Aller au contenu principal

Articles de la catégorie ‘Équateur’

631 – La FIN d’une Grande Aventure

631 jours (21 mois) et 24 pays plus tard, je déclare ce voyage autour du monde T E R M I N É!

Sans l’ombre d’un doute, j’ai prisThe Long Way Home (le long chemin pour revenir à la maison).

J’ai vu les baobabs et lémurs du Madagascar!

J’ai franchit les Cirques & Pitons de La Réunion!

J’ai été pèlerin sur le Camino de Santiago à travers l’Espagne!

J’ai marché la Corse du nord au sud sur le GR20!

J’ai atteint le toit de l’Europe (Mont Blanc)!

J’ai visité le Triangle du Café en Colombie!

J’ai nagé avec des penguins aux Galapagos!

J’ai atteint l’endroit le plus éloigné du Centre de la Terre en Équateur (Chimborazo)!

J’ai vu Machu Picchu et contemplé les hauts sommets des Andes au Pérou!

J’ai marché dans le plus grand désert de sel sur Terre en Bolivie!

J’ai bu de bons vins chiliens et argentins directement à la source à Santiago de Chile et Mendoza!

J’ai arpenté la Patagonie du nord au sud, d’ouest en est!

J’ai campé à l’extrême sud des Amériques en Terre de Feu!

J’ai dégusté des Asados à Buenos Aires!

J’ai tenté de surfer en Uruguay!

J’ai assisté au Carnaval de Rio!

J’ai découvert que le Brésil était beaucoup plus que fiesta et playa!

J’ai mangé du bons fromages et des charcuteries en Guyane Française!

J’ai mangé de la nourriture indienne au Suriname!

J’ai passé une nuit entière dans un bus en panne sur une route de terre au beau milieu d’une jungle peuplée de jaguars… avec un groupe de brésilien qui ne voulait pas se la fermer… en Guyana!

J’ai dormi en compagnie de grosses tarentules au sommet de Roraima au Venezuela!

J’ai remonté l’Amazone (fleuve) sur un vieux bateau pendant 6 jours (à écouter Games of Throne) jusqu’à la Triple Frontière Brésil/Pérou/Colombie!

J’ai marché sur la Malecon au coucher du soleil à La Habana, Cuba!

J’ai vu le Canal de Panama!

J’ai vécu la Pura Vida et traversé des rivières en 4×4 au Costa Rica!

J’ai marché à quelques centimètres d’un cratère fumant et rempli de lave au Nicaragua!

J’ai visité ma 1ère Cité Maya au Honduras!

J’ai dégusté des Pupusas (mon met favoris en Amérique Latine) au El Salvador!

J’ai travaillé comme guide de montagne au Guatemala!

J’ai nagé dans les cenotes au Yucatan!

J’ai escaladé en solo le 3ème plus haut sommet (5600m+) en Amérique du Nord au Mexique!

J’ai commencé ce voyage en parlant à peine l’espagnol et en ignorant tout du portugais. Je rentre au Canada en parlant un espagnol d’enfant de 5 ans (c’est peut-être généreux), en sachant par coeur tous les (foutus) Hits Reggaeton, et en étant toujours aussi nul en portugais.

En comptant mon voyage en Asie, j’ai voyagé temps plein durant 3 des 5 dernières années. L’ensemble peut paraitre insensé, mais au final tout cela n’est que l’addition de (centaines de milliers de) pas.

Ne vous projetez pas (trop) dans le Futur! Vivez le Présent!! Chérissez le Passé!!! Plus que tout; suivez votre coeur!!!!

Épisode 127 – Hasta la Vista America del Sur

29 Juin 2017

Aéroport El Dorado 

Bogota
Le hasard fait bien les choses!
Le 10 aout 2016, je posais les pieds, pour la 1ère fois de ma vie, en sol sud américain à l’aéroport El Dorado de Bogota. 
Au jour 456 de mon 2ème voyage autour du monde, et après avoir fait le (quasi) tour du continent lors des 324 derniers jours, je quitte un continent, qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises (1er et 2ème degrés), depuis ce même aéroport. 


324 jours où j’ai exploré 11 pays (Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, Suriname, Guyana, Vénézuela) et un territoire français outre mer (Guyane Française). Seule ombre au table; je n’ai pas visité le Paraguay. J’aurais bien voulu, mais le visa de 150$us requis pour les canadiens m’a fait changer d’idée.


Il y a principalement 4 endroits que j’aurais aimé visiter, mais que j’ai du éviter (pour multiples raisons); l’Ile de Pâques & le sud de la Carretera Austral au Chili, Aconcagua en Argentine et le Parque El Cocuy en Colombie. Pour le reste, on peu dire mission accomplis. 

Pour ce dernier Épisode en Amérique du Sud, j’ai décidé de dresser un Palmarès de mes endroits coup de coeur. 
Si vous êtes tout comme moi adepte de plein air et d’architecture (villes coloniales, etc.), vous devriez trouver votre compte. 


TOP 30 – ENDROITS À NE PAS MANQUER


Grand Champion… et de loin

– Trek Roraima (Venezuela)

Top 5 

– Trek Circuit (O) de Torres del Paine (Chile)

– Trek Parinacota + Sajama (Chile/Bolivia)

– Isla Navarino + Puerto Williams + Trek Dientes de Navarino (Chile)

– Trek Vallée de Cochamo + Puerto Varas (Chile)

Top 10

– El Chalten; Trek Circuit Huemul + Trek Fitz Roy & Glacier Perito Moreno (Argentina)

– Ascensions des Volcans Ilinizas + Chimborazo (Ecuador)

– Trek Chapada Diamantina (Brasil)

– Ouro Preto (Brasil)

– Zona Cafetera; Salento + Trek Los Nevados (Colombia)

Top 20

– Mompos + Cartagena de Indias (Colombia)

– Medellin + Guatape (Colombia)

– Riohacha + Guajira Peninsula (Colombia)

– Arequipa + Trek Canyon Cotahuasi + Ascension El Misti (Peru)

– Iquitos / Isla de los Monos (Peru)

– Trek Circuit Huaywash + Huaraz (Peru)

– Quito + Ascension Volcan Pichincha (Ecuador)

– Iles Galapagos (Ecuador)

– Salar de Uyuni – San Pedro de Atacama 4×4 Trip (Bolivia/Chile)

– Trek Circuit Illampu + Sorata (Bolivia)

Top 30

– Trek Nahua Huapi + Volcan Tronador + Bariloche (Argentina)

– Buenos Aires (Argentina)

– Isla Chiloé (Chile)

– Rio de Janeiro + Carnaval (Brasil)

– Florianapolis (Brasil)

– Lago Titikaka + Copacabana + Isla del Sol (Bolivia)

– Punta del Diablo (Uruguay)

– San Gil + Barichara (Colombia)

– Cordillera Blanca; Trek Santa Cruz + Trek Laguna 69 + Refugio Peru (Peru)

– Machu Picchu (Peru)

Mentions Honorables

– Trek Altos de Lircay (Chile)

– Iles du Salut (Guyane Francaise)

– Cayenne & Saint Laurent du Maroni (Guyane Francaise)

– Santiago de Chile (Chile)

– Trek Parque Pumalin (Chile) 

– La Paz (Bolivia)

– Sucre (Bolivia)

– Trek Ausangate + Rainbow Mountain (Peru)

– Chachapoya + Kuelap (Peru)

– Annai / Savane Runupuni (Guyana)

– Les Chutes Iguazu (Brasil)

– Cuenca (Ecuador)

– Paramaribo (Suriname)
… 
PAYS EN 1 AFFIRMATION
Colombie

Meilleure nourriture et les gens les plus chaleureux du continent!
Équateur

Des hauts volcans partout!
Pérou

La meilleure bière (Cusquena) et la pire nourriture du continent. 
Bolivie

Des randonnées en haute altitude à faire rêver (Sajama et Illampu)!
Chili

Pays qui fait mal au budget, mais je vais m’ennuyer de tout (mon pays préféré), surtout des bonnes bouteilles de vin à 2-3$!
Argentina

Des paysages de fou en Patagonie, mais des trajets de bus interminables (et extrêmement $$$)!
Uruguay

Pas grand chose à dire… évitez Montevideo!
Brésil

Des fruits, Floripa, le bijou colonial de Ouro Preto, les couleurs de Salvador, camper dans la Chapada Diamantina… j’avais peur du Brésil avant d’y poser les pieds, mais le Brésil ne mérite pas sa mauvaise réputation et fut ma plus grande surprise/découverte!
Guyane Française

De la charcuterie et du vin français… une bénédiction en Amérique du Sud!
Suriname

Une capitale hors de l’ordinaire et de la superbe nourriture indienne!
Guyana

Mini India… en espérant ne jamais y reposer les pieds!
Vénézuela

Pas aussi dangereux que tout le monde le dit (tout le monde en sait quoi au juste?). Mon plus beau souvenir en Amérique du Sud (Roraima)!
Paraguay

Ce sera pour une autre fois!

Je tourne donc la dernière page du chapitre « Une Année en Amérique du Sud » dans le livre de ma vie. Assurément le plus beau chapitre jusqu’à maintenant. 
Une chose se termine… Une autre débute… 
Cuba Nous Voila!!!

Épisode 124 – Galapagos; Sur Les Traces De Darwin

Depuis déjà quelques heures que nous avions laissé le continent sud américain loin derrière nous et que pour survolions l’océan pacifique. 

Depuis des centaines de km, il n’y avait rien d’autre à l’horizon qu’un océan tout bleu. 
Un petit morceau de terre se pointait le nez… et un 2ème…
Bientôt, c’est tout un archipel qui se trouvait sous nos pieds. 
Bienvenue sur « l’Archipelago de Colon (L’Archipel de Colomb) », communément appelé « Ilas Galapagos », ou tout simplement « Galapagos », notre terrain de jeu pour les 8 prochains jours…



LES ILES GALAPAGOS POUR LES NULS
Galapagos; Nom Masculin signifiant « tortues de mer » (en espagnol)
Paraiso Natural del Mundo

(Paradis Naturel du Monde)
Qui n’a jamais entendu parlé des Iles Galapagos? 
Perdu au milieu du Pacifique, à plus de 960km au large de l’Amérique du Sud, l’archipel, composé de 48 iles, se trouve au beau milieu de la « Ceinture de Feu du Pacifique », un lieu où les plaques tectoniques sont très actives. 
Incidemment, les Galapagos sont des iles volcaniques ayant émergées de l’océan lors d’éruptions ayant marqué les environs il y a plus de 5 millions d’années. La plupart des iles comptent d’ailleurs 1 ou plusieurs volcans, dont certains encore très actifs. 
Tout Sauf La Terre Promise

L’histoire des Galapagos n’est pas un conte de Disney. Que ce soit la faune, la flore ou même les humains, tous les habitants de l’archipel sont arrivés sur les iles, à un moment où à un autre dans les derniers millions d’années, en ayant dérivé entrainé par les forts courants (qui convergent vers l’archipel depuis la cote) ou transporté par les oiseaux (graine, insectes, etc.)
Survivre au trajet de presque 1000km depuis la cote et mettre les pieds sur l’archipel était l’étape « facile ». 
Seuls les espèces très résiliantes avaient la moindre chance de survivre à un environnement aride (aussi bizarre cela puisse paraître en étant au beau milieu de l’océan) où les sources d’eau douce sont très limitées.

En Perdition

Inhabité jusque là (par les humains), l’archipel fut découvert en 1535 (par pur hasard) par une expédition de conquistadors en perdition. 
Ayant quitté Lima en direction de Panama avec une lettre adressé directement au Roi d’Espagne l’informant de la capitulation des l’Empire Incas, le galion espagnol fut emporté loin de la cote par les forts courants et le manque de vent. 
À la dérive et sur le point de succomber au manque d’eau et de nourriture, l’équipage posa les pieds sur l’archipel. 
Dès lors, l’archipel fut décrit comme une espèce de Terre Promise, de Paradis sur Terre. La vérité était tout autre. Jusqu’au milieu du 20ème siècle, la totalité des tentatives d’y installer une colonie permanente furent (au mieux) des échecs. Au mieux, l’archipel fut le lieu de cache pour les pirates et boucaniers du pacifiques, puis une colonie pénitentiaire. 

L’An 1839

En 1839, la Théorie du « Créationnisme », voulant que l’Homme (la race) ait pour origine Adam et Ève (le Jardin D’Eden, le serpent, la pomme et tout le tralala) était une théorie universellement accepté. 
Après avoir visité la Terre de Feu et quelques autres endroits sur la cote pacifique de l’Amérique du Sud, le Beagle et son équipage voguaient vers les Galapagos. 
Le capitaine Fitzroy ne voyait en cet arrêt rien d’autres qu’un ravitaillement, une opinion tout sauf partagée par Charles Darwin, alors un jeune homme inconnu de tous et oeuvrant comme naturaliste à bord du bateau. 
En profitant pour visiter plusieurs iles, Darwin remarquait que plusieurs espèces vivant dans les Galapagos avaient des similitudes avec d’autres espèces sur Terre, tout en ayant évoluées à leur façon sur l’archipel au fil des millénaires sans aucun contact extérieur. 
Cette découverte allait semer le doute dans l’esprit du jeune naturaliste anglais et poser les bases de sa « Théorie de l’Évolution », publiée en 1859, selon lequel l’homme et le singe avait des origines communes.


Espèces Endémiques

On ne va pas aux Galapagos pour les paysages; les paysages y sont au mieux ordinaire. 
On ne va pas aux Galapagos pour ses plages idylliques non plus (vous serez déçu). 
On va aux Galapagos pour y admirer un endroit unique sur Terre, un endroit où la nature règne en Roi et Maitre. 
Site de l’UNESCO et 1er Parque Nacional de l’Équateur (pays auquel l’archipel appartient), plus de 97% du territoire des Galapagos fait parti du Parque Nacional et est inaccessible au public. En fait, seuls 70 sites sont accessibles au touristes, sites qui représentent 0.01% de la superficie des iles. Chacun de ces sites a un nombre maximum de visiteurs par jour. 
Après des décennies d’abus et de développement incontrôlé, les Galapagos ont été placé sur la liste des sites en danger par l’UNESCO 2007. Après avoir déporté des milliers de résidents, banni des fruits & légumes n’ayant pas leur place sur l’archipel, tué plus de 100000 rats et chèvres, et renforcé la règlementation afin de protéger le fragile écosystème, les Galapagos furent retirés de cette liste en 2011. 
Tout cela avait pour but de protéger les espèces « endémiques » à l’archipel (qui sont unique aux Galapagos… qui ne se trouve nul part ailleurs sur Terre) et qui étaient menacées par les espèces « introduites ». En effet, plus de 25% des espèces végétales et animales de l’archipel sont endémiques.
En plus des 25000 résidents permanents (humains) de l’archipel, répartis sur les 4 iles habitées (Isla San Cristobal, Isla Santa Cruz, Isla Isabela & Isla Floreana), voici une liste des résidents les plus célèbres des Galapagos;

– Iguanes de mer, 

– Requins

– Phoque (Sea Lions) – Ils sont littéralement partout. Si vous aller aux Galapagos et que vous ne voyez pas de sea lions, posez-vous la question si vous êtes véritablement aux Galapagos,

– Tortues de mer géantes, 

– Penguins – la 2ème plus petite sous espèce de penguins sur Terre,

– Boobies aux pates bleus – Étranges oiseaux avec des pattes couleur bleu radioactif,

– Pelicans (mon coup de coeur).

ISLA SAN CRISTOBAL

13.00 – 2 Juin 2017
Dès la sorti de l’avion, les Galapagos annonçaient leurs couleurs; il allait faire chaud et humide… même si c’était la saison « froide ». 
Après avoir hésité et négocié jusqu’à la toute dernière minute avec des opérateurs de bateau pour embarquer sur une croisière toute incluse autour de l’archipel (nous avions réussi à faire baisser considérablement le prix des croisières, mais le prix était toujours au-dessus de nos moyens), nous avions finalement décidé d’y aller par nous même en faisant du « Island-Hopping » (passer d’une ile à l’autre en traversier) et de faire des excursions d’un jour. 
Isla San Cristobal, une grosse ile/roche volcanique presque plane et recouverte de cactus & de feuillus, serait notre premier arrêt. 


Depuis Puerto Baquerizo Moreno, la 2ème ville en importance de l’archipel et seule ville sur l’ile, nul besoin de payer une fortune, il était très facile d’apercevoir une tonne de phoques et d’iguanes de mer nageant dans les eaux cristallines, ou faisant une sieste sur l’une des quelques plages situées à distance de marche de la ville. 


06.00 – À peine arrivé sur Isla San Cristobal, que nous étions sur notre départ. 
À bord d’un petit bateau, nous voguions en route pour Isla Santa Cruz, une ile en forme de petit cone volcanique dont l’altitude culmine à 860m, le centre géographique et économique de l’archipel.
2 heures à retenir (de peine et de misère) ce qui était dans mon estomac et nous étions a Puerto Ayora, la plus grande ville et capitale des Galapagos. 


ISLA SANTA CRUZ

3 Juin 2017
Puerto Ayora baigne dans des eaux turquoises, avec plusieurs petits bateaux de croisières ancrés ici et là.


C’est depuis Puerto Ayora qu’il est possible d’organiser une multitudes d’activités d’un jour pour visiter les endroits inhabités (par les humains) de l’archipel. 




ISLA PINZON
08.00 – Direction Isla Pinzon à bord d’un bateau rapide, pour notre 1ère activité d’un jour aux Galapagos. 
Réputé comme l’un des meilleurs site de snorkeling de l’archipel… nous sommes malheureusement tombé sur une mauvaise journée… et les animaux marins n’étaient pas vraiment au rendez-vous. 


La Fé

La journée fut sauvée par un dernier arrêt sur les cotes de Isla Santa Cruz sur le chemin du retour. Une tonne d’iguanes, faisant la siesta sur une plage volcanique, et une bonne douzaine de requins nous y attendaient. 



ISLAS BARTOLOMÉ & SANTIAGO
40 minutes en bus via la seule route de l’ile et nous sautions dans un bateau situé dans une petite baie de l’autre coté de Isla Santa Cruz. 
Dès lors, nous mettions le cap sur Isla Bartolomé. La mer était calme et le bateau avançait à vitesse très petit V. Au passage, nous croisions un groupe de dauphins se faisant un plaisir de sauter devant le bateau. 


Bartolomé, une ile quasi désertique, où il règne une chaleur quasi insupportable, est probablement l’endroit le plus connu des Galapagos en raison de la vue splendide offerte depuis son sommet. 


Au final d’une ascension sans difficulté jusqu’à 110m d’altitude, le sommet offre une vue dégagé à 360 degrés sur l’océan et Isla Santiago, une ile formée de plusieurs volcans actifs et composé principalement de champs de lave. 


Bahia Sullivan

Le bateau faisait un second et dernier stop à Bahia Sullivan (Baie de Sullivan) avant de mettre le cap sur Isla Santa Cruz. 
La Baie de Sullivan est reconnue pour héberger plusieurs dizaines de penguins. 
Le clous de la journée fut sans aucun doute de nager pendant avec une douzaine de penguins. Ceux-ci pourchassaient un banc de petits poissons. Ajoutez en prime qu’une demi-douzaine de pélicans plongeaient dans l’eau tels des kamikazes pour attraper ces mêmes petits poissons.

W O W



ISLA ISABELA

6 Juin 2017
Après quelques jours sur Isla Santa Cruz, nous montons à bord d’un traversier / bateau rapide voguant sur une mer houleuse en direction de la plus grande ile de l’archipel. 


Formée de 6 volcans (dont 5 encore actifs), autrefois 6 iles distinctes (leur champs de lave respectif s’étant rejoint au fil du temps), Isla Isabela compte aussi sur le plus haut point de l’archipel; le Volcano Wolf pointant à plus de 1700m. 
Puerto Villamil, seule ville de l’ile, offre une ambiance complètement différente des 2 autres villes où nous avons préalablement séjourné sur l’archipel; bordé par une longue plage de sable blanc, rues en sable, il y règne un espèce de chaos. Puerto Villamil et Isoa Isabela sont d’ailleurs encore surveillés de très près par UNESCO qui s’inquiète de son développement désordonné et imprévisible. 



LOS TUNELES

Si il y a une activité d’un jour à ne pas manquer lors d’un séjour sur l’archipel, c’est bien Los Tuneles. 
Depuis Puerto Villamil, on saute dans un bateau rapide, pour se retrouver à Cabo Rosa 40min plus loin sur la cote de Isla Isabela. 
D’anciens tunnels de lave semi effondrés et inondés, forment de nos jours un petit labyrinthe où vivent tortues de mer, requins, penguins, iguanes, cheval de mer et boobies aux pates bleus


Admirer des immenses tortues de mer manger à moins de 1 mètre de nous ou encore des requins dormir dans des grottes sous-marine est un souvenir qui restera gravé dans ma mémoire pour très longtemps. 


VOLCANO SIERRA NEGRA
Alors que le point le plus haut de l’archipel est inaccessible aux touristes, il est possible de réaliser l’ascension du Sierra Negra, un volcan toujours actif, culminant à plus de 1400m et considéré comme le 3ème plus grand cratère au monde (diamètre de 9km par 10km) après ceux des volcans Ngorongoro (Tanzanie – 2ème) et Mauna Loa (Hawaii – 1er). 

À peine sorti de la voiture nous ayant conduit de Puerto Villamil au début du sentier à plus de 875m d’altitude, que notre guide nous lançait;
« Avec cette température (ciel complètement couvert + brouillard), nous n’avons aucune chance de voir le volcan aujourd’hui. »
Après avoir atteint la bordure du cratère (complètement bouché par le brouillard), nous entamions la descente sur l’un des flanc de Sierra Negra jusqu’au Volcano Chico (Petit Volcan) pointant à 860m d’altitude. 
Le paysage s’ouvrait tranquillement mais surement, au point de se dégager complètement. Nous pouvions ainsi admirer le paysage dévasté de Isla isabela en contrebas; un no man’s land composé de champs de lave refroidit où la végétation n’avait pas encore réussi à s’implanter mis à part quelques rares cactus. 


Sur le chemin du retour, le cratère du volcan Sierra Negra était complètement à découvert. Il était alors très facile de comprendre l’origine du nom du volcan Sierra Negra (Champs Noir). 



Puerto Ayora – Isla Santa Cruz 

06.00 – 9 Juin 2017
Un bus traversant l’ile, suivit d’un traversier et d’un autre bus, et nous étions à l’aéroport de Baltra (aéroport principal de l’archipel construit durant la 2ème Guerre Mondiale juste après que les japonais aient bombardé Pearl Harbor). 
S’en était fini des Galapagos!

Consultez ce lien pour voir notre voyage aux Galapagos en video; https://m.youtube.com/watch?v=4SsVGGtvm2E


BUDGETER UN VOYAGE AU GALAPAGOS
– Billet d’avion allé/retour de Guyaquil ou Quito jusqu’à l’aéroport de Baltra ou San Cristobal = 380$us

– Permis pour aller aux Galapagos (à payer à l’aéroport de Quito/Guyaquil) = 20$us

– Billet d’entrée aux Galapasos (à payer à votre arrivé aux Galapagos = 100$us

– Cout MINIMUM d’une croisière toute incluse (sauf tout ce qui est énuméré ci-haut) d’une durée de 6 ou 8 jours = environ 1500$us si vous négocier directement avec les propriétaires de bateau à Quito/Guyaquil en vous pointant dans leur bureaux 1-2 jours avant le départ de la croisière. Plus vraisemblablement, vous devrez payer autour de 1800-2000$us. 

– Cout d’activité d’un jour organisés directement depuis l’une des villes de l’archipel = entre 100-180$us par personne par jour. 

– Cout d’une chambre double sur les iles habitées = à partir de 30-40$us. 

– Cout nourriture = 5$us (déjeuner), 6-10$us (lunch) et 10-20$us (souper).

– Cout des traversiers (speed boat) pour passer d’une ile habité à l’autre = 30$us (n’oubliez pas vos pilules contre le mal de mer… ça brasse)

Épisode 85 – La vallée de la longévité

30 septembre 2016

MISE EN GARDE
Cet épisode NE contient PAS de randonnée en haute altitude, pas de volcan, pas de personne qui s’évanouisse et je n’y dis pas de mensonge à des gardiens de parc.
C’est toujours en Équateur?!?
Oui!!!
UN PUBLIC AVERTI EN VAUT 2
C’est avec Chimborazo dans les nuages, mais avec le sommet dégagé, que je disais Au Revoir à Riobamba et à l’Avenue des Volcans. À partir d’ici et jusqu’à la frontière avec le Pérou au sud du pays, les hauts volcans aux sommets enneigés feraient maintenant place à des montagnes de moyenne altitude.
Au Revoir Pichincha, Pasachoa, Ilinizas, Quilotoa, Tungurahua et Chimborazo (soupir)… il fallait maintenant passer à un autre appel.
L’intérieur des terre du sud de l’Équateur n’était que collines/montagnes. À perte de vue, tout ou presque est couvert de prés aux diverses teintes de jaune et vert. Rare était les forêts ou endroits non aménagés par l’homme, même sur les flancs les plus escarpés. Le bus montait et descendait sur les routes sinueuses de montagne comme si nous étions sur une montagne russe.
Terminus Cuenca, 3ème ville en importance du pays.
EL DORADO
Réputé pour son architecture coloniale, qui lui a valu une place au patrimoine de l’UNESCO, Cuenca, de son nom complet « Santa Ana de los cuatro rios de Cuenca », se situe à la confluence de 4 rivières et possède une histoire trouble.
Les vestiges de civilisations remontent à il y a plus de 8000 ans. Plus près de nous, la ville de Guapondeleg fut fondée en l’an 500 de notre ère par le peuple Cañari. Signifiant « la terre aussi grande que le Paradis », Guapondeleg allait passer aux mains des Incas au début du 16ème siècle.
Une fois sous l’influence Inca, la ville allait être renommée « Tomebamba » et gagner en importance, jusqu’à être considérée comme la seconde Cuzco (capitale de l’Empire Inca).
Les chroniques de Conquistadors racontent que des (amér)indiens avaient vanté la grandeur de Tomebamba… avec ses nombreux temples d’or. Or, les Conquistadors trouvèrent la cité Inca en cendre.
2 hypothèses persistent à ce sujet. D’une part, la ville aurait été détruite par une guerre interne chez les Incas quelque temps avant l’arrivé des espagnols.
L’autre hypothèse veut que les Incas aient détruit Tomebamba en sachant l’arrivé imminente des Conquistadors… pour que ceux-ci ne puissent pas « profiter » de cette cité (d’or?!?).
Il faut savoir qu’à leur arrivé sur le continent, les Conquistadors avaient eu vent d’une cité Inca faite de temples d’or… qu’ils avaient surnommé « El Dorado ». El Dorado ne fut jamais découverte…
1 + 1 = 2… certains historiens croient que Tomebamba pourrait avoir été cette fameuse El Dorado. Le mystère persiste toujours et on ne saura probablement jamais la vérité.
Dans tous les cas, l’actuelle ville de Cuenca fut fondée en 1557 par les espagnols sur les cendres de Tomebamba.
Cuenca version 21ème siècle est une ville qui respecte son passé, tout en étant définitivement tournée vers l’avenir.
Tout commence dans le Parque Calderon, centre de la ville, avec 2 églises qui se font face; la vieille et la nouvelle (moins vieille). Ville très croyante, on dénombre pas moins de 50 églises pour environ 300000 habitants.
img_5380img_5391
Autres faits d’arme, Cuenca est réputée pour être la grande ville la plus sécuritaire d’Équateur, c’est la seule ville d’Équateur où l’on peut boire l’eau l’eau du robinet, un tramway sera mis en service sous peu & desservira l’ensemble de la ville, et plus de 70km de pistes cyclables urbaines seront aménagés dans la prochaine décennie.
img_5402
C’est sans mentionner qu’il fait bon de vagabonder dans les rues de la vieille ville avec de l’histoire à tous les coins de rue… une marche urbaine… sans boue et avec aucune difficulté à respirer… pour faire changement.
Je me laissais entrainer dans une visite du « Museo del Sombrero » pour y voir comment on fabrique les fameux « Panama Hat ».
img_5408
Chapeaux fabriqués en Équateur, ils doivent leur nom au Président américain Roosevelt. En visite à Panama pour y voir la construction du Canal… de Panama il y a environ 1 siècle, celui-ci remarquait que les travailleurs portaient de jolies chapeaux… qu’il surnommait « Panama Hat »… avant d’en commander une tonne. L’histoire est une succession d’erreurs. N’a-on pas « découvert » l’Amérique en cherchant une nouvelle route pour les Indes.
Bref, hyper intéressant (je ne suis pas sarcastique) et beaucoup plus compliqué qu’il n’en paraît de fabriquer des chapeaux en « paille ».
img_5411img_5417
CAJAS NACIONAL PARK
Moins de 3 jours après Chimborazo, et même si je m’étais promis de me reposer une bonne semaine, je remettais mes bottes de montagne. Que voulez-vous, c’est comme une drogue, mes pieds ne peuvent se passer de l’odeur de mes bottes.
Direction le Parque Nacional Cajas dans les hauteurs de Cuenca à moins de 30km.
Avec plus de 250 lacs, Cajas est l’endroit le plus riche en lacs de toutes les Andes (et les Andes font tout le continent sud américain). Entre 3400 et 4500m d’altitude, on y a aménagé 8 super sentiers allant d’une marche de 2 heures à une randonnée de 2 jours. Bref, pour tous les gouts… à condition d’aimer la nature et les paysages jaune délavés.
Pour ma part, j’entamais le sentier numéro 2 jusqu’au sommet du Cerro (mont) San Luiz culminant à 4300m. Parti à 3850m, je réalisais assez vite que mes jambes n’avaient aucune envi de marcher. Cerise sur le Sunday, le sentier était vraiment glissant et remplis de boue.
img_5452img_5481img_5486img_5488img_5495
LOJA… OU COMMENT ALLER DANS UN ENDROIT OÙ JE NE VOULAIS PAS VRAIMENT ALLER
J’en avais fini avec Cuenca, et il n’y avait pas de place à l’endroit où je voulais aller.
On fait quoi dans ce temps là? On reste une journée de plus dans une superbe ville comme Cuenca… ou on prend une chance d’aller voir ailleurs.
Je sautais donc dans un bus encore un peu plus en direction du sud.
Terminus Loja…
Ville réputée pour son architecture coloniale, il m’aura fallu 5 minutes à marcher dans les rues pour comprendre que je n’aurais jamais du venir ici… que Loja n’était qu’une grande ville bruyante et sans charme. Tout ce que mon guide me disait de visiter était laid. Qu’on se le tienne pour dit; mis la part la nourriture (le restaurant El Tamal Lojano est à ne pas manquer si vous faites la gaffe d’arrêter à Loja), RIEN (architecture et/ou culture) ne justifie d’arrêter à Loja. J’irais même jusqu’à dire que Loja donnait à Riobamba (épisode précédent) des airs de ville touristique.
J’allais donc faire ce que je fais de mieux quand je m’emmerde; trouver un supermarché, m’acheter une bouteille de vin et boire seul comme un grand.
Vous savez les vieux motel crado sur le bord d’autoroute. Eh bien ma chambre ressemblait à cela… mon lit avait même un sommier en forme de coeur (sans commentaire).
LA VALLÉE DE LA LONGÉVITÉ
À peine réveillé que je sautais dans un nouveau bus. Bye Bye Loja… direction le sud… encore.
Situé à seulement 30km de Loja, on prend tout de même plus de 1h30 à négocier la route en lacet qui mène jusqu’à Vilcabamba. Ces 30km sont assez pour faire changer le décor du tout au tout. D’un paysage verdoyant et à plus de 2500m d’altitude autour de Loja, je me retrouvais maintenant sous la barre des 1500m dans un environnement semi-aride jaune.
On ne vient pas à Vilcabamba pour le village (sans grand intérêt), mais pour l’esprit des lieux (l’intangible). La vallée est d’ailleurs appelée « la vallée de la longévité ». Bon… comme pour l’oeuf et la poule, je ne sais pas qu’est-ce qui est arrivé en 1er; la vallée fait vivre les gens plus longtemps… ou une tonne de vieux sont venu habiter ici et on nomma la vallée ainsi parce qu’on croit que les gens vivent plus vieux parce qu’ils sont tous vieux? Posez la question c’est y répondre…
Bref, je ne sais pas si la vallée allonge la durée de vie, mais ce que je sais c’est que l’endroit pullule de vieux hippies à la barbe blanche et aux chemises hawaïennes. J’avais l’impression qu’il y avait plus de blancs que de locaux dans le village.
J’atterrissais à l’auberge Izhcayluma. Dominant la vallée et signifiant « entre 2 collines » en quechua, ça allait me couter 9.5$ pour un super dortoir, un bar avec tables de ping pong et de billard, une piscine, de la nourriture allemande et des séances de yoga gratuites. Qui dit mieux?
img_5608
FORGOTTEN ROAD TRAIL
J’entreprenais de faire l’un des sentiers pédestres balisés des environs. Je choisissais (bien sur) le plus long (boucle de 8 heures) et le plus difficile (5 étoiles sur 5 en terme de difficulté). J’entreprenais de faire le graaaaasnd tour de la vallée afin de faire partir la rouille (alcool) de la dernière semaine.
Je m’en remettais entièrement aux petits points rouge (aménagé par les gens de mon auberge) délimitant le sentier à travers cette contrée labyrinthique.
img_5564img_5579
Quelques collines à monter plus tard que je me retrouvais dans le village extrêmement pauvre de Tumanuma. Il fallait vraiment aimer l’endroit pour rester dans cette contrée ou rien ne semble vraiment pousser outre des cailloux et de la mauvaise herbe.
img_5585img_5586
À partir de là, le sentier passait par une ancienne route de terre abandonnée par les voitures en raison de glissements de terrain répétés (LA Forgotten Road). Ne me restait plus qu’à zigzaguer dans le fond de la vallée entre les montagnes. J’y croisais un fermier habillé en businessman avec ses 2 chiens et son troupeau de vaches.
img_5594-2img_5598-1
Parti à 08.00, je revenais à mon auberge sur les coups de 14.00. 6 heures pour marcher plus de 25km sous une chaleur accablante.
AVENIDA AMAZONAS
Une fois fini avec Vilcabamba, il ne me restait plus qu’une chose à faire; direction Pérou.
Il est possible de passer de l’Équateur au Pérou par la voie terrestre, ou vice-versa, via 3 postes frontaliers; l’un sur la cote pacifique (où 95% des voyageurs passent), l’autre un peu plus dans les terres, mais quand même desservi par une grande route (où 4.99% des voyageurs passent) et celui que j’avais décidé de franchir… en plein coeur de la jungle.
Pourquoi faire comme tout le monde et prendre le chemin facile quand on peu prendre celui difficile? C’était décidé; j’allais passer par la jungle. Je ne le savais pas encore, mais j’allais en baver.
J’entamais donc mon (beaucoup plus long que je ne l’aurais imaginé) périple avec un bus en direction de Zumba via une route sinueuse (vous l’avez déjà entendu souvent cette expression… mon petit doigt me dit de vous dire de vous habituer à l’entendre parce que je n’ai pas de synonyme et que 60% des routes que je prends son des « route sinueuse de montagne ») au travers des montagnes.
En bon québécois, on peux dire que le bus « rushait » un bon coup avec les cotes. Le conducteur avait soit les 2 pieds sur les freins, soit la pédale d’accélérateur bien enfoncée dans le plancher. À regarder le plan de la route sur ma carte, on aurait cru regarder un rythme cardiaque sur un électrocardiogramme; monter une vallée, basculer dans une nouvelle, la descendre, la remonter de l’autre coté, basculer dans une nouvelle… et ainsi de suite.
Environ 1h après mon départ de Vilcabamba, les paysages semi-arides avaient complètement disparus pour faire place à de la jungle… de la jungle très dense avec presque aucune trace humaine sauf pour la route et quelques très rares villages. Nous étions loin des grands centre d’Équateur. Ici les gens vivaient dans des cabanes en bois sans vitre en bord de route à flanc de montagne.
On pouvait voir plein d’anciens glissements de terrain partant du haut des montagne et qui avaient dû emporter la route dans les dernières années… ou des rivières qui étaient parti avec des ponts. Bref, Le nom de la route était très révélateur « Avenida Amazonas ».
img_5617
À un certain moment, la route cessait d’être pavé et se faisait de plus en plus étroite, mais les ravins eux restaient tout aussi profond.nPar moment, j’avais l’impression de faire une randonnée en montagne… en autobus. Je bouclais les 128km séparant Zumba de Vilcabamba en 6h de bus… ça dit tout.
Ma derbière nuit en Équateur allait donc être dans un trou… oups… à Zumba… dans la jungle à la frontière du Pérou. Rendons à César ce qui lui revient, je dois admettre que je m’attendais à tomber sur un minuscule village perdu au milieu de nul part. Je tombais plutôt sur une petite ville en plein essor économique avec la construction de beaucoup de bâtiments un peu partout… assurément du à l’ouverture d’une mine à proximité.
Le registre de mon hôtel montrait que le dernier étranger à avoir séjourné ici remontait à il y a 5 jours…
img_5643
Après exactement 30 jours passés en Équateur, il est maintenant temps d’aller voir ailleurs si j’y suis.
J’ai aimé la Colombie, mais adoré l’Équateur. Je quitte la tête pleine de paysages magnifiques, le corps endolori et avec une excitation réelle d’y revenir très bientôt… ce que je ferais assurément avant de quitter le continent sud américain dans quelques mois. En effet, il y a 2 grands absents de ma tournée actuelle de l’Équateur (je ne vous dit pas lesquels) et j’ai bien l’intention de remédier à la situation.
Pérou me voilà!
P.S. I – Après maintenant 2 mois en Amérique du Sud, je dois admettre que mon espanol a fait un bon de géant. Je suis encore nul, mais je peux maintenant avoir de courtes conversations et comprendre presque à tout coup ce qu’on me dit/demande. J’ai même pu suivre l’histoire d’un film dans le bus l’autre jour.
Mon truc; ne pas avoir peur d’avoir l’air fou. En fait, je sais que j’ai l’air fou donc ça facilite les choses.
P.S. II – Tel que mentionné dans un blog précédent, il en coute un peu plus cher de voyager en Équateur qu’en Colombie. En excluant mon ascension guidée du Chimborazo, j’ai dépensé en moyenne 40$ canadien par jour. Comptez;
– 2 à 5$ pour le déjeuner (quelquefois compris avec l’auberge)
– 2-5$ pour le lunch
– 5-12$ pour le souper
– 8-15$ pour un lit en dortoir
Le $ canadien qui est aussi bas par rapport au $ américain plombe mon budget.

Épisode 84 – Chimborazo; Voyage à l’Extrême Opposé du Centre de la Terre 

26 septembre 2016

Après avoir passé plus de 2 semaines à faire copain copain avec les volcans autour de Quito sur l’Avenue des Volcans, je quittais définitivement la capitale pour une seconde et dernière fois. Quito, une ville dont je n’avais AUCUNE attente et qui (franchement) me faisait un peu peur, avait confondu le sceptique en moi. J’allais m’ennuyer.
Direction le sud. Terminus Riobamba.
Malgré un nom qui incite à la fête, Riobamba n’avait rien de très festif. C’était une ville sans intérêt que la très grande majorité des voyageurs évitent.
Ce n’est tellement pas touristique que l’hébergement que je trouvais était un hôtel 3 étoiles… à 18$ la nuit (il serait au moins à 100$ en Europe/Amérique du Nord). Exception faite de mon séjour au Canada, je ne me rappelais pas la dernière fois où j’avais eu ma propre chambre (je dors toujours en dortoir/auberge jeunesse) et ma propre salle de bain. À voyager autant que je le fais, on fini par oublier certains petits plaisirs de la vie… comme de prendre une douche ayant une forte pression d’eau et dans laquelle on peu régler la température (parce que plus souvent qu’autrement on subit la température de la douche dans un auberge jeunesse… soit hyper chaud ou glacial).
Mais pourquoi donc aller à Riobamba si la plupart des touristes l’évite. Eh bien, d’une part je ne suis pas « la plupart des touristes » et de l’autre, la ville surnommée « le Sultan des Andes » est entourée de 3 géants; le El Altar (5319m – volcan éteint), le Carihuairazo (5018m – volcan dormant) et le Chimborazo (volcan dormant).
Toute ces randonnées et ascensions de volcans des dernières semaines avaient un but bien précis; me préparer au mieux à réaliser l’ascension de Chimborazo.
Venant des mots Quechua « Chimba » & « Razu » qui signifient « la neige de l’autre versant » ou « glace de l’autre coté », Chimborazo est le géant des géants du pays, du haut de ses 6310m. Surnommé « Taita Chimborazo », c’est à dire Papa Chimborazo, Chimborazo est considéré comme étant le « père » de tous les autres volcans d’Équateur… la « mère » étant Mama Tungurahua (épisode précédent).
Plus que cela, le sommet de Chimborazo est réputé comme étant le point le plus éloigné du Centre de la Terre sur la surface de la planète. Eh oui, si vous voulez être le plus près des étoiles avec les 2 pieds sur Terre, il ne faut pas aller au sommet de l’Everest, mais bien sur le Chimborazo. La Terre n’étant pas parfaitement ronde… le diamètre est plus grand à l’Équateur. Pour être exact, le sommet de l’Everest est à exactement 6382.467km du centre de la Terre alors que Chimborazo est à 6384.687km. Pour les nuls en math, Chimborazo est plus de 2km plus près des étoiles.
img_5276
En fin de journée, je me réveillais tout juste à temps pour aller admirer le coucher du soleil du « Parque 21 de Avril », meilleur point de vue en ville. Je fixais Chimborazo pendant de longue minutes. Je peinais à croire que le sommet était à plus de 3450m d’altitude de l’endroit où je me trouvais tellement la montagne avait l’air « petite ».
img_5224
LA VIE NOUS RÉSERVE PARFOIS DE BIEN DRÔLE DE SURPRISE
Dans la vie, tout ne va pas toujours comme nous l’avons prévu. Toutefois, cela ne veut pas dire que les choses ne vont pas tel qu’elles sont supposées aller.
J’avais décidé de faire une dernière randonnée d’entrainement en haute altitude avant Chimborazo. Direction le volcan El Altar.
Ancien méga volcan, El Altar fut autrefois la plus haute montagne d’Équateur… jusqu’à il y a 500ans alors que sa dernière éruption fit exploser la montagne et créa une multitude de sommets (coiffés par des glaciers) entourant le Laguna Amarillo, un lac situé dans l’ancienne caldeira.
img_5218-1
Je me réveillais à la première heure pour me diriger à la station d’autobus… pour apprendre que le premier bus en direction de La Candelaria (village au pied de El Altar) partait seulement à 11.00am. Durant 4 heures, je me gelais le cul dans ce dépotoir qu’ils osaient appeler station d’autobus… alors que j’aurais pu être confortablement dans mon lit.
11.00 – Le bus ne venait jamais. On me disait que le bus partirait finalement à 14.00…
Fuck El Altar… je n’allais pas passer ma journée à attendre un bus qui ne viendrait probablement jamais. Je me dirigeais d’un pas déterminé à l’agence de voyage; j’allais monter Chimborazo dès demain (il est interdit de grimper au sommet de Chimborazo sans guide).
À peine arrivé à l’agence qu’on m’indiquait que quelqu’un d’autre était intéressé à faire l’ascension de Chimborazo. Hip Hip Hip, les frais (astronomiques) d’ascension allaient être divisés par 2.
Je demandais à rencontrer l’autre gars pour être sur qu’on soit sur la même longueur d’onde.
Moi – « Where are you from? (de où viens-tu?) »
L’Autre – Canada
Moi – « Seriously… I’m Canadian too… Where about? (Sérieux… Moi aussi… Tu viens de où?) »
L’Autre – Québec
… j’étais sans mot…
Il fallait bien un autre québécois pour faire un truc de fou comme ça.
J’allais donc faire équipe avec Alex (24ans / Montréal / en voyage 2 semaines en Équateur) et un guide pour tenter l’ascension de Chimbo.
Ne restait plus qu’à retourner à ma chambre pour m’imbiber d’eau et me reposer afin d’être fin près pour le lendemain.
LE REFUGE CARREL
28 septembre 2016
11.00 – Moi, Alex et notre guide partions de l’agence en route vers la montagne. Objectif du jour; dormir au refuge Carrel situé au pied du volcan à 4800m.
Passé 4000m d’altitude, plus rien ne poussait sur les flancs du volcan. Il n’y avait que du sable et de la roche volcanique. Nous étions dans un paysage lunaire avec des collines désertiques… et une grosse boule de crème glacée au milieu.
img_5275
13.00 – Arrivé au refuge Carrel, nous nous retrouvions dans une mer de nuages. Impossible de voir le volcan… mais les 2-3 gros bus de touristes étaient bien visibles. Alors que tous portaient des vêtements d’hiver, je sortais du véhicule en short et en flip flop. Pas besoin de vous dire (je vous le dis quand même) qu’une tonne de paires d’yeux se pointaient sur moi.
Peu m’importait, ma concentration était ailleurs. Ne restait plus qu’à me reposer et m’acclimater à l’altitude.
Au refuge nous tombions sur Florence, jeune québécoise voyageant en solo et tentant aussi l’ascension le lendemain. C’est donc dire que sur les 8 personnes qui allaient tenter l’ascension, 3 seraient québecois, 3 espagnols (très expérimenté en montagne… je les avais croisé sur Ilinizas) et un couple australien (je ne leur donnait pas grand change d’atteindre le sommet).
Les québécois ont probablement cette dose de folie qui les poussent à faire des trucs stupides.
18.30 – Dodo… à 4800m… ma nuit la plus haute en altitude à vie… seulement 1 semaine après avoir amélioré mon record à Ilinizas.
HARDCORE TREK – CHIMBORAZO
29 septembre 2016
23.00 – 28 septembre – À l’heure où beaucoup d’entre-vous écoutez vos séries TV et songez à aller au lit, moi et mon équipe étions debout.
La vérité me sautait aux yeux; Chimborazo. J’étais pris d’un mélange de panique & d’excitation et comme à la veille de toutes mes aventures rocambolesques, mon cerveau tentait (en vain) de me faire changer d’idée.
On raconte que 60% des gens qui tente l’ascension du Chimborazo atteignent le sommet… j’allais savoir dans quelques heures de quel coté du % j’allais me trouver.
00.00 – 29 septembre 2016 – Le déjeuner bien installé dans l’estomac, les bottes rigides de montagne au pieds, le casque sur la tête, le piolet à la main, les crampons dans le sac et bien encordé à mes 2 compagnons, je quittais le refuge dans la nuit noire sous un ciel étoilé exempt de nuages.
Nous commencions une marche qui allait nous mener 1400m plus haut à temps (espérons-le) pour le lever du soleil… beaucoup plus facile à dire qu’à faire.
Après avoir passé le 2ème refuge, le refuge Whymper (en l’honneur du 1er à avoir atteint le sommet de Chimborazo) à 5000m, le choses devenaient tout de suite sérieuses en négociant une section de sentier dans une zone de glissement de terrain. Nous ne le savions pas encore, mais c’était la section de sentier la « plus facile » de l’ascension… plus facile ne veut pas dire facile.
À 2 reprises, nous devions nous abriter sous des rochers pour éviter d’être frappé de plein fouet par une pluie de roches venant du sommet. Essayez d’évitez des roches qui vous foncent dessus pleine nuit; dans la nuit silencieuse, vous entendez le bruit des roches qui descendent à vivent allure, vous avez les yeux grand ouvert… et vous entendez un bruit de mort quand votre guide se fait frapper sur le genou par l’une de ces roches. Après s’être tordu de douleur durant quelques minutes, il était prêt à repartir.
Une fois à 5200m au sommet de la zone d’avalanche, et après avoir négocié quelques section d’escalade pur et dur, nous atteignions la neige, qui se transformait lentement en glacier pour recouvrir tout autour de nous.
C’est à ce moment que le « fun » commençait véritablement. De 01.30 à 06.30 du matin, nous allions négocier un sentier à plus de 60/70 degrés d’inclinaison… sans aucun relâchement du début à la fin… pas de section plane ou moins inclinée… JAMAIS… une ascension sans interruption et brutale. C’est sans aucun doute le sentier le plus abrupte que j’ai eu le « plaisir » de marcher dans ma vie.
L’ascension pouvait se résumer ainsi; marche durant 2-3 minutes… suivit de moi et/ou Alex qui s’effondrait par terre à bout de souffle…  suivit d’un repos de 2-3 minutes pour reprendre le contrôle de notre rythme cardiaque… et ainsi de suite. Des fois on pouvait se reposer 5 minutes, recommencer à marcher, et s’effondrer par terre après 30 secondes. À chaque arrêt, nous devions creuser un siège dans le glacier avec notre piolet pour éviter de glisser tellement la pente était abrupte.
Et dire que je me considérais dans la forme de ma vie après Ilinizas il y a quelques jours (épisode précédent). J’avais passé les 2 dernières semaines à grimper tous les volcans que j’avais pu faire afin de m’acclimater au mieux à l’altitude, et j’avais quand même l’impression d’être dans une forme physique minable en montant la paroi enneigée de Chimborazo. Mon coeur battait à tout rompre & donnait l’impression qu’il voulait sortir de ma cage thoracique, et je sentais le battement de mon coeur sur ma tempe… j’avais l’impression que la veine allait éclater.
À ma décharge, il faut dire que j’étais diminué par une grosse grippe depuis 3 jours. Un homme sensé aurait repoussé l’ascension de quelques jours… mais je ne suis pas réputé pour mes choix sensés.
Passé 6000m cela faisait plus de 5 heures que j’avais le RPM du coeur dans le tapis et que je faisais un effort physique intense. J’étais à bout de souffle (le mot n’est pas assez fort), je n’étais plus qu’une loque humaine incapable d’avoir un raisonnement logique et je titubais sur le sentier.
img_5288img_5287thumb_gopr5931_1024
Je puisais au plus profond de mes ressources comme rarement je ne l’avais fait auparavant. Mon corps commençait à faillir; je crachais abondamment de sang par la bouche et ma narine gauche était rouge.
À quoi bon faire tout cela si ça n’apporte que souffrance psychologique et physique? « Ain’t no mountain high enough »… la phrase qui décrit le mieux ma vie; au sens propre comme au figuré, il n’y a pas de montagne assez haute… je ne recule pas devant un obstacle un point c’est tout.
Je vous mentirais si je vous disais que je n’avais pas pensé abandonner durant l’ascension. J’avais bien failli rebrousser chemin une bonne vingtaine de fois. Mon moral avait abdiqué et j’étais prêt à tout à redescendre. À chaque fois je continuais, puisque je ne voulais pas laisser tomber Alex. Si j’abandonnais, cela voulait dire que nous abandonnions puisque le guide n’aurait pas voulu nous séparer.
Heureusement pour moi, nous avons persévéré. Abandonner aurait été un soulagement sur le moment présent, mais une amère déception pour le reste de ma vie.
06.30 – Le sommet…
Je lâchais un L I B E R T É bien senti (à la Mel Gibson dans « Coeur Vaillant ».
Le soleil à peine levé, il n’y avait aucun son, aucun vent et les nuages tout juste au-dessus de nos têtes semblaient former un toit. La vue était à couper le souffle (au sens propre comme au figuré); on pouvait voir au loin Tungurahua, Ilinizas, Cotopaxi et compagnie. Je quittais le sentier balisé pour prendre des photos et calais jusqu’à la taille dans la neige du glacier.
img_5292img_5295
J’avais les 2 pieds à l’endroit le plus éloigné du centre de la Terre sur la surface de la planète et mon nouveau record d’altitude du même coup. Ma première fois au-dessus de 6000m. Mon record allait surement durer jusqu’en janvier/février et ma tentative d’ascension de l’Aconcagua.
Le sommet m’avait revigoré alors que je retrouvais alors tous mes sens… tout le contraire pour Alex dont la condition était devenue inquiétante. Il était complètement intoxiqué par l’altitude. Tout le temps que nous avions passé au sommet, il s’était recroquevillé sur lui même en boule par terre sans bouger.
La descente se transformait en un espèce de secours en haute montagne. Alex pouvait à peine se tenir sur ses jambes et n’avait plus toute sa tête. Premier de cordée en avant, je redoublais de prudence et devais m’assurer de descendre à un rythme assez lent pour ne pas tendre la corde et lui faire perdre pied. Je devais aussi me battre avec notre guide (un véritable emmerdeur) qui faisait fit de l’état d’Alex et me demandait d’aller plus vite.
J’étais toujours près à planter mon piolet dans la neige au cas où il perde pied. Nous étions tous les 3 encordés; si il tombait, nous tombions…
4 heures de descente dans ces conditions. Heureusement, le paysage était incroyable.
thumb_gopr5956_1024thumb_gopr5960_1024thumb_gopr5966_1024img_5302img_5304img_5306img_5310-2img_5308-1img_5311
C’est alors que je réalisais à quel point le sentier était incliné. Cela n’avait aucun bon sang. Je n’avais plus aucune difficulté à comprendre pourquoi nous étions plié en 2 à toutes les 2 minutes lors de l’ascension.
thumb_gopr5949_1024
11.00 – De retour au refuge Carrel après 11 heures de marche, nous étions complètement vidé. C’était drôle de penser qu’on était levé depuis maintenant 12 heures alors que pour beaucoup la journée venait de commencer.
img_5315
Je me retournais pour regarder la montagne et me rappelais alors avoir trouvé Chimborazo petit en le regardant de Riobamba la veille. PLUS JAMAIS je n’allais utiliser les mots « petit » et « chimborazo » dans la même phrase, autre que pour dire « je me sens petit en montant Chimborazo ».
Même si c’est la plus haute montagne d’Équateur, Chimborazo n’obtient pas tout le respect qu’elle devrait avoir puisque tout le monde n’a de yeux et ne parle que de Cotopaxi (je l’avoue, j’étais de ces personnes).
Chimborazo est un monstre… un géant de glace qui a gagné toute mon admiration.
img_5319
Au final, 6 des 8 personnes ayant tenté l’ascension avaient atteint le sommet. Seul le couple d’australien avait abandonné…
Je ne suis pas docteur, mais je me donne un billet de médecin spécial; pas de marche en haute montagne pour au moins quelques jours histoire de récupérer un peu.
Direction Cuenca encore plus au sud… ça sent de plus en plus le Pérou.
P.S. I – Pour les adeptes de randonnées en haute montagne et/ou d’escalades, voici un Top5 des montagnes les plus techniques d’Équateur;
1. Altar
2. Ilinizas Sur
3. Antisabe
4. Cayambe
5. Chimborazo
Concernant Chimborazo, l’ascension n’est pas vraiment technique… si un sentier très incliné était considéré comme technique, Chimborazo serait assurément premier de cette liste.n’est pas vraiment technique.

Épisode 83 – Ilinizas… ou la fois où j’ai battu 2 cavaliers de vitesse sur 1000m de dénivelé positif

20 septembre 2016

Ayant quitté Baños un peu plus tôt et fait un transit à Machachi, moi et mon pote Martin étions dans un bus en direction de El Chaupi… ville minuscule située en dehors des sentiers (touristiques) battus et en plein coeur de l’Avenue des Volcans; Pasachoa, Ruminahui, Cotopaxi, Corazon et Ilinizas… plus particulièrement les 2 derniers… étaient tous à moins de 20km à vol d’oiseau.
ME CORAZON
À peine arrivé et nos sacs déposés à l’auberge que nous étions en quête de notre 1er sommet; le Corazon, pointant à 4790m. Parti à 3350m (El Chaupi), notre périple prenait abruptement fin à 3800m, 6.5km plus loin à l’entrée officielle de la montagne où 3 chiens vraiment mal élevés en voulaient (férocement) à nos mollets. Nous n’avions d’autre choix que de rebrousser chemin 😦
 img_4888-1img_4906-1img_4902
Disons simplement que ce Corazon (coeur en espanol) n’était pas à prendre…
AS-TU MANGÉ DES ÉPINARDS?!?
08.00 – Après une nuit glaciale passée à l’auberge de El Chaupi, moi et Martin prenions la route. Direction le refuge Nuevo Horizontes situé à 4770m au milieu des jumeaux pas pareils Ilinizas Norte (Pas de neige, orangé et pointant à 5126m) et Ilinizas Sur (Enneigé et pointant à 5248m). Comme pour beaucoup de trucs en Équateur, le terme Iliniza provenait du langage Quechua et signifiait « les yeux » (cherchez pourquoi…).
img_5173

Photo D’archive

La journée s’annonçait parfaite avec une absence presque totale de nuage. On pouvait alors admirer Cotopaxi et les jumeaux Ilinizas.
Il fallait dans un premier temps marcher sur une route de gravelle zigzaguant dans les plaines et sur le dos de collines. Je ne pouvais m’empêcher de fixer Cotopaxi sur ma gauche. Cette montagne me fascinait… depuis des années que je voulais atteindre son sommet et quand enfin j’étais à coté d’elle… elle venait d’avoir une première mini éruption en plus de 150ans, était considérée trop à risque et aucune ascension du sommet n’était permise 😦

img_4919-1img_4942-1

img_20160921_092949613_hdr

Credit: Martin Schmid

10.00 – Nous arrivions au parking « La Virgen », entrée officielle de la « Reserva Ecologica Los Ilinizas » à 3950m… fin de la route et début du sentier… avec déjà plus de 12km dans les jambes.
Il n’y avait aucune personne pour surveiller l’accès au parc ou nous demander qu’est-ce que nous venions faire. Tant mieux… je n’aurais pas à mentir 😉
Le sentier était extrêmement bien balisé jusqu’au refuge. L’ennemi était encore une fois l’altitude… mais mon corps semblait parfaitement acclimatés à 5000m et moins.
img_4966img_4968
À peine commencé le sentier que je larguais Martin, qui ne pouvait pas suivre mon rythme, et rattrapais 2 cavaliers, qui s’avéraient être les gardiens du parc. L’un de ceux-ci me lançait « tu muy fuerte (tu es fort) ».
Quand le sentier devenait plus abrupte, l’un des 2 rangers se retournait et semblait hyper surpris de me trouver encore directement derrière les chevaux. Il me lançait « tu es encore là » et me demandait si j’avais mangé des épinards au petit déjeuner. Le sentier était alors fait de sable volcanique et avait une inclinaison de plus de 45 degrés.
thumb_gopr5778_1024
Je décidais alors de mettre toute la gomme… et laissais les 2 chevaux en plan derrière moi 🙂
11.30 – Arrivé au refuge (4770m) juste avant que les jumeaux Ilinizas se couvrent de brouillard, les gardiens du parc arrivaient juste après moi et me disaient que c’était la première fois qu’un « gringo » les battaient sur la monté jusqu’au refuge.
img_4978
Quand 2 gardiens de montagne, qui font le sentier jour après jour, te disent qu’ils sont impressionnés par ta forme physique, tu prends le compliment. J’avais alors bouclé 17km et +1420m en 3h40… ce qui faisait une moyenne de 4.6km/h en monté… du jamais vu pour moi auparavant.
Pour confirmer le tout, Martin (un ex-militaire en très bonne forme physique) arrivait au refuge 1h20 après moi. Tout comme les gardiens, il se montrait très étonné de mon ascension; « tu as gardé la même vitesse en ascension que lorsque nous étions sur le plat ».
Pour couronner le tout, les gardiens du parc oubliaient de me demander si j’avais quelconque carte de membre de club de montagne… parce que le propriétaire de l’auberge où nous avions séjourné à El Chaupi nous avait mentionné que tout le monde devait avoir un guide dans le parc… sauf si on détenait une carte de membre d’un club de montagne… carte que je n’avais évidemment pas. J’avais du faire trop bonne figure.
Il était maintenant 14.00 et nous décidions de tenter l’ascension de Ilinizas Norte. La température n’annonçait rien qui vaille avec un brouillard très épais et des intenses rafales de vents. Or, j’avais bon espoir que le ciel s’éclaircisse complètement après 15.00.
img_4911-1

Photo Prise à LLovinas Hostel

img_5174

Tel que mentionné dans mon épisode sur Quilotoa, Ilinizas Sur et Norte étaient autrefois un seul et même volcan. Une dernière grosse explosion avait fait s’effondrer le méga volcan pour créer les 2 montagnes qui me faisaient face aujourd’hui.
En ce qui concerne Ilinizas Sur, il n’était pas question de tenter l’ascension. D’une part, cela avait l’air suicidaire et d’une autre, depuis 2012 il était obligatoire d’avoir un guide en Équateur pour grimper quelconque sommet enneigé ($$$).
Après le refuge, le sentier devenait de l’escalade dans un zone de glissement de terrain avec de grosses roches un peu partout. Un casque était de rigueur pour monter cette section de la montagne (casque que nous avions loué à notre auberge de El Chaupi).
 img_4993img_4996img_4998
Je peinais à trouver le sentier/traces de pas dans la mini-tempête, mais gardais tout de même le cap; direction le sommet et rien d’autre.
La température changeait extrêmement rapidement; pendant 10 minutes j’étais dans la tempête et ne voyais rien à 10 mètres autour de moi, l’autre instant j’avais une vue imprenable sur la vallée en contrebas et les montagnes environnantes, 5 minutes plus tard j’étais de nouveau enveloppé dans un mur blanc.

img_5004img_5005img_5017img_5006

img_20160921_151129183_hdr

Credit: Martin Schmid

15.30 – J’atteignais le sommet à 5126m. J’attendais là une vingtaine de minutes dans l’espoir d’avoir une vue dégagée… qui ne venait pas. Les éléments se déchainaient autour de moi; il faisait un froid à vous glacer le sang, le brouillard était dense et le vent était à déraciner des arbres.
Je me sentais dans mon élément dans toute cette pagaille. J’irais même jusqu’à dire que j’appréciais le moment au plus haut point. Après tout, la très grande majorité des gens auraient rebroussé chemin bien avant le sommet.
Oui j’avais peur (comme je l’ai dit souvent dans le passé, la peur est cette petite switch dans votre cerveau qui vous empêche de faire des trucs (trop) stupides), mais j’utilisais cette énergie positivement. La peur et l’adrénaline, qui coulait à fond dans mes veines, me permettaient de rester focus en permanence.

 

img_20160921_153553188

Credit: Martin Schmid

Je décidais finalement de descendre lorsque je ne sentais plus l’extrémité de mes doigts.
Je retrouvais Martin à 4950m. En étant à sa première ascension aussi haut, il s’était plain de douleur au thorax. Je lui avais alors conseillé de ne pas monter plus haut et de m’attendre pour redescendre (je lui avais tout d’abord proposé de redescendre tout de suite avec lui, mais il ne voulait pas « gâcher » mon ascension et m’avait poussé à continuer seul jusqu’au sommet).
Nous restions sur la montagne à cette altitude encore 1 heure à essuyer les vagues de tempête et les périodes d’accalmies offrant des vus spectaculaires sur les environs… pour finalement descendre jusqu’au refuge sans encombre avant le coucher du soleil.
img_5026img_5018img_5028
Contrairement au refuge de Tungaruhua (épisode précédent), le refuge Nuevo Horizontes méritait d’être appellé Refuge; une cuisine avec un four fonctionnel, une source d’eau, pas de fenêtre brisée et de véritables matelas. Le confort était cependant incertain, mais la nuit glaciale était garantie.
 img_4985
Cette nuit à 4770m allait être la plus haute de ma vie (je crois avoir dormi à environ 4700m au High Camp du circuit Annapurna au Népal).
Sommaire du jour;
– 21km de marche
+1780m de dénivelé positif
-1360m de dénivelé négatif
– Ascension de mon 2ème volcan de plus de 5000m en moins de 4 jours.
Ilinizas était peut-être beaucoup moins dangereux que le très actif Tungurahua (Ilinizas est un volcan éteint), mais le sentier jusqu’au sommet était beaucoup plus difficile.
Tout comme Tungurahua, je m’étais pointé à El Chaupi avec une absence totale d’information et sans savoir si il m’était possible de monter la montagne… et comme pour Tungurahua j’avais réussi l’ascension.
TOUT CE QUI MONTE, DOIT REDESCENDRE… EN VITESSE
Malgré un marteau piqueur qui m’avait transpercé le crâne toute la nuit (altitude), j’avais relativement bien dormi (oui oui) dans mon sleeping -25, avec mon manteau d’hiver, ma tuque et des bas thermiques… en ayant seulement un peu froid.
05.45 – Je quittais le refuge et laissais mon pote Martin derrière. Je devais être à El Chaupi pour 09.00, alors qu’il désirait rester un peu plus longtemps sur la montagne.
En l’espace de 25 minutes, soit de 05.45 à 06.10, le ciel passait du noir total, au bleu avec le soleil levé. On m’avait expliqué qu’il n’y avait pas (ou très très peu) d’aube (cette période entre la nuit et le lever du soleil) à l’équateur… qu’on passait de la nuit au jour extrêmement rapidement. De le voir de mes yeux était impressionnant.

img_5038img_5045img_5044

img_20160922_060626488_hdr

Credit: Martin Schmid

img_20160922_061357167_hdr

Credit: Martin Schmid

Le soleil se levait, mais la température restait glaciale. Malgré le froid intense, il faisait bon descendre la montagne en raison de la vue imprenable sur Cotopaxi (avec la tête au-dessus des nuages) et le soleil qui se levait tranquillement directement devant moi.
Je jetais un dernier coup d’œil aux jumeaux Ilinizas avant qu’ils s’enveloppent totalement dans le brouillard et gagnais El Chaupi en vitesse.
À 08.35, j’étais de retour au village avec 18km et -1400m dans les jambes… juste à temps pour récupérer mon sac à l’auberge, sauter dans le bus jusqu’à Machachi et attraper de justesse un bus privé qui allait me mener au Secret Garden Cotopaxi.
SECRET GARDEN COTOPAXI
Perché à 3500m sur les flancs du volcan Pasachoa en banlieue de Machachi et à quelques km seulement de l’entrée du Parc National Cotopaxi, on pourrait décrire le Secret Garden Cotopaxi comme un resort (auberge) de montagne pour backpackers.
L’endroit était tout simplement sublime; tout autour de moi, il n’y avait presque pas de présence humaine… de la nature à l’état pur. En premier plan se trouvait une plaine où les vaches et chevaux vagabondaient comme ils le voulaient. En second plan se trouve le clou du spectacle; Cotopaxi tout près droit devant, et les très photogéniques volcans monolithiques Sincholahua (à gauche – 4887m) et Ruminahui (à droite – 4721m). Tout au loin à l’extrême droite, je pouvais aussi voir les jumeaux Ilinizas. Bref, vous avez compris que la vue était merdique.
img_5089
À la minute où j’arrivais, on partait pour une marche de 2h jusqu’à une chute. De la marche… encore (j’étais crevé)… une randonnée à la queue leu leu comme je les aimais :-(. Je me demandais vraiment ce que je faisais là… entouré de tous ces touristes qui étaient à bout de souffle après une promenade de 2h.
Je passais la fin de journée dehors assis sur une buche à contempler les volcans qui me faisaient face… avec la musique du groupe Audioslave (n’en déplaise à Guillaume Fafard) à mes oreilles… des mélodies qui parlent de liberté avec un grand L et qui résonnaient partout dans mon corps en regardant le paysage fantastique qui était devant mes yeux; Shadow of the sun, I am the Highway, Show me how to Live, Like a Stone.
Pour faire changement, j’allais passer la nuit en montagne… mais au chaud.
img_5143
PASACHOA; LE VOLCAN MAISON
Je me laissais tenter par la visite guidée gratuite jusqu’au sommet du volcan Pasachoa. Pointant à 4200m, le dénivelé positif était de seulement 700m, autant dire que ce serait une journée de repos.
Mené par 2 chiens; un petit chien saucisse et un dalmatien, j’atteignais le sommet sans trop souffler… tout le contraire des touristes qui m’accompagnaient 🙂
La vue du sommet était fascinante avec la crête du volcan qui agissait comme un espèce de mur invisible bloquant le brouillard. D’un coté tout était blanc et de l’autre la vue était dégagée.
img_5118
Volcan facile, mais tout de même un volcan… mon 4ème en Équateur.
Pour une 2ème fin de journée d’affilée, je contemplais Cotopaxi pendant de longue minutes.
img_5139
img_5134img_5099
MES AVENTURES ATTIRENT LE RESPECT
Même si la plupart des gens que je croises ont beaucoup d’expérience de voyage (la plupart ont voyagé plusieurs mois), à la minute où je commence à parler de mes voyages, que j’ai vécu à Dubai et (surtout) que j’ai atteint le sommet des volcans Ilinizas et Tungurahua par moi-même, tout le monde est bouche-bée et m’écoute religieusement. À mon 2ème soir au Secret Garden Cotopaxi, il y avait ce gars (Stuart) travaillant à l’auberge avec beaucoup d’expérience en montagne;
Moi – « Est-ce possible de grimper le volcan Ruminahui par moi-même? » (le volcan de 4700m juste à coté du Cotopaxi et juste en face de l’auberge… que je planifiais monter le lendemain)
Stuart – « Non, tu vas assurément te perdre! »
Moi – « On m’a dit NON 2 fois déjà cette semaine à propos de la possibilité d’atteindre le sommet de volcans en Équateur par moi-même et les 2 fois j’ai atteint le sommet. »
Stuart – « Lesquels?!? » (dit-il sur un ton de challenge… en s’attendant que je mentionne des volcans minables)
Moi – « Ilinizas Norte et Tungurahua »
Stuart – « Tu as atteint le sommet de Ilinizas Norte et Tungurahua par toi-même?!? » (dit-il sur un ton surpris et extrêmement sceptique)
Moi – « Oui… seul »
Stuart – « Je ne te crois pas… tu as des preuves?!? »
Moi – (je lui montrais les photos et videos prises avec mon IPhone)
Stuart – « WOOOOO… tu es un vrai montagnard… je m’excuse, je t’avais pris pour un autre de ces touristes… tu devrais réussir à atteindre le sommet de Ruminahui relativement facilement » (en me serrant la main chaleureusement et en me demandant comment faire pour monter ces 2 volcans en solo).
Malheureusement pour moi, la température était merdique le lendemain et je décidais de ne pas tenter ma chance sur le Ruminahui. Une journée de repos n’allait surement pas faire de tort après la semaine complètement folle que je venais de vivre.
Je me rabattais donc sur l’espèce de trampoline (pas trampoline) qui servait d’espèce de hamacs et espérer que Cotopaxi sorte de la brume… toute l’après-midi… ma vie était un enfer 😉
img_5145
« SKY IS THE LIMIT » EN ÉQUATEUR
Je retournais sur Quito l’instant de quelques jours pour souffler un peu et repartir en force.
J’avais maintenant la conviction que j’étais dans la forme de ma vie en terme de « shape de montagne »; j’avais des jambes et un cardio incroyable, j’étais parfaitement acclimaté à 5000m et j’avais perdu tout le gras de bébé que j’avais gagné au Canada.
J’allais donc hausser la barre un peu plus dans les prochaines semaines en essayant de frôler/dépasser les 6000m et potentiellement battre mon actuel record d’altitude (5980m sur le Kilimanjaro).

Épisode 82 –  Une demi-bouteille d’eau, un sac de peanut presque vide et un gars vraiment stupide

Dictionnaire du Petit Paré

BAÑOS – Nom Commun en espagnol qui signifie « salle de bain ».
15 septembre 2016
Un prêtre qui baptise des moteurs de voiture, des camions de collecte d’ordures qui font de la musique de marchand de crème glacé et une tonne de salons de massage; Bienvenue à Baños.
L’endroit n’a pas été baptisé Baños en raison de sa mauvaise odeur. De son nom complet « Baños de Agua Santa », l’endroit a plutôt été nommé en l’honneur de ses sources thermales.
Village sans histoire jusqu’à il y a quelques années, la ville est rapidement devenue la capitale du plein air en Équateur; rafting, escalade, vélo de montagne, randonnée, tyrolienne, parapente, name it… on peut pratiquer toutes ces activités ici.
Situé à 1840m d’altitude dans une vallée toute verte, large et profonde, l’endroit me faisait beaucoup penser à Chamonix en été… version Sud Américaine. C’est comme si on remplaçait le Mont Blanc par un volcan à peine plus grand; le volcan Tungurahua.
img_5170
Directement à coté de la ville et pointant à 5016m, le très actif géant à la tête blanche est une menace permanente pour la région. En 1999, le volcan a couvert la ville de cendre et plus de 17000 personnes ont dû être évacuées par mesure préventive. D’autres éruptions majeures se sont produites en 2006, 2008, 2009, 2010. Celle de 2010 a projeté des nuages de cendre jusqu’à Guayaquil, quelques 200km plus loin sur la cote pacifique. Son nom veut d’ailleurs dire « gorge de feu »… je vous laisse deviner pourquoi.
img_5168img_5167
Malgré tous les désavantages reliées à la présence de Tungurahua, Baños doit sa renommé au volcan qui lui fournit l’eau chaude pour ses sources thermales… un mal nécessaire.
RUTA DEL CASCADAS
Vous aimez faire du vélo, mais n’aimez pas trop forcer… eh bien j’ai une solution pour vous; la Ruta del Cascadas. Vous faites du vélo toute la journée sans même pédaler… il n’y a qu’à se laisser descendre et tourner le guidon.
Longue de 61km, la route qui relie Baños, en plein coeur des Andes équatorienne, à Puyo, au porte de l’Amazonie, est réputée comme l’une des plus belles routes du pays. Il y a plus de 1000m de dénivelé entre les 2 villes, et plusieurs chutes et tunnels. À noter qu’il y a autant de ziplines (tyroliennes) le long de la Ruta del Cascadas (dont l’une de plus de 1300m) qu’il y a de salons de massage à Banos.
img_4323
MANTO DE LA NOVIA… alias le « voile de la marié »… je vous laisse figurer pourquoi.
thumb_gopr5638_1024
PAILON DEL DIABLO… alias « le chaudron du Diable »
img_4401img_4418img_4425thumb_gopr5705_1024
Parmi les finalistes de la plus impressionnante chute que j’ai vu de ma vie… et assurément la plus amusante. L’endroit est rendu magique par tous les sentiers, ponts et tunnels creusés dans le rock et qui permettent d’admirer la chute sous toutes ses coutures et de très très près.
Je me trouvais littéralement à moins de 1 mètre d’une chute déversant à chaque seconde un véritable torrent d’eau… le son était grandiose.
Je m’arrêtais après un peu plus de 20 des 61km. Il y avait beaucoup d’autres chutes à visiter, mais après avoir vu Pailon del Diablo, je m’imaginais mal m’émerveiller à nouveau devant l’une d’elle.
Ne me restait plus qu’à monter à l’arrière d’un truck avec mon vélo pour remonter jusqu’à Baños.
thumb_gopr5717_1024
LA MAISON DANS L’ARBRE
Aujourd’hui, je décidais de me perdre dans les collines entourant Baños.
Je m’attaquais à la paroi végétale, que dis-je… au mur séparant Banos du volcan Tungurahua. Pour ce faire, il existait 2 sentiers; l’un abrupte et l’autre très abrupte.
Je prenais le sentier abrupte (avec l’intention de conserver mon déjeuner dans mon estomac) mais me rendait vite compte qu’on ne niaisait pas avec la puck ici; c’était hyper à pic… je n’osais imaginer comment était le sentier abrupte.
img_4470img_4488
Une fois au sommet, je me retrouvais dans le village de Runtun, garde-mangée de la région avec ses multiples serres.
img_4498
J’aboutissais finalement un peu plus haut à la « Casa del Arbol ».
Il y a quelques années, un jeune entrepreneur local avait construit une balançoire extrême (on se balance dans le vide) à flanc de montagne, à 2660m d’altitude dans un paysage enchanteur. L’endroit était vite devenu un lieu à ne pas manquer pour tout voyageur parcourant l’Équateur. L’endroit s’avérait malheureusement (pour moi) TRÈS touristique.
Je me balançais et ne tardais pas à « sacrer mon camp ».
img_4510img_4513img_4509
La descente par la voie très abrupte, en passant par une statue de la Vierge Marie, s’avérait brutale pour les genoux (je me félicitais de ne pas avoir monté par là).
TUNGURAHUA – LA « GORGE DE FEU »
Tel que mentionné en début d’épisode, Baños a un voisin un petit peu dérangeant… un voisin explosif qui peut lui en faire voir de toutes les couleurs (surtout rouge et gris)… le très actif volcan Tungurahua, pointant à un peu plus de 5000m et faisant parti du Sangay National Park, un site UNESCO.
Dès mon arrivé à Baños, j’ai tout fait pour savoir si on pouvait accéder au sommet. La seule info que j’avais pu soutirer venait du bureau d’information touristique. Ils avaient été catégorique;
« Il est strictement interdit d’accéder au sommet du volcan Tungurahua et déconseillé d’aller dormir au refuge du parc. »… conseil que j’avais instantanément décidé d’ignorer.
Ayant localisé le refuge de montagne sur ma carte, je décidais de tenter ma chance.
Je quittais Baños à la première heure, sous un ciel couvert, avec Boule de Quille chargée comme une mule (ma tente, mon sleeping et de la nourriture pour 2 jours).
Objectif du 1er jour; atteindre le refuge.
Objectif du 2ème jour; monter jusqu’au sommet.
Jamais auparavant je n’avais commencé une randonnée avec autant d’incertitude et de questionnement;
– Allaient-ils me laisser entrer seul/sans guide dans le parc?
– Était-il possible de dormir dans le refuge?
– Serais-je capable d’atteindre le sommet seul?
Une chose était sur; j’avais 100% de chance de ne pas atteindre le sommet si je n’essayais pas.
La seule variable connu était que je me dirigeait à l’entrée du parc qui se situait juste après le village de Pondoa quelque 12km et 1000m plus haut.
J’avais localisé un sentier menant à Pondoa sur un dessin à main levé trouvé à mon auberge. Contre toute attente, le sentier se trouvait exactement à l’endroit indiqué sur le dessin. Un écriteau au-dessus du départ du sentier indiquait en grosse lettre « Probido el ascendo al volcan Tungurahua »… mmm… mais qu’est-ce que cela pouvait bien dire 😉
img_4610
10.00 – Pondoa
Tous mes doutes s’effaçaient lorsque je rencontrais Ricardo, un vieil homme vivant à Pondoa et responsable du refuge. Il me disait que le refuge était ouvert, que je pouvais y séjourner et que l’ascension jusqu’au sommet du volcan était relativement facile… mais interdite sans guide.
HIP HIP HIP
Plus rien, sauf une température de merde, ne pourrait m’arrêter.
Passé Pondoa, je montais à un rythme infernal sur la route de terre zigzaguant à travers les champs à flanc de montagne… pour arriver à l’entrée officielle du parc.
img_4629-2img_4634img_4644img_4640
J’y rencontrais Hernando, très sympathique gardien de parc, qui me donnait une tonne d’info utile sur Tungurahua et les autres montagnes du pays. Il me faisait promettre de ne pas tenter l’ascension du volcan jusqu’au sommet… ce que je lui garantissais 😉
Dans les circonstance avec laquelle j’avais quitté Banos ce matin, tout cela était plus qu’inespéré.
11.00 – J’entrais officiellement dans le parc via un petit sentier bien aménagé. Je traversais d’étranges tunnels faits de racines qui me donnaient l’impression d’être dans « L’Empire Contre Attaque » à m’entrainer à devenir un Jedi avec Luke et Yoda.
img_4655
Je pénétrais ensuite dans une forêt humide avec une tonne d’oiseau-mouches. La brume ne tardait pas à tout envelopper autour de moi.
Juste avant mon arrivé au refuge, les nuages se dissipaient l’instant d’une seconde pour me permettre d’entrevoir le sommet du volcan… comme si il voulait me narguer en me disant « pas game de venir en haut ».
img_4691
13.10 – J’atteignais le refuge… un peu plus d’une heure avant l’heure que je m’étais fixée. Situé à 3830m, j’avais marché 16km et monté 2000m (sans jamais descendre 1 seconde) depuis Baños.
Le mot rustique prenait alors tout son sens; une vieille cabane de bois non isolée et mal entretenue, avec un table et un comptoir au rez-de-chaussée (et des vitres brisées) et un espace pour dormir dans les combes à l’étage. L’endroit ressemblait à s’y méprendre à une maison abandonnée. Peu m’importait en autant que j’ai un toit sous lequel dormir…
 img_4694
Seul véritable hic, je n’avais croisé aucune source d’eau… et mes 2 bouteilles étaient sur le point d’être à sec. Pour ceux intéressé par cette randonnée, prenez bonne note; après Pondoa il n’y a aucun moyen de s’approvisionner en eau (pas de rivière et/ou de lac).
Ayant beaucoup de temps à tuer, je décidais de monter un peu plus haut en espérant que le brouillard se dissipe et que je puisse admirer le panorama.
Je laissais tous mes trucs au refuge sauf… une demi bouteille d’eau et un sac de peanut presque vide.
Passé 4000m, tout autour de moi n’était que végétation. Le reste était noyé dans une marée blanche. Je décidais de monter plus haut dans l’espoir d’y voir quelque chose.
4100m
J’étais désormais au-dessus des nuages. Le sommet était par contre caché par une mince nappe de brouillard. Il n’y avait plus de végétation/arbre… que de la roche volcanique. Je décidais de monter un peu plus haut.
4200m
4300m
Ma vision était provisoire; 1 seconde j’étais frappé par de grands vents et noyé dans le brouillard, l’autre seconde j’avais une vue imprenable sur l’ensemble de la vallée et sur le sommet. Je décidais de monter encore un peu plus haut.
img_4715img_4772img_4774img_4781img_4833
Le sentier montait en ligne droite sans zigzag avec un pourcentage d’inclinaison d’au moins 60%. Si j’avais le malheur de perdre pied, j’en serais quitte pour toute une glissade qui (au mieux) me pèterait quelques cotes. C’est quand on fait des trucs extrêmement stupides qu’on se sent le plus vivant… eh bien je me sentais extrêmement vivant en grimpant cette paroi volcanique. J’essayais surtout de ne pas penser à oh combien casse gueulle serait la descente.
4400m
4500m
Je me trouvais désormais au-dessus des nuages. Les roches volcaniques avaient fait place à du sable volcanique… ce qui rendait l’ascension plus difficile. J’avais tellement mal au mollets que j’avais l’impression qu’ils étaient sur le point de déchirer.
Le sommet semblait si près et si loin en même temps. On pouvait clairement voir différentes teintes rougeâtres et des spots de neige.
Je décidais de monter encore plus haut. Je me donnais 16.30 comme point de non retour. Cela voudrait dire que j’avais quitté le refuge 2h30 plus tôt… et que j’aurais 1h30 pour redescendre avant qu’il fasse noir. Le dernier endroit au monde où je voulais être était sur cette paroi, de nuit et sans lampe frontale (dans mon sac au refuge).
4600m
4700m
J’avais fait une erreur majeure en quittant le refuge; j’avais oublié d’apporter mon chargeur externe, si bien que mon téléphone se déchargeait hyper rapidement en raison du froid… au point ou il n’avait plus de batterie. Ma seconde erreur avait été de ne pas apporter ma GoPro.
Après tout, j’étais parti du refuge sans véritable intention d’atteindre le sommet. Je voulais simplement trouver un endroit où me poser avec un beau point de vue et faire un peu de repérage pour tenter l’ascension le lendemain matin. Je continuais donc ma « promenade » vers le sommet sans pouvoir prendre de photo.
15.30 – Le ciel commencait à se découvrir à vitesse Grand V.
16.00 – Il n’y avait presque plus un seul nuage, le ciel était bleu et je voyais parfaitement toute la vallée de Banos, le sommet et les montagnes environnantes.
4800m
4900m
5000m
5016m
Le cratère était juste à coté de moi. Il n’y avait plus rien à monter. Moi, gorge sec, était seul en tête tête avec « gorge de feu ».
16.30 – Ding Ding Ding. Il était temps de descendre.
Passé 17.00, le vent tombait complètement. Je décidais de m’assoir sur un rocher afin de profiter au maximum de cette fin de journée. Je ne pouvais qu’être en admiration devant toute cette beauté. J’étais assis sur le balcon des Dieux…
Peu importe où je regardais, tout me paraissait minuscule. Il n’y avait aucun son, outre le bruit de ma respiration. L’un des plus beaux moments de ma « carrière » de randonneur. Pendant mon heure passé sur cette roche, j’avais entre autre pu admirer Chimborazo, plus haute montagne du pays du haut de ses 6300m, sortir des nuages.
Avec le soleil qui s’apprêtait à se coucher, le brouillard faisait tranquillement son retour sur la montagne. Cela ne voulait dire qu’une chose; la récréation était terminée. Je devais me résigner à lever mon cul de la roche sur laquelle j’étais assis depuis trop longtemps et redescendre jusqu’au refuge.
Comble de malheur, je me rendais alors compte que j’avais oublié ma bouteille d’eau au sommet. J’avais gardé ma dernière demi-bouteille d’eau pour la descente. Il n’était pas question que je remonte là-haut.
La descente était quelque chose. J’avais arrêté de compter les fois où je perdais pied pour me retrouver sur le cul.
img_4825
18.30 – Je retrouvais le refuge comme je l’avais laissé; vide… et sans électricité.
Sommaire du jour;
– 22km de marche,
+ 3200m d’ascension positive,
– 1200m d’ascension négative.
Sur papier c’était l’une de mes journées de randonnée les plus brutales à vie, mais physiquement et mentalement je ne la ressentais pas du tout. Je me sentais de retour dans la forme de ma vie… celle que j’avais avant de la passer 1 mois au Canada cet été et de tout bousiller à coup de (trop de) nourriture et de (beaucoup trop) d’alcool.
J’allais donc passer la nuit seul dans une maison abandonnée au milieu des bois à presque 4000m. Ce n’était surtout pas le moment de penser à mon « Best Of » de films d’horreur.
Avec comme seul ustensile mon couteau suisse et éclairé à la lampe frontale, je me faisais un souper de cordon bleu; thon et sardines en canne… mais qu’est-ce qui avait bien pu me passer par la tête d’acheter seulement du poisson?!?
img_4827
J’avais tellement soif… sans eau ni breuvage, je décidais de boire l’huile des sardines… grave erreur puisque je restais avec le gout dans la bouche toute la nuit…
J’allais rêver à toutes les bouteilles d’eau que j’allais acheter au supermarché de Banos à mon retour.
06.00 – Le réveil sonne… je me lève en sursaut et me pête la tête sur le toit. Ah oui… le refuge de montagne.
La vue du refuge était splendide. Sur la gauche tout en haut se trouvait Tungurahua avec son tout nouveau manteau de givre blanc (il avait plu durant la nuit). Devant on pouvait admirer parfaitement Cotopaxi tout au loin et Chimborazo tout près. WOW
img_4833img_4834
Il y avait un silence de mort sur la montagne et l’ensemble de la vallée. On aurait dit que le temps était figé.
06.35 – Il fallait maintenant défaire mon chemin et descendre jusqu’à Baños.
 img_4863img_4858img_4862
Passé 07.30, le brouillard reprenait son dû et enveloppait rapidement tout sur son passage.
Passé 08.00, il commençait à pleuvoir  … de plus en plus fort… jusqu’à atteindre le niveau « pluie battante ». Il me restait alors un peu plus de 10km de marche et 1400m de descente.
En me levant ce matin, j’avais souhaité pouvoir prendre une douche. J’aurais du être plus spécifique dans ma demande; prendre une douche… chaude… à l’intérieur d’un bâtiment. Le plus drôle dans tout cela, c’est que j’étais trempé jusqu’aux os et que le seul endroit sec était ma bouche… j’étais mort de soif.
Je trouvais cette vieille photo aérienne de Tungurahua sur le mur de mon auberge. J’avais peine à croire que j’étais allé au sommet aussi facilement… la montagne avait l’air infranchissable vue d’en haut… mais pourtant, un pas à la fois peut vous mener loin.
img_4908-2
Je passais le reste de la journée à me reposer à Baños, retrouvais mon pote Martin et nous sautions dans un bus à la première heure le lendemain. La vallée était alors enveloppée dans une nappe de brouillard… impossible de dire Au Revoir à Tungurahua 😦
P.S. – Après avoir vécu comme un roi en Colombie avec 25/30$ canadien par jour, mon arrivé en Équateur fut un choc. Sans aucun artifices, je dépense au moins 40$ canadien par jour.

Épisode 81 – The Amazing Race; Quilotoa Loop Edition

11 sept 2016

AVENUE DES VOLCANS
Quito désormais derrière moi, je roulais en direction du sud sur l’Avenue des Volcans. Le nom officiel de la route est « Panaméricaine Sud », route qui descend jusqu’au sud de l’Argentine, mais est communément appelé « l’Avenue des Volcans » pour le troncons entre Quito et Riobamba. Pourquoi? C’est bien simple; il y a des volcans (éteints et dormants) PARTOUT de part et d’autres de la route; Cotopaxi, Corazon, Ilinizas, Pasochoa, Ruminahui, Carihuairazo et Chimborazo pour ne nommer que les plus importants. Tous ces géants avaient malheureusement la tête dans les nuages lors de mon passage.
Le système routier de l’Équateur est exemplaire… à des années lumière de celui de la Colombie. Il y a une dizaine d’année, le gouvernement a entrepris de moderniser les routes. Le résultats est sans équivoque; de l’un des plus dangereux endroits où rouler sur Terre, le pays était désormais réputé pour ses routes sécuritaires où on engrange les km rapidement.
Destination; Quilotoa… un volcan… un autre… vous êtes mieux de vous habituer… c’est loin d’être le dernier sur ma liste.
Terminus Latacunga, lieu de transit obligé afin de s’y rendre.
LATACUNGA
On a très vite fait le tour de cette grande ville. 2 parcs valent tout de même le détour avec leur beaux gros palmiers. Il faut aussi essayer la spécialité du coin; chugchucara… un plat présenté à la manière d’un Thali indien avec des morceaux de porcs, des patates rissolés, des bananes frites, des cacahuètes… du popcorn… et une salade de gousses d’ail et de mais éclatés. Moi et la nourriture… je me suis rendu compte que c’était des gousses d’ail à la moitié de la salade… poua… bienvenue la mauvaise haleine.
img_4019
QUILOTOA LOOP POUR LES NULS
Tel que mentionné ci-haut, je me dirige vers Quilotoa. Malheureusement pour moi, cet endroit est facilement dans les 3 activités/destinations les plus populaires d’Équateur. En effet, les eaux turquoises du Laguna (lac) Quilotoa, situé dans le cratère du volcan Quilotoa, attirent les foules. On reparlera du lac plus loin.
Contrairement au touriste moyen, qui visite le lac lors d’une activité d’un jour, je m’apprête à marcher la Quilotoa Loop (Boucle de Quilotoa). D’une durée de 3 à 5 jours, cette randonnée d’une quarantaine de km passe de village en village… et n’est pas une boucle (contrairement à ce que son nom indique)… c’est plutôt une ligne.
On peut faire la Quilotoa Loop dans les 2 sens; tout en montée de Sigchos à Quilotoa, ou tout en descente… de Quilotoa à Sigchos (surprise). Si vous voulez mon avis, commencer par Quilotoa est un peu nul puisque vous commencez par le plus beau… c’est comme si vous commenciez par manger le désert de votre souper en étant à peine réveillé le matin, mais bon… je crois que c’est ce qui va séparer les vrais randonneurs des simples touristes… une randonnée toute en descente n’est pas une randonnée…
À vaincre sans adversité, on triomphe sans gloire.
JOUR 1 – SÉPARER LES RANDONNEURS DES TOURISTES
Départ Sigchos
Altitude de départ 2850m
Arrivé Isinvili
Altitude d’arrivé 2950m
Dénivelé positif +500m
Dénivelé négatif -450m
Distance 14km
Total distance 14km
En quittant Latacunga, j’avais l’impression de m’être embarqué dans un gros attrape touriste; il y avait une file de sacs à dos Quechua sur 2 jambes se dirigeant vers le terminus d’autobus. Heureusement pour moi, la plupart prenaient un bus pour Quilotoa… touristes…
Pour moi c’était direction Sigchos… 2h plus loin au sortir d’une quarantaine de km négociés sur une route sinueuse dans le fond d’une jolie vallée.
En chemin, nous avions croisé la route de Ilinizas; un ancien volcan qui s’était effondré lors de sa dernière éruption, avec pour résultat la création de 2 montagnes jumelles (pas pareille); Ilinizas Norte & Sur… l’une enneigée, l’autre pas… toutes les 2 à plus de 5000m. J’avais été totalement hypnotisé par elles… vous allez peut-être en entendre parler plus en détail prochainement.
Bref, retour à nos moutons…
Sur les coups de midi, je me trouvais au départ du sentier à l’extérieur de Sigchos. Je m’étais assuré de distancer les touristes qui étaient sorti du bus avec moi. Le sentier (route poussiéreuse) était réputé comme étant mal/pas du tout identifié… il était très facile de se perdre. Il n’était pas question que les autres profitent de moi et me suivant.
Pour me retrouver, je suivais les infos marqués sur la feuille donnée par mon auberge. J’avais l’impression d’être dans l’émission « The Amazing Race » à constamment rechercher le prochain indice.
Je me retrouvais seul dans la campagne équatorienne… avec Boule de Quille. N’étant pas réputé comme un trek difficile, j’avais décidé de charger Boule au maximum afin de faire un mini boot camp… une autre de mes idées stupides…
img_4041img_4049img_4043img_4050img_4064img_4060
Le sentier était tantôt à suivre une route de terre déserte, pour ensuite bifurquer dans un étroit sentier, pour revenir sur la route et ainsi de suite jusqu’au fond de la vallée. Une fois bien au fond, il fallait maintenant remonter tout en haut de l’autre coté via un sentier pas commode zigzaguant sur le flanc de la montagne.
1h plus tard, j’étais au sommet. Ne me restait plus qu’à marcher 3km sur une route de gravelle sur la crête pour arriver à Isinvili, minuscule village perdu dans un paysage vallonné.
img_4081
Annoncé en 4-5h, j’avais bouclé le trajet en 2.5h. Les paysages d’aujourd’hui avaient été plus qu’ordinaires; pas de hautes montagnes, ni de sommets enneigés, juste une petite vallée verte irradiée par le soleil. La moindre parcelle de terre dans la vallée, même les versants les plus à pic, était cultivés.
Je tombais sur un veritable hâvre de paix; Llullu Llama… superbe construction en bois. J’y passais une très agréable soirée à jaser de tout et de rien avec les quelques randonneurs qui y séjournaient, notamment un couple de Salt Lake City dans la fin quarantaine. Ils n’en revenaient pas de mon parcours de vie… ça fait toujours du bien à entendre…
Résultat des courses; pour 25$, j’avais eu droit à un lit hyper confortable en dortoir, un souper & déjeuner copieux et 2 bières de micro-brasserie équatorienne.
Si vous avez besoin d’une seule raison pour faire la Quilotoa Loop, ne cherchez pas plus loin; pour séjourner à l’auberge Llullu Llama. Pour les fainéants, il est aussi possible de prendre un bus de Latacunga jusqu’à Isinvili (2 par jour).
JOUR 2 – 3 CHIENS ENRAGÉS
Départ Isinlivi
Altitude de départ 2950m
Arrivé Chugchilan
Altitude d’arrivé 3200m
Dénivelé positif +650m
Dénivelé négatif -400m
Distance 12km
Total distance 26km
08.45 – Le ventre bien rempli, je me lançais sur le sentier. En plus de Boule de Quille bien chargé, j’ajoutais délibérément une autre difficulté; pas d’eau (autre idée vraiment stupide).
Il fallait dans un premier temps gagner le fond de la vallée, pour ensuite longer la rivière en marchant dans les pâturages. Contrairement à la veille, le sentier était hyper bien identifié.
img_4134img_4133img_4138
J’avais le malheur de croiser le chemin de 3 chiens enragés. Le chemin était à flanc de montagne et je n’avais d’autre choix que de me frayer un chemin au travers de ces idiots sur 4 pattes. Depuis mon départ de Dubai, j’avais eu affaire à beaucoup de chiens enragés, mes ces 3 là étaient ceux qui avaient passé le plus près de me mordre; 2 d’entre-eux y allaient pour mes mollets. Me voyant en difficulté, une petite fille d’au plus 5ans s’était mise à courir en ma direction d’une maison tout au loin. Ni une, ni 2, elle sautait sur les 3 chiens en leur faisant un gros câlins, et une fois qu’elle les avaient tous les 3 dans les bras, me faisait un signe de la tête de passer en vitesse.
Merci petite fille…
Des touristes me passaient à toute vitesse. C’était leur grosse randonnée, alors que pour moi ce n’était qu’une balade du dimanche. Pourquoi se presser quand le sentier d’aujourd’hui prenait tout au plus 5h à boucler? Pour arriver à l’autre village avant midi et se pogner le moine le reste de la journée? Si le Camino de Santiago m’avait appris 1 chose, c’était de prendre mon temps. Le trajet fait le voyage, non pas simplement la destination.
Après avoir passé un minuscule village, le sentier décidait de quitter le fond de la vallée via un flanc de montagne escarpé. Toute l’ascension d’aujourd’hui (+/-600m) se concentrait dans ce segment. Je rattrapais les touristes qui m’avaient dépassé un peu plus tôt. Leur sourire avait fait place à de lourde respiration. À leur décharge, l’air hyper chaude et l’absence de vent rendait la monté pénible.
img_4142
Si « toute bonne chose à une fin », eh bien « toute mauvaise chose a aussi une fin », j’atteignais le mirador (observatoire) surplombant la vallée.
img_4145img_4149
De là, il ne restait plus qu’à marcher sur une route fraichement goudronnée (on ne peut pas arrêter le progrès)… mes bottes collaient à l’asphalte… jusqu’à Chugchilan.
Cette soirée j’aurais voulu la passer seul dans une chambre d’hôtel. Au contraire, je me retrouvais dans une salle à manger avec plus de 30 touristes. Je n’en pouvais plus d’entendre tous et chacun dire oh combien cette journée avait été difficile.
JOUR 3 – LAGUNA QUILOTOA VOLCANO
Départ Chugchilan
Altitude de départ 3200m
Arrivé Quilotoa
Altitude d’arrivé 3800m
Dénivelé positif +1000m
Dénivelé négatif –350m
Distance 11km
Total distance 37km
07.50 – 1er à prendre les voiles alors que tout le monde sirotait encore leur café… l’avenir appartient à ceux qui marchent tôt.
La première partie de journée pouvait se résumer à marcher le long des rivières, à travers flancs de montagne. champs et pâturages… à côtoyer vaches et chevaux… à monter et descendre
img_4164img_4174img_4166
Un mur se dressait devant moi de l’autre coté de la vallée; la paroi extérieur du volcan Quilotoa. J’allais devoir monter ce mur jusqu’en haut… mais tout d’abord, il fallait rejoindre La Moya en passant par le fond de la vallée (encore) via une route de terre traçant dans les valons au travers des petites fermes… puis en réalisant l’ascension de « Breakfast Hill » (mon appellation personnelle)… ceux qui auraient trop mangé le matin pourraient le regretter.
08.50 – Une fois le village indigène de La Moya (quelques cabanes sur un plateau) atteint, le sentier n’allait plus jamais descendre jusqu’au moment d’atteindre le sommet du volcan.
img_4205img_4210img_4231
Plus je me rapprochais du sommet et plus le temps se couvrait. La question n’était pas de savoir « si » il allait pleuvoir, mais « quand » il allait pleuvoir.
10.50 – Une dernière portion à marcher dans la roche fine et à avancer de 2 pas pour en reculer de 1 et j’y étais; je me retrouvais sur le périmètre du volcan avec le lac tout au fond du cratère devant moi. Derrière moi se trouvait toute la vallée que j’avais marché depuis mon départ de Sigchos il y a 2 jours.
img_4245img_4255img_4263img_4261img_4265img_4277
Formé il y a 800 ans quand le volcan Quilotoa s’est effondré suite à une dernière éruption massive, le lac Quilotoa prend forme dans l’ancienne caldeira (antichambre ou le magma était stocké) de 3.2km de diamètre et 250m de profondeur.
Un sentier fait le tour du cratère et prend environ 4 heures à compléter. Il est aussi possible de descendre jusqu’au lac.
Selon la légende locale, Quilotoa est « le lac du Dieu de la Dualité », le Dieu des éruptions qui prend tout sur son passage. Les indigènes disent que la couleur du lac change constamment; du bleu turquoise, au jaune, au vert. Pour ceux qui voudraient faire une trempette, le lac contient ÉNORMÉMENT de sulfure rendant la baignade impossible.
J’étais donc sur le pourtour du cratère à fixer le lac et 2 choix s’offraient à moi; marcher sur le périmètre par la gauche ou par la droite. L’un menait au village de Quilotoa en 1h, l’autre en 3h.
Je vous laisse deviner quelle direction j’ai prise.
Les 3h suivantes se passaient à marcher sur l’étroit sommet séparant le lac volcan de la vallée luxuriante… à monter et descendre le périmètre irrégulier du volcan… une véritable montagne russe avec une altitude variant entre 3518m (le plus bas) et 3930m (le point le plus haut du volcan… aussi surnommé Monte Juyende). J’avais le RPM du coeur constamment dans le rouge.
Passé 12.30, le volcan se couvrait complètement de brouillard, tel une marmite d’eau bouillante, et la pluie ne tardait pas. De la pluie à 4000m d’altitude c’est froid en criss…
13.30 – Quilotoa… le village. Situé sur le bord du cratère, l’endroit est essentiellement à des fins touristiques; tous les bâtiments sont des auberges/hôtels, des restaurants ou des boutiques artisanales.
Je rentrais dans le 1er auberge que je croisais. J’étais détrempé et tellement gelé que mes bras étaient engourdis.
Une heure après mon arrivé à l’auberge, j’avais encore des spasmes de froid qui me traversaient tout le corps et il m’était impossible de fermer les mains.
Après une nuit glaciale passée bien emmitouflé dans une tonne de couverture, je me levais à la 1ère heure pour admirer le lever de soleil (ordinaire) au-dessus de Quilotoa. Il y avait trop de nuages pour voir Cotopaxi au loin, mais les montagnes jumelles Ilinizas Sur & Norte étaient bien visible avec leur manteau blanc.
Overall, je dois avouer que cette randonnée n’avait pas répondu à toutes les attentes que j’avais placé en elle. C’est un truc HYPER touristique fait pour les randonneurs du dimanche qui en sont à leur première randonnée de plus d’une journée.
Peu importe; 4ème volcan en Amérique du Sud; check.
Je ne m’attardais pas plus longtemps à Quilotoa, sautais dans un bus pour Latacunga, récupérais mon gros sac, et sautais dans un autre bus.
Il m’aurait été possible de marcher une journée de plus entre Quilotoa et Tigua, mais j’en avais assez vu des environs.
Direction Baños…
P.S. I – Contrairement aux bus colombiens, les bus équatoriens partent presque toujours pile à l’heure.
P.S. II – Un bon moyen de reconnaitre les indiens; ils sont tout petit et portent de petits chapeaux style Elliot Ness.

Épisode 80 – Équateur… le pays

Levez la main ceux qui savaient que l’Équateur n’était pas simplement une ligne imaginaire séparant l’hémisphère sud de l’hémisphère nord, mais aussi un pays?
I WALK THE LINE
05.30 – Arrivé à Ipiales (ville colombienne à la frontière de l’Équateur) en avance sur l’horaire (une première pour un bus en Amérique du Sud), je me retrouvais dehors en flip flop, t-shirt & short par un froid glacial.
Je décidais de faire un détour par la cathédrale Las Lajas, désignée parmi les 7 merveilles de Colombie, avant de franchir la ligne.
img_3587
Tout allait beaucoup trop bien ce matin; à 09.10 j’avais amassé mon tampon de départ de Colombie (pas de taxe canadienne spéciale au départ), mon stamp d’arrivé en Équateur et j’étais bien assis dans un bus qui allait me conduire dans la capitale équatorienne 5 heures plus au sud.
img_3596
Le répertoire de chanson de l’autobus n’avait qu’une seule chanson qui allait jouer en boucle TOUT LE TRAJET; « chanson d’innocence » de Gérard Lenorman… en espagnol. Je ne sais pas comment le chauffeur faisait pour rester éveillé avec ça… il devait être sourd.
Comme première impression, l’Équateur me bluffait; les paysages avaient changés du tout au tout depuis la Colombie. Alors que je m’attendais à des montagnes au sommets enneigés et des paysages de forêt, j’avais plutôt devant moi des paysages semi-désertiques ressemblant beaucoup au Kashmir (Nord Ouest de l’Inde). Il y avait des volcans… et des barrages routiers anti drogue… tout le long de la route.
15.30 – Le bus s’arrêtait pour de bon au Terminal Nord de Quito. Il ne me restait plus qu’à faire les 17km me séparant de la vieille ville (la ville est immense) dans un bus public… pour la modique somme de 0.25$.
ÉQUATEUR POUR LES NULS
Mon intérêt pour l’Équateur pourrait se résumer à 1 mot; Volcans… Cotopaxi, Chimborazo, Quilotoa, Cayambe, name it… il y a des volcans PARTOUT. L’icône du pays est d’ailleurs le volcan Cotopaxi, cône presque parfait au sommet enneigé et plus haut volcan actif du monde (5897m).
L’Équateur se situe à la jonction de 2 plaques tectoniques…d’où la présence de si nombreux volcans… ce qui a pour conséquence de transformer l’endroit en une marmite qui peut exploser à tout moment. Le pays est souvent touché par des tremblements de terre de puissance 3 & 4… et parfois plus. En avril dernier, un tremblement de terre de magnitude 7.8 a tué plus de 600 personnes, le plus puissant et meurtrier depuis 1979. Il est presque garanti que je vive un tremblement de terre durant mon séjour au pays.
Le petit pays de 16 millions d’habitants à la population généralement métissé (mix d’ancêtres européens et sud américains pré-hispaniques à 65%… le reste de la population étant noir – 3%, blanc – 7, indien – 25%) se résume cependant à plus que cela.
Par exemple, savez-vous que même si l’Équateur est l’un des plus petits pays d’Amérique du Sud, il est le 3ème producteur de pétrole du continent (après le Brésil et le Vénézuela)?
Savez-vous que l’Équateur est le plus grand exportateur de bananes et de roses au monde… et 6ème en importance pour sa production de coca (pour faire le chocolat).
Cerise sur le Sunday; savez-vous que l’Équateur a abandonné sa monnaie (le Sucre) pour épouser le $ américain en l’an 2000. Oui oui… tout se passe en $ américain ici.
Misant sur l’exportation du pétrole pour boucler ses budgets, le gouvernement a été pris de court avec la baisse du prix du pétrole vers la fin des années 90. Le gouvernement a alors décidé d’imprimer plus d’argent pour compenser… ce qui fit en sorte de faire chuter la valeur du Sucre… et de mettre les plus grandes banques du pays en faillites. Dans un geste de dernier recours, le gouvernement a décidé d’abandonné sa monnaie pour épouser une monnaie forte… le $ américain.
QUITO – BEAUTÉ DANGEREUSE
img_3647
Quito, 2ème plus haute capitale d’un pays à 2850m, est une ville de 2.5millions tout en contraste; la plus belle que j’ai vu depuis très longtemps… mais aussi l’une des plus dangereuse.
On raconte qu’elle se situe dans le Top 3 des villes les plus dangereuses d’Amérique du Sud (derrière Rio de Janeiro et La Paz (Bolivie)). C’est une ville où il ne fait pas trop bon de marcher dans la rue. À mon arrivé à l’auberge, la responsable me donnait un résumé des choses à faire en ville en les pointant de la terrasse. Pour chaque truc cool, elle ajoutait « … mais tu ne peux pas y aller en marchant… c’est trop dangereux ».
Officiellement fondée en 1534 par les conquistadors sous le nom de San Francisco de Quito, la ville existait bien avant et était considérée comme la 2ème plus importante (derrière Cuzco) de l’Empire Inca. On reviendra sur le peuple Inca plus en détails lorsque je serais au Pérou.
Quito vient de la fusion de 2 mots; « Quitsa » signifiant « milieu/centre » et « Todo » signifiant « monde ». Le nom Quito veut donc dire « le centre du monde ».
Quito est aussi célèbre pour être le lieu d’origine de la guerre d’indépendance des colonies espagnoles d’Amérique du Sud contre la monarchie espagnole.
Bon… Fini le bourrage de crâne.
Les endroits à visiter en ville ne manquent pas…
Plaza Grande (Place centrale)…
img_3627
Museo Ciudad Quito…
Super bâtiment alliant histoire et modernité et offrant une belle vue sur la ville.
img_3651img_3661
L’église de San Francisco…
img_3637img_3677img_3679
Le vieux quartier de « La Ronda »…
La Basilica del Sagrado Voto Nacional…
Il est possible de monter au sommet de ses 3 tours via des escaliers tout sauf Code du Bâtiment. Frisson et vertige garanti.
img_3702img_3685img_3694img_3691
La Virgen de El Panecillo…
Monument à la mémoire de la Vierge Marie situé au sommet d’une colline au milieu de la ville, l’endroit offrait un formidable panorama sur l’ensemble de la capitale. J’étais très tenté de vouloir monter la colline à pied, mais de tous les endroits non recommandables que les responsables de mon auberge m’avait mentionnés, celui-ci était le moins recommandable. Ils avaient été catégoriques; le sommet est sécuritaire, mais NE MONTE PAS CETTE COLLINE À PIED.
Pas complètement stupide, j’avais donc tout bonnement pris un taxi… pour arriver au sommet et tomber sur un gars de l’auberge.
Moi – Comment es-tu arrivé au sommet?
Lui – J’ai marché…
Moi – Tu sais que de tous les endroits dangereux en ville, cette montagne est l’endroit le plus à risque. L’auberge nous a dit de ne jamais au grand jamais marcher jusqu’au sommet de cette colline!!!
Lui – Non (Soudainement apeuré)
Arrivé durant la nuit, il n’avait pas eu les consignes… Le gars était plus petit que moi et transportait un immense appareil photo. Il ressemblait à un véritable buffet pour voleur.
img_3721img_3725img_3738
VOLCAN PICHINCHA
Les activités d’un jour autour de Quito ne manquent pas. L’une d’elle consiste à grimper jusqu’au sommet du volcan Pichincha, le « gentil » géant surplombant Quito. Son dernier « réveil » date de 1999 où il avait couvert toute la ville de cendre.
L’endroit revêt aussi une saveur historique puisque c’est sur ses flancs que les troupes indépendantistes, menées par Antonio Jose Sucre (aussi connu sous le nom de Mariscal Sucre) ont défait les troupes royalistes espagnoles pour éventuellement mener à l’indépendance du pays.
Pour ce faire, j’étais accompagné de mes 3 nouveaux gringos; Captain Kirk (Martin / Germany) et 2 néerlandais au nom imprononçable.
img_3763
Au terme d’un très leeeeeent téléphérique, nous atteignions l’altitude de 3947m. De là, il n’y avait plus qu’à marcher environ 3 heures pour atteindre le sommet « Cumbre Rucu Pichincha » à 4696m.
Mis à part les 200 derniers mètres, qui sont de l’escalade plus que de la marche, le sentier était très facile. L’ennemi du jour était beaucoup plus la température glaciale et les vents violents.
img_3791img_3800img_3809img_3823img_3828
Le sommet offrait une impressionnante vue 360 degrés des environs; 180 degrés étaient occupés par Quito (la ville est immense) alors que l’autre moitié était inondée de nuages.
img_3840img_3835img_3850img_3864img_3843img_3861img_3870img_3927
La descente donnait l’impression de plonger dans Quito… la ville prenant lentement tout l’horizon au fur et à mesure que nous nous approchions du téléphérique.
img_3875img_3887img_3892
Dans les nuages depuis le début, le géant Cotopaxi se découvrait à la dernière minute tout au loin.
img_3898img_3901
Sans aucun doute l’une des plus belles randonnées d’un jour que j’avais faites dans ma vie.
MITAD DEL MUNDO
Toujours accompagné de mes 3 gringos, je prenais le bus municipal à 0.25$ pour me rendre tout au bout de la ville 29km plus loin.
But du déplacement; visiter la « Mitad del Mundo (le milieu du monde) » un monument construit sur la ligne (imaginaire) de l’Équateur.
Alors que le monument officiel est un gros monument de béton positionné au mauvais endroit (construit il y a plus de 100ans sans GPS) et qui ne vaut pas les 4$ du prix d’entrée sur le site, il faut marcher 1km plus loin pour en avoir pour son argent. Celui-ci s’était fait complètement volé la vedette par le bâtiment avec le plus grand porte-à-faux que j’ai vu de ma vie (discussion d’architecture) situé tout juste à coté… WOW.
img_3934img_3938img_3935
MUSEO INTIÑAN
Dans la vie, il ne faut pas toujours se fier à sa première impression. Bien souvent, celle-ci s’avère fondée, mais quelque fois elle nous induit en erreur… comme se fut le cas avec le Museo Intiñan. Aux premiers abords, ce musée ressemblait à une véritable cour à scrapts.
img_3943
Parfaitement situé sur la l’Équateur à l’aide de GPS (ma boussole indiquait 0,0,0), la ligne rouge s’avère des plus impressionnante.
img_3952
On peut entre autre apprendre;
– Qu’une journée dure en réalité 23 heures, 56 minutes et 4 secondes… non pas 24 heures… d’où le besoin d’ajouter 1 journée à tous les 4 ans pour rectifier le tir.
– Que l’eau tourne dans le sens des aiguille d’une montre dans l’hémisphère sud, dans le sens anti horaire dans l’hémisphère nord… et ne rotationne pas du tout (tombe en ligne droite) sur la ligne de l’Équateur (la démonstration est impressionnante).
– Qu’il existe 2 forces magnétiques; l’une dans l’hémisphère sud et l’autre dans le nord. Les 2 forces s’annulent sur la ligne de l’Équateur ce qui fait en sorte qu’il est impossible d’avoir une tornade ou forte tempête tropicale à l’Équateur.
– La gravité est moindre à l’Équateur de sorte qu’on pèse 1kg de moins. Moins de gravité veut aussi dire moins de force et d’équilibre. Il est en effet très difficile de marcher en ligne droite les yeux fermés sur l’Équateur puisque les forces magnétiques du sud et du nord vous pousse de part et d’autre.
– Il est aussi possible de faire tenir un oeuf sur une épingle sans être un magicien si l’on se trouve sur l’Équateur…
img_3955
En plus de parler de l’Équateur, le musée traite aussi d’anciennes tribus qui peuplaient le territoire avant la venu des Incas et des Espagnols.
La plus intéressante d’entre-elle se nommait les Shuara. Cette tribu avait la particularité de transformer en pendentif la tête de ses ennemis. Une fois mort, ils leur coupaient la tête, retirait la peau du crâne, faisait bouillir la peau pour la faire rétrécir toute petite, la faisait sécher, et remplissait la peau de roches. Le résultat donnait un pendentif en forme de petite tête. Plus vous aviez de petites têtes et plus vous étiez puissant. Cette pratique a été interrompu il y a seulement 60ans. Maintenant ils font cela avec des têtes d’animaux.
img_3959
Mmm… si seulement cette tribu avait eu le jeu Pokémon Go elle aurait pu collectionner autre chose…
Quito, je dois avouer que je ne t’avais pas vu venir; j’ai eu le coup de foudre pour toi comme rarement j’en ai eu pour une grande ville. Tu as tout pour plaire: bâtiments superbement préservés datant de l’époque coloniale (ville de l’UNESCO), architecture moderne, paysage de fou et une bonne dose de risque avec tous les volcans actifs l’entourant.
Malheureusement, toute bonne chose a une fin.
Cet épisode était essentiellement du bourrage de crâne sans trop d’action… un mal pour un bien en arrivant dans un nouveau pays… l’action peut maintenant commencer.
P.S. I – Gastronomie Équatorienne…
De passage dans la capitale, il faut absolument faire un Food Tour pour gouter à la nourriture locale. Il faut cependant avoir l’estomac bien attaché. Les spécialités vont de l’intestin de vache, au placenta de foetus de vache, à l’Agua de Llente… une boisson alcoolisée faite à base de canne à sucre (du carburant pour avion).
img_3906img_3903
P.S. II – TOP 5 Musique
Vous voulez savoir ce qui joue dans mes oreilles et qui me réconforte jour après jour;
– « Way Down We Go » de Kaleo… je ne peux pas me passer de cette chanson… elle joue en boucle dans mes oreilles à chaque soir avant de m’endormir…
– « The Sun » de Parov Stelav… quoi de mieux pour se réveiller le matin « now I’m gonna tell my mama that I’m a traveler… I’m gonna follow the sun »
– « Ride » de Lana Del Rey… les paroles de cette chanson me résonnent partout dans le corps. J’ai souvent l’impression que cette chanson m’est directement adressée « I ear the birds on a summer breeze, I drive fast, I am alone in midnight (…) I just riiiiiide… »
– « One of these morning » de Moby avec Patty Labelle… cette chanson est tout simplement parfaite…
– « Why does my heart feels so bad » de Moby à nouveau… cette chanson me réconforte dans les moments difficiles… parce que oui il y en a beaucoup…