où se trouve le Suriname?) » – C’est la recherche la plus fréquente associée au mot Suriname sur Google. 
Situé au nord est de l’Amérique du Sud, coincé entre la Guyane Française et la Guyana, le Suriname, ou simplement Surinam, est l’ancienne colonie de Guyane Hollandaise. Depuis son indépendance des Pays-Bas en 1975, l’état a adopté le nom de la rivière la plus importante du pays. 
Le pays est une vraie de vraie République de Bananes (tout croche/corrompu). En 1980, Desi Bouterse, alors sergeant dans l’armée de Suriname, fomenta un Coup d’État. Il régna en dictateur sur le pays durant tous les années 80, une décennie marquée par une sanglante Guerre Civile opposant Bouterse à ses opposants. 
La démocratie fut rétablie en 1990, simplement pour voir Desi Bouterse se faire élire président en 2010. Il est toujours le président… alors qu’il est poursuivi par les tribunaux internationaux pour Crimes de Guerre durant sa dictature. 
L’époque coloniale fut marquée par un jeu de chaise musicale entre les britanniques et hollandais qui « s’échangeaient » le territoire. Une seule constante; l’esclavage dans les plantations. Des britanniques, le Suriname en retire de conduire à gauche, tandis que les hollandais ont apportés l’architecture, la langue et des mots pas prononçables. 
Tout comme les 2 Guyanes, le Surimane a une grande biodiversité, mais il ne fait aucun effort pour la préserver contrairement à ses voisins. Ainsi, le Suriname coupe sa jungle sans compter pour la remplacer par des plantations et des villes. 
La monnaie est le $ surinamais. Ceux qui ont créé cette devise en avaient fumé du bon. On retrouve un pièce de 5cent carré, un 10cent minuscule, un 100cent (au lieu de 1$) et ma favorite, une pièce de 250cent (2.5$?!?).



PARAMARIBO
Par’bo (surnom de la ville) semble sortir tout droit d’une autre époque! 
Y mettre les pieds donne l’impression d’être sur le plateau de tournage d’un film prenant place à Philadelphie, avant l’Indépendance des 12 colonies anglaises… avec des acteurs indiens et indonésiens… qui parlent hollandais.


Onafhankelijkheidsplein

Un mot utile à retenir si vous aimez jouer au Scrabble. Autrement, c’est le nom du parc de l’indépendance au milieu de la ville. 


Fort Zeelandia

Vieux fort sur le bord de la rivière. Saviez-vous qu’après avoir perdu (à nouveau) le territoire aux mains des anglais, les hollandais ont repris leur territoire de Guyane en donnant la Nouvelle-Zélande (alors l’une de leur colonie) aux anglais. Quelle gaffe!!!



Waterkant (Riverfront)

Plus belle rue de la capitale avec la rivière et des restaurants en plein air d’un coté, et des bâtiments historiques de l’autre. 



LA GRANDE DIVERSITÉ CULTURELLES
Ce qui m’a le plus impressionné du Suriname est sa grande mixité culturelle; un espèce de touski de tous les peuples de la Terre. Le Suriname c’est l’Europe qui rencontrerait l’Afrique et l’Asie… en Amérique du Sud. 
Ses 520000 habitants lui confère le 190ème rang (sur 195) des pays les plus peuplés sur Terre… aux antipodes de l’Inde et de la Chine. 
Cela n’empêche pas les 5 plus importantes religions d’y vivent en paix sous un même toit; hindou, islam, catholique, juif et taoisme. 
Le peuple du Suriname c’est 30% d’indiens, 20% de créole, 15% d’indonésiens, 15% de Maroons, 5% d’amérindiens, 2% de chinois et 1% de blancs européens. 

– Les maroons sont les descendants des esclaves venus (de force) d’Afrique,

– Les indiens sont venu pour remplacer (à des salaires ridicules) les esclaves noirs dans les plantations après l’abolition de l’esclavage,

– Les indonésiens ont été « importés » d’Indonésie, alors une colonie hollandaise,

– Les créoles sont un mix se tout ce beau monde,

– Les chinois sont venu… travailler dans les dépanneurs… 
L’un des plus petits pays sur Terre pourrait faire la morale au plus grand. En moins d’une heure de marche dans Paramaribo, vous tombez sur l’une des plus grande synagogue du continent, un immense temple hindou, la plus importante mosque du continent, et l’une des plus haute église en bois au monde. Nous avons aussi croisé un temple chinois (taoisme).

Arya Dewaker

L’un des plus grands temples hindou d’Amérique du Sud. 



Sint-Petrus-en-Paulus Kathedraal

La cathédrale Saint-Pierre & Saint-Paul, haute de plus de 40 mètres, est l’une des plus hautes églises en bois au monde. 


Mosque Keizerstraat

Plus grande mosquée des caraibes et l’une des plus grande d’Amérique du Sud. 



Nevah Shalom Synagogue

Le plancher à l’intérieur de la synagogue est fait de sable pour rappeler les 40ans de marche dans le désert des juifs.

SURPRISE!!!

La mosquée et la synagogue sont l’une à coté de l’autre… unique sur Terre. 



19 Mars 2017
04.00am – Avec la lune perchée très haute dans le ciel, nous quittions Paramaribo pour gagner la frontière, 300km plus au nord, et sauter dans le traversier faisant la navette avec la Guyana. 

Épisode 77 – Medellin; la rédemption… par l’architecture

Comment complètement changer l’image d’une ville? Demandez à Medellin… pas à Clotaire Rapaille!

En moins de 10ans, la ville est passée de la Capitale Mondiale de la drogue à une Mecque de l’architecture.
LE CARTEL DE MEDELLIN
Revenons dans les années 90. Depuis plus de 20ans, Medellin était alors la Capitale de l’or blanc (cocaine) et le Cartel de Medellin y régnait en roi et maitre. À la tête du cartel; le tristement célèbre Pablo Escobar; le plus célèbre baron de la drogue que la Terre ait porté.
Si vous êtes adulte et que vous ne connaissez pas Pablo Escobar, je vous suggère de sortir de votre grotte et de lire un peu… ou d’écouter les excellents films « Escobar » et « Blow ».
Durant les années 80 et 90, de tous les endroits peu recommandables que la Terre pouvait proposer, Medellin était le moins recommandable. La ville était alors considérée comme LA ville la plus dangereuse au monde année après année.
Enlèvements et meurtres étaient monnaie courante. On parlait d’environ 6000 meurtres par année… 6000… ça revient à plus d’une quinzaine par jour.
Vous aurez compris que les autorités étaient totalement impuissantes devant le règne sanguinaire des narco trafiquants. Vous aurez aussi compris (j’espère) que Medellin était TOUT SAUF une destination touristique. Il fallait être suicidaire ou trafiquant de drogue pour s’y rendre.
La mort de Pablo Escobar en 1993 sonnait la fin de « l’âge d’or » des trafiquants de drogue. À partir de ce moment, les choses commençaient à changer (ça allait toujours très mal… pour encore très longtemps… mais c’était mieux).
LA RÉDEMPTION
Quand on dit que les villes ont le pouvoir de faire changer les choses, Medellin en est le meilleur exemple.
2 mesures implantées par les autorités municipales ont eu un impact majeur sur la ville.
Une 1ère mesure, implantée dans les années 80, voulait que tout bâtiment public consacre au moins 5% de son budget total à des oeuvres d’art et/ou à améliorer l’environnement urbain. Résultat; il y a une multitude de parcs un peu partout en ville, la ville est (quand même) verte et est aujourd’hui reconnue comme « la ville aux sculptures ».
La 2ème mesure, implantée quelque part à la fin des années 90, consistait à construire des bâtiments éducatifs emblématiques; écoles, bibliothèques et musée… non pas dans le centre-ville, mais dans les quartiers les plus pauvres & dangereux. Pour les autorités, ces bâtiments icônes allaient agir comme catalyseur et aider à revitaliser & sécuriser les quartiers… un peu à l’image du Parc St-Roch par le maire L’Allier.
Pour ce faire, la ville allait faire confiance à ses architectes locaux… pas de syndrome du petit peuple qui considère que pour avoir un bâtiment d’envergure international il faut un architecte de réputation international… MNBAQ… 😉
Cette dernière mesure allait avoir une influence majeure sur la ville d’aujourd’hui.
LA VILLE AU PRINTEMPS ÉTERNEL
Vous connaissez mon amour pour les grandes villes… je déteste les grandes villes… Medellin était cependant un incontournable. Je m’étais donné 48h pour arpenter ses rues.
Medellin 2016 est une ville entre fiction et réalité; une ville qui allie un passé trouble à un avenir de plus en plus radieux.
Je dois avouer que j’avais beaucoup d’appréhension. Avec tout ce que j’avais lu sur son histoire, mon imagination fertile avait fait le reste et transformé cette ville en un véritable Enfer sur Terre… avant même d’y mettre les pieds.
Je m’imaginais un endroit où les criminels frappaient en pleine journée dans les rues bondées…
La réalité fut tout autre; j’ai marché pendant 2 jours toute la ville en limitant au minimum la prise de transport en commun… bref j’ai marché Medellin de long en large… j’ai été voir beaucoup de ces bâtiments icônes… ce qui veut dire que j’ai marché dans les quartiers peu recommandables.
Jamais au grand jamais je ne me suis senti menacé d’une quelconque façon. Le fait d’être un gars qui mesure 6.2 y est peut-être pour quelque chose, mais je doute que ce soit la seule raison. Par contre, tout le monde était unanime pour le soir; ne pas sortir dehors seul… ou ne pas sortir dehors POINT dans certains quartiers. Je n’avais pas vraiment envi de tester si c’était vrai.
Bref, revenons à nos moutons… l’exploration de Medellin.
Blotti dans une immense vallée formant une immense cuvette, Medellin et ses 2 millions d’habitants s’étendent dans le fond et les parois de cette « cuvette ». « The City of Eternal Spring (la ville au printemps éternel) » avec ses 24 degrés celcius à l’année longue, est la 2ème ville en importance en Colombie (après Bogota) et est la seule à avoir un métro (aérien… Dubai Style) au pays.
En fait, les transports en commun pullulent; métro traversant la ville dans le fond de la vallée, tramway & bus pour relier les périphéries, et remontés mécaniques quand les pentes sont trop raides. Tous ces services étant reliés l’un à l’autre.
Comme si ce n’était pas assez, de multiples pont piétons extravagants évitent aux piétons de se faire tuer par le traffic qui abonde.
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Bref, ce ne sont pas les options qui manquent pour se rendre à bon port. Heureusement puisque (comme je le mentionnais plus tôt) les bâtiments à voir sont dispersés un peu partout dans le chaos urbain qu’est Medellin.
En voici quelques-uns;
PARQUE DE LAS LUCES
En plein centre-ville, ce parc tout bétonné est des plus intrigant avec sa forêt de sabres lasers pointant vers le ciel.
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PARQUE BARRIO
Aussi au centre-ville, ce parc est un incontournable avec ses multiples sculptures d’humains et d’animaux « obèses » (la définition officielle est « satirique »… dans mon livre à moi ils sont « obèses ») gracieuseté de l’artiste Santiago Botero, natif de Medellin, et rendu célèbre pour sa Mona Lisa… obèse…
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MUSEO CASA DE LA MEMORIA
Rendant hommage aux victimes des conflits qui ont déchiré la ville et le pays.
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PARQUE BIBLIOTECA LÉON DE GREIFF
Probablement celui que j’aime le plus;  une bibliothèque + parc… qui garde les geeks (intérieur) et les bums (dehors) au même endroit… tout en ayant une superbe vue sur la ville.
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PARQUE BIBLIOTECA ESPAÑA
Un peu en périphérie de la ville, le musée en formé de 2 gros blocs noirs est accessible via une remontée mécanique et offre une vue imprenable sur l’ensemble de la ville. En total rénovation lorsque je suis passé, cela vaut tout de même le détour pour y admirer la vue de la ville.
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C’est la 1ère fois que je prenais une remonté mécanique sans bottes de ski à mes pieds.
JARDIN BOTANICO
Même si vous n’êtes pas un adepte de plante (genre moi), sa superbe structure semi-transparente utilisée pour accueillir des expositions temporaires vaut le détour… et c’est gratuit.
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CERRO NUTIBARA
Situé en plein coeur de la ville, cette petite colline toute verte offre un magnifique (presque) 360 degrés de Medellin.
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ETC.
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CUVETTE ORANGÉE
La cerise sur le sunday, une mer de bâtiments orangés entassées l’un par dessus l’autre sur les flancs de la vallée. Le bâtiment suivant étant toujours un peu plus haut que celui le précédant, cela fait en sorte qu’à peu près tout le monde en ville à une vue de la vallée de leur maison.
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Le soir venu, les bâtiments disparaissent dans la noirceur, mais les montagnes scintillent de lumières tels des tapis d’étoiles.
Bien joué Medellin pour ce revirement de situation pour le moins spectaculaire.
Si l’ancienne ville la plus dangereuse au monde peut le faire, rien n’est à l’épreuve d’une ville motivée.
Bon, ce n’est pas tout, j’ai un bus à prendre. Direction la Zona Cafeteria… enfin un peu de marche en montagne… et peut-être mon 1er 5000m en Amérique du Sud.
À suivre…

Épisode 76 – Colombie; il fut un temps…

 

Il fut un temps pas si lointain… où le mot « Colombie » était indissociable du mot « Cocaine ».
Il fut un temps pas si lointain… où la Colombie était le royaume des narco trafiquants et des guerrieros.
Il fut un temps pas si lointain… où on n’allait pas en Colombie pour voyager… oh que non.
Il fut un temps pas si lointain… où, autre que les trafiquants, seuls les espions de la CIA, MI6 et KGB de ce monde osaient y mettre les pieds.
Il fut un temps… où au tournant des années 2000, la Colombie a décidé de se prendre en main. Tout n’est pas parfait, mais le pays s’en va dans la bonne direction.

MERCI CANADA

À peine sorti de l’avion que je me retrouvais au douane et faisais connaissance avec la « Bienvenidos Tax »; une taxe spécialement conçue pour les canadiens (nous sommes les SEULS à avoir à payer pour avoir le visa colombien)… parce que le Canada est un véritable emmerdeur pour les colombiens voulant venir au Canada. Ils font donc subir le même sort au canadiens venant en Colombie.
Avantage non négligeable; cela nous permet d’éviter la loooooongue file d’attente… mais bon… je tentais d’amadouer la douanière avec mon espagnol cassé, en lui expliquant que j’étais toujours gentil avec les colombiens au Canada… et que j’adorais Shakira… en vain. J’ai au moins eu droit à un éclat de rire de sa part 😉
80$ et un visa bon pour 90 jours plus tard, je me retrouvais seul au monde à Bogota… en Colombie… en Amérique du Sud.
La réalité me frappait de plein fouet; j’allais passer la prochaine année sur un continent où la langue principale était l’espagnol… langue que je ne maitrisais pas du tout.
Petit (gros) instant de panique, une grande respiration et je sautais dans un taxi pour officiellement lancer mon voyage en Amérique du Sud.
COLOMBIE POUR LES NULS
Nommé en l’honneur de Christophe Colomb… même si il n’a jamais mis les pieds sur le territoire de la Colombie d’aujourd’hui, le pays a obtenu son indépendance de l’Espagne en 1810 après une très longue et sanglante guerre d’indépendance. Alors la « Grande Colombie », le pays regroupait l’Équateur, le Venezuela et le Panama.
L’Équateur et Venezuela se sont séparés de la République en 1830, suivit de Panama en 1903, pour former le pays que l’on connait aujourd’hui.
Quelques infos supplémentaires;
– Monnaie; Peso Colombien (COP), mais ils utilisent le signe $ partout… ce qui peut porter à confusion au premier abord; une chambre à 21000$?!?
– Population; 45 millions d’habitants,
– Presque 1/2 de la superficie de la Colombie est occupée par la jungle amazonienne. C’est un « No Man’s Land »; repère des guerrieros et des trafiquants de drogue… autant dire que je n’ai aucune intention d’aller dans ce coin.
– La cordillère des Andes prend forme en Colombie, pour longer la cote ouest du continent jusqu’en Argentine tout en bas.
– La Colombie est l’un des pays où l’on retrouve le plus de mines anti-personnelles dans le monde. Autant dire que je ne quitterais pas les sentiers.
– De manière plus générale, vous allez souvent m’entendre parler de Simon Bolivar un peu partout en Amérique du Sud.
Ayant vécu de 1783 à 1830 et surnommé « le Liberator (le Libérateur) », il a joué un rôle majeur dans la libération des colonies espagnoles d’Amérique du Sud du joug de la couronne espagnole. Il a participé à l’indépendance de la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Panama, le Pérou & sa terre natale le Vénézuela.
Il caressa toute sa vie (en vain) le rêve d’unir toutes l’Amérique du Sud sous un seul état… un peu à la manière des États-Unis.
LA VILLE AUX GRAFITIS
Perché à plus de 2600m au dessus de la mer, Bogota, ou plutôt Santa Fe de Bogota est la capitale du pays. Fondée en 1538 sous le nom de Bacata, la ville n’avait que 300000 habitants en 1940, tout un contraste avec les 7.6 millions d’aujourd’hui.
Ma 1ère impression de Bogota; bof. Une grande ville comme une autre. Certains éléments valent tout de même le détour.
CERRO DE MONSERRATE
Du haut de ses 3152m, Monserrate surplombe Bogota. L’endroit vaut le détour pour le super panorama qu’il offre sur l’ensemble de la capitale.
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LA CANDELARIA
Quartier historique de Bogota, vagabonder dans les rues est un régal pour les yeux. On croise entre autre sur notre chemin;
La Plaza de Bolivar, aussi appelé Place de l’Indépendance, coeur de la ville,
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La Plazoleta del Chorro de Quevedo, lieu de fondation présumé de Bogota,
Une multitude de jolies murales (grafitis),
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Et le Museo del Oro. Bon… vous connaissez mon amour pour les musées. On m’avait mentionné que si j’avais un seul musée à voir à Bogota, c’était le musée de l’or. Celui-ci relatait l’histoire de l’or en Amérique du Sud avant l’arrivé des espagnols.
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Toute la journée durant, le regard de tout le monde pointait sur mes pieds. Il devait faire 10 degrés et j’étais le seul à me promener en short et en flip flop dans la rue.
J’apprenais plus tard que nous étions en hiver en Colombie. Désolé je n’avais pas eu le mémo.
CLAUSTROPHOBE S’ABSTENIR
Direction Zipaquira, ville à 50km en banlieue de Bogota, pour y admirer « La primera maravilla de Colombia (la plus grande merveille de Colombie) »; la Catedral de Sal, une cathédrale construite dans une ancienne mine de sel.
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Depuis la surface, on s’enfonce sous la terre en arpentant un tunnel long de 2km et creusé au travers de la roche, du sel et du sel pétrifié (noir). Fait intéressant, nul besoin de dynamite pour creuser des tunnels dans une montagne de sel… de l’eau sous pression suffit.
Tout au long du chemin, 14 stations ont été aménagées et relatent le chemin de croix de Jésus. Le tout culmine avec une immense cathédrale située à plus de 180m sous terre… ce qui en fait l’église la plus profonde au monde.
Je vais laisser les images parler par elles-mêmes…
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Après plus d’une heure sous terre, l’atmosphère était très lourde et l’air tout sauf agréable à respirer… on aurait dit que je pouvais la gouter. Ajoutez à cela que j’en avais mare d’entendre la chanson « Ave Maria » en boucle. Il était temps de sortir et de retourner à Bogota.
SAN GIL
Par une journée grise et au ciel très bas, je mettais le cap sur San Gil; la capitale du plein air en Colombie… à 300km et des poussières au Nord de Bogota.
Après 1.5h de route, nous étions encore au beau milieu de Bogota. Je ne sais pas qui était le Génie qui avait eu l’idée de mettre la station de bus au beau milieu de la ville.
À peine quitté Bogota que l’autoroute disparaissait pour faire place à une route de montagne sinueuse. Le traffic lui ne disparaissait pas. En clair, les routes étaient bouchonnées.
Il m’a fallu 9h pour franchir les 300km…. 9h… et il fallait avoir l’estomac bien attaché pour ne pas faire un Numéro 3 (le Dedans Dehors… vous voyez ce que je veux dire 😉
J’avais donc tout le loisir d’admirer le paysage de la campagne colombienne (en fait je n’avais pas trop le choix); un mix de petites collines, champs et forêts à perte de vue… avec de multiples teintes de vert.
Parti tôt en matinée de Bogota, j’arrivais en milieu de soirée à San Gil. C’est fou comme 300km faisaient toute la différence; alors qu’il faisait frisquet le jour et froid la nuit à Bogota, il faisait très chaud le jour et chaud/humide le soir à San Gil.
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JUAN CURI WATERFALL
La fille travaillant à mon auberge avait été clair; si tu as une seule chose à voir/faire ici, c’est aller voir la chute Juan Curi.
Ouin… une chute… une autre chute… j’en ai vu des centaines des chutes… c’est toujours du pareil au même. Je me laissait tout de même convaincre en raison du fait qu’il fallait marcher 45min dans la jungle pour y accéder (quelqu’un a dit randonnée?!?).
1 bus local et 1 marche de 45min dans la jungle plus tard et je me trouvais devant cette « fameuse » chute.
Le sceptique en moi aura été confondu. WOW… l’une des chutes les plus photogéniques que j’ai vu de ma vie… dans mon top 3 avec celles de Kanchanaburi (Thailande) et de Yosemite (Californie). Ajoutez à cela qu’elle une immense piscine naturelle à ses pieds et la possibilité de la descendre en rappel.
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LE LABYRINTHE BLANC
Aussitôt levé, aussitôt dans un bus. Cap sur Barichara à 30km dans les hauteurs de San Gil via une route en lacet qui ferait l’envi de tous les cyclistes grimpeurs.
Réputé comme étant l’un des plus beaux villages de Colombie, Barichala datait de l’époque coloniale et était extrêmement bien préservée. J’avais l’impression d’avoir remonté 100ans en arrière.
Mis à part la cathédrale et les 3 autres églises, tous les bâtiments était finis à la chaux blanche.
Ajoutez à cela que toutes les rues étaient identiques; les façades de bâtiments étaient alignées pour ne former qu’un seul et même mur, de sorte que cela donnait l’impression de marcher entre 2 murs blancs… ce qui pouvait donner l’impression d’être dans un labyrinthe.
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CAMINO REAL
Aussitot trouvé mon auberge (tâche rendue difficile puisqu’elle était mal localisé sur ma carte… une maison blanche tu dis…) que je quittais Barichala via le Camino Real.
J’allais marcher (sous un soleil de plomb) sur un vieux chemin de pierre pour rejoindre le village de Guane 5.5km plus loin.
J’avais encore une fois laissé mon bon jugement de coté en optant pour mes flip flop au lieu de mes bottes. Sage décision sur un sentier de pierres toutes croches… idéal pour se fouler une cheville…
Peu m’importait, j’avais monté le Mont Blanc, marché l’Espagne, la Corse et la Réunion… ce n’était pas un vulgaire sentier de touristes qui aurait raison de moi 😉
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Je descendais donc dans la vallée aride pour atteindre Guane; charmant petit village où toute l’activité se concentrait autour d’une place publique et d’une jolie église.
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Je choisissais un restaurant pour y casser la croute et demandait « la specialidad ». La femme se mettait alors à m’expliquer plus de truc (que je ne comprenais pas). Je lui relançais alors; « si si, la specialidad ».
J’aurais peut-être du être plus attentif à ce qu’elle m’expliquait puisque je me ramassais à manger des intestins de mouton ou quelque chose de pas très beau à voir comme cela. À ce moment même, je décidé d’ajouter à mon vocabulaire « soy vegetariano / comida vegetariana ». On ne me reprendrais pas 2 fois.
Je finissais l’assiette et décidais de retourner à Barichara par le sentier. Il faut savoir que la plupart des touristes font le sentier de Barichara à Guane, pour ensuite prendre un bus pour revenir à Barichara… mais bon, je ne suis pas la plupart des touristes, je suis un idiot borné… pour économiser les 2000cop de la run de bus… environ 0.80$… c’est avec des $ qu’on fait des milles $…
Fidèle à mes habitudes, je n’avais pas assez pris d’eau… et je suffoquais sous la canicule. C’est fou comme j’étais dans la meilleure forme de ma vie au début juillet après le Mont Blanc, et qu’un mois au Canada à trop manger et boire avait tout détruit. Tout était à recommencer.
De retour à Barichara sain et sauf, j’entreprenais une farniente bien méritée à mon auberge, un véritable havre de paix aux allures de resort avec piscine et balcon surplombant la ville… pour la modique somme de 12$ 🙂img_1891
RIO SUAREZ
De retour à San Gil et à mon dernier jour dans les environs, je me laissais tenter par une randonnée en rafting sur la rivière Suarez.
Cette rivière proposait des rapides de classes 4 et 5… les classes 5 étant les rapides les plus difficiles à franchir… un rapide de classe 6 étant réputé infranchissable.
Après 2 intenses heures sur la rivière, je peux maintenant dire que faire du rafting sur la rivière Suarez est ma meilleure expérience de rafting à vie (c’est ma 5ème fois)… ça brassait à souhait.
VILLA DE LEYVA
Situé à 150km en banlieue de Bogota, Villa de Leyva est considérée comme un « joyaux de l’époque coloniale ». Plusieurs considèrent cette ville comme étant la plus belle de Colombie. On va se le dire bien franchement, Villa de Leyva était plate à mort. Sans rien lui enlever, elle n’arrivait pas à la cheville de Barichala.
Fondé en 1572 et perché à 2143m d’altitude au plus profond d’une vallée semi-désertique et entouré de montagnes allant jusqu’à 3500m, l’endroit est un lieu très prisé par les familles aisées de Bogota depuis toujours.
Sa place centrale, Plaza Mayor, est la plus grande place publique de Colombie et l’une des plus grande d’Amérique du Sud. Dit comme cela, ça pouvait paraitre impressionnant, mais c’était en vérité un grand espace vide avec un pavement de roches de toutes sortes et propice à se péter une cheville.
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Les paysages étaient bien sur intéressant, mais sans plus, notamment en raison du fait que la vallée ressemblait à une grosse banlieue désorganisée; ils avaient laissé les gens se construire où ils voulaient. Résultat; il n’y avait pas moyen de regarder nul part sans voir des constructions.
Heureusement pour moi, j’avais encore une fois touché le jackpot avec mon hébergement; un magnifique complexe à flanc de montagne un peu en retrait de l’action. On m’avait même offert une bière de bienvenue puisque j’avais marché pour m’y rendre au lieu de prendre un taxi.
SAGRADO CORAZON
À la 1ère heure le lendemain matin, je décidais d’aller piquer une jasette avec la status du Christ tout en haut de la montagne derrière la ville.
Avec ma stupidité habituelle, je décidais de ne pas apporter d’eau et de prendre mon déjeuner après… mauvaise idée. Perchée à 2500m, soit 400m au-dessus de la ville, le sentier s’avérait plus difficile que prévu.
J’avais la vallée au complet sous mes pieds; un paysage de montagne semi-aride sans grand intérêt. Peut-être aurait-il été plus intéressant si il n’y avait pas eu de trace humaine PARTOUT.
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Sur les coups de midi, j’entreprenais de faire une randonnée d’acclimatation en altitude dans les montagnes derrière Villa de Leyva. J’avais localisé un sentier montant jusqu’à 3500m. Mon entreprise coupait malheureusement court quand je rencontrais des policiers. Ceux-ci m’expliquaient que la montagne était interdite d’accès pour une raison que mon espagnol limité m’empêchait de comprendre.
Je décidais de faire l’idiot qui n’avait pas compris (c’était en parti vrai) et décidait de continuer l’ascension. C’est alors qu’un des 2 policiers a couru devant moi, a placé ses 2 mains sur mon torse et m’a fait un signe assez clair de retourner sur mes pas. J’aurai au moins essayé…
LE MONOLITHE & L’ARCHIPEL
04.35 – Après une nuit sans trop de sommeil dans un congélateur sur 4 roues (tous les bus colombiens sont glacials), je débarquais à Medellin.
05.30 – Aussitôt arrivé, que je ne laissait pas le temps au soleil de se lever et que je sautais à nouveau dans un bus. Direction Guetape, 2 heures plus loin.
Guetape est un lieu à ne pas manquer en raison de El Peñón. Faisant plus de 200m, la Piedra est un étrange monolithe de pierre qui semble avoir été placé au beau milieu de nul part. Certaines locaux racontent que c’est un météorite… qui sait.
Un escalier de 680 marches, construit dans une crevasse, permet d’atteindre le sommet. C’est toutefois sans compter l’ascension pour se rendre à la base du monolithe.
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Il faut être ajun et attentif du début pour entreprendre l’ascension; tantôt large, tantôt étroit, des fois triangulaire, l’autre seconde plongé dans le noir, l’escalier ne passeraient pas le test du Code du Bâtiment du Québec (qui demande à ce que toutes les marches soient identiques). N’empêche, ce double escalier en colimaçons (l’un pour monter, l’autre pour descendre) est un superbe ouvrage d’ingénierie qui offre des points de vue bien particulier.
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Une fois au sommet, si vous n’avez pas fait une fait une crise cardiaque lors de l’éreintante monté, il ne reste qu’à monter (encore) les 60 marches de la tour d’observation pour vous retrouver avec une vue à 360 degrés de la région.
La vue est tout simplement spectaculaire; on peut admirer sous toutes ses coutures le lac El Penol; réservoir créé lors de la construction d’un barrage hydroélectrique et qui fournit plus de 30% de l’électricité en Colombie. Le réservoir ressemble à un archipel avec tous les petits sommets/iles qui sortent ici et là de l’eau bleu azur.
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Le village de Guetape en lui-même est à ne pas manquer. Situé à 4km du monolithe, un programme d’embellissement urbain opéré de 2012 à 2015 à fait en sorte de transformer ce village autrefois monotone en un endroit coloré.
La plupart des bâtiments sont colorés et tous les bâtiments ont une bandeau de dessins (représentant n’importe quoi) sculptés & peinturés dans le bas.
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Bref, il fait très bon de visiter les environs de Guetape… et je n’ai même pas mentionné que l’endroit est un paradis des sports nautiques… et j’avais encore une fois touché le jackpot en ce qui concerne mon hébergement.
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Après maintenant 12 jours passés en Colombie, je dois dire que l’adaptation s’est bien passée. Je parle en espagnol comme un analphabète, mais les gens sont gentils et très serviables. Toujours avec le sourire (ils doivent se bidonner), ils prennent le temps de m’expliquer et de me ré-expliquer jusqu’à ce que je comprenne… ou que je me tanne et fasse semblant de comprendre.
Il n’y a pas eu de choc culturel à proprement parler… probablement dû au fait que je commence à avoir l’habitude d’être dépaysé.
J’adore tout particulièrement le fait que la Colombie n’est pas un gigantesque attrape touriste comme l’Asie du Sud-Est. Il y a une sorte d’indifférence envers les touristes… et j’adore cela. Je n’ai pas l’impression d’être le centre d’attention comme en Inde par exemple.
Je dois par contre avouer que j’ai hâte de gagner la montagne et de bouger.
J’en ai presque terminé avec les visites culturelles… l’action commence dans pas très longtemps.
Pour l’heure… cap sur Medellin.
TEJO
Difficile de passer en Colombie sans faire une partie de Tejo.
Sport traditionnel du pays, le Tejo est un espèce de jeu de poche… avec de la boue, des roches de métal et des explosions (sérieux). Si vous voulez mon avis, le Tejo est une excuse pour se saouler la gueulle… parce que (selon moi) c’est bien la seule manière de trouvez ce jeu amusant.
COLOMBIAN BOWLING
Tant qu’à y être, il fait aussi essayer les quilles colombiennes. Imaginez-vous une game de quille colombienne comme une game de quille joué à l’extérieur dans une cour à scrapt, avec de la musique espanol un peu cul cul, et ou presque tout le monde fument comme des cheminées et boivent comme des trous.
Le but est de faire tomber 3 quilles en lançant une boule de métal par delà un champs de cailloux. Plus facile à dire qu’à faire. J’ai quand même fait un abat avec chacune de mes mains… et failli tuer le ramasseur de quille (pauvre gars).
P.S. I – Je me sens comme chez moi en Colombie avec mon nom écrit partout; le mot « Stop » sur les panneaux rouges est remplacé par le mot « Pare ». Peut-être ais-je résolu le mystère de mon nom de famille. Peu être suis-je un latino?!?
P.S. II – En Colombie, et j’imagine un peu partout en Amérique du Sud, partir à l’heure signifie partir avec 15 à 30 minutes de retard.

Épisode 75 – À la poursuite des Mystérieuses Cités d’Or

10 Aout 2016


Après en avoir rêvé depuis mon enfance, je me lance finalement sur les traces d’Esteban, Tao, Zia… et Mendoza, à la recherche des mystérieuses cités d’or (peut-être la meilleure émission pour enfants jamais faite)… avec la portion « être pourchassé par des Conquistadors » en moins.

LE PLAN EST DE NE PAS AVOIR DE PLAN
Fini la planification à outrance comme je l’ai fait depuis mon départ de Dubai. Madagascar, La Réunion, le Camino de Santiago, le GR20 en Corse et l’ascension du Mont Blanc, il fallait toute une planification pour faire entrer tout cela dans 3 petits mois.
Comme je l’avais fait en Asie il y a 3ans, je me lance à l’assaut de l’Amérique du Sud avec un billet Allé Simple, un sac à dos et sans véritable plan. Les voyages comme je les aimes doivent laisser toute la place à l’improvisation au jour le jour. 

LE NORD DE L’AMÉRIQUE DU SUD
Point de départ; Bogota en Colombie, à la pointe Nord de l’Amérique du Sud. 
J’ai l’intention de descendre la Cote Ouest de l’Amérique du Sud en passant par l’Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chile et l’Argentine, pour ensuite remonter la Cote Est via le Paraguay, Uruguay, Brésil, Guyane, Surimane, Guyane Française, Vénézuela (?!?), etc. 
Une fois de retour en Colombie, je remonterais alors l’Amérique Centrale jusqu’à la frontière américaine et ensuite entreprendre la Pacific Crest Trail (si j’arrive au bon moment) du Mexique au Canada sur la Cote Ouest des États-Unis…
Bref, c’est un peu l’idée… mais bon… je sais très bien que tout cela va changer en cours de route et que bien des surprises m’attendent… pour la plupart positives je l’espère.

Fin de mon voyage et retour au Québec? Aucune idée… mais (si tout va bien) surement pas avant fin 2017 / début 2018.

Est-ce que je suis fou d’entreprendre un tel voyage? Peut-être bien… mais peut-être bien que je ne fais que faire ce que j’aime dans la vie. Posez-vous la question; qui est le plus fou des 2… celui qui va au bout de ses rêves ou celui qui a peur de les réaliser sous prétexte qu’ils sont difficile/impossible?!?

Trêve de discussion… j’ai un avion à prendre. 

Je serais cette fois sur le même continent que vous… mais la tête en bas 😉
Hasta Luego America del Norte. America del Sur ahi vamos.