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Épisode 91 –  Salar de Uyuni -> -> -> San Pedro de Atacama

16 novembre 2016

Si il y a une chose que tu ne veux pas qu’il arrive lorsque tu prends un bus de nuit, c’est qu’il arrive à destination en avance sur l’horaire. C’est malheureusement exactement ce qui est arrivé avec notre bus ayant quitté Sucre la veille au soir.
03.50am – Encore dans les bras de Morphée, que nous étions brutalement tiré du sommeil; BIENVENUE à Uyuni.
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Moi, Tanzi et quelques autres voyageurs se retrouvions (littéralement) à la rue aux petites heures du matin avec aucune station d’autobus pour aller dormir sur un banc et rien d’ouvert.
La scène avait de quoi être drôle. De 3.50 à 05.00, notre groupe de joyeux lurons déambulait dans les rues sans destination réelle. Tanzi décidais de s’assoir sur un banc et d’enfiler son sleeping alors que je faisais une reconnaissance des lieux.
05.00 – Un homme ouvrait finalement un café… avec chauffage dans le tapis. Nous étions sauvé.
Dès le lever du soleil, le compte-à-rebours s’enclenchait; nous avions jusqu’à environ 10h00 pour trouver une compagnie qui nous conviendra.
Une compagnie pour faire quoi?
Et pourquoi avant 10.00?!?
On reviendra à la 1ère question. Pour la seconde, eh bien… toutes les compagnies (et il y en a beaucoup) débutent leur tour entre 10.00 et 11.00 le matin.
Un tour?
Toi qui adore faire les choses par toi-même et déteste les tours organisés, il-doit bien y avoir une bonne raison qui explique que tu veuilles t’embarquer dans un truc touristique… me demanderez-vous? Eh bien, c’est la seule façon de visiter l’endroit… et c’est l’un des endroits à ne pas manquer en Amérique du Sud.
Si nous ne trouvions pas chaussure à notre pied dans ce délai, nous devrions passer une nuit dans cette ville de merde.
Uyuni « ville de merde », le terme n’est pas assez fort. Uyuni est la définition même de tout ce que je déteste en voyage; une ville qui déborde de touristes, pleines de boutiques de cossins et d’opérateur de tour.
J’arpentais les rues dans mon costume d’habitant; casquette, tuque en dessous, bandanas, short, bas de montagne qui me montait au genou… et flip flop dans l’espoir de trouver.
Tic Tac Tic Tac
07.00 – À peine le soleil levé que je trouvais une compagnie plus que convenable qui avait encore 2 places disponibles.
Difficile à croire, mais vrai; nous allions nous embarquer dans un 4×4 pour un tour organisé de 3 jours dans le sud-ouest de la Bolivie, avec un guide/conducteur et 2 autres touristes (2 argentins), tour qui nous conduira éventuellement de l’autre coté de la frontière au Chili.
Le point de mire de ce road trip était le Salar de Uyuni; un ancien lac désormais asséché la grande majorité de l’année. Situé à plus de 3886m d’altitude, le Salar est une cuvette naturelle ne laissant aucun échappatoire à l’eau… les minéraux sont laissés sur place lorsque l’eau s’évapore… faisant du Salar la plus grande étendue de sel au monde… pour être plus précis, 12500km2 de sel.
Sa taille est telle qu’après avoir parcouru plus de 10km vers son centre, on perd tout repère… une immense étendue blanche sans fin.
De décembre à février, lors de la saison des pluies, le Salar redevient un lac avec environ 10 à 15 centimètres d’eau de profondeur. Avec le sel dans le fond, cela crée un véritable miroir.
Autre fait intéressant, le Salar compte plus de 5.5 tonnes de lithium, sur les 11 millions que compte la planète (50% pour ceux qui auraient besoin d’un petit rafraîchissement en math). La Bolivie est assise sur une véritable mine d’or si le marché des voitures électriques propulsées par un moteur à batterie au lithium explose. Pour l’instant, c’est le sel qui est exploité.
Bref, vous en savez un peu plus sur le Salar de Uyuni… on peu donc commencer l’aventure.
Jour 1 – SALAR DE UYUNI
10.40 – Quelques 6 heures après y être arrivé, nous quittions enfin shitty Uyuni (village).
1er Stop – Le Cimetière de Train
Anciennement, Uyuni était relié au Chili par un chemin de fer passant dans le Salar. La ligne n’est plus en fonction et les anciennes locomotives sont entassées à l’extérieur de la ville.
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2ème Stop – Colchani
Le village de Colchani est la porte d’entrée du Salar… en plus d’avoir un marché artisanal.
Peu après, nous pénétrions finalement dans le Salar de Uyuni. Les 4×4 bourrés de touristes défilaient alors presque à la file indienne. Nous passions de midi à 19.00 à parcourir le Salar. L’endroit était IMMENSE.
Situé quelques km après l’entrée du parc, se trouvait un hotel faite avec des briques de sel, mais fermé depuis l’an 2000 parce que l’installation polluait trop le Salar.
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Savez-vous que la célèbre course Paris – Dakar (course automobile et à moto) passe désormais par l’Amérique du Sud et le Salar.
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Nous roulions ensuite plus d’une heure au milieu de nul part avant d’arriver au village de Coqueza. Situé sur les berges du Salar et au pied du volcan Tunupa pointant à 5430m, nous y ramassions Liam et Elie, un jeune couple de british qui avait passé (une très mauvaise) nuit.
À partir de ce moment et pour le reste du road trip, moi, le pas bon en espagnol, allais servir de liaison entre le chauffeur et les british et Tanzi. J’allais traduire (presque) tout ce que le guide disait, et poser les questions des autres en espagnol. Comme comme j’avais fait du chemin depuis la Colombie.
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1heure de route au travers du Salar et nous étions désormais à I’ile Incahuasi… surnommée l’ile aux cactus, une ile au milieu du salt flat remplis de gros cactus.
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Après un coucher de soleil mémorable, nous mettions le cap sur un hotel fait entièrement de sel situé en bordure du Salar. Le plancher, les murs, les lits, tables, tout sauf le toit et la structure étaient fait de sel. En joke, j’essayais de scier la table pour donner des cube de sel au gens, et je collais  j’ai collais langue plusieurs fois sur les murs.
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21.30 – C’était la fin d’une très longue journée ayant commencée à 03.30.
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Voici le lien vers le court video que j’ai réalisé à propos du Salar; https://www.youtube.com/watch?v=D23OEEuaYyw
Jour 2 – LES TERRES DÉVASTÉES
Nous quittions les « berges » du Salar pour nous diriger vers le sud de la Bolivie en longeant la frontière chilienne.
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Toute la journée, nous étions trimballé d’un endroit à un autre. Au total, nous franchissions plus de 250km sans jamais voir de route, à travers les paysages lunaires du « Desierto de Siloli (Désert de Siloli) » situé à plus de 4500m, en suivant des sentiers étant au mieux des traces de roues dans le sable. À certains endroits, le désert avait l’air d’une autoroute tellement il y avait des traces de 4×4 partout.
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La végétation était inexistante, les lacs généralement complètement asséchés et route poussiéreuse. Malgré l’aspect inhospitalier des lieux, l’endroit était tout de même le repère de lamas, alpachas et autruches (oui oui).
Hiercitos del Soldatos
Premier arrêt, une forêt d’algues et de coraux pétrifiés dans une ancienne mer datant d’il y a 15 millions d’année.
Salar de Chiguana
Un plus petit lac asséché avec du sel moins pur, donc une version poche, que le Salar de Uyuni.
Volcan Ollague
À 5870m, le volcan n’est qu’un gros tas de terre sans aucune difficulté à grimper… et sans aucun intérêt puisque les environs sont complètement stériles. L’un des très nombreux volcans sur la frontière Bolivie/Chili.
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Laguna Honda
Quelques lacs presque complètement asséché au milieu du désert bolivien et repère de flamands roses.
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Arbol de Piedra
(L’Arbre en forme de Pied)
Étrange forêt de monticules rocheux au milieu du désert de sable.
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En fin de journée, nous arrivions finalement à la Reserva Nacional De Fauna Andina Ecuardo Avaroa. Situé à la pointe sud-ouest de la Bolivie, à la rencontre du Chili et de l’Argentine, le parc comprend le très photogénique Laguna Colorada (Lac Rouge).  Comme son nom l’indique, les eaux du lac de 60km2 sont rouge… en raison d’algues rouge y poussant.
En haute saison, le lac est le repère de plus de 30000 flamands roses. Nous étions en très basse saison, donc seuls les irréductibles s’y trouvaient encore (il y en avait quelques milliers).
Le lac avait un melange inhabituel de couleurs; rouge (eau), vert (verdure en bordure du lac), blanc (zones sèches du lac) et gris foncé (terre). Il y avait aussi de gros monticules blancs (sel), qui ressemblait à des glaciers et sortaient du lac ici et là.
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Une nuit glaciale nous attendait dans un auberge de fortune aux abords du lac. Être gentil, je dirais que l’endroit était rustique… ne pas être gentil, je dirais que c’était merdique.
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Jour 3 – LE DÉSERT BOLIVIEN
04.20 – Réveil dans la nuit noire et glaciale. Après un déjeuner en vitesse, nous sautions dans le 4×4 en route vers de nouvelles contrés. Nous roulions alors à plus de 5000m d’altitude et le thermomètre à bord du véhicule affichait alors -12 degrés celsius… et j’étais en short et flip flop.
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Nous assistions au lever du soleil au geyser « Sol de Manaña ».
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Le soleil à peine levé que nous sautions dans les eaux thermales en bordure du Laguna Salada. À plus de 40 degrés celsius, ces eaux, réchauffés par les volcans à proximités, étaient plus que bienvenue.
Nous atteignions finalement l’extrémité de la pointe sud-ouest du pays. Le volcan Licancabur, un tas de sable de presque 6000m, se dressait alors devant nous, avec un petit lac vert (le Laguna Verde) à ses pieds.
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09.00 – S’en était fini de ce road trip en 4×4. Au milieu de nul part, nous étions au poste frontalier chilien.
Direction San Pedro de Atacama quelques 60km plus loin. Un peu après la frontière, nous retrouvions une route pavée pour la 1ere fois en 3 jours. Quel plaisir de rouler sans se faire brasser comme dans une laveuse-sécheuse.
De la frontière, située à 4500m, la route était une longue et impressionnante glissade de 2100m jusqu’à San Pedro, un petit oasis au milieu du désert de l’Atacama situé sur un plateau à 2400m. La frontière entre les 2 pays se dresse telle un véritable rempart qui s’étend du sud au nord de part et d’autre de l’horizon.
SAN PEDRO DE ATACAMA
De retour au Chili… pour de bon jusqu’à la fin décembre.
Ville éponyme du désert de l’Atacama, qui s’étend de la frontière péruvienne (donc Arica) à Copiapo (un peu plus au sud), San Pedro de Atacama est l’une des plus vieilles villes du Chili.
Originalement une halte sur la route pré-colombienne reliant les hautes terres à la cote, les espagnols y établissaient une mission en 1547. La ville allait plus tard devenir une halte de prédilection pour les marchands de bétail de Salta (Argentine) en route pour les mines de nitrate du Chili afin d’y vendre la viande.
San Pedro de Atacama version 21ème siècle est une très petite ville E X T R Ê M E M E N T touristique, sans avoir perdu son authenticité (architecturalement parlant); 99.9% des bâtiments ont 1 seul étage et sont faits de terre cuite. Vue de loin, San Pedro ressemble à une forêt au milieu du désert tellement aucun bâtiment ne dépasse la cime des arbres.
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Valle de la Luna
Difficile de passer dans le coin sans aller visiter l’attraction no.1 des environs; la Vallée de la Lune, spectaculaire formation rocheuse de couleur orangé sur fond de sable noirâtre, saupoudré de blanc (sel)… facilement accessible en vélo.
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En quittant San Pedro de Atacama, il nous restait maintenant un peu moins de 1.5mois pour atteindre Ushuaia (sud du sud de l’Argentine) à quelques 3460km plus au sud à vol d’oiseau. En comparaison, Medellin, l’endroit le plus au nord où j’étais allé en Amérique du Sud, est à 3560km à vol d’oiseau 😉
Depuis mon arrivé à Huanchaco/Trujillo, dans le Nord du Pérou, que j’étais dans le désert. Nous commencions à en avoir royalement assez du sable.
Vivement le sud du Chili dans quelques semaines… mais d’abord, nous allions visiter les grandes villes du pays…
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Épisode 90 – La Ruée vers l’Argent

12 novembre 2016

1 vieux panel, 1 minibus, 1 autobus et une très longue journée de voyage plus tard que le Parc National de Sajama avait fait place à la ville de Potosi.
POTOSI
Du haut de ses 4060m d’altitude, et située dans une vallée reculée et aride, nous nous retrouvions dans la plus haute grande ville du monde.
Une vallée reculée et aride ne semble pas l’endroit de prédilection pour construire une grande ville… et pourtant.
Il suffit de lever les yeux vers le ciel et d’admirer le « Cerro Rico (la montagne riche) », qui domine Potosi, pour avoir la réponse.
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Du haut de ses 4782m, ce cône parfait est la plus grande source d’argent (métal) que le monde ait connu. Encore aujourd’hui, la montagne héberge plus de 1000 mines.
La rué vers l’argent a débuté il y a aussi loin qu’en 1545. La légende veut qu’un gardien de lamas qui faisait un feu sur le flanc de la montagne pour se réchauffer la nuit ait été fasciné de voir du liquide couleur argenté s’échapper des flammes.
20ans après cette découverte, une ville était née et plus de 100000 personnes y habitaient, faisant de Potosi la plus grande ville en Amérique (Nord, Sud, Central) de l’époque.
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Alors que les propriétaires de mines s’enrichissait, l’espérance de vie des esclaves africains et les amérindiens, qui travaillaient dans les mines dans des conditions extrêmement précaires, était de courte durée. On estime que plus de 9 millions d’entre-eux y ont laissé la vie durant les 3 premiers siècles d’opération des mines de Potosi.
Potosi me donnait l’impression d’être de retour à Kathmandou (Népal), capharnaum dans les rues en moins. La ville était sans prétention (autre façon de dire qu’il n’y a pas grand chose à faire) et on pouvait sentir toute l’histoire en se promenant dans les rues.
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Il est possible de visiter une mine (quoique vous devriez vous abstenir pour une raison éthique; les mineurs d’aujourd’hui travaillent/vivent encore dans des conditions atroces… et vous voulez aller les prendre en photos?!?), sinon une visite au Mercado de Mineros (Marché des Mineurs) serait déjà une expérience en soi puisqu’il est possible d’y acheter de la dynamite en vente libre, des feuilles de coca à mâcher, ainsi que plusieurs alcohols louches. Malheureusement pour nous, le marché était fermé le dimanche.
Peut-être la meilleure chose à faire est de boire un bon litre de la bière Potosina. Fabriquée depuis 1907 à Potosi, la bière se targue d’être « la cerveceria mas alta del mundo (la bière faite la plus en altitude au monde) ».
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Cap sur Sucre…
LA BOLIVIE POUR LES NULS
La Bolivie, de son nom complet « Estado Plutinational de Bolivia », s’étend des sommets enneigés des Andes (nord), au désert le plus aride du monde (sud), en passant par le célèbre lac Titicaca (ouest), et avec plus de la moitié de son territoire faisant parti de l’amazone (toute la moitié est).
Tel que mentionné dans mon dernier article, la Bolivie est coincée au centre du continent sans accès à l’océan. C’est le pays sud-américain qui touche au plus de pays; Paraguay, Brésil, Pérou, Chili et Argentine… et il a été en guerre avec chacun d’entre-eux dans les 200 dernières années.
EN BREF
– Population; 11 millions
– Monnaie; Boliviano… communément appelé BOB
– Langues Officielles; Espagnol, Quechua et plus de 35 autres dialectes. Seulement la partie Ouest était gouverné par les Incas. Le reste était habité par des tribus indépendantes, ce qui explique la grande diversité de language à travers le pays.
– Capitale; Sucre était originalement la capitale. Or, suite à une guerre civile entre Sucre et La Paz (1899), la capitale fut transférée à La Paz.
– Groupes Ethniques; 59% métis, 37% indigènes, 3% blancs et 1% noirs,
– De tout le territoire, seulement 1% est de l’eau… OUCH…
– Fait inédit, c’est en Bolivie que le célèbre révolutionnaire argentin Che Guevara fut capturé et exécuté en 1967 dans la ville de La Higuera avec l’aide de la CIA (encore).
Au temps de l’Empire Espagnol en Amérique du Sud, le territoire de la Bolivie était appelé « Alto Peru (Haut Pérou) ».
Après avoir gagné son indépendance de l’Espagne en 1824, Simon Bolivar a donné 3 options à son compagnon d’arme Antonio Jose de Sucre (qui dirigeait l’indépendance du Alto Peru);
– Unir le territoire du Alto Peru avec la nouvelle République du Pérou,
– Unir le Alto Peru avec l’Argentine,
– Faire du Alto Peru un pays autonome/indépendant.
Sucre allait choisir la dernière option; « Si de Romulo Roma, de Bolivar Bolivia (si Rome fut nommé en l’honneur de Romulus, le Bolivie sera nommée en l’honneur de Bolivar ») ». C’est ainsi que la Bolivie était née en 1825.
Pour le reste, vous l’apprendrez en même temps que moi lors de mon premier séjour (présentement) ou lors de mon 2ème (quelque part dans les environs de avril).
SUCRE
Seulement 160km séparent Potosi de Sucre. Il faut pourtant plus de 3.5h pour franchir la distance.
Fondée en 1538 sous le nom de Charcas, puis rebaptisée « Villa de la Plata (La ville de l’Argent) » et finalement « La Ilustre & Heroica Sucre » au moment de l’indépendance du pays en 1825 en l’honneur de Antonio Jose de Sucre, un personnage majeur de l’indépendance de la Bolivie, Sucre est affublée du titre de la plus belle ville de Bolivie.
Ville de l’UNESCO depuis 1991, elle est aussi surnommée « La Ciudad Blanca de Las Americas (La Ville Blanche des Amériques) ». Une fois par année, tous les bâtiments du centre-ville doivent être répeinturés… en blanc.
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Ajoutez à tout cela que c’est la capitale du chocolat (facile quand on s’appelle Sucre) en Bolivie et qu’elle est renommée pour ses saucisses (un peu plus champ gauche).
Ville de 2500000 habitants, il n’y a pas grand chose à faire mis à part marcher dans son centre-ville. Tout s’articule autour de la superbe Plaza 25 de Mayo (place centrale), ceinturée par des bâtiments coloniaux d’une blancheur extrême.
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Une visite au Mirador Recoleta, qui domine la ville, vaut aussi le coup d’oeil.
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Autrement, on a très vite fait le tour. Lors d’un voyage de très longue durée, vous avez besoin de « vacances » ou plutôt d’une fin de semaine à ne rien faire. C’est là que Sucre est grandement apprécié. C’est l’endroit idéal pour reprendre des forces, gouter à de la nourriture de qualité et/ou tout simplement s’assoir sur un banc de parc et donner à manger aux oiseaux.
Il faut tout de même ne pas manquer de gouter au chocolat du coin (« Taboada Chocolates ») et à la bière de Sucre (« Sureña »… crée à la base pour offrir des emplois de qualité à Sucre). Tant qu’à y être, gouter aux vins de la vallée Tareja. Situé au sud de la Bolivie, c’est le vin le plus haut en altitude au monde.
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Je crois que ce petit chien se demandait tout autant que nous qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour se ramasser dans ce sac…

Après un repos bénéfique, autant pour le corps que l’esprit, nous sautions dans un bus de nuit en destination de…
À suivre.

Épisode 89 – Là où personne ne va

Bye Bye Arequipa et Pérou…
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… Bienvenue nord du Chili, endroit où très peu de voyageurs se donnent la peine de visiter puisque en dehors de la « Gringo Trail ».
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Le Chili semblait si loin sur mon itinéraire de voyage. J’ai peine à croire, mais j’y suis déjà.
Ville en bordure de l’océan pacifique, située au beau milieu du désert et ceinturée par une gigantesque dune de sable, la ville de Arica représentait notre premier stop.
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Officiellement fondé en 1570 sous le nom de « La Muy Illustre y Real Ciudad San Marcos de Arica » (short & sweet comme on dit), Arica (de son surnom) était vite devenue un port très important en Amérique du Sud. C’est de là qu’était exporté l’argent et les autres minéraux de Bolivie.
Arica d’aujourd’hui était toujours un port très important, mais comportait quelques éléments attrayants pour les voyageurs, dont ses nombreuses plages avec de grosses vagues faisant la joie des surfeurs. Peu importe où vous vous trouvez en ville, il y a de forte chance que vous ayez une odeur de poissons dans le nez.
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La ville était surplombée par un gigantesque monticule de roche surnommé El Morro, l’endroit parfait pour admirer toute la région et les couchers de soleils.
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Quelques 10km plus au sud de la ville, se trouvait le parc Cuevas de Anzota et son paysage accidenté de bord de mer.
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Au moment de notre passage, il y avait le « Carnaval Infantil 2016 » de Arica. Des groupes de jeunes d’un peu partout dans les environs défilaient dans les rues du centre-ville dans le cadre d’un concours de Samba.
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CHILI POUR LES NULS
Les chiliens vous diront que quand Dieu a crée le Monde, il lui restait un peu de tout; des morceaux de déserts, des rivières & lacs bleu azur, des glaciers, des forêts, etc.
Il ne savait pas trop quoi en faire, alors il créa cette étroite et longue bande de terre coincée entre la cordillère des Andes à l’est et l’océan pacifique à l’ouest. C’est ça le Chili; un espèce de Touski fait des meilleurs restants.
Long de plus de 4300km, large de moins de 350km à son point le plus large, le pays le plus au sud de la Terre est assurément le pays le plus longiligne au monde… un espèce de top modèle anorexique version pays.
Depuis le désert le plus sec du monde au nord, au glaciers de la Patagonie au sud, en passant par les volcans et plaines verdoyantes du centre, le Chili sera mon terrain de jeu jusqu’à Noel et j’ai bien l’intention de vous faire découvrir une tonne d’endroit plus magnifique les uns que les autres. Pour l’instant, voici un petit bourrage de crâne.
Nom officiel; Republica de Chile,
Capitale; Santiago (de Chili)
Langue; Espagnol,
Nombre d’habitants; environ 18 millions, dont 6 millions vivant à Santiago et ses environs,
Monnaie; Peso Chilien,
Groupe Ethnique; 53% blancs, 40% métis, 7% indigènes.
Il y a plusieurs théories sur l’origine du nom Chili;
– Chili en Inca désigne la vallée de l’Aconcagua (en Argentine juste à coté de Santiago)
– Chili veut dire « où se termine la Terre » en Mapuche,
– Chili veut dire « l’endroit le plus reculé sur Terre » en Quechua,
– Et quelques autres théories.
Bref, on ne sait pas vraiment de où le nom vient, mais ce ne sont pas les théories qui manquent et presque toutes signifient que c’est le bout du monde.
Ferdinand de Magellan fut le premier européen à mettre les pied sur le territoire actuel du Chili, et du même coup franchir le dangereux passage maritime au sud des Amériques (aujourd’hui appelé Détroit de Magellan).
Par la suite, il fallu attendre 30ans jusqu’en 1535 pour que les conquistadors, assoiffés d’or, gagnent le territoire par le nord (Pérou). Le territoire était alors occupé au nord par les Incas et au centre & sud par les Mapuches (aussi appelé Araucanians par les espagnols) qui avaient résisté aux Incas. Les conquistadors, ayant entendu les Incas utiliser le mot « Chili » pour décrire ce territoire, se surnommèrent « les hommes du Chili ».
La conquête du Chili par les conquistadors commença officiellement dans les années 1540. Pas pour l’or ou l’argent, mais pour les terres fertiles du centre du Chili. Ils conquirent sans grande difficulté les Incas, mais ne réussirent pas à déloger les Mapuches.
Le Chili déclara son indépendance de l’Espagne en 1818… et les Mapuches furent finalement défait en 1880.
Le Nord du Chili faisait à l’origine partie de la Bolivie et du Pérou. S’en suivit la « Guerre du Pacifique », aussi connu sous le nom de « Saltpetre War (la guerre du sel) » ou « The Ten Cents War (la guerre des 10cents », de 1879 à 1883. Celle-ci opposait le Chili à l’alliance Pérou/Bolivie… tout cela parce que la Bolivie voulait imposer une nouvelle taxe minière (de 10cents) au Chili.
Le Chili fut le grand gagnant de cette guerre, occupant temporairement Lima en 1881, et signant un traité de paix avec la Bolivie (1883) et le Pérou (1884)… traités qui faisait en sorte que la portion de terre allant de Arica (autrefois Pérou) jusqu’à Antofagasta (autrefois Bolivie), soit plus de 800km de cote, passait entre les mains du Chili. Cela faisait en sorte de couper définitivement l’accès direct de la Bolivie à l’océan Pacifique, faisant du pays l’un des 2 seuls (avec le Paraguay) à ne pas avoir accès à l’océan en Amérique du Sud.
Pour le Chili, le 20ème siècle fut une succession de gouvernement élu démocratiquement, suivit de coup d’état, et ainsi de suite.
En 1973, un dernier grand coup d’état fut perpétré par le général Augusto Pinochet avec l’aide d’agents de la CIA. Le gouvernement chilien élu démocratiquement avait des penchant communistes et les États-Unis voulaient empêcher le communisme de se répandre en Amérique du Sud. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il font de l’ingérence dans les autres pays… et ils ne sont même pas capable de se gérer eux-même.
Pinochet s’autoproclama Chef Suprême de la Nation Chilienne et Commandant en Chef des Forces Armées Chilienne, et resta au pouvoir jusqu’en 1988 alors qu’il fut remplacé par un gouvernement élu démocratiquement.
Son règne est décrit par les historiens comme une dictature militaire. Sous Pinochet, le pays s’est ouvert sur le monde et s’est émancipé économiquement. Son régime a par contre été marqué par de MULTIPLES violations des droits de l’homme. Il a d’ailleurs été arrêté en 1998 pour « génocide, terrorisme et tortures », mais il est mort en 2006 avant que les procédures débutent.

Le Chili du 21ème siècle est aujourd’hui la nation sud-américaine la plus prospère et stable, en plus d’être le pays le plus sécuritaire du continent.

Tout cela a par contre un prix; tout est beaucoup plus cher au Chili… sauf le vin. Une bonne bouteille de vin chilien sera à 3-4$ au supermarché 😉

ALTIPLATO CHILIEN

Chassez le naturel, il revient au galop.

Après quelques jours à se la couler douce à Arica, nous mettions le cap 160km à l’est.

Plus nous roulions & montions en altitude, et plus les dunes de sables laissaient la place à un paysage accidenté où la végétation se faisait de plus en plus présente. La route atteignait même 4400m avant de redescendre vers les 4000m.

Puis, un cône couvert de neige apparaissait au loin… et un 2ème.

Le bus s’arrêtait au milieu de nul part; « Parinacota para aqua » nous lançais le chauffeur du bus en pointant vers une petite route de terre. Le bus nous déposait et continuait son périple, nous laissant fin seul dans cette contrée inconnue.

Pas de doute, nous y étions; l’Altiplano Chilien, plateau à plus de 4000m d’altitude à la frontière avec la Bolivie, endroit comptant quelques-unes des plus hautes montagnes du continent, dont les volcans jumeaux Parinacota (6348m) & Pomerape (6282m), directement sur la frontière Chili/Bolivie.

Nous marchions plus de 4km sur une route déserte entouré d’animaux bizarres pour rallier le minuscule village de Parinacota. Situé à 4400m et datant de l’époque pré-inca, le village était composé de seulement 3 familles.

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En fin d’après-midi, nous entreprenions de marcher jusqu’au laguna de Cotacotani, situé au pied des volcans Parinacota et Pomerape. Nous parcourions 10km dans l’altiplano pour se rendre jusqu’au lac, le tout sans suivre de sentier. Nous utilisions le volcan Parinacota comme boussole. L’altiplano était absolument sublime avec ses sommets enneigés, ses lacs, sa végétation et ses multiples couleurs allant du vert au brun/rosé en passant par le blanc.

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Arrivé depuis moins de 3h que l’altiplano se hissait parmi mes endroits favoris du continent.

On rencontrait plein de sous-espèces de lamas:

– des Guanacos (brun/blanc) qui ressemblent un peu (un peu) à des antilopes,

– des Lamas Glamas (les lamas typiques blancs) et des Alpacas (brun foncé).

Peu importe, ils avaient tous un point en commun; quand tu les regardes, c’est difficile de ne pas sourire tellement ils ont un drôle de visage.

Il y avait aussi des lapins bizarres appelés Vizcacha… et des flamands roses.

Bref, nous nous trouvions dans un écosystème extraordinaire où il n’y avait que très peu de traces humaines.

Rendu au lac, celui-ci était presque complètement asséché en raison de la diminution des glaciers sur les volcans. Cela n’empêchait pas le spectacle d’être éblouissant.

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Il y a de ces moments magiques dans la vie. Assis sur le bord de ce lac à contempler les 2 grosses boules de glace en était un que j’allais chérir longtemps. J’étais aussi émerveillé par Parinacota que je l’avais été par Cotopaxi en Équateur.

Il fallait maintenant rentrer. Le soleil n’était pas encore couché qu’il faisait un froid de canard. Ça allait être glacial cette nuit.

BOLIVIE NOUS VOILA!

Nous marchions les 4km qui separaient le village de Parinacota de la « Rutadel Desierto », la grande route qui relie Arica (Chili) à La Paz (Bolivie) pour attraper un bus se rendant jusqu’à la frontière 40km plus loin.

S’en était déjà fini de notre trip au Chili… nooooon. On faisait simplement un petit détour d’environ 1 semaine en Bolivie pour revenir en force au Chili…

PARQUE NACIONAL SAJAMA

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À peine passé la frontière que le bus nous déposait à une jonction de route au milieu de nul part (encore). De là, il nous fallait marcher 11km pour atteindre le village de Sajama, situé dans le Parc National de Sajama, au pied du volcan Sajama (6542m), plus haute montagne de Bolivie. Le parc de Sajama possède aussi la plus haute forêt du monde à plus de 5000m… bon… on a vu que des buissons.
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Le parc de Sajama se trouvait en fait de l’autre coté des volcans Parinacota et Pomerape. Du coté bolivien, les 2 jumeaux n’avaient pas de neige… probablement puisque ce coté est orienté plein est et reçoit beaucoup d’ensoleillement.
Alors que l’Altiplano chilien était composé de collines, l’altiplano bolivien était presque entièrement plane et ceinturé par de hauts sommets sur 3 cotés.
Après 11km de souffrance, sans jamais avoir croisé la route d’un gentil samaritain, nous arrivions à Sajama (4230m) complètement crevé… mais trouvions rapidement un Alojamiento (maison d’hôtes). Petit village sans histoire (et sans intérêt), Sajama serait notre point de départ d’une randonnée qui (espérons-le) allait nous mener sur un des hauts sommets des environs.
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LE VOLCAN PARINACOTA
08.30 – 10 Novembre 2016
C’est sans guide et sans avoir eu quelconque info à propos du parc (ce n’est pas faute d’avoir essayé… il n’y avait personne pour répondre à nos questions) que nous quittions Sajama avec nos 2 sacs remplis à pleine capacité de nourriture, d’équipement de camping et de vêtements d’hiver. Comme seul guide, une carte très sommaire photographiée à l’entrée du parc.
Destination; le volcan Parinacota… avec la ferme intention d’atteindre son sommet à 6348m.
L’idée était simple;
Étape 1 – Marcher jusqu’à la base du volcan (sans trop savoir quel chemin prendre).
Étape 2 – Trouver un endroit où camper (il devait bien y avoir un refuge/spot de camping.
Étape 3 – Trouver le sentier qui montait jusqu’au sommet… et monter jusqu’au sommet 😉
Plan simple (trop simple?!?), mais efficace.
Comme bien souvent avant, je commençais mon aventure avec peu ou pas d’information en espérant colmater les trous en chemin. Différence majeure de tous les autres fois; je n’étais pas seul et devait veiller à la sécurité de ma compagne… en d’autres mots; je pouvais faire des trucs stupides, mais pas trop.
ÉTAPE 1 – AU MILIEU DE NUL PART
À peine quitté Sajama qui nous nous retrouvions dans une plaine parsemée d’arbustes, de lamas et de sables volcaniques noir. Il fallait s’y faire; ce grand espace à l’état presque vierge serait notre terrain de jeu pour plus de 15km. Surnommé les « Andes Occidentales », l’endroit était tellement vaste et sans aucun point de repère familier qu’il était difficile d’évaluer les distances et hauteurs. Le volcan Parinacota me semblait être à moins de 5km et être une minuscule monticule de sable, alors qu’il était à plus de 20km et s’élevait à plus de 2000m au dessus de ma tête.
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Il n’y avait pas de sentier à proprement parler. Plus souvent qu’autrement, notre chemin consistait à se faufiler entre les buissons et marcher en droite ligne vers le volcan.
Nous étions encore à des km du volcan à marcher sur le plat et l’approche était déjà laborieuse en raison du sable volcanique qui ralentissait considérablement nos pas. Je n’osais imaginer quand le sentier deviendrait vertical.
On croisait quelques hameaux (trop petit pour être appelé village) composés d’une demi-douzaine de maison faite de terre cuite. L’électricité était arrivé au village de Sajama il y a quelques mois, mais le reste du parc n’est pas encore connecté. On pouvait voir les poteaux installés un peu partout, mais sans fils électriques.
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Nous étions encore une fois seul au monde dans une contrée magnifique. Avec tous ces animaux en liberté dans ce grand espace, j’avais l’impression d’être en train de faire un safari version sud américaine.
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14.00 – Après 5h20 de marche, étions à 4700m avec les 2 volcans prenant désormais tout l’horizon devant nous. Presque plus rien ne poussait. Nous étions dans un véritable « no man’s land ».
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Je ne ressentais aucunement les effets de l’altitude, tout le contraire pour Tanzi. Chaque pas qu’elle faisait était désormais l’endroit le plus haut où elle était allé dans sa vie et son souffle devenait difficile. Contre sa volonté, je décidais alors de porter son sac…
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17.20 – Maintenant entre les volcans Parinacota et Pomerape à 5150m, nous trouvions un refuge… le Campo Alto Parinacota… désert et fermé à clé… grrrr…
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Peu importe, nous allions installer notre campement juste à coté. À 5150m, ce serait le plus haut camping de ma vie (j’avais dormi en refuge plus haut, mais jamais dans une tente).
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UNE NUIT D’ENFER
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Dans l’altiplano, les journées sont relativement chaude, mais les nuits sont glaciales et extrêmement venteuses. C’est ce que j’avais appris à la (très) dure la nuit passée.
Il avait venté SANS BON SANG TOUTE LA FOUTU NUIT. Ma bonne vieille tente s’était fait bardasser comme jamais. Nous avions même du mettre de grosses roches sur chaque coin pour qu’elle reste en place… et encore. Ajoutez à cela que la température avait été G L A C I A L E. Au fil de la nuit, j’avais peu à peu perdu toute ma chaleur corporelle… et ce même si je portais tous mes vêtements d’hiver dans un sleeping -25.
Ce que j’essai de dire c’est que je n’avais pas fermé l’oeil de la nuit et que j’étais mort de fatigue quand le soleil se levait finalement à 06.00.
Je peux sans aucun doute dire que c’est l’une des pires nuits de ma vie. Je dirais la pire, mais ce serait mentir. La plupart des nuit de mon trek de 3 semaines en solo dans la vallée du Zanskar en Inde avaient été bien pire.
Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. Je voulais vraiment atteindre le sommet, mais je me sentais beaucoup trop faible. Je trouvais dangereux de tenter l’ascension dans mon état… surtout qu’il fallait ensuite défaite notre chemin jusqu’à Sajama 20km plus loin. En écrivant cet article quelques jours plus tard, je n’ai absolument aucun regret de ne pas m’être rendu au sommet.
Sans atteindre le sommet, je voulais quand même voir de l’autre coté du coté du Chili. Pour cela, je marchais entre les 2 volcans jusqu’à culminer à 5400m
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Il était ensuite temps de retourner à Sajama.
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05.00 – Après une nuit bien chaude, nous sautions dans le premier (et seul) minibus quittant Sajama pour le centre de la Bolivie.
Direction Potosi et Sucre dans le sud du pays avant de faire un retour au Chili via le Salar de Uyuni.
À suivre…
P.S. – Le Chili et la Bolivie n’auraient pas pu faire une meilleure première impression. Contrairement à leur voisin le Pérou, ici les conducteurs ne sont pas de purs imbéciles; ils ne klaxonnent pas constamment comme des idiots, sont respectueux des piétons et font leur stop. Ajouter à cela que les gens sont super gentils. Sans exagérer, j’avais l’impression d’être dans un autre monde, d’avoir quitté le tier monde et d’être de retour à la civilisation.

Épisode 88 – El Misti; Le Volcan des Sacrifices

L’autobus roulait depuis maintenant plus de 18 heures quand le soleil se levait à l’horizon. Lima n’était plus qu’un lointain souvenir alors que nous étions au beau milieu d’une contrée totalement désertique. De très hauts sommets faisaient leur apparition au loin. Le bus se dirigeait droit sur l’un d’eux… un cône presque parfait; le volcan El Misti.
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Pointant à plus de 5800m, ancien nevado (neige « éternelle » au sommet) n’étant plus qu’un immense monticule de roches et de terre, El Misti domine la 2ème plus grande ville du Pérou; Arequipa.
Situé à 2335m d’altitude et comptant 900000 habitants, « La Ciudad Blanca (la ville blanche) » est considérée comme un joyau de l’époque coloniale. Son surnom vient du fait que la plupart de ses bâtiments coloniaux ont été construits avec de la pierre volcanique (blanche) provenant des volcans environnants (surtout du El Misti).
Il y avait un monde de différence entre les 2 plus grandes villes du Pérou; alors que Lima était moderne et ouverte sur le monde, Arequipa me donnait l’impression d’être une ville rurale.
La ville était très belle autour de la Plaza del Armas et le Mirador de Carmen Alto valait les 5km de marche en dehors de la ville pour la superbe vue qu’il offrait de la ville et des volcans environnants.
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COTOHUASI CANYON
Alors que la très grande majorité des voyageurs décident d’aller visiter le Colca Canyon, endroit très beau, mais HYPER touristique, nous décidions de prendre la route pour le Cotohuasi Canyon, plus reculé, complètement ignoré par les touristes (puisque plus loin de Arequipa), authentique et réputé comme étant le canyon le plus profond au monde, et avec des sommets dépassant les 5000m, et même 6000m, d’altitude.
But de l’exercice; y faire de la randonnée (bien sur) et pour donner la chance à Tanzi de s’acclimater en douceur à l’altitude avant de s’attaquer à des clients plus sérieux.
Se trouvant seulement à 180km à vol d’oiseau de Arequipa, il nous fallait pourtant 11h de bus pour s’y rendre… dans un « infâme » bus de nuit.
Alors que les phares transperçait la noirceur et que le chauffeur négociait les routes sinueuses sans trop de considération pour notre sécurité, je me serais cru de retour dans un bus de nuit colombien (je m’ennuyais de beaucoup de choses de la Colombie, mais pas des bus); aucun confort et les quelques passagers se faisaient brasser à souhait dans un froid sibérien au son de musique jouant toute la nuit. Quelqu’un peut me dire c’est quoi l’idée de mettre de la musique à tue-tête dans un bus de nuit?!?
En plus, ils chantent tous comme la chienne à jacques. Aucun de ces soi-disant chanteurs ne passeraient l’étape initiale d’un concours de chant nord-américain (La Voie, Star Épidémie, etc.)
03.00 – En avance sur l’horaire (comprendre qu’il était beaucoup trop tôt), nous étions rendu à destination; Cotohuasi… la ville, située au coeur du Canyon Cotahuasi.
LOWER COTOHUASI CANYON
03.15 – Quelques 2 heures AVANT le lever du soleil, nous décidions de commencer notre randonnée.
Direction Quechualla, 35km plus loin… et 1.1km plus bas, réputé comme étant le plus beau village des environs, complètement reculé au plus profond du canyon.
Nous marchions dans la nuit noire armé de nos lampes frontales, avec le son de nos pas comme seul bruit brisant le silence.
Le soleil se levait un peu après 05.00 et nous permettait enfin d’admirer ce qui nous entourait. Le canyon était grandiose avec ses multiples couleurs allant du blanc au rosé. Généralement aride, il était parsemé de quelques oasis (végétation) en bordure de la rivière qui coulait tout au fond.
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Outre le sable et la roche, on retrouvait principalement 2 choses; beaucoup de cactus et des vignes… parce que oui, le canyon était reconnu pour son vin rouge (artisanal)… et ses fromages.
Plus les heures avançaient… plus on s’enfonçait dans le canyon… plus les parois du canyon étaient hautes… plus les paysages devenaient impressionnant… et plus la chaleur devenait insupportable.
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12.15 – Après exactement 9 heures de marche, nous étions devant l’étrange et très vieille (laide) église de Quechualla.
Datant d’avant les incas et étant supposément le plus vieux village du canyon, Quechualla était perché sur les hauteurs d’un petit contrefort en retrait de la rivière. Un récit de voyage que j’avais lu décrivait l’endroit comme un « fairytale oasis in the désert (un oasis de conte de fée au milieu d’un désert) ».
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Bon… celui qui avait écrit que ce village était tout droit sorti d’un compte de fée devait avoir eu une enfance de misère…
Sans être sorti d’un conte de fée, il fallait admettre que l’endroit avait du charme; des perroquets en liberté, de très vieilles maisons faites en terre cuite, des ruelles bordées de vieux murets en pierre et surplombées par des vignes, des animaux de toutes sorte en liberté dans les rues (chiens, ânes, chevaux, moutons, cochons, canards), et des champs de vignes, des avocatiers et des manguiers (l’arbre qui produit la mangue) tout autour.
Le village comptait 9 familles, venait d’avoir l’électricité il y a moins de 1an et une route (de terre), reliant le village au reste du canyon, avait été terminée il y a seulement 15 jours. Avant cela, les gens devaient emprunter des sentiers longeant les falaises avec leurs ânes pour aller s’approvisionner en ville.
Brianna, 2ans, l’enfant de la femme chez laquelle nous séjournions, était la seule enfant du village.
Nous ne manquions pas de gouter au vin local. Le vin était servi dans une superbe bouteille en bois… avec des verres à shooter?!? Ayant le choix entre un vin seco (sec) ou dulce (fruité/sucré), notre choix s’arrêtait sur le seco… qui s’avérait extrêmement fruité. Très fort en alcool, la couleur/texture et le gout me rappelait un vieux Porto.
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CONDUCTEUR SAOUL + ROUTE DANGEREUSE = ?
L’arrivé du bus le matin est un happening pour le village: la plupart des habitants descendent à la route, certains dansent, d’autres jouent de la musique, ou encore boivent de la bière/alcool maison… à 08.30 du matin.
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08.30 – Le bus était sensé partir pour Cotahuasi (ville)… afin d’aller visiter un autre endroit du canyon.
08.40 – Le conducteur prenait son 1er shooter…
08.50 – Le conducteur prenait une verre de vin…
09.20 – Le conducteur était en train de dancer avec une grosse dame…
09.30 – Le conducteur calait son 2ème shooter…
Pendant ce temps, nous admirions les talents de tortureuse de chien de la petite Brianna sur son hyper gentil petit chien Chiquitin…
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09.45 – Le conducteur calait un dernier verre de vin et entendait finalement raison. Il donnait un coup de klaxon signalant le départ du bus, quelques joyeux lurons (complètement saoul) s’empressait de monter à bord du bus… une femme renversait du vin partout sur le plancher… ça allait sentir la robine tout le trajet.
Nous disions Au Revoir à Brianna & au pauvre Chiquitin, et prenions finalement la route avec l’espoir de survivre à cette épreuve sur une route tout sauf sécuritaire.
UPPER COTOHUASI CANYON
Ayant passé la nuit à Alca, petite ville sans intérêt, mais qui se veut un stop difficile à manquer sur la route vers le Upper Cotahuasi Canyon, j’y avais fait la connaissance de Rick/Ricardo, un vieil américain vivant dans le canyon depuis 7ans avec son âne. Lorsque sa femme avait demandé le divorce 28 ans plus tôt, il avait devidé de vivre dans une pauvreté volontaire « plus jamais personne ne me volerait mes biens… (Sa femme était partie avec tout) » me disait-il.
04.40 – Réveillé un peu avant le soleil, nous sautions dans le bus de 05.00am pour Puyca (le seul bus s’y rendant de toute la journée). J’imaginais que ce bus allait être à moitié vide… ERREUR… nous avions l’impression que tout le village était dans le bus tellement c’était bondé… nous passions la prochaine heure et demi (pour franchir 23km) de notre vie debout dans l’allée squeezé entre une grosse dame et une femme transportant un chat dans un sac plastique bien fermé avec un noeud. Je peux vous dire que le chat faisait savoir son mécontentement une bonne partie du trajet.
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06.25 – Puyca était en vue. Perché à 3560m dans un recoin du canyon, le village était charmant avec ses champs en terrace sur les flancs de montagne. Ces champs en terrace remontaient à l’époque inca.
But de notre visite; voir le site archéologique Mauk’Allacta dominant la vallée un peu plus haut. Village pré-inca ayant été la capitale du Canyon avant/au temps des incas, avec plus de 50 bâtiments en pierre, le site n’es plus qu’un tas de pierre dans un pâturage pour les vaches. L’endroit est cependant magnifique et les photos ne lui rende pas justice.
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08.15 – De retour à Puyca, nous avalions un déjeuner en vitesse, pour ensuite entreprendre de marcher le chemin du retour jusqu’à Alca 23km plus loin. Nous alternions alors entre la route de terre en lacet et le sentier qui la coupait.
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11.45 – Après 16km de marche et complètement exténué par la chaleur insupportable, un camion s’arrêtait et nous faisait signe de monter dans la boite à l’arrière.
12.15 – de retour à Alca, nous sautions dans un bus pour la ville de Cotahuasi… Et un autre pour le village de Pampamarca se situant dans un autre secteur du canyon.
FUCK PAMPAMARCA
Nous fermions la boucle du Canyon Cotahuasi en nous rendant à Pampamarca. Situé à 3397m dans la parti nord du Canyon, il nous fallait 2h de bus pour franchir les 29km séparant le village de Cotahuasi. Les environs du village devait être l’endroit le plus vert de tout le canyon et offrait une superbe vue sur le volcan Solimana à 6093m bien visible tout au loin et dernier Nevado des environs, qui dans quelques année perdra assurément son titre tellement ses glaciers fondent à vue d’oeil.
La village était très charmant, mais les habitants l’étaient beaucoup moins. Déjà que les péruviens ne sont PAS DU TOUT acceuillant et rude comparativement aux équatoriens et surtout au colombiens, cet endroit était le summum. Tout le monde au village nous ignorait comme si nous étions invisible. Quand nous finissions par trouver la dame qui nous avait été chaleureusement recommandée pour être hébergé… elle peinait à prononcer 2 mots d’affilés tellement elle était saoule.
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BOSQUE DE ROCAS
Ayant fini par trouver un endroit où dormir, nous étions debout à nouveau avant 05.00 pour monter au mirador
« Bosque de Rocas Wito », une espèce de forêt de roches en forme conique pointant vers le ciel et situé au-dessus du village à plus de 4000m.
L’endroit était à couper le souffle. Ajouter à cela la présence de 2 condors volant au-dessus de nos têtes pendant un bon moment… probablement pour évaluer si nous étions une menace, un snack potentiel, ou simplement des idiots. Pour ceux qui ne connaissent pas ces oiseaux, ils ressemblent à d’immenses dindes volantes… immenses… les ailes déployés, ils peuvent mesurer de 2 à 3 mètres.
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Une fois redescendu au village, nous entamions de marcher les 20km jusqu’à Cotahuasi. Les paysages étaient arides, mais sublimes.
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Après 4jours, 3 nuits et plus de 85km de marche et quelques bus crasseux, nous avions faits le tour du Canyon. Il était temps de retourner à Arequipa. Durant tout ce temps, nous avions été les seuls étrangers (exception fait de l’américain bizarre rencontré à Alca)… un pur bonheur. J’avais rarement été aussi couvert de poussière qu’au moment de quitter le Canyon.
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On nous avait raconté qu’il y avait des pumas (aussi surnommés panthère ou lion des neiges) dans le Canyon. Disons que nous n’étions pas trop déçu de ne pas en avoir croisé…
Un bus de nuit plus tard et nous étions de retour à Arequipa… à 03.10 du matin… FUCK…
Il n’y avait rien d’ouvert avant 06.00, et c’était trop dangereux de sortir du terminal avant le lever du soleil à 05.00. Il fallait donc attendre « patiemment » (pas vraiment) dans à essayer de dormir dans le brouhaha et sur des chaises totalement inconfortables.
EL MISTI
Vous ne pensiez pas réellement que je quitterais les environs de Arequipa sans avoir tenté l’ascension d’au moins un de ses hauts volcans?
Pointant à 5825m, El Misti, anciennement appelé Putina ou Wawa Putina, est un volcan actif dont la dernière éruption remonte à 1985. Le terme El Misti viendrait d’une déformation du mot « Mestizo » qui signifie Métis (fouillez-moi pourquoi). 16ème plus haut volcan au monde et 2ème plus haut actif (après le Cotopaxi), El Misti possède 3 cratères… l’un d’eux laissant échapper des fumeroles (fumée).
Près du cratère principal, 6 momies incas ont été retrouvées dans le glacier en 1998. Les archéologiques pensent que ces momies sont des gens ayant été offert en offrande au volcan pour calmer les Dieux. Historiquement, El Misti possède la réputation d’être le volcan/montagne où il y a eu le plus de sacrifice humain au monde. Ces sacrifices se sont produits principalement durant l’époque inca.
La plupart des « offrandes » étaient de jeunes filles vierges âgées entre 10 et 16 ans et provenant de familles issues de la bourgeoisie. Pour être apte à se faire sacrifier, il fallait une personne en parfaite condition physique et sans égratignure/cicatrice. C’était un honneur pour beaucoup de familles de faire sacrifier l’un des leurs (What The Fuck). C’est ainsi que plusieurs familles offraient l’un de leur enfants pour être « l’élu ». D’autres familles, au contraire s’organisaient pour blesser leurs enfants en bas âges pour leur éviter le supplice.
Avant le sacrifice, les élues étaient traités en roi avec de la nourriture, boisson, etc. à volonté, le tout afin qu’ils traversent heureux dans l’autre monde.
Les sacrifiés étaient généralement étranglés avec une corde, ou bien ont leur tranchait la gorge, ou on leur coupait tout simplement la tête. Pour les plus chanceux, ont leur arrachait le coeur tandis qu’il battait encore dans leur poitrine. Dans tous les cas, leur sang était versé sur un hôtel en l’honneur du Dieu en question… le bon vieux temps comme certains diraient… gulp…
03 Novembre 2016
C’est chargé comme des mules que nous quittions Arequipa via un bus roulant en direction d’une petite ville voisine. Après 30minutes, le bus nous déposait au milieu de nul part à la jonction d’une route de terre; le chemin d’accès au volcan.
09.50 – À 2750m, nous commencions à marcher dans la plaine aride en direction de la base du volcan. Le cône devenait de plus en plus grand pour prendre toute l’horizon devant nous.
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12.00 – Nous étions à la base du volcan à 3450m, là où le chemin d’accès se termine et où le sentier commence. Alors que le plan initiale était de monter au camp pyramide situé à 4500m, Tanzi éprouvait de la difficulté à s’acclimater à l’altitude ce qui nous forçait à changer les plans.
Ne voulant pas la laisser retourner à Arequipa seule, voulant atteindre le sommet et étant convaincu qu’elle allait filler mieux quelques heures plus tard, je décidais de monter le campement juste un peu plus haut à environ 3500m. J’allais me taper toute l’ascension d’une seule shot de bas, en haut, en bas.
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Plus de 8km de distance, 2.2km de dénivelé positif… en pleine nuit… seul… sans connaitre la montagne/sentier… cela n’allait pas être de la tarte, mais j’étais motivé par le défi.
10.30AM
11.30pm – Je me réveillais en sursaut. Regardant mon téléphone, j’étais stupéfait de voir qu’il affichait 11.30pm. J’avais pourtant mis mon alarme à 10.50pm. Un second regard à mon alarme pour me rendre compte que j’avais mis l’alarme à 10.50AM et non PM. Je pouvais probablement dire adieu au lever du soleil du sommet… Je l’aurais sur le flanc du volcan.
Fâché envers moi-même et sur l’adrénaline, je quittais la tente sans déjeuner, sans même lacer mes bottes et en short (j’allais le regretter plus haut).

J’avais le couteau entre les dents et montait à un rythme infernal. La nuit était très nuire, sans vent et curieusement assez chaude. J’avais comme seuls compagnons ma respiration très lourde, ma lampe frontale et la ville d’Arequipa toute illuminée au loin sur ma gauche. Je ne pouvais pas apercevoir le volcan, mais je savais que j’allais dans la bonne direction puisque le sentier je cessait de monter.

Le sentier comportait beaucoup de bifurcation. Il m’arrivait très souvent de le perdre complètement, mais cela ne durait jamais longtemps.nJe m’en remettais totalement à mon fidèle compagnon maps.me qui me montrait un sentier jusqu’au sommet. Si tous les chemins d’Europe menaient à Rome, j’avais confiance que tous les sentiers sur cette montagne menaient au sommet.

00.20 – Je me trouvais à 3850m… ce qui signifiait qu’il me restait moins de 2km d’ascension verticale.

00.45 – 4100m d’altitude

01.40 – J’arrivais au camp à 4500m dans un temps record. Il m’avait fallu seulement 2heures alors qu’on m’avait dit qu’il m’en faudrait 4 ou 5. Il y avait 3 tentes et les gens semblaient encore dormir puisqu’il n’y avait pas d’action et aucune lumière plus haut sur la montagne.

Une courte pause chocolat et je repartais de plus belle. Dès lors et jusqu’au sommet, le sentier zigzaguait dans une zone d’éboulement au travers de grosses roches. Il m’était très difficile de suivre le sentier puisque tout me semblait être un sentier. Je m’en remettais à mon instinct et continuait à monter.

03.15 – J’atteignais les 5000m d’altitude. Il ne me restait « plus que » 825m d’ascension.

Un arrêt à 5100m me sciait les jambes. Les 725 derniers mètres allaient se faire à la vitesse très petit v et dans la douleur.

04.10 – 5250m – Un fort vent venant du sommet se mettait de la parti et la température chutait dramatiquement. Je commençais à me les geler solide. Il me fallait maintenant prendre appui sur les roches avec mes mains pour ne pas perdre pied et tituber dans le vide.

04.20 – 5350m – L’aube commençait à se lever.

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05.05 – 5500m – Le soleil faisait son apparition et commençait à réchauffer le pop-cycle que j’étais devenu. Avec 325m à faire, j’y était presque. Mon rythme avait considérablement ralenti. Mon moral était par contre en béton et j’étais déterminé à me rendre jusqu’au sommet.

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05.55 – J’y étais… le sommet. Il y avait une très forte odeur de souffre.

J’ai perdu le compte du nombre de sommet/volcan que j’avais atteint depuis mon arrivé en Amérique du Sud… mais bon… un de plus… et au suivant 🙂

img_2362img_2365Il me fallait maintenant tout redescendre et retourner au campement où Tanzi m’attendait.

Comment descendre 2200m de dénivelé le plus rapidement possible?

A. Descendre le même sentier que vous avez monté en zig zag?

B. Trouver un couloir d’éboulement fait de sable volcanique & à plus de 45 degrés d’inclinaison, et commencer à courir?

C. Enfourcher son parachute?

D. Prendre le téléphérique?

Tic Tac Tic Tac

Ceux ayant répondu B auront visé juste. Je descendait la montagne en faisant un jogging matinal vertical. Quelle sensation… et quelle vue… de dévaler la montagne à toute allure. Il m’avait fallu environ 6 heures pour monter… il m’en prenait un peu plus de 1 heure pour tout redescendre.

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De retour au campement à la base du volcan, il ne nous restait plus qu’à marcher les 6km nous séparant de la route, pour ensuite attraper un bus et retourner à Arequipa.

CHACHANI
Pour les adeptes de hautes montagnes, il est aussi possible de monter Chachani, le volcan voisin du El Misti. Pointant à 6075m, la montagne est réputée comme étant le 6000m le plus facile du monde. Un 6000 reste un 6000, il faut donc faire attention à l’altitude.
En quittant Lima, j’avais pris une décision majeure qui allait influencer la suite de notre voyage; j’avais COMPLÈTEMENT chambardé l’itinéraire des prochains mois.
Initialement, j’avais prévu faire une multitude de treks au Pérou, passer par la Bolivie, et gagner le Chili/Argentine… mais on va finalement se diriger directement au Chili.
Le reste du Pérou et la majeure partie de la Bolivie seront pour dans quelques mois. La température n’est pas optimale présentement, tandis que c’est actuellement le meilleur moment de l’année pour faire le tour du Chili/Argentine.
Le nouvel itinéraire ressemble maintenant à cela;
– Chili/Argentine de novembre à début février… avec un court séjour dans le sud de la Bolivie. On s’est donné comme objectif d’être à Ushuaia (la ville la plus au sud sur Terre) pour le jour de l’an. Quand on regarde la carte de l’Amérique du Sud, de Arica, il y a 2700km à vol d’oiseau jusqu’à la ville la plus au nord où je suis allé (Medellin) et 4200km jusqu’à Ushuaia au sud.
– Paraguay/Uruguay/Chute Iguazú en route pour le carnaval de Rio fin février,
– Nord du Brésil + Guyane, Surimane et Guyane française en mars,
– Retour au Brésil dans l’Amazone + Bolivie en avril,
– Retour au Pérou en mai,
– Retour en Équateur/Colombie en juin,
– Début du périple en Amérique Centrale vers juillet.
C’est drôle de penser que bien que j’ai passé 1 mois au Pérou, je n’ai rien fait de ce que je voulais vraiment faire. Ce n’est que parti remise dans quelques mois.
Saying that I’m sad to leave Peru would be lying. Peruvians are the most rude/unfriendly  people I met since I travel the world.
Direction le Chili…
P.S. 1 – Les cloches des églises du Canyon Cotahuasi étaient… disons… spéciales (dans le mauvais sens du terme). Disons que c’est à l’image de la musique péruvienne.