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Articles de la catégorie ‘Bolivie’

631 – La FIN d’une Grande Aventure

631 jours (21 mois) et 24 pays plus tard, je déclare ce voyage autour du monde T E R M I N É!

Sans l’ombre d’un doute, j’ai prisThe Long Way Home (le long chemin pour revenir à la maison).

J’ai vu les baobabs et lémurs du Madagascar!

J’ai franchit les Cirques & Pitons de La Réunion!

J’ai été pèlerin sur le Camino de Santiago à travers l’Espagne!

J’ai marché la Corse du nord au sud sur le GR20!

J’ai atteint le toit de l’Europe (Mont Blanc)!

J’ai visité le Triangle du Café en Colombie!

J’ai nagé avec des penguins aux Galapagos!

J’ai atteint l’endroit le plus éloigné du Centre de la Terre en Équateur (Chimborazo)!

J’ai vu Machu Picchu et contemplé les hauts sommets des Andes au Pérou!

J’ai marché dans le plus grand désert de sel sur Terre en Bolivie!

J’ai bu de bons vins chiliens et argentins directement à la source à Santiago de Chile et Mendoza!

J’ai arpenté la Patagonie du nord au sud, d’ouest en est!

J’ai campé à l’extrême sud des Amériques en Terre de Feu!

J’ai dégusté des Asados à Buenos Aires!

J’ai tenté de surfer en Uruguay!

J’ai assisté au Carnaval de Rio!

J’ai découvert que le Brésil était beaucoup plus que fiesta et playa!

J’ai mangé du bons fromages et des charcuteries en Guyane Française!

J’ai mangé de la nourriture indienne au Suriname!

J’ai passé une nuit entière dans un bus en panne sur une route de terre au beau milieu d’une jungle peuplée de jaguars… avec un groupe de brésilien qui ne voulait pas se la fermer… en Guyana!

J’ai dormi en compagnie de grosses tarentules au sommet de Roraima au Venezuela!

J’ai remonté l’Amazone (fleuve) sur un vieux bateau pendant 6 jours (à écouter Games of Throne) jusqu’à la Triple Frontière Brésil/Pérou/Colombie!

J’ai marché sur la Malecon au coucher du soleil à La Habana, Cuba!

J’ai vu le Canal de Panama!

J’ai vécu la Pura Vida et traversé des rivières en 4×4 au Costa Rica!

J’ai marché à quelques centimètres d’un cratère fumant et rempli de lave au Nicaragua!

J’ai visité ma 1ère Cité Maya au Honduras!

J’ai dégusté des Pupusas (mon met favoris en Amérique Latine) au El Salvador!

J’ai travaillé comme guide de montagne au Guatemala!

J’ai nagé dans les cenotes au Yucatan!

J’ai escaladé en solo le 3ème plus haut sommet (5600m+) en Amérique du Nord au Mexique!

J’ai commencé ce voyage en parlant à peine l’espagnol et en ignorant tout du portugais. Je rentre au Canada en parlant un espagnol d’enfant de 5 ans (c’est peut-être généreux), en sachant par coeur tous les (foutus) Hits Reggaeton, et en étant toujours aussi nul en portugais.

En comptant mon voyage en Asie, j’ai voyagé temps plein durant 3 des 5 dernières années. L’ensemble peut paraitre insensé, mais au final tout cela n’est que l’addition de (centaines de milliers de) pas.

Ne vous projetez pas (trop) dans le Futur! Vivez le Présent!! Chérissez le Passé!!! Plus que tout; suivez votre coeur!!!!

Épisode 127 – Hasta la Vista America del Sur

29 Juin 2017

Aéroport El Dorado 

Bogota
Le hasard fait bien les choses!
Le 10 aout 2016, je posais les pieds, pour la 1ère fois de ma vie, en sol sud américain à l’aéroport El Dorado de Bogota. 
Au jour 456 de mon 2ème voyage autour du monde, et après avoir fait le (quasi) tour du continent lors des 324 derniers jours, je quitte un continent, qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises (1er et 2ème degrés), depuis ce même aéroport. 


324 jours où j’ai exploré 11 pays (Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, Suriname, Guyana, Vénézuela) et un territoire français outre mer (Guyane Française). Seule ombre au table; je n’ai pas visité le Paraguay. J’aurais bien voulu, mais le visa de 150$us requis pour les canadiens m’a fait changer d’idée.


Il y a principalement 4 endroits que j’aurais aimé visiter, mais que j’ai du éviter (pour multiples raisons); l’Ile de Pâques & le sud de la Carretera Austral au Chili, Aconcagua en Argentine et le Parque El Cocuy en Colombie. Pour le reste, on peu dire mission accomplis. 

Pour ce dernier Épisode en Amérique du Sud, j’ai décidé de dresser un Palmarès de mes endroits coup de coeur. 
Si vous êtes tout comme moi adepte de plein air et d’architecture (villes coloniales, etc.), vous devriez trouver votre compte. 


TOP 30 – ENDROITS À NE PAS MANQUER


Grand Champion… et de loin

– Trek Roraima (Venezuela)

Top 5 

– Trek Circuit (O) de Torres del Paine (Chile)

– Trek Parinacota + Sajama (Chile/Bolivia)

– Isla Navarino + Puerto Williams + Trek Dientes de Navarino (Chile)

– Trek Vallée de Cochamo + Puerto Varas (Chile)

Top 10

– El Chalten; Trek Circuit Huemul + Trek Fitz Roy & Glacier Perito Moreno (Argentina)

– Ascensions des Volcans Ilinizas + Chimborazo (Ecuador)

– Trek Chapada Diamantina (Brasil)

– Ouro Preto (Brasil)

– Zona Cafetera; Salento + Trek Los Nevados (Colombia)

Top 20

– Mompos + Cartagena de Indias (Colombia)

– Medellin + Guatape (Colombia)

– Riohacha + Guajira Peninsula (Colombia)

– Arequipa + Trek Canyon Cotahuasi + Ascension El Misti (Peru)

– Iquitos / Isla de los Monos (Peru)

– Trek Circuit Huaywash + Huaraz (Peru)

– Quito + Ascension Volcan Pichincha (Ecuador)

– Iles Galapagos (Ecuador)

– Salar de Uyuni – San Pedro de Atacama 4×4 Trip (Bolivia/Chile)

– Trek Circuit Illampu + Sorata (Bolivia)

Top 30

– Trek Nahua Huapi + Volcan Tronador + Bariloche (Argentina)

– Buenos Aires (Argentina)

– Isla Chiloé (Chile)

– Rio de Janeiro + Carnaval (Brasil)

– Florianapolis (Brasil)

– Lago Titikaka + Copacabana + Isla del Sol (Bolivia)

– Punta del Diablo (Uruguay)

– San Gil + Barichara (Colombia)

– Cordillera Blanca; Trek Santa Cruz + Trek Laguna 69 + Refugio Peru (Peru)

– Machu Picchu (Peru)

Mentions Honorables

– Trek Altos de Lircay (Chile)

– Iles du Salut (Guyane Francaise)

– Cayenne & Saint Laurent du Maroni (Guyane Francaise)

– Santiago de Chile (Chile)

– Trek Parque Pumalin (Chile) 

– La Paz (Bolivia)

– Sucre (Bolivia)

– Trek Ausangate + Rainbow Mountain (Peru)

– Chachapoya + Kuelap (Peru)

– Annai / Savane Runupuni (Guyana)

– Les Chutes Iguazu (Brasil)

– Cuenca (Ecuador)

– Paramaribo (Suriname)
… 
PAYS EN 1 AFFIRMATION
Colombie

Meilleure nourriture et les gens les plus chaleureux du continent!
Équateur

Des hauts volcans partout!
Pérou

La meilleure bière (Cusquena) et la pire nourriture du continent. 
Bolivie

Des randonnées en haute altitude à faire rêver (Sajama et Illampu)!
Chili

Pays qui fait mal au budget, mais je vais m’ennuyer de tout (mon pays préféré), surtout des bonnes bouteilles de vin à 2-3$!
Argentina

Des paysages de fou en Patagonie, mais des trajets de bus interminables (et extrêmement $$$)!
Uruguay

Pas grand chose à dire… évitez Montevideo!
Brésil

Des fruits, Floripa, le bijou colonial de Ouro Preto, les couleurs de Salvador, camper dans la Chapada Diamantina… j’avais peur du Brésil avant d’y poser les pieds, mais le Brésil ne mérite pas sa mauvaise réputation et fut ma plus grande surprise/découverte!
Guyane Française

De la charcuterie et du vin français… une bénédiction en Amérique du Sud!
Suriname

Une capitale hors de l’ordinaire et de la superbe nourriture indienne!
Guyana

Mini India… en espérant ne jamais y reposer les pieds!
Vénézuela

Pas aussi dangereux que tout le monde le dit (tout le monde en sait quoi au juste?). Mon plus beau souvenir en Amérique du Sud (Roraima)!
Paraguay

Ce sera pour une autre fois!

Je tourne donc la dernière page du chapitre « Une Année en Amérique du Sud » dans le livre de ma vie. Assurément le plus beau chapitre jusqu’à maintenant. 
Une chose se termine… Une autre débute… 
Cuba Nous Voila!!!

Épisode 119 – Illampu; Là où le Temps s’est Arrêté…

24 avril 2017
Quelque part 100km au nord ouest de La Paz (Bolivie)
Le vieux minibus bondé avalait les km de la route cahoteuse. 
Le Lago Titikaka se trouvait sur notre droite, mais notre regard était fixé droit devant sur le massif de l’Illampu, l’un des joyaux de la Cordillera Real, la plus importante chaine de montagnes de Bolivie. 


Du haut de ses 6388m, Illampu donnait l’impression d’être un monstre à plusieurs têtes (quinze sommets entre 5500m et 6400m pour être plus exact) fait de roches, de neige et de glace. 
Le bus quittait l’altiplano pour plonger dans une immense vallée sortie de nul part. 
Au final d’un route sinueuse, le chauffeur s’écriait « Sorata »!
Surnommé le « Jardin d’Éden » par les conquistadors, Sorata se situe à mi-chemin entre l’Amazone et les Andes. De la place publique au centre du village, il n’y a qu’à lever les yeux les « neiges éternelles » ou regarder vers le bas pour voir de la jungle à perte de vue. 

Cette soirée là, nous serions les 2 seuls touristes en ville. Incompréhensible puisque Sorata était assurément la plus belle ville que nous avions vu en Bolivie. Pour nous, Sorata était surtout le point de départ du Circuit de l’Illampu. 


JOUR 1 – EN MARCHE VERS LE CIEL

Départ Sorata (@2700m)

Arrivé Abra de Illampu (@4600m)

Distance 24km

Dénivelé Positif +2300m

Dénivelé Négatif -300m

Ascension

– Paso Abra de Illampu @4741m
06.00 – Le réveil sonne… ahhh… vlan… snooze. 
Pour les 9 prochaines minutes, j’allais tenter de mémoriser la sensation d’être couché dans un lit…
À peine quitté la Plaza del Armas, au centre de Sorata, que le circuit montrait ses couleurs. Dès les premières minutes de la 1ère journée le sentier montait en flèche vers le sommet de la vallée. Avant de dormir ce soir, il faudrait monter +2000m de dénivelé positif jusqu’à Abra de Illampu (4741m), le 1er col du Circuit. 
Dès lors, et pour les 110km et des poussières que compte le Circuit, l’expression « seul au milieu de nul part » allait rarement être aussi vraie. Même si la randonnée se trouve dans tous les guides de voyage, et même si nous étions en plein coeur de la saison touristique, nous n’allions pas croiser d’autres randonneurs, et simplement une poignée de locaux, durant les 5 prochains jours. 


Bientôt Sorata n’était plus qu’un lointain souvenir. Seul le bruit des oiseaux rivalisait avec l’air qui donnait lourdement dans nos poumons. 
Les heures défilaient, mais nous étions toujours à monter cet espèce de mur végétal; la route de terre montait en lacets au travers des champs de mais et des petites fermes.


Vers le haut de la vallée, les champs et troupeaux de moutons étaient remplacés terres laissées à l’état naturel où vagabondaient des llamas. 
Au tournant d’un virage, nous dominions maintenant la totalité de la vallée, avec Illampu tout en haut sur notre gauche.


Passé Estancia, un petit village perché plus de 4000m, nous disions au revoir à la route de terre, pour dire bonjour à un sentier rocheux et difficile à suivre. 

Après s’être perdu une bonne heure en suivant un mauvais sentier, nous entreprenions l’étape finale pour gagner le Col de Abra de Illampu. Nous n’avions plus qu’une seule vitesse; hyper super lent… une tortue sur le plat nous aurait dépassée. 


La dernière centaine de mètres d’ascension se faisait en zig zag dans un couloir d’éboulement. 
Abra de Illampu était dorénavant à porté. 
Du sommet, nous avions l’impression d’être les Rois du monde. Tout (sauf Illampu) était en dessous de nous. 


Nous basculions dans une nouvelle vallée étroite. À peine commencé la descente que nous localisions une petite plaine pleine de merde de llamas, avec un petit ruisseau glacé à proximité. 
À ce sujet, il n’y a aucun campement désigné sur le Circuit Illampu; vous campez où vous voulez sans avoir à payer le moindre frais.
L’endroit serait parfait pour la nuit. 
Le soleil ne tardait pas à laisser toute la place au ténèbres… et à un froid glacial. Nul doute, même si nous étions en plein milieu de l’été austral, la température descendrait bien en deca de zéro. 
Nous étions les seuls être vivants à des milles à la ronde… même pas la moindre trace de végétation… que de la roche noire à perte de vue. 
Toute la nuit, il allait régner un silence de mort; pas un son, pas même une goutte de vent. 

Joue 2 – LE BRUIT DU SILENCE
Départ Abra de Illampu (@4600m)

Arrivé Cocoya (@3500m)

Distance 21km

Dénivelé Positif +700m

Dénivelé Négatif -1800m

Ascension

– Paso Korahuasi @4480m
Le réveil se passait dans une contrée complètement givrée. Un bain de soleil avec les 1ers rayons et nous étions en route. 
Ce matin ne serait pas le cardio, mais bien les genoux qui seraient mis à l’épreuve; -700m de descente tout au fond de la vallée via un non sentier fait de roches et de marécages. 
Tout au fond, à la jonction de plusieurs vallées, le sentier rejoignait une route de terre. Le fond de la vallée était peuplé de fermes extrêmement rudimentaires (faites avec les moyens du bord… donc de la pierre). La qualité de vie dans ce coin de pays semblait (au mieux)!extrêmement difficile. 


Une fois passé Estancia Utjana Pampa, un village désormais en ruine, il était désormais temps d’entreprendre l’ascension du Paso Korahuasi, le 2ème de 6 Cols sur le Circuit… une ascension sans véritable sentier, au travers d’un jardin de buissons jaunes et de roches. 


Depuis le sommet de Korahuasi (@4480m), le sentier empruntait une vallée ressemblant à un espèce de corridor descendant en droite ligne sur Cocoyo, le plus grand (et seul) village sur le Circuit. 
La descente se terminait à marcher dans une plaine inondable sur quelques km… plaine traversée par des rafales de brouillard venant comme des murs blancs.


Un peu avant d’arriver au village, la pluie nous tombait férocement dessus et ne semblait pas vouloir arrêter de sitôt. 
Durant la dernière heure, nous n’avions pas arrêté de se dire « encore un peu plus loin » à chaque fois que nous trouvions un site de camping convenable. 
Il était maintenant trop tard. Le jour avait presque fait place à la nuit et il nous tombait des cordes dessus. 
Nous décidions alors de chercher un alojamiento (hébergement chez les locaux)… sans succès. 
Nous étions sur le parvis de l’église à chercher une solution, quant Tanzi eut l’idée d’aller voir au « Centro de Salud (Centre du Salut) » que nous avions aperçu à l’entrée du village. 
À peine entré dans les « bureaux » que l’homme et la femme y travaillant comprenaient nos intentions… et nous menait vers une pièce inoccupée. 


Ce ne serait pas le grand luxe, mais au moins nous avions un toit pour nous protéger de la pluie. 

Jour 3 – HOLA! BUENOS DIAS!
Départ Cocoya (@3500m)

Arrivé Plaine Marécageuse (@4100m)

Distance 14km

Dénivelé Positif +1100m

Dénivelé Négatif -450m

Ascension

– Paso Sarani @4600m


Au matin, les nuages étaient bien présent, mais la pluie avait disparu; hip hip hip…
Nos hôtes ne voulaient rien savoir de recevoir un quelconque paiement de notre part. Tout ce qu’ils voulaient était une photo avec nous devant le Centro de Salud… difficile de refuser. 
Pour rejoindre le sentier, nous devions monter tout en haut du village en passant par la rue principale… à l’heure où les enfants partaient pour l’école. 
Notre passage dans le village prenait des allures de spectacles alors que tous les enfants voulaient nous dire « Hola, Buenos Dias ». Que de bonheur de voir les visages s’illuminer en entendant notre réponse. 


Le village ayant récemment été désenclavé (une route a été construite pour relier le village au reste du monde), les gens n’avaient plus à utiliser le sentier que nous empruntons. N’empêche, les enfants de Cocoyo n’avaient pas vu beaucoup de blancs dans leur vie. 
Le route sortant du village se dirigeait vers une vallée menant à Paso Sarani +1000m plus haut. Le brouillard ne tardait pas à nous envahir, nous réduisant à marcher à l’aveuglette. 


Un petit & vieux monsieur pas de dent sortait de nul part et nous demandait des pilules pour le mal de tête (c’est en tout cas ce que nous avions compris)… puis 3 petits cochons venaient à notre rencontre, semblant demander de la nourriture… puis des troupeaux d’alpacas & llamas (toujours aussi amusant de regarder leur petite tête toute drôle)…

La vallée devenait peu à peu une véritable mer de roches. Aussi invivable l’endroit donnait l’impression d’être, nous croisions de petites fermes extrêmement rudimentaires jusqu’au sommet de la Paso. 
Paso Sarani (@4600m) est le genre d’endroit où on ne s’éternise pas. Nous étions accueilli au sommet par un mélange de grêle et de brouillard très dense. 
La vallée dans laquelle nous débouchions n’était guère plus accueillante; un désert de roches comprenant toutes les teintes de blanc (brouillard). 
Plus nous descendions et moins le brouillard était dense, laissant peu à peu apparaitre une vallée verdoyante ceinturée de hautes montagnes, avec de petites fermes, des troupeaux de llamas et une rivière serpentant au milieu. Notre patience avait été récompensée…


Cette vallée était de loin l’endroit le plus propice à la vie de tous les lieux que nous avions croisés depuis notre départ de Sorata. 
Désormais au plus profond de la vallée, nous passions au travers d’une immense plaine marécageuse peuplée de centaines de moutons, llamas et alpacas… l’endroit parfait pour installer notre campement. 
Au final de notre 3ème journée de randonnée, nous avions désormais marché plus de la moitié du Circuit, monté 3 des 6 cols et nous étions en avance d’une bonne demi-journée sur notre itinéraire pour faire la randonnée en 7 jours. 


JOUR 4 – LE BLIZZARD ÉLECTRIQUE
Départ Plaine Marécageuse (@4100m)

Arrivé Laguna San Francisco (@4700m)

Distance 24km

Dénivelé Positif +1400m

Dénivelé Négatif -800m

Ascensions

– Paso Abra de Calzada @5045m

– Paso San Francisco @4900m
Meilleure… Pire… Qui n’en fini pas… À glacer le sang… Trop chaud… Glaciale… À couper le souffle… tous ces qualificatifs y passent pour décrire le Jour 4 de notre randonnée sur le Circuit Illampu. 
Cette journée est maintenant un bon souvenir, mais jamais je ne veux revivre une journée comme cela, tellement elle a failli tourner au drame à quelques reprises.
Toute bonne histoire commence… par un commencement (sauf dans le film Inception). 
Nous admirions la plaine marécageuse et les nombreux animaux y jouant durant un bon moment avant de se résigner à plier bagage et commencer la journée. 
Au menu d’aujourd’hui, l’ascension de la Paso Abra de la Calzada, le point le plus haut de la randonnée (@5045m), située 11km et +950m plus loin. 
Le sentier prenait abruptement fin quand nous tombions sur une pelle mécanique…
Au lieu d’un sentier rocheux, nous en étions quitte pour faire l’ascension via une route de terre. C’était malheureusement le sort que la plupart des sentiers de grande randonnée étaient destines (je pense ici au circuit de l’Annapurna au Népal :-(. Triste, mais qui sommes nous pour empêcher un pays de se moderniser. 


Une fois atteint Paso Abra de Calzada, se trouvant entre les sommets Calzada (5600m) & Kasiri (5875m) et leur glacier respectif, le ciel bleu exempt de nuage que nous avions jusqu’alors, se couvrait d’un épais brouillard. Les glaciers tout autour de nous ne faisaient alors plus qu’un avec le ciel. 


Le brouillard se transformait rapidement en un blizzard qui recouvrait le sol de quelques cm de neige… assez pour faire disparaitre toute trace du sentier.
Les gros flocons de neige nous tombaient dessus avec furi. Comme si cela n’était pas suffisant, des éclairs traversaient le ciel. 
Un blizzard électrique… pfff… ton histoire est sans queue ni tête? Je vous répondrais que l’histoire est trop insensé pour que je l’ai inventé. 
Je disais donc… les éclairs traversaient le ciel. Sachant qu’un immense glacier se trouvaient directement au-dessus de nos têtes, nous avions une peur bleu qu’un éclair frappe la glace et déclenche une avalanche. Après tout, le lac plus bleu que bleu en contrebas et le champ de grosses roches, que nous traversions depuis bientôt 1h, n’étaient pas arrivés là par magie.
Il était donc hors de question d’attendre la fin de la tempête pour localiser le sentier. Non! Nous allions y aller à l’aveuglette. 
Le son de chaque éclair nous résonnait dans le corps et nous glaçait le sang. J’essayais de rassurer Tanzi, mais peinais moi même à garder mon sang froid. 
Une heure plus tard, le temps s’était complètement dégagé et nous terminions la journée à marcher dans des dunes de sable jusqu’au Lago San Francisco. 


Nous avions alors une vue imprenable sur Kasiri et Ancohuma, 2 des hauts sommets du massif de Illampu. 
Un peu avant d’arriver au Lago San Francisco, nous décidions d’installer notre campement dans une magnifique plaine. Nous allions partager l’endroit avec un groupe de chevaux sauvages (affreux je sais…)


JOUR 5 – LA BRUME
Départ Laguna San Francisco (@4700m)

Arrivé Sorata (@2700m)

Distance 36km

Dénivelé Positif +700m

Dénivelé Négatif -2550m

Ascension

– Paso Altiplano @4890m
Au matin, de fort vents balayaient notre site. Le genre de matin ou tu veux t’emmitoufler dans tes couvertes et mettre le chauffage dans le tapis… 
Nous devions nous résigner à démonter et partir sans avoir eu notre bain de soleil matinal. 
Nous rejoignions le Laguna San Francisco (@4450m) en vitesse, traversions une plaine marécageuse, qui ne demandait qu’à nous engloutir au moindre faux pas, et commencions l’ascension du dernier Col du Circuit (col sans nom que j’ai baptisé Paso Altiplano) via un sentier en zig zag. 


Du sommet de Paso Altiplano (@4890m) nous pouvions en théorie voir le Lago Titikaka tout en bas. En pratique, tout était bouché par un brouillard épais. 
Nous étions de retour dans l’Altiplano bolivien (plaine en haute altitude). Dès lors, il fallait « simplement » rallier Sorata -2150m plus bas.
Il y avait une route de terre, mais nous décidions d’y aller en ligne droite dans la plaine… ce qui s’avérait être une erreur puisque nous nous butions constamment à des collines sortant de nul part dans le brouillard. 


Nous descendions dans un No Man’s Land / désert de cailloux. On ne voyais pas à plus de 10 mètres à la ronde. Des troupeaux de llamas sortaient du brouillard… et y retournaient aussitôt.
Le brouillard disparaissait complètement quelques km avant le village de Milipaya. Le tout se faisait extrêmement soudainement alors que nous étions à marcher dans des champs où travaillaient des boliviens. Vous auriez du voir leur visage! Leur regard semblait dire « mais d’où sortent ces 2 touristes?!? ».
Il ne restait « plus qu’à » suivre la route jusqu’à Sorata. (+/-20km et -1200m).

Sans trop se tromper, le Circuit Illampu fut notre randonnée la plus ambitieuse en Amérique du Sud. 
Sans rien enlever au Circuit Huemul, à Dientes de Navarino, à Torres del Paine et au Circuit Huayhuash, ce fut 5 jours en autonomie complète sur un sentier TRÈS peu fréquenté, à une altitude moyenne de 4000m, avec des cols dépassant les 5000m, des températures froides le jour et glaciales dès que le soleil disparaissait. 

Illampu! 
Là où le temps et l’horloge de la modernité se sont arrêtés il y a quelques siècles. 
Là où les habitants semble encore vivre à l’époque du Moyen-Age (exception faite des cellulaires). 
Marcher le Circuit Illampu c’est être seul dans une contrée surprenante et reculée!
Marcher le Circuit Illampu c’est être prêt à faire face à l’imprévisible!
Vous rêvez d’avoir un sentier de Grande Randonnée à vous tout seul? Ne cherchez pas plus loin!

Illampu EN BREF

+ La randonnée très difficile en raison de l’isolement, 

+ Un sentier pas toujours facile à suivre & souvent inexistant, 

+ Source d’eau abondante tout au long du Circuit,  

+ Aucune possibilité d’hébergement autre qu’en camping, 

+ Aucun site de camping, vous campez où vous voulez,

+ Aucun frais de passage et/ou de camping (gratuit),

+ Possibilité d’organiser guide et/ou porteurs depuis Sorata. 

P.S. I – Essayez de gonfler des matelas de sol à 5000m d’altitude sans vous évanouir. 

Épisode 118 – La Paz & El Choro

Paz – Nom Féminin signifiant « Paix » en espagnol. 


Le minibus roulait au travers de l’altiplano bolivien, laissant derrière le Lago Titikaka. 
La Cordillera Real (Cordillère Royale), et ses hauts sommets enneigés, faisait son apparition. 
Le bus pénétrait dans une grande ville; El Alto. 
Soudainement, la ville disparaissait, laissant toute la place à… une nouvelle ville située dans un immense & profond canyon. Une sentinelle de glace se dressait droit devant, le Cerro Illimani à 6460m. 
Difficile de ne pas être lâcher un WOW!!!
Bienvenue à La Paz, capitale de la Bolivie, plus haute capitale du monde (@3640m) et l’une des « 7 Wonder Cities (7 Villes Merveilleuses) » du monde!

LA BOLIVIE POUR LES NULS
Re-bienvenue au pays des « Chucutas »… surnom des boliviens… qui signifie « Monsieur Patate »… les boliviens sont généralement petits, trapus et avec une grosse tête…
J’ai déjà parlé abondamment de la Bolivie il y a quelques mois lors de notre premier séjour. 
Cette section Pour les Nuls se concentrera donc sur Evo Morales, l’actuel président de la Bolivie. 
– En 2005, Evo Morales fut élu président de la Bolivie… le 1er dirigeant bolivien aux origines indigènes. 

– Avant lui, tous les présidents de la Bolivie étaient à la solde des intérêts étrangers, vendaient (donnaient) les richesses du pays et se foutaient royalement du peuple. 

– Depuis 2005, Evo s’efforce de redonner la Bolivie aux boliviens; il a nationalisé de nombreuses entreprises, construit de nombreuses routes pour relier des coin de pays jusqu’alors inaccessible, réformé le système d’éducation, etc. 

– Tout n’est pas rose en Bolivie… le pays est toujours l’un des plus pauvres sur Terre… mais au moins les boliviens ont leur sort entre leurs mains et s’en vont dans la bonne direction. 

– De nos jours, Evo est considéré comme une espèce de semi-Dieu par la population. 

LA PAZ
Aucune raison ne justifiait la création d’une ville dans un canyon aride, profond de plus de 400m et situé à presque 4000m d’altitude. Il n’y avait aucun cours d’eau important à proximité, l’endroit était difficile à défendre et beaucoup trop haut en altitude pour faire pousser quelconque culture. Aucune raison… ne serait-ce que la petite rivière qui passait au milieu du canyon était à l’époque remplis d’or… la seule chose qui importait pour les conquistadors. 
En 1548, « Nuestra Senora de la Paz (Notre Dame de la Paix) », dit La Paz, était fondée. 

Mirador Kili Kili

Situé au nord du canyon et facile d’accès après une courte (mais intense) ascension depuis le centre-ville, le Mirador Kili Kili est l’endroit parfait pour commencer la journée et avoir une vue d’ensemble sur la capitale.
Il n’y a pas de plat à La Paz; soit vous montez ou descendez. Mis à part le centre-ville, situé dans le fond du canyon et comportant des tours résidentielles et commerciales, le reste du canyon est un ramassi de petits bâtiments en briques rouge.



Cholitas Wresting

Dans la catégorie; « j’aurais souhaité ne jamais y aller », nous avons assisté à un spectacle de Cholitas; un espèce de Lucha Libre Mexicaine (lutte où tout est chorégraphié) mettant en scène des femmes habillées en costumes traditionnels (robe + chapeau haut de forme + tresse + talon haut). 
J’avais un certain malaise à regarder ces petites dames se taper dessus et se briser des planches de bois sur le dos. 



RANDONNÉE « EL CHORO »
L’idée est simple; marcher plus de 50km sur un ancien chemin Inca reliant le Col « La Cumbre », situé sur les hauteurs de La Paz (@4900m), jusqu’à Coroico, ville à la lisière de l’Amazone (@1700m). 
Jusqu’en 1930, ce sentier était la seule route reliant La Paz au nord-est de la Bolivie. 
Une randonnée facile de 3 jours… ou assez intense de 2 jours.

Jour 1 – TOUT EN DESCENTE


Départ
La Cumbre (45min de bus depuis La Paz)

Arrivé Vila Loba (camping)

Distance 24km

Dénivelé Positif +300m

Dénivelé Négatif -2800m
Une fois descendu du bus et monté les derniers +300m séparant la grande route du sommet de La Cumbre, un endroit où rien ne pousse, mais offrant un formidable panorama à 360 sur les montagnes environnantes, le sentier plongeait dans une vallée sinueuse. 


Dès lors, la randonnée se résumait en une « chute libre » de presque -3000m de dénivelé négatif, passant au travers d’une contrée reculée, où les llamas étaient nombreux, mais les habitants rares. 


Tanzi étant malade depuis quelques jours, elle avait décidé d’aller se reposer et m’attendre à la fin du parcours. 
Même si la randonnée est sans aucune véritable difficulté, et que le départ est a moins d’une heure de La Paz, le sentier était désert; j’allais croiser une demi-douzaine de randonneurs tout au plus. Du nombre, Nicolas (québécois), Maeva et Charlotte (françaises), avec qui j’allais partager le chemin lors de la 1ère journée.
Qui dit « ancien chemin Inca », dit « route de pierre en mauvais état ». Le chemin était en réalité une ligne de pierre zigzaguant dans le fond de la vallée au travers de la plaine.  


La vallée montagneuse et sans végétation du début laissait peu à peu la place à une forêt tropicale de plus en plus dense. Du même coup, la température fraiche du début était désormais chargée d’une humidité suffocante.

Jour 2 – SOUS UNE PLUIE DILUVIENNE

Départ
Vila Loba (camping)

Arrivé Pacallo + taxi jusqu’à Cocoiro

Distance 32km

Dénivelé Positif +850m

Dénivelé Négatif -1850m
Nouveau jour, même rengaine; descente dans une vallée tropicale via un sentier rocheux.


La pluie se mettait rapidement de la parti, se transformant éventuellement en un véritable déluge qui allait perdurer toute la journée, transformant du même coup les roches (sur lesquelles je marchais) en un jeu dangereux. 


J’arrivais à Villa Esperanza, la fin du sentier, au bout de 7 longues heures. 
Ayant distancé mes compagnons de marche en début de matinée, j’étais seul et le seul transport pour gagner Coroico (20km plus loin) était un taxi à 60$. 
Sans dire un mot, je souriais au chauffeur, reprenais mon sac et commencais à marcher sur la route. 
5km plus loin, j’atteignais le village de Pacallo. Un homme s’écriait « taxi ». Je lui demandais « cuanto (combien) » sur un air désabusé (en pensant qu’il allait me demander une fortune lui aussi)… il me répondait « 10bob (2$) ». Hehe
2 jours, 50km de marche et plusieurs km de dénivelé négatif sur un sentier rocheux, que moi et mes genoux en compote étions désormais à quelques minutes de retrouver Tanzi à Coroico. 

COROICO
Alors que La Paz se situe en plein coeur de la Cordillère des Andes, moins de 2 heures de route vers l’est et le paysage change radicalement. 
Vous atteignez alors Coroico (1700m), charmant village situé au coeur de la province de Yungas, une région faite de collines toutes vertes à mi-chemin entre les Andes et l’Amazone. 

Épisode 117 – T i T i K a K a

20.00 – 16 avril 2017 
À la sorti de l’avion, nous avions le souffle très court et le fond de l’air était G L A C I A L. Comme le dirait le regretté Ned Stark

« Winter is Coming! (L’hiver arrive!) »
Le changement était drastique!!!
Parti de l’Amazone; plat, chaud, humide et au niveau de la mer, nous étions dorénavant à Puno, à la frontière Pérou/Bolivie, dans une contrée froide, montagneuse et à plus de 3800m d’altitude. 
Nous avions pris presque 4km de dénivelé positif en moins de 2 heures. Pour ceux qui ne le savent pas, tout séjour au-dessus de 3000m est potentiellement dangereux (voir mortel) sans une acclimatation en douceur à l’altitude. Nous en serions quitte pour (au minimum) un (très) bon mal de tête (pendant quelques jours). Il n’y avait pas de recette magique; repos et beaucoup d’eau. 
Je ne pouvais imaginer meilleur endroit pour faire cette médecine choc que sur les berges de Titikaka.

TITIKAKA POUR LES NULS
Qui n’a jamais entendu parler du Lago Titikaka?
Partagé entre le Pérou et la Bolivie, Titikaka est, selon la légende, le berceau de la civilisation Inca. C’est aussi le plus haut lac navigable au monde.
Une visite du Lago Titikaka est aussi une visite de l’Altiplano; une contrée rude avec des paysages de haute altitude composés de plaines et de collines parsemés de culture et de villages. Les peuples pré-colombien Ayamara et Quechua y habitent depuis la nuit des temps et vivent encore essentiellement des produits de la terre et de la pêche.

COPACABANA, L’ORIGINAL


Une nuit à Puno et nous traversions la frontière pour gagner les berges du lago du coté bolivien… Titikaka, version Bolivie étant réputé plus authentique. 
La ville de Copacabana, signifiant « Vue sur le Lac » en Quechua (nom « volé » par Rio de Janeiro pour désigner sa plus belle plage) serait notre base pour explorer le lac. 
Copacabana est ce qui se rapproche le plus d’une station balnéaire… version bolivienne; plage… mais poussiéreux et un peu chaotique. Avec un peu d’imagination…. et un peu saoul… on pourrait imaginer Copacabana quelque part sur la cote italienne. 


L’endroit est très populaire aussi bien auprès des boliviens (qui envahissent les plages le week-end) que des voyageurs.

Basilica de la Vierge de Copacabana

Copacabana héberge le lieu saint le plus vénéré de Bolivie. La Basilica attire des pèlerins de partout au pays lors des fêtes saintes (et nous y étions le Dimanche de Pâques). 


Cerro Calvario

Chemin de croix (un peu casse-cou avec ses marches pour géants) jusqu’au sommet de la montagne surplombant Copacabana. 

Pour l’occasion, nous avions déniché un véritable bijou d’hotel. Pour 40$, nous aurions une vue sans obstruction du lac depuis notre chambre 5 étoiles. C’est ce que j’appelle « La Vraie Vie ». 



LA SAGRADA ISLA DEL SOL

(L’ile Sacré du Soleil)


En plus d’être un lieu de pèlerinage et une station balnéaire, Copacabana est aussi le point de départ pour rejoindre Isla del Sol.
Ile montagneuse culminant à 4075m, Isla del Sol est la plus grande et importante historiquement des quelques 40 iles peuplant le Lago Titikaka. Une légende Inca veut que Viracocha, le Dieu qui a créé l’Univers, ait émergé des eaux du Titikaka sur Isla del Sol pour ensuite créer le soleil… d’où le nom de l’ile (Ile du Soleil). Selon cette même légende, la civilisation Inca fut créée sur cette ile. 
De nos jours, l’ile est une grosse attrape touriste difficile à manquer lors d’une visite en Bolivie. 
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’Ile du Soleil portait très mal son nom lors de notre séjour. Ciel très bas (ou c’est nous qui étions trop haut), température avoisinant 0 et constamment balayée par un fort vent d’hiver, nous avions de la difficulté à croire que nous étions au beau milieu de l’été austral.
Du Puesto de Salud, le port principal de Isla del Sol, il fallait monter l’abrupte « Escalera del Inca (Escalier des Incas) » sur 200m de haut pour gagner le village de Yumani. 


Yumani, un tapon d’auberges et de restaurants, est le plus grand, et le moins authentique, des 3 villages de l’ile. Les habitants tentent tant bien que mal de conserver leurs traditions, mais la modernité frappe fort à la porte. Pour preuve, les 2 spécialités de tous les restaurants de l’ile sont pasta et pizza. 

Au 2ème jour, nous entreprenions de faire le tour de l’ile via le sentier panoramique décrivant une boucle d’environ 20km. 


À peine sorti de Yumani que notre périple coupait court. Un gardien du sentier nous interdisait de continuer plus loin, prétextant que des « terroristas » (le mot qu’il employait) s’attaquaient aux touristes. 

De la grosse bullshit si vous voulez mon avis. C’est curieux comme ça doit arranger les propriétaires de bateaux dont les touristes n’ont pas le choix d’utiliser pour gagner l’autre bout de l’ile. Plus que ça; comme si ils ne pouvaient pas attraper ceux qui commettent les vols sur une ile qui compte moins de 1000 habitants.
N’empêche, l’ile avait du être magnifique, mais ce temps était révolu; elle était complètement recouverte de champs en terrasse, mais la très grande majorité était à l’abandon et repris par la nature. 

Cest donc beaucoup plus tôt que prévu que nous entamions la longue descente de l’Escalera del Inca jusqu’au Puesto de Salud afin de retourner à Copacabana. 
Notre acclimatation à l’altitude allait se continuer dans la plus haute capitale du monde. 

Épisode 91 –  Salar de Uyuni -> -> -> San Pedro de Atacama

16 novembre 2016

Si il y a une chose que tu ne veux pas qu’il arrive lorsque tu prends un bus de nuit, c’est qu’il arrive à destination en avance sur l’horaire. C’est malheureusement exactement ce qui est arrivé avec notre bus ayant quitté Sucre la veille au soir.
03.50am – Encore dans les bras de Morphée, que nous étions brutalement tiré du sommeil; BIENVENUE à Uyuni.
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Moi, Tanzi et quelques autres voyageurs se retrouvions (littéralement) à la rue aux petites heures du matin avec aucune station d’autobus pour aller dormir sur un banc et rien d’ouvert.
La scène avait de quoi être drôle. De 3.50 à 05.00, notre groupe de joyeux lurons déambulait dans les rues sans destination réelle. Tanzi décidais de s’assoir sur un banc et d’enfiler son sleeping alors que je faisais une reconnaissance des lieux.
05.00 – Un homme ouvrait finalement un café… avec chauffage dans le tapis. Nous étions sauvé.
Dès le lever du soleil, le compte-à-rebours s’enclenchait; nous avions jusqu’à environ 10h00 pour trouver une compagnie qui nous conviendra.
Une compagnie pour faire quoi?
Et pourquoi avant 10.00?!?
On reviendra à la 1ère question. Pour la seconde, eh bien… toutes les compagnies (et il y en a beaucoup) débutent leur tour entre 10.00 et 11.00 le matin.
Un tour?
Toi qui adore faire les choses par toi-même et déteste les tours organisés, il-doit bien y avoir une bonne raison qui explique que tu veuilles t’embarquer dans un truc touristique… me demanderez-vous? Eh bien, c’est la seule façon de visiter l’endroit… et c’est l’un des endroits à ne pas manquer en Amérique du Sud.
Si nous ne trouvions pas chaussure à notre pied dans ce délai, nous devrions passer une nuit dans cette ville de merde.
Uyuni « ville de merde », le terme n’est pas assez fort. Uyuni est la définition même de tout ce que je déteste en voyage; une ville qui déborde de touristes, pleines de boutiques de cossins et d’opérateur de tour.
J’arpentais les rues dans mon costume d’habitant; casquette, tuque en dessous, bandanas, short, bas de montagne qui me montait au genou… et flip flop dans l’espoir de trouver.
Tic Tac Tic Tac
07.00 – À peine le soleil levé que je trouvais une compagnie plus que convenable qui avait encore 2 places disponibles.
Difficile à croire, mais vrai; nous allions nous embarquer dans un 4×4 pour un tour organisé de 3 jours dans le sud-ouest de la Bolivie, avec un guide/conducteur et 2 autres touristes (2 argentins), tour qui nous conduira éventuellement de l’autre coté de la frontière au Chili.
Le point de mire de ce road trip était le Salar de Uyuni; un ancien lac désormais asséché la grande majorité de l’année. Situé à plus de 3886m d’altitude, le Salar est une cuvette naturelle ne laissant aucun échappatoire à l’eau… les minéraux sont laissés sur place lorsque l’eau s’évapore… faisant du Salar la plus grande étendue de sel au monde… pour être plus précis, 12500km2 de sel.
Sa taille est telle qu’après avoir parcouru plus de 10km vers son centre, on perd tout repère… une immense étendue blanche sans fin.
De décembre à février, lors de la saison des pluies, le Salar redevient un lac avec environ 10 à 15 centimètres d’eau de profondeur. Avec le sel dans le fond, cela crée un véritable miroir.
Autre fait intéressant, le Salar compte plus de 5.5 tonnes de lithium, sur les 11 millions que compte la planète (50% pour ceux qui auraient besoin d’un petit rafraîchissement en math). La Bolivie est assise sur une véritable mine d’or si le marché des voitures électriques propulsées par un moteur à batterie au lithium explose. Pour l’instant, c’est le sel qui est exploité.
Bref, vous en savez un peu plus sur le Salar de Uyuni… on peu donc commencer l’aventure.
Jour 1 – SALAR DE UYUNI
10.40 – Quelques 6 heures après y être arrivé, nous quittions enfin shitty Uyuni (village).
1er Stop – Le Cimetière de Train
Anciennement, Uyuni était relié au Chili par un chemin de fer passant dans le Salar. La ligne n’est plus en fonction et les anciennes locomotives sont entassées à l’extérieur de la ville.
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2ème Stop – Colchani
Le village de Colchani est la porte d’entrée du Salar… en plus d’avoir un marché artisanal.
Peu après, nous pénétrions finalement dans le Salar de Uyuni. Les 4×4 bourrés de touristes défilaient alors presque à la file indienne. Nous passions de midi à 19.00 à parcourir le Salar. L’endroit était IMMENSE.
Situé quelques km après l’entrée du parc, se trouvait un hotel faite avec des briques de sel, mais fermé depuis l’an 2000 parce que l’installation polluait trop le Salar.
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Savez-vous que la célèbre course Paris – Dakar (course automobile et à moto) passe désormais par l’Amérique du Sud et le Salar.
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Nous roulions ensuite plus d’une heure au milieu de nul part avant d’arriver au village de Coqueza. Situé sur les berges du Salar et au pied du volcan Tunupa pointant à 5430m, nous y ramassions Liam et Elie, un jeune couple de british qui avait passé (une très mauvaise) nuit.
À partir de ce moment et pour le reste du road trip, moi, le pas bon en espagnol, allais servir de liaison entre le chauffeur et les british et Tanzi. J’allais traduire (presque) tout ce que le guide disait, et poser les questions des autres en espagnol. Comme comme j’avais fait du chemin depuis la Colombie.
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1heure de route au travers du Salar et nous étions désormais à I’ile Incahuasi… surnommée l’ile aux cactus, une ile au milieu du salt flat remplis de gros cactus.
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Après un coucher de soleil mémorable, nous mettions le cap sur un hotel fait entièrement de sel situé en bordure du Salar. Le plancher, les murs, les lits, tables, tout sauf le toit et la structure étaient fait de sel. En joke, j’essayais de scier la table pour donner des cube de sel au gens, et je collais  j’ai collais langue plusieurs fois sur les murs.
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21.30 – C’était la fin d’une très longue journée ayant commencée à 03.30.
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Voici le lien vers le court video que j’ai réalisé à propos du Salar; https://www.youtube.com/watch?v=D23OEEuaYyw
Jour 2 – LES TERRES DÉVASTÉES
Nous quittions les « berges » du Salar pour nous diriger vers le sud de la Bolivie en longeant la frontière chilienne.
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Toute la journée, nous étions trimballé d’un endroit à un autre. Au total, nous franchissions plus de 250km sans jamais voir de route, à travers les paysages lunaires du « Desierto de Siloli (Désert de Siloli) » situé à plus de 4500m, en suivant des sentiers étant au mieux des traces de roues dans le sable. À certains endroits, le désert avait l’air d’une autoroute tellement il y avait des traces de 4×4 partout.
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La végétation était inexistante, les lacs généralement complètement asséchés et route poussiéreuse. Malgré l’aspect inhospitalier des lieux, l’endroit était tout de même le repère de lamas, alpachas et autruches (oui oui).
Hiercitos del Soldatos
Premier arrêt, une forêt d’algues et de coraux pétrifiés dans une ancienne mer datant d’il y a 15 millions d’année.
Salar de Chiguana
Un plus petit lac asséché avec du sel moins pur, donc une version poche, que le Salar de Uyuni.
Volcan Ollague
À 5870m, le volcan n’est qu’un gros tas de terre sans aucune difficulté à grimper… et sans aucun intérêt puisque les environs sont complètement stériles. L’un des très nombreux volcans sur la frontière Bolivie/Chili.
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Laguna Honda
Quelques lacs presque complètement asséché au milieu du désert bolivien et repère de flamands roses.
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Arbol de Piedra
(L’Arbre en forme de Pied)
Étrange forêt de monticules rocheux au milieu du désert de sable.
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En fin de journée, nous arrivions finalement à la Reserva Nacional De Fauna Andina Ecuardo Avaroa. Situé à la pointe sud-ouest de la Bolivie, à la rencontre du Chili et de l’Argentine, le parc comprend le très photogénique Laguna Colorada (Lac Rouge).  Comme son nom l’indique, les eaux du lac de 60km2 sont rouge… en raison d’algues rouge y poussant.
En haute saison, le lac est le repère de plus de 30000 flamands roses. Nous étions en très basse saison, donc seuls les irréductibles s’y trouvaient encore (il y en avait quelques milliers).
Le lac avait un melange inhabituel de couleurs; rouge (eau), vert (verdure en bordure du lac), blanc (zones sèches du lac) et gris foncé (terre). Il y avait aussi de gros monticules blancs (sel), qui ressemblait à des glaciers et sortaient du lac ici et là.
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Une nuit glaciale nous attendait dans un auberge de fortune aux abords du lac. Être gentil, je dirais que l’endroit était rustique… ne pas être gentil, je dirais que c’était merdique.
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Jour 3 – LE DÉSERT BOLIVIEN
04.20 – Réveil dans la nuit noire et glaciale. Après un déjeuner en vitesse, nous sautions dans le 4×4 en route vers de nouvelles contrés. Nous roulions alors à plus de 5000m d’altitude et le thermomètre à bord du véhicule affichait alors -12 degrés celsius… et j’étais en short et flip flop.
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Nous assistions au lever du soleil au geyser « Sol de Manaña ».
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Le soleil à peine levé que nous sautions dans les eaux thermales en bordure du Laguna Salada. À plus de 40 degrés celsius, ces eaux, réchauffés par les volcans à proximités, étaient plus que bienvenue.
Nous atteignions finalement l’extrémité de la pointe sud-ouest du pays. Le volcan Licancabur, un tas de sable de presque 6000m, se dressait alors devant nous, avec un petit lac vert (le Laguna Verde) à ses pieds.
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09.00 – S’en était fini de ce road trip en 4×4. Au milieu de nul part, nous étions au poste frontalier chilien.
Direction San Pedro de Atacama quelques 60km plus loin. Un peu après la frontière, nous retrouvions une route pavée pour la 1ere fois en 3 jours. Quel plaisir de rouler sans se faire brasser comme dans une laveuse-sécheuse.
De la frontière, située à 4500m, la route était une longue et impressionnante glissade de 2100m jusqu’à San Pedro, un petit oasis au milieu du désert de l’Atacama situé sur un plateau à 2400m. La frontière entre les 2 pays se dresse telle un véritable rempart qui s’étend du sud au nord de part et d’autre de l’horizon.
SAN PEDRO DE ATACAMA
De retour au Chili… pour de bon jusqu’à la fin décembre.
Ville éponyme du désert de l’Atacama, qui s’étend de la frontière péruvienne (donc Arica) à Copiapo (un peu plus au sud), San Pedro de Atacama est l’une des plus vieilles villes du Chili.
Originalement une halte sur la route pré-colombienne reliant les hautes terres à la cote, les espagnols y établissaient une mission en 1547. La ville allait plus tard devenir une halte de prédilection pour les marchands de bétail de Salta (Argentine) en route pour les mines de nitrate du Chili afin d’y vendre la viande.
San Pedro de Atacama version 21ème siècle est une très petite ville E X T R Ê M E M E N T touristique, sans avoir perdu son authenticité (architecturalement parlant); 99.9% des bâtiments ont 1 seul étage et sont faits de terre cuite. Vue de loin, San Pedro ressemble à une forêt au milieu du désert tellement aucun bâtiment ne dépasse la cime des arbres.
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Valle de la Luna
Difficile de passer dans le coin sans aller visiter l’attraction no.1 des environs; la Vallée de la Lune, spectaculaire formation rocheuse de couleur orangé sur fond de sable noirâtre, saupoudré de blanc (sel)… facilement accessible en vélo.
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En quittant San Pedro de Atacama, il nous restait maintenant un peu moins de 1.5mois pour atteindre Ushuaia (sud du sud de l’Argentine) à quelques 3460km plus au sud à vol d’oiseau. En comparaison, Medellin, l’endroit le plus au nord où j’étais allé en Amérique du Sud, est à 3560km à vol d’oiseau 😉
Depuis mon arrivé à Huanchaco/Trujillo, dans le Nord du Pérou, que j’étais dans le désert. Nous commencions à en avoir royalement assez du sable.
Vivement le sud du Chili dans quelques semaines… mais d’abord, nous allions visiter les grandes villes du pays…
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Épisode 90 – La Ruée vers l’Argent

12 novembre 2016

1 vieux panel, 1 minibus, 1 autobus et une très longue journée de voyage plus tard que le Parc National de Sajama avait fait place à la ville de Potosi.
POTOSI
Du haut de ses 4060m d’altitude, et située dans une vallée reculée et aride, nous nous retrouvions dans la plus haute grande ville du monde.
Une vallée reculée et aride ne semble pas l’endroit de prédilection pour construire une grande ville… et pourtant.
Il suffit de lever les yeux vers le ciel et d’admirer le « Cerro Rico (la montagne riche) », qui domine Potosi, pour avoir la réponse.
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Du haut de ses 4782m, ce cône parfait est la plus grande source d’argent (métal) que le monde ait connu. Encore aujourd’hui, la montagne héberge plus de 1000 mines.
La rué vers l’argent a débuté il y a aussi loin qu’en 1545. La légende veut qu’un gardien de lamas qui faisait un feu sur le flanc de la montagne pour se réchauffer la nuit ait été fasciné de voir du liquide couleur argenté s’échapper des flammes.
20ans après cette découverte, une ville était née et plus de 100000 personnes y habitaient, faisant de Potosi la plus grande ville en Amérique (Nord, Sud, Central) de l’époque.
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Alors que les propriétaires de mines s’enrichissait, l’espérance de vie des esclaves africains et les amérindiens, qui travaillaient dans les mines dans des conditions extrêmement précaires, était de courte durée. On estime que plus de 9 millions d’entre-eux y ont laissé la vie durant les 3 premiers siècles d’opération des mines de Potosi.
Potosi me donnait l’impression d’être de retour à Kathmandou (Népal), capharnaum dans les rues en moins. La ville était sans prétention (autre façon de dire qu’il n’y a pas grand chose à faire) et on pouvait sentir toute l’histoire en se promenant dans les rues.
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Il est possible de visiter une mine (quoique vous devriez vous abstenir pour une raison éthique; les mineurs d’aujourd’hui travaillent/vivent encore dans des conditions atroces… et vous voulez aller les prendre en photos?!?), sinon une visite au Mercado de Mineros (Marché des Mineurs) serait déjà une expérience en soi puisqu’il est possible d’y acheter de la dynamite en vente libre, des feuilles de coca à mâcher, ainsi que plusieurs alcohols louches. Malheureusement pour nous, le marché était fermé le dimanche.
Peut-être la meilleure chose à faire est de boire un bon litre de la bière Potosina. Fabriquée depuis 1907 à Potosi, la bière se targue d’être « la cerveceria mas alta del mundo (la bière faite la plus en altitude au monde) ».
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Cap sur Sucre…
LA BOLIVIE POUR LES NULS
La Bolivie, de son nom complet « Estado Plutinational de Bolivia », s’étend des sommets enneigés des Andes (nord), au désert le plus aride du monde (sud), en passant par le célèbre lac Titicaca (ouest), et avec plus de la moitié de son territoire faisant parti de l’amazone (toute la moitié est).
Tel que mentionné dans mon dernier article, la Bolivie est coincée au centre du continent sans accès à l’océan. C’est le pays sud-américain qui touche au plus de pays; Paraguay, Brésil, Pérou, Chili et Argentine… et il a été en guerre avec chacun d’entre-eux dans les 200 dernières années.
EN BREF
– Population; 11 millions
– Monnaie; Boliviano… communément appelé BOB
– Langues Officielles; Espagnol, Quechua et plus de 35 autres dialectes. Seulement la partie Ouest était gouverné par les Incas. Le reste était habité par des tribus indépendantes, ce qui explique la grande diversité de language à travers le pays.
– Capitale; Sucre était originalement la capitale. Or, suite à une guerre civile entre Sucre et La Paz (1899), la capitale fut transférée à La Paz.
– Groupes Ethniques; 59% métis, 37% indigènes, 3% blancs et 1% noirs,
– De tout le territoire, seulement 1% est de l’eau… OUCH…
– Fait inédit, c’est en Bolivie que le célèbre révolutionnaire argentin Che Guevara fut capturé et exécuté en 1967 dans la ville de La Higuera avec l’aide de la CIA (encore).
Au temps de l’Empire Espagnol en Amérique du Sud, le territoire de la Bolivie était appelé « Alto Peru (Haut Pérou) ».
Après avoir gagné son indépendance de l’Espagne en 1824, Simon Bolivar a donné 3 options à son compagnon d’arme Antonio Jose de Sucre (qui dirigeait l’indépendance du Alto Peru);
– Unir le territoire du Alto Peru avec la nouvelle République du Pérou,
– Unir le Alto Peru avec l’Argentine,
– Faire du Alto Peru un pays autonome/indépendant.
Sucre allait choisir la dernière option; « Si de Romulo Roma, de Bolivar Bolivia (si Rome fut nommé en l’honneur de Romulus, le Bolivie sera nommée en l’honneur de Bolivar ») ». C’est ainsi que la Bolivie était née en 1825.
Pour le reste, vous l’apprendrez en même temps que moi lors de mon premier séjour (présentement) ou lors de mon 2ème (quelque part dans les environs de avril).
SUCRE
Seulement 160km séparent Potosi de Sucre. Il faut pourtant plus de 3.5h pour franchir la distance.
Fondée en 1538 sous le nom de Charcas, puis rebaptisée « Villa de la Plata (La ville de l’Argent) » et finalement « La Ilustre & Heroica Sucre » au moment de l’indépendance du pays en 1825 en l’honneur de Antonio Jose de Sucre, un personnage majeur de l’indépendance de la Bolivie, Sucre est affublée du titre de la plus belle ville de Bolivie.
Ville de l’UNESCO depuis 1991, elle est aussi surnommée « La Ciudad Blanca de Las Americas (La Ville Blanche des Amériques) ». Une fois par année, tous les bâtiments du centre-ville doivent être répeinturés… en blanc.
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Ajoutez à tout cela que c’est la capitale du chocolat (facile quand on s’appelle Sucre) en Bolivie et qu’elle est renommée pour ses saucisses (un peu plus champ gauche).
Ville de 2500000 habitants, il n’y a pas grand chose à faire mis à part marcher dans son centre-ville. Tout s’articule autour de la superbe Plaza 25 de Mayo (place centrale), ceinturée par des bâtiments coloniaux d’une blancheur extrême.
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Une visite au Mirador Recoleta, qui domine la ville, vaut aussi le coup d’oeil.
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Autrement, on a très vite fait le tour. Lors d’un voyage de très longue durée, vous avez besoin de « vacances » ou plutôt d’une fin de semaine à ne rien faire. C’est là que Sucre est grandement apprécié. C’est l’endroit idéal pour reprendre des forces, gouter à de la nourriture de qualité et/ou tout simplement s’assoir sur un banc de parc et donner à manger aux oiseaux.
Il faut tout de même ne pas manquer de gouter au chocolat du coin (« Taboada Chocolates ») et à la bière de Sucre (« Sureña »… crée à la base pour offrir des emplois de qualité à Sucre). Tant qu’à y être, gouter aux vins de la vallée Tareja. Situé au sud de la Bolivie, c’est le vin le plus haut en altitude au monde.
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Je crois que ce petit chien se demandait tout autant que nous qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour se ramasser dans ce sac…

Après un repos bénéfique, autant pour le corps que l’esprit, nous sautions dans un bus de nuit en destination de…
À suivre.

Épisode 89 – Là où personne ne va

Bye Bye Arequipa et Pérou…
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… Bienvenue nord du Chili, endroit où très peu de voyageurs se donnent la peine de visiter puisque en dehors de la « Gringo Trail ».
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Le Chili semblait si loin sur mon itinéraire de voyage. J’ai peine à croire, mais j’y suis déjà.
Ville en bordure de l’océan pacifique, située au beau milieu du désert et ceinturée par une gigantesque dune de sable, la ville de Arica représentait notre premier stop.
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Officiellement fondé en 1570 sous le nom de « La Muy Illustre y Real Ciudad San Marcos de Arica » (short & sweet comme on dit), Arica (de son surnom) était vite devenue un port très important en Amérique du Sud. C’est de là qu’était exporté l’argent et les autres minéraux de Bolivie.
Arica d’aujourd’hui était toujours un port très important, mais comportait quelques éléments attrayants pour les voyageurs, dont ses nombreuses plages avec de grosses vagues faisant la joie des surfeurs. Peu importe où vous vous trouvez en ville, il y a de forte chance que vous ayez une odeur de poissons dans le nez.
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La ville était surplombée par un gigantesque monticule de roche surnommé El Morro, l’endroit parfait pour admirer toute la région et les couchers de soleils.
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Quelques 10km plus au sud de la ville, se trouvait le parc Cuevas de Anzota et son paysage accidenté de bord de mer.
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Au moment de notre passage, il y avait le « Carnaval Infantil 2016 » de Arica. Des groupes de jeunes d’un peu partout dans les environs défilaient dans les rues du centre-ville dans le cadre d’un concours de Samba.
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CHILI POUR LES NULS
Les chiliens vous diront que quand Dieu a crée le Monde, il lui restait un peu de tout; des morceaux de déserts, des rivières & lacs bleu azur, des glaciers, des forêts, etc.
Il ne savait pas trop quoi en faire, alors il créa cette étroite et longue bande de terre coincée entre la cordillère des Andes à l’est et l’océan pacifique à l’ouest. C’est ça le Chili; un espèce de Touski fait des meilleurs restants.
Long de plus de 4300km, large de moins de 350km à son point le plus large, le pays le plus au sud de la Terre est assurément le pays le plus longiligne au monde… un espèce de top modèle anorexique version pays.
Depuis le désert le plus sec du monde au nord, au glaciers de la Patagonie au sud, en passant par les volcans et plaines verdoyantes du centre, le Chili sera mon terrain de jeu jusqu’à Noel et j’ai bien l’intention de vous faire découvrir une tonne d’endroit plus magnifique les uns que les autres. Pour l’instant, voici un petit bourrage de crâne.
Nom officiel; Republica de Chile,
Capitale; Santiago (de Chili)
Langue; Espagnol,
Nombre d’habitants; environ 18 millions, dont 6 millions vivant à Santiago et ses environs,
Monnaie; Peso Chilien,
Groupe Ethnique; 53% blancs, 40% métis, 7% indigènes.
Il y a plusieurs théories sur l’origine du nom Chili;
– Chili en Inca désigne la vallée de l’Aconcagua (en Argentine juste à coté de Santiago)
– Chili veut dire « où se termine la Terre » en Mapuche,
– Chili veut dire « l’endroit le plus reculé sur Terre » en Quechua,
– Et quelques autres théories.
Bref, on ne sait pas vraiment de où le nom vient, mais ce ne sont pas les théories qui manquent et presque toutes signifient que c’est le bout du monde.
Ferdinand de Magellan fut le premier européen à mettre les pied sur le territoire actuel du Chili, et du même coup franchir le dangereux passage maritime au sud des Amériques (aujourd’hui appelé Détroit de Magellan).
Par la suite, il fallu attendre 30ans jusqu’en 1535 pour que les conquistadors, assoiffés d’or, gagnent le territoire par le nord (Pérou). Le territoire était alors occupé au nord par les Incas et au centre & sud par les Mapuches (aussi appelé Araucanians par les espagnols) qui avaient résisté aux Incas. Les conquistadors, ayant entendu les Incas utiliser le mot « Chili » pour décrire ce territoire, se surnommèrent « les hommes du Chili ».
La conquête du Chili par les conquistadors commença officiellement dans les années 1540. Pas pour l’or ou l’argent, mais pour les terres fertiles du centre du Chili. Ils conquirent sans grande difficulté les Incas, mais ne réussirent pas à déloger les Mapuches.
Le Chili déclara son indépendance de l’Espagne en 1818… et les Mapuches furent finalement défait en 1880.
Le Nord du Chili faisait à l’origine partie de la Bolivie et du Pérou. S’en suivit la « Guerre du Pacifique », aussi connu sous le nom de « Saltpetre War (la guerre du sel) » ou « The Ten Cents War (la guerre des 10cents », de 1879 à 1883. Celle-ci opposait le Chili à l’alliance Pérou/Bolivie… tout cela parce que la Bolivie voulait imposer une nouvelle taxe minière (de 10cents) au Chili.
Le Chili fut le grand gagnant de cette guerre, occupant temporairement Lima en 1881, et signant un traité de paix avec la Bolivie (1883) et le Pérou (1884)… traités qui faisait en sorte que la portion de terre allant de Arica (autrefois Pérou) jusqu’à Antofagasta (autrefois Bolivie), soit plus de 800km de cote, passait entre les mains du Chili. Cela faisait en sorte de couper définitivement l’accès direct de la Bolivie à l’océan Pacifique, faisant du pays l’un des 2 seuls (avec le Paraguay) à ne pas avoir accès à l’océan en Amérique du Sud.
Pour le Chili, le 20ème siècle fut une succession de gouvernement élu démocratiquement, suivit de coup d’état, et ainsi de suite.
En 1973, un dernier grand coup d’état fut perpétré par le général Augusto Pinochet avec l’aide d’agents de la CIA. Le gouvernement chilien élu démocratiquement avait des penchant communistes et les États-Unis voulaient empêcher le communisme de se répandre en Amérique du Sud. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il font de l’ingérence dans les autres pays… et ils ne sont même pas capable de se gérer eux-même.
Pinochet s’autoproclama Chef Suprême de la Nation Chilienne et Commandant en Chef des Forces Armées Chilienne, et resta au pouvoir jusqu’en 1988 alors qu’il fut remplacé par un gouvernement élu démocratiquement.
Son règne est décrit par les historiens comme une dictature militaire. Sous Pinochet, le pays s’est ouvert sur le monde et s’est émancipé économiquement. Son régime a par contre été marqué par de MULTIPLES violations des droits de l’homme. Il a d’ailleurs été arrêté en 1998 pour « génocide, terrorisme et tortures », mais il est mort en 2006 avant que les procédures débutent.

Le Chili du 21ème siècle est aujourd’hui la nation sud-américaine la plus prospère et stable, en plus d’être le pays le plus sécuritaire du continent.

Tout cela a par contre un prix; tout est beaucoup plus cher au Chili… sauf le vin. Une bonne bouteille de vin chilien sera à 3-4$ au supermarché 😉

ALTIPLATO CHILIEN

Chassez le naturel, il revient au galop.

Après quelques jours à se la couler douce à Arica, nous mettions le cap 160km à l’est.

Plus nous roulions & montions en altitude, et plus les dunes de sables laissaient la place à un paysage accidenté où la végétation se faisait de plus en plus présente. La route atteignait même 4400m avant de redescendre vers les 4000m.

Puis, un cône couvert de neige apparaissait au loin… et un 2ème.

Le bus s’arrêtait au milieu de nul part; « Parinacota para aqua » nous lançais le chauffeur du bus en pointant vers une petite route de terre. Le bus nous déposait et continuait son périple, nous laissant fin seul dans cette contrée inconnue.

Pas de doute, nous y étions; l’Altiplano Chilien, plateau à plus de 4000m d’altitude à la frontière avec la Bolivie, endroit comptant quelques-unes des plus hautes montagnes du continent, dont les volcans jumeaux Parinacota (6348m) & Pomerape (6282m), directement sur la frontière Chili/Bolivie.

Nous marchions plus de 4km sur une route déserte entouré d’animaux bizarres pour rallier le minuscule village de Parinacota. Situé à 4400m et datant de l’époque pré-inca, le village était composé de seulement 3 familles.

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En fin d’après-midi, nous entreprenions de marcher jusqu’au laguna de Cotacotani, situé au pied des volcans Parinacota et Pomerape. Nous parcourions 10km dans l’altiplano pour se rendre jusqu’au lac, le tout sans suivre de sentier. Nous utilisions le volcan Parinacota comme boussole. L’altiplano était absolument sublime avec ses sommets enneigés, ses lacs, sa végétation et ses multiples couleurs allant du vert au brun/rosé en passant par le blanc.

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Arrivé depuis moins de 3h que l’altiplano se hissait parmi mes endroits favoris du continent.

On rencontrait plein de sous-espèces de lamas:

– des Guanacos (brun/blanc) qui ressemblent un peu (un peu) à des antilopes,

– des Lamas Glamas (les lamas typiques blancs) et des Alpacas (brun foncé).

Peu importe, ils avaient tous un point en commun; quand tu les regardes, c’est difficile de ne pas sourire tellement ils ont un drôle de visage.

Il y avait aussi des lapins bizarres appelés Vizcacha… et des flamands roses.

Bref, nous nous trouvions dans un écosystème extraordinaire où il n’y avait que très peu de traces humaines.

Rendu au lac, celui-ci était presque complètement asséché en raison de la diminution des glaciers sur les volcans. Cela n’empêchait pas le spectacle d’être éblouissant.

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Il y a de ces moments magiques dans la vie. Assis sur le bord de ce lac à contempler les 2 grosses boules de glace en était un que j’allais chérir longtemps. J’étais aussi émerveillé par Parinacota que je l’avais été par Cotopaxi en Équateur.

Il fallait maintenant rentrer. Le soleil n’était pas encore couché qu’il faisait un froid de canard. Ça allait être glacial cette nuit.

BOLIVIE NOUS VOILA!

Nous marchions les 4km qui separaient le village de Parinacota de la « Rutadel Desierto », la grande route qui relie Arica (Chili) à La Paz (Bolivie) pour attraper un bus se rendant jusqu’à la frontière 40km plus loin.

S’en était déjà fini de notre trip au Chili… nooooon. On faisait simplement un petit détour d’environ 1 semaine en Bolivie pour revenir en force au Chili…

PARQUE NACIONAL SAJAMA

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À peine passé la frontière que le bus nous déposait à une jonction de route au milieu de nul part (encore). De là, il nous fallait marcher 11km pour atteindre le village de Sajama, situé dans le Parc National de Sajama, au pied du volcan Sajama (6542m), plus haute montagne de Bolivie. Le parc de Sajama possède aussi la plus haute forêt du monde à plus de 5000m… bon… on a vu que des buissons.
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Le parc de Sajama se trouvait en fait de l’autre coté des volcans Parinacota et Pomerape. Du coté bolivien, les 2 jumeaux n’avaient pas de neige… probablement puisque ce coté est orienté plein est et reçoit beaucoup d’ensoleillement.
Alors que l’Altiplano chilien était composé de collines, l’altiplano bolivien était presque entièrement plane et ceinturé par de hauts sommets sur 3 cotés.
Après 11km de souffrance, sans jamais avoir croisé la route d’un gentil samaritain, nous arrivions à Sajama (4230m) complètement crevé… mais trouvions rapidement un Alojamiento (maison d’hôtes). Petit village sans histoire (et sans intérêt), Sajama serait notre point de départ d’une randonnée qui (espérons-le) allait nous mener sur un des hauts sommets des environs.
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LE VOLCAN PARINACOTA
08.30 – 10 Novembre 2016
C’est sans guide et sans avoir eu quelconque info à propos du parc (ce n’est pas faute d’avoir essayé… il n’y avait personne pour répondre à nos questions) que nous quittions Sajama avec nos 2 sacs remplis à pleine capacité de nourriture, d’équipement de camping et de vêtements d’hiver. Comme seul guide, une carte très sommaire photographiée à l’entrée du parc.
Destination; le volcan Parinacota… avec la ferme intention d’atteindre son sommet à 6348m.
L’idée était simple;
Étape 1 – Marcher jusqu’à la base du volcan (sans trop savoir quel chemin prendre).
Étape 2 – Trouver un endroit où camper (il devait bien y avoir un refuge/spot de camping.
Étape 3 – Trouver le sentier qui montait jusqu’au sommet… et monter jusqu’au sommet 😉
Plan simple (trop simple?!?), mais efficace.
Comme bien souvent avant, je commençais mon aventure avec peu ou pas d’information en espérant colmater les trous en chemin. Différence majeure de tous les autres fois; je n’étais pas seul et devait veiller à la sécurité de ma compagne… en d’autres mots; je pouvais faire des trucs stupides, mais pas trop.
ÉTAPE 1 – AU MILIEU DE NUL PART
À peine quitté Sajama qui nous nous retrouvions dans une plaine parsemée d’arbustes, de lamas et de sables volcaniques noir. Il fallait s’y faire; ce grand espace à l’état presque vierge serait notre terrain de jeu pour plus de 15km. Surnommé les « Andes Occidentales », l’endroit était tellement vaste et sans aucun point de repère familier qu’il était difficile d’évaluer les distances et hauteurs. Le volcan Parinacota me semblait être à moins de 5km et être une minuscule monticule de sable, alors qu’il était à plus de 20km et s’élevait à plus de 2000m au dessus de ma tête.
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Il n’y avait pas de sentier à proprement parler. Plus souvent qu’autrement, notre chemin consistait à se faufiler entre les buissons et marcher en droite ligne vers le volcan.
Nous étions encore à des km du volcan à marcher sur le plat et l’approche était déjà laborieuse en raison du sable volcanique qui ralentissait considérablement nos pas. Je n’osais imaginer quand le sentier deviendrait vertical.
On croisait quelques hameaux (trop petit pour être appelé village) composés d’une demi-douzaine de maison faite de terre cuite. L’électricité était arrivé au village de Sajama il y a quelques mois, mais le reste du parc n’est pas encore connecté. On pouvait voir les poteaux installés un peu partout, mais sans fils électriques.
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Nous étions encore une fois seul au monde dans une contrée magnifique. Avec tous ces animaux en liberté dans ce grand espace, j’avais l’impression d’être en train de faire un safari version sud américaine.
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14.00 – Après 5h20 de marche, étions à 4700m avec les 2 volcans prenant désormais tout l’horizon devant nous. Presque plus rien ne poussait. Nous étions dans un véritable « no man’s land ».
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Je ne ressentais aucunement les effets de l’altitude, tout le contraire pour Tanzi. Chaque pas qu’elle faisait était désormais l’endroit le plus haut où elle était allé dans sa vie et son souffle devenait difficile. Contre sa volonté, je décidais alors de porter son sac…
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17.20 – Maintenant entre les volcans Parinacota et Pomerape à 5150m, nous trouvions un refuge… le Campo Alto Parinacota… désert et fermé à clé… grrrr…
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Peu importe, nous allions installer notre campement juste à coté. À 5150m, ce serait le plus haut camping de ma vie (j’avais dormi en refuge plus haut, mais jamais dans une tente).
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UNE NUIT D’ENFER
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Dans l’altiplano, les journées sont relativement chaude, mais les nuits sont glaciales et extrêmement venteuses. C’est ce que j’avais appris à la (très) dure la nuit passée.
Il avait venté SANS BON SANG TOUTE LA FOUTU NUIT. Ma bonne vieille tente s’était fait bardasser comme jamais. Nous avions même du mettre de grosses roches sur chaque coin pour qu’elle reste en place… et encore. Ajoutez à cela que la température avait été G L A C I A L E. Au fil de la nuit, j’avais peu à peu perdu toute ma chaleur corporelle… et ce même si je portais tous mes vêtements d’hiver dans un sleeping -25.
Ce que j’essai de dire c’est que je n’avais pas fermé l’oeil de la nuit et que j’étais mort de fatigue quand le soleil se levait finalement à 06.00.
Je peux sans aucun doute dire que c’est l’une des pires nuits de ma vie. Je dirais la pire, mais ce serait mentir. La plupart des nuit de mon trek de 3 semaines en solo dans la vallée du Zanskar en Inde avaient été bien pire.
Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. Je voulais vraiment atteindre le sommet, mais je me sentais beaucoup trop faible. Je trouvais dangereux de tenter l’ascension dans mon état… surtout qu’il fallait ensuite défaite notre chemin jusqu’à Sajama 20km plus loin. En écrivant cet article quelques jours plus tard, je n’ai absolument aucun regret de ne pas m’être rendu au sommet.
Sans atteindre le sommet, je voulais quand même voir de l’autre coté du coté du Chili. Pour cela, je marchais entre les 2 volcans jusqu’à culminer à 5400m
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Il était ensuite temps de retourner à Sajama.
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05.00 – Après une nuit bien chaude, nous sautions dans le premier (et seul) minibus quittant Sajama pour le centre de la Bolivie.
Direction Potosi et Sucre dans le sud du pays avant de faire un retour au Chili via le Salar de Uyuni.
À suivre…
P.S. – Le Chili et la Bolivie n’auraient pas pu faire une meilleure première impression. Contrairement à leur voisin le Pérou, ici les conducteurs ne sont pas de purs imbéciles; ils ne klaxonnent pas constamment comme des idiots, sont respectueux des piétons et font leur stop. Ajouter à cela que les gens sont super gentils. Sans exagérer, j’avais l’impression d’être dans un autre monde, d’avoir quitté le tier monde et d’être de retour à la civilisation.