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Épisode 140 – Belize; Go Slow!

Mais qu’est-ce que je peux bien faire ici? 

Il y a 2 jours à peine, le Belize n’était même pas sur mon itinéraire… et pourtant, je me trouvais à contempler la mer des caraïbes depuis Belize City…
En beaucoup plus propre et pas du tout chaotique, la capitale du pays me faisait penser à Georgetown, capitale de la Guyana; une grande ville faite de bâtiments en bois, avec des canaux un peu partout et aucun bâtiments dépassant le 3-4 étages. Un endroit qu’on voudrait bien éviter, mais où toute les routes terrestres… et maritimes convergeaient.
Sans plus attendre, j’embarquais sur un speed boat. 
Direction le large!!!



BELIZE POUR LES NULS
Le Bélize fait bande à part en Amérique Centrale; la langue officielle du pays est l’anglais… le créole anglais pour être exact. 
Avant l’arrivé des européens, le territoire était occupé par les mayas. Le Belize comporte d’ailleurs l’une des plus importantes cité maya; Caracol. 
Les 1ères installations européennes remontent à 1638. Près de 150ans après que les espagnols aient commencé leur conquête de l’Amérique Centrale et du Sud, les pirates anglais utilisaient les cotes du belize pour se ravitailler et lancer leurs attaques sur les flottes et colonies espagnoles. 
Le territoire est devenu officiellement une colonie britannique seulement en 1862, adoptant le nom de « British Honduras (Honduras Britannique) ». Le nom fut changé pour Belize en 1973, en l’honneur de la plus importante rivière du pays. 
Le Belize gagna finalement son indépendance de l’Angleterre en 1981. À ce jour, le Guatemala ne reconnait pas l’indépendance du pays et revendique la totalité du territoire. 
Le peuple du Belize Version 2017 est un joyeux mélange de descendants mayas, européens, d’esclaves africains et de métis/créole. 
Fait intéressant, plus de 26% du territoire terrestre et marin du Bélize est protégé par des réserves naturelles.
L’endroit le plus célèbre du pays est sans aucun doute le « Great Blue Hole (Grand Bleu Vide?!?) », ce trou circulaire sous marin de 300m de diamètre et 120m de profondeur. Impressionnant à voir des airs, « c’est bleu et vide », le trou est en fait une caverne formée durant la dernière période glaciaire. En plongeant à l’intérieur, on peut admirer d’énormes stalactites sur les parois… preuve que le trou n’était pas submergé à l’origine. 


Bref, un petit paradis de plongé sous-marine. 

CAYE CAULKER – L’ÉLOGE DE LA LENTEUR
Voguant sur des eaux agitées, par un temps orageux, j’étais stupéfait par la beauté des lieux; eaux bleu azur, tirant sur le vert, sur fond de ciel gris. Une beauté dangereuse… 
Après 45min, ma destination était en vue. 


Je ne suis vraiment pas un amateur des endroits du type « paradis tropical », préférant de beaucoup la montagne, mais même avec une température tout sauf idéale, il aurait été difficile de ne pas tomber sous le charme de Caye Caulker.
Qu’est-ce qu’un Caye me demanderez-vous?
Un Caye est un banc de sable émergeant à peine de l’océan. Au fil du temps, si le banc de sable n’est pas repris par la mer, la vie apparait sur le Caye; de la végétation… puis des hippies… puis des touristes. 
Caye Caulker est l’un des nombreux cayes formant un mini archipel à environ 20km au large de la cote du Belize. Avec la monté des eaux, les cayes sont (malheureusement) appelés à retourner d’où ils viennent (sous l’eau). 
À l’époque coloniale, l’ile était connu sous le nom de Cay Corker et représentait un endroit de prédilection pour les pirates anglais, qui rechargeaient leur réserve d’eau potable dans l’une des nombreuses sources d’eau du caye. 
Personne ne sait vraiment comment le nom de l’endroit a pu se transformer en Caye Caulker, mais Caye Caulker Version 2017 est une ile pas comme les autres; un petit paradis tropical, au rythme définitivement caribéen, où les rastas et le reggae sont roi.


Tout est un peu bric à brac, construit avec les moyens du bord. Les nombreuses petites maisons en bois de toutes les couleurs me rappelaient les Caz Créole de la Guyane.


La devise de l’endroit est « Go Slow! (Allez Lentement!) »! Je ne compte plus le nombre de fois qu’un local m’a crié « Go Slow my Friend! (Va Lentement mon Ami!) » quand je marchais un peu trop rapidement dans la rue.


Se promener d’un pas nonchalant (en se trainant les pieds) est pratique courante sur l’ile. Et pour cause; longue de seulement 8km, par environ 500m de large, et habité seulement sur la moitié sud, on a vite fait le tour. 
Il est impossible de se perdre puisque l’ile comprend seulement 3 rues traversant toute la longueur; Front Street, Back Street & Middle Street… toute faite de sable. 
Ici, pas de voiture… tout le monde se promène en voiturette de golf (hyper silencieux). Avez-vous dèjà vu un embouteillage de voiturettes de golf? C’est drôle en tab… 


Fait surprenant, l’ile ne compte sur aucune plage. On peut cependant admirer les vagues se briser sur la 3ème plus grande barrière de corail sur Terre à quelques km au large… d’où la popularité grandissante de Caye Caulker auprès du tourisme international. 



HOL CHAN
À bord du catamaran RaggaMuffin, j’embarquais pour une journée en mer. 


À 45min de Caye Caulker se trouve la Réserve Marine Hol Chan. Hol Chan, qui signifie « Canal Étroit » en language maya, est un endroit où la pêche fut interdite il y a plus de 30ans. 
Résultat? J’ai plongé aux Philippines, aux Galapagos, en Asie du Sud-Est, mais je n’ai JAMAIS, au grand JAMAIS eu une journée de snorkel aussi impressionnante!!!
Premier de 3 arrêts; la « Shark Ray Alley (Corridor de Requins et Raies) », un canal où vivent une tonne de raies géantes et des requins-nourrices (Nurse Shark). De couleur brune et avec une face de poisson chat (comme si je savais de quoi je parle), les requins-nourrices ne sont vraiment pas dangereux, mais peuvent mordre si on tente de les toucher. 


J’avais tiré le bon numéro puisque j’étais le 1er à l’eau du 1er bateau arrivé sur les lieux. Pendant un bon 10-15minutes, j’étais quasiment seul avec une tonne de raies et de requins… avant qu’une dizaine d’autres bateaux arrivent sur les lieux et dispersent tout ce beau monde. 
2ème arrêt dans une zone appelée « Seagrass (Herbes Océanique) », un espèce de pâturage sous-marin où se trouvaient des poissons bizarre et quelques grosses tortues de mer.  


3ème et dernier arrêt à « Corail Garden (Jardin de Coraux) », à la recherche de Lamantin… sans succès. 
Les lamantins sont ces mammifères marins un peu bizarre qu’on a souvent confondu avec des sirènes. 
Les pirates anglais raffolaient du « bucca », la viande du lamantin, si bien qu’on leur attribua le surnom de « buccaneers (boucaniers) ». 
Une fois le 3 snorkel terminé, le bateau voguait en direction du coucher de soleil et l’horloge indiquait Beer O’Clock… Rum O’Clock pour être exact… la boisson de prédilection des pirates… hic…



En 5 jours passés au Belize, je n’ai pas cessé d’aborder les gens en espagnol (c’est devenu un réflexe après tout ce temps en Amérique Latine). 
Chaque fois, ou presque, j’ai eu droit à des regards pleins de points d’interrogation. 
Quand je leur disait « Hola », ils me répondaient avec un « hola » sur un ton qui voulait dire « tu me prend pour qui… un foutu espagnol?!? »

P.S. I – La chanson « La Isla Bonita » de Madonna est dédiée à l’un des Cayes du Belize; Caye San Pedro. Si Caye Caulker est pour les backpacker/hippies, Caye San Pedro est pour les gens riches. 
Madonna avait tellement aimé l’endroit durant un séjour dans les années 80, qu’elle a écrit une chanson à son sujet. 
Parions que l’endroit a bien changé depuis…
P.S. II – Au Belize, tous les dépanneurs/supermarchés (sans exception) sont tenus par des asiatiques.

Épisode 139 – Guatemala; Reino Kan (El Mirador)

« Je croyais que je pourrais me rendre à El Mirador les pieds secs… » – Sages paroles que Leroy (autre volontaire à QuetzalTrekkers) me lançait… en ayant les 2 pieds dans une rivière de boue…


Nous savions qu’il y aurait beaucoup d’eau en faisant cette randonnée à la fin de la saison des pluies… mais JAMAIS nous aurions pu imaginer à quel point. 

EL MIRADOR POUR LES NULS
La plus grande Cité Maya découverte à ce jour!
La plus haute pyramide jamais construite par l’homme!!
Bienvenue à El Mirador, l’ancienne Cité Maya de la Dynastie Kan!!!


La création du « Reino Kan (Royaume de Kan) » remonte aux environs de l’An 900 Avant JC. Son Age d’Or dura de l’An 200 Avant JC à l’An 150 Après JC. 
Reino Kan était alors l’une (sinon La) Cité Phare de la civilisation Maya, qui régnait en Roi et Maitre sur le nord de l’Amérique Centrale. À son apogée, on estime que plus de 80000 à 100000 personnes y habitaient, faisant d’elle l’une des 1ères grandes villes des Amériques. 
Abandonnée durant les 500 années suivantes, les mayas habitèrent à nouveau les lieux vers l’An 650, avant d’abandonner la cité pour de bon vers l’An 900.
De nos jours, Reino Kan se trouve au beau milieu de la jungle, loin de toute civilisation, et ses nombreux temples/pyramides sont réduits à des tas de pierre recouverts d’une végétation très dense. 
Il faut 2 éreintantes/intenses journées de marche dans la jungle pour rejoindre les ruines situées à seulement quelques km de la frontière du Mexique. 

JOUR 1 – UN ROYAUME DE BOUE
Départ Carmelita

Arrivé Tintal

Distance 18km
Quelques minutes après être sorti d’un (inconfortable) bus de nuit, qui nous avait conduit de Guatemala City à Flores, ville située en plein coeur de la région reculée du Peten (un territoire de jungle marécageuse), que nous sautions dans le derrière d’un pick-up. 


Terminus Carmelita, le village le plus au nord du Guatemala, après 3 heures à se faire brasser à souhait sur une route COMPLÈTEMENT D É F O N C É E.
De là, le reste du chemin allait se faire à pied… avec 1 guide, 1 assistant guide, 1 cuisinière, 1 responsable des mules, 4 mules et 7 autres randonneurs. 


Le sentier montrait ses couleurs très rapidement; de la boue en veux-tu en vla!!!
Au départ, il était possible de contourner la boue via des sentiers alternatifs. Après un moment, nous n’avions plus le choix; il fallait se mouiller. En quasi permanence, le sentier était une rivière de boue, dépassant souvent les 1-2 pieds de profond. 


Comprenez-moi bien; je n’ai jamais marché dans autant de boue de toute ma vie!!!
Après 6 heures de marche, comme rarement 6 heures de marche sur le plat avaient pu m’épuiser, le campement de Tintal était en vue.


Bus de Nuit (sans sommeil) + 3h dans la boite d’un pick up roulant trop vite sur une route défoncée + 17km de marche sur un sentier inondé = J’allais dormir comme un bébé. 

JOUR 2 – EL CAMINO BLANCO
Départ Tintal

Arrivé El Mirador

Distance 23km
Je retrouvais mes bottes comme je les avaient laissées la veille; complètement détrempées et couvertes de boue!
Vous avez déjà eu le plaisir de mettre des bas mouillés dans des bottes qui ressemblent à 2 marais? Non!!! Le sentiment de dégout éprouvé à ce moment est difficile à battre! 
Le programme du jour était de s’enfoncer encore plus profond dans la jungle via le Camino Blanco, l’ancien chemin Maya liant Tintal à El Mirador. Le sentier deviendra peut-être un jour aussi célèbre que la Inca Trail menant à Machu Picchu, mais il est pour l’heure complètement désert. 
Comprenant plusieurs petites collines, le sentier était beaucoup moins détrempé que la veille… « beaucoup moins détrempé » ne voulant pas dire sec… loin de là. 
À un certain moment, il fallait traverser un marécage, long d’une centaine de mètres, avec de l’eau boueuse jusqu’au fesse. 


Ajoutez à cela que les moustiques nous dévoraient à la minute où on s’arrêtait.
6 heures de marche (à un rythme effréné) plus tard, que le campement de El Mirador était en vue. 


La journée se terminait en beauté à admirer le coucher du soleil depuis le sommet de la Pyramide El Tigre. Haute de 55m, 2ème pyramide en importance de El Mirador, 3ème plus haute construction du monde maya, la superficie de El Tigre est 3 fois plus grande que la superficie totale de Tikal



Le sommet de El Tigre offre une vue dégagée à 360 sur la jungle qui s’étend à l’infini de tous les cotés… jungle qui avait été entièrement coupée alors que les mayas habitaient les lieux. 
L’actuel nom du site, El Mirador, fait d’ailleurs référence au splendide panorama offert depuis le sommet des 2 principales pyramides. 

JOUR 3 – EL MIRADOR CITY TOUR
Départ El Mirador

Arrivé El Mirador

Distance 10km
À un certain moment durant la nuit, une demi-douzaine de singes hurleurs s’étaient approchés du campement. Leur cri était à glacer le sang… même si je savais pertinemment que les singes hurleurs sont des petits singes tout trognons… qui hurlent comme des gorilles. 
Nous assistions au lever du soleil depuis le sommet de El Tigre (encore), un lever du soleil enveloppé dans le brouillard. 


La journée se passait à visiter le vaste site de El Mirador (sans grand intérêt à l’heure actuelle)… 


… pour finir avec un magnifique coucher du soleil depuis le sommet de la La Danta. 
Du haut de ses 70m, La Danta est considérée comme la plus haute et la plus imposante pyramide jamais construite par l’homme; plus haute que la plus haute des pyramides d’Égypte, et dont la base (310m x 590m) est assez grande pour accueillir 17 terrains de football.  


À l’heure actuelle, seule la partie supérieure est dégagée. Le reste est toujours recouvert par la jungle et ne ressemble à rien d’autre qu’une colline recouverte d’arbre. Les archéologues travaillent à lui redonner sa grandeur d’antan, mais ils leur faudra encore plusieurs décennies. 



JOURS 4 & 5 – RETOUR À LA CIVILISATION
Départ El Mirador

Arrivé Carmelita (nuit au campement de Tintal comme à l’allée)

Distance 41km
Nous entamions le long chemin du retour, afin d’en finir avec la randonnée la plus intense que j’avais pu faire dans la jungle!!!



Les travaux d’excavation/restauration ayant à peine été commencés par les archéologiques, El Mirador ne comprend pas les ruines les plus grandioses, mais ce n’est qu’une question de temps avant que la situation change. 
Pour l’heure, ce trek est fait sur mesure pour vous si;
– Vous aimez marcher dans des souliers & vêtements (complètement) détrempés pendant plusieurs jours!

– Vous aimez marcher dans la jungle!

– Vous aimez être bouffé tout rond par les moustiques jours et nuits!

– Vous appréciez les températures suffocantes et humides!

– Vous voulez être l’un des 1er à visiter un endroit récemment découvert, vraiment pas touristique puisque difficile d’accès, mais qui deviendra un jour l’une des ruines les plus connus sur Terre!
La randonnée jusqu’au El Mirador est TOUT sauf une promenade dans le parc, mais le prix en vaut la chandelle.

P.S. – Depuis aout 2017, il est nécessaire d’avoir un guide pour faire la randonnée jusqu’à El Mirador. Faites affaire directement avec les Guides de Carmelita (ils ont un bureau au centre-ville de Flores) pour faire la randonnée au prix le plus bas. 
D’autres agences et hostels de Flores proposent la randonnée, mais doivent au final employer les guides de Carmelita… en se prenant une ristourne au passage. 
Les guides sont de parfaits imbéciles, qui marchent beaucoup trop vite sans se soucier de leurs clients, mais les tentes sont confortables et la nourriture est de qualité et en abondance. 

Épisode 138 – Guatemala + Maya + Star Wars = Tikal

El Corazon del Mundo Maya, le Coeur du Monde Maya!

Bienvenue au Peten!
À l’extrême nord du Guatemala, El Peten est un territoire presque totalement recouvert d’une vaste & dense jungle marécageuse. 
À l’époque dite Classique de la civilisation maya (avant l’an 900 de notre ère), le Peten était le centre du monde maya; le territoire comprenait des dizaines, sinon des centaines, de cités. 

LES MAYAS POUR LES NULS
Les Mayas! Assurément l’une des 3 Civilizations Pré-Colombiennes les plus connus avec les Incas (Amérique du Sud) et les Aztèques (Centre du Mexique).
Les Mayas avaient tout pour eux. Ils étaient avancés dans le domaine des Arts, de l’Écriture, de l’Astrologie, etc. 
Leur Civilisation était l’une des plus vieilles du Nouveau Monde, remontant à l’Age de Pierre. En fait, l’origine des mayas remontent à tellement loin que les archéologues ne savent vraiment pas où se trouve le berceau. 
Contrairement à l’Empire Inca, une civilisation uni, il n’y a jamais eu d’Empire Maya. La civilisation maya était plutôt composée d’une multitude de Cités États autonomes et rivales. Les guerres étaient extrêmement fréquentes entre les Cités.
Pour toutes ces raisons, beaucoup qualifient les Mayas de « Grecs du Nouveau Monde ».
Le Pays du Rouge et Noir

L’écriture maya fut inventée au 3ème siècle Après JC… et fut interdite d’utilisation au 16ème siècle… par les conquistadors. Plus de 800 signes, appelés Glyphes composaient ce système.  
Les Aztèques appelaient le royaume maya « Le Pays du Rouge et Noir » puisque l’écriture maya était à l’ancre rouge et noir. 
Astronomie

Qui n’a jamais entendu parlé du Calendrier Maya… et de la Fin du Monde en 2012. 
N’étant pas familier avec les secondes, minutes et heures, les mayas ont tout de même mesuré la durée d’une année à 365.242 jours. 
Avec tous les outils dont nous disposons aujourd’hui, on estime la durée exacte d’une année à 365.2422.
C’est pour dire à quel point les mayas maitrisaient le ciel.
Les maya imaginaient la Terre comme étant un surface plane et carrée. Chaque coin du carré représentant une direction et une couleur; nord (blanc), sud (jaune), est (rouge), ouest (noir)… les 4 couleurs du maïs. Oui oui il y a du maïs blanc, rouge et noir. 
Architecture

La forme la plus classique d’architecture maya est la pyramide… pour se rapprocher du Dieu Soleil. 
Malgré toutes leurs avancées dans plusieurs domaines, les mays ne connaissent pas la métallurgie (le métal), les charges tirés par les animaux (à leur décharge, il n’y avait pas de vaches ni de chevaux sur le Nouveau Monde avant l’arrivé des européens)… et la roue (ça c’est un peu surprenant).
Tous les temples/pyramides mayas ont donc été construits à dos d’homme. 
À l’époque, les bâtiments étaient recouverts de stuc (pas juste de la pierre apparente) et le sol était peint en rouge; couleur du soleil et du sang… 2 éléments primordiaux de la culture maya. 
Culte du Soleil… et du Sang

Aussi bien les mayas que les aztèques croyaient que le Soleil était un Dieu.
Ce Dieu n’était pas éternel. Au contraire, il mourait à chaque soir et renaissait le matin suivant. Sa renaissance n’était cependant pas assurée, puisque le Soleil devait passer au travers des 9 niveaux de l’Intramonde (la nuit / l’Enfer / le Monde des Ténèbres). 
Pour lui donner l’énergie nécessaire pour franchir ces 9 niveaux et réaliser son ascension dans le Monde Supérieur (ciel), les mayas/aztèques croyaient qu’il fallait approvisionner le soleil en sang humain… le sang étant le carburant du Dieu Soleil. En résultait donc des tonnes de sacrifices humain. Prisonniers, esclaves et enfants orphelins étaient principalement offerts en sacrifice. 
Ce besoin constant de sacrifices humains est l’une des raisons principales des guerres quasi constantes que se livraient les Cités Mayas l’une contre l’autre. Les « Guerres Fleuris » visaient à s’approvisionner en « nouvelles recrues » pour les sacrifices. Lors de ces batailles, le but n’était pas de tuer, mais de capturer… pour offrir aux Dieux par la suite. 
En plus des nombreux sacrifices, les mutilations étaient faites sur une base volontaire, très fréquentes et bien vue. Par exemple, les femmes se mettaient des lianes épineuses sur la langue… et tiraient rapidement dessus. Pour les hommes… une pratique courante était de s’entailler le pénis. Juste de l’écrire et j’ai des frissons qui me traverse tout le corps…
Le Dieu Soleil n’était pas le seul Dieu des mayas. Chaque Dieu demandait un sacrifice particulier; noyer des enfants pour le Dieu de la Pluie, etc. 
Tout ce qui Monte… doit Redescendre

À son apogée, la civilisation maya occupait le sud du Mexique (Chiapas et Yucatan), tout le Guatemala et le Belize, et le nord du El Salvador et du Honduras. 
Les archélogues s’expliquent encore très mal le phénomène, mais toutes les cités du Honduras/El Salvador/Guatemala/Belize furent abandonnées à peu près au même moment au environs du 10ème siècle. 
Guerre(s), famines, catastrophes naturelles? Sans exclure ces hypothèses, beaucoup pensent que la civilisation maya fut victime de sa grandeur, sombra dans la décadence, pour finalement s’auto détruite… comme la plupart des grandes civilisations ayant peuplés la Terre avant elle (Égypte, Grec, Empire Romain, etc.). 
Il est impossible de savoir puisque les conquistadors, dans leur désir de convertir les mayas à la religion catholique ASAP, ont brulé la quasi totalité des écrits maya. 
À partir du 10ème siècle, et jusqu’à l’arrivé des conquistadors au début du 16ème siècle, la quasi totalité de la civilisation maya allaient se concentrer sur la Péninsule du Yucatan (époque dite Post Classique). Plus de détail dans l’Épisode 141 traitant du Yucatan
Les ruines maya du Peten ne sont pas des villes détruites par les conquistadors comme les villes Incas ou Aztèques), mais des cités abandonnées et reprises par la nature. 
Au fil du dernier millénaire, le territoire du Peten fut complètement repris par la jungle, au point où les grandes cités mayas furent totalement oubliées… jusqu’à leur redécouverte à partir du milieu du 19ème siècle. 
En 2017, les archéologues en sont encore au balbutiement de leur recherche, la plupart de cités du Peten étant partiellement, sinon complètement, recouvertes de jungle.

FLORES
Il est quasi impossible d’explorer le Peten sans passer par Flores, une ile minuscule, mais hyper touristique. située au milieu du lac Peten Itza.
Peu de voyageurs le savent, mais l’ile de Flores fut le dernier bastion de la résistance maya.
Étant sur le point d’être conquis par les conquistadors, un groupe de mayas de Chichen Itza (sur la Péninsule du Yucatan) s’enfuirent dans la jungle du Péten, et s’installèrent sur l’ile.
À l’époque baptisé « Tah Itza (Terre des Itza) », mais appelé Tayasal par les conquistadors, l’endroit tenu le coup jusqu’au 1697, soit près de 150ans après que l’Empire Aztèque et le Monde Maya aient capitulé devant l’envahisseur. 
Lors de la conquête de Tayasal, les espagnols firent ce qu’ils faisaient de mieux; ils ont tout rasé… si bien qu’il ne reste AUCUNE trace de ce passé glorieux. 

TIKAL – QUE LA FORCE SOIT AVEC TOI!


Tikal, plus précisément Tik’al en language maya, est assurément la Cité Maya la plus célèbre après Chichen Itza (Yucatan). 
Signifiant « L’Origine des voix », la fondation de Tikal remonte aux environs de l’An 700 Avant JC. 
Vers l’An 250 Après JC, Tikal était un important centre culturel, religieux et commercial dans le monde maya. 
Vers l’An 550, Tikal fut renversé par la cité maya rivale de Caracol (Belize). S’en suivit un règne sanguinaire du roi de Caracol, qui executa la royauté de Tikal. 
Vers la fin du 7ème siècle (680-690) Tikal regagna enfin son indépendance et regagna toute son importance dans le monde maya avec l’arrivé du roi Ha Sawa Chaan K’awil (de l’An 682 à 734)… aussi appelé Ah Cacao, 27ème roi de la dynastie de Tikal. 
Il rétablit Tikal comme l’une des plus puissantes Cités du monde maya, notamment dû à son alliance avec Teotihuacan, la grande capitale des ancêtres des Aztèques, située au centre du Mexque. 
À son apogée, Tikal comptait plus de 100000 habitants. 
Vers l’An 900, Tikal, comme la majoritè des grandes cité maya du Peten, fut abandonnée.


L’endroit sombra dans un profond sommeil durant plus de 1 millénaire… pour être redécouverte au milieu du 19ème siècle. 
De nos jours merveilleusement restaurée, Tikal est l’une plus impressionnante de toutes les Cités Mayas découvertes à ce jour.
Tikal est entré dans la culture populaire en servant de décor pour la base des rebelles dans le film Star Wars original. Temple IV – Depuis le sommet du Temple IV, la plus haute construction de Tikal (65m) et 2ème plus haute du monde maya (après la pyramide de La Danta à El Mirador), il est possible de voir le sommet des autres pyramides percer au travers de la jungle verdoyante.




De nos jours, une grande majorité des guatémaltèques (habitants du Guatemala) sont de descendance maya et s’efforcent de faire revivre les traditions ancestrales. 

Épisode 137 – Guatemala; Atitlan 360

« Le plus beau spectacle que j’ai pu voir! » – C’est ainsi qu’un explorateur anglais s’exprimait à la vue du Lago Atitlan au 19ème siècle. 
Sans lui donner entièrement raison (j’ai vu des lacs magnifiques un peu partout sur Terre), je ne peux lui donner tort non plus. 
Lago Atitlan est un petit coin de paradis… volcanique. 



LAGO ATITLAN POUR LES NULS
En plus des hauts 3 volcans, situées sur le coté ouest du lac; San Pedro (le volcan touristique – @3020m), Toliman (le volcan sans tête – @3158m) et Atitlan (le volcan vengeur – @3537m), le Lago Atitlan est lui même un ancien volcan. Sa dernière éruption remonte à il y a plus de 85000 ans. Depuis ce temps, de l’eau s’est accumulé dans l’ancienne caldeira, jusqu’au point de former le lac le plus profond d’Amérique Latine (plus de 340m). 
Des 3 volcans bordant le lac, San Pedro et Toliman sont considérés éteints depuis quelques milliers d’années, alors que Atitlan est dormant (dernière éruption en 1856). 
Plusieurs mythe et légendes entourent Lago Atitlan. 
Contrairement aux Volcans Atitlan et San Pedro, Volcan Toliman n’est pas complètement conique… son sommet est anormalement plat… comme si il lui manquait quelque chose…
Une légende maya veut que les Volcans Toliman & Atitlan formaient un couple. Un jour, Toliman a trompé Atitlan avec San Pedro. Quand Atitlan apprit la nouvelle, elle, coupa la tête de Toliman! La tête roula tout en bas de la montagne jusqu’en bordure du lac et créa le Cerro Oro (@1892m).
Parlant du Cerro de Oro. La montagne est aussi appelé « el elephante dormira (l’éléphant qui dort) », ce qui inspira Antoine de Saint-Exupéry lors de l’écriture de son célèbre livre « Le Petit Prince ». À un certain moment dans le livre, un serpent mange un éléphant, et une illustration les représente. Eh bien cette illustration est la réplique exacte du profil de Cerro de Oro. Il faut savoir qu’Antoine de Saint-Exupéry, dont la femme était du El Salvador, vécu plusieirs années sur les berges du Lago Atitlan. 

GRINGOTENANGO
On dénombre plus de 13 villages sur les berges du lac (sans compter tous ceux sur les hauteurs). 

Panajachel

Surnommé « Gringotenango », « La Terre des étrangers/gringos », Panajachel est la porte d’entrée du lac, un lieu de transit bruyant et crasseux où on essai de passer le moins de temps possible.



San Marcos La Laguna

Gentil village de hippy avec de magnifiques lever de soleil.



Santa Cruz La Laguna

Village suspendu un peu au-dessus du lac. De loin mon village préféré autour du Lago Atitlan, avec la plus belle vue sur le lac et tous les volcans qui lui font face. 


Ne manquez pas de faire le super sentier panoramique lie Santa Cruz à San Marcos (+/-9km – environ 2-3h de marche). 



Santiago Atitlan

La plus grosse ville du lac, situé dans une anse entre les volcans Toliman et San Pedro. Il n’y a aucune raison d’aller là. 

San Pedro La Laguna 

De loin la ville la plus touristique autour du lac. San Pedro est un labyrinthe de petites rues chaotique où s’entassent hotels, restaurants, agences de voyage ds magasins de cossins. 



Volcan San Pedro (@3020m)

03.00 – Alors que les derniers fêtards s’amusaient dans les rues de San Pedro, moi et mon pote Leroy (aussi guide volontaire pour Quetzal Trekkers) entamions une marche nocturne qui allait nous mener au sommet du Volcan San Pedro. 
D’une longueur de 5.5km et +1400m de dénivelé positif, le sentier menant au sommet est une véritable randonnée dans le parc sans véritable difficulté. 
Dormant depuis plusieurs millénaires, le Volcan est devenu une réserve écologique où les plants de café, les avocatiers et les champs de mais, bordent le sentier. 


La vue à 180degrés depuis le sommet, sur le lac et les 2 autres volcans, vaut le déplacement.



LA FACE CACHÉE D’ATITLAN
De l’autre côté du lac, ce trouve quelques villages encore à l’abri des foules.

San Lucas Toliman

San Lucas est blottis dans un recoin du lac, bien caché de la vue de tous par les 2 volcans Toliman & Atitlan. 

Pour s’y rendre, on passe par Santa Catarina Palopo et San Antonio Palopo, 2 villages qui respirent l’authenticité de l’avant boom touristique autour du lac; presque 100% de la population est maya, et toutes les femmes portent des robes traditionnelles de couleur indigo (la couleur que les mayas employaient à toutes les sauces). 


Voyager au Guatemala, et en Amérique Centrale, avait été beaucoup trop facile, à suivre la Gringo Trail (ce flux de touristes qui vont tous au même endroit). Pour la 1ère fois depuis très longtemps, les choses étaient compliquées et cela me stimulait au plus haut point. 




Volcan Atitlan


02.30 – Mon téléphone se mettait à jouer les premières notes de 🎶Astounded (Bran Van 3000) 🎶… mon éternelle musique d’alarme. 
Ma mémoire est loin d’être infaillible, mais j’ai compté plus de 30 fois où je me suis réveillé en pleine nuit pour atteindre un sommet dans l’espoir d’y admirer un lever du soleil (Kilimanjaro, Mont Blanc, Chimborazo, etc.). 
Je peux vous dire une chose; je DÉTESTE me lever en pleine nuit. Les 15 premières minutes sont hyper pénible, alors que mon esprit tente par tous les moyens de me dissuader de sortir du lit. 
Une fois passé ces 15 premières minutes, les randonnées nocturnes sont pour moi un vrai régal; marcher dans le noir total affole mon imagination.
Fin de la parenthèse…
L’ascension du Volcan Atitlan n’étant pas du tout une randonnée fréquentée, j’avais essayé de m’adjoindre les services d’un guide. La veille, ma rencontre avec le guide de la place avait été brève; le gars demandait 500 quetzal (70$) pour une demi journée de travail et il ne voulait pas commencer avant 07.00am. Je lui avais souri et dit « F $ C K you » (intérieurement). 
2 minutes après ma conversation, le barman de mon hôtel (oui oui… hôtel… à 9$ la nuit) m’accostait, me montrait le début du sentier sur la carte de la ville, et me disait que le sentier était « facile » à suivre.
« Va toujours tout droit » qu’il me disait. Ouin… 
J’allais m’en remettre essentiellement à mon instinct puisque le sentier n’était pad sur mon éternel complice de randonnée (maps.me). J’en était quitte pour une marche d’oh combien de km et d’une ascension de +1950m. 
Qu’est-ce qui pouvait mal aller (à peu près tout)?
Je quittais le confort de ma chambre, pour me diriger vers le toit du Lago Atitlan…
Premier obstacle; sortir de l’hôtel en pleine nuit; la porte était barrée. Je trouvais un mur de 5-6m de haut et j’avais la bonne idée de sauter… avant de changer d’idée à la dernière minute.
Je me résignais à réveiller quelqu’un… qui me disait que le cadenas sur la porte principale n’était pas un vrai et donc que la porte était ouverte tout ce temps…
Deuxième obstacle; traverser le village sans se faire mordre. Beaucoup plus facile à dire qu’à faire!!!
Alors que des locaux intoxiqués sillonnaient les rues (samedi soir), j’étais préoccupé par les hordes de chiens qui patrouillaient le village. Roche à la main, je marchais d’un pas certain en faisant plusieurs détours. 
30min plus tard, je quittais enfin la ville pour mengoufrer sur le sentier. 

Devant moi se pointait une zone d’ombre en forme de cône et plus noir que le ciel étoilé; le Volcan Atitlan!
Il n’y avait aucune goute de vent. Que le bruit des chiens et de quelques coqs (probablement intoxiqués aussi) qui brisait le silence de la nuit noire et très chaude. 
Parti en pleine nuit, un peu (pas mal) endormi, il fallait bien que j’ai oublié quelque chose? L’eau… F U C K.. 
Pas question se retourner à l’hôtel, c’était le meilleur moyen de ne jamais atteindre le sommet. À vaincre sans adversité, on triomphe sans gloire non?
C’est donc armé de 4 barres de Snickersmaintenant 3… que j’allais atteindre le sommet. 
Le sentier se multipliait en plusieurs sentier lorsque le chemin forestier débouchait dans une plantation de café. 

Imaginez la scène; en pleine nuit… perdu dans un plantation de café… à chercher mon chemin pendant un bon 45min… sans succès. 

Avec encore plusieurs km à faire pour atteindre le volcan, il n’était pas question de prendre une chance sur un sentier au hasard.
Je me résignais à rentrer bredouille. Ma quête du Volcan Atitlan allait demeurer inachevée…
Et puis merde… 
Après 10min à rebrousser chemin, je stoppais net sec! J’allais tenter une toute dernière fois. 
Avec un regards nouveau, je trouvais une bifurcation qur je n’avais pas vu auparavant… et puis hop… je retrouvais Atitlan droit devant moi. 
J’allais devoir avoir une bonne mémoire pour retrouver mon chrmin sur le retour avec tous ces sentiers… mais bon… ce problème était pour plus tard. Je me retournais souvent pour essayer de mémoriser les différentes particularités du sentier… en sachant fort bien qu’une fois le jour levé, le sentier ne ressemblerait en rien à ce que j’avais vu durant la nuit.
04.36 – 2 snickers restantes
Le sentier d’approche était terminé. J’étais désormais à ls base du volcan avec l’ombre pyramidale droit devant moi. L’ascension se faisait en ligne droite dans un champ de mais. 
J’entendais désormais le Volcan Fuego entrer en éruption au loin. Ses colonnes de fumée plus noire que le ciel émanaient du sommet.  
05.00 – Les 1ères lueurs perçaient l’hotizon. J’étais encore bien loin du compte, mais au moins le soleil se leverait de mon coté de la montagne. 
05.20 – 1 snicker restante – Toujours à monter dans le champs de maïs, je me perdais S O L I D E. J’essayais de trouver le bon sentier… sans succès. 
05.36 – Complètement perdu, je devais m’avouer vaincu. J’évaluais mon altitude à environ 2800m, donc à environ +700m du sommet. C’était beaucoup trop risqué d’y aller « bush style ». 


Je me trouvais un mirador avec une vue imprenable sur les Volcans Acatanango & Fuego (les volcans de Antigua… voir Épisode précédent) et le soleil qui allait se pointer à tout moment.


06.03 – Le soleil apparaissait à l’horizon. Un moment de contemplation, quelques éruptions de Fuego, et quelques vaine tentatives pour trouver le sentier, que j’entreprenais le long chemin du retour. 


0 snicker restante

Mon petit poucet virtuel…



J’étais serein. J’avais tout donné… et il me faudrait toute ma concentration pour retourner à San Lucas sans me perdre. 
Avec le Volcan Parinacota (Bolivie), Volcan Atitlan entrait la très courte liste des montagnes dont j’avais échoué l’ascension.

Ainsi se terminait mon séjour au Lago Atitlan. Au final, j’aurais vu le lac d’à peu près tous les angles possibles. 
Direction Guate (surnom de Guatemala City) pour entreprendre mon voyage vers El Peten, le nord du Guatemala.

P.S. – Avez vous déjà vu des bus scolaires rouler à plus de 100km/h sur des routes de montagne qui ne pardonne pas? Moi oui!
La route principale du Guatemala, entre Xela et Guate, est une véritable montagne russe. En permanence, elle monte, descend et zigzague au travers d’une contrée très montagneuse. 
Imaginez vous sur cette route, à bord d’un chicken bus conduit par un fou furieux s’imaginant être un pilote de Formule 1. 
TOUT (surtout les passagers) bougent constamment d’un coté à l’autre dans les chicken bus. Quand on réussit à faire abstraction du danger, c’est amusant de voir tous les locaux se tenir à bout de bras de tout bord tout coté et grimacer.

Épisode 136 – Guatemala; Antigua et le Géant de Feu

Qu’on en commun les villes de Santiago de los Caballeros de Guatemala, Antigua Guatemala, Antigua et Tigua?!?

Tic Tac Tic Tac
Toutes ces villes sont en fait une seule et même ville…


Fondé en 1524, sur les ruines d’une ville maya (détruite par les conquistadors), au milieu d’une vallée, à plus de 1500m d’altitude et entouré de 3 hauts volcans, Santiago de los Caballeros de Guatemala était la capitale de l’Amérique Centrale au temps de l’Empire Espagnol. 
Costa Rica, Nicaragua, Honduras, El Salvador, Bélize, l’état du Chiapas au Mexique, tout ce beau monde, sauf Panama, faisaient parti de la « Capitainerie du Guatemala ». Autrement dit, l’Amérique Central Espagnol… parce qu’il y avait une partie de l’Amérique Centrale sous contrôle anglais… sur la cote des Caraïbes. 
En 1776, un violent tremblement de terre détruisit une bonne partie de la ville. Au lieu de reconstruire, la couronne espagnole ordonna la construction d’une nouvelle capitale. L’actuelle (bruyante et sans intérêt) Ciudad de Guatemala (Guatemala City), la plus grande ville d’Amérique Centrale, voyait le jour 30km plus loin. 
Dès lors, Santiago de los Caballeros de Guatemala prenait le nom de Antigua Guatemala (Vieille Guatemala), et passait d’un centre important à une petite ville tranquille. 
De nos jours inscrite au Patrimoine de l’UNESCO, Antigua (Vieille) fait le bonheur des touristes avec ses rues en pierres, ses églises grandioses et ses ruines. Malgré la horde de touristes, il est impensable de visiter le Guatemala sans visiter Tigua (la manière dont les locaux surnomme la ville)!


LE GUATEMALA POUR LES NULS
Terre de volcans, où les tremblements de terre sont aussi fréquents que les aurores boréales au Lofoten (ile au nord de la Norvège), Guatemala signifie « Terre de Forêts » dans l’un des 22 dialectes maya (encore aujourd’hui) parlés sur le territoire. 
Ça tombe mal, au cours des 50 dernières années, plus de 50% des forêts du Guatemala ont été coupé pour satisfaire un besoin sans cesse grandissant pour l’agriculture commercial. 
L’ensemble du territoire du Guatemala faisait parti de l’Empire Maya (plus de détails dans mon prochain épisode) et une bonne quantité des 17 millions de guatémaltèques ont des origines maya. 
Comme tous les pays de l’isthme central américain (sauf Costa Rica), l’histoire du Guatemala est tout sauf un conte de Disney.  
Élu démocratiquement en 1951, Jacobo Arbenz (dont Ché Guevara était un admirateur) avait bien l’intention de sortir son peuple de la pauvreté. L’une de ses idées phares était de redonner les terres agricoles aux guatémaltèques… ce qui faisait tout sauf le bonheur des compagnies américaines contrôlant le secteur de l’agriculture. 
3 petites lettres allaient s’en mêler; CIA!!!
Coup d’état… Arbenz « dehors » en 1954… au profit d’un président plus « ouvert » aux intérêts étrangers. 
Allait s’en suivre une violente Guerre Civile de 1960 à 1996… guerre qui ferait plus de 100000 morts et plus de 1 millions de réfugiés.
Merci de te mêler de ce qui te regarde CIA!

VOLCANO CAMPING CRASHERS 
Des 3 volcans entourant Antigua, Volcan Agua (@3762m) est le cone parfait, Volcan Acatanango (@3976m) est le plus touristique, et Volcan Fuego (@3763m) est (sans aucun doute) le plus spectaculaire!
2 chicken bus plus tard, que moi et mon pote Spencer, un autre guide volontaire pour Quetzal Trekkers, avions quitté Antigua, pour nous retrouver au départ du sentier menant à Acatanango, la 3ème plus haute montagne du Guatemala. Contrairement à 95% des gens visitant le volcan, nous allions réaliser l’ascension en autonomie (sans guide local). 
Le sentier montrait ses couleurs dès le départ; extrêmement bien balisé, mais fait de sable volcanique (3 pas en avant, 1 pas en arrière) et avec un (très) bon degré d’inclinaison. 
Les champs faisaient rapidement place à une forêt pluvieuse. Bien que Acatenango signifie « Terre de Bambou » (en langue maya), les derniers bambous peuplant la montagne ont été coupés il y a plusieurs décennies. 
Au sortir de la forêt pluvieuse, nous passions à coté d’une bifurcation (extrêmement bien cachée). Au lieu de gagner le campement sur un sentier quasiment plat et faisant le tour du sommet, nous en étions quitte pour nous taper le sommet (+500m de dénivelé positif supplémentaire) via un sentier pas commode. 


Déjà bien incliné, le sentier devenait extrêmement incliné. La forêt faisait place à une contrée d’arbres morts & de buissons. Le brouillard ne tardait pas à tout envelopper. À 3900m, nous étions désormais dans une contrée de sable volcanique où rien ne pousse. 


Malgré notre « petit détour », le camping était en vu après seulement 3 heures de marche (il en faut normalement 4-5h). 
Imaginant un site de camping sur un plateau, protégé des éléments par une forêt, nous trouvions plutôt un espèce de No Man’s Land situé sur un versant hyper incliné de la montagne, exposé aux fortes rafales de vent et à la pluie. 
Le camping était en fait un site en terrasse situé à 3600m, où chaque compagnie (offrant la randonnée guidée) avait creusé son propre site à même le versant de la montagne. On racontait que les randonneurs sans guide n’était vraiment pas les bienvenues…
À peine commencé à monter la tente, que les 2 hommes s’occupant du campement à proximité… nous apercevaient… et nous invitaient… à venir nous réchauffer autour de leur feu sous leur grande tente.
Cest alors que je sortais la bouteille de vin (hiking with style!). Je décidais d’en donner un peu au 2 hommes pour les remercier. 
Le plus petit s’emparait de la bouteille… prenait une grosse gorgée… et recrachait le tout à la seconde. C’est alors que j’avais la brillante idée de lui demander son âge… 14ans qu’il me répondait… pas étonnant qu’il ait recraché… cela devait être la 1ère fois qu’il buvait de l’alcool… oups… 


Le guide arrivait finalement avec sa demi-douzaine de clients. Au début, il nous regardait avec un regard qui voulait dire « foutez le camp », mais l’animosité disparaissait complètement à la minute où nous mentionnons être des guides volontaires pour Quetzal Trekkers. Nous allions passer toute la soirée avec eux… manger de leur nourriture… boire de leur chocolat chaud… sans rien payer. 
Acatanango, ou la fois où j’ai « crashé » le tour guidé d’un volcan. 
Une fois la nuit tombé, le spectacle allait pouvoir commencer…
Le seul intérêt de cet emplacement (et il est majeur); le camp propose une vue complètement dégagée sur le Volcan Fuego, situé à moins d’un demi km devant. 
Volcan Fuego est considéré comme le volcan le plus actif sur Terre. Il entre en éruption à toutes les 10-20minutes. 
Impossible de rester de marbre devant un tel spectacle Son et Lumière. Certaines explosions étaient si puissante que le son me glaçait le sang. 



Le lendemain matin, lors de la descente (en prenant le bon chemin), nous avions droit à un splendide lever de soleil avec le Volcan Agua qui perçait une mer de nuage. 


Pour sa diversité de paysage et le spectacle offert par Volcan Fuego, Acatanango devient officiellement ma montagne favorite au Guatemala. 

Épisode 135 – Il était une fois le El Salvador

Sans regarder une carte du monde, quelqu’un peu me dire où se trouve le El Salvador? 

C’est bien ce que je pensais!



LE EL SALVADOR POUR LES NULS
Plus petit pays d’Amérique Centrale, et même de toute l’Amérique Latine (les Caraïbes étant exclus), ne vous laissez pas tromper par sa longueur & largeur de 140km par 170km; il vous faudra plusieurs heures, sinon une journée, pour traverser ce territoire accidenté. 
Avec le Bélize, c’est le seul pays d’Amérique Centrale à ne pas toucher à l’océan Pacifique ET à la mer des Caraïbes, étant ceinturé par le Honduras et l’océan Pacifique. 
Tout comme son voisin Honduras, le El Salvador est réputé pour produire l’un des meilleurs café au monde… et pour avoir une histoire mouvementée.
En langage pré-colombien, Salvador signifie « Terre de Trésors ». 
L’histoire au temps de l’empire colonial est la même que pour le Costa Rica, Honduras, Nicaragua et Guatemala.
Le 20ème siècle est une succession de dictateur, de gouvernement « élu démocratiquement » et de coup d’états.
Une violente Guerre Civile fit rage de 1979 à 1992, guerre opposant une guerrilla de libération nationale (soutenu par Cuba et le Nicaragua) aux forces gouvernementales (soutenu par les États-Unis). Bref, la Population contre le Gouvernement & les Corporations Internationales… comme on l’a trop souvent vu quasi partout en Amérique Latine. 
De nos jours, le pays est relativement en paix, les réfugiés reviennent au pays, mais les salvadoriens se souviennent. On estime la population du El Salvador à 6 millions d’habitants, avec plus de 3 millions de réfugiés aux États-Unis. 
Le pays traine encore une mauvaise réputation, mais elle n’est plus complètement fondée. Des guerres de gangs teste la paix fragile du pays, mais il n’a jamais été aussi sécuritaire de voyager au El Salvador. Le El Salvador version 2017 est une terre de volcan (23) et une Mecca du Surf (meilleur endroit en Amérique Centrale). 
Vers le tournant des années 2000, El Salvador a imité l’Équateur & le Panama, et a épousé la devise américaine ($) comme monnaie nationale. On peu d’ailleurs voir la très grande emprise du pays de l’Oncle Sam un peu partout (je vous laisse deviner qui a gagné la Guerre Civile). 

SAN SALVADOR
Contre toute attente, je me retrouvais à San Salvador, que je m’étais pourtant promis d’éviter. 
Capitale du El Salvador, repère de plus de 2 millions d’habitants, San Salvador n’a rien à envier au plus laides villes du monde. 
Si je n’étais pas « politically correct », je dirais que le Centro Historico (vieille ville) est un dépotoir… mais bon… je le suis… donc disons simplement que c’est presque digne d’une ville indienne. Je n’avais pas vu autant de chaos dans le centre-ville d’une ville majeure d’Amérique Latine depuis Georgetown en Guyana. Les rares endroits qui valent la peine d’être vu étaient inondés dans une masse de chaos. 


San Salvador fut la capitale de l’Amérique Centrale lorsque l’isthme s’est séparé du Mexique en 1824… jusqu’en 1839, alors que les Provinces d’Amérique Centrale se sont elles-même séparées pour former les pays que nous connaissons aujourd’hui. 
La ville fut ensuite modelée au rythme des éruptions (la dernière grande éruption du volcan San Salvador – en 1917 – dévasta la ville), des tremblement de terre (le dernier grand tremblement de terre – 1986 – a détruit une grande partie des immeubles du centro historico) et de la Guerre Civile. 

VOLCAN SAN SALVADOR
Le Volcan Quezaltepeque (son nom d’origine) est un cone végétal dominant San Salvador du haut de ses 1960m. 
C’est la 1ère fois que je me tapais presque 2000m d’ascension… en bus de ville… parce que oui, quoique très à pic, les flancs du volcans sont habités jusqu’en haut (les terres sont très fertiles). 

Pour être franc, j’aurais souhaité ne jamais y monter (perte de temps / ennuyeux). 



PUERTA DEL DIABLO
Si il y a véritablement une chose à ne pas manquer lors d’un séjour à San Salvador, c’est une visite à la Puerta del Diablo. J’ai eu le souffle coupé par la beauté des lieux. 
Par temps clair (ce que je n’ai pas eu), le plus haut des 3 Miradors offre une vue à 360 sur la capitale, le volcan et l’océan pacifique. 
Perché à plus de 1000m au dessus de San Salvador, la « Porte du Diable » doit sont nom à une formation rocheuse en forme d’ouverture (ressemblant à une porte) et à un épisode sombre de la Guerre Civile. 
Aussi magnifique soit l’endroit, les forces gouvernementales utilisaient les lieux pour y perpétrer des exécutions massives. Les corps tombaient dans le canyon et « disparaissaient à jamais » (d’où la Porte… du Diable). 


Je ne vous ai pas encore convaincu d’y aller? Sachez que l’endroit est gratuit et à moins de 20min de bus (le no.12 « Mil Cumbre » 0.20$us) du centre-ville. 

VOLCAN SANTA ANA


Depuis Santa Ana, 2ème plus grande ville du El Salvador, beaucoup plus agréable que San Salvador, il faut à tout prix visiter le Volcan Santa Ana. 
Aussi connu sous le nom de Ilamatepec, c’est le plus haut volcan du pays (2381m). Son cratère, aux multiples couleurs de minéraux, est rempli d’un lac bouillant. 
En prime, le chicken bus fait presque tout le travail pour vous, à monter sur les flancs du volcan via une route forestière offrant des vues à couper le souffle sur le Lago Coatepeque (un immense volcan désormais un lac aux eaux plus bleu que bleu) en contrebas. 


Il est ensuite obligatoire de prendre un guide pour marcher les 5-6km restant jusqu’au sommet (la randonnée guidée commence une fois par jour à 11.00am). 
Dans son monologue d’avant randonnée, le guide vous expliquera que c’est l’une des randonnée les plus difficile que vous ferez dans votre vie. En réalité, c’est une promenade dans le parc. 


Fait intéressant, on raconte qu’Antoine de Saint-Exupéry, l’écrivain à l’origine du livre « Le Petit Prince », dont la femme était originaire du El Salvador, se serait inspiré du Volcan Santa Ana pour imaginer la Planète Volcan du livre.

TAZUMAL
Le El Salvador compte sur une demi-douzaine de ruines Maya. 
Comme il n’était pas question de toutes les visiter (same same but différent… et je n’ai pas tout l’hiver) mon choix s’est arrêté sur Tazumal. 
Considéré comme la plus importante cité Maya en sol salvadorien, et très facile d’accès (à 30min de bus de Santa Ana), le choix s’imposait de lui-même. 


Le site est en fait 1 seule (mais impressionnante) pyramide. En language maya, Tazumal signifie « Pyramide où les victimes sont brulées »… je vous laisse deviner ce qu’on y faisait… gulp… 

Après seulement quelques jours, mon séjour au El Salvador tirait déjà à sa fin. Un court séjour, mais un séjour surprenant!

P.S. I – Pupusas; non ce n’est pas le nom d’un jouet sexuel! C’est le nom d’un des plats typiques du El Salvador; une crêpe fourré de fromage, saucisse, etc. 
J’ai peut-être trouvé mon met favoris en Amérique Latine (exception faite des fruits brésiliens, de l’Asado argentin (ce n’est pas vraiment un plat) et de la nourriture indienne de Guyana et Suriname (ce n’est pas l’Amérique Latine). 
Le matin, des restaurants s’improvisent sur le coin des rues. Sinon, il y a des Pupuseria (type de restaurant) partout. 

P.S. II – Guanacos – Au 19ème siècle, des missionnaires chiliens trouvaient des similitudes entre le regard intrigué des salvadoriens et les Guanacos d’Amérique du Sud (parent des Llamas). Le surnom allait perdurer…
Ne vous risquez pas à nommez un Salvadorien « Guanaco ». C’est un peu l’équivalent de traiter un noir de « Negro »… si vous n’êtes pas noir. Le coup de poing ne sera pas bien loin.