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Épisode 140 – Belize; Go Slow!

Mais qu’est-ce que je peux bien faire ici? 

Il y a 2 jours à peine, le Belize n’était même pas sur mon itinéraire… et pourtant, je me trouvais à contempler la mer des caraïbes depuis Belize City…
En beaucoup plus propre et pas du tout chaotique, la capitale du pays me faisait penser à Georgetown, capitale de la Guyana; une grande ville faite de bâtiments en bois, avec des canaux un peu partout et aucun bâtiments dépassant le 3-4 étages. Un endroit qu’on voudrait bien éviter, mais où toute les routes terrestres… et maritimes convergeaient.
Sans plus attendre, j’embarquais sur un speed boat. 
Direction le large!!!



BELIZE POUR LES NULS
Le Bélize fait bande à part en Amérique Centrale; la langue officielle du pays est l’anglais… le créole anglais pour être exact. 
Avant l’arrivé des européens, le territoire était occupé par les mayas. Le Belize comporte d’ailleurs l’une des plus importantes cité maya; Caracol. 
Les 1ères installations européennes remontent à 1638. Près de 150ans après que les espagnols aient commencé leur conquête de l’Amérique Centrale et du Sud, les pirates anglais utilisaient les cotes du belize pour se ravitailler et lancer leurs attaques sur les flottes et colonies espagnoles. 
Le territoire est devenu officiellement une colonie britannique seulement en 1862, adoptant le nom de « British Honduras (Honduras Britannique) ». Le nom fut changé pour Belize en 1973, en l’honneur de la plus importante rivière du pays. 
Le Belize gagna finalement son indépendance de l’Angleterre en 1981. À ce jour, le Guatemala ne reconnait pas l’indépendance du pays et revendique la totalité du territoire. 
Le peuple du Belize Version 2017 est un joyeux mélange de descendants mayas, européens, d’esclaves africains et de métis/créole. 
Fait intéressant, plus de 26% du territoire terrestre et marin du Bélize est protégé par des réserves naturelles.
L’endroit le plus célèbre du pays est sans aucun doute le « Great Blue Hole (Grand Bleu Vide?!?) », ce trou circulaire sous marin de 300m de diamètre et 120m de profondeur. Impressionnant à voir des airs, « c’est bleu et vide », le trou est en fait une caverne formée durant la dernière période glaciaire. En plongeant à l’intérieur, on peut admirer d’énormes stalactites sur les parois… preuve que le trou n’était pas submergé à l’origine. 


Bref, un petit paradis de plongé sous-marine. 

CAYE CAULKER – L’ÉLOGE DE LA LENTEUR
Voguant sur des eaux agitées, par un temps orageux, j’étais stupéfait par la beauté des lieux; eaux bleu azur, tirant sur le vert, sur fond de ciel gris. Une beauté dangereuse… 
Après 45min, ma destination était en vue. 


Je ne suis vraiment pas un amateur des endroits du type « paradis tropical », préférant de beaucoup la montagne, mais même avec une température tout sauf idéale, il aurait été difficile de ne pas tomber sous le charme de Caye Caulker.
Qu’est-ce qu’un Caye me demanderez-vous?
Un Caye est un banc de sable émergeant à peine de l’océan. Au fil du temps, si le banc de sable n’est pas repris par la mer, la vie apparait sur le Caye; de la végétation… puis des hippies… puis des touristes. 
Caye Caulker est l’un des nombreux cayes formant un mini archipel à environ 20km au large de la cote du Belize. Avec la monté des eaux, les cayes sont (malheureusement) appelés à retourner d’où ils viennent (sous l’eau). 
À l’époque coloniale, l’ile était connu sous le nom de Cay Corker et représentait un endroit de prédilection pour les pirates anglais, qui rechargeaient leur réserve d’eau potable dans l’une des nombreuses sources d’eau du caye. 
Personne ne sait vraiment comment le nom de l’endroit a pu se transformer en Caye Caulker, mais Caye Caulker Version 2017 est une ile pas comme les autres; un petit paradis tropical, au rythme définitivement caribéen, où les rastas et le reggae sont roi.


Tout est un peu bric à brac, construit avec les moyens du bord. Les nombreuses petites maisons en bois de toutes les couleurs me rappelaient les Caz Créole de la Guyane.


La devise de l’endroit est « Go Slow! (Allez Lentement!) »! Je ne compte plus le nombre de fois qu’un local m’a crié « Go Slow my Friend! (Va Lentement mon Ami!) » quand je marchais un peu trop rapidement dans la rue.


Se promener d’un pas nonchalant (en se trainant les pieds) est pratique courante sur l’ile. Et pour cause; longue de seulement 8km, par environ 500m de large, et habité seulement sur la moitié sud, on a vite fait le tour. 
Il est impossible de se perdre puisque l’ile comprend seulement 3 rues traversant toute la longueur; Front Street, Back Street & Middle Street… toute faite de sable. 
Ici, pas de voiture… tout le monde se promène en voiturette de golf (hyper silencieux). Avez-vous dèjà vu un embouteillage de voiturettes de golf? C’est drôle en tab… 


Fait surprenant, l’ile ne compte sur aucune plage. On peut cependant admirer les vagues se briser sur la 3ème plus grande barrière de corail sur Terre à quelques km au large… d’où la popularité grandissante de Caye Caulker auprès du tourisme international. 



HOL CHAN
À bord du catamaran RaggaMuffin, j’embarquais pour une journée en mer. 


À 45min de Caye Caulker se trouve la Réserve Marine Hol Chan. Hol Chan, qui signifie « Canal Étroit » en language maya, est un endroit où la pêche fut interdite il y a plus de 30ans. 
Résultat? J’ai plongé aux Philippines, aux Galapagos, en Asie du Sud-Est, mais je n’ai JAMAIS, au grand JAMAIS eu une journée de snorkel aussi impressionnante!!!
Premier de 3 arrêts; la « Shark Ray Alley (Corridor de Requins et Raies) », un canal où vivent une tonne de raies géantes et des requins-nourrices (Nurse Shark). De couleur brune et avec une face de poisson chat (comme si je savais de quoi je parle), les requins-nourrices ne sont vraiment pas dangereux, mais peuvent mordre si on tente de les toucher. 


J’avais tiré le bon numéro puisque j’étais le 1er à l’eau du 1er bateau arrivé sur les lieux. Pendant un bon 10-15minutes, j’étais quasiment seul avec une tonne de raies et de requins… avant qu’une dizaine d’autres bateaux arrivent sur les lieux et dispersent tout ce beau monde. 
2ème arrêt dans une zone appelée « Seagrass (Herbes Océanique) », un espèce de pâturage sous-marin où se trouvaient des poissons bizarre et quelques grosses tortues de mer.  


3ème et dernier arrêt à « Corail Garden (Jardin de Coraux) », à la recherche de Lamantin… sans succès. 
Les lamantins sont ces mammifères marins un peu bizarre qu’on a souvent confondu avec des sirènes. 
Les pirates anglais raffolaient du « bucca », la viande du lamantin, si bien qu’on leur attribua le surnom de « buccaneers (boucaniers) ». 
Une fois le 3 snorkel terminé, le bateau voguait en direction du coucher de soleil et l’horloge indiquait Beer O’Clock… Rum O’Clock pour être exact… la boisson de prédilection des pirates… hic…



En 5 jours passés au Belize, je n’ai pas cessé d’aborder les gens en espagnol (c’est devenu un réflexe après tout ce temps en Amérique Latine). 
Chaque fois, ou presque, j’ai eu droit à des regards pleins de points d’interrogation. 
Quand je leur disait « Hola », ils me répondaient avec un « hola » sur un ton qui voulait dire « tu me prend pour qui… un foutu espagnol?!? »

P.S. I – La chanson « La Isla Bonita » de Madonna est dédiée à l’un des Cayes du Belize; Caye San Pedro. Si Caye Caulker est pour les backpacker/hippies, Caye San Pedro est pour les gens riches. 
Madonna avait tellement aimé l’endroit durant un séjour dans les années 80, qu’elle a écrit une chanson à son sujet. 
Parions que l’endroit a bien changé depuis…
P.S. II – Au Belize, tous les dépanneurs/supermarchés (sans exception) sont tenus par des asiatiques.

Publié par Nicolas Pare le 30 octobre 2017

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