
Épisode 80 – Équateur… le pays
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Levez la main ceux qui savaient que l’Équateur n’était pas simplement une ligne imaginaire séparant l’hémisphère sud de l’hémisphère nord, mais aussi un pays?
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I WALK THE LINE
05.30 – Arrivé à Ipiales (ville colombienne à la frontière de l’Équateur) en avance sur l’horaire (une première pour un bus en Amérique du Sud), je me retrouvais dehors en flip flop, t-shirt & short par un froid glacial.
Je décidais de faire un détour par la cathédrale Las Lajas, désignée parmi les 7 merveilles de Colombie, avant de franchir la ligne.

Tout allait beaucoup trop bien ce matin; à 09.10 j’avais amassé mon tampon de départ de Colombie (pas de taxe canadienne spéciale au départ), mon stamp d’arrivé en Équateur et j’étais bien assis dans un bus qui allait me conduire dans la capitale équatorienne 5 heures plus au sud.

Le répertoire de chanson de l’autobus n’avait qu’une seule chanson qui allait jouer en boucle TOUT LE TRAJET; « chanson d’innocence » de Gérard Lenorman… en espagnol. Je ne sais pas comment le chauffeur faisait pour rester éveillé avec ça… il devait être sourd.
Comme première impression, l’Équateur me bluffait; les paysages avaient changés du tout au tout depuis la Colombie. Alors que je m’attendais à des montagnes au sommets enneigés et des paysages de forêt, j’avais plutôt devant moi des paysages semi-désertiques ressemblant beaucoup au Kashmir (Nord Ouest de l’Inde). Il y avait des volcans… et des barrages routiers anti drogue… tout le long de la route.
15.30 – Le bus s’arrêtait pour de bon au Terminal Nord de Quito. Il ne me restait plus qu’à faire les 17km me séparant de la vieille ville (la ville est immense) dans un bus public… pour la modique somme de 0.25$.
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ÉQUATEUR POUR LES NULS
Mon intérêt pour l’Équateur pourrait se résumer à 1 mot; Volcans… Cotopaxi, Chimborazo, Quilotoa, Cayambe, name it… il y a des volcans PARTOUT. L’icône du pays est d’ailleurs le volcan Cotopaxi, cône presque parfait au sommet enneigé et plus haut volcan actif du monde (5897m).
L’Équateur se situe à la jonction de 2 plaques tectoniques…d’où la présence de si nombreux volcans… ce qui a pour conséquence de transformer l’endroit en une marmite qui peut exploser à tout moment. Le pays est souvent touché par des tremblements de terre de puissance 3 & 4… et parfois plus. En avril dernier, un tremblement de terre de magnitude 7.8 a tué plus de 600 personnes, le plus puissant et meurtrier depuis 1979. Il est presque garanti que je vive un tremblement de terre durant mon séjour au pays.
Le petit pays de 16 millions d’habitants à la population généralement métissé (mix d’ancêtres européens et sud américains pré-hispaniques à 65%… le reste de la population étant noir – 3%, blanc – 7, indien – 25%) se résume cependant à plus que cela.
Par exemple, savez-vous que même si l’Équateur est l’un des plus petits pays d’Amérique du Sud, il est le 3ème producteur de pétrole du continent (après le Brésil et le Vénézuela)?
Savez-vous que l’Équateur est le plus grand exportateur de bananes et de roses au monde… et 6ème en importance pour sa production de coca (pour faire le chocolat).
Cerise sur le Sunday; savez-vous que l’Équateur a abandonné sa monnaie (le Sucre) pour épouser le $ américain en l’an 2000. Oui oui… tout se passe en $ américain ici.
Misant sur l’exportation du pétrole pour boucler ses budgets, le gouvernement a été pris de court avec la baisse du prix du pétrole vers la fin des années 90. Le gouvernement a alors décidé d’imprimer plus d’argent pour compenser… ce qui fit en sorte de faire chuter la valeur du Sucre… et de mettre les plus grandes banques du pays en faillites. Dans un geste de dernier recours, le gouvernement a décidé d’abandonné sa monnaie pour épouser une monnaie forte… le $ américain.
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QUITO – BEAUTÉ DANGEREUSE

Quito, 2ème plus haute capitale d’un pays à 2850m, est une ville de 2.5millions tout en contraste; la plus belle que j’ai vu depuis très longtemps… mais aussi l’une des plus dangereuse.
On raconte qu’elle se situe dans le Top 3 des villes les plus dangereuses d’Amérique du Sud (derrière Rio de Janeiro et La Paz (Bolivie)). C’est une ville où il ne fait pas trop bon de marcher dans la rue. À mon arrivé à l’auberge, la responsable me donnait un résumé des choses à faire en ville en les pointant de la terrasse. Pour chaque truc cool, elle ajoutait « … mais tu ne peux pas y aller en marchant… c’est trop dangereux ».
Officiellement fondée en 1534 par les conquistadors sous le nom de San Francisco de Quito, la ville existait bien avant et était considérée comme la 2ème plus importante (derrière Cuzco) de l’Empire Inca. On reviendra sur le peuple Inca plus en détails lorsque je serais au Pérou.
Quito vient de la fusion de 2 mots; « Quitsa » signifiant « milieu/centre » et « Todo » signifiant « monde ». Le nom Quito veut donc dire « le centre du monde ».
Quito est aussi célèbre pour être le lieu d’origine de la guerre d’indépendance des colonies espagnoles d’Amérique du Sud contre la monarchie espagnole.
Bon… Fini le bourrage de crâne.
Les endroits à visiter en ville ne manquent pas…
Plaza Grande (Place centrale)…

Museo Ciudad Quito…
Super bâtiment alliant histoire et modernité et offrant une belle vue sur la ville.


L’église de San Francisco…



Le vieux quartier de « La Ronda »…
La Basilica del Sagrado Voto Nacional…
Il est possible de monter au sommet de ses 3 tours via des escaliers tout sauf Code du Bâtiment. Frisson et vertige garanti.




La Virgen de El Panecillo…
Monument à la mémoire de la Vierge Marie situé au sommet d’une colline au milieu de la ville, l’endroit offrait un formidable panorama sur l’ensemble de la capitale. J’étais très tenté de vouloir monter la colline à pied, mais de tous les endroits non recommandables que les responsables de mon auberge m’avait mentionnés, celui-ci était le moins recommandable. Ils avaient été catégoriques; le sommet est sécuritaire, mais NE MONTE PAS CETTE COLLINE À PIED.
Pas complètement stupide, j’avais donc tout bonnement pris un taxi… pour arriver au sommet et tomber sur un gars de l’auberge.
Moi – Comment es-tu arrivé au sommet?
Lui – J’ai marché…
Moi – Tu sais que de tous les endroits dangereux en ville, cette montagne est l’endroit le plus à risque. L’auberge nous a dit de ne jamais au grand jamais marcher jusqu’au sommet de cette colline!!!
Lui – Non (Soudainement apeuré)
Arrivé durant la nuit, il n’avait pas eu les consignes… Le gars était plus petit que moi et transportait un immense appareil photo. Il ressemblait à un véritable buffet pour voleur.



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VOLCAN PICHINCHA
Les activités d’un jour autour de Quito ne manquent pas. L’une d’elle consiste à grimper jusqu’au sommet du volcan Pichincha, le « gentil » géant surplombant Quito. Son dernier « réveil » date de 1999 où il avait couvert toute la ville de cendre.
L’endroit revêt aussi une saveur historique puisque c’est sur ses flancs que les troupes indépendantistes, menées par Antonio Jose Sucre (aussi connu sous le nom de Mariscal Sucre) ont défait les troupes royalistes espagnoles pour éventuellement mener à l’indépendance du pays.
Pour ce faire, j’étais accompagné de mes 3 nouveaux gringos; Captain Kirk (Martin / Germany) et 2 néerlandais au nom imprononçable.

Au terme d’un très leeeeeent téléphérique, nous atteignions l’altitude de 3947m. De là, il n’y avait plus qu’à marcher environ 3 heures pour atteindre le sommet « Cumbre Rucu Pichincha » à 4696m.
Mis à part les 200 derniers mètres, qui sont de l’escalade plus que de la marche, le sentier était très facile. L’ennemi du jour était beaucoup plus la température glaciale et les vents violents.





Le sommet offrait une impressionnante vue 360 degrés des environs; 180 degrés étaient occupés par Quito (la ville est immense) alors que l’autre moitié était inondée de nuages.








La descente donnait l’impression de plonger dans Quito… la ville prenant lentement tout l’horizon au fur et à mesure que nous nous approchions du téléphérique.



Dans les nuages depuis le début, le géant Cotopaxi se découvrait à la dernière minute tout au loin.


Sans aucun doute l’une des plus belles randonnées d’un jour que j’avais faites dans ma vie.
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MITAD DEL MUNDO
Toujours accompagné de mes 3 gringos, je prenais le bus municipal à 0.25$ pour me rendre tout au bout de la ville 29km plus loin.
But du déplacement; visiter la « Mitad del Mundo (le milieu du monde) » un monument construit sur la ligne (imaginaire) de l’Équateur.
Alors que le monument officiel est un gros monument de béton positionné au mauvais endroit (construit il y a plus de 100ans sans GPS) et qui ne vaut pas les 4$ du prix d’entrée sur le site, il faut marcher 1km plus loin pour en avoir pour son argent. Celui-ci s’était fait complètement volé la vedette par le bâtiment avec le plus grand porte-à-faux que j’ai vu de ma vie (discussion d’architecture) situé tout juste à coté… WOW.



MUSEO INTIÑAN
Dans la vie, il ne faut pas toujours se fier à sa première impression. Bien souvent, celle-ci s’avère fondée, mais quelque fois elle nous induit en erreur… comme se fut le cas avec le Museo Intiñan. Aux premiers abords, ce musée ressemblait à une véritable cour à scrapts.

Parfaitement situé sur la l’Équateur à l’aide de GPS (ma boussole indiquait 0,0,0), la ligne rouge s’avère des plus impressionnante.

On peut entre autre apprendre;
– Qu’une journée dure en réalité 23 heures, 56 minutes et 4 secondes… non pas 24 heures… d’où le besoin d’ajouter 1 journée à tous les 4 ans pour rectifier le tir.
– Que l’eau tourne dans le sens des aiguille d’une montre dans l’hémisphère sud, dans le sens anti horaire dans l’hémisphère nord… et ne rotationne pas du tout (tombe en ligne droite) sur la ligne de l’Équateur (la démonstration est impressionnante).
– Qu’il existe 2 forces magnétiques; l’une dans l’hémisphère sud et l’autre dans le nord. Les 2 forces s’annulent sur la ligne de l’Équateur ce qui fait en sorte qu’il est impossible d’avoir une tornade ou forte tempête tropicale à l’Équateur.
– La gravité est moindre à l’Équateur de sorte qu’on pèse 1kg de moins. Moins de gravité veut aussi dire moins de force et d’équilibre. Il est en effet très difficile de marcher en ligne droite les yeux fermés sur l’Équateur puisque les forces magnétiques du sud et du nord vous pousse de part et d’autre.
– Il est aussi possible de faire tenir un oeuf sur une épingle sans être un magicien si l’on se trouve sur l’Équateur…

En plus de parler de l’Équateur, le musée traite aussi d’anciennes tribus qui peuplaient le territoire avant la venu des Incas et des Espagnols.
La plus intéressante d’entre-elle se nommait les Shuara. Cette tribu avait la particularité de transformer en pendentif la tête de ses ennemis. Une fois mort, ils leur coupaient la tête, retirait la peau du crâne, faisait bouillir la peau pour la faire rétrécir toute petite, la faisait sécher, et remplissait la peau de roches. Le résultat donnait un pendentif en forme de petite tête. Plus vous aviez de petites têtes et plus vous étiez puissant. Cette pratique a été interrompu il y a seulement 60ans. Maintenant ils font cela avec des têtes d’animaux.

Mmm… si seulement cette tribu avait eu le jeu Pokémon Go elle aurait pu collectionner autre chose…
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Quito, je dois avouer que je ne t’avais pas vu venir; j’ai eu le coup de foudre pour toi comme rarement j’en ai eu pour une grande ville. Tu as tout pour plaire: bâtiments superbement préservés datant de l’époque coloniale (ville de l’UNESCO), architecture moderne, paysage de fou et une bonne dose de risque avec tous les volcans actifs l’entourant.
Malheureusement, toute bonne chose a une fin.
Cet épisode était essentiellement du bourrage de crâne sans trop d’action… un mal pour un bien en arrivant dans un nouveau pays… l’action peut maintenant commencer.
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P.S. I – Gastronomie Équatorienne…
De passage dans la capitale, il faut absolument faire un Food Tour pour gouter à la nourriture locale. Il faut cependant avoir l’estomac bien attaché. Les spécialités vont de l’intestin de vache, au placenta de foetus de vache, à l’Agua de Llente… une boisson alcoolisée faite à base de canne à sucre (du carburant pour avion).


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P.S. II – TOP 5 Musique
Vous voulez savoir ce qui joue dans mes oreilles et qui me réconforte jour après jour;
– « Way Down We Go » de Kaleo… je ne peux pas me passer de cette chanson… elle joue en boucle dans mes oreilles à chaque soir avant de m’endormir…
– « The Sun » de Parov Stelav… quoi de mieux pour se réveiller le matin « now I’m gonna tell my mama that I’m a traveler… I’m gonna follow the sun »
– « Ride » de Lana Del Rey… les paroles de cette chanson me résonnent partout dans le corps. J’ai souvent l’impression que cette chanson m’est directement adressée « I ear the birds on a summer breeze, I drive fast, I am alone in midnight (…) I just riiiiiide… »
– « One of these morning » de Moby avec Patty Labelle… cette chanson est tout simplement parfaite…
– « Why does my heart feels so bad » de Moby à nouveau… cette chanson me réconforte dans les moments difficiles… parce que oui il y en a beaucoup…