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Articles de la catégorie ‘Laos’

Épisode 48 – NOel in Lao Ho Ho

25 décembre – Vang Vieng – Laos

Le bus que j’ai prit de Phonsavanh (voir dernier épisode) à Vang Vieng restera longtemps marqué dans ma mémoire; il ne se passait pas une minute sans qu’on que quelqu’un vomisse. Nous avons même du faire plusieurs arrêt d’urgence et à chaque fois, les gens se précipitaient dehors pour… vous savez quoi…

Moi dans tout cela, je me suis gavé de nourriture tout le long sans jamais avoir de problème de refoulement… merci estomac à presque tout épreuve… ce ne fut malheureusement pas le cas de ma compagne Tracey…

Une fois arrivé à Vang Vieng, le bus nous a débarqué sur une vieille piste d’avion désaffectée, souvenir de la guerre du Vietnam, à 2 pas du centre-ville.

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La ville était tout simplement DÉSERTE en ce le lendemain du réveillon de Noel… il n’y avait pas un chat dans les rues… à 4.00pm.

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Situé à mi-chemin entre Luang Prabang (voir épisode 46) et Vientiane (capitale du Laos et principal point d’entrée/sorti dans le pays), Vang Vieng est rapidement devenu un incontournable pour tout voyageur en Asie du Sud-Est depuis qu’un rigolo a eu l’idée d’utiliser la charmante rivière passant à côté du village pour faire des jeux de boissons… la principale raison de venir ici est donc pour faire la fête et croyez-moi, tout en ville est pensé  en ce sens…

Durant la journée, une multitude de reato/bars jouent des émissions de télé américaines en continu; Family Guys, South Park, Les Simpsons, How I met your mother, name it… vous n’avez qu’à choisir votre endroit en conséquence. Puis, après avoir regardé un très beau coucher de soleil entre les montagnes, c’est le temps de faire le P A R T Y.

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Pour les non-fêtards, ce serait cependant une grosse erreur de passer outre l’endroit puisque VV est entouré de superbe montagne de Quartz (j’ai gentiment renommé cet endroit ‘’Karbi pas d’océan’’ parce que si on fait abstraction du fait que ce n’est pas sur le bord de l’océan, ça ressemble beaucoup à Tonsai…

CHRISMAS BICYCLE RIDE

Réduire Vang Vieng à un simple endroit pour faire le party… il y a une belle campagne à parcourir en vélo/moto et un tonne de cavernes à visiter.

Au volant de nos vélos, moi et Tracey avons donc arpenté la campagne laotienne. Direction la Tham Poukham, caverne à quelques 7km à l’extérieur de la ville dans la campagne, afin d’y faire un peu de spéléologie.

Une fois sorti de Vang Vieng, tout est devenu silencieux. Ce fut l’une des matinée les plus reposantes que j’ai eu depuis longtemps; pas de chiens, coqs ou locaux qui crient à tue-tête… et pas de voiture ou tuk tuk qui roulent à pleine vitesse.

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Une fois arrivé au pied de la caverne… avoir monté des marches pas commode du tout sur plus de 100m…

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Nous étions à l’intérieur… WOW.

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Nous nous sommes amusés pendant plus d’une heure à jouer au spéléologue amateur en explorant la caverne par nous même… profitant même de l’occasion pour faire une séance de photo « disco style ».

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À notre sorti de la caverne, il était temps de tester le lagoon… parce que oui, il y avait un lagoon d’une eau bleu semi claire… on pouvait y apercevoir plein de gros poisson. Il y avait donc 4 moyens de se mouiller; en entrant dans l’eau de manière traditionnelle, en utilisant la corde, en sautant de la branche inférieure… et en sautant de celle supérieure.

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Après avoir vérifié que l’eau était assez profonde, il était hors de question que je ne tente pas le coup de la branche supérieure…

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Sur le chemin du retour, en s’arrêtant pour prendre un lunch, nous avons fait la rencontre d’un des plus beaux chats que j’ai pu voir dans ma vie; ses yeux était d’un bleu clair… en ce 26 décembre, je l’ai affectueusement baptisé ‘’Boxing Day’’.

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Alors que Tracey continuait son chemin jusqu’à l’auberge, je suis allé faire un pit stop à Padeng Cave. Dès le départ, la caverne a mis carte sur table; attache ta tuque avec de la broche. First, à la minute où tu entres dans la caverne, l’air devient très lourd (l’air est vicié et rempli de moisissure). Secondo, à la minute ou tu entres dedans, toute lumière naturelle disparait complètement et tu es plongé dans un univers Pitch Black, dans la mesure où si tu fermes ta lampe de poche, tu es plongé dans un environnement le noir le plus total.

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Je dois admettre que je ne me suis pas rendu jusqu’au bout. J’ai quand même marché plus de 20min avant de rebrousser chemin… dans de petit couloir ou bien souvent je devais me contorsionner pour passer… jusqu’au moment où ma lumière a commencé à montrer des signes de faiblesses. Je peux vous garantir que tu ne te sens pas très gros dans tes shorts. Sans lumière revenait à signer mon arrêt de mort… puisque j’étais à ce moment tout seul (Tracey avait préféré rentrer directement à l’auberge). Une fois de nouveau à l’air libre, l’air n’avait jamais été aussi bonne à respirer de toute ma vie. Bref, cette caverne est un bon moyen de savoir une bonne fois pour toute si tu es claustrophobe… j’ai passé le test.

La fin de soirée a ensuite donné lieu à l’une des conversations les plus étranges de ma vie. Une anglaise de Vancouver, qui a passé toute sa vie en Colombie-Britannique et qui n’a jamais mis les pieds au Québec, m’a dit que son plat favoris était… de la poutine. On a faillit se disputer quand elle a commencé à dire que c’était un plat typiquement canadien (elle niait que la poutine était originaire du Québec). Est! de f@lle…

Entendez-moi bien, je suis fier d’être canadien… mais on ne touche pas à ma poutine… c’est sacré; ça vient du Québec un point c’est tout…

EL CAPITALE

Après une ride d’autobus sans histoire, je me retrouvais 4h plus loin à Vientiane; Capitale du Laos et du même coup, ma dernière destination au pays.

Je me retrouvais à nouveau seul puisque j’avais laissé derrière moi Tracey, ma compagne des derniers jours… ce fut un plaisir de partager toutes ces aventures extraordinaires avec toi. Un autre chapitre se termine… on tourne la page et on recommence.

Moins de 20min après être débarqué en ville, j’avais trouvé une auberge sympa en plein cœur du centre-ville, j’avais piqué une carte de la ville sur le coin d’une table et j’étais à arpenter les rues. J’en profite pour faire un gros Fuck You au Lonely Planet qui écrivait au sujet de Vientiane que les accommodations abordables et propres étaient inexistantes… je ne sais pas qu’est-ce qu’est mon auberge sinon abordable et propre…

J’ai surnommé Vientiane « la ville Botox », dans la mesure où en essayant de se rajeunir et en construisant des bâtiments ‘’modernes’’ (pouvant être qualifié au mieux de mauvais gout), elle a perdu tout le charme qui devait la caractériser autrefois. Pour vous donner une idée du charme sibérien de l’endroit, la rive du Mekong est une autoroute et se promener dans les rues du vieux quartier est sympa, sans plus…

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Pourtant, cette même ville était avec Saigon (au Vietnam… portant aujourd’hui le nom de Ho Chi Minh) le joyeux de l’Indochine français… BANG… en reprenant tranquillement mes vieilles habitudes d’écrire sur mon Iphone en marchant (donc marcher la tête baissé), je viens de me prendre une porte arrière grande ouverte de minivan dans le front. Ça m’apprendra…

Fait intéressant, on raconte qu’à l’époque de la guerre du Vietnam, l’endroit grouillait d’étranger. Ceux-ci étaient soient des agents du KGB, des agents secrets américains ou des militaires américains en mission secrète… pas trop secrète. Je me demande si il y a encore des espions aujourd’hui… ceux-ci pourraient très bien se déguiser en backpackers… je vais être prudent si je rencontre un voyageur russe…

Malgré tout ce que je viens de raconter à propos de Vientiane, quelques endroits valent la peine de s’y attarder… un peu…

Le temple Ho Phra Keo… même entouré par une mer de béton, le charme du site opère. Temple presque 5 fois centenaire, il est fait de pierre, outre le toit et sa structure qui sont en bois d’oeuvre. Alors que l’intérieur est un endroit sans aucune ornementations et peinturé à la chaux de haut en bas, l’extérieur est tapissé d’ornementations faites à même la pierre. Il y a aussi de très statue…

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Tant qu’à y être, il ne faut pas manquer d’aller voir Pataxay; véritable Arc de Triomphe (Champs Élysées – Paris) version Laos… à la différence du véritable Arc de Triomphe, qu’il n’y a aucun tunnel pour se rendre au milieu du rond point achalandé. Il faut donc garder l’œil ouvert… ouvrez les 2 pour être sur…

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Au lieu de se tourner les pouces dans votre auberge ou commencer à boire de la bière trop tôt, allez aussi voir la Thai Dum Stupa…

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Et la statu Chao Anouvong…

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Fait intéressant, l’autoroute qui se trouve tout juste sur la berge du Mekong et que je trouvais poche parce qu’elle réduit l’accès à la rivière… eh bien, elle est fermée au voiture et ainsi ouvert aux piétons sur quelques km le soir venu.

L’endroit est particulièrement prisé des groupes de jeunes qui transforment l’endroit en un gigantesque terrain de jeu. Je me dois donc de changer partiellement mon fusil d’épaule… mais malgré cette belle qualité, l’autoroute représente une barrière (surélevé par rapport à la ville), bloquant ainsi la vue et l’accès au fleuve, alors que la berge et la ville devraient plutôt avoir un lien direct.

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TOUTE BONNE CHOSE À UNE FIN

Dans quelques heures, s’en sera fini de mon séjour au Laos…

Je dois faire mon Mea Culpa, la seule raison pour laquelle je suis venu dans ce pays était parce que j’étais dans le Nord de la Thaïlande et que le pays était tout à coté; « ce serait con de ne pas aller y faire un tour ».

Arrivé ici sans rien connaitre du pays, je quitte aujourd’hui le Laos, un pays et un peuple que j’ai appris à découvrir et à adorer. Cela ne fait aucun doute dans mon esprit que j’y reviendrais un jour… peut-être plus tôt que tard.

Pour l’heure, je retourne en Thaïlande via un train de nuit… mon 1er train de nuit depuis l’Inde… j’ai hâte…

P.S. I – Pour ceux qui désireraient faire du volontariat en Asie, je suis tombé sur l’organisation SAELAO en allant faire un tour à la caverne en campagne à proximité de Vang Vieng. Cet organisation tente bien que mal de changer la réputation de Vang Vieng (party town) et de contrôler le développement de celle-ci (incontrolé jusqu’à maintenant) afin de préserver au mieux la beauté des lieux (menacé par l’expansion constante de la ville). Il est donc possible de faire du bénévolat là-bas (très beau centre avec excellent restaurant) et travailler sur des projets de développement durable ou encore donner des cours d’anglais, etc. Pour les intéressés, vous trouverez plus d’information ici; www.saelaoproject.com

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P.S. II – L’auberge où je résidais était à la fois pas très cher, très confo et propre, mais ce n’est pas ce qui m’a frappé le plus. Ce sont plutôt les marches qui mènent au niveau des chambres qui frappe l’imaginaire… comment dire… plus tu montes et plus elles sont inclinés jusqu’à devenir très difficile à monter à la fin. À chaque fois que je les monte, on dirait que je suis saoul…

P.S. III – Vous avez toujours rêvé de vous entrainer, mais vous n’aimez pas allez en gymnase… eh bien Vientiane est faite pour vous. Il y a des machines pour faire de l’exercice… avec des guides pour comment s’en servir… dans les parcs.

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Épisode 47 – No Whiskey in the Jars

7.30am – 23 décembre 2013 – Luang Prabang

C’est par un froid d’enfer et sous un couvert nuageux gris-blanc qui rappelaient les journées de tempête au Québec que cette journée a commencé. Pour dire vrai, je n’aurais pas été surpris de voir de la neige… après tout, il avait neigé dans le Nord du Vietnam (à quelques centaines de km à l’Est d’ici) quelques jours plus tôt.

Bref, c’est dans ces conditions que moi et Tracey (australienne avec qui je voyage depuis mon arrivé au Laos) avons quitté à bord d’un minivan en direction de Phonsavanh.

WELCOME TO PHONSAVANH INDIA

Terminus, tout le monde descend… après un trajet sur une route sinueuse qui n’en finissait pas de ne pas finir, nous posions finalement les pieds à Phonsavanh.

Presque entièrement détruit par les bombardements américains incessants durant la Guerre du Vietnam, Phonsavanh a été entièrement reconstruit par les soviétiques. Il en résulte de cette reconstruction une ville très froide qui a un manque flagrant… ou plutôt absence totale… de charme.

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À peine débarqué que j’avais déjà le gout de repartir… en marchant sur la rue principale, j’avais l’étrange impression de me retrouver en Inde; ça ressemblait à l’Inde (architecture + pollution + bruyant + trafic), les gens agissaient comme des indiens (gossants) et il y avait des restos indien (seul point positif)… pourtant, je me trouvais bel et bien au fin fond du Laos à quelques centaines de km de la frontière avec le Vietnam.

Pourquoi je me retrouvais ici alors que je détestais l’endroit?!?

C’est bien simple, afin d’y voir les mystérieuses ‘’Plain of Jars’’…

De ke sé?!? Patience mes amis… patience…

NO WHISKEY IN THE JARS

24 décembre au matin – C’est à peine réveillé que moi et Tracey avons enfourché notre scooter, fraichement loué, afin de faire le tour des environs.

Une fois sorti de l’indiernal Phonsavanh, les paysages sont devenus magnifiques. Par moment, on se serait cru transporté tout droit dans la savane australienne, avec tout ce sable orangé et le paysage semi-désertique qui nous entourait.

Notre journée a consisté à alterner entre les champs et les petits villages sur de routes parfois pavées… très parfois pas… à faire des High Five aux enfants sur le bord de la route…  à se rendre d’une Plain of Jars à l’autre… vêtu de bas dans mes flip flop et d’un chapeau de Noel sur la tête…

Bon, j’arrête de tourner autour du pot et je vous raconte c’est quoi c’est foutu Plain of Jars; il y a très très longtemps (avant Jésus Christ), dans une contrée très lointaine (le Laos), vivait un peuple… Ce peuple avait comme hobby de fabriquer une très grande quantité de jarres et de les disposer dans les champs et les collines au Sud de ce qu’est Phonsavanh aujourd’hui.

Taillées dans la pierre, les jarres ont des dimensions qui varient grandement; alors que la plupart on un diamètre d’environ 1m, certaines sont aussi petite qu’un petit pot de fleur alors que la plus grande fait un diamètre de 2,5m et fait 2,6m de haut (situé sur le site 1).

De tous les endroits où on a retrouvé des jarres, 3 sites ont été aménagés pour recevoir des touristes… il y a d’autres endroits où on peut en trouver, mais c’est très déconseillé d’aller là-bas (vous aller comprendre un peu plus bas)

Pour ajouter au mystère, personne n’est en mesure d’identifier clairement le peuple qui a installé ces jarres, si celle-ci ont été construites sur place ou transporté (on a découvert des carrières à proximité de chacun des sites) et encore moins l’utilité de celles-ci.

Les experts ont bien sur leur petite très grande idée; des ossements ont été découvert dans certaines des jarres. On pense donc que ces sites servaient de cimetière ou pour quelconque rite funéraire… mais on est loin d’en être sur puisque la plupart ne contenaient rien.

Sans prétendre être un expert, j’ai ma petite idée là-dessus… vous voulez l’entendre?!? De toute façon, vous n’avez pas le choix; je crois… que… ces jarres… étaient utilitées… pour stocker des tonnes de cookies… voila, je l’ai dit…

Pour ce qui est de la vérité, nous ne le saurons probablement jamais.

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Tout au long de l’avant-midi, j’ai donc dirigé notre mobylette d’un site à l’autre sur les routes défoncées…

Le site 1… comprenant plus de 334 jarres et un centre d’interprétation est le plus près de Phonsavanh et c’est incidemment celui qui reçoit le plus de touristes… c’est aussi le moins intéressant puisqu’il est sur une petite colline sans arbre à proximité d’un quartier industriel… pour le point de vue parfait, on repassera…

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Le 2ème site… en haut d’une colline au travers des arbres… le plus intéressant…

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Le 3ème site… au sommet d’une petite colline… un peu bof, mais il vaut le déplacement simplement pour emprunter le petit sentier zigzaguant à travers des champs et menant du stationnement aux jarres…

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La Tat Lang… une chute sans trop grand intérêt…

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Ajoutez à cela que les environs de Phonsavanh étaient un endroit stratégique important pour les américains durant la guerre du Vietnam. On retrouve donc un peu partout des traces de ce passé pas très lointain; des tranchés, des cratères laissé par les bombes, de vieux tank, etc. Il y a de tout pour les mordus d’histoire…

À un certain moment, j’ai été très touché de voir un arbre pousser dans un cratère. J’ai interprété cela comme un symbole; la vie (arbre) et la destruction (cratère) réunit au même endroit, cela ne pouvait être autre chose que la promesse d’un futur meilleur.

En après midi, nous avons quitté la route de terre que nous empruntions depuis le début de la journée pour prendre la grande route et nous diriger 30km plus loin à Muang Kheun. Le vent, alors glacial, n’a pas manqué de nous faire regretter notre choix tout le long du trajet… moi et Tracey étions comme gelé… à la différence qu’elle avait un windshield (moi) et pas moi…

Autrefois baptisé Xieng Khouang, l’endroit fut jadis la capitale du royaume de Phuan (?!?). Tout comme Phonsavanh, l’endroit a été complètement détruit lors de la guerre du Vietnam suite à des bombardements fréquents. Reconstruit de ses cendres, l’endroit se nomme aujourd’hui Muang Kheun, et tout comme pour Phonsavanh, les russes ont oublié le facteur ‘’chaleur humaine’’. Bref, un endroit glacial et sans intérêts… autrement que pour voir les 2 endroits que nous allions visiter…

That Foun – Vieille Stupa, communément appelée ‘’Old Capital’’, construite en 1576 et désormais recouverte de végétation. On raconte que le temple a été construit pour accueillir les cendres d’un des bouddhas… je sais plus lequel… bref… next…

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Wat Phaiwat – Que nous avons rebaptisé « le Big Bouddha au milieu du rond point ». Après l’avoir cherché comme des demeurés… on a prit les 3 routes qui passaient par ce rond point… pour finalement se rendre compte qu’il était au milieu du rond point. Construit en 1372… non le rond point n’existait pas à ce moment… enfin, je crois… le temple a été détruit par des bombardements américains en 1968… il ne reste donc plus qu’un bouddha et quelques colonnes.

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C’est ensuite le pied dans le plancher que nous sommes retournés à Phonsavanh. En 7h sur le scooter, j’avais toujours été en contrôle de la situation et je ne m’étais jamais senti en danger… mais en 15min au centre-ville de Phonsavanh, nous avons failli être frappés par des voitures et camions plus d’une demi-douzaine de fois. Je n’avais pas simplement l’impression d’être de retour en Inde… j’étais en Inde; même si la route était très large, les gens roulaient de tout bord, tout coté sans flasher pour tourner. Il fallait littéralement avoir des yeux tout le tour de la tête… et même là, ce n’était pas suffisant.

Nous sommes ensuite passés au dépanneur du coin afin de faire nos emplettes et préparer notre festin. Mon souper de Noel 2013 a donc consisté à une bière, des craquelins, un pain au raisin, du fromage et des biscuits Oréo… à regarder un coucher de soleil… dans un cimetière… perché sur une montagne surplombant les environs… en périphérie de Phonsavanh… au Laos… en compagnie d’une australienne qui n’a jamais eu de neige pour Noel.

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Fait cocasse… pas sur le moment, mais maintenant oui… nous avons du laisser le scooter en bas de la colline pour aller dans le cimetière. Puisqu’il n’y avait pas de sentier, on avait la chienne de marcher sur une bombe… quoi de plus ironique que de mourir dans un cimetière la veille de Noël. Heureusement, notre destin n’était pas de se retrouver en miette sur cette montagne…

Une fois de retour à l’auberge, moi et Tracey avons passé le reste de la soirée à écouter des chansons de Noel sur Youtube. Étant dans l’impossibilité d’être avec ma famille, d’avoir de la neige et un sapin avec une multitude de cadeaux en-dessous… je ne pouvais pas demander mieux…

Bilan de mon 24 décembre 2013; beaucoup de plaisir… et de froid… sur notre mobylette, de beaux paysages et une tonne de jarres. Malheureusement, aucune d’entre-elle ne contenait du whiskey… tout cela me donne soif…

The SECRET War

Alors que la guerre du Vietnam battait son plein, à quelques centaines de km à l’Est du Laos, guerre qui opposaient les Nord Vietnamiens (surnommés Vietkong) et les Américains (s’étant autoproclamé les défenseurs de la liberté et ayant décidé de freiner les élans du communisme en Asie), les américains se livraient à une guerre secrète (communément appelée The Secret War) au Laos.

Pendant 9 ans… soit entre 1964 et 1973… le Laos a été bombardé l’équivalent de 1 fois toutes les 8 minutes 24h/24 par les américains.

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Pourtant, l’ensemble du territoire du Laos avait été déclaré Zone Neutre par la communauté internationale lors de la Convention de Genève quelques années auparavant… en d’autres mots, les Américains et les Vietnamiens ne pouvaient se rendre sur le territoire du Laos et encore moins y livrer bataille…

Les bases à partir desquels les avions américains partaient en mission vers le Nord du Vietnam se trouvaient pour la plupart en Thaïlande. Où se trouve le Laos?!? Devinez… entre les 2…

Lorsque les avions ne réussissaient pas à atteindre leur cible ou devaient avorter une mission pour quelconque raison, ils larguaient les bombes restantes sur le Laos afin d’économiser du carburant. Autrement, les américains visaient intentionnellement les villages et les champs situés près de la frontière vietnamienne afin d’empêcher les vietkongs de profiter d’une quelconque façon de ces ressources (abri et nourriture). Durant toutes ces années, il était trop risqué de sortir dehors pour cultiver les terres… les américains tiraient sur tout ce qui bougeaient… les villageois se réfugiaient donc dans les nombreuses cavernes et mouraient tranquillement de faim…

Au final, si on fait le ratio de bombe lancé versus la grandeur du territoire, le Laos est le pays qui a été le plus bombardé… dans toute l’histoire de l’humanité. De toutes ces bombes, on estime que 25 à 30% d’entre-elles n’ont pas explosées lorsqu’elles ont atteint le sol… elles se sont donc retrouvées dans la nature. On estime à plus de 30 MILLIONS (essayez de compter jusqu’à 30 millions… on se reparle après) le nombre de bombes qui n’ont pas explosées (communément appelé U.X.O.). Or, ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas explosé en touchant le sol qu’elles sont inoffensives… bien au contraire.

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Les cibles principales étant les routes, les villages, les bordures de rivière et les champs… bref, pratiquement tous les endroits où un laotien typique passe le plus clair de sa vie… il en résulte qu’encore aujourd’hui, des milliers de laotiens sont soient tués, soient grièvement blessé en raison des U.X.O. à chaque année. Les laotiens vivent donc dans des villages et travaillent dans des champs infestés de bombes. En étant bien conscient des risques, les fermiers ne peuvent pas ne pas cultiver leur terre puisque c’est leur seul moyen de subsistance.

Les histoires de mort ou de démembrement abondent; le jeune qui a trouvé une bombe, a commencé à jouer avec elle… BOUM… l’homme qui a construit sa nouvelle maison au-dessus d’une bombe… qui a un de ces jours décidé de faire un feu… BOUM… le grand-père et son petit-fils qui voulaient désamorcer une bombe pour se faire un peu d’argent en revendant les pièces… BOUM… l’homme qui préparait son champ pour cultiver le riz… BOUM…

En fait, si vous allez dans les environs de Phonsavanh et que vous ne voyez aucune personne avec un bras ou une jambe en moins… c’est que vous n’êtes pas à Phonsavanh.

Cela a aussi un autre effet pervers. Les laotiens ont peur de cultiver de nouvelles terres par peur de faire une malencontreuse découverte qui leur serait fatale. Cela limite donc grandement le développement du pays.

M.A.G.

Lors d’un passage à Phonsavanh, une visite au M.A.G. s’impose. Il y a environ 20ans, le groupe ‘’Mines Adversory Group’’ (M.A.G.) a été créé afin de nettoyer le territoire et sensibiliser la population locale au danger dû aux U.X.O.

Nettoyer un champ d’une centaine de mètres carrés peu prendre plusieurs mois… vu les ressources limités, il est impossible pour eux de faire des fouilles minutieuses et se concentrer sur un territoire au détriment des autres. En fait, seuls les sites touristiques d’importances, tels les Plains of Jars ont été entièrement nettoyés… dans le but d’attirer des touristes et incidemment procurer de l’emploi et apporter de l’argent aux communautés. C’est ainsi que dans chacune des 3 Plains of Jars, des sentiers ont été aménagés avec de petits carrés comportant l’inscription M.A.G.

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Pour le reste, la méthode est bien simple; les villageois trouvent des bombes, marquent leur emplacement et le groupe M.A.G. vient faire sont tour une fois de temps en temps… travail qui est en perpétuel recommencement.

Plus de 500 bombes sont ainsi détruites… par semaines. À ce rythme, il faudra encore plusieurs DÉCENNIES pour que les laotiens soient complètement hors de danger.

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UXO Center

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Autre endroit à ne pas manquer lors d’un passage à Phonsavanh; le Xieng Khouang Quality of Life Association… organisation à but non lucratif qui s’occupe personnes ayant été blessés par des U.X.O.

Le cout moyen pour une intervention visant à sauver une victime est d’environ 200$us… ce qui est un peu plus que ce que gagne une famille vivant en milieu rural durant toute une année. Avant la création de cet organisme, certaines familles devaient vendre leur terre, bétails, etc. pour sauver l’un des leurs.

De toutes les victimes, plus du tier sont des enfants. Ils sont les plus à risque puisque la plupart des bombes sont de la taille de balle de tennis ou sont facilement confondu avec des fruits… les enfants sont donc tenté de jouer avec… BOUM. Une branche spéciale du groupe a été formée pour aider les jeunes à différencier les bombes des fruits, etc.

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Si le cœur vous en dit, voir la photo ci-jointe pour voir les différentes façons d’aider…

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Cette visite à Phonsavanh, en premier lieu uniquement pour voir les Plains of Jars, a été l’équivalent d’un coup de point dans le visage pour moi. Comme tout mordu d’histoire et connaisseur en herbe de la Guerre du Vietnam, je savais que le Vietnam et le Cambodge avaient été le théâtre de la bataille et qu’ils en payaient encore les frais aujourd’hui… mais j’ignorais tout à propos des atrocités qui ont été perpétrés gratuitement envers le peuple laotien. La visite des les locaux du M.A.G. et UXO Center a éveillé en moi une rage et une soif de justice pour ce peuple.

On va se parler franchement, j’ai toujours été du genre à penser (très souvent à tort, mais c’est comme ça que je pense, je ne vais donc pas jouer à l’autruche) que chaque être humain a son destin entre les mains. Même quand j’étais en Inde et que je voyais des gens mourir dans les rues à tous les jours, je me disais que c’était essentiellement la faute des indiens et de leur foutu système de castes; pourquoi je voudrais lever le petit doigt pour les aider quand les pauvres eux-mêmes croient qu’ils ont mérité leur sort, ne font pas d’effort réel pour s’en sortir et que le gouvernement indien et les plus nantis les laissent à leur sort.

Mon état d’esprit est cependant complètement différent concernant le Laos; une injustice a été commise envers ce peuple, ils en subissent encore les contrecoups et en date du 24 décembre 2013… soit plus de 40ans après les dits évènements… les coupables n’ont jamais ouvertement accepté la responsabilité de leurs actes. En fait, ils aident le Laos, mais simplement par charité…

Quand on parle de la guerre du Vietnam, on parle très souvent du Vietnam et du Cambodge, mais le Laos passe bien souvent en-dessous des radars… et pour cause, les américains aimeraient bien que tout le monde oubli… mais c’est malheureusement la triste et dure réalité avec laquelle les laotiens doivent vivre encore aujourd’hui.

Pour dire vrai, c’est l’un des Épisode qui me tient le plus à cœur. J’ai passé beaucoup de temps à chercher les mots juste afin de vous décrire ces évènements au mieux de mes capacités… qui sont très limitées on ne se le cachera pas… j’espère donc que vous aller apprécier. Pour ma part, je ne sais pas quand et comment, mais d’une manière ou d’une autre, je vais trouver un moyen de venir en aide à ce peuple (revenir pour y faire du bénévolat, faire un don, parrainer quelqu’un, essayer de désamorcer une bombe… euh).

Rangez les violons…

À mon réveil le 25 au matin, il m’aura fallu 4 snoozes, répartis sur plus d’une heure, pour finalement sortir de mon lit et affronter la température glaciale. Quelle ne fut pas ma surprise de trouver au pied de… mon sac à dos… 2 cadeaux emballés… nul doute, Santa était passé par ici durant la nuit; une bière et un chip… wow… merci  Santa… et merci à ta lutin australienne.

Après ce bref moment de joie et avoir skypé avec toute ma famille qui s’apprêtait à réveillonner en direct du Québec, la dure réalité m’a frappé; dans quelques minutes, j’allais embarquer à bord d’un bus… oui oui, je vais passer le 25 décembre 2013 à bord d’un bus… qui allait mettre à bon 8h à atteindre sa destination; Vang Vieng…

Pour l’heure, Joyeux Noel à tous et à toutes…

LET IT SNOW, LET IT SNOW, LET IT SNOHOHO

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P.S. I – Un des rares point positif, sinon le seul, de la présence de nombreuses bombes au Laos, une fois désamorcé, les laotiens réutilisent les bombes à toutes les sauces; pot de fleur, instrument de cuisine, etc. La plupart sont fondu pour être transformés en autre chose… puisque c’est le meilleur métal qui peut être trouvé au Laos.

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P.S. II – Le Laos est tout en contraste entre modernité et pauvreté. Outre les grandes villes, tels Luang Prabang, Phonsavan, etc., les villages sont composés de maisons en bambou, ils n’ont pas l’électricité et des puits au centre des villages servent à collecter l’eau potable… puits qui servent aussi de douche publique pour les habitants.

P.S. III – Pour ceux qui voudraient faire leur propre Plain of Jars à la maison, voici quelques trucs pas trop compliqués

Étape 1; Trouvez-vous une montagne avec un fond rocheux et commencez à tailler. Vous pouvez aussi faire des moules et couler du béton dedans… c’est votre choix. Autrement, pour les paresseux, il est toujours possible d’aller acheter des pots à la quincaillerie du coin, mais bon… l’effet ne sera pas aussi réussit. Une bonne centaine devrait suffire… n’oublie pas de varier les dimensions (ceux qui font des moules vont donc trouver le temps long…)

Étape 2; Disposez les jarres dans votre parterres… il vous faut un gros parterre.

Étape 3; Laissez ‘’mijoter’’ le tout pendant un bon 1000ans. Advenant que vous ne puissiez pas attendre tout ce temps, voici quelques trucs pratiques qui pourraient vous aider à donner du vécu à votre site;

–          prenez une masse et détruisez partiellement quelques-unes des jarres,

–          plantez des arbres dans certaines,

–          ensevelissez partiellement ou complètement certaines d’entre-elles

Étape 4; contemplez le résultat et chargez un prix exorbitant aux visiteurs.

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Once again, a Special THANKS to Tracey for being an amazing travel partner…

Épisode 46 – Ces enfants d’ailleurs

20 décembre 2013

Accompagné de Tracey, ma compagne de voyage des derniers jours, je quitte Luang Prabang armé d’un sac léger sur le dos, flip flop dans les pieds et appareil photo à la main. Accompagné d’un jeune guide, nous nous apprêtons à faire un trek de 3 jours dans une région reculée du Laos afin d’aller rendre visite à des tribus vivant encore à l’ancienne. Je n’ai alors encore aucune idée que je suis à la veille de vivre l’un des plus beau chapitre de ma déjà formidable aventure en Asie.

À vos marques… prêts… marchez

IL ÉTAIT UNE FOIS… LA PETITE HISTOIRE DU LAOS

Avant de commencer, voici le petit bourrage de crane habituel et nécessaire pour bien comprendre l’aventure que je m’apprête à vous raconter…

Pas moins de 49 groupes ethniques sont officiellement reconnus au Laos. De ce nombre, les Lao forment la très grande majorité. Originaire du la Chine, ils se sont déplacés sur le territoire portant aujourd’hui le nom de Laos y a environ 1000ans. Ils sont considérés comme les 1ers habitants du Laos et habitent les plaines et à proximité des rivières. Ce peuple compose aussi la majorité des habitants des grandes villes du pays. Leur accès facile au transport et leur proximité aux grandes villes fait en sorte que c’est le peuple le plus ‘’riche’’ (ils ne sont pas riche, mais les plus riche du pays) et les plus ‘’éduqués’’ (idem que pour la notion de riche) du Laos.

Les 2 autres principales ethnies du Laos sont les Khmu (prononcé Kamu) et les Hmong (prononcé K-mong), des peuples de montagnards ayant leur langage bien à eux. C’est de ces 2 ethnies dont il sera question dans cet épisode.

Tous les 2 pratiquent le chamanisme (recours à un sorcier) et leur croyance est fortement orientée en fonction de l’animaliste… non ce n’est pas une déviance sexuelle quelconque mais bien un courant de pensé en fonction du respect de la nature et des animaux.

Originaire de la Chine, duquel ils ont été chassés de leur terre il y a environ 150ans, les Hmong habitent historiquement des régions à plus de 1000m d’altitude.

En ce qui concerne les Khmu, ils sont originaires du Cambodge, vivent historiquement à des altitudes situés entre 500 et 1000m et ont un teint de peau un peu plus foncé que les autres laotien.

Ces 2 tribus vivent dans une grande simplicité (dans le cas présent, simplicité est un synonyme de pauvreté) et subsistent principalement avec la vente de leur bétail/culture à la ville.

Nous sommes présentement au milieu de leur hiver, de sorte qu’aucune culture ne pousse. En fait, hiver n’est pas vraiment un mot ici, on emploi plutôt ‘’dry season (saison sèche – de octobre à avril)’’ et ‘’wet season (saison des pluies – de mai à septembre)’’. Tout redémarre en février, alors que les habitants commencent à travailler la terre pour la culture du riz. Une fois juin arrivé, ils commencent à planter, pour finalement récolter en septembre/novembre. À noter que tous les champs appartiennent à des particuliers… il n’y a donc pas de notions de bien commun (c’est chacun pour soi). Dans le même ordre d’idée, alors que les gens doivent payer des taxes s’ils vivent dans les villes (Luang Prabang, Vientiane, etc.), les gens vivant dans les tribus n’ont rien à payer. En clair; il ne paie absolument rien pour résider dans le village… seul les terres cultivables sont imposables. Donc… par exemple… si je voulais venir habiter l’un de ces villages, je n’aurais qu’à demander la permission au chef et celui-ci me désignerait un endroit pour construire ma maison… par moi-même et gratis.

Jour 1 – UN ÉTRANGER DANS LE VILLAGE

Info;

–          Route de Luang Prabang à Ban Pakking

–          3h de marche jusqu’à Ban Long Ngath

–          1h30 de marche jusqu’à Ban Long Niet

Description;

C’est assis bien inconfortablement à l’arrière d’un camion roulant sur une route défoncée que notre aventure commence. Ayant quitté Luang Prabang 2h plus tôt, le camion s’arrête enfin…

Nous sommes à Ban Pakking, un village Lao en bord de rivière et récemment dévisagé à jamais par une nouvelle route passant en son centre.

Quelques minutes plus tard, nous prenons place à bord d’une petite embarcation (espèce de pirogue) dans lequel un bon équilibre et ne pas trop bouger est ESSENTIEL si on ne veut pas aller visiter les poissons. Une fois sur l’autre rive, l’aventure commence véritablement…

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Les 3h qui vont suivre ont consistées à marcher dans au travers de champs et de la jungle, le tout ponctué par plusieurs cours d’eau à traverser (pont non inclus). Autour de nous, c’était le calme plat… aucune trace de civilisation… la nature à son état le plus sauvage…

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Un peu avant d’atteindre le 1er village, nous avons quitté la jungle pour nous retrouver dans une zone coupé à blanc par les braconniers. Bien que cela soit interdit, les autorités n’ont pas assez de ressources pour les stopper.

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Puis, Ban Long Ngath, village Hmong composé de 48 familles/350 personnes, pointait à l’horizon.

Nous y avons été accueillis par une très vieille dame toute menue et hyper sympathique. Elle n’arrêtait pas de dire qu’elle était si vieille et laide alors que nous étions jeunes et beau (ce que le guide nous traduisait). Si vous voulez mon avis, je la trouvais rayonnante… malgré son full face bleu pétant.

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S’en ai suivit le tour du village… il y avait des enfants partout.

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Notre guide nous a alors expliqué que pour des raisons sanitaires, toutes les tribus qui vivaient dans les montagnes (Hmong, Khmu, etc.) ont été déplacés de leur village d’origine vers le fond des vallées en 2005. Contrairement à ce que nous faisons avec les indiens au Canada, le gouvernement n’a pas fait l’erreur de leur construire des maisons qui ne convenait pas à leur style, il les a plutôt laissé construire des maisons selon leurs besoins et surtout, selon l’architecture typique qui caractérise chaque ethnie. Des anciens villages au sommet des montagnes, il ne reste pas grand chose d’autre que des ruines… seul les fumeurs/cultivateurs/accros d’opium y vivent.

En ce qui concerne l’architecture des Hmong, c’est quelque chose d’assez classique pour un peuple vivant dans la jungle; tout est fait avec les moyens du bord… c’est donc dire principalement avec du bambou. Les toits sont faits en tiges de bambou, la structure des murs est faites en madriers (les feuillus se retrouvent en abondance ici), les murs sont en bambou décomposé (ils ouvrent le bambou et le déplie). Ce type d’architecture laisse une multitude de trous… ceux-ci sont alors calfeutrés avec les moyens du bord (carton, etc.). Pour ce qui est des planchers, c’est la terre ferme au 1er niveau et en tige de bambou aux niveaux supérieurs.

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Particularités intéressantes, les maisons n’ont pas de fenêtres… si ils veulent regarder dehors, ils n’ont qu’à sortir dehors… autrement, une fenêtre est un trou qui fait perdre de la précieuse chaleur.

Donc, les seuls ouvertures dans l’enveloppe du bâtiment sont 2 portes; l’une arrière et l’autre à l’avant… faites gaffe, il ne faut JAMAIS AU GRAND JAMAIS entrer par la porte d’en arrière… personne ne s’en sert puisque c’est la porte des « esprits »… et pour les nouveaux mariés… puisque comme tout le monde le sait, le nouveau marier aime passer par la porte d’en arrière… euh… bon, je m’égare…

À ce sujet, le mariage est toujours une chose très importante au Laos. En fait, pour qu’un homme et une femme puissent habiter ensemble, ils doivent être mariés. Heureusement pour eux, il n’y a plus de mariages arrangés… ils ont arrêté cela parce que beaucoup de jeunes préféraient se suicider plutôt que d’épouser une personne qu’ils n’aimaient pas. Aussi, Lao et Khmu peuvent se marier ensemble, alors que les Kmong ne peuvent se marier qu’entre-eux. Je ferme la parenthèse…

Pour ce qui est des services, aucune maison ne possède l’électricité ni l’eau courante. Alors que l’électricité est inexistante durant le jour, on peu apercevoir quelques maisons illuminées à l’aide de génératrice durant la nuit. Ce n’est malgré tout qu’une minorité. Pour ce qui est de l’eau, un puit au centre du village sert de réserve d’eau potable et aussi de douche commune.

Puis, nous avons visité la visite de l’école. Disons que l’emplacement est à faire rêver; un grand champ au milieu de la jungle et entouré de montagne…

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En plus d’avoir l’école élémentaire pour les plus petits comme tous les autres villages, ce village est celui qui comprend l’école secondaire. Les jeunes de 6 villages environnants se déplacent donc ici pour étudier. Pour ceux dont le village est trop loin pour marcher le matin et le soir, des dortoirs sont aménagés à même le « campus » de l’école.

Alors que l’uniforme est obligatoire, il y a quelque chose qui n’est pas obligatoire; l’école en elle-même. En effet, aller à l’école coute très cher au Laos, ce ne sont donc que les enfants issus des familles moyennes et aisées qui y ont accès… on s’entend, quand je parle de famille moyenne et aisée, c’est laossement parlant… parce que si vous voulez mon avis, ils sont tous très pauvres.

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Dès leur plus jeune âge, les jeunes apprennent donc le lao et l’anglais. Pour ce qui est de leur langue tribale des Hmong et Khmu, ce ne sont des langues uniquement parlé (il n’y a pas d’alphabet, elles ne peuvent donc pas être écrite)… elles sont donc malheureusement appelées à disparaitre.

En marchant sur le campus, je me suis tourné vers mon Year (mon guide) et je lui ai lancé ‘’I don’t see any teacher (je ne vois pas les enseignants)’’ et lui de me répondre ‘’they are teachers (ce sont des enseignants)’’ en me pointant un groupe de jeunes. Ils ne faisaient pas simplement ressembler à des jeunes… ils étaient réellement très jeunes.

On est ensuite retourné chez la vieille dame au full face, lui avons dit Adieu et avons repris la route.

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En ce vendredi en fin d’après-midi, tous les jeunes qui avaient passé la semaine à l’école du village précédent, revenaient chez eux pour la fin de semaine (tu parles d’un timing parfait). Nous avons donc fait le chemin avec eux…

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Au bout d’une promenade d’un peu plus d’une heure sur une magnifique route de terre, le village de  Ban Long Niet se pointait le bout du nez… village Khmu comprenant 42 familles/250 âmes et représentant notre arrêt pour la nuit.

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Concernant l’architecture Khmu, tout ce que j’ai écrit à propos de l’architecture Hmong est encore vrai, à la différence que les maisons Khmu sont construites sur pilotis… en pleine montagne?!? N’ayant plus aucune utilité réelle, les constructions sur pilotis sont un rappel de l’architecture ancestrale de leur peuple alors qu’ils vivaient dans des plaines inondables au Cambodge.

En arrivant au village, j’ai tout de suite remarqué que les gens semblaient beaucoup plus pauvres que dans le village précédent (très sale et enfants à moitié nu). Notre guide m’a  alors donné raison; les Khmu étaient anciennement les esclaves des Hmong et des Lao Ceux-ci les utilisaient pour cultiver l’opium.

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À peine déposé nos sacs à dos dans la grande qui allait nous servir de chambre qu’un groupe de jeunes curieux avait commencé à nous suivre à la trace. Majoritairement composé de fillettes, je n’avais qu’à regarder l’une d’elle et dire ‘’sabaidi (bonjour)’’ pour qu’elle me regarde toute timide en riant… le genre de regard qui veut dire ‘’je t’aime bien’’… j’ai donc encore une fois eu l’impression de briser des cœurs. Pour me faire pardonner… j’ai entrepris de jouer une espèce de partie de cache-cache avec eux; je leur courais après et ils partaient de tout bord tout cote en criant. De voir le sourire sur leur visage était la cerise sur le Sunday d’une journée déjà parfaite.

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Après avoir dégusté un souper traditionnel concocté par notre guide (salade de légumes, potage avec ailes de poulet steemé dedans… au plus grand bonheur du chien de la maison qui scrutait nos moindre faits et gestes en attendant qu’on lui lance des os… du sticky rice… bref, de la nourriture), nous avons passé la fin de soirée autour du feu sur la place publique du village… le seul endroit où on ne mourrait pas de froid… à sourire et à ne pas comprendre un mot de ce que les habitants du village pouvaient bien nous dire.

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Pour notre 1er soir dans une tribu laotienne, nous seront hébergé chez le chef du village (que ce soit pour les Hmong ou les Khmu, chaque village est une petite démocratie en soit; un chef et 2 chefs adjoints sont élus tous les 4 ans). Notre chambre consiste donc à une petite grande juste à côté de la maison… confort non inclus.

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Jour 2 – NE PLEUREZ PAS

Info;

–          3h de marche jusqu’à Ban Kalangong

Description;

8.00am – Après avoir dormi pendant plus de 12h dans un froid d’enfer avec tous mes vêtements d’hiver sur le dos et mon sleeping -20, je me réveillais toujours en vie (avez-vous déjà entendu parler d’un mort qui se réveille?). Vive l’Asie du Sud-Est, ses plages paradisiaque et sa température de rêve… BULLSHIT

Et dire que j’ai failli expédier mes vêtements chauds chez mes parents avant de quitter définitivement l’Inde il y a plusieurs mois; ‘’à partir de maintenant, je n’aurais besoin que de chandail à manches courtes et des shorts’’… ouch. Ce serait très pénible depuis quelques jours… il fait environ 15 degré le jour et autour de ZÉRO… sinon moins… la nuit. Je sais, je sais, ce n’est rien comparativement à la température du Canada, mais quand on prend en considération que la température est environ 10 degrés plus basse que la normale saisonnière… que les habitants n’ont pas vraiment de vêtement chaud (ils mettent juste tout leur vêtements)… et que les maisons n’ont aucune espèce d’isolation… ça change la donne. Voudriez-vous passer une nuit d’automne dans votre cabanon derrière la maison… non… eh bien, dites-vous que votre cabanon est probablement mieux isolé que les maisons d’ici.

Une fois réveillé, moi et Tracey avons fait comme les locaux; nous nous sommes mis à la recherche d’un spot où les rayons de soleil se trouvaient en grande quantité pour se réchauffer.

10.00am – C’est un départ… au menu d’aujourd’hui; marche dans la campagne du laotienne…

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Passe à travers la jungle…

Longe une rivière…

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Traverse des champs…

Emprunte le lit d’une rivière quasi asséché… vive les flip flop…

Prend un raccourci au travers de champs de riz…

Pour finir avec l’ascension d’une petite montagne vraiment pas commode…

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Pour finalement arriver à Ban Kalangong… village de 750 personnes, partagé par la communauté Khmu et Hmong…

En ce samedi de l’an 2556, les enfants n’ont pas d’école et sont légions dans les rues… Ils s’occupent à jouer au lancer de la flip flop (un dérivé du jeu de pétancle) ou encore au fameux jeu des élastique… vous savez, le jeu qui consiste à souffler les élastiques, le gagnant étant celui qui souffle son élastique le plus loin… et qui empoche les élastiques… pas besoin de dire que ceux-ci sont collectionnés comme des trésors par les enfants.

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Bref, tout cela s’arrête à la minute où nous arrivons; les enfants nous regardent avec un air qui veut dire « c qui les gens à la peaux blanches », puis je leur fait un salut de la main et leur visage s’illumine… jusqu’à ce que je sorte mon appareil photo… leur sourire se transforme alors en bonhomme triste. Ils prennent alors la poudre d’escampette de tout bord tout coté en criant et en brandissant leurs mains vers le ciel ou pire, ils restent immobile et se mettent à pleurer.

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Par exemple, j’étais à m’amuser à faire des grimaces avec 2 superbes très jeunes fillettes… je croyais avoir gagné leur affection… j’ai alors sorti ma caméra pour immortaliser le moment… instantanément, le sourire s’est effacé sur leur visage, l’une d’elle s’est mise à pleurer et l’autre a subtilement ouvert la porte de sa maison et s’y est réfugiée.

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Autrement, dans tous les villages, des animaux de toute sorte sont en liberté et vivent en paix. Il est donc impossible de ne pas tomber sur une famille de canards, une poule avec ses poussins, des foutus coqs qui hurlent pour rien et des chiens. Seuls les cochons sont dans des enclos, alors que les vaches se trouvent généralement en liberté en périphérie des villages. On m’a expliqué que même si tous les animaux se promenaient en liberté où ils voulaient, ils avaient tous un propriétaire… en d’autres mots, ils sont fidèles à celui qui leur donne à manger et reviennent toujours à cet endroit le soir.

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Puis, à la minute où le soleil disparait derrière les montagnes, on est vite rattrapé par la réalité et il commence à faire un froid sibérien.

Après un souper bien arrosé de rice whiskey… alcool local surnommé Lao Lao… le genre de chose que tu ne peux t’empêcher de tousser quand tu avales et qui peut rendre aveugle… quand on te sert un verre plein, tu es mal avisé de dire non… et de toute façon, tu ne sais pas comment dire « non merci » dans leur langage. Bref, sachez que si on vous offre une petite bouteille d’eau avec un bouchon bleu, ce n’est pas de l’eau, même si elle est scellé (il y a un village qui fabrique le whiskey de manière très professionnelle à l’est de Luang Prabang).

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En fin de soirée, notre guide nous a conduit à une cérémonie Hmong, cérémonie en l’honneur d’un autrichien (nous n’étions pas les seuls blancs dans le village) qui sponsorisait les études d’un jeune du village. Ils ont alors fabriqué une espèce d’hôtel après avoir préalablement tué un cochon en offrande (j’ai vu le cochon entrer dans la maison, je l’ai entendu crier, pour finalement ne plus entendre aucun son… je peux vous dire qu’il n’avait aucune intention de participer à la cérémonie). La tête et la queue ont donc été disposées devant l’hôtel de manière à ce que le chaman puisse ‘’discuter’’ avec les esprits… si vous voulez mon avis, la cérémonie était un simple excuse pour boire et par chaman, ils veulent dire alcoolique.

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Encore une fois ce soir, nous résidons chez le chef du village… cette fois, pas question d’être dans la grande à côté de la maison… oh que non… nous sommes plutôt dans la grande qui leur sert de maison.

Jour 3 – TOUTES CES CITROUILLES

Info;

–          3h de marche jusqu’à Ban Phu Nowan

–          2h de marche/bateau jusqu’à Hovanok

–          Chemin du retour jusqu’à Luang Prabang

Description;

8.00am – C’est au son d’une cuillère tapant sur une casserole que mes yeux se sont ouvert. Malgré un épais brouillard dans mon cerveau, gracieuseté du LaoLao, j’en suis venu à la conclusion que cette cuillère ne devait pas taper dans la casserole par elle-même. Au moment où la rage montait en moi et que j’étais aller trouver le crétin qu… notre guide a ouvert la porte avec un grand sourire… une casserole et une cuillère à la main…

Ce n’est pas simplement le réveil qui fut brutal, mais aussi la nuit… une nuit plus froide que la plus froide nuit que j’ai pu vivre au Népal… dans une « maison » pas isolé avec des fenêtres pas de vitres (donc des trous)…

9.00am – Le village est désormais derrière nous. Le départ ne s’est cependant pas fait sans peine; beaucoup de jeunes étaient dans les rues à nous faire des bye bye.

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Au programme; ascension durant 2-3h d’une montagne que nous avons contourné depuis 2 jours, pour ensuite descendre de l’autre côté, gagner la rivière, la traverser et regagner tranquillement la civilisation.

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Les 3h d’ascension qui ont suivit se sont écoulées au son des reniflements de moi et mes 2 compagnons… le froid avait vraisemblablement eu raison de nous…

Arrivé au sommet, nous sommes tombé sur Ban Phu Nowan, un village Hmong vivant comportant 8 familles/120 âmes. Perché à environ 1800-2000m d’altitude, c’était à la fois le plus vieux village sur notre chemin et le dernier en liste avant la fin du trek.

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À notre arrivé, l’endroit était complètement désert (durant la journée, tout le monde travaille dans les champs)… nous avons donc été accueillis par des vaches, des poulets et de très gros cochons.

Alors que le plan initial de notre guide était de descendre la montagne pour ensuite manger, moi et Tracey en avons décidé autrement; nous voulions manger et tout de suite…

Year a donc été frappé à la porte d’une maison au centre du village. Quelques minutes plus tard, une vieille dame, accompagnée d’une fillette et d’un jeune bambin, nous accueillait à bras ouvert dans une maison remplie de citrouilles.

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Une fois le lunch terminé, il nous restait toujours à descendre la montagne. Nous avons donc passé les 2h suivantes à arpenter le chemin très abrupte… et incidemment très dur sur les genoux… pour finalement parvenir jusqu’à la rivière.

Un dernier passage de l’autre côté de la rivière et nous étions dorénavant à Hovanok, village Hmong connecté à la route. S’en était alors terminé du trek.

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Hop dans le camion en direction de Luang Prabang…

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ÉPILOGUE

LA CAMPAGNE LAOTIENNE

Au final, nous avons marché environ 35km, visité 4 villages (sans compter le village du début et celui de la fin) et couché dans 2 d’entre eux. L’aventure fut tout simplement fantastique. Après le trek plus qu’ordinaire que j’ai fait à Chiang Mai, je m’attendais au pire. Je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais ça a dépassé toutes mes espérances. Ce trek n’est pas tellement à propos d’une promenade en montagne au travers de paysage sublime, mais plutôt une formidable aventure humaine… une aventure qui nous a amené au cœur du vrai Laos… qui nous a fait vivre, l’instant de 2 jours, une immersion dans le quotidien de communautés qui travaillent sans relâche pour subsister…

Tout au long du périple, nous n’avons vu aucun autre blanc (mis à part l’autrichien qui parrainait un enfant du village lors de la cérémonie lors de notre 2ème soir). Avec l’engouement que nous avons provoqué moi et Tracey à chaque endroit où nous sommes allé… pas un engouement du type Inde ‘’salut étranger, donne moi de l’argent…’’, mais plutôt ‘’c’est quoi cette chose toute blanche’’… je ne crois pas trop me tromper en disant qu’ils ne voient pas beaucoup de blancs…

Des fois, pour ne pas dire tout le temps, je me sentais comme un voyeur à prendre des photos d’eux, de leur milieu de vie et de leur maison. Je me sentais mal puisque nous nous promenions avec nos caméras comme si nous étions dans un zoo. Pour enlever ce sentiment de culpabilité, j’ai essayé du mieux possible de leur donner quelque chose en échange… c’est à dire de m’amuser avec eux. Le rire est un langage universel, il serait stupide de ne pas en profiter…

DICTIONNAIRE DE MOTS/EXPRESSIONS… fort utile durant le trek

La grande majorité des gens rencontrés durant le trek ne parlent pas 1 mot d’anglais. Il faut donc faire quelques efforts pour mériter leur respect et attention.

Français – Lao – Hmong – Khmu / (phonétiquement)

Bonjour – Sabaidee (sabadi) – your jong (ynon jon) – smile luh (smili)

Comment allez-vous – sabaidee boh – kor nyorlee ja – may summiler nah

Merci – kop jai – ua jao – kop are yem

Au revoir – lah gone – mu law – yo peu

Ban signifie village

C’est bien peu, mais ces quelques petites phrases, sorti tout droit de votre bouche, vont faire en sorte d’illuminer leur visage et/ou les faire rire (erreur de prononciation). Au moins, vous aurez essayé et c’est ce qui compte.

Vous pouvez très bien toujours leur parler en anglais ou ne pas essayer d’entrer en contact avec eux, mais de ce fait, vous aller rater la meilleure partie de l’aventure; l’interaction avec ce peuple formidable.

WHITE ELEPHANT; C’EST À VOUS DE JOUER

Je suis très loin d’être un amateur des trips organisés… j’aime beaucoup plus être en freelance… mais je dois admettre que ce trek n’aurait jamais pu être fait et n’aurait pas été aussi magnifique sans l’aide d’un guide. D’une part, il y a une multitude de sentiers (très facile de se perdre), personne ou presque ne parle anglais (la communication serait donc très difficile), il n’y a aucune guesthouse, aucun magasin et les villages consistent en un ramassis de maison anonyme. Autre éléments à ne pas négliger, près de 40ans après la Guerre du Vietnam, le Laos est toujours au prise avec de nombreux engins explosifs un peu partout dans le sol. Il est donc fortement déconseillé de se promener dans la jungle par soi-même…

Pour ceux qui serait intéressés à faire ce trek, faites affaire avec la compagnie White Elephant basé à Luang Prabang.

Alors que la plupart des autres compagnies vont aux mêmes endroits, cette compagnie a tissé des liens avec des tribus très reculées… de sorte que vous serez les seuls Farong (touristes) des environs. En date de décembre 2013, le trek de 3 jours que nous avons fait se fait en moyenne 2 fois par mois et est en opération depuis 4ans. C’est donc dire que les gens là-bas ont vu moins de 300 blancs dans leur vie et vous serez très vraisemblablement le 1er pour quelques-uns d’entre-eux.

Voici les coordonnées de cette merveilleuses compagnie; White Elephant; Footprint to Nature  – www.white-elephant-adventures-laos.com

Je recommande aussi très fortement notre guide Year. Il nous a appris plein de trucs, il répondait à presque toutes nos questions, s’assurait de notre bien être en permanence, était très sympathique et parlait un anglais quasi impeccable. Fait non négligeable, il a grandi dans une tribu Hmong avant de migrer vers Luang Prabang à la fin de l’adolescence… il en connait donc beaucoup sur le sujet.

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Armé de son chapeau à la Crocodile Dundee, ses soulier Adidas d’un blanc immaculé, des lunettes Top Gun, un jean et un veston de cuir… pas de doute, ce gars la est un guide de montagne 😉

De retour à LP, tout était comme nous l’avions laissé; nos 3 compagnons étaient toujours à l’auberge. Quand on leur a demandé « so what did you do for the last 3 days »… On a eu comme réponse un moment de silence suivit de « euh… well… 3 days already… »

Pour le reste, c’est une autre histoire…

P.S. I – Vous êtes perdu dans la jungle et avez soif. C’est simple, trouvez un banana tree, percez-y un trou dedans et buvez… les bananas trees sont bourrées d’eau… ne reste plus qu’à être capable de les identifier héhé…

P.S. II – Si vous faites ce trek un jour, amenez dont un ballon ou quelque chose pour amuser les enfants… vous ferez fureur.

A Special THANKS to Tracey for being an amazing travel partner… I took some of your pictures for my blogue, I hope it’s ok…

Épisode 45 – Luang PraBANG; sit back and relax

Sabaidi (bonjour)

Je suis…
– un site de l’UNESCO,
– j’ai une montagne qui répond au nom de Phu Si (se prononce « pussy »),
– une grande quantité de moines bouddhistes rasés partout partout se promène dans mes rues,
– j’ai une tonne de restos/pâtisseries vendant croissants et baguettes françaises… de la mayonnaise,
– je suis très très paisible de jour et je peux m’animer le soir venu,
– je me trouve au croisement du Mekong et d’une autre rivière,
– je ne suis pas la capitale du pays, m’en j’en suis le coeur…

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Qu’est-ce que je suis?!?

Je vous le donne en 1000; la magnifique ville de Luang PraBANG… que j’ai gentiment rebaptisé LP.

Une fois sur la terre ferme, pris un tuk tuk du fucking harbour à 10km à l’extérieur (alors qu’il y a un harbour en plein centre-ville… juste pour nous soutirer de l’argent), installé dans une auberge un peu glauque… mais pleine de charme, la 1ère chose que j’ai fait fut de me diriger vers un guichet pour retirer de l’argent…

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Une fois au guichet, je me suis tourné vers Eelco (Hollandais) pour lui demander quelle était la limite maximale… et lui de me répondre « one million (1 million) »

Woooo

Je me suis ensuite tourné vers le guichet… pour me retourner encore une fois vers Eelco et lui lancer « how many zero in a million (combien de zéro dans 1 million) »… et on est tous les 2 parti à rire…

« I wanna be a millionnaire… so freaking bad… » BANG, me voici millionnaire… au Laos

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Une fois chacun avec un million en poche, nous avons pris des photos de nous avec notre million dans les mains… alors qu’une femme laotienne nous regardait l’air désespéré en voulant dire « f%ck!ng tourists ».

Avec ses nombreux bâtiments datant de l’époque coloniale française… ne cherchez pas les édifices étagés, il n’y a rien qui fait plus de 3 étages… et ses nombreux temples bouddhistes, il est difficile de ne pas tomber sous le charme de Luang Prabang. L’essentiel des choses à voir se trouvent dans le « Old Quarter (vieux quartier) », situé sur la péninsule (morceau de terre) qui s’avance à la rencontre du Mekong et de l’autre rivière.

De plus, bien que les français ont cédé le pouvoir depuis plus de 60ans, ils ont laissé une empreinte indélébile sur le pays. Outre l’architecture, la plupart des panneaux/signes/indications sont à la fois en lao et en français, et il est impossible de compter le nombre de restos/pâtisseries vendant des baguettes, croisants, quiche, etc. En fait, alors que dans les autres pays d’Asie, on retrouve des vendeurs de nouilles, brochettes, etc. ici les stands de baguettes sont légions. Par contre, à la 1ère pâtisserie où nous sommes allé, voyant que le menu était en lao et en français, j’ai décidé de commander en français… vous auriez du voir la tête du serveur… il semblait vouloir être partout sauf devant moi à cet instant.

CRAZY NIGHT IN LP

Voici donc en 3 étapes faciles comment passer une soirée tout aussi inoubliable que sorti de l’ordinaire à Luang Prabang.

ÉTAPE 1
Moi et mes compagnons; Eelco, Tracey (Australie), Daniel (Norvège) et Nicola (Italie), se sommes dirigés vers une petite rue un peu crasseuse et très achalandée dans un but très précis; se bourrer la face dans l’un des désormais célèbres buffets « ALL you can eat ».

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Seule règle du jeu; on ne paie pas à la quantité, mais bien au plat… en d’autres mots, tu peux mettre la quantité de nourriture que tu veux dans l’assiette, ça va couter le même prix… complètement dérisoire de 10000Kip (environ 1$). J’ai donc entrepris d’utiliser mes talents d’architecte afin de construire un « monument » qui tiendrait en équilibre… précaire… mais en équilibre quand même… que j’ai baptisé « Ceci n’est pas un temple bouddhiste ».

ÉTAPE 2
Alors que les restos ferment à 9.00pm, tout le monde se dirige vers Utopia, LE bar en ville… magnifiquement situé sur le bord de la rivière…

ÉTAPE 3
Règlementation municipale oblige, l’Utopia met tout le monde dehors et ferme ses portes à 11.30pm.

La soirée n’est cependant pas terminée. À ce moment, tout le monde saute dans un tuk tuk pour se diriger à l’extérieur de la ville dans… un bowling… un vrai de vrai bowling comme par chez nous. Celui-ci n’est pas sous la juridiction de la ville et ferme aux petites heures du matin. Je vous laisse deviner qu’est-ce qu’on a fait…

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À mon réveil le lendemain… après-midi, j’avais l’impression qu’il y avait un party dans ma tête et que j’étais le seul à ne pas avoir été invité.

Je croyais toujours rêver… ou plutôt faire un cauchemar… c’était surréel. En me couchant, nous étions 6 dans le dortoir (moi, mes 4 compagnons et China, un petit chinois sympathique qui a tout mon respect puisqu’il voyage backpack et non en tour organisé… en plus, il n’a même pas une caméra démesurée (vous ne m’entendrez pas dire cela souvent d’un chinois…)).

Bref, nous étions 6 quand je me suis fermé les yeux… pour être 8 quelques heures plus tard en m’ouvrant les yeux… et nos nouveaux compagnons étaient pour le moins très spécial… 2 clowns meurtriers… entk, c’est ce que j’ai pensé en m’ouvrant les yeux et en les voyant debout dans la chambre. « fuck, je suis en train de badtripper ou quoi… hic ». Même le truc de se couvrir les yeux avec sa couverte n’a pas réussit à les faire disparaitre… ils étaient donc bien vivant…

Il y avait devant moi un couple de clowns tatoués habillés en sans-abri; le gars avait des cheveux en rasta et d’un vert pétant, en plus d’avoir un serpent qui lui descendait dans le visage (tatou). Ce n’était guerre mieux pour la fille, ayant les cheveux rasés sur le pourtour de la tête et de long cheveux roses bonbons sur le top.

Par réflexe, j’ai tout de suite regardé si mon portefeuille, ma caméra et mes affaires étaient toujours là…

Une fois remis de mes émotions, il était temps de faire quelque chose de cette journée. J’ai donc entrepris de visiter la ville… tout en essayant de retrouver mon équilibre… hic…

La promenade a été des plus reposante; de beaux édifices, 2 belles rivières, des moines partout, des petits oiseaux qui font cui cui, etc.

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C’était tellement paisible, que ça ferait passer Pai pour un endroit chaotique… mon cerveau avait beaucoup de difficulté à croire que c’était dans ce même endroit que je venais de passer l’une des nuits les plus rocambolesques de tout mon voyage.

Fait intéressant… alors que l’eau du Mekong est orangée et a un débit très rapide, celle de l’autre rivière est d’un teint vert-merde à débit lent… si bien qu’une ligne formant une démarcation très franche se forme à la rencontre des 2 rivières.

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La fin de journée s’est ensuite passé au sommet du Mont Phu Si. Se trouvant au beau milieu de la ville, c’est l’endroit par excellence pour avoir un 360 de LP et admirer le coucher de soleil… disons que nous n’étions pas les seuls à avoir eu cette idée… autant on se sentait tout seul de touriste en ville durant toute la journée, autant on aurait dit qu’il y avait une convention de blancs au sommet de la montagne.

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Ce que j’ai particulièrement apprécié de cette montagne, c’est sa tranquillité; il n’y avait pas un chat…

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La soirée fut identique en tout point à celle de la veille… à se bourrer la face dans les buffets à 1$ le plat et à boire l’alcool très pas cher au Utopia… mais sans le bowling…

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Same Same but Different…

KUANG SI WATERFALL

Ce matin, aucune trace de clowns meurtriers, mais même mal de tête que la veille…

Le plan d’aujourd’hui était d’aller faire un tour à la chute Kuang Si à quelques 32km de la ville.

En plein milieu de nul part au milieu d’une forêt de feuillus, le site ressemble à un Oasis en plein désert.

Alors que tous les points d’eau (rivières, lacs, etc.) environnant sont d’un brun merde, l’eau de la chute/rivière est d’un bleu transparent.

À ne pas manquer sur ce site;

Un sanctuaire de « Sun Bear (Ours Soleil) »… qui ont été sauvés des braconniers…

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Une très belle promenade de part et d’autre de la rivière, offrant de magnifiques points de vue sur de beaux rapides et petites chutes…

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Un chute des plus impressionnante…

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Un trek jusqu’au sommet de la chute… on peu alors marcher dans la chute… la roche est très rugueuse et donc très adhérente… jusqu’à moins de 1 mètre du point de chute…

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Et le clou du spectacle; un secteur de la rivière où il est possible de sauter dans l’eau… glaciale… en s’accrochant à une corde tel Tarzan.

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La soirée fut des plus tranquille et glaciale… pas de party ce soir, tout le monde était au lit très tôt pour se lever avant le soleil… à suivre… dans le prochain paragraphe…

TAK BAT CEREMONY

Au Laos, entrer dans les moines bouddhistes, c’est du sérieux. Je vous mets au défi de voir un moine avec un Smartphone dans les mains, d’éclater de rire ou de faire des coups pendables comme les vauriens que j’ai vu en Inde. En effet, contrairement au moines bouddhistes du Nord-Ouest de l’Inde, qui sont les personnes les plus riches de leur ville/village, les moines du Laos vivent dans la pauvreté.

Chaque matin avant le lever du soleil, soit vers 5.00, se déroule une cérémonie durant laquelle les moines collectent de la nourriture offerte par les citoyens de la ville. Cette nourriture représente la nourriture qu’ils mangeront durant la journée… ni plus… ni moins…

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À 4.30 de l’AVANT-midi… nous étions donc sur la rue principale… à se les geler dans la nuit glaciale… à attendre le début de la cérémonie.

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Depuis notre arrivé en ville, on nous avait parlé de cette cérémonie. On nous avait répété mainte et mainte fois que nous voulions y assister, nous devions faire preuve de respect et rester à l’écart. Il était aussi possible de participer soi-même à la cérémonie, mais on nous avait dit de le faire simplement si c’était important et/ou que c’était en raison de croyances profondes… bref, il n’y avait aucune matière à rire… c’était sérieux.

C’est donc dans cette état d’esprit que moi et mes compagnons se sommes présenté sur les lieux. Le « spectacle » auquel nous avons assisté a cependant été tout autre.

Bien qu’une majorité de stands étaient occupés par la population locale, certains villageois sans scrupule ont vu la cérémonie comme une belle occasion de faire de l’argent. À chaque matin, ils installent donc des stands qu’il loueront ensuite au touristes… au risque de complètement dénaturer l’évènement. Moyennant 10000kip, nous (les touristes) pouvions donc avoir un « stand » et nourrir les moines…

En ce matin glacial, j’ai donc vu des convois de chinois débarquer de minibus, s’assoir à un stand. Ceux-ci montraient un manque flagrant de respect en parlant très fort, en rigolant et en se prenant l’un l’autre en photo. Ils ne voulaient qu’avoir une belle nouvelle photo les montrant en train de nourrir un moines bouddhistes… comme on nourriraient les animaux au Zoo. Je ne m’attendais pas à grand chose de plus de leur part quand on pense que la Chine persécute les bouddhistes tibétains depuis plus de 60ans. Certains poussaient même l’audace à prendre des photos d’une main et donner de la nourriture de l’autre.

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Si j’étais l’un de ces moines, et je suis sur qu’il y en a qui le font, je passerais devant les stands de touristes sans même m’arrêter.

Cependant, ce serait mentir de dire que seul les chinois ont manqué se respect… des blancs, etc. ont aussi participé. J’ai eu le malheur de croiser 2 touristes que j’appréciais beaucoup et qui m’ont dit tout sourire « did you feed the monks?!?… we did (est-ce que tu as nourris les moines?!?… nous oui) », sur un air tout emballé.

À ce moment précis, je ressentais une grande honte d’être un touriste au Laos. En raison de notre présence, une cérémonie ancestrale a été dénaturée et transformée en Freak Show.

Ceci étant dit, je ne me considère pas meilleur que les autres puisque malgré mon profond malaise, j’ai moi aussi du m’approcher et participer au cirque.

Le pire dans tout cela est qu’il y a une « Force Spéciale » constituée d’habitant de la ville qui doit veiller à ce que la cérémonie se déroule dans le respect…

À un certain moment, un laotien est venu se placer directement à coté de moi… je me suis alors dit « bon… qu’est-ce qu’il veut me vendre celui-la »…

Homme – « Where are you from? (de quel endroit es-tu?) »

Moi – « Canada »… d’un ton sec sans même le regarder. J’avais vu clair dans son jeu, la bonne vieille méthode copain copain; je vais lui parler, il va m’apprécier et vouloir acheter mes cossins par la suite. Malheureusement pour lui, j’avais déjà vu neiger…

Homme – « ohhh… really far… How is the weather there? (ohhh… Ac’est très loin… comment est la température là- bas?) »… avec un très bon anglais…

Moi – « Cold as Ice (froid comme de la glace) »… avec une attitude tout aussi froide…

Voyant que je n’étais guère entrain à jaser avec lui, il s’est déplacé un peu plus loin. J’ai alors remarqué dans le dos de son veston « help us meantain a respectful ceremony (aidez-nous à ce que la cérémonie se fasse dans le respect) ». Je me suis alors senti mal… ce gars la n’était pas un vendeur de cossin, mais un honnête citoyen… et je l’avais tassé du revers de la main sans jamais lui donner la moindre chance. Je me suis donc réaproché de lui et placé à son coté comme il l’avait fait précédemment.

En jasant, il m’a alors averti de rester à distance afin de ne pas manquer de respect aux moines. Tout juste devant nous au même moment, 2 chinois étaient en train de prendre des photos avec leur grosse caméra à 2 pouces du visage des moines en les aveuglant avec leur flash…

Je lui ai alors demandé si c’était respectueux… il a alors haussé les épaules, poussé un soupir et m’a lancé « they are chinises (ils sont chinois) »…

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Malgré tout ce que j’ai pu écrire de négatif à propos de cette cérémonie, il ne faut pas oublier que cette cérémonie a toujours une raison d’être; donner de la nourriture aux moines, et que certaines personnes le font pour les bonnes raisons…

Je pense notamment à cette vieille dame en apparence toute douce et vulnérable… qui demeurait la tête baissé, assise et immobile jusqu’au passage des moines et qui récitait alors une prière, pour ensuite leur donner de la nourriture. Je l’ai regardé faire pendant un bon 10min… j’en avais un moton dans la gorge à la voir aller. Je n’avais qu’une seule envi; pouvoir parler lao afin d’aller lui dire combien j’avais apprécié de la voir aller et lui remettre un peu d’argent en signe de reconnaissance…

Ne parlant pas un traitre mot de lao, j’ai plutôt sorti ma caméra. J’ai alors ressenti un profond malaise… comme si je violais quelque chose… mais bon… CLICK

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Après 2 jours et des poussières à LP, je pli bagage… ce n’est cependant pas un « Adieu », mais bien un « Au Revoir », puisque j’y reviendrais dans quelques jours… après avoir terminé le trek de 3 jours 2 nuits (encore) que je m’apprête à faire dans une région montagneuse du Nord du Laos… mais bon, comme vous vous en doutez surement… c’est une autre histoire…

Kup-Jai (merci)

P.S. I – Introduit par les français, le jeu de pétancle est probablement le « sport » le plus populaire au Laos.

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P.S. II – Après maintenant plus d’une semaine à la déguster, je suis en mesure de dire que la BeerLao… la bière locale au pays… est ma bière préféré en Asie. Moins forte que la Red Horse (Philippines) et la Chang (Thaïlande)… plus savoureuse que la Kingfisher (Inde), la Leo (Thaïlande), la San Miguel (Philippines) et la Tiger (beurk…)… La BeerLao est tout simplement parfaite.

P.S. III – Si vous passez pas Luang Prabang un jour, aller faire un tour à la ‘’Big Brother Mouse (BBM)’’. Fondée en 2006 par ex-rédacteur américain, un ex-moine bouddhiste laotien et un jeune laotien, l’organisme à but non lucratif s’était donné pour mission de faire passer le pays de ‘’Lao people don’t read (les laotien ne peuvent pas lire’’ à ‘’a country that loves books (un pays qui aime les livres)’’. En effet, avant la création de cet organisme, peu ou pas de livre étaient écrits en laotien et ils étaient quasi inaccessible pour la population. En l’espace de 7ans, Big Brother Mouse a réussit à renverser la tendance en créant une série de livres créé POUR et PAR les jeunes laotien afin de leur donner le gout à la lecture. Ils ont aussi multiplié les visites dans les tribus un peu partout au Laos pour donner des livres, motiver les jeunes à prendre leur études au sérieux, donner des formations aux professeurs qui n’avaient pas l’habitude de travailler avec des livres, etc.

Depuis, ils ont élargi leur champ d’activité, ayant créé une série de livres destinés à l’éducation, offrant des cours d’anglais au laotiens, etc. Big Brother Mouse est un incontournable dans l’univers laotien.

Vous voulez contribuer… eh bien sachez qu’il y a plusieurs manière de le faire. La plus facile est d’aller faire un tour à leur bureau en fin de journée pour participer aux séances de discussion que BBM organise entre les jeunes laotien désirant parfaire leur anglais et les touristes désirant donner un coup de main. Autrement, un don de 200$ leur permet d’organiser un évènement dans un tribu reculé du pays et un don de 1000$ permet de financer complètement la conception/écriture/réalisation d’un livre destiné aux jeunes laotien.

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Épisode 44 – Down the Mekong

15 décembre 2013

Après plusieurs mois à confondre le Cambodge et le Laos… j’avais très hâte d’arriver au Laos afin de visiter le Killing Field et l’école où les opposants au régime de Pol Pot étaient torturés… quelqu’un m’a finalement lancé « hey dude… it’s not in Lao, but in Cambodia… (ce que tu parles là n’est pas au Laos, mais bien au Cambodge) »

Ooooooo… qu’est-ce que je m’en vais faire au Laos d’abord?!? Il doit bien y avoir des choses à faire héhé…

Laos here I come…

LAOS POUR LES NULS…

… donc pour les personnes comme moi il y a quelques heures avant de glaner des infos par-ci, par-là. Voici une petite entrée en matière en quelques affirmations;

– Le Laos N’EST PAS le Cambodge,

– Le slogan du pays est « Land of million elephants (contrée comprenant plus d’un million d’éléphants) »… ce qui n’est plus du tout vrai, puisqu’à seulement quelques très rares endroits, on peu encore en trouver,

– Le Laos se trouve à l’intérieur du continent. Sans accès direct à l’océan, le pays est squeezé entre la Chine (Nord), le Myanmar (Ouest), la Thailande (Sud) et le Vietnam (Est). Malgré le fait que le pays n’a aucun accès à l’océan, il y a tout de même un endroit qui se nomme « 4000 Islands », célèbre pour son eau cristalline et ses dauphins,

– Avec la Thaïlande et le Cambodge, le Laos fait parti de l’ancienne Indochine, l’ancienne colonie française en Asie,

–  »Lao People’s Democratic Republic », c’est le nom officiel du Laos… c’est officiellement une démocratie depuis environ 10ans, mais officieusement c’est toujours un régime communiste,

– Le Lao fait parti des 20 pays les plus pauvres de la planète. Mis à part le tourisme qui va en augmentant, ils n’ont aucune richesse à exploiter, etc.

– La capitale se nomme Vientiane. Elle se situe au centre du pays à la frontière avec la Thaïlande,

– Il y avait une monarchie au Laos jusque un grand soulèvement en 1975,

– Le pays compte 6.6millions d’habitants,

– Les 3 groupes ethniques principaux sont les Lao, les Kmong et les Khmu,

– La langue principale est le Lao. Il y a cependant plein de dialectes qui existent seulement au parlé (ils n’ont pas d’alphabet et ne peuvent donc pas être écrit),

– Le bouddhiste est la religion principale… il y a cependant beaucoup de croyances tribales,

– La monnaie se nomme le Kip et il n’y a que de la monnaie papier (pas de pièces de monnaie),

– Le fleuve Mekong, qui est la principale source d’eau du pays, serpente en provenance du Myanmar à l’Ouest jusqu’à Vientiane au centre, pour ensuite se transformer en frontière avec la Thaïlande, ré-entrer au Laos dans le Sud, se retrouver au Cambodge, filer vers le Vietnam et finalement se déverser dans la mer de Chine.

– Lors de la guerre du Vietnam, le Laos avait été déclaré « zone neutre » lors de la convention de Genève. En théorie, ni les Vietnamiens, ni Américains n’avaient le droit de s’y rendre où d’y livrer bataille. En pratique, les Vietkong (ceux contre qui les États-Unis se battaient) se réfugiaient au Laos pour éviter les frappes américaines et ces derniers y exécutaient des frappes/missions secrètes,

– Le Lao a été plus bombardé que le Vietnam par les américains durant la guerre. Quand les B52 et autres avions américains revenaient de mission du Vietnam, ils larguaient sans raison les bombes restantes au-dessus du Laos pour s’alléger et sauver du carburant. En fait, on raconte qu’il reste des tonnes de bombes qui n’ont pas explosées en touchant le sol sur le territoire… même que certains utilisent des bombes désamorcées comme maison,

– Le mythique film Apocalypse Now racontent l’histoire d’un groupe de militaires en missions secrète derrière les lignes laotienne ou cambodgienne (me rappelle plus… same same but different) en remontant le Mekong…

GOODBYE THAILANDE

Je quitte donc le Nord de la Thailande (voir Épisodes précédents) en franchissant la frontière à Chiang Khong. 1ère destination au Laos; Luang Prabang.

Pour ce faire, 3 options s’offraient à moi; prendre un bus de nuit (pénible trajet d’environ 12h de nuit) ou prendre un Fast Boat (dangereux trajet de 6h) ou un Slow Boat (très lent trajet de 12h réparti sur 2 jours) et descendre le fleuve Mekong.

Comme une croisière sur le Mékong m’intéressait au plus haut point, le bus était hors de question. Il ne restait plus qu’â choisir entre le Slow et Fast Boat.

J’avais entendu beaucoup de choses négatives en ce qui concerne les 2, mais celle à propos du Fast Boat me faisaient particulièrement peur. En effet, on racontait que les Fast Boat allaient trop vite et que les pilotes n’étaient pas en mesure de toujours bien repérer les rochers et autres obstacles sur le Mekong, de sorte que les accidents étaient fréquents. Au départ, je pensais que c’était des histoires afin d’inciter les gens à prendre le Slow Boat, mais quand j’ai vu que le prix du Fast Boat était plus cher que le Slow, j’ai changé d’avis. Mon choix était donc fait…

DOWN THE MEKONG RIVER

Cette formidable aventure a débuté dans une chambre qui avait les allures d’une chambre froide. Après une nuit glaciale, mes yeux se sont ouverts au son des foutus coqs qui hurlaient à tue-tête. Mon Iphone indiquait alors 6.30am, beaucoup plus tôt que mon réveil prévu à 8.00am.

En théorie, on était sensé traverser la frontière séparant la Thaïlande du Laos… donc le fleuve Mekong… pour ensuite embarquer à bord du Slow Boat vers 10am. La promenade devait ensuite durer plus de 7h, pour ensuite faire un stop pour la nuit dans un village du nom de Pak Beng. Dès le lendemain matin, la promenade allait reprendre de plus belle et éventuellement nous mener à bon port en fin de journée. Une journée pénarde quoi… mais c’était en théorie…

La pratique fut tout autre… il était passé midi et nous n’avions pas encore pris place à bord du bateau…

Entre le moment où je m’étais levé et cet instant précis de 12.05 à attendre je-ne-sais-pas-quoi/qui dans un resto miteux sur la rive laotienne du Mekong, j’avais eu droit à un déjeuner beaucoup trop froid, suivit d’une ride jusqu’au poste frontalier à faire du rafting assis sur le pourtour de la boite d’un truck en compagnie d’une dizaine de touristes et un tas de sac au milieu… tout ce que nous espérions à ce moment était que le chauffeur freine en douceur puisque autrement, plusieurs d’entre-nous se serait ramassé quelques mètres plus bas sur la chaussé.

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Nous n’étions pas encore au bout de nos peines puisque nous allions avoir l’honneur d’être les « cobayes » pour tester le nouveau poste frontalier flambant neuf offert par la Chine au 2 pays. Résultat; on a attendu comme des cons pendant plus d’une heure parce qu’ils étaient à court de papier pour faire les visas… gang d’amateur.

Une fois le problème résolu, j’ai enfin pu officiellement passer la frontière… Bienvenue au Laos Nicolas… Merci Nik

J’ai peine à croire que je suis rendu au Laos. Ce pays se situait à la fin de mon planning de voyage… j’en ai fait du chemin depuis le Canada pour me rendre ici…

On est ensuite monté dans un bus pour se rendre jusqu’au bateau… on allait enfin prendre le bateau… ERREUR SYSTÈME… j’avais crié victoire beaucoup trop vite… il fallait encore attendre pendant 1h puisqu’ils devaient à nouveau vérifier nos passeports (pourquoi?!?) comme des cons dans un restaurant qui sentait la merde…

12.30 – Quelques 6h après mon réveil, j’étais enfin assis dans le bateau en route vers Luang Prabang…

Pour ce qui est du bateau, c’était en fait une espèce de très longue péniche… dans un bateau rempli à pleine surcapacité de touriste.

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Les heures ont ainsi défilé à la vitesse très petit V du bateau. Le tout, me faisait beaucoup penser aux histoires du jeune Huckerberry Finn qui remontait le Mississippi sur son radeau ou à bord de bateau à valeur et à roues…

1.00

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2.00

3.00 – Plus le bateau avançait et plus il faisait froid… très froid… au point où j’ai du mettre tous mes vêtements d’hiver. En dernier recours, j’ai même utilisé mon sleeping comme couverte… pas besoin de dire que je me suis fait de nouveau amis instantanément en leur offrant une place au chaud en-dessous. Dire que j’avais sérieusement pensé expédier tout ce matériel au Canada à mon arrivé en Asie du Sud-Est… « il va faire hyper chaud tout le temps » que je me disais… ouais ouais…

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4.00

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4.30 – Ohhh… on s’arrête à un village… pour mettre du gaz… fausse alerte…

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5.00

6.20 – nous voila arrivé à Pak Beng. Bon, allez… avec tout mon linge sur le dos, mon sleeping et une couverture, je suis près à attaquer la nuit. On se reparle demain si je suis toujours en vie…

CROISIÈRE GLACIALE…

Ironiquement, mon réveil et celui de l’italien se sont mis à sonner en même temps à 7.00am tapant.

Alors que l’italien s’est levé d’un trait, tel Undertaker dans les belles années où je regardais la lutte (j’étais très jeune ok…), je me suis alors tourné, j’ai snoozé mon Iphone et j’ai lancé à l’italien « I don’t want to go to school mom (je ne veux pas aller à l’école maman) »… vous savez, ces matins où il fait très froid dans votre chambre et que vous êtes hyper confortable au chaud dans votre lit… ouais, c ça…

Fait très surprenant, le bateau a jeté l’ancre right on time à 9.00 ce matin… phénomène que je jugerais aussi rate que le passage de la comète de Haley (tous les 72-73ans) en Thailande/Laos.

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Après une journée passé sur le bateau, l’engouement d’être sur un bateau avait disparu. Malgré tout, les activités ne manquaient pas… on était TOUT LE TEMPS occupé…

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Ce fut donc une journée sous le signe de la relaxation à descendre tranquillement le fleuve sur la grosse péniche au son du moteur et à la vue de la jungle et des petits villages… tout cela sans aucune trace de civilisation.

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Certains des villages que nous avons croisés sont reliés par la route, mais la très grande majorité sont dans la jungle très dense et n’ont de contact avec la « civilisation » que les bateaux qui montent et descendent le Mékong.

4.00pm – Nous avons touché terre…

1, 2, 3… Luang Prabang me voila…

À SUIVRE

P.S. I – Quand tu montes à bord du bateau lors de la 1ère journée, tu ne connais personne… après 2 jours, tu poses les pieds sur terre avec une tonne d’amis.

P.S. II – AVERTISSEMENT; pour ceux qui envisageraient de faire le trip de 2 jours sur le Mekong pour relier Chang Khong (Thailande au Nord de Chiang Mai et Chiang Rai) à Luang Prabang, juste avant de nous embarquer pour la croisière, le gars qui s’occupait de nous conduire au bateau nous a fait peur en nous disant qu’à Pak Beng, la ville où nous allions arrêter pour la nuit à mi-chemin, était très petite, comprenait peu d’accommodation et que les prix (accommodations et nourritures) étaient très cher… bref, il nous suggérait très fortement d’acheter tous nos vivres et de réserver dans son auberge… qui était cher, mais beaucoup moins cher que ce que nous allions trouver là-bas (selon ses dires). Nous avons tout de même décidé de tenter notre chance en ne réservant rien.

Ce fut la meilleure décision ever… Oui, le village est petit, mais il contient une TONNE d’accommodations très très abordables… et ce même si il y avait 3 bateaux remplis à pleine capacité de touristes (donc environ 100 par bateau).

Le même gars nous a aussi fortement suggéré de réserver un transport pour nous conduire du port au village, prétextant que c’était très loin. En réalité, la plupart des accommodations se trouve à moins de 5-10min de marche.

Bref, n’écoutez pas cet emmerdeur… et foutez-lui donc poing entre les 2 yeux pour moi. MERCI