Aller au contenu principal

Articles de la catégorie ‘Peru’

631 – La FIN d’une Grande Aventure

631 jours (21 mois) et 24 pays plus tard, je déclare ce voyage autour du monde T E R M I N É!

Sans l’ombre d’un doute, j’ai prisThe Long Way Home (le long chemin pour revenir à la maison).

J’ai vu les baobabs et lémurs du Madagascar!

J’ai franchit les Cirques & Pitons de La Réunion!

J’ai été pèlerin sur le Camino de Santiago à travers l’Espagne!

J’ai marché la Corse du nord au sud sur le GR20!

J’ai atteint le toit de l’Europe (Mont Blanc)!

J’ai visité le Triangle du Café en Colombie!

J’ai nagé avec des penguins aux Galapagos!

J’ai atteint l’endroit le plus éloigné du Centre de la Terre en Équateur (Chimborazo)!

J’ai vu Machu Picchu et contemplé les hauts sommets des Andes au Pérou!

J’ai marché dans le plus grand désert de sel sur Terre en Bolivie!

J’ai bu de bons vins chiliens et argentins directement à la source à Santiago de Chile et Mendoza!

J’ai arpenté la Patagonie du nord au sud, d’ouest en est!

J’ai campé à l’extrême sud des Amériques en Terre de Feu!

J’ai dégusté des Asados à Buenos Aires!

J’ai tenté de surfer en Uruguay!

J’ai assisté au Carnaval de Rio!

J’ai découvert que le Brésil était beaucoup plus que fiesta et playa!

J’ai mangé du bons fromages et des charcuteries en Guyane Française!

J’ai mangé de la nourriture indienne au Suriname!

J’ai passé une nuit entière dans un bus en panne sur une route de terre au beau milieu d’une jungle peuplée de jaguars… avec un groupe de brésilien qui ne voulait pas se la fermer… en Guyana!

J’ai dormi en compagnie de grosses tarentules au sommet de Roraima au Venezuela!

J’ai remonté l’Amazone (fleuve) sur un vieux bateau pendant 6 jours (à écouter Games of Throne) jusqu’à la Triple Frontière Brésil/Pérou/Colombie!

J’ai marché sur la Malecon au coucher du soleil à La Habana, Cuba!

J’ai vu le Canal de Panama!

J’ai vécu la Pura Vida et traversé des rivières en 4×4 au Costa Rica!

J’ai marché à quelques centimètres d’un cratère fumant et rempli de lave au Nicaragua!

J’ai visité ma 1ère Cité Maya au Honduras!

J’ai dégusté des Pupusas (mon met favoris en Amérique Latine) au El Salvador!

J’ai travaillé comme guide de montagne au Guatemala!

J’ai nagé dans les cenotes au Yucatan!

J’ai escaladé en solo le 3ème plus haut sommet (5600m+) en Amérique du Nord au Mexique!

J’ai commencé ce voyage en parlant à peine l’espagnol et en ignorant tout du portugais. Je rentre au Canada en parlant un espagnol d’enfant de 5 ans (c’est peut-être généreux), en sachant par coeur tous les (foutus) Hits Reggaeton, et en étant toujours aussi nul en portugais.

En comptant mon voyage en Asie, j’ai voyagé temps plein durant 3 des 5 dernières années. L’ensemble peut paraitre insensé, mais au final tout cela n’est que l’addition de (centaines de milliers de) pas.

Ne vous projetez pas (trop) dans le Futur! Vivez le Présent!! Chérissez le Passé!!! Plus que tout; suivez votre coeur!!!!

Épisode 127 – Hasta la Vista America del Sur

29 Juin 2017

Aéroport El Dorado 

Bogota
Le hasard fait bien les choses!
Le 10 aout 2016, je posais les pieds, pour la 1ère fois de ma vie, en sol sud américain à l’aéroport El Dorado de Bogota. 
Au jour 456 de mon 2ème voyage autour du monde, et après avoir fait le (quasi) tour du continent lors des 324 derniers jours, je quitte un continent, qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises (1er et 2ème degrés), depuis ce même aéroport. 


324 jours où j’ai exploré 11 pays (Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, Suriname, Guyana, Vénézuela) et un territoire français outre mer (Guyane Française). Seule ombre au table; je n’ai pas visité le Paraguay. J’aurais bien voulu, mais le visa de 150$us requis pour les canadiens m’a fait changer d’idée.


Il y a principalement 4 endroits que j’aurais aimé visiter, mais que j’ai du éviter (pour multiples raisons); l’Ile de Pâques & le sud de la Carretera Austral au Chili, Aconcagua en Argentine et le Parque El Cocuy en Colombie. Pour le reste, on peu dire mission accomplis. 

Pour ce dernier Épisode en Amérique du Sud, j’ai décidé de dresser un Palmarès de mes endroits coup de coeur. 
Si vous êtes tout comme moi adepte de plein air et d’architecture (villes coloniales, etc.), vous devriez trouver votre compte. 


TOP 30 – ENDROITS À NE PAS MANQUER


Grand Champion… et de loin

– Trek Roraima (Venezuela)

Top 5 

– Trek Circuit (O) de Torres del Paine (Chile)

– Trek Parinacota + Sajama (Chile/Bolivia)

– Isla Navarino + Puerto Williams + Trek Dientes de Navarino (Chile)

– Trek Vallée de Cochamo + Puerto Varas (Chile)

Top 10

– El Chalten; Trek Circuit Huemul + Trek Fitz Roy & Glacier Perito Moreno (Argentina)

– Ascensions des Volcans Ilinizas + Chimborazo (Ecuador)

– Trek Chapada Diamantina (Brasil)

– Ouro Preto (Brasil)

– Zona Cafetera; Salento + Trek Los Nevados (Colombia)

Top 20

– Mompos + Cartagena de Indias (Colombia)

– Medellin + Guatape (Colombia)

– Riohacha + Guajira Peninsula (Colombia)

– Arequipa + Trek Canyon Cotahuasi + Ascension El Misti (Peru)

– Iquitos / Isla de los Monos (Peru)

– Trek Circuit Huaywash + Huaraz (Peru)

– Quito + Ascension Volcan Pichincha (Ecuador)

– Iles Galapagos (Ecuador)

– Salar de Uyuni – San Pedro de Atacama 4×4 Trip (Bolivia/Chile)

– Trek Circuit Illampu + Sorata (Bolivia)

Top 30

– Trek Nahua Huapi + Volcan Tronador + Bariloche (Argentina)

– Buenos Aires (Argentina)

– Isla Chiloé (Chile)

– Rio de Janeiro + Carnaval (Brasil)

– Florianapolis (Brasil)

– Lago Titikaka + Copacabana + Isla del Sol (Bolivia)

– Punta del Diablo (Uruguay)

– San Gil + Barichara (Colombia)

– Cordillera Blanca; Trek Santa Cruz + Trek Laguna 69 + Refugio Peru (Peru)

– Machu Picchu (Peru)

Mentions Honorables

– Trek Altos de Lircay (Chile)

– Iles du Salut (Guyane Francaise)

– Cayenne & Saint Laurent du Maroni (Guyane Francaise)

– Santiago de Chile (Chile)

– Trek Parque Pumalin (Chile) 

– La Paz (Bolivia)

– Sucre (Bolivia)

– Trek Ausangate + Rainbow Mountain (Peru)

– Chachapoya + Kuelap (Peru)

– Annai / Savane Runupuni (Guyana)

– Les Chutes Iguazu (Brasil)

– Cuenca (Ecuador)

– Paramaribo (Suriname)
… 
PAYS EN 1 AFFIRMATION
Colombie

Meilleure nourriture et les gens les plus chaleureux du continent!
Équateur

Des hauts volcans partout!
Pérou

La meilleure bière (Cusquena) et la pire nourriture du continent. 
Bolivie

Des randonnées en haute altitude à faire rêver (Sajama et Illampu)!
Chili

Pays qui fait mal au budget, mais je vais m’ennuyer de tout (mon pays préféré), surtout des bonnes bouteilles de vin à 2-3$!
Argentina

Des paysages de fou en Patagonie, mais des trajets de bus interminables (et extrêmement $$$)!
Uruguay

Pas grand chose à dire… évitez Montevideo!
Brésil

Des fruits, Floripa, le bijou colonial de Ouro Preto, les couleurs de Salvador, camper dans la Chapada Diamantina… j’avais peur du Brésil avant d’y poser les pieds, mais le Brésil ne mérite pas sa mauvaise réputation et fut ma plus grande surprise/découverte!
Guyane Française

De la charcuterie et du vin français… une bénédiction en Amérique du Sud!
Suriname

Une capitale hors de l’ordinaire et de la superbe nourriture indienne!
Guyana

Mini India… en espérant ne jamais y reposer les pieds!
Vénézuela

Pas aussi dangereux que tout le monde le dit (tout le monde en sait quoi au juste?). Mon plus beau souvenir en Amérique du Sud (Roraima)!
Paraguay

Ce sera pour une autre fois!

Je tourne donc la dernière page du chapitre « Une Année en Amérique du Sud » dans le livre de ma vie. Assurément le plus beau chapitre jusqu’à maintenant. 
Une chose se termine… Une autre débute… 
Cuba Nous Voila!!!

Épisode 123 – Huayhuash; LA Randonnée Ultime en Amérique du Sud

21 May 2017

05.35 – Dans le nuit encore noire, nous quittions Huaraz à bord d’un vieux bus remplis à craquer de péruvien.
Direction Chiquian, village situé aux portes de la Cordillera Huayhuash, l’une des chaines de montagne les plus reculées des Andes; une forteresse de glace à plus de 6000m.
La Cordillera Huayhuash serait le théâtre de notre dernière grande randonnée en Amérique du Sud… et non la moindre. 

HUAYHUASH POUR LES NULS
Réputé comme l’un des treks les plus spectaculaire de la planète, souvent cité comme la meilleure randonnée alpine sur Terre, le Circuit Huayhuash est pourtant relativement inconnu du commun des mortels. Avec Torres del Paine (Patagonie/Chili), Huayhuash offre sans aucun doute les plus beaux paysages de montagne en Amérique du Sud. 
D’une longueur d’environ 120km, avec 8 Cols à plus de 4600m, dont 2 supérieurs à 5000m, le Circuit Huayhuash est classé « Difficile » dans le monde de la randonnée. 
On recommande fortement de faire le Circuit avec guide/porteurs/mules, mais c’est tout à fait possible de le faire en autonomie complète (c’est ce que nous avons fait).
Le Circuit Huayhuash propose plusieurs itinéraires. Il est important de faire un peu de recherche au préalable afin d’évitez les mauvaises surprises;

– Le « Circuit Alpino »; très technique (besoin de corde, harnais, baudrier, etc.), peu fréquenté & complété pour la 1ère fois en 2004, 

– Le « Circuit Clasico », dit le Circuit dans la Vallée; essentiellement de la marche à haute altitude,

– Le « Circuit Hybride »; soutirant le meilleurs des 2 Circuits précédant, en évitant les sections trop techniques et celles trop faciles. 


Peu importe l’itinéraire, hautes montagnes, glaciers, villages reculés et lacs aux eaux azurs seront au rendez-vous.
Après avoir passé presque une nuit entière debout à lire et regarder les cartes de Huayhuash, j’en étais venu à la conclusion que nous pouvions terminer le Circuit Hybride en 8 jours.
La randonnée devait prendre entre 10 et 12 jours, nous avions planifié 8 jours (donc 9 jours de nourriture)… et l’avons finalement bouclée en 6. 

Jour 1 – 2 POIDS LOURDS
Départ Pocpa (@3440m)

Arrivé Cuartelwain (@4000m)

Distance 11km

Dénivelé Positif +560m

Dénivelé Négatif 0
Une fois à Chiquian, nous sautions dans un autre bus qui nous conduisait jusqu’à un minuscule village, fait de bâtiments en terre cuite, situé au plus profond d’un immense canyon. 
Terminus Pocpa (@3440m)
Pocpa serait le 1er de PLUSIEURS villages à charger un frais de passage aux randonneurs. 
Voyez-vous, la Cordillera Huayhuash n’est pas un Parque Nacional, et c’est là tout le problème. Si Huayhuash était un parc national, on pourrait acheter un billet unique au départ et ça finirait là. 
Or, chaque village situé sur le Circuit charge des frais qui varient grandement. Il n’y a pas de poste de contrôle, donc aucun moyen de savoir où se procurer les billets. Généralement, tu marches sur le sentier et un cavalier vient à ta rencontre.
En tout et pour tout, faire le Circuit Huayhuash coute environ 80$us (oui oui 80$us) par personne en frais de passage. 
Bref, non sans rouspéter, nous acquittions les frais et nous mettions en marche. Dès lors et pour la prochaine semaine, notre seul moyen de transport serait… nos bonnes vieilles jambes. 
Direction le campement Cuartel Huain.
La randonnée du jour consistait à monter en suivant une route de terre dans le fond du canyon. Une montée toute en douceur, non sans peine en raison du poids insensé de nos sacs. J’avais l’impression de porter une tonne de briques, le RPM de mon coeur était en permanence en sur-régime et les muscles de mes molets semblaient vouloir déchirer à tout moment. 


En plus d’y aller en autonomie complète, nous avions décidé d’ajouter un peu de luxe (2 bouteilles de vin, etc.). J’en payais donc le prix. 

Jour 2 – SOUVENIR D’ÉCOSSE*
Départ Cuartelwain(@4000m)

Arrivé Lago Carhuacocha (@4150m)

Distance 21km

Dénivelé Positif +1300m

Dénivelé Négatif -1200m

Ascensions

– Paso Qaqanan @4700m

– Paso Carhuac @4650m
Une longue journée de marche était au menu avec l’ascension de 2 Cols. 
Dès le départ, le sentier ne donnait pas de répit. Nous quittions le fond de la vallée pour atteindre le sommet de Paso Qaqanan via un sentier rocheux & très abrupte. 


Les paysages étaient magnifiques… identiques à mes souvenirs d’Écosse. Bon… je ne suis jamais allé en Écosse, mais j’ai l’impression que si j’y était allé, mes souvenirs seraient similaires 😉
Paso Qaqanan (@4700m), offrait une vue d’ensemble des environs; la vallée que nous quittions était rocheuse et étroite, tandis que celle dans laquelle nous basculions était toute verte et ouverte. À l’horizon, une mer de sommets se dressaient devant nous. 
Il ne restait plus qu’à suivre la ligne de boue qui traçait dans la vallée. Il fallait sortir nos talents de patineur artistique sur boue. 
Après une pause bien méritée dans les pâturage bordant le Lago Mitucocha (où les randonneurs s’arrêtent normalement pour la nuit), il était temps de s’attaquer au 2ème Col de la journée; Paso Carhuac. 
Une fois Paso Carhuac derrière nous (l’endroit est sans grand intérêt), le sentier descendait dans une vallée sinueuse jusqu’au Lago Carhuacocha. 


Le campement de ce soir était tout simplement grandiose; en bordure du Lago, avec d’impressionnantes montagnes & glaciers droit devant. Du nombre se trouvait le Nevado Yurupaja, 2ème plus haut sommet du Pérou à 6635m. 
Le camping était cependant chargé; 4 groupes organisés (environ 6 randonneurs par groupe) et un couple de français faisant le Circuit en solo. Peu importe, nous les avions rattrapé aujourd’hui… et allions les distancer dès demain.

Jour 3 – LA PROMMENADE DES GLACIERS
Départ Carhuacocha (@4250m)

Arrivé Laguna Barrosocoha (@4600m) 

Distance 18km

Dénivelé Positif +1050m

Dénivelé Négatif – 500m

Ascension

– Paso Siula @4800m
Après une nuit ponctuée d’averses violentes, et de chien errants jappant bruyamment, le soleil et le calme étaient au rendez-vous en matinée.
Après avoir longé le lac jusqu’au pied des glaciers, nous quittions le Circuito Clasico pour nous aventurer sur une portion du Circuito Alpino; l’ascension de la Paso Siula. Le sentier bifurquait dans une vallée longeant de hauts sommets et des lacs aux eaux clairs. Les paysages étaient tout simplement I N C R O Y A B L E S. 


Paso Siula (@4800m) était aussi dramatique qu’inhospitalier; le panorama était à couper le souffle, mais l’endroit était balayé par de forts vents d’hiver. 


Nous basculions dans une vallée toute verte et avec un sentier hyper facile… mais glissant (boue). 


Nous passions au travers du Camp Huayhuash en vitesse (pour éviter de payer les frais). Sensé être le campement pour la nuit, nous filions plutôt en ligne droite à travers les collines, en faisant fit des murets de pierre, pour rejoindre le Laguna Barrosocoha (@4600m), devant en théorie être quelques km plus loin, et éventuellement franchir la Paso Trapecio (demain). 
Situé sur le Circuito Alpino (donc à l’abri de la meute de randonneurs) le sentier était inexistant. Ajoutez à cela que ni le sentier, ni la Paso, pas plus que le lac n’étaient représentés sur la carte officielle du Circuit. Heureusement, le sentier était sur Maps.Me.
En plus de nous faire passer au coeur de la Cordillera, la Paso Trapecio se voulait un raccourci qui nous ferait sauver 2 jours de marche sur le Circuito Classico (un portion de sentier ennuyeuse et loin de la haute montagne). 
N’empêche, je pouvais voir le regard perplexe de Tanzi. Sans trop savoir où j’allais et où se trouvait le lac, je continuais à marcher d’un pas assuré à travers les collines (même si j’étais moi-même en proie à quelques doutes) en espérant tomber sur un sentier et/ou le lac à un certain moment. 
Ma patience était récompensée; nous tombions sur le sentier… quelques centaines de mètres avant d’apercevoir le lac 🙂
Cette nuit, nous serions seul au monde dans une plaine au pied d’une montagne gigantesque.



Day 4 – L’IMPENSABLE
Départ Laguna Barrosocoha (@4600m) 

Arrivé Paso San Antonio (@4600)

Distance 27km

Dénivelé Positif +1500m

Dénivelé Négatif -1600m

Ascensions

– Paso Trapecio @5110m

– Paso San Antonio @4990m 
Cette journée pourrait être à la fois ma plus belle & pire journée de randonnée à vie. Si quelqu’un pouvait voir dans le futur et avait pu me raconter comment cette journée allait se passer, je l’aurais traité de fou.
Le soleil peinait à faire son chemin au travers de l’épaisse nappe de brouillard, si bien qu’il faisait un froid de canard. 
C’est complètement à l’aveuglette que nous commencions l’ascension de la Paso Trapecio au travers d’une plaine marécageuse & diagonale (vers le ciel), puis un versant hyper incliné. 
J’avais fait du repérage la vieille, et il y avait de rare totems, mais disons que la donne était différente dans le brouillard total.
Un peu avant d’atteindre le sommet, la végétation disparaissait complètement et le sentier devenait hyper clair. Entouré de neige, avec un très fort vent d’hiver et avec le soleil qui ne réusissait toujours pas à se débarrasser du brouillard, mes « corones » rétrécicaient à vue d’oeil. 
Alors que tout était bouché sur le versant que nous montions, nous atteignions Paso Trapecio pour trouver une vallée dégagée et ensoleillée de l’autre coté. 
Le décor était complètement différent de ce que nous avions vu sur le Circuit jusqu’à maintenant; une espèce de vallée lunaire parsemée de glaciers et de lacs azur. 


De 5100m où nous étions au sommet de la Paso, il fallait désormais descendre jusqu’au fond de la vallée à Huynaypatay (@4500m). 
Une fois atteint la vallée, nous marchions à peine 5 minutes sur le Circuito Classico avant de retourner sur le Circuito Alpino. Nous entreprenions alors notre 2ème ascension du jour; Paso San Antonio (@4900m). 
Le sentier était désormais clair comme de l’eau de roche… mais montait avec une inclinaison casse gueulle à plus de 60 degrés. 


Quelques heures plus tard, nous foulions Paso San Antonio. L’endroit était réputé pour offrir la plus belle vue de tout le Circuit; une vue globale de la Cordillera Huayhuash. 
W O We



Après avoir admiré pendant de longues minutes ce qui pourrait bien être le plus beau panorama que j’ai pu voir de ma vie, il fallait se résigner à quitter le sommet de Paso San Antonio. 
Aussi impressionnante était la vue, nous étions à plus de 4900m, le soleil se couchait à l’horizon et l’endroit était tout sauf idéal pour installer notre campement. 
Nous entreprenions la descente dans une section d’éboulement à plus de 75 degrés d’inclinaison, avec le fond de la vallée à plus de 1000m sous nos pieds. Le moindre faux mouvement résulterait (au mieux) à une chute de plusieurs centaines de mètres. 


« Il faudrait être complètement fou pour monter ce versant de la Paso San Antonio » que je lançais à Tanzi. Déjà que l’ascension sur l’autre versant avait été tout sauf une sinécure, l’ascension de ce versant relevait de la folie.
Après plus d’une heure et plusieurs centaines de mètres de descente, le sentier disparaissait. Devant nous se dressait un mur plongeant directement vers le fond de la vallée quelques centaines de mètres plus bas. 
Sans corde, ni casque, ni piolet, il était impensable de descendre ce mur avec des sacs de 20kg sur le dos. Nous allions devoir rebrousser chemin!!!
Pour ceux qui ont lu attentivement les derniers paragraphes, rebrousser chemin signifiait remonter au sommet de Paso San Antonio… via un sentier extrêmement incliné dans une zone d’éboulement. 
C’est généralement dans ce genre de situation que je me demande « pourquoi j’aime les montagnes et non les plages? ».
De retour au sommet, une dizaine de touristes (monté au sommet sans sac pour voir le coucher du soleil) nous applaudissaient à tout rompre. Ils n’en revenaient pas que nous ayons fait l’ascension de ce versant avec des sacs aussi gros. 
Nul besoin de dire qu’après tout ce que nous avions déjà fait depuis le début de la journée, nous avions passé depuis un bon moment l’étape « Brulé Raide ». Tanzi s’effondrait au sol en pleur, tandis que je peinais à rester debout et à contenir mes émotions (il n’était pas question que je pleure devant un groupe d’idiots). 
Il fallait maintenant redescendre de l’autre coté et trouver un site pour camper…
..
Jour 5 – ON TOUCHE LE FOND
Départ Paso San Antonio (@4600m)

Arrivé Susococha Camp (@4500m)

Distance 24km

Dénivelé Positif +1450m

Dénivelé Négatif -1550m

Ascension

– Paso Tapush @4800m
Une bonne nuit de sommet et nous étions remis de nos émotions fortes de la veille et prenions la route aux premières lueurs du soleil. 
C’est avec mes bas d’hiver sur les mains (pour les dégeler) que nous entamions la descente. 
Le Circuito Alpino étant trop technique à cet endroit, nous n’avions d’autre choix que de prendre le très long et très bas détour via le Circuito Classico. La journée d’aujourd’hui consistait à engranger le plus de km possible en descendant dans une espèce de vallée couloir aux paysages plus qu’ordinaires, pour remonter de l’autre coté et rallier un autre versant de la Cordillère Huayhuash. 
Une fois atteint Huayllapa, le point le plus bas du Circuit à 3500m d’altitude, il fallait maintenant remonter jusqu’à Paso Tapush à plus de 4800m. 


Nous passions le camp Hurtiac en vitesse (où tous les groupes s’arrêtent pour la nuit) pour aller directement à la Paso. 
Le sommet de la Paso Tapush est un espèce d’immense plateau inhospitalier où il est difficile de savoir où se trouve le point le plus haut. Par 2 ou 3 fois nous pensions être arrivé au sommet… mais nous débouchions simplement sur une portion plus haute du plateau.

Le temps de descendre -300m de denivelé de l’autre coté que la temperature passait d’une journée froide d’hiver à une chaude journée d’été, et que les paysages devenaient du bonbon pour les yeux. 

Jour 6 – THE LONG WAY HOME
Départ Susococha Camp (@4500m)

Arrivé Llamac (@3300m)

Distance 21km

Dénivelé Positif +800m

Dénivelé Négatif -2100m

Ascension

– Paso Yaucha @4750m

– Paso Llamac @4300m
Et un autre réveil dans une plaine gelée à l’intérieur d’une tente toute givrée. 
Au menu ce matin, l’ascension de la Paso Yaucha @4750m, nécessitant seulement ++300m d’ascension (partez les rires en canne).
À partir de là, il ne restait qu’à descendre une couple de centaines de mètres, marcher sur le plat dans le fond d’une vallée, monter un dernier Col (Paso Llamac @4300m… à ne pas sous estimer quand vous êtes exténué) et descendre -1100m de dénivelé négatif.
Un dernier coup d’oeil à Huayhuash & ses Nevados chargés de neige, et nous basculions en direction de Llamac, la fin du Circuit. 
Une douche bien chaude & une bière bien froide… c’est tout ce que je demandais (j’avais plus de chance d’avoir une douche bien froide et une bière chaude). 

Huayhuash EN BREF

+ Randonnée difficile, mais un sentier bien balisé et très fréquenté,

+ Multiple itinéraires possibles, 

+ Campement sur les sites désignés, 

+ Source d’eau abondante tout au long du Circuit,  

+ Beaucoup de groupes de randonneurs avec guide et porteurs (à organiser depuis Huaraz), peu de randonneurs en autonomie complète,

+ Même en autonomie complète, le Circuit coute une petite fortune. Comptez environ 90$us par personne (site de camping + passage dans chaque village).

P.S. Je dédis cette Épisode à ma copine Tanzi. Tu m’as suivit sans broncher sur une tonne de sentiers pas commode tout autour de l’Amérique du Sud. 
Jamais au grand JAMAIS tu ne t’es plain (tu as bien faillis t’évanouir quelques fois… mais ne s’est jamais plain ;-). 
Pour une fille qui n’avait pas vraiment d’expérience de randonnée et qui avait une peur bleue des effets de l’altitude, tu as t’es même permis de me botter le cul à quelques reprises lors d’ascension (bon… mon sac était plus lourd 🙂

Épisode 122 – Cordillera Blanca; Santa Cruz & Cie.

Plus de 31h dans un bus, répartis sur 2 nuits consécutives, et nous avions quitté Cusco et l’Empire Inca, pour nous retrouver à la base de la Cordillera Blanca, un endroit surnommé « la Suisse du Sud » (pas pour sa richesse), la capitale du plein air au Pérou…

Bienvenue à Huaraz!



LA CORDILLERA BLANCA POUR LES NULS
La Cordillère Blanche est un endroit difficile à manquer pour tout amateur de plein air voyageant en Amérique du Sud. 
L’endroit est littéralement la plus grande concentration de hauts sommets de l’Hémisphère Ouest; 33 sommets de plus de 5500m, dont 16 dépassant les 6000m, dont Huascaran, la plus haute montagne du Pérou & 4ème plus haute montagne d’Amérique du Sud, et de toutes les Amériques, du haut de ses 6768m. La montagne a d’ailleurs donnée son nom au Parque Nacional Huascaran, parc qui englobe l’ensemble de la Cordillera Blanca et qui est inscrit au Patrimoine de l’UNESCO. 
Comme vous le devinez, cette contrée blanche, au multiples sommets coiffés de glaciers, est un paradis de la randonnée et de l’escalade. 
Difficile de choisir parmi la tonne de randonnées et d’ascensions possibles (pour tous les niveaux d’expérience). 

LAGUNA CHURUP
Besoin d’une randonnée d’un jour pas trop difficile, mais assez haute en altitude, pour faire une répétition générale avant d’entreprendre une randonnée de plusieurs jours? Ajoutez en prime de splendides panoramas? 
La randonnée jusqu’au Laguna Churup est toute désignée (comme si nous avions besoin d’une randonnée de pratique).
Situé à 4450m, au pied du Nevado Churup (5495m), il faut tout d’abord prendre un bus depuis Huaraz, se faire brasser sur une route durant 18km jusqu’au village de Pisac, et faire une courte (mais intense) ascension (3km +650m allé). 
Le sentier est bien balisé mais abrupte, avec quelques sections semi-techniques (escalade avec corde). 



REFUGIO PERU
Départ Cobollapampa (@3910m)

Arrivé Refugio Peru (@4675m)

Distance 15km

Dénivelé Positif +850m

Dénivelé Négatif 0
Aujourd’hui, les choses devenaient un peu plus sérieuses.
Un minibus de Huaraz à Yungay, via une route suivant le fond de la vallée, et nous sautions dans un autre bus. Celui-ci quittait le fond de la vallée en zigzaguant sur une route sinueuse et mal entretenu. En d’autres mots; ça brassait. 
Nous avions alors une vue imprenable sur le double sommet de Nevado Huascaran (plus haute montagne du Pérou), 2 monstrueuses boules de crème glacée surplombant la vallée. 
Environ à mi-chemin, la route quittait la vallée pour entrer dans un canyon profond et étroit. Les lacets de la route devenaient de plus en plus serrés, nouant de plus en plus nos estomacs. Ça brassait maintenant en tab…
Terminus Cebollapampa, point de départ de la randonnée permettant de rejoindre le lac le plus connu de la Cordillera Blanca; le Laguna 69. 
Contrairement à 99% des touristes qui visitaient le Laguna 69 (en 1 journée allé-retour), nous allions faire la boucle qui passe par le Refugio Peru, y passer la nuit, et rejoindre Laguna 69 en matinée le lendemain. 
Encore un peu étourdi de la run de bus et sous un ciel chargé (qui n’allait pas tarder à nous tomber dessus), nous commencions l’ascension de +850m pour rejoindre les hauteurs de la Cordillera Blanca.


Après avoir joué au chat et à la souris avec le brouillard et la pluie tout au long de l’ascension, nous arrivions sur un plateau complètement dégagé. Devant nos yeux se trouvait un champ de roche (avant plan) et 2 hauts sommets et leur glacier respectif (Nevado Huandoy @6000m & Nevado Pisco @5752m).
Le Refugio Peru se trouvait à la limite entre les glaciers et la moraine (les roches). 
W O W



Un refuge digne des Alpes francaises. Pas simplement pour l’emplacement, mais aussi pour la qualité du bâtiment lui-même. Il y a quelques années, le Parque Huascaran avait lancé un programme de parrainage avec certains pays européens. 
Les villages de la Cordillera Blanca étant très pauvres et reculés, des refuges de montagne ont été construits un peu partout dans la Cordillera. Financés par les européens, ces refuges sont gérés par les communautés, et tous les profits vont à la construction d’infrastructures dans les villages.


Tout cela pour dire que le refuge était digne d’un refuge alpin, plus beau que probablement 99% des bâtiments au Pérou… et 100 fois mieux que n’importe quel refuge sur le GR20 en Corse.

LE TOIT DU MONDE
Départ Refugio Peru (@4675m)

Arrivé Cebollapampa (@3910m)

Distance 12km

Dénivelé Positif +400m

Dénivelé Négatif -1150m
Le réveil se faisait dans une mer de brouillard. Mis à part le Refugio, nous ne pouvions rien voir à plus de 10m à la ronde. 
Direction Laguna69!
Pour ce faire, il fallait traverser un champ d’éboulement en marchant sur de grosses roches instables. Un faux pas et c’était la fracture. 
Toutes ces roches n’étaient pas arrivées la par magie; nous étions dans la zone d’avalanche des Nevados nous surplombant. 
Quoique technique, le sentier était facile à suivre en raison des multiples hauts (et beaux) totems.


Les Nevados sortaient du brouillard les uns après les autres, jusqu’au point ou il ne restait plus un seul nuage à l’horizon. 
Nous avions l’impression d’être sur le toit du monde tellement la vue était spectaculaire; 8 des plus hauts sommets du Pérou… donc 8 des plus hauts sommets des Amériques… donc 8 des plus hauts sommets sur Terre… se trouvaient autour de nous.
Le Laguna 69 dans tout cela? Wow!!! 


D’un bleu comme seulement j’en avais vu dans les Rocheuses Canadiennes (Lacs Peyto & Moraines) et avec un immense glacier accroché juste au-dessus, il mérite sa réputation de plus beau lac de la Cordillera. 


De retour sur la grand route, il nous fallait maintenant gagner Vaqueria, le départ de la randonnée Santa Cruz. 
Situé seulement 30km plus loin, il était impensable de penser marcher jusque là en raison du mur (montagne) qui se dressait sur le chemin… la route montait de plus de +1500m avant de redescendre de l’autre coté. 
Bref, nous allions lever nos pouces en l’air et espérer pour le mieux. 
Moins de 5 minutes plus tard, un 4×4 conduit par des locaux se pointait… et avait 2 places de dispo.
Sur une route déserte comme celle là, route où il ne doit pas passer plus d’une voiture par heure, nous étions béni des Dieux. 

SANTA CRUZ TREK
Santa Cruz est la randonnée vedette de la Cordillera Blanca. 
Santa Cruz est aussi la 3ème randonnée la plus touristique en Amérique du Sud, après Torres del Paine (Chili) et la Inca Trail menant à Machu Picchu (Pérou). 
En d’autres mots, nous pouvions espérer croiser beaucoup de wanabe randonneurs. 
En théorie, guide & porteurs sont obligatoires. En pratique, personne ne porte attention et le sentier est hyper facile à suivre. 
Mis à part si vous ne voulez pas cuisiner et porter/monter votre tente (quel genre de randonneur êtes vous), un guide est inutile. 


Jour 1 – DE ROCHES ET DE BOUE
Départ Vaqueria (@3950m)

Arrivé Taullipampa (@4150m)

Distance 23km

Dénivelé Positif +1450m

Dénivelé Négatif -850m

Sans aucune journée de repos, nous étions de retour dans nos bottes à la première heure le lendemain. 
Direction Punta Union, la seule passe et point le plus haut de la randonnée 18km et +1400m plus loin. 
C’était la matinée « Hola Buenos Dias » à croiser une multitude d’enfants en route pour l’école. 
Après avoir passé quelques villages, nous étions véritablement dans la nature.


Avec des vues assez (pas mal) ordinaires (vallée entourée de montagnes toutes vertes), nous tachions d’engranger le plus de km avant que les rayons du soleil nous frappent. 


Après avoir passé le campement Paria, les choses devenaient sérieuses; le sentier montait sans relâche vers Punta Union (8km +1000m). 


Après une dernière portion d’ascension pas piqué des vers (presque en ligne droite, avec une forte inclinaison, sur de la roche exposée) et avec le RPM dans le tapis depuis une bonne heure, nous avions vaincu Paso Punta Union. En guise de récompense, Pachamama jugeait bon de nous lancer une forte averse de grêle sur le dos. 


Peu importe, la totalité de la randonnée Santa Cruz restante était désormais en descente… -1700m de dénivelé négatif. 
Alors que le versant précédant était une très grande vallée en forme de serpent, la vallée dans laquelle nous basculions était étroite et linéaire. Un immense glacier se trouvait juste à coté de nous sur la droite. 


Après avoir marché 2 jours en 1, nous arrivions au campement Taullipampa complètement exténué. 
L’endroit avait une vue imprenable sur le Nevado Taulliraju. Tout au fond de la vallée, la montagne agissait telle la sentinelle de Santa Cruz, voyant et entendant tout. 

Jour 2 – I N T E R M I N A B L E
Départ Taullipampa (@4150m)

Arrivé Cashapampa (@3600m)

Distance 24km

Dénivelé Positif +50m

Dénivelé Négatif -600m
Le réveil se faisait dans une vallée glacée où les rayons du soleil ne réchaufferaient pas la terre avant encore plusieurs heures. La tente était complètement givrée. 
Les mains bien glacées après avoir procédé à un dégivrage manuel que nous commencions la journée. 
Direction Cashapampa, la fin du sentier, tout en bas au fond de la vallée 24km plus loin. 
Nous disions Adieu à la Sentinelle… pour dire Bonjour au Nevado Alpamayo. Pointant à plus de 5900m, Alpamayo avait été nommée la plus belle montagne au monde (escalade parlant) par le magazine allemand Alpinismus. Nous étions malheureusement hors de la saison d’escalade (possible seulement en aout/septembre) sinon j’aurais tenté ma chance. 
Tout de suite après avoir croisé Alpamayo, le sentier descendait dans le fond de la vallée. Nous en étions quitte pour marcher dans l’immense lit d’une rivière asséché. 


Le lit de rivière se transformait en un canyon qui semblait ne pas avoir de fond. Le soleil nous avait depuis rattrapé, rendant la descente interminable… 


J’adore la randonnée, mais il n’y a rien de mieux que d’arriver à la fin du parcours et de savoir qu’un lit, une douche chaude et une (des) bière(s) vous attendent. 

Santa Cruz est une belle randonnée, mais jamais dans les plus belles d’Amérique du Sud. 
Un peu comme les randonnées pour se rendre à Machu Picchu, Santa Cruz se veut une parfaite introduction à la haute montagne pour quelqu’un sans expérience. 
Il faut par contre faire tout en son possible pour dormir au Refugio Peru et se rendre au Laguna 69.

Épisode 121 – Au Coeur de l’Empire Inca; Qosqo & Machu Picchu

8 Mai 2017 

15.00 – Depuis maintenant une dizaine de minutes, nous marchions sur des rails en jetant des regards inquiets derrière nous… afin de s’assurer qu’il n’y avait aucun train. 
Aussi bizarre que cela puisse paraître, nous étions en direction du site touristique le plus célèbre d’Amérique du Sud…


Au bout de 2 heures de marche, le chemin de fer nous avait guidé jusqu’à « Aguas Calientes », un ramassis d’hôtels et de restaurants se donnant des airs (ratés) de village suisse… 


Depuis quelques années, Aguas Calientes avait été rebaptisé « Machu Picchu Pueblo »…



QOSQO… CUSCO… PAREIL PAS PAREIL
L’aventure avait commencée à Qosqo, ancienne capitale de l’Empire Inca, rebaptisée Cusco (Cuzco) lors de sa capture par les conquistadors en 1536. 
On raconte que les conquistadors, mené par l’infâme Francisco Pizarro, furent émerveillés par la beauté de Qosqo à leur arrivé… ce qui ne les empêcha pas de tout détruire. 
Les bâtiments espagnoles ont été construits sur les ruines Incas. Par exemple, Santo Domingo, plus importante église de Cusco, fut construite directement sur les ruines de Qoricancha, le plus important temple Inca. 
C’est assez flagrant lorsqu’on regarde le mur sud de l’église; la parti inférieure est faite de gigantesques pierres taillées, toutes de la même dimension et déposées les unes sur les autres sans l’aide de mortier (tous les bâtiments Incas étaient construits de cette manière), alors que la parti supérieure est un ramassis de pierres de toutes tailles, disposés n’importe comment et soudées à l’aide de mortier. 
Lors du dernier grand tremblement de terre qui frappa Cusco dans les années 80, plusieurs constructions espagnoles, n’ont pas tenus le coup, alors que les murs datant de l’époque Inca ne bronchèrent pas d’un poil. 
Cusco version 21ème siècle est un endroit à l’histoire riche et complexe. Ville inscrite au Patrimoine Mondiale de l’UNESCO en raison de son architecture coloniale espagnole et ses nombreuses églises (16) plus belles les unes que les autres, la culture Quechua (descendants des Incas) est plus vivante que jamais; les locaux parlent le quechua (langue des Incas) et vénèrent Pachamama (Dame Nature) et sa Trilogie des Andes; le Puma représente la Terre (Monde Physique), le Condor représente le Ciel (Monde Spirituel) et le Serpent représente la Mort (Monde des Ténèbres).  


Fait amusant, le drapeau de Cusco (l’ancien drapeau de l’Empire Inca), est un arc-en-ciel ressemblant à s’y méprendre au drapeau de la Fierté Gay. Seule difference (impossible à remarquer pour quelqu’un qui ne le sait pas), le drapeau de la Fierté Gay compte 6 couleurs, alors que celui de Cusco en compte 7. Les Incas croyaient que les arc-en-ciels reliaient les 3 Mondes (Physique, Spirituel et Ténèbres). 

DESTINATION MACHU PICCHU
Il y a plusieurs moyens d’atteindre Machu Picchu; en train, en bus/voiture, ou en marchant. 
Train

Un train luxueux ($$$) relis Cusco à Machu Picchu Pueblo 1 ou 2 fois par jours. 
Collectivo (taxi collectif)

– 1er Collectivo de Cusco jusqu’à Santa Maria (5-6heures)

– 2ème Collectivo de Santa Maria jusqu’à Hydroelectrica (1-2heures)

– Marche sur les rails de Hydroelectrica à Machu Picchu Pueblo (2heures)
Randonnées

– Inca Trail – l’une des randonnées les plus célèbres du continent sud américain. Prend de 3 à 5 jours, hyper touristique, guide obligatoire ($$$) et besoin de réserver quelques mois à l’avance,

– Salkantay Trail – alternative la plus populaire pour ceux qui veulent marcher jusqu’à Machu Picchu, cette randonnée de 3 à 5 jours peu se faire avec ou sans guide… pas besoin de réserver à l’avance. 
Dans cet épisode, il n’y aura pas de description de la randonnée Saltankay ou Inca Trail pour une raison bien simple; nous avons choisi d’aller à Machu Picchu en collectivo. 
Quoi? Des adeptes de plein air, ayant marché la quasi totalité des randonnées que le continent sud américain a à offrir, ont décidé de lever le nez sur l’une des randonnées les plus réputées sur Terre? 
La réponse est oui!
Je ne veux pas paraitre hautain, mais les randonnées Inca & Salkantay nous ont semblées très surévaluées;

– Les paysages autour de Machu Picchu sont intéressant, mais ils n’ont rien à voir avec les paysages de Patagonie, de la Cordillera Real (Circuit Illampu – Bolivie), la Cordillera Vilcanota (Circuit Ausangate – Pérou), la Cordillera Blanca (Santa Cruz Trek – Pérou) ou encore la Cordillera Huayhuash (Circuit Huayhuash – Pérou),

– Salkantay et Inca Trails sont saturées de randonneurs, 

– Nous venions d’enchainer le Circuit Illampu (Épisode 119) et le Circuit Ausangate (Épisode 120), et nous étions sur le point de marcher coup sur coup la randonnée Santa Cruz (Épisode 122) et le Circuit Huayhuash (Épisode 123),
Bref, nous ne voulions pas gaspiller nos énergies sur une randonnée faite sur mesure pour les randonneurs du dimanche, mais décevante pour les randonneurs expérimentés comme nous…

MACHU PICCHU PUEBLO
2 Collectivos et une marche de 12km sur des rails plus tard que nous entrions dans Machu Picchu Pueblo, blottis dans le fond d’une vallée. De là, Machu Picchu se trouve à 3km et +450m. 
2 options s’offraient à nous;

– prendre un bus ($$$ avec une file interminable à partir de 04.30am… même si les bus commencent seulement à 06.00am),

– Marcher (environ 1-1.5h)

MACHU PICCHU
07.00 – Peu après le lever du soleil, nous atteignions l’entrée du site alors que les nuages se dissipaient tranquillement dans la vallée. 


Situé à moins de 80km de Qosqo (Cusco), Machu Picchu doit sa remarquable préservation (probablement la ville Inca la mieux préservée) à son emplacement; perchée sur un plateau situé au sommet d’une montagne… cette même montagne étant perdue au milieu de nul part à la jonction de plusieurs vallées. 


Fait intéressant, Cusco se situe +1000m plus haut en altitude que Machu Picchu. Machu donne l’impression d’être plus haut puisque Cusco se trouve au fond d’une vallée. 
Bref, tout cela pour dire que les conquistadors n’ont jamais découvert l’endroit… sinon ils auraient tout détruit… comme ils ont fait partout ailleurs.
Encore aujourd’hui, les historiens & archéologues en savent bien peu sur Machu Picchu. 
– Construite dans les alentour de 1430…

– Abandonnée vers 1570 alors que les Incas étaient en pleine déconfiture face aux conquistador…

– Redécouverte par pur hasard en 1911 par un archéologue amateur… 
Pouvant héberger tout au plus 750 personnes, les historiens pensent que l’endroit était un lieu de villégiature pour les gens de la haute société Inca. 
À son apogée, l’Empire Inca, assurément la société pré-colombienne la plus célèbre d’Amérique du Sud, s’étendait du sud de la Colombie (nord), au nord du Chili (sud), jusqu’à l’Amazone (est). 
Machu Picchu se trouvait dans la « Vallée Sacrée », une vallée comprenant les terres les plus fertiles du royaume, une vallée ne faisait pas parti de l’Empire Inca, mais étant la propriété privée de l’Inca (nom de l’Empereur Inca). 
Pour ceux désirant avoir une vue à vol d’oiseau de Machu Picchu, il existe 2 options;

Huayna (Wayna) Picchu

Petite colline dominant le site. L’accès au sommet est limité à 400 personnes par jour ($$ – Billet à acheter quelques mois à l’avance). 

Cerro Machu Picchu 

Située à 3000m d’altitude, soit +600m au-dessus de Machu Picchu, le sommet domine non seulement Machu Picchu, mais tous les environs. Le sentier pour s’y rendre est une succession d’escaliers faites pour des géants, et s’apparente à un mur par moment. 



De nos jours, Machu Picchu est une grosse business; un maximum de 2000 touristes peuvent visiter le site à chaque jour. 
Pour se faire, il faut se procurer un billet ($$) à Machu Picchu Pueblo, la veille ou le matin même (en basse saison), ou quelques jours/semaines à l’avance (en haute saison). 
Ceci étant dit, un voyage en Amérique du Sud est incomplet sans une visite des ruines les plus connus dans le monde… l’une des 7 nouvelles Merveilles du Monde; Machu Picchu, « La Cité Perdue des Incas ». 

Épisode 120 – Ausangate; La Montagne Sacrée

4 Mai 2017

« Vous-allez à Machu Picchu aujourd’hui? » Que nous lance l’homme à la réception de notre auberge à Cusco. 
« Non! Nous allons à Tinqui pour commencer le Circuit Ausangate »
?!? – L’homme bouche bée finit par avouer qu’il ne savait pas de quoi je parlais. Même si le départ de la boucle se trouve à moins de 100km de Qosqo, l’ancienne capitale Inca rebaptisée Cusco par les conquistadors, 9.5 voyageurs sur 10 font le déplacement pour une seule et unique raison; visiter Machu Picchu.
La veille, en allant nous renseigner au bureau de IPeru, la référence touristique au Pérou, l’homme avait paru très surpris que nous lui posions des questions sur Ausangate et  » comment se rendre à Tinqui ». 
« Vous devez passer par une agence de voyage », qu’il nous avait répondu.
« Foutaise!!! » que je lui lançais du tac au tac. 
Nous étions donc les seuls non péruvien à bord d’un bus (qui avait définitivement eu de meilleurs jours) roulant en direction de Tinqui (Tinke). 

AUSANGATE POUR LES NULS
Se prononçant O-Sun-Ga-Té, Ausangate est le point culminant (6372m) de la Cordillera Vilcanota, la plus haute chaine de montagnes au nord du Pérou. 
Depuis l’époque pré-Inca jusqu’à aujourd’hui, la montagne est vénérée par le peuple quechua (habitants du coin) qui lui font de multiples offrandes et sacrifices. 
Le Circuit de Ausangate est d’une longueur de 70 km, culmine à plus de 5000m, débute et termine à Tinke (Tinqui) et est considéré comme la plus haute randonnée au Pérou. 
Llamas, villages quechua, glaciers et lacs aux eaux turquoises sont au rendez-vous.

JOUR 1 – AUSANGATE
Départ Tinke (@3800m)

Arrivé Upis (@4400m)

Distance +/-15km

Dénivelé Positif +650m

Dénivelé Négatif -50m
Avec seulement 4 jours de repos depuis la fin de notre intense randonnée sur le Circuit Illampu (Bolivie), nous étions reparti pour un tour. 
Moins de 1km après avoir quitté Tinke (3800m) et commencé à marcher en direction de Ausangate, nous croisions un couple de français. Effrayés, ils nous racontait la nuit infernale qu’ils venaient de passer à Upis (4410m)… le camp où nous avions planifié de dormir ce soir. Durant toute la nuit, des locaux avaient tenté de voler leurs affaires. L’un d’eux avait même réussi à dézipper leur tente et avait prit la fuite avec l’un de leur sac à dos. 
Le Circuit Ausangate malheureusement s’était forgé cette réputation depuis quelques années; des locaux n’aimant pas du tous les étrangers et faisant des « raids » dans les campements la nuit. 
Nous étions pleinement conscient de cette problématique avant de commencer, et avions décider d’aller de l’avant. Après tout, nous dormions avec nos porte-feuilles et téléphones dans nos sous-vêtements. Tout ce qu’un voleur trouverait serait des bottes puantes et des sacs à dos remplis de trucs suintants. 
La randonnée d’aujourd’hui pourrait se résumer à marcher sur une route de campagne bordée de murets de pierre et traversant une plaine diagonale (en direction du ciel) parsemée de bâtiments rudimentaires. 


Nos beaux sourires et « Hola! Buenos Dias! » se butaient plus souvent qu’autrement à des « pokerface » (regards sévères). 

Quelques km avant de terminer notre journée de travail, nous atteignions un plateau avec quelques fermes. 


Nous faisions alors la connaissance de Anna, son jeune fils de 4ans et leur petit chien de 4 mois trop excité. Anna élevait seule ses 2 enfants et plus de 100 llamas & alpacas. L’emplacement de sa maison était à rêver. 
Terminus Upis… au pied de Ausangate et de son glacier. 



JOUR 2 – DES GLACIERS & DES LLAMAS
Départ Upis (@4400m)

Arrivé Ananda (@4350m)

Distance 27km

Dénivelé Positif +950

Dénivelé Négatif -1000m
À notre réveil, une brume épaisse recouvrait tout autour de nous. Peu importe, il fallait se mettre en marche… 
Direction Paso Arapa, le 1er col du Circuit à 4850m. L’ascension se faisait sur un sentier extrêmement bien balisé, au travers d’une contrée recouverte de roches de toutes tailles. Peu avant notre arrivé au sommet, Ausangate sortait du brouillard. 


Dès lors, le sentier traversait des plaines habitées par des centaines, que dis-je… des milliers de llamas et croisait de multiples lacs aux eaux turquoises. 


Une fois sur les berges du Lago Hatun Pucacocha, le plus grand de ces lacs, Ausangate se dévoilait complètement. Nous pouvions admirer le coeur de ce géant des Andes; un gigantesque glacier suspendu aux parois rocheuses depuis des millénaires. 


Après avoir égaré le sentier… et dû marcher directement dans le lac… à l’eau glaciale… nous n’avions plus d’excuse; il fallait maintenant remonter pour rejoindre la Paso Palomani à 4800m.


Une fois au sommet… il ne restait plus qu’à atteindre le Lago Ausangate… situé quelques centaines de mètres plus bas de l’autre coté. 
Dès lors, la prochaine (et plus grande) difficulté du Circuit se dressait devant nous; la Paso Ausangate, du haut de ses 5 milles quelques mètres. Paso Ausangate allait cependant attendre. 
Au lieu de monter vers la Paso, nous bifurquions vers la droite et plongions vers le fond de la vallée. Direction Ananda, campement à une dizaine de km en dehors du Circuit. 
Le sentier passait alors par une vallée aux couleurs toutes aussi contrastantes que surprenantes; un versant de vallée tout rouge (sable), le fond de la vallée vert radioactif (végétation), avec le glacier (tout blanc) en arrière plan. 


Après que le beau temps se soit transformé en mini tempête de neige, qui s’était elle-même transformée en averse plus nous descendions en altitude, Ananda était désormais en vue. 



Jour 3 – LA COLORADA MONTANA
Départ Ananda (@4350m)

Arrivé Ananda (@4350m) + voiture/bus Cuzco

Distance 15km

Dénivelé Positif +650m

Dénivelé Négatif -650m
Ananda jurait par rapport au reste du Circuit; un tampon de maisons et de vendeurs de cossins. L’endroit était accessible par la route et une tonne de minibus bondées de touristes y venaient chaque jours. 
Ananda avait la particularité d’être situé à la base de la Colorada Montana (Montagne Arc-en-Ciel). 
Autant le Circuit Ausangate était désert, autant la Colorada Montana faisait courir les foules.
Chaque jour, des milliers (oui autant que cela) de touristes quittaient Cusco vers 03.00/04.00 du matin à bord de minibus, arrivent à Ananda vers les 08.00/09.00, et se mettent en marche pour atteindre le sommet de la Colorada Montana. 
06.00 – C’est ainsi que notre réveil sonnait dans une vallée glacée qui attendait encore les premiers rayons du soleil. Il n’était pas question d’attendre le soleil ou que la température se réchauffe, nous voulions avoir le sommet de la Colorada Montana à nous tout seul avant que la horde de randonneurs du dimanche ne prennent d’assault la montagne (pour avoir croisé la horde lorsque nous descendions, je peux vous jurer que « prendre d’assault » est le bon terme). 


Après avoir marché pendant un bon 2 heures sur un sentier s’apparentant à une ligne de boue montant jusqu’au sommet d’une montagne, nous atteignions un endroit qui ressemblait à un bunker militaire perdu dans les montagnes. 
Nous y étions; à plus de 5000m… la Colorada Montana. 


Malheureusement pour nous, il avait plu durant toute nuit (donc neigé à plus de 5000m). 
À quoi ressemble une montagne aux couleurs arc-en-ciel quand on la recouvre de neige? À une montagne recouverte de neige!!!


N’empêche, la vue sur les hautes montagnes était impressionnante. 

Parce que nous avions vu les plus beaux paysages que le Circuit Ausangate avait à offrir (les plus beaux panoramas se trouvent dans la 1ère partie du Circuit) … 
Parce que la suite du Circuit comportait beaucoup de dénivelé positif…
Parce que Tanzi était malade et qu’un peu de repos ne pourrait pas nuire pour la suite…
Nous décidons d’écourter notre randonnée. 
Depuis Ananda, un jeune péruvien nous conduisait jusqu’à la grande route située 60km plus loin. 
De là, nous sautions dans le 1er bus en direction de Cuzco… en route pour de nouvelles aventures… 

Épisode 116 – L’Amazone À Vitesse Très Petit V

11.30am – 5 Avril 2017


C’est par une journée de mousson typique (saison des pluies) que le « Sagrado Coracao de Jesus », vieux bateau en bois, s’apprêtait à quitter le port de Manaus, la capitale de l’Amazone, 24 heures à peine après y être arrivé en provenance du Venezuela via Boa Vista.


Depuis les premières lueurs du jour, les gens installaient leur hamac sur l’un des 2 ponts ouverts de ce petit bateau ne faisant pas plus de 50m de long, par 20 mètres de large. Entassé comme des sardines et sans aucune intimité, c’était la manière de voyager dans ce coin du monde… mais pas pour nous.


Pour à peine 30$/jour par personne, nous avions opté pour un peu de confort; une cabine en bois (qui avait dû être très luxueuse il y a 100ans) avec lit double, salle de bain, a/c, frigo, TV, balcon privé, et 3 repas inclus. Une « croisière » beaucoup plus luxueuse que celle faite sur le bateau Navimag en Patagonie chilienne (pour une fraction du prix).
Cette cabine, que nous avions affectueusement baptisée « the cell (la cellule) » serait notre maison pour les 6 prochains jours, le temps de remonter près de la moitié du fleuve Amazone jusqu’à la triple frontière entre le Brésil, le Pérou et la Colombie.


Pour passer le temps, nous avions pris soin de remplir notre frigo à pleine capacité de bières et de vins… un moyen comme un autre de s’habituer au plancher incliné à plus de 15 degrés.
Départ; Manaus, au km 1000 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.
Arrivé; Tabatinga, au km 2700 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.

L’AMAZONE POUR LES NULS
L’Amazone (l’Amazonie), le « coeur de l’Amérique du Sud », « le poumon de la Terre », se meurt.
Avant d’élaborer plus en détail sur cette affirmation, il faut faire la distinction entre l’Amazone, le fleuve, et l’Amazone, la jungle. Le fleuve se porte bien, c’est la jungle qui se meurt.
À ce jour, plus de 20% de la superficie de l’Amazone a disparu en raison de l’homme (déforestation). Chaque année qui passe, environ 2% de l’Amazone disparait. Si le déboisement continu au rythme actuel, l’Amazone aura complètement disparu en 2050.
Ce que l’homme fait actuellement à l’Amazone cause un dommage irréparable/irréversible non seulement à la jungle, mais aussi aux habitants de la planète toute entière.
– L’Amazone c’est la 2ème plus grande forêt au monde (après la Taiga – Sibérie/Russie),

– L’Amazone c’est 50% de toutes les forêts tropicales sur Terre,

– L’Amazone abrite plus de 10% de toutes les espèces vivantes sur Terre. En d’autres mots, 1 espèces sur 10 de toutes les espèces de plantes et d’animaux habitant notre belle Planète Bleue se trouve dans l’Amazone,

– L’Amazone joue un role vital à la vie sur Terre en absorbant (transformant) une grande quantité du dioxide de carbone si néfaste à l’homme.
L’Amazone n’est pas l’affaire d’un seul

Pays. Partagé à 60% Brésil, 10% Pérou, 7% Colombie, 6% Bolivie, 6% Venezuela, et les miettes dans les Guyanas, c’est au Brésil que le plus de dommage (et le moins d’effort de conservation) y est fait.
L’Amazonie brésilienne version 2017 est un gigantesque chantier où les routes et villes poussent un peu partout. Il y a presque plus de brésiliens vivant dans l’Amazone, que de canadiens au Canada. À elles seule, les villes de Manaus, Boa Vista et Porto Velho font presque 10 millions d’habitants.
Ça c’était pour l’Amazone la jungle… parlons maintenant de l’Amazone le fleuve…
Plus important fleuve sur la planète en terme de débit, 2ème plus important fleuve en terme de longueur (seul le Nil est plus long), l’Amazone draine plus de 12% de toutes les réserves d’eau douce (non salée – potable) sur Terre.
L’Amazone prend sa source dans les Andes péruviennes, traverse tout le Brésil, avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Le fleuve est navigable par bateau jusqu’à Iquitos, 3700km après l’embouche sur l’Atlantique.
Fait surprenant, AUCUN pont ni barrage ne traverse/bloque le fleuve. C’est donc dire que le seul moyen de traverser d’un coté à l’autre est par bateau… ce qui a pour conséquence de trancher le Brésil (que le fleuve traverse sur toute sa transversale) en 2 parties bien distinctes.
L’absence d’infrastructure sur le fleuve s’explique par sa largeur (son embouchure sur l’Atlantique fait plus de 300km de large… tandis que le fleuve se resserre à moins de 1km de large au km 600), sa profondeur, sa puissance et surtout par le fait que durant la saison des pluies (de décembre à juin), l’Amazone inonde des centaines de km de plaines et de forêts sur ses berges.
L’Amazone héberge quelques habitants célèbres;

– Le Boto, le dauphin rose de l’Amazone, plus grand dauphins d’eau douce au monde,

– Les Piranhas (pas besoin de présentation). Ces poissons carnivores sont présents en grand nombre et s’attaquent au bétail et aux humains. Le niveau de l’Amazone peut monter de 12-15m à la saison des pluies. Les piranhas se retrouvent donc dans les champs. Ils sont notamment responsable de la mort de 300 personnes lors d’un naufrage sur le fleuve en 1981. Si vous n’aviez pas encore compris, il n’était pas question de se baigner dans l’Amazone, même pas s’y tremper les pieds… quoique le sud africain Mike Horn a descendu à la nage en autonomie complète la totalité du fleuve en 1997.

– L’anaconda Géant, l’une des plus grande espèce de serpent au monde,

– Le piratuku, un poisson pouvant mesurer de 3 à 5 mètres et peser de 200 à 400 kg.

Pourquoi avoir nommé le fleuve et la jungle « Amazone »?
À l’époque pré-colombienne (avant les espagnols/portugais), le fleuve n’avait pas vraiment de nom. Au début du 16ème siècle, les 1ers conquistadors baptisèrent le fleuve « Mar Dulce (Mer D’Eau Douce) » et « Rio Grande (Grande Rivière) ».
En 1541, un conquistador espagnol, qui cherchait du trouble à une tribus où les femmes étaient des guerrières au même titre que les hommes, surnomma l’endroit Amazone en référence aux guerrière décrites dans la mythologie grecque.
Il n’en fallait pas plus pour que le nom marque l’imaginaire et persiste au fil des siècles.

L’AMAZONE À CONTRE-COURANT
Voguer sur l’Amazone c’est… c’est… plate rare!!!
Après 1 demi journée de navigation, nous étions à 25km (distance d’oiseau) de Manaus. La croisière allait être loooooongue. Un repos forcé, sans internet, qui allait faire du bien au corps et au mental avant d’entamer la dernière portion de notre voyage en Amérique du Sud qui s’annonçait pour le moins chargée.
À l’horizon, il n’y a aucun relief, tout était plat à perte de vue. Plus souvent qu’autrement, on ne voyait que de l’eau brune sur un fond de jungle et de nuages gris.
Peu importe comment large le fleuve était, le bateau voguait toujours à quelques mètres seulement de l’une des 2 berges, si bien que nous pouvions admirer de très près comment les gens vivent le long de l’Amazone. Parce que oui, des gens vivent ici.

FullSizeRender 10FullSizeRender 9FullSizeRender 28
Dupuis les 60 dernières années, le gouvernement du Brésil propose des initiatives pour inciter les pauvres de partout au pays à venir coloniser l’Amazone (triste mais vrai). C’est ainsi que l’on passe rarement 1km sans apercevoir une habitations. Ces habitations sont pour les plupart extrêmement rudimentaires; de minuscules carrés sur pilotis.
Autrement, il faut avoir beaucoup de lecture et/ou de trucs à écrire pour passer le temps.
Et parce que nous avions été sage, Dame Nature nous récompensait avec de splendides coucher de soleil (peut-être aussi des lever de soleil, mais nous étions trop occuper… à dormir).

FullSizeRender 7FullSizeRender 11FullSizeRender 21FullSizeRender 29

Au 1 jour, tout était nouveau…
Au 2 jour, nous pouvions passer de longues heures à fixer le paysage qui défilait leeeeeentemeeeeent devant nous…

FullSizeRender 13FullSizeRender 3FullSizeRender 16FullSizeRender 5
Au 3 jour, les batteries étaient complètement rechargées…
Au 4 jours, nous venions à bout de notre stock d’alcool…
Au 5 jours, ça commençait à être le temps qu’on arrive…
Au jour 6, nous étions enfermé dans notre cabine toute la journée puisqu’il tombait des cordes dehors… comme il peut en tomber en Amazone durant la mousson..

FullSizeRender 26FullSizeRender 20FullSizeRender 31.
En fin de soirée du jour 6, après 131 heures et 1700km, le bateau s’arrêtait définitivement à Tabatinga.
Bienvenue à la triple frontière!

FullSizeRender 22

LA TRIPLE FRONTIÈRE
« Dangereux la nuit! Ne sortez pas de votre hotel sous aucun prétexte » – C’est à peu près la seule chose que mon guide de voyage mentionnait à propos de Tabatinga… avec les mots « traffic » et « drogue » répétés très souvent.
Et pourtant… il était passé 22.00 et nous étions à marcher dans les rues désertes de Tabatinga pour nous trouver un auberge… sans se faire trucider.
Qui dit 3 frontières… dit 3 pays… dit 3 villes; Tabatinga (Brésil), Santa Rosa (Pérou) et Leticia (Colombie). Aucune des 3 villes n’est relié au reste du continent par la route, seulement par bateau et avion.
Alors que les villes de Tabatinga et Leticia ne font qu’une, sans véritable frontière (on peu passer librement de l’une à l’autre), Santa Rosa fait bande à part de l’autre coté du fleuve.
Avez vous déjà foulé le sol de 3 pays… en moins de 2 heures… sans avoir à passer un poste frontalier et montrer votre passeport? Je me réveillais à Tabatinga (Brésil), pour aller prendre mon déjeuner à Leticia (Colombie), sautait dans une vieille pirogue et hop, je me retrouvais de l’autre coté du fleuve sur Isla Santa Rosa, Pérou.

FullSizeRender 8FullSizeRender 23

Alors que Leticia et Tabatinga sont directement sur le fleuve, le petit village linéaire de Santa Rosa se trouve sur une ile perdue au travers des mangroves. La plupart du temps, les voyageurs passent en coup de vent à Santa Rosa, pour collecter leur tampon d’entrée/sorti du Pérou au bureau d’immigration, et se diriger en vitesse vers Leticia. Très dommage puisque Santa Rosa offre un cadre unique et est sans aucun doute mon endroit préférée dans l’Amazone.

FullSizeRender 25FullSizeRender 4FullSizeRender 24FullSizeRender 15FullSizeRender 12
03.00 – C’est sous un déluge que nous sautions dans un petit bateau taxi pour rejoindre le bateau rapide (espèce de bus flottant) qui allait nous mener à Iquitos, plus en amont du fleuve amazone au coeur de l’Amazonie péruvienne. Toute une expérience que d’être dans un petit bateau, qui menace de chavirer à tout moment, sur le fleuve amazone sous une averse à ne rien y voir dans la nuit noire.
Multo Obrigado Brasil!
(Re)Bienvenido Pérou!
See you dans 2 mois Colombie!

IQUITOS
12 heures et 1000km plus tard, Iquitos était en vue.
À première vue depuis l’Amazone, Iquitos ressemblait à un gros dépotoir de bateaux: sur des km ont pouvaient voir des bateaux sur les berges.
Situé au km 3700 de l’embouchure du fleuve amazone, Iquitos possède le titre inusité de « plus grande ville de la planète à ne pas connectée par la route ». En effet, plus de 50% de la superficie du Pérou est recouverte par l’Amazone, et Iquitos se trouve en plein coeur sans aucune route pour y accéder. Le seul moyen de gagner Iquitos est par les airs ou par bateau.
Rues pleines de tuk tuk et hyper bruyantes, où les conducteurs n’o t aucun respect pour les piétons. Pas de doute, nous étions de retour au Pérou.

Belen Market 

Le très achalandé Marché Belen est un genre de Marché Atwater (Montréal), qui s’étendrait sur un bon kilomètre carré de patés de maisons et où vous pouvez trouver de tout (sauf ce que vous chercher vraiment). Toutes les communautés indigènes qui vivent dans l’Amazone péruvienne viennent ici pour vendre leur produit.
Une fois « entré » dans Belen, il est très difficile de trouver la sorti tant de cette ville dans la ville tellement l’endroit est labyrinthique et ne semble jamais prendre fin.

La Isla de los Monos

(L’ile des Singes)
Le highlight de notre voyage en Amazone fut la visite de Isla de los Monos, une ile réputée pour être un orphelinat de singes.
En premier lieu, il fallait survivre à la traversé de 45min depuis Iquitos jusqu’au village de Mazan, à bord d’un petit (et vieux) bateau surchargé, qui donnait l’impression de vouloir chavirer à tout moment. Nous étions quitte pour une bonne frayeur.
Nous sautions ensuite dans un bateau encore plus vieux pour une traversée vers l’Isla.


Une fois sur l’ile, nous étions « attaqué » par une vingtaine de petits singes d’une demi-douzaines d’espèces. Toutes ces petites bêtes ne voulaient qu’une chose; nous grimper dessus en s’agrippant avec leur 2 bras, 2 jambes et leur queue.


Sensation des plus uniques que de sentir les petites mains/pieds et leur queue s’enrouler autour de nos bras afin de s’agripper.




15 Avril 2017
Bon… ce n’est pas tout. Il pleut des cordes depuis 2 jours et les prévisions ne sont guère meilleures pour la prochaines semaines. La mousson est bien installé, ce qui sonne la fin de notre séjour en Amazone.
Je ne veux plus entendre (ou voir) le mot bateau avant un très long moment!
À la première heure, nous nous envolons pour d’autres cieux… plus radieux.
Bolivie nous revoilà!!!

Épisode 88 – El Misti; Le Volcan des Sacrifices

L’autobus roulait depuis maintenant plus de 18 heures quand le soleil se levait à l’horizon. Lima n’était plus qu’un lointain souvenir alors que nous étions au beau milieu d’une contrée totalement désertique. De très hauts sommets faisaient leur apparition au loin. Le bus se dirigeait droit sur l’un d’eux… un cône presque parfait; le volcan El Misti.
img_1594-0img_1684-0img_1694-0img_1609-0
Pointant à plus de 5800m, ancien nevado (neige « éternelle » au sommet) n’étant plus qu’un immense monticule de roches et de terre, El Misti domine la 2ème plus grande ville du Pérou; Arequipa.
Situé à 2335m d’altitude et comptant 900000 habitants, « La Ciudad Blanca (la ville blanche) » est considérée comme un joyau de l’époque coloniale. Son surnom vient du fait que la plupart de ses bâtiments coloniaux ont été construits avec de la pierre volcanique (blanche) provenant des volcans environnants (surtout du El Misti).
Il y avait un monde de différence entre les 2 plus grandes villes du Pérou; alors que Lima était moderne et ouverte sur le monde, Arequipa me donnait l’impression d’être une ville rurale.
La ville était très belle autour de la Plaza del Armas et le Mirador de Carmen Alto valait les 5km de marche en dehors de la ville pour la superbe vue qu’il offrait de la ville et des volcans environnants.
img_1650-0img_1632-0
COTOHUASI CANYON
Alors que la très grande majorité des voyageurs décident d’aller visiter le Colca Canyon, endroit très beau, mais HYPER touristique, nous décidions de prendre la route pour le Cotohuasi Canyon, plus reculé, complètement ignoré par les touristes (puisque plus loin de Arequipa), authentique et réputé comme étant le canyon le plus profond au monde, et avec des sommets dépassant les 5000m, et même 6000m, d’altitude.
But de l’exercice; y faire de la randonnée (bien sur) et pour donner la chance à Tanzi de s’acclimater en douceur à l’altitude avant de s’attaquer à des clients plus sérieux.
Se trouvant seulement à 180km à vol d’oiseau de Arequipa, il nous fallait pourtant 11h de bus pour s’y rendre… dans un « infâme » bus de nuit.
Alors que les phares transperçait la noirceur et que le chauffeur négociait les routes sinueuses sans trop de considération pour notre sécurité, je me serais cru de retour dans un bus de nuit colombien (je m’ennuyais de beaucoup de choses de la Colombie, mais pas des bus); aucun confort et les quelques passagers se faisaient brasser à souhait dans un froid sibérien au son de musique jouant toute la nuit. Quelqu’un peut me dire c’est quoi l’idée de mettre de la musique à tue-tête dans un bus de nuit?!?
En plus, ils chantent tous comme la chienne à jacques. Aucun de ces soi-disant chanteurs ne passeraient l’étape initiale d’un concours de chant nord-américain (La Voie, Star Épidémie, etc.)
03.00 – En avance sur l’horaire (comprendre qu’il était beaucoup trop tôt), nous étions rendu à destination; Cotohuasi… la ville, située au coeur du Canyon Cotahuasi.
LOWER COTOHUASI CANYON
03.15 – Quelques 2 heures AVANT le lever du soleil, nous décidions de commencer notre randonnée.
Direction Quechualla, 35km plus loin… et 1.1km plus bas, réputé comme étant le plus beau village des environs, complètement reculé au plus profond du canyon.
Nous marchions dans la nuit noire armé de nos lampes frontales, avec le son de nos pas comme seul bruit brisant le silence.
Le soleil se levait un peu après 05.00 et nous permettait enfin d’admirer ce qui nous entourait. Le canyon était grandiose avec ses multiples couleurs allant du blanc au rosé. Généralement aride, il était parsemé de quelques oasis (végétation) en bordure de la rivière qui coulait tout au fond.
img_1742
Outre le sable et la roche, on retrouvait principalement 2 choses; beaucoup de cactus et des vignes… parce que oui, le canyon était reconnu pour son vin rouge (artisanal)… et ses fromages.
Plus les heures avançaient… plus on s’enfonçait dans le canyon… plus les parois du canyon étaient hautes… plus les paysages devenaient impressionnant… et plus la chaleur devenait insupportable.
img_1853img_1762img_1799img_1803img_1807
12.15 – Après exactement 9 heures de marche, nous étions devant l’étrange et très vieille (laide) église de Quechualla.
Datant d’avant les incas et étant supposément le plus vieux village du canyon, Quechualla était perché sur les hauteurs d’un petit contrefort en retrait de la rivière. Un récit de voyage que j’avais lu décrivait l’endroit comme un « fairytale oasis in the désert (un oasis de conte de fée au milieu d’un désert) ».
img_1836
Bon… celui qui avait écrit que ce village était tout droit sorti d’un compte de fée devait avoir eu une enfance de misère…
Sans être sorti d’un conte de fée, il fallait admettre que l’endroit avait du charme; des perroquets en liberté, de très vieilles maisons faites en terre cuite, des ruelles bordées de vieux murets en pierre et surplombées par des vignes, des animaux de toutes sorte en liberté dans les rues (chiens, ânes, chevaux, moutons, cochons, canards), et des champs de vignes, des avocatiers et des manguiers (l’arbre qui produit la mangue) tout autour.
Le village comptait 9 familles, venait d’avoir l’électricité il y a moins de 1an et une route (de terre), reliant le village au reste du canyon, avait été terminée il y a seulement 15 jours. Avant cela, les gens devaient emprunter des sentiers longeant les falaises avec leurs ânes pour aller s’approvisionner en ville.
Brianna, 2ans, l’enfant de la femme chez laquelle nous séjournions, était la seule enfant du village.
Nous ne manquions pas de gouter au vin local. Le vin était servi dans une superbe bouteille en bois… avec des verres à shooter?!? Ayant le choix entre un vin seco (sec) ou dulce (fruité/sucré), notre choix s’arrêtait sur le seco… qui s’avérait extrêmement fruité. Très fort en alcool, la couleur/texture et le gout me rappelait un vieux Porto.
img_1855img_1857
CONDUCTEUR SAOUL + ROUTE DANGEREUSE = ?
L’arrivé du bus le matin est un happening pour le village: la plupart des habitants descendent à la route, certains dansent, d’autres jouent de la musique, ou encore boivent de la bière/alcool maison… à 08.30 du matin.
img_1858
08.30 – Le bus était sensé partir pour Cotahuasi (ville)… afin d’aller visiter un autre endroit du canyon.
08.40 – Le conducteur prenait son 1er shooter…
08.50 – Le conducteur prenait une verre de vin…
09.20 – Le conducteur était en train de dancer avec une grosse dame…
09.30 – Le conducteur calait son 2ème shooter…
Pendant ce temps, nous admirions les talents de tortureuse de chien de la petite Brianna sur son hyper gentil petit chien Chiquitin…
img_1863
09.45 – Le conducteur calait un dernier verre de vin et entendait finalement raison. Il donnait un coup de klaxon signalant le départ du bus, quelques joyeux lurons (complètement saoul) s’empressait de monter à bord du bus… une femme renversait du vin partout sur le plancher… ça allait sentir la robine tout le trajet.
Nous disions Au Revoir à Brianna & au pauvre Chiquitin, et prenions finalement la route avec l’espoir de survivre à cette épreuve sur une route tout sauf sécuritaire.
UPPER COTOHUASI CANYON
Ayant passé la nuit à Alca, petite ville sans intérêt, mais qui se veut un stop difficile à manquer sur la route vers le Upper Cotahuasi Canyon, j’y avais fait la connaissance de Rick/Ricardo, un vieil américain vivant dans le canyon depuis 7ans avec son âne. Lorsque sa femme avait demandé le divorce 28 ans plus tôt, il avait devidé de vivre dans une pauvreté volontaire « plus jamais personne ne me volerait mes biens… (Sa femme était partie avec tout) » me disait-il.
04.40 – Réveillé un peu avant le soleil, nous sautions dans le bus de 05.00am pour Puyca (le seul bus s’y rendant de toute la journée). J’imaginais que ce bus allait être à moitié vide… ERREUR… nous avions l’impression que tout le village était dans le bus tellement c’était bondé… nous passions la prochaine heure et demi (pour franchir 23km) de notre vie debout dans l’allée squeezé entre une grosse dame et une femme transportant un chat dans un sac plastique bien fermé avec un noeud. Je peux vous dire que le chat faisait savoir son mécontentement une bonne partie du trajet.
img_1880
06.25 – Puyca était en vue. Perché à 3560m dans un recoin du canyon, le village était charmant avec ses champs en terrace sur les flancs de montagne. Ces champs en terrace remontaient à l’époque inca.
But de notre visite; voir le site archéologique Mauk’Allacta dominant la vallée un peu plus haut. Village pré-inca ayant été la capitale du Canyon avant/au temps des incas, avec plus de 50 bâtiments en pierre, le site n’es plus qu’un tas de pierre dans un pâturage pour les vaches. L’endroit est cependant magnifique et les photos ne lui rende pas justice.
img_1909img_1917img_1942img_1947
08.15 – De retour à Puyca, nous avalions un déjeuner en vitesse, pour ensuite entreprendre de marcher le chemin du retour jusqu’à Alca 23km plus loin. Nous alternions alors entre la route de terre en lacet et le sentier qui la coupait.
img_1978
11.45 – Après 16km de marche et complètement exténué par la chaleur insupportable, un camion s’arrêtait et nous faisait signe de monter dans la boite à l’arrière.
12.15 – de retour à Alca, nous sautions dans un bus pour la ville de Cotahuasi… Et un autre pour le village de Pampamarca se situant dans un autre secteur du canyon.
FUCK PAMPAMARCA
Nous fermions la boucle du Canyon Cotahuasi en nous rendant à Pampamarca. Situé à 3397m dans la parti nord du Canyon, il nous fallait 2h de bus pour franchir les 29km séparant le village de Cotahuasi. Les environs du village devait être l’endroit le plus vert de tout le canyon et offrait une superbe vue sur le volcan Solimana à 6093m bien visible tout au loin et dernier Nevado des environs, qui dans quelques année perdra assurément son titre tellement ses glaciers fondent à vue d’oeil.
La village était très charmant, mais les habitants l’étaient beaucoup moins. Déjà que les péruviens ne sont PAS DU TOUT acceuillant et rude comparativement aux équatoriens et surtout au colombiens, cet endroit était le summum. Tout le monde au village nous ignorait comme si nous étions invisible. Quand nous finissions par trouver la dame qui nous avait été chaleureusement recommandée pour être hébergé… elle peinait à prononcer 2 mots d’affilés tellement elle était saoule.
img_2006img_2009
BOSQUE DE ROCAS
Ayant fini par trouver un endroit où dormir, nous étions debout à nouveau avant 05.00 pour monter au mirador
« Bosque de Rocas Wito », une espèce de forêt de roches en forme conique pointant vers le ciel et situé au-dessus du village à plus de 4000m.
L’endroit était à couper le souffle. Ajouter à cela la présence de 2 condors volant au-dessus de nos têtes pendant un bon moment… probablement pour évaluer si nous étions une menace, un snack potentiel, ou simplement des idiots. Pour ceux qui ne connaissent pas ces oiseaux, ils ressemblent à d’immenses dindes volantes… immenses… les ailes déployés, ils peuvent mesurer de 2 à 3 mètres.
img_2045img_2101img_2136img_2153
Une fois redescendu au village, nous entamions de marcher les 20km jusqu’à Cotahuasi. Les paysages étaient arides, mais sublimes.
img_2172img_2196img_2201
Après 4jours, 3 nuits et plus de 85km de marche et quelques bus crasseux, nous avions faits le tour du Canyon. Il était temps de retourner à Arequipa. Durant tout ce temps, nous avions été les seuls étrangers (exception fait de l’américain bizarre rencontré à Alca)… un pur bonheur. J’avais rarement été aussi couvert de poussière qu’au moment de quitter le Canyon.
img_2204
On nous avait raconté qu’il y avait des pumas (aussi surnommés panthère ou lion des neiges) dans le Canyon. Disons que nous n’étions pas trop déçu de ne pas en avoir croisé…
Un bus de nuit plus tard et nous étions de retour à Arequipa… à 03.10 du matin… FUCK…
Il n’y avait rien d’ouvert avant 06.00, et c’était trop dangereux de sortir du terminal avant le lever du soleil à 05.00. Il fallait donc attendre « patiemment » (pas vraiment) dans à essayer de dormir dans le brouhaha et sur des chaises totalement inconfortables.
EL MISTI
Vous ne pensiez pas réellement que je quitterais les environs de Arequipa sans avoir tenté l’ascension d’au moins un de ses hauts volcans?
Pointant à 5825m, El Misti, anciennement appelé Putina ou Wawa Putina, est un volcan actif dont la dernière éruption remonte à 1985. Le terme El Misti viendrait d’une déformation du mot « Mestizo » qui signifie Métis (fouillez-moi pourquoi). 16ème plus haut volcan au monde et 2ème plus haut actif (après le Cotopaxi), El Misti possède 3 cratères… l’un d’eux laissant échapper des fumeroles (fumée).
Près du cratère principal, 6 momies incas ont été retrouvées dans le glacier en 1998. Les archéologiques pensent que ces momies sont des gens ayant été offert en offrande au volcan pour calmer les Dieux. Historiquement, El Misti possède la réputation d’être le volcan/montagne où il y a eu le plus de sacrifice humain au monde. Ces sacrifices se sont produits principalement durant l’époque inca.
La plupart des « offrandes » étaient de jeunes filles vierges âgées entre 10 et 16 ans et provenant de familles issues de la bourgeoisie. Pour être apte à se faire sacrifier, il fallait une personne en parfaite condition physique et sans égratignure/cicatrice. C’était un honneur pour beaucoup de familles de faire sacrifier l’un des leurs (What The Fuck). C’est ainsi que plusieurs familles offraient l’un de leur enfants pour être « l’élu ». D’autres familles, au contraire s’organisaient pour blesser leurs enfants en bas âges pour leur éviter le supplice.
Avant le sacrifice, les élues étaient traités en roi avec de la nourriture, boisson, etc. à volonté, le tout afin qu’ils traversent heureux dans l’autre monde.
Les sacrifiés étaient généralement étranglés avec une corde, ou bien ont leur tranchait la gorge, ou on leur coupait tout simplement la tête. Pour les plus chanceux, ont leur arrachait le coeur tandis qu’il battait encore dans leur poitrine. Dans tous les cas, leur sang était versé sur un hôtel en l’honneur du Dieu en question… le bon vieux temps comme certains diraient… gulp…
03 Novembre 2016
C’est chargé comme des mules que nous quittions Arequipa via un bus roulant en direction d’une petite ville voisine. Après 30minutes, le bus nous déposait au milieu de nul part à la jonction d’une route de terre; le chemin d’accès au volcan.
09.50 – À 2750m, nous commencions à marcher dans la plaine aride en direction de la base du volcan. Le cône devenait de plus en plus grand pour prendre toute l’horizon devant nous.
thumb_gopr6391_1024img_2263img_2267
12.00 – Nous étions à la base du volcan à 3450m, là où le chemin d’accès se termine et où le sentier commence. Alors que le plan initiale était de monter au camp pyramide situé à 4500m, Tanzi éprouvait de la difficulté à s’acclimater à l’altitude ce qui nous forçait à changer les plans.
Ne voulant pas la laisser retourner à Arequipa seule, voulant atteindre le sommet et étant convaincu qu’elle allait filler mieux quelques heures plus tard, je décidais de monter le campement juste un peu plus haut à environ 3500m. J’allais me taper toute l’ascension d’une seule shot de bas, en haut, en bas.
img_2282img_2297img_2305img_2308img_2315
Plus de 8km de distance, 2.2km de dénivelé positif… en pleine nuit… seul… sans connaitre la montagne/sentier… cela n’allait pas être de la tarte, mais j’étais motivé par le défi.
10.30AM
11.30pm – Je me réveillais en sursaut. Regardant mon téléphone, j’étais stupéfait de voir qu’il affichait 11.30pm. J’avais pourtant mis mon alarme à 10.50pm. Un second regard à mon alarme pour me rendre compte que j’avais mis l’alarme à 10.50AM et non PM. Je pouvais probablement dire adieu au lever du soleil du sommet… Je l’aurais sur le flanc du volcan.
Fâché envers moi-même et sur l’adrénaline, je quittais la tente sans déjeuner, sans même lacer mes bottes et en short (j’allais le regretter plus haut).

J’avais le couteau entre les dents et montait à un rythme infernal. La nuit était très nuire, sans vent et curieusement assez chaude. J’avais comme seuls compagnons ma respiration très lourde, ma lampe frontale et la ville d’Arequipa toute illuminée au loin sur ma gauche. Je ne pouvais pas apercevoir le volcan, mais je savais que j’allais dans la bonne direction puisque le sentier je cessait de monter.

Le sentier comportait beaucoup de bifurcation. Il m’arrivait très souvent de le perdre complètement, mais cela ne durait jamais longtemps.nJe m’en remettais totalement à mon fidèle compagnon maps.me qui me montrait un sentier jusqu’au sommet. Si tous les chemins d’Europe menaient à Rome, j’avais confiance que tous les sentiers sur cette montagne menaient au sommet.

00.20 – Je me trouvais à 3850m… ce qui signifiait qu’il me restait moins de 2km d’ascension verticale.

00.45 – 4100m d’altitude

01.40 – J’arrivais au camp à 4500m dans un temps record. Il m’avait fallu seulement 2heures alors qu’on m’avait dit qu’il m’en faudrait 4 ou 5. Il y avait 3 tentes et les gens semblaient encore dormir puisqu’il n’y avait pas d’action et aucune lumière plus haut sur la montagne.

Une courte pause chocolat et je repartais de plus belle. Dès lors et jusqu’au sommet, le sentier zigzaguait dans une zone d’éboulement au travers de grosses roches. Il m’était très difficile de suivre le sentier puisque tout me semblait être un sentier. Je m’en remettais à mon instinct et continuait à monter.

03.15 – J’atteignais les 5000m d’altitude. Il ne me restait « plus que » 825m d’ascension.

Un arrêt à 5100m me sciait les jambes. Les 725 derniers mètres allaient se faire à la vitesse très petit v et dans la douleur.

04.10 – 5250m – Un fort vent venant du sommet se mettait de la parti et la température chutait dramatiquement. Je commençais à me les geler solide. Il me fallait maintenant prendre appui sur les roches avec mes mains pour ne pas perdre pied et tituber dans le vide.

04.20 – 5350m – L’aube commençait à se lever.

thumb_gopr6408_1024img_2351

05.05 – 5500m – Le soleil faisait son apparition et commençait à réchauffer le pop-cycle que j’étais devenu. Avec 325m à faire, j’y était presque. Mon rythme avait considérablement ralenti. Mon moral était par contre en béton et j’étais déterminé à me rendre jusqu’au sommet.

img_2340thumb_gopr6442_1024

05.55 – J’y étais… le sommet. Il y avait une très forte odeur de souffre.

J’ai perdu le compte du nombre de sommet/volcan que j’avais atteint depuis mon arrivé en Amérique du Sud… mais bon… un de plus… et au suivant 🙂

img_2362img_2365Il me fallait maintenant tout redescendre et retourner au campement où Tanzi m’attendait.

Comment descendre 2200m de dénivelé le plus rapidement possible?

A. Descendre le même sentier que vous avez monté en zig zag?

B. Trouver un couloir d’éboulement fait de sable volcanique & à plus de 45 degrés d’inclinaison, et commencer à courir?

C. Enfourcher son parachute?

D. Prendre le téléphérique?

Tic Tac Tic Tac

Ceux ayant répondu B auront visé juste. Je descendait la montagne en faisant un jogging matinal vertical. Quelle sensation… et quelle vue… de dévaler la montagne à toute allure. Il m’avait fallu environ 6 heures pour monter… il m’en prenait un peu plus de 1 heure pour tout redescendre.

thumb_gopr6455_1024

De retour au campement à la base du volcan, il ne nous restait plus qu’à marcher les 6km nous séparant de la route, pour ensuite attraper un bus et retourner à Arequipa.

CHACHANI
Pour les adeptes de hautes montagnes, il est aussi possible de monter Chachani, le volcan voisin du El Misti. Pointant à 6075m, la montagne est réputée comme étant le 6000m le plus facile du monde. Un 6000 reste un 6000, il faut donc faire attention à l’altitude.
En quittant Lima, j’avais pris une décision majeure qui allait influencer la suite de notre voyage; j’avais COMPLÈTEMENT chambardé l’itinéraire des prochains mois.
Initialement, j’avais prévu faire une multitude de treks au Pérou, passer par la Bolivie, et gagner le Chili/Argentine… mais on va finalement se diriger directement au Chili.
Le reste du Pérou et la majeure partie de la Bolivie seront pour dans quelques mois. La température n’est pas optimale présentement, tandis que c’est actuellement le meilleur moment de l’année pour faire le tour du Chili/Argentine.
Le nouvel itinéraire ressemble maintenant à cela;
– Chili/Argentine de novembre à début février… avec un court séjour dans le sud de la Bolivie. On s’est donné comme objectif d’être à Ushuaia (la ville la plus au sud sur Terre) pour le jour de l’an. Quand on regarde la carte de l’Amérique du Sud, de Arica, il y a 2700km à vol d’oiseau jusqu’à la ville la plus au nord où je suis allé (Medellin) et 4200km jusqu’à Ushuaia au sud.
– Paraguay/Uruguay/Chute Iguazú en route pour le carnaval de Rio fin février,
– Nord du Brésil + Guyane, Surimane et Guyane française en mars,
– Retour au Brésil dans l’Amazone + Bolivie en avril,
– Retour au Pérou en mai,
– Retour en Équateur/Colombie en juin,
– Début du périple en Amérique Centrale vers juillet.
C’est drôle de penser que bien que j’ai passé 1 mois au Pérou, je n’ai rien fait de ce que je voulais vraiment faire. Ce n’est que parti remise dans quelques mois.
Saying that I’m sad to leave Peru would be lying. Peruvians are the most rude/unfriendly  people I met since I travel the world.
Direction le Chili…
P.S. 1 – Les cloches des églises du Canyon Cotahuasi étaient… disons… spéciales (dans le mauvais sens du terme). Disons que c’est à l’image de la musique péruvienne.

Épisode 87 –  « Surfin’ U.S… » oups… Peru 

16 octobre 2016

Pas besoin d’aller en Égypte pour visiter des pyramides. Il suffit de se rendre sur la cote pacifique du nord du Pérou.
Un bus de nuit plus tard et j’en avais fini des canyons de Chachapoyas. Le paysage devant mes yeux avait changé du tout au tout, un paysage totalement désertique.
Je me trouvais désormais à Huanchaco. Petit village de pêcheurs il y a 20 ans à peine, depuis devenu le repère des surfeurs, l’endroit étant même classé « World Surfing Reserve (Réserve Mondiale de Surf) » en 2013. Les vagues y sont grosses… un peu trop pour mes talents (extrêmement limités) de surfeur. De toute façon, l’eau était glaciale… il fallait vraiment être un maniaque de surf pour s’y mouiller.
img_6162
Il était cependant intéressant de regarder les locaux pêcher sur leur embarcation remontant à l’époque pré-colombienne. Surnommé « Caballito de Tortora », ces bateaux faits entièrement de paille pouvait supporter au plus 2 personnes.
img_6414img_6411img_6409
Du haut de l’église dominant le village, j’avais l’impression d’être de retour au Moyen-Orient; océan + architecture de merde + paysage désertique. L’ajout d’un minaret et l’illusion aurait été parfaite.
img_6179img_6192img_6307img_6312
À l’horizon, le paysage côtier était pour le moins surprenant avec d’immense dunes de sables et de grosses montagnes semblant surgir de nul part. Le désert se poursuivait ainsi sur plus de 1000km sur la cote jusqu’à la frontière avec l’Équateur au nord.
Huanchaco était situé à moins de 30min de Trujillo, la 3ème plus grande ville du Pérou. Fondé par le conquistador Francisco Pizarro en 1528, l’endroit était rapidement devenu le port le plus important pour le transit (vol) des richesses sud américains par l’Espagne.
La Trujillo d’aujourd’hui est une ville sans grand intérêt pour le voyager moyen. Ce qui m’a impressionné le plus était le nombre de casinos dans la vieille ville.
img_6209-1
CHAN CHAN
Plus qu’un tas de ruines dans une plaine désertique bordant l’océan, les pans de murs de terre sortant du désert ici et là ressemblent plus à un décor post apocalyptique digne de Mad Max qu’à la plus grands cité pré-colombienne du continent. Et pourtant…
img_6371
img_6325
Ces grands pans de mur appartiennent à Chan Chan, jadis la capitale de l’ancien Empire Chimor, dont le territoire s’étendait sur la cote pacifique jusqu’à l’emplacement actuel de Lima du 6ème au 15ème siècles. Contrairement aux Incas, qui vénéraient le Soleil, les Chimu adoraient la Lune.
Vers l’an 1470, les Chimus capitulaient devant les Incas, si bien qu’à l’arrivé des conquistadors 50ans plus tard, Chan Chan, était un port majeur pour les incas.
Les espagnols fondait délibérément Trujillo à moins de 10km. Après avoir essuyé quelques rebellions incas, ceux-ci prenaient totalement le contrôle des environs, signant ainsi la fin pour Chan Chan.
Pour les archéologues en herbe, il y a 2 sites à ne pas manquer;
Le Temple Nik An
Tel un labyrinthe, on se promène dans les dédales de corridors des ruines de l’ancien palais.
img_6340img_6349img_6351
Huaca Arco Iris
Quelques km plus loin, la pyramide cérémonielle surnommée le « Temple Arc-en-ciel »  serait sympathique s’il ne se trouvait pas au beau milieu de la banlieue de Trujillo. Mais quelle idée les Chimus avaient-ils eu de construite un temple au beau milieu d’une banlieue…
img_6379img_6384
L’EMPIRE MOCHE
Une journée plus tard, j’allais visiter l’ancienne cité moche… pas moche… Moche, ayant prospéré sur la cote pacifique du Pérou de l’an 100 à 700.
Huaca del Sol
Surnommé le « Temple du Soleil », cette pyramide est réputée comme étant la plus grande de la multitude de pyramides se trouvant sur la cote pacifique péruvienne.
img_6275img_6276img_6282img_6287img_6273-1Huaca de la Luna
Juste à coté, le « Temple de la Lune » est plus petit, mais tout autant intéressant. Par temple, on veut plutôt dire « lieu de sacrifice » avec une arène et des espèces de gladiateurs version sud américaine. Contrairement à Rome, ce n’était pas pour divertir les foules, mais bien pour satisfaire le Dieu Lune… parce que tout le monde sait que la Lune est assoiffée de sang.
img_6263img_6255img_6236Bref, une tonne de guerriers s’entassaient dans un arène pour faire un espèce de Royal Rumble mortel. Le but n’était alors pas de tuer les autres combattants, mais de les capturer. Une fois que vous aviez capturé un autre guerrier, vous pouviez aller le faire sacrifier devant le prêtre… et vous pouviez vivre un autre jour (jusqu’à ce que vous soyez vous-même capturé).
img_6237
Après 3 jours à Huanchaco, il était temps de bouger. Je n’étais plus capable d’endurer la douce mélodie jouée par les fortes vagues durant la nuit 😉
Direction Lima.
LA VILLE DES ROIS
Fondé par Francisco Pizarro (encore lui) en 1535, Lima est rapidement devenue le centre du royaume espagnol en Amérique.
Lima ne m’inspirait rien de bon. En fait, si j’avais pu, je l’aurais évité complètement… mais je ne pouvais pas. Le 23 octobre en fin d’après-midi, je devais me trouver à l’aéroport international de Lima afin d’y « ramasser » un « colis ».
Tant qu’à devoir être dans le coin, j’allais lui donner une chance.
Dans la vie, tout est une question d’attente. J’imaginais cette cité de 8.5millions d’habitants chaotique et sale. Je trouvais plutôt une Lima moderne et cosmopolite. Définitivement la plus nord américaine de toutes les grandes villes que j’avais visité en Amérique du sud jusqu’à maintenant. Il y avait aussi une différence extrêmement marquée entre Lima et le reste du Pérou. Ouverte sur le monde, beaucoup d’étrangers semblaient y vivre.
La ville manquait cependant un peu de charme. Rien à voir avec Quito. Tout était un peu (beaucoup) banal et rien ne sortait vraiment de l’ordinaire.
À bien y penser, certains éléments sortaient de l’ordinaire; toutes les grandes chaines de restauration, voitures, banques et hôtels s’y trouvaient. Loin d’être un grand fan en temps normal, j’étais tout excité de voir les McDonalds, Burger King, Subway, Pizza Hut et Starbuck de ce monde… première fois depuis Medellin 2 mois plus tôt.
Vous auriez du voir ma figure quand je suis rentré dans un supermarché; il y avait du choix… une première depuis trop longtemps. J’en bavais tellement j’étais heureux.
3 quartiers valent le détour pour un visiteur;
CENTRAL LIMA
Quartier historique quelques 8km à l’intérieur des terres et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, je n’ai vraiment pas été impressionné par l’endroit; grand et fade…
MIRAFLORES
Quartier moderne sur le bord de l’océan pacifique, il n’y a pas grand chose à voir (rien à voir), mais c’est l’endroit où se retrouve la plupart des bars et auberges/hôtels.
img_6437-1img_6508img_6514
BARRANCO
Voisin de Miraflores et bordant aussi l’océan, c’est le quartier authentique et un peu hippie de la ville.
img_6470img_6485img_6489
Bien que moderne et ouverte sur le monde, tout n’est pas parfait à Lima. Il y a beaucoup de pauvreté et de bidonvilles sur les extrémités. Beaucoup de gens ont migré de la campagne vers la grande ville dans l’espoir d’y trouver du travail ou suite à la purge orchestré par la mouvement terroriste « le sentier lumineux » dans les années 80 et 90.
Lima est aussi l’une des plus grandes villes du monde à ne pas avoir de système de métro. Les bouchons de circulations y sont monstres.
APRÈS-MIDI DU 23 OCTOBRE 2016
Je me rendais à l’aéroport pour collecter mon colis… un colis qui prenait la forme d’une grande russe dans la fin vingtaine.
Après maintenant 7 mois de voyage, mon aventure prenait un tournant. À partir de ce 23 octobre, je ne voyagerait plus en solo… j’allais avoir une « aspirante backpacker » à mes cotés pour quelques mois.
Elle allait (espérons-le) ajouter (un peu mais pas trop) de jugement à ma folie (sérieux?!?).
Bon… fini la grande ville… il est temps de retourner à la montagne.

Épisode 86 – Hike & HitchHike

On n’entend jamais parler de celui qui termine 2ème ou 3ème. Tous n’en ont que pour le 1er. Eh bien c’est la même chose pour les sites archéologiques. Pouvez-vous me nommer le principal site archéologique en Amérique du Sud?

Tic Tac
Je parierais que la plupart d’entre-vous avez pensé à Macchu Picchu… avec raison.
Maintenant, pouvez-vous me nommer les 2ème et 3ème plus importants sites archéologiques d’Amérique du Sud?
Tic Tac
C’est un peu plus difficile n’est-ce pas? Je paris que la très grande majorité d’entre-vous n’avez AUCUNE ESPÈCE D’IDÉE.
Je vous le donne en mille; nahhhh… j’ai changé d’avis. Il vous faudra plutôt parcourir cet épisode pour le découvrir… un épisode qui parle du nord du Pérou… endroit où peu de voyageurs se donnent la peine de visiter… trop pressés de gagner le centre du pays depuis l’Équateur (ou vice versa).
DE L’ÉQUATEUR AU PÉROU EN 12 ÉTAPES « FACILES »
Le 7 octobre 2016 restera dans les annales de ma vie pour avoir été ma plus longue et pénible journée de voyage. On m’avait mentionné que je prenais tout sauf l’option facile en tentant de franchir par la jungle la frontière entre l’Équateur et le Pérou, mais je ne me serais jamais imaginé peiner autant. À vaincre sans difficulté, on triomphe sans gloire…
ACTE 1 – ZUMBA
Réveil à Zumba/Équateur au son des coqs à 05.00… 2 heures avant l’heure prévue… Grrrrr
ACTE 2 – RANCHERA
Je sautais dans un « Ranchera » (étrange mélange entre un bus et un tracteur) pour me rendre jusqu’à La Balsa, la frontière avec le Pérou, 1.5h plus loin. Sans aucune suspension, je me faisais brasser à souhait sur les routes défoncées en terre. En étant submergé par la jungle, j’avais alors beaucoup plus l’impression de faire une visite guidée dans un parc national que de me rendre à un poste frontalier.
 img_5660img_5661
ACTE 3 – LA FRONTIÈRE
Passer la frontière s’avérait plus compliqué que prévu. Tout d’abord, je ne trouvais pas le poste frontalier de l’Équateur (sans joke). Je décidais de passer le pont en me disant que peut-être les 2 pays avaient combiné leur fonction.
img_5667
Erreur… en arrivant au poste frontalier du Pérou, l’homme cherchait le tampon de départ de l’Équateur dans mon passeport… sans succès. Il me renvoyait de ce pas en Équateur de l’autre coté du pont.
De retour en Équateur, je trouvais finalement une cabane sans aucune identification avec un policier (beaucoup trop relax).
ACTE 4 – MARCHE ou CRÈVE
Ayant mon tampon d’arrivé au Pérou fraichement apposé dans mon passeport, je me mettais à la recherche d’un transport… sans succès.
On m’expliquait que tous les Collectivos (espèce de taxi transport en commun) avaient quittés quelques minutes plus tôt et qu’il y en aurait surement de nouveaux dans 30 à 40 minutes. On m’expliquait aussi que le village le plus proche était à plus de 6km.
Toute personne sensée aurait attendu un transport à la frontière… pas moi. J’entreprenais de marcher les 6km sur la route pavée traçant à travers la jungle… avec mes 2 sacs sur le dos. Pas exactement ce que j’imaginais comme arrivé au Pérou.
Heureusement que pour une fois j’avais mangé un déjeuner et que j’avais de l’eau sur moi parce que la chaleur suffocante jumelée à une humidité très intense auraient surement eu raison de moi.
Je me répétais que ce qui ne me tuait pas me rendait plus fort et que j’avais vu bien pire. Après tout, je n’avais pas eu d’accident de moto (sud de l’Inde), j’avais toujours mon passport et mon porte feuille (Sri Lanka) et je marchais sur une route pavé en direction d’un village… je n’étais pas au Cachemire seul perdu au milieu de nul part à 1 ou 2 journées du village le plus proche.
ACTE 5 – HERNANDO
Après 1h et 4km de marche, j’entendais des pneus grincer sur la chaussée; une voiture s’était brusquement arrêtée derrière moi. Je n’étais pourtant pas sur son chemin…
Un homme sortait du véhicule; « amigo… de donde va? (l’ami… où tu vas comme ça?) »
Moi – « San Ignacio » (la plus grosse ville des environs quelques 50km plus loin).

10.20 – L’homme me lançait un « vamonos (allons-y) » en me faisant un signe de monter dans la voiture. Difficile de dire non…

Une fois installé dans la voiture avec la sueur qui perlait de partout sur mon chandail, Hernando et son pote se tournaient vers moi et me lançaient un « Bienvenidos en Perou » avec une poignée de main bien senti.
Hernando avait un seul problème; il se prenait pour un chauffeur de Formule 1 et aimait (beaucoup) prendre les virages trop rapidement en faisant grincer ses pneus… et comme il n’y avait que cela des virages sur cette route, j’avais une petite crainte.
ACTE 6 – SAN IGNACIO
11.20 – Arrivé sain et sauf à San Ignacio, je m’empressais de gagner la station d’autobus en marchant la ville au complet.
ACTE 7 – CEINTURE NON COMPRISE
11.50 – J’étais confortablement assis dans un collectivo roulant à vive allure sur les routes goudronnées du nord du Pérou. Ici, il n’y avait pas de bus, le collectivo était Roi.
J’étais au Pérou depuis moins de 3h et je n’en pouvais déjà plus de leur musique.
ACTE 8 – JAEN
13.30 – Arrivé à Jaen, une grande ville agricole, je traversais à nouveau la ville de long en large pour me rendre à la station d’autobus. Parce que oui, comme en Inde, les péruviens vous déposent à l’entrée de la ville pour vous forcer à prendre un taxi…
ACTE 9 – MINIBUS
14.00 – Direction Bagua Grande, 1h plus loin, dans un minibus bondé. La dame devant moi n’arrêtait pas de refermer la fenêtre de sorte que je frôlais l’évanouissement avec la chaleur intense qu’il faisait à l’intérieur. Vous savez, quand l’air est tellement chaud que c’est pénible de respirer? J’aurais facilement pu faire cuire un oeuf sur mon front.
img_5680
ACTE 10 – BAGUA GRANDE
Alors que je marchais sur la route juste après la frontière (acte 4), quelqu’un m’aurait dit; « tu vas être à Bagua Grande à 15.00 » et je serais parti à rire. Eh bien c’était pourtant vrai.
Comme pour les autres villes au préalable, le bus me déposait à l’entrée de la ville (gang d’enf@ir$) et je marchais plus de 3km jusqu’à la station de bus. J’étais crevé (tellement fatigué que les yeux voulaient me sortir de la tête), les poumons plein de poussière et le chandail imbibé de plusieurs couches de sueurs.
ACTE 11 – DESTINATION FINALE
16.30 – Ça y était… j’étais dans un bus en direction de ma destination finale; Chachapoyas… quelques 130km plus loin… à écouter des films de Jackie Chan en espagnol.
ACTE 12 – CHACHAPOYAS
18.45 – Quelques 11 heures après avoir quitté Zumba, j’arrivais à Chachapoyas.
Pour conclure une journée qui ne finissait pas de ne pas finir, il commençait à pleuvoir quelques minutes avant mon arrivé et mon auberge était mal localisé sur ma carte (du genre à l’extrême opposé de la station de bus). Je marchais et cherchais sous la pluie en flip flop sur les dalles de pierre hyper glissantes… je marchais comme un handicapé au plus grand plaisir des locaux qui se foutaient de ma gueulle. Vaut mieux faire rire de soit que de se planter/briser quelque chose.
Comme première journée au Pérou, s’en avait été toute une. C’était aussi ma 1ère journée en Amérique du Sud où je n’avais pas dit 1 mot d’anglais; toutes mes interactions s’étaient passées en espagnol.
PÉROU POUR LES NULS
Capitale; Lima
Population; : 30 millions d’habitants
Monnaie; Nuevo Sol
Langues Officielles; Espagnol et Quechua (la langue des incas)
Le territoire actuel du Pérou fut le siège du pouvoir de l’ancien Empire Inca (la capitale était Cuzco)… qui fut défait par les conquistadors. Je reparlerais plus en détails des Incas lors de mon passage à Cuzco.
LA CITÉ DE BOUE
Étais-je au Pérou ou de retour en Inde? Je me posais sérieusement la question en marchant dans les rues boueuses/poussiéreuses de Chachapoyas.
Situé dans une contrée de canyons très profonds, Chachapoyas avait très peu à offrir, mais l’endroit servait de camp de base pour explorer les environs qui regorgeaient de merveilles géologiques et de sites archéologiques pré-Inca.
Un manque flagrant de transport en commun, les grandes distances entre les divers sites et la piètre qualité des routes allaient cependant mettre mon moral à rude épreuve. Je ne le savais pas encore, mais j’allais passer de longues heures à « patienter’ (perdre mon temps) au Terminus de Chachapoyas. Dès lors, je me rendais compte que je l’avais eu très facile en Colombie et Équateur.
img_5737-1img_5739-3
CATARATA DE GOCTA
Du haut de ses 771m, la Catarata de Gocta est supposément la 5ème plus haute chute au monde.
On y accède via un sentier long de plus de 5km depuis les villages de Cocachimba ou San Pablo.
Je n’avais pas le choix, pour voir la chute je devais avoir un guide. Du coup, je me ramassais à faire la randonnée avec une famille dans un groupe organisé. Le père de famille, en flip flop et portant un maillot de bain, avait l’air désespéré d’apprendre qu’il faudrait marcher 5km dans la jungle pour voir la chute. F U C K…
Le guide, un local, habillé d’un polo et d’un jeans, était aussi cohérent qu’un ivrogne. On m’aurait dit qu’il sortait à peine de bar et je n’aurais pas eu de difficulté à y croire.
Devant tout cet amateurisme, je décidais de m’éclipser et d’y aller solo. Rapidement, je larguais le guide & les touristes, et me retrouvais fin seul.
Une fois seul, la randonnée devenait agréable. À peine quitté San Pablo que le sentier pénétrait sous le couvert végétal de la jungle, tout en offrant de belles percés sur la vallée en forme de cuvette. La chaleur accablante se transformait alors en agréable fraicheur. Quand les architectes et urbanistes vous disent de favoriser la végétation à l’asphalte & au béton en milieu urbain, vous devriez les écouter. Pas besoin de plan d’eau et la canicule d’été serait beaucoup plus agréable.
Gocta se pointait finalement le nez au fin fond de la cuvette. La chute était séparée en 2 parties distinctes; la partie inférieure faisant plus de 500m de haut et la partie supérieure pointant à environ 250m… avec des sentiers menant à chaque endroit.
img_5691-1img_5708img_5697thumb_gopr6019_1024thumb_gopr6023_1024
Une belle randonnée, mais on ne me reprendrait pas à faire un tour organisé de sitôt. Même si cela compliquait ma visite des environs, j’allais dorénavant y aller en solo.
CATARATA DE YUMBALLA
895m… c’est 3 fois la Tour Eiffel ou plus haut que le Burj Khalifa de Dubai (édifice le plus haut au monde si l’on exclue les crétins d’Arabie Saoudite).
895m c’est aussi la hauteur de la Catarata de Yumballa, considérée comme étant la 3ème plus haute chute au monde. Fait intéressant, Yumballa fut découverte en 2007.
Comment est-ce possible de ne pas avoir découvert une aussi haute chute avant 2007? Cette question rejoint beaucoup d’autres mystère comme « comment Donald Trump a-t’il pu se ramasser candidat républicain aux élections américaines? » ou « comment diable mettre le caramel dans la caramilk? ».
Dans les dernières années, une organisation internationale de volontaires a « construit » un sentier pour atteindre la chute au milieu de la jungle. Tous les profits reliés sont remis à la communauté de Cuispes, un village très pauvre à proximité. La randonnée se targue aussi d’être l’une des randonnée les plus éco-responsables au monde.
Un collectivo de 2h pour Pedro Ruiz et un mototaxi de 40min plus tard que je me trouvais sur la place centrale de Cuispes, perché haut dans les montagnes au milieu de nul part.
De là, il ne me restait plus qu’à m’enregistrer et marcher les 5km de route de terre me séparant… du début du sentier.
Une fois la route derrière moi, je m’enfonçais dans la jungle, la jungle très dense d’un vert radioactif. L’endroit était sublime. Une mince couche de brouillard rendait l’endroit totalement magique, et ce même si il me pleuvait sur la tête.
img_5766
Je passais une jolie chute…
thumb_gopr6215_1024
Suivit d’une 2ème…
J’arrivais ensuite à un embranchement. J’avais le choix d’aller à la base ou au milieu de la chute.
Je décidais de visiter la base en premier.
La descente s’avérait infernale au moyen de cordes sur une section de sentier presque vertical. La pluie avait rendu le tout hyper boueux et glissant. J’avais une peur réelle de perdre pied. J’étais même pris de panique quand je regardais en bas. À certains endroits, une chute aurait pu sérieusement me blesser sinon pire… et j’étais seul dans la jungle. Bravo Champion!
Par 2 fois je perdais pied et m’accrochais In Extremis à des branches de buissons.
Plus de peur que de mal, j’arrivais à la base de la chute. Magnifique.
thumb_gopr6099_1024thumb_gopr6118_1024thumb_gopr6160_1024
Il fallait maintenant remonter… ce qui se faisait surprenamment assez facilement.
thumb_gopr6148_1024thumb_gopr6179_1024
De retour à Cuispes, mon plan initial était de dormir dans le village… mais le prix exorbitant de la seule auberge du village me faisait changer d’avis.
Après avoir marché 20km (5km chemin + 5km sentier allé/retour), je décidais de descendre à Pedro Ruiz… à la marche (7km tout en descente).
Une fois à Pedro Ruiz, je ne tardais pas à me dénicher un transport pour retourner à Chachapoyas. Les gens autour de moi dans le collectivo devaient maudir le ciel (je devais sentir TRÈS mauvais).
Il m’avait plu sur la tête presque toute la journée, j’étais couvert de boue et plein d’égratignures, mais j’avais la tête pleine d’images après une superbe randonnée seul au monde dans la jungle.
PUEBLO DE LOS MUERTOS
Un autre jour qui commençait au Terminal de Chachapoyas. Cette fois, direction le village de LAMUD (fouillez-moi pourquoi toutes les lettres sont en majuscules).
Le village était accessible via une route de gravelle étroite à flanc de montagne… sans garde fou. J’avais des flashbacks de ma virée en Georgie… sauf que cette fois je ne tenais pas le volant.
Arrivé au village sain et sauf, j’entreprenais de marcher 10km jusqu’au Pueblo de los Muertos (Le Village des Morts).
Sans véritablement avoir la confirmation que je me dirigeais au bon endroit… c’était beaucoup trop difficile de demander mon chemin au village… j’avais une confiance aveugle en mon application maps.me.
J’étais donc tout fin seul à marcher dans les plaines et valons sur une route de terre.
Les indications que j’avais recueillis au préalable m’indiquait que c’était une marche de 45min tout en descente de LAMUD. Or, je montais sans arrêt durant les 7 premiers km.
Plein de doutes m’envahissaient; est-ce que l’endroit valait la peine de marcher 10km allé et retour? Est-ce que c’était le bon chemin?
J’arrivais finalement à la fin de la route… avec un gros signe « Pueblo de los Muertos ». Il ne restait plus qu’à descendre un sentier en lacet dans le canyon. J’avais alors une vue imprenable de toute la vallée et de la chute Gocta en face de l’autre coté. C’est dans ces moments là que j’aimerais avoir une bonne caméra.
Le sentier descendait et descendait… toujours rien à l’horizon. J’avais l’impression d’être plus près du fond du canyon que du sommet.
img_5820img_5860
Et puis au tournant du sentier, sur la partie la plus escarpé de la falaise, apparaissait le Pueblo.
Creusé à même le rock de la falaise, au beau milieu de la paroi verticale, se trouvait le Pueblo de los Muertos, une ancienne ville et lieu de sépulture.
img_5839img_5842img_5857img_5846
Ceux qui avait décidé de se construire à cet endroit voulaient définitivement avoir la grosse paix et/ou une chambre avec une vue imprenable pour l’éternité. Toute cette marche en valait définitivement la peine. Je marchais au travers de ce qui restait du Pueblo en prenant bien soin de mettre mes pieds au bon endroit. Le Pueblo était sur une très étroite corniche et un ravin d’une bonne centaine de mètres m’attendait si je faisais un faux pas.
À peine arrivé qu’il fallait déjà se dire adieu. Je devais remonter les 1.5km du sentier jusqu’en haut de la falaise et retourner à LAMUD. Cela ne se ferait pas tout seul…
Je sautais ensuite dans un collectivo afin de me rendre dans le village de Cohechan un peu plus loin… village où j’allais passer la nuit.
La salle de bain du seul « auberge » du village étaient tellement sale que je décidais de pisser dans l’évier (je suis toujours éligible pour une place au Paradis?!?). Je mettais du même coup une croix sur une douche bien méritée. C’est sans parler du lit qui était à peine plus mou que le plancher de béton.
KARAJIA
06.05 – À peine réveillé que je prenais mes clics et mes clacs et marchais en direction de CruzPata, autre village quelques 9km plus haut.
Je marchais dans la journée naissante aux sons des oiseaux dans une contrée de collines vertes encore endormi sous une nappe de brouillard.
But de l’exercice; voir le site archéologique de Karajia, réputé pour ses sarcophages construits à même une paroi rocheuse.
Bon… Karajia… une fois arrivé là, le seul truc à voir était minuscule et perché haut dans les airs; 6 petits monuments en l’honneur d’anciens chefs et chamans de la tribu, avec 2 crânes humains déposés sur 2 d’entre-eux pour montrer leur puissance.
img_5889
Je m’empressais de sauter dans un collectivo en direction de de Luya, pour ensuite sauter dans un autre pour Chachapoyas… des collectivos qui ressemblaient à de la conduite de rallye sur des routes rendues boueuses en raison de la pluie durant la nuit.
Un peu de repos (et une douche) à Chachapoyas ne ferait pas de tort.
LA FORTERESSE DU CIEL
J’avais gardé la Cerise sur le Sunday pour la fin de mon séjour à Chachapoyas; Kuélap… l’un des plus importants sites pré-inca sur le continent, construit dans les environs du 6ème siècle de notre ère. Dans l’ombre de Macchu Picchu, si Kuelap se trouvait dans n’importe quel autre pays d’Amérique du Sud, il serait une attraction majeure.
Pourquoi? Si je vous dit « forteresse de pierre perchée à plus de 3000m dans les nuages »… ça vous donne le gout de visiter? Moi oui…
Il est possible de s’y rendre directement en bus, et un téléphérique est actuellement en construction pour relier Kuelap au fond de la vallée :-(, mais j’avais entendu parler d’un sentier partant du village de Tingo, au plus profond du canyon, 9km et 1200m plus bas.
Après avoir perdu 3h de ma vie au Terminus de Chachapoyas, je prenais finalement la route pour Tingo, village situé dans une portion désertique du canyon. Je n’y croisais personne… tous les magasins étaient fermés… pas moyen de me faire des provisions avant de débuter l’ascension.
Je me retrouvais encore une fois tout fin seul. « Seul au Monde » version montagne… sans ballon… mais avec une boule de quille sur le dos.
Parti de Tingo à 1800m d’altitude sur les coups de midi, je remontais la rivière dans le fond de la vallée sur les 2 premiers km. Pour seuls compagnons; une tonne de cactus.
Le bruit de la rivière finissait par s’éloigner et le fun commençait. Kuelap dominait la vallée du haut de la plus haute montagne. Cela voulait dire que ce que je voyais au-dessus de moi devait être sous mes pieds avant de pouvoir admirer la forteresse.
img_5968img_5971
Après une ascension sans trop d’histoire, je quittais le canyon au km 7 pour pénétrer sur un haut plateau à plus de 2700m. Alors que le canyon était aride, le plateau était tout vert et remplis de champs et pâturages.
Au sortir d’un village, je distinguais désormais une grosse masse jaunâtre au sommet de la montagne à proximité. Un oeil peu averti aurait pu croire que c’était une paroi rocheuse, mais mon petit doigts me disait que c’était une construction humaine; Kuelap.
14.20 – 2h20 après mon départ de Tingo, je me trouvais devant la porte principale de Kuelap.
Je peinais à trouver l’hospedaje (pension) qu’on m’avait recommandée. Je demandais à un guide où se trouvait l’hospedaje « Chez Theodula » et quelques-uns de ses touristes partaient à rire. L’un d’eux lançait même; « il n’y a aucun hébergement à 2h à la ronde »… et quelques autres riaient. Le guide l’interrompait et me lançait « l’auberge est juste 100m plus bas par là »… ce qui avait pour effet de faire taire tous les touristes. J’en entendais même murmurer « si j’avais su qu’il y avait un auberge dans les environs… ». Rira bien qui rira le dernier hehe…
Je m’attendais au pire en ce qui concerne l’hébergement. Les coups de foudre sont bien souvent inexplicables. Eh bien, j’en avais eu un instantanément pour cet endroit.
Tenu par une très gentille dame et son mari, je dois admettre que c’est dans cet endroit perdu que j’ai eu la plus belle chambre de mon court séjour au Pérou. Le bâtiment avait fière allure, en plus d’offrir une vue imprenable sur l’ensemble de la vallée. Le souper était un plat de riz blanc avec des patates frites sur le dessus… mais bon, personne n’est parfait.
La visite allait attendre à demain… j’avais tout mon temps.
06.00 – Le réveil se faisait naturellement au bruit des coqs. Le ciel était bas et la vallée enveloppée de brouillard.
Le déjeuner n’était pas vraiment mieux que le souper de la veille; des biscuits soda avec 1 oeuf… même moi je pouvais faire mieux. Le Pérou n’est pas réputé pour sa cuisine, mais il y avait des limites.
08.00 – À l’heure où les visites guidés partent de Chachapoyas pour visiter Kuelap, j’étais seul sur le site. Les 3h qu’ils leur faudrait pour atteindre la forteresse étaient amplement suffisant pour moi afin de visiter tranquillement l’endroit.
 img_5988img_5995img_5978img_6005
De l’extérieur, Kuelap était submergé par le brouillard. Son imposant mur de fortification semblait sortir tout droit d’un passé lointain. Faisant plus de 12m de haut, 600m de long, par 100m de large, des scientifiques estimaient qu’il avait fallu plus de pierres pour construire Kuelap que pour construire la Grande Pyramide de Gizeh.
img_6128
Pour entrer dans la cité, suffisait de passer par l’une des 2 ouvertures entonnoirs; entre 2 murs de 20m de haut, l’ouverture était de 3 personnes de large à l’extérieur, mais ne devenait pas plus large qu’une seule personne au bout d’un long corridor.
 img_6144
À l’intérieur de la cité, la nature avait repris le dessus. Il ne restait que des ruines de la cité qui jadis comptait plus de 400 bâtiments, des constructions de forme cylindrique avec toit conique en paille.
img_6036img_6039img_6049img_6056
L’endroit était tout simplement immense avec ses multiples niveaux. Dorénavant habité par un troupeau de lamas, la cité avait plus de 3000 habitants à son apogée.
Les historiens et archéologues en savent peu sur Kuelap si ce n’est que la forteresse ne ressemble à aucune autre construction datant de l’époque pré-inca sur le continent.
La cité aurait été le siège du pouvoir régional et aurait été pillée/incendiée par « je-ne-sais-qui » un peu avant l’arrivé des conquistadors au milieu du 16ème siècle. Des ossements de centaines de personnes furent trouvés entassés près d’une falaise. Ces ossements, principalement de femmes et d’enfants, laissent à penser que Kuelap fut saccagé et que ses derniers habitants furent tous exterminés. La cité sombra dans l’oubli jusqu’au milieu du 19ème siècle alors qu’une première véritable fouille archéologique fut conduite seulement en 1997.
J’avais été subjugé par la grandeur des lieux, qui surprenamment n’est pas un site de l’UNESCO. On raconte qu’en terme de site archéologique, seul Macchu Picchu pouvait rivaliser en Amérique du Sud. C’est ce qu’on allait voir dans quelques semaines.
Kuelap était le genre d’endroit qui me faisait rêver à l’existence d’une machine à voyager dans le temps pour retourner voir au temps où les gens y vivaient. Quoiqu’à bien y penser, ils m’auraient très probablement exécuté m’exécuté à la minute où j’aurais posé les pieds… à moins qu’il n’existe une sorte de machine touristique à voyager dans le temps où les voyageurs seraient invisibles… je peux toujours rêver.
J’avais eu l’un des sites archéologiques majeures du continent pour moi tout seul durant 2h30, difficile de me plaindre. Je devais maintenant me résigner à défaire ma route jusqu’à Tingo.
img_6142img_6104
La pluie qui débutait ne tardait pas à transformer la sentier en une véritable patinoire de boue. Heureusement pour moi, j’avais les meilleurs patins sur boue possible et beaucoup d’entrainement.
LE PÉROU AUTREMENT
Après maintenant 8 jours à explorer les environs de Chachapoyas, j’avais finalement fait le tour. Il restait BEAUCOUP de trucs à voir, mais j’avais vu les principaux… et j’étais un peu tanné de l’endroit.
Direction la cote pacifique pour y admirer l’océan pour la 1ère fois depuis mon arrivé en Amérique du Sud, et y prendre un repos des montagnes afin de repartir en force pour la suite des choses.
P.S. I – Après seulement quelques jours passés au Pérou, il est clair que la qualité des services a baissé de beaucoup par rapport à la Colombie et l’Équateur. Alors que la Colombie était extrêmement abordable et que tout était super, que l’Équateur était sensas, le Pérou est simplement très abordable.