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Épisode 143 – Las Ciudades Historicas; Guadalajara + Guanajuato + San Miguel de Allende + Queretaro + Morelia

Fast forward de plus de 1000km entre Barranca del Cobre et le centre du Mexique.

Avant mon arrivé à Ciudad de Mexico (Mexico City), je me suis donné comme objectif d’explorer 5 des plus belles villes mexicaines, dont 4 sont inscrites au Patrimoine de l’UNESCO.

Je troque mes bottes de montagne pour mes yeux d’architectes!

GUADALAJARA – MARIACHIS ET CIE

2ème plus grande ville du Mexique, Guadalajara n’a pas un passé des plus glorieux. Peu d’évènements marquants s’y sont défoulés jusqu’au jour (il y a 40-50ans) où de nombreuses compagnies américaines s’y sont installées, dont la ville tire sa prospérité d’aujourd’hui.

Sans être un fait historiquement marquant, Guadalajara est la ville d’origine des Mariachis. Faisant de nos jours parti intégrante de l’identité mexicaine, ces espèces de boys bands, portant de gros sombreros et jouant des cuivres sur des airs festifs, ont vu le jour dans les rues de la ville il y a un peu plus de 100ans.

La Tequila (boisson alcoolisée) fut aussi inventée dans la ville de… Tequila… à une centaine de km.

Le centre historique tourne autour de 2 bâtiments; la Catedral de la Asuncion et l’Instituto Cultural Cabana.

Catedral de Asuncion

Fait très particulier pour une église, le bâtiment est carré (au lieu d’être rectangulaire).

La cathédrale est ceinturée par 4 parcs; 3 de forme carrée et 1 rectangulaire. Lorsqu’on regarde le tout en plan, l’ensemble ressemble à une croix.

Instituto Cultural Cabanas

Je fais très rarement des visites de musées, mais le fait que celui-ci soit inscrit au Patrimoine de l’UNESCO a capté mon attention.

Tour à tour Hospice (hébergement pour les pauvres + orphelinat), puis baraquement militaire, pour finalement être transformé en musée, Hospicio Cabana est un complexe impressionnant.

L’intérieur de la chapelle, avec ses superbes fresques très sombres, comme on en voit rarement dans les édifices religieux, est sans aucun doute le highlight.

GUANAJUATO – ATTENTION AUX GRENOUILLES

Si no subiste y bajasta escalones no estuviste en Guanajuato!

(Si vous n’êtes pas en train de monter ou descendre, vous n’êtes pas à Gianajuato)

D’un simple campement de mineurs, Guanajuato, qui signifie « collines pleines de grenouilles », s’est frayée une place au palmarès de l’UNESCO. Réputée comme la plus belle ville du Mexique, elle est souvent cité parmi les plus belles du monde.

Avec Potosi (Bolivie), Guanajuato fut la plus grande mine d’argent des Amériques. On raconte que plus du 1/3 de l’Argent (le métal) extrait sur Terre durant le 18ème siècle provenait de ses mines.

De nos jours, Guanajuato est un jeu de Serpents et Échelles grandeur nature; vous êtes constamment à monter ou descendre, en utilisant les innombrables escaliers (escarpés) et tunnels (sombres), pour vous frayer un chemin dans un labyrinthe de rues sinueuses partant dans tous les sens. Qui sait sur quoi vous allez déboucher; un parc, une église, un autre escalier.

Je ne crois pas qu’il y ait une seule rue droite ou sans inclinaison dans toute la ville. La ville est tellement tout sauf une trame carrée que même la place publique au centre de la ville est ronde/triangulaire.

Depuis le Mirador Pipila, une colline au centre de la ville, la ville donne l’impression d’être une tonne de blocs Lego de toutes les couleurs, qui auraient été disposés de manière aléatoire sur des collines arides.

Pour ce qui est des grenouilles, dont la ville tire son nom, j’ai bien peur qu’elles aient disparues depuis longtemps.

Morbidité Touristique

Un Encuentro Exceptional e Intimo con la Muerte (Une Rencontre Exceptionnelle et Intime avec la Mort)!

Le Museo de las Momias de Guanajuato est l’une des visites les plus perturbantes que j’ai pu faire dans ma vie!

Il y a 100ans, le cimetière de Guanajuato débordait. Au lieu d’en créer un nouveau, les autorités se sont octroyé le droit d’exhumer les corps après 5ans en terre, si la famille du défunt ne payait pas une taxe pour que le corps reste en terre, pour les envoyer à la crémation (bruler).

Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir que plusieurs des corps s’étaient momifiés au lieu de se décomposer.

Dès lors, et jusqu’aux années 70, la ville statua que « si un corps momifié est découvert durant l’exhumation, ce corps est considéré comme un héritage culturel et devient la propriété de la ville de Guanajuato ». Avez-vous déjà entendu parlé d’un règlement de ville aussi bizarre?!?

Répondant à un désir de la population de voir les mommies, les autorités exposèrent les corps dans la crypte du cimetière. Les gens allaient jusqu’à toucher, embrasser, et même briser une parti des momies pour conserver un souvenir.

Ces corps momifiés sont aujourd’hui exposés dans un Musée… derrière des vitres.

Museo Alhondiga Granadita

Construit à la fin du 18ème siècle afin d’être un entrepôt à grain, le bâtiment a plutôt trouvé sa place dans l’histoire mexicaine!

28 Septembre 1810 – Aux balbutiements de la Guerre d’Indépendance Mexicaine, le prêtre Miguel Hidalgo, reconnu aujourd’hui comme le Père de la Partie Mexicaine, marchait sur Guanajuato à la tête des forces indépendantistes fraichement formées (oui… un prêtre à la tête d’une armée).

Les forces royalistes de Guanajuato s’était repliées dans Alhondiga Granadita, converti depuis peu en une forteresse militaire.

Impossible à prendre et essuyant de lourde perte, un pauvre mineur surnommé El Pipila fixa un bouclier de pierre sur son dos, se mit à ramper jusqu’à la grande porte de bois, et mit le feu au bâtiment avec une torche, brulant vif les forces royalistes à l’intérieur.

Fort d’une 1ère victoire militaire des indépendantistes, les hostilités étaient officiellement lancées, menant à beaucoup de bains de sang comme celui-là et à l’indépendance du Mexique en 1821.

Après avoir été une prison pendant près d’un siècle, Alhondiga Granadita est désormais un musée sur l’histoire du Mexique.

SAN MIGUEL DE ALLENDE – EL CORAZON DE MEXICO

(Le Coeur du Mexique)

Ville de l’UNESCO, fondée sous le nom de San Miguel par des missionnaires, l’endroit fut rebaptisée San Miguel de Allende en l’honneur de Ignacio Allende, l’un des instigateurs de l’Indépendance du Mexique.

Lui et Miguel Hidalgo (mentionné ci-haut) ont inspiré les mexicains à se soulever et ont mené les 1ères attaques contre les forces royalistes en 1810-1811. Leur parcours coupa court quand ils furent trahis, capturés et fusillés en 1811… mais le mouvement perdura.

La ville de Dolores Hidalgo, située à 40km de San Miguel, est reconnue comme le berceau de l’Indépendance Mexicaine (c’est l’endroit où le Miguel Hidalgo était prêtre), tandis que San Miguel de Allende fut la 1ère ville d’importance à rejoindre le mouvement.

De nos jours, San Miguel de Allende une belle petite ville coloniale, avec des bâtiments colorés aux diverses teintes tirant sur le rouge et le orange.

L’endroit transpire de touristes… mais vaut la peine de s’y attarder 1/2 journée.

Parroquia de San Miguel Archangel

La vedette incontestée de San Miguel est l’église dont la forme est inspirée de la Sagrada Familia (Barcelone).

Déjà impressionnant de jour, le Parroquia est éblouissant en revêtant son manteau de lumières une fois la nuit tombée.

QUERETARO – VIVRE EN PAIX

Santiago de Queretaro, aussi inscrite au Patrimoine de l’UNESCO, est un endroit où s’est déroulé plusieurs événements marquants de l’histoire du Mexique.

Queretaro est l’un des rares endroits au Mexique où les espagnols et le peuple pré-colombien vivent en paix depuis la fondation de la ville.

1847 – Alors que les américains avaient envahi le Mexique et marché sur Mexico City, la capitale du pays fut temporairement déplacée à Queretaro.

Incidamment, c’est là que fut signé le Traité Hidalgo-Guadeloupe, signifiant la fin de la Guerre Mexique/USA… aux conséquences catastrophiques pour le Mexique.

1867 – C’est à Queretaro que se retrancha l’Empereur Maximilien, le roi qui avait été placé à la tête du Mexique par les français. Il y fut capturé, jugé et exécuté.

J’ai eu une très mauvaise 1ère impression de Queretaro Version 2017; une ville historique désormais submergée dans une grande ville sans charme! Le Centro Historico n’arrive pas à la cheville de Guanajuato, Morelia, San Miguel, et même Guadalajara!

Arcos de Queretaro

Seul les impressionnantes arches de pierre du vieil aqueduc surélevé d’inspiration romaine, qui acheminait autrefois l’eau jusqu’à la ville, ont su capter mon attention… et encore… il était noyé dans une mer de laideur.

Vous voulez en savoir plus sur la Guerre Mexique/USA et l’Invasion Française? Vous référer à mon Épisode Spécial – Il était une fois le Mexique!

MORELIA – JARDIN DE LA NOUVELLE ESPAGNE

Dernière, mais vraiment pas la moindre, de ma tournée des 5 Ciudades Historicas du Centre du Mexique.

Connu sous le nom Valladolid jusqu’à l’Indépendance du Mexique, l’endroit fut rebaptisé Morelia en l’honneur de Jose Maria Morelos, l’un des héros de l’Indépendance Mexicaine.

Ville inscrite au patrimoine de l’UNESCO, Morelia porte plusieurs surnom; « La Ville des Pierres Roses », « La Ville des Portes Ouvertes », ou encore « Le Jardin de la Nouvelle Espagne ». Bref, vous comprenez que c’est une ville aux bâtiments roses, accueillante, et pleine de végétation.

En dehors du circuit touristique comparativement au 4 autres (ce qui est un non sens), Morelia semble avoir été une ville très riche à une certaine époque. L’architecte en moi a eu le souffle coupé par la beauté et la richesse du centre historique. La ville invite à la flânerie et au vagabondage avec les plus beaux espaces urbains que j’ai vu en Amérique Latine.

Je ne suis vraiment pas du type « voyageur qui s’arrête 10-30min à un endroit pour contempler »… mais je l’ai fait souvent à Morelia.

Cerise sur le Sundae, au coucher du soleil les bâtiments prennent une teinte rosée en raison de leur parement de pierres… roses.

Après plus d’un mois au Mexique, il est grand temps de faire mon entré dans la capitale…

P.S. I – Les 5 villes en 1 affirmation;

Guadalajara – Si vous êtes en avance sur votre itinéraire!

Guanajuato – À ne pas manquer!

Morelia – Mon coup de coeur des 5 Ciudades Historicas!

San Miguel de Allende – À voir… mais ne vous éternisez pas!

Queretaro – Passez votre chemin!

Épisode Spécial – Il était une fois le Mexique!

Mexico! Les Estados Unidos Mexicanos (États-Unis Mexicains) pour être plus précis!

Vous chercher un pays avec une histoire complexe? Ne cherchez plus!!!

Aztèques, Olmecs, Toltecs, Tenochtitlan, Teotihuacan, Mayas, Chichen Itza, Nouvelle Espagne, Empire Mexicain, République du Mexique, Guerre du Texas, Invasion Française, Révolution Mexicaine, et j’en passe…

L’histoire du Mexique m’a tellement passionné/renversé que j’ai décidé de lui dédier l’un de mes Épisodes.

Il m’aura fallu beaucoup de temps et toute ma concentration pour mettre toutes les pièces au bon endroit.

Voici donc l’Histoire du Mexique, en version abrégée (mais quand même pas mal longue) et (un peu) romancée.

Que du texte! Pour les passionnés d’histoire!

LE MEXIQUE POUR LES NULS

Le Mexique Pré Colombien

À l’arrivé des premiers européens, au début du 16ème siècle, la population pré-colombienne était estimée à plus de 25 millions d’habitants sur l’ensemble du territoire actuel du Mexique.

Contrairement au sud du Mexique, où la civilisation maya était solidement implantée depuis plus d’un millénaire (Épisode 141 – Yucatan), une longue lignée de civilisations s’étaient succédées pour régner sur le centre du Mexique.

À partir de l’An 1500 à l’An 400 Avant JC, la civilisation Olmec, souvent référée comme étant la culture à la base de toutes les cultures du Mexique, fleurit.

Allait suivre presque immédiatement la Cité Empire de Teotihuacan, dit la Cité des Dieux. Selon la légende, c’est à cet endroit que les Dieux auraient créé l’Homme.

Teotihuacan, dont la construction débuta vers l’An 300 Avant JC, est réputée comme la plus grande ville jamais construite sur les Amériques avant l’arrivé des européens (plus de 150000 habitants à son apogée). La Pyramide du Soleil, le bâtiment phare de la cité, faisait plus de 70m, étant du même coup le plus haut bâtiment pré-colombien jamais construit sur les Amériques.

Comme toutes les grandes civilisations de l’histoire, elle allait finir par tomber, remplacée par la culture Toltec. Aux environs de l’An 980, Quetzalcoatl, le dernier empereur des Toltecs, faisait une alliance avec certains mayas et descendait au Yucatan pour fonder Chichen Itza, laissant toute la place aux Nahuas.

Peuple de nomades venu du nord (du Mexique), les Nahuas allaient rapidement devenir la civilisation dominante au centre du Mexique, qui allait perdurer jusqu’à l’arrivé des premiers européens.

Fondé vers l’An 1300 de notre ère, la capitale du royaume, Tenochtitlan, était située sur une ile marécageuse, au beau milieu du lac Texcoco, à plus de 2000m d’altitude.

Les Nahuas prenaient alors le nom de Mexihcah, compris Mexicano par les conquistadors, et régnaient sur l’Empire Mexica. L’origine du nom vient de la plante mexixin, qui poussait en grande quantité dans ld centre du Mexique et dont les mexihcah se nourrissaient.

Les mexihcah allaient entrer dans la légende sous le nom d’Aztèques.

L’Empire Aztèque

Fast Forward jusqu’au début du 16ème siècle, alors que les aztèques ont asservis toutes les autres cultures du centre du Mexique et règnent de manière sanguinaire sur leur Empire.

À la tête de cet Empire se trouve Moctezuma II, passé à la postérité sous le nom de Montezuma, le dernier et plus puissant des Empereurs Aztèques.

Le 1er Contact

1517 – L’année où les aztèques ont entendu parler des conquistadors pour la 1ère fois, alors que des échos de leurs batailles contre les mayas (Yucatan) sont parvenus jusqu’aux oreilles de l’Empereur.

1519 – La 3ème expédition espagnole quitta l’ile de cuba (l’avant poste espagnol) avec 500 hommes et un dénommé Hernan Cortes à sa tête.

Après que les espagnols aient forcé leur passage en territoire maya sans trop d’effort, l’Empereur Montezuma envoya des émissaires (avec des offrandes/bijoux) au devant de Cortes.

Ces offrandes, qui voulaient dire « restez loin de Tenochtitlan » pour Montezuma (dans la culture aztèque, être accueillant et donner des cadeaux était une démonstration de puissance), eurent l’effet totalement contraire sur les conquistadors assoiffés de richesse.

Cortes laissait les mayas, pour reprendre le large et jeter l’ancre sur une plage aujourd’hui connu sous le nom de Veracruz, à moins de 300km de Tenochtitlan.

Évitant les nombreux embuches tendus par les aztèques, Cortes marchaient en direction de la Tenochtitlan.

En chemin, il ne manquait pas de faire le plein d’alliées parmi les nombreux ennemis des aztèques.

L’Empire Aztèque était basé sur un système féodale de terreur, où les peuples vaincus devenaient des vassals et avaient une longue liste de tribus à donner à Teotihuacan.

Par exemple, pour rassasier leur Dieu Soleil, qui avait besoin d’un approvisionnement constant en sang humain fraichement « cueillis à la source », on raconte que plus de 20000 coeurs humains ont été nécessaires pour « inaugurer » le Templo Mayor de Tenochtitlan en 1487 (une bouteille de champagne aurait suffi non?). Ces 20000 coeurs ont été arrachés du torse de leur propriétaire alors que ceux-ci étaient bien vivant.

Bref, tout cela pour dire que tout le monde détestaient les aztèques, mais ne pouvaient rien faire devant leur supériorité. Cortes n’eut donc aucun problème à se faire de nouveaux amis.

Aux Portes du Tenochtitlan

8 Novembre 1519 – Cortes et ses hommes étaient aux portes de Tenochtitlan.

À leur arrivé, les espagnols furent accueillit en grande pompe par nul autre que Montezuma (pour montrer sa supériorité).

D’un coté, l’Empereur d’une des nations les plus puissantes qui existait sur les Amériques. De l’autre, un conquistador qui, au coté de Francisco Pizarro (qui a vaincu l’Empire Inca au Pérou), allait entrer dans l’histoire comme l’un des plus célèbres conquistadors.

Les espagnols vécurent (en paix) à Tenochritlan pour plusieurs mois. Cependant, la colère montait chez les aztèques, qui voyaient d’un mauvais oeil la présence des espagnols.

Dans un geste des plus téméraires, Cortes fit prisonnier Montezuma… dans son palais… au milieu de la capitale.

La situation n’allait jamais s’améliorer…

La Fin D’une Grande Civilisation

1 Juin 1520 – Rien n’est moins sur (puisque plusieurs versions existent), mais Montezuma aurait été tué à coup de pierres par ses propres citoyens lors d’un discours publics…

Cortes et ses hommes luttèrent ensuite pour s’échapper de Tenochtitlan au prix de lourde perte. Ils se réfugièrent chez leur allié (les ennemis des Aztèques) où ils signèrent un pacte afin d’attaquer et prendre le contrôle de Tenochtitlan.

Le 13 aout 1521, l’Empire Aztèque tombait, Cortes s’emparait de Tenochtitlan au nom de la couronne espagnole et commençait ls destruction des temples aztèques… pour reconstruire une ville nouvelle… qu’il nommait Ciudad de Mexico (Mexico City).

Les aztèques devenaient la 1ère Grande Civilisation Pré-Colombienne à tomber aux mains des envahisseurs européens sur le Nouveau Monde.

Nueva Espana + Indépendance

Le territoire mexicain devint officiellement la « Vice Royauté de Nueva Espana (Nouvelle Espagne) » en 1590.

Aussi connu sous le nom de Americana Mexicana, le territoire déclara son Indépendance de l’Espagne en 1821 pour former l’Empire Mexicain. Le pays incluait alors tous les territoires d’Amérique Centrale (sauf Panama)… ceux-ci se séparant vite du Mexique en 1823.

Les 20 premières années du nouveau pays furent gouvernées par le Président/Général Santa Ana (souvent personnifié comme le méchant dans plusieurs films westerns).

Guerre du Texas (1835-1836)

Imaginez un monde où les états du Texas, Nouveau-Mexique, Arizona, Nevada, Utah, Colorado, Wyoming et Californie (bref près de la moitié des États-Unis) ne feraient pas parti des États-Unis, mais bien du Mexique?

Jusqu’au milieu du 19ème siècle, tous ces états faisaient parti du Mexique!

Peu peuplé, le gouvernement mexicain avait permi aux américains de s’y installer.

1835 – Après une décennie de tension entre les colons américains et le gouvernement mexicain, un groupe de résistance se formait pour revendiquer l’indépendance du Tejano (Texas).

Santa Ana, convaincu que les États-Unis étaient derrière ce mouvement et planifiaient d’annexer l’état mexicain à leur pays, marchait sur le Texas avec l’armé mexicaine. C’est notamment à ce moment qu’eu lieu la célèbre bataille du Fort Alamo (sujet de nombreux films westerns).

Cette « invasion mexicaine » galvanisait les texans, qui s’auto-déclarait indépendant et formait la République du Texas.

Dans une bataille qui allait passer à l’histoire comme « la bataille la plus à sens unique de l’histoire », les texans prenaient Santa Ana par surprise, le capturait, tuant au passage plus de 650 soldats et faisant plus de 300 prisonniers… tout en perdant seulement 11 hommes.

Santa Ana négociait sa libération contre le retrait des troupes mexicaines du Texas.

Durant les années suivantes, le Mexique planifiait de reconquérir le Texas, mais des rebellions un peu partout dans le pays forçaient le gouvernement à repousser leur plan… jusqu’en mars 1845, alors que la République du Texas fut annexée aux États-Unis.

Guerre Mexique/USA (1846 -1848)

En bon québécois, disons que les mexicains ne l’ont vraiment pas prit.

Ils envahirent à nouveau le Texas… pour voir les États-Unis entrer dans la parade.

Fort de leurs avancés technologiques en matière d’armement, et après de nombreuses batailles sanglantes, les américains s’emparaient de tout le nord et la cote est du Mexique, et étaient aux portes de Mexico City.

Septembre 1847 – Santa Ana hissait le drapeau blanc et capitulait le Mexique. Les américains marchaient dans Mexico City!

2 Février 1848 – Le Traité Guadalupe-Hidalgo était signé entre les 2 pays; le Mexique perdait plus de 55% de son territoire (tous les territoires mentionnés ci-haut) aux mains des américains.

Invasion Française

Oui Oui… vous ne rêvez pas… les français ont bel et bien envahi le Mexique.

1861 – Malgré l’immensité du territoire mexicain, le Mexique ne comptait que 8.5millions d’habitants; 2 millions de blancs qui se croient supérieurs aux autres, 2.5millions de métis qui rêvent d’être blancs et dénigrent les indigènes… et 4millions de descendants pré-colombiens (dit les indigènes).

Depuis son indépendance de l’Espagne, le gouvernement mexicain ne cessait de mater les guerres civiles qui éclataient ici et là, pour garder le pays uni. Tout cela coutait de l’argent, si bien que le Mexique était un pays endetté par dessus la tête.

Peu de temps après l’élection de Benito Juarez, le 1er président d’origine indigène en Amérique Latine, le Mexique décidait de suspendre indéfiniment les paiements de sa dette.

L’un des créanciers du Mexique se trouvait à être la France. Alors sous le régime de Napoléon III, et ne voyant pas d’un bon oeil la monté en puissance des américains, Napoléon voyait une opportunité de « s’emparer » d’un territoire instable et de se créer un allié fort en Amérique (les français n’avaient plus aucune présence sur les Amériques… sauf dans les Caraïbes).

Les américains étant en pleine guerre de sécession (occupés à s’entre-tuer), ils ne pourraient intervenir.

Devinez quoi? Avec un peu moins de 30000 soldats, les francais marchèrent sur Mexico City sans trop d’embuche.

De facto, les français installaient un roi (pantin) à la tête du Mexique; l’Empereur Maximilien.

1866 – La guerre de sécession étant désormais chose du passé, les américains signifiaient aux français qu’ils ne voyaient pas d’un bon oeil leur aventure mexicaine.

Février 1867 – Les derniers navires français quittaient le Mexique. Seul l’Empereur Maximilien restait, refusant d’abdiquer sa couronne.

Il fut capturé par les mexicains puis exécuté en juin 1867.

Révolution Mexicana (1910 – 1920)

1876 – Peu après la mort/fin du règne de Benito Juarez (le président indigène qui avait repris le pouvoir lorsque la monarchie française a prit fin), le général Porfirio Diaz, l’une des figures emblématiques de la résistance mexicaine à l’envahisseur français, prit le pouvoir.

Le truc avec le pouvoir c’est que vous pouvez soit faire de bonnes choses et quitter par vous même sur une bonne note (comme Nelson Mandella… qui renonça à briguer un second mandat comme président de l’Afrique du Sud), ou vous accrocher et vous faire pervertir par le pouvoir.

Réformant et modernisant le système dans ses premières années, Porfirio fut réélu 6 fois à la tête du Mexique. Le système qu’il implanta finit par réprimer toute forme d’opposition et favoriser (devinez qui) les riches et les amis du pouvoir.

Au tournant du 20ème siècle, moins de 11000 haciendas (espèce de ranch version mexicaine) contrôlaient près de 60% du territoire mexicain, et plus de 95% de la population rurale n’avait aucune terre.

Fin 1910 – Les mexicains prirent les armes pour chasser Porfirio du pouvoir.

La Révolution Mexicaine était née… et dérapait solide, se transformant en un bain de sang et tuant plus de 2 des 15 millions d’habitants que comptait alors le pays.

Au départ pour chasser Porfirio du pouvoir… qui fut chose faite dès mai 1911… la Révolution fini par opposer plusieurs groupes, situés dans plusieurs région du pays et revendiquant des trucs complètement différentes… mais revendiquant toute le pouvoir.

À la tête des 3 groupes révolutionaires les plus influents, Emiliano Zapata (à la tête des zapatiste dans le centre du pays), Pancho Villa (à la tête des villiste au nord du pays), et Venustiano Carranza (à la tête des carrancistes autour de Ciudae de Mexico), offrirent tout d’abord une lutte armé farouche au gouvernement… puis ne réussirent pas s’entendre… et prirent les armes les uns contre les autres.

Pancho Villa et Zapata furent éventuellement défaits par Carranza, si bien que celui-ci s’auto-proclama président de la République en 1916… qui fut tué en 1920 par Ogregon, son ancien second, qui prit le pouvoir… et fut à son tour tué en 1928.

De cette guerre civile naquirent 2 icônes mexicaines;

Pancho Villa

Le guerrier émotionnel, ancien voleur de bétail, devenu le commandant des troupes du nord. Il survécu à la guerre, simplement pour être assassiné par le président Obregon en 1923.

Emiliano Zapata

L’intellectuel, chef de l’armé du centre… même si il était pas un combatant, qui luttait pour que l’on restitue les terres ancestrales aux habitants (donc qui luttait pour les pauvres). Assassiné en 1919 sur l’ordre de Carranza, Zapata est depuis devenu un martyr et un symbole pour les revendications paysannes/indigènes. Le terme zapatiste est encore souvent utilisé de nos jours.

Mexico 2017

Le Mexique Version 2017 est un pays tout en contraste. Le Yucatan, au sud, est souvent vu comme la région la plus sécuritaire d’Amérique Latine. Au contraire, le nord du pays,

à la frontière avec les États-Unis, est gangrené par les guerres de gangs pour le contrôle du traffic de drogue.

Les cultures maya et aztèque sont encore bien vivante. Beaucoup de mexicains se considèrent nahuas (non pas aztèques puisque le mot a prit un connotation négative/perdante) ou mayas, et parlent la langue de leurs ancêtres.

Les mots Tomato, Avocado, Chocolate, Chili et Coyote, pour ne nommer que ceux-là, sont des mots nahuas adoptés par les autres langues.

De plus, au centre du drapeau mexicain se trouve un aigle sur un cactus avec un serpent dans la bouche. Cela fait référence à la légende de la fondation de Tenochtitlan, l’ancienne capitale aztèque sur laquelle Ciudad de Mexico fut construite.

Épisode 142 – Barranca del Cobre; Sur les Traces des Tarahumaras!

7.00am – 10 Novembre 2017

C’est un changement de paysage des plus dramatique que j’ai effectué en moins de 12 heures.

Bye Bye Yucatan, tes forêts tropicales, tes ruines mayas, tes cenotes… et tes hordes de touristes…

Bonjour Chihuahua, tes paysages arides, parsemés de pins et de buissons jaunes… et ton absence de touriste.

Chihuahua! Pas le chien! La ville… dans l’état du même nom!

À moins de 250km de la frontière avec les États-Unis, la 12ème plus grande ville du pays est une ville extrêmement moderne (il y a beaucoup d’industries américaines installées dans le coin).

Le nord du Mexique n’a pas grand chose en commun avec le reste du pays en terme de paysage (aride) et de culture (pas de grande civilisation pré-colombienne).

Bienvenue au Far West Mexicain. Là où beaucoup d’hommes portent chapeau et bottes de cow-boy. Une contrée dominée par 2 couleurs; le jaune des plaines recouvertes de buissons, et le vert des collines parsemées de forêts de pins.

2h30 à peine après être atterri à Chihuahua, je sautais dans un bus.

Direction Creel; la porte d’entrée du Barranca del Cobre!

BARRANCA DEL COBRE POUR LES NULS

Le Canyon du Cuivre… où il n’y a jamais eu de cuivre. Le nom vient d’une erreur des espagnols qui ont confondu le reflet verdoyant du lichen sur les parois du canyon… pour du cuivre.

Originalement appelé Guachochi par les 1ers habitants du coin, le Barranca del Cobre est le joyau de la Sierra Madre Occidentale. Aussi appelé la Sierra Tarahumara, le canyon est en fait une multitude de « plus petits » (mais pas petit) canyons, et fait l’objet de beaucoup de comparaison avec son voisin du nord, le Grand Canyon. Formé il y a 60 millions d’années, on raconte que le Barranca del Cobre est 4 fois plus large et 2 fois plus profond que le Grand Canyon… mais il est du mauvais coté de la frontière, d’où son anonymat relatif.

Avec des températures allant de froide à glaciale du moment où le soleil se couche, au moment où il se lève, cela change du tout au tout durant le jour, au point où vous voulez définitivement être à l’ombre en milieu de journée.

Sur les traves des Tarahumara

Dans ce canyon vivent l’un des peuples pré-colombiens les plus uniques du Mexique; les Tarahumaras.

Aussi appelés Raramuri, ils habitent le canyon depuis la nuit des temps.

Les Tarahumaras sont probablement les ancêtres des ultra-maratoniens d’aujourd’hui. Tarahumara signifie « pieds légers », ou « ceux qui courent vite », un nom qui leur va comme un gant. Ils sont reconnus pour courir de longue distance (plus de 20 heures) sans trop d’effort.

Ils utilisent leur aptitude pour chasser le cerf dans le canyon. Un peu les Mohamed Ali de la chasse, ils épuisent leur adversaire, puis l’achève facilement.

De nos jours, quoique certains vivent encore selon les coutumes ancestrales (reclus dans le canyon), vous avez plus de chances de voir un Tarahumara au volant d’une camionnette, ou avec un Tecate (bière) dans les mains… sinon les 2 en même temps, que de les voir courir pour chasser le cerf… mais bon… certains appellent cela l’Évolution.

Les femmes sont facilement reconnaissables puisqu’elles portent des belles robes aux couleurs vives.

El Chepe

Le Ferrocarril Chihuahua Pacifico, surnommé El Chepe, est une ligne de chemin de fer de 656km reliant la ville de Chihuahua, situé dans les plaines arides à plus de 2400m d’altitude, à Los Mochis, à seulement 24km de l’océan Pacifique, en passant par le Barranca del Cobre.

El Chepe est l’acronyme provenant de « Che » pour Chihuahua et « Pe » pour Pacifique.

Il fut un temps où le système ferroviaire mexicain parcourait l’ensemble du pays. C’était avant que le réseau ne soit presque entièrement détruit durant la sanglante Révolution Mexicaine (1911 à 1920). De nos jours, El Chepe est le seul train de voyageur encore en fonction au Mexique.

C’est le moyen le plus commun (et couteux) pour explorer le canyon… mais bon… vous commencez à me connaitre… je fais rarement les choses comme les autres!!!

CREEL

Prononcé « Crill », Creel est un petit village de 5000 habitants situé sur un plateau au beau milieu d’une contrée faite de pins et de petites formations rocheuse pointant vers le ciel.

Le village est inscrit au palmarès des Pueblo Magico, soit les plus beaux villages du Mexique.

À Creel, tout tourne autour du train en ville.

À plus de 2300m d’altitude, il fait très froid le soir, si bien que toutes les maisons ont des cheminées. Il n’y a pas d’air climatisé, mais bien un chauffage dans les chambres…

CAMINO DEL COBRE

En lisant sur le Barranca del Cobre, j’étais tombé sur un article qui traitait du Camino del Cobre (Chemin du Cuivre), un sentier long de 58km, autrefois utilisé par les Tarahumaras pour relier Creel à Divisadero.

Il ne m’en fallait pas plus pour me lancer!

Le sentier passait au travers de collines labyrinthiques recouvertes de pins. À mon plus grand plaisir, le sentier était marqué de 2 bandes horizontales; l’une verte, l’autre rouge.

11.05 – Au moment où le sentier croisait la route pour une énième fois, un bus passait. Après avoir marché plus de 25km, je sautais sur l’occasion pour couper court à ma randonnée. Pas que j’étais à bout de souffle, loin de là, plutôt parce que c’était plate rare.

Direction Divisadero!

EL DIVISADERO – LE NID D’AIGLE

Au moment où je commençais à regretter d’être venu au Barranca del Cobre (Creel était ok… le Camino del Cobre avait été décevant), tous mes doutes s’effaçaient à la minute où j’apercevais Divisadero.

L’endroit portait TRÈS BIEN son nom. Station de train sans ville (le village de Areponamichic se trouve à 3km), on comprend vite pourquoi l’endroit est l’arrêt principal sur l’itinéraire d’El Chepe.

À partir de Divisadero, s’en est fini des collines couvertes de pins; l’horizon s’ouvre devant… et en dessous de nous. Perché directement sur la paroi du canyon, c’est l’endroit où la terre prend fin et le vide commence!

Le spectacle est grandiose. Pour avoir vu le Grand Canyon, je peux vous assurer que le Barranca del Cobre est aussi impressionnant, sinon plus.

PARQUE DE AVENTURAS BARRANCA DEL COBRE

Il y a quelques années, le gouvernement du Mexique s’est lancé dans de grands travaux pour capitaliser sur la beauté naturelle du Canyon et développer le tourisme dans cette région reculée.

Le Parque de Aventuras Barranca del Cobre était né!

Perché tout en haut du canyon, à distance de marche de Divisadero et Arepomichic, le Parque offre plusieurs activités hautes en couleurs.

À plus de 3km à vol d’oiseau, au beau milieu du canyon, se trouve le « Nido del Aguila (le Nid d’Aigle) », un piton rocheux difficile à manquer et mythique pour les Tarahumaras.

4 choix s’offrent à vous pour gagner cette montagne;

1. Un Teleferico de plus de 3km de long, sans aucun support intermédiaire ($)

2. Une série de 7 Tyroliennes ($$)

3. Une tyrolienne de plus de 2.5km de long suivant le teleferico ($$$)

4. Marcher (Gratis) – Le Parque a développé un réseau de 4 sentiers hyper bien balisés. Le seul problème est de localiser le départ… vous vous laissez ensuite guider par le sentier.

Je vous laisse deviner mon choix…

Je me lançais à l’aventure avec le soleil à peine levé et une température sous le point de congélation.

Pour gagner le Nido, j’empruntais le sentier Ruta Panoramica. Comme son nom l’indique, le sentier de 9km offrait une vue panoramique sur l’ensemble du canyon, en suivant la crête (sommet) d’une montagne qui sinuait jusqu’au milieu du canyon.

09.00 – Arrivé au Nido de Aguila avant que le teleferico et les tyroliennes ne soient ouvertes, les locaux me regardait d’un drôle d’oeil.

Pour retourner, j’empruntais le sentier Ruta el Lomo, un peu plus court (7km), mais beaucoup plus abrupte et sans véritable zone d’ombre.

Ce sentier remontait en presque droite ligne jusqu’à la station de teleferico au sommet du canyon. Pendant 2 heures, j’avais le teleferico et la grande tyrolienne qui me passaient au-dessus de la tête.

J’avais le souffle coupé à chaque fois que je voyais quelqu’un descendre la grande tyrolienne; le même trajet que le teleferico, mais attaché par un simple cable en volant au-dessus du vide.

Quand jai dit au proprio de mon hôtel que j’avais marché jusqu’au Nido de Aguila allé/retour en solo, il m’a répondu « Que… Sin guia… Ida y vuelta… eres muy loco?!? » (Quoi… Sans guide… Allé/Retour… Tu es fou?!?) »

URIQUE – AU PLUS PROFOND

Après avoir vu le canyon de haut, j’en était quitte pour le voir… d’en bas.

La descente fut vertigineuse. Le bus avalait les km de la route de terre serpentant sur les parois du canyon depuis Bahuichivo (@2300m), village déservi par El Chepe, situé à une cinquantaine de km de Arepomichic sur le pourtour du canyon.

Sans garde fou, avec une route à peine plus large qu’une voiture, les roues de la minivan passaient à une trentaine de centimètres du précipice très souvent. Cette route entrait automatiquement dans mon top 3 des routes les plus dangereuses que j’avais parcouru dans ma vie (avec la route pour gagner Omalo en Géorgie très loin no.1, et la route Manali/Leh en Inde pas très loin derrière en 2ème position).

Terminus Urique (@550m), ancien village de mineurs à l’écart du chemin de fer, blottis au plus profond du Barranca de Urique, le plus profond des canyons de la région, sur le bord du Rio Urique, une rivière (quasi asséché) aux eaux transparentes. En levant les yeux vert le ciel, j’apercevais plus de 1870m de paroi rocheuse…

Urique est composé essentiellement d’une rue parallèle à la rivière, une belle rue colorée et pleine d’arbres. Il n’y a qu’à lever la tête et regarder dans à peu près toutes les directions pour voir de belles formations rocheuses.

Le temps passe L E N T E M E N T à Urique, au son de la musique country mexicaine. Le sport national pratiqué par beaucoup d’hommes d’ici est de s’assoir à l’ombre, de préférence en groupe, et boire une (des) Tecate(s).

Anecdote du style « ça n’arrive qu’au Mexique »; il est 07.30 du matin, je rentre dans un magasin pour m’acheter des trucs pour dejeuner, le gars qui s’occupe du magasin m’apostrophe dès que j’entre et et me dit « Hay Tecate (je vend de la bière) ». Durant les 5 minutes où je serais dans son magasin, il me répètera « Hay Tecate » une bonne demi-douzaine de fois. Merci l’ami… mais il est fuck!ng 07.30am!

Urique est le théâtre d’un des plus vieux Ultra Marathon du monde; le Caballo Blanco (Cheval Blanc), tenu durant la 1ère semaine de mars. Cet ultra marathon en est déjà à sa 16ème édition.

Mirador del Gallego

La grande vedette de la vallée est sans aucun doute le Mirador de Gallego, surplombant tout le canyon à exactement 2000m d’altitude (donc 1500m au-dessus d’Urique). Situé sur la route entre Bahuichivo et Urique, je décidais de marcher les 14km +1500m séparant Urique du Mirador, pour camper au Mirador lors de mon dernier jour dans la vallée. Par 3 fois durant l’ascension des camions s’arrêtaient pour me proposer un lift… par 3 fois mon Égo refusait… et par 3 fois je me trouvais vraiment con.

Je parvenais au Mirador au bout de 4 éreintantes heures de marche. Sans aucun doute dans mon Top3 des plus beaux sites de camping où j’ai séjourné à ce jour…

Passer la nuit seul au monde au sommet d’un des plus grand canyon sur Terre; Check!

Le lendemain, j’assistais à un super lever du soleil, alternais entre marcher sur la route et me faire prendre un stop jusqu’à Bahuichivo, sautais dans le train El Chepe (pour la 1ère et dernière fois – $$$), gagnais la ville de El Fuerte sur la cote pacifique, et sautais dans un bus de nuit.

Direction le centre du Mexique!

P.S. I – Le tourisme étant relativement nouveau dans le Barranca, les voyageurs solo doivent très souvent payer le prix d’une chambre double (2 personnes) dans les hébergements.

P.S. II – Il est TRÈS facile de faire du stop dans le Barranca del Cobre.

Épisode 141 – Yucatan; Tête Première dans les Cenotes & la Culture Maya

Au jour 578 de mon 2ème tour du monde, j’entre dans ce qui sera le dernier pays de mon voyage (à Go tout le monde est triste).

Dernier pays, mais tout un pays! Le pays des Tacos, des Sombreros, des Mariachis, de la Lucha Libre, du Tabasco, de la Tequila, des Mayas, des Aztèques, etc.

Peu importe ce que Donald Trump en pense, c’est l’un des pays les plus beaux et visités au monde. Il ne doit pas y avoir que des trafiquants et des violeurs!

Viva Mexico! Viva Yucatan!

YUCATAN POUR LES NULS

Mon arrivé au Mexique signifie la fin de mon séjour en Amérique Centrale. Finalement de retour en Amérique du Nord!

Le Yucatan est une Péninsule qui s’avance dans le Golfe du Mexique (nord) et la mer des Caraïbes (sud). Vous n’avez peut-être jamais entendu cet endroit, mais connaissez assurément l’indémodable Cancun et la très en vogue (pas pour moi) Riviera Maya.

Avant d’être une destination soleil, et avant l’arrivé des conquistadors, la péninsule se nommait Mayab et était le centre de la civilisation maya à l’époque Post Classique (de l’An 900 Après JC à l’arrivé des européens – l’époque maya Classique étant au Guatemala).

Contrairement aux Cités Mayas du Gustemala, qui avaient disparues depuis plusieurs siècles à l’arrivé des conquistadors, la civilisation maya était bien vivante au Yucatan. Le 1er contact avec les espagnols fut en 1517.

Plusieurs théorie tente d’expliquer l’origine du mot Yucatan. Ma préférée veut que les mayas n’arrêtaient pas de dire « Tectetan » à tous ce que les espagnols disaient… qui sonnait Yucatan aux oreilles des conquistadors… et qui voulait dire « je ne comprend pas ce que vous dites ».

Les conquistadors ne firent pas face à une civilisation uni, mais bien à une multitude de Cités États formant de petits empires autonomes. Ce détail allait s’avérer décisif dans la conquête, les espagnols s’alliant avec certains mayas pour en détruire d’autres, et ainsi de suite.

Au final de beaucoup de batailles sanglantes, les espagnols prenaient le contrôle du Yucatan en 1547. Les mayas devenaient alors des citoyens de second ordre.

Lors de l’Indépendance du Mexique en 1823, le Yucatan joint le pays, mais se sépare rapidement en raison de conflit culturel. Forcé de réintégrer le Mexique en 1848, cela culmina avec la Guerre des Castes, où les indigènes (mot péjoratif pour désigner toute personne de descendance pré-colombienne) prirent les armes pour faire reconnaître leurs droits.

Pour plus d’information sur les Mayas, vous référer à mon Épisode 138.

Je vous recommande aussi le très complet site themayanuinswebsite.com et les livres « The Long Silence I & II ».

Par un pur hasard, Steve (le gars du site web) et Stefan (l’auteur des livres) m’ont prit en stop. Les 2 sont des chasseurs de ruines… pas pour voler les trésors, mais bien pour les faire redécouvrir au monde.

LES CENOTES POUR LES NULS

C’est comme entrer à l’intérieure d’une pierre précieuse!

Difficile de voyager au Yucatan sans visiter quelques cenotes. Les cenotes sont des puits/cavernes d’eau douce révélés par de petites ouvertures ou lors de l’effondrement d’une/plusieurs paroi(s).

Les cenotes ne sont pas unique au Yucatan, mais le territoire en compte plus de 6000, ce qui en fait le plus grand réseau au monde.

Les scientifiques/archéologues attribuent la forte concentration de ces cavernes à une gigantesque météorite qui aurait frappé la Terre dans le nord-est du Yucatan il y a 66 millions d’années (cratère Chicxulub… dont le diamètre fait plus de 400km). Ils attribuent ni plus ni moins l’extinction des dinosaures à l’impact de cette météorite.

Les mayas étaient bien au fait de l’existence des cenotes. Ils croyaient que certaines cenotes étaient des portails entre notre monde et celui de l’Au-Delà. Des sacrifices humains (on noyait les sacrifiés) étaient perpétrés dans ces cenotes pour satisfaire Chaac, le Dieu de la pluie.

POWER RANKING – SITES MAYAS DU YUCATAN

Seulement sur le territoire du Yucatan, on dénombre 250 sites mayas.

Sauf si vous êtes archéologue, seulement une poignée de ces sites valent le détour.

Ce classement représente mon humble avis d’archéologue (très) amateur.

Tenez-vous le pour dit; même en basse saison, le Yucatan est bondé de touristes. Il faut commencer à l’ouverture des sites… sinon vous vous sentirez comme dans un magasin d’électronique à Noel.

No.6 – TULUM RUINAS

Là où la civilisation maya rencontre la mer des Caraïbes!

Baigné dans une mer bleu azur, le site de Tulum Ruinas est la seule cité maya à border l’océan.

Tulum est l’une des 1ère Destination Soleil de l’histoire de l’humanité. En effet, les empereurs mayas et le clergé utilisaient l’endroit, alors appelé Zama, pour relaxer sur la plage.

Zama, qui signifie la « Cité de l’Aube », est orientée à l’est sur la mer des Caraïbes, et était la 1ère cité à accueillir le soleil le matin.

Le Temple de l’Aube est à éviter… le matin… puisqu’il y a foule. En fin de journée, vous aurez le site presque à vous tout seul. Ce site vaut le déplacement si vous avez 2 heures à tuer.

No.5 – COBA

Escalader une pyramide maya!

Coba était une vaste cité maya où vécurent plus de 55000 mayas à son apogée de l’An 800 à 1100 Après JC. Cela étant dit, le site est de peu d’intérêt, ne serait-ce que pour escalader la pyramide Nohoch Mul et voir la jungle à vu d’oiseau.

Ça vaut le coup seulement si vous êtes l’un des 1er sur le site pile poil à l’ouverture. Autrement, le site sera bondé.

Une fois terminé la visite de Coba, dirigez-vous (avec le scooter que vous aurez loué pour la journée) vers 3 cenotes très sympa à moins de 20km; les Cenotes Choo-Ha, Tamcach-Ha et Multin-Ha.

Si vous avez une seule des 3 à visitez, arrêtez votre choix sur Tamcach-Ha; grande piscine sous-terraine avec des plateformes (10m et 15m de haut) pour sauter.

No.4 – MAYAPAN

La fois où j’ai eu une importante cité maya à moi tout seul… en plein milieu de journée!

Mayapan fut la Capitale politique des cités mayas du Yucatan de l’An 1200 à 1400 Après JC, d’où la signification de son nom « Représentant des Mayas ».

Ces 200ans de paix relative sont une rareté dans l’histoire de la civilisation maya.

Compacte et bien préservée, la cité de Mayapan est remplis de beaux petits temples et pyramides.

Je m’explique mal pourquoi ce site était desert puisqu’il vaut le déplacement.

No.3 – EK BALAM

Combo cité maya + cenote!

Ek Balam était l’une des plus importantes cités mayas du Yucatan… avant la construction de Chichen Itza à proximité.

Son nom veut dire « Jaguar noir ». Le jaguar était l’un des 3 animaux sacrés (avec le serpent et l’aigle) pour les mayas. Tandis que le serpent était symbole de fertilité et l’aigle symbolisait le ciel, le jaguar était synonyme de puissance. Les guerriers mayas portaient d’ailleurs des peaux de jaguar.

Le site est compacte avec une pyramide très impressionnante.

Vous aurez le site pour vous tout seul avant 10.00am.

À même le site se trouve la Cenote X Canche, l’une des belles cenotes que j’ai vu au Yucatan.

No.2 – CHICHEN ITZA

Gratis! Only 1$!

Vous voulez visiter l’une des 7 Nouvelles Merveilles du Monde? Préparez-vous à un gros bain de foule… et à entendre « Gratis! Only 1$! (Gratuit! Juste 1$) » à toutes les 10 secondes.

On raconte que le site accueille plus de 8000 visiteur par jour. Je suis arrivé à 08.20am (ouverture à 08.00) et c’était déjà bondé… mais jamais autant que lorsque j’ai quitté à 11.00am.

Malgre son statu de Merveille du Monde, je ne peux mettre Chichen no.1 sur ma liste. Trop touristique? Attentes démesurées? Pas aussi grandiose qu’on le dit? Beaucoup trop cher? Un peu de toutes ces réponses si vous voulez mon avis!

Aux environs de l’An 980, Quetzalcoatl, le dernier empereur des Toltecs, un peuple qui régna sur le centre du Mexique un peu avant les aztèques, vint au Yucatan, fit une alliance avec certains mayas, et fonda Chichen Itza. L’Empereur prit le mon de Kukulkan; le Dieu Serpent.

Chichen Itza devint rapidement le principal centre religieux du monde maya.

La monté en puissance de Chichen Itza apporta aussi de grands bouleversements dans la culture maya. Avant Chichen, les mayas vénéraient Chaac, le Dieu de la Pluie. Avec Chichen, ils vénéraient désormais le Dieu Soleil. Cela s’explique principalement par le fait que le Yucatan a une abondance de soleil à l’année longue et que la pluie se fait rare… tandis qu’au centre du Mexique, où les Toltecs vivaient, il y a une abondance de pluie et le soleil se fait plus rare. Les sacrifices humains devinrent aussi beaucoup plus fréquents qu’avant.

Vers l’An 1220, les mayas renièrent Chichen Itza. L’endroit sombra dans l’oubli, si bien que le site était inoccupé à l’arrivé des conquistadors.

Une visite de Chichen Itza se résume essentiellement à admirer la Pyramide Kukulkan. Surnommée « El Castillo (Le Chateau) », la Pyramide du Dieu Serpent fut construite en fonction du calendrier maya.

D’une part, la pyramide est orientée vers le nord magnétique.

D’une autre, 1 escalier de 91 marches se trouve sur chacun des 4 cotés (91 multiplié par 4 = 364), avec une toute dernière marche au sommet… pour un total de 365… jours.

Finalement, aux équinoxes (21 mars , 22 septembre en après-midi), l’ombre descent sur les marches en ondulant tel le Dieu Serpent.

No.1 – UXMAL

Si vous avez un seul site maya à voir au Yucatan!

Uxmal est sans aucun doute la plus belle cité maya que j’ai vu au Yucatan. Pour moi, elle rivalise de beauté avec Tikal (Guatemala), la plus belle cité maya que j’ai vu.

Prononcé Ush-Mal, Uxmal signifie « construit 3 fois » en maya. La cité était le centre de l’empire Puuc, une puissante branche des mayas, dont l’apogée fut entre le 7ème et 10ème siècle.

Ce sont probablement les ruines mayas les mieux préservées du Yucatan. Les bâtiments et le niveau de détail est vraiment impressionnant. Les 2 vedettes incontestables sont le Templo Mayor et la Pyramide Adivino.

Malgré tout, le site est loin d’avoir l’achalandage des autres ruines importantes du Yucatan…

Kabah et Sayil

Tant qu’à être dans les environs, visiter 2 autres cités Puuc. Elles ne valent pas le déplacement à elles seules, mais se veulent un bon complément à Uxmal.

OÙ DORMIR

En faisant abstraction des endroits hyper touristiques comme Cancun, Riviera Maya et Playa del Carmen, les 3 villes suivantes peuvent servir se « camp de base » pour explorer le Yucatan.

Tulum – La Touristique

Tulum est une ville créée Pour et Par le tourisme. Contrairement au 2 prochaines villes, elle se trouve sur le bord de la mer… un plus… pour certains.

Un conseil; évitez les cenotes sur les environs de l’axe Tulum / Cancun. Elles sont chères et bondées.

Évitez surtout la Gran Cenote. Vous allez payer un fort prix, pour nager dans une jolie cenote (sans plus), en compagnie d’une tonne de touristes.

Mérida – L’Authentique

Fondé en 1540 sur les ruines de T’ho, une cité maya, Merida est la capitale culturelle du Yucatan, avec une ambiance à des années lumières de Destination Soleil du coin.

Merida est une ville comme j’imaginais les villes mexicaines; de beaux bâtiments colorés dépassant rarement 1 étage, des tonnes de petites églises et de belles places publiques.

Valladolid – La Belle

Ce fut le coup de foudre au 1er regard. Sans l’ombre d’un doute ma ville préférée au Yucatan! Petite ville colorée, Valladolid me faisait beaucoup penser à Trinidad de Cuba.

Règle générale, les cenotes autour de Valladolid vous en offriront plein la vue et pour beaucoup moins cher que celles de Tulum. Concentrées à moins de 10km de Valladolid, louez un vélo et faite le tour à votre rythme.

Les Cenotes X Keken et Samula se trouvent dans le même complexe. Tous les 2 des piscines sous-terraines, l’une est gigantesque et comporte un trou qui laisse passer les rayons du soleil, l’autre comporte plein de stalactites (ou stalagmites?!?). Arrivez tôt si vous voulez avoir l’endroit à vous tout seul.

Si vous avez une seule cenote à voir au Yucatan, visitez la Cenote Oxman. Située à même l’Hacienda San Lorenzo de Oxman, cette cenote allie beauté à couper le souffle et fun pur (on peut se prendre pour Tarzan en s’agrippant à une corde).

Complètement ouverte sur le ciel, la cenote ressemble à un gigantesque puit. Il y a 20m entre la surface et l’eau (qui parait beaucoup plus), et plus de 45m sous l’eau.

Des arbres, situés sur le pourtour de l’ouverture, ajoutent à la beauté des lieux, alors que leurs grosses racines plongent dans le vide pour atteindre l’eau.

Peu importe le temps que vous passez au Yucatan, il est impossible de voir toutes les cenotes et ruines mayas. J’en suis maintenant quitte pour une overdose de vieille brique.

Direction Cancun, la « ville de plastique » (comme l’appellent les habitants du coin… parce que c’est fake), pour voler vers d’autres cieux!