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Épisode 83 – Ilinizas… ou la fois où j’ai battu 2 cavaliers de vitesse sur 1000m de dénivelé positif

20 septembre 2016

Ayant quitté Baños un peu plus tôt et fait un transit à Machachi, moi et mon pote Martin étions dans un bus en direction de El Chaupi… ville minuscule située en dehors des sentiers (touristiques) battus et en plein coeur de l’Avenue des Volcans; Pasachoa, Ruminahui, Cotopaxi, Corazon et Ilinizas… plus particulièrement les 2 derniers… étaient tous à moins de 20km à vol d’oiseau.
ME CORAZON
À peine arrivé et nos sacs déposés à l’auberge que nous étions en quête de notre 1er sommet; le Corazon, pointant à 4790m. Parti à 3350m (El Chaupi), notre périple prenait abruptement fin à 3800m, 6.5km plus loin à l’entrée officielle de la montagne où 3 chiens vraiment mal élevés en voulaient (férocement) à nos mollets. Nous n’avions d’autre choix que de rebrousser chemin 😦
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Disons simplement que ce Corazon (coeur en espanol) n’était pas à prendre…
AS-TU MANGÉ DES ÉPINARDS?!?
08.00 – Après une nuit glaciale passée à l’auberge de El Chaupi, moi et Martin prenions la route. Direction le refuge Nuevo Horizontes situé à 4770m au milieu des jumeaux pas pareils Ilinizas Norte (Pas de neige, orangé et pointant à 5126m) et Ilinizas Sur (Enneigé et pointant à 5248m). Comme pour beaucoup de trucs en Équateur, le terme Iliniza provenait du langage Quechua et signifiait « les yeux » (cherchez pourquoi…).
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Photo D’archive

La journée s’annonçait parfaite avec une absence presque totale de nuage. On pouvait alors admirer Cotopaxi et les jumeaux Ilinizas.
Il fallait dans un premier temps marcher sur une route de gravelle zigzaguant dans les plaines et sur le dos de collines. Je ne pouvais m’empêcher de fixer Cotopaxi sur ma gauche. Cette montagne me fascinait… depuis des années que je voulais atteindre son sommet et quand enfin j’étais à coté d’elle… elle venait d’avoir une première mini éruption en plus de 150ans, était considérée trop à risque et aucune ascension du sommet n’était permise 😦

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Credit: Martin Schmid

10.00 – Nous arrivions au parking « La Virgen », entrée officielle de la « Reserva Ecologica Los Ilinizas » à 3950m… fin de la route et début du sentier… avec déjà plus de 12km dans les jambes.
Il n’y avait aucune personne pour surveiller l’accès au parc ou nous demander qu’est-ce que nous venions faire. Tant mieux… je n’aurais pas à mentir 😉
Le sentier était extrêmement bien balisé jusqu’au refuge. L’ennemi était encore une fois l’altitude… mais mon corps semblait parfaitement acclimatés à 5000m et moins.
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À peine commencé le sentier que je larguais Martin, qui ne pouvait pas suivre mon rythme, et rattrapais 2 cavaliers, qui s’avéraient être les gardiens du parc. L’un de ceux-ci me lançait « tu muy fuerte (tu es fort) ».
Quand le sentier devenait plus abrupte, l’un des 2 rangers se retournait et semblait hyper surpris de me trouver encore directement derrière les chevaux. Il me lançait « tu es encore là » et me demandait si j’avais mangé des épinards au petit déjeuner. Le sentier était alors fait de sable volcanique et avait une inclinaison de plus de 45 degrés.
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Je décidais alors de mettre toute la gomme… et laissais les 2 chevaux en plan derrière moi 🙂
11.30 – Arrivé au refuge (4770m) juste avant que les jumeaux Ilinizas se couvrent de brouillard, les gardiens du parc arrivaient juste après moi et me disaient que c’était la première fois qu’un « gringo » les battaient sur la monté jusqu’au refuge.
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Quand 2 gardiens de montagne, qui font le sentier jour après jour, te disent qu’ils sont impressionnés par ta forme physique, tu prends le compliment. J’avais alors bouclé 17km et +1420m en 3h40… ce qui faisait une moyenne de 4.6km/h en monté… du jamais vu pour moi auparavant.
Pour confirmer le tout, Martin (un ex-militaire en très bonne forme physique) arrivait au refuge 1h20 après moi. Tout comme les gardiens, il se montrait très étonné de mon ascension; « tu as gardé la même vitesse en ascension que lorsque nous étions sur le plat ».
Pour couronner le tout, les gardiens du parc oubliaient de me demander si j’avais quelconque carte de membre de club de montagne… parce que le propriétaire de l’auberge où nous avions séjourné à El Chaupi nous avait mentionné que tout le monde devait avoir un guide dans le parc… sauf si on détenait une carte de membre d’un club de montagne… carte que je n’avais évidemment pas. J’avais du faire trop bonne figure.
Il était maintenant 14.00 et nous décidions de tenter l’ascension de Ilinizas Norte. La température n’annonçait rien qui vaille avec un brouillard très épais et des intenses rafales de vents. Or, j’avais bon espoir que le ciel s’éclaircisse complètement après 15.00.
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Photo Prise à LLovinas Hostel

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Tel que mentionné dans mon épisode sur Quilotoa, Ilinizas Sur et Norte étaient autrefois un seul et même volcan. Une dernière grosse explosion avait fait s’effondrer le méga volcan pour créer les 2 montagnes qui me faisaient face aujourd’hui.
En ce qui concerne Ilinizas Sur, il n’était pas question de tenter l’ascension. D’une part, cela avait l’air suicidaire et d’une autre, depuis 2012 il était obligatoire d’avoir un guide en Équateur pour grimper quelconque sommet enneigé ($$$).
Après le refuge, le sentier devenait de l’escalade dans un zone de glissement de terrain avec de grosses roches un peu partout. Un casque était de rigueur pour monter cette section de la montagne (casque que nous avions loué à notre auberge de El Chaupi).
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Je peinais à trouver le sentier/traces de pas dans la mini-tempête, mais gardais tout de même le cap; direction le sommet et rien d’autre.
La température changeait extrêmement rapidement; pendant 10 minutes j’étais dans la tempête et ne voyais rien à 10 mètres autour de moi, l’autre instant j’avais une vue imprenable sur la vallée en contrebas et les montagnes environnantes, 5 minutes plus tard j’étais de nouveau enveloppé dans un mur blanc.

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Credit: Martin Schmid

15.30 – J’atteignais le sommet à 5126m. J’attendais là une vingtaine de minutes dans l’espoir d’avoir une vue dégagée… qui ne venait pas. Les éléments se déchainaient autour de moi; il faisait un froid à vous glacer le sang, le brouillard était dense et le vent était à déraciner des arbres.
Je me sentais dans mon élément dans toute cette pagaille. J’irais même jusqu’à dire que j’appréciais le moment au plus haut point. Après tout, la très grande majorité des gens auraient rebroussé chemin bien avant le sommet.
Oui j’avais peur (comme je l’ai dit souvent dans le passé, la peur est cette petite switch dans votre cerveau qui vous empêche de faire des trucs (trop) stupides), mais j’utilisais cette énergie positivement. La peur et l’adrénaline, qui coulait à fond dans mes veines, me permettaient de rester focus en permanence.

 

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Credit: Martin Schmid

Je décidais finalement de descendre lorsque je ne sentais plus l’extrémité de mes doigts.
Je retrouvais Martin à 4950m. En étant à sa première ascension aussi haut, il s’était plain de douleur au thorax. Je lui avais alors conseillé de ne pas monter plus haut et de m’attendre pour redescendre (je lui avais tout d’abord proposé de redescendre tout de suite avec lui, mais il ne voulait pas « gâcher » mon ascension et m’avait poussé à continuer seul jusqu’au sommet).
Nous restions sur la montagne à cette altitude encore 1 heure à essuyer les vagues de tempête et les périodes d’accalmies offrant des vus spectaculaires sur les environs… pour finalement descendre jusqu’au refuge sans encombre avant le coucher du soleil.
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Contrairement au refuge de Tungaruhua (épisode précédent), le refuge Nuevo Horizontes méritait d’être appellé Refuge; une cuisine avec un four fonctionnel, une source d’eau, pas de fenêtre brisée et de véritables matelas. Le confort était cependant incertain, mais la nuit glaciale était garantie.
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Cette nuit à 4770m allait être la plus haute de ma vie (je crois avoir dormi à environ 4700m au High Camp du circuit Annapurna au Népal).
Sommaire du jour;
– 21km de marche
+1780m de dénivelé positif
-1360m de dénivelé négatif
– Ascension de mon 2ème volcan de plus de 5000m en moins de 4 jours.
Ilinizas était peut-être beaucoup moins dangereux que le très actif Tungurahua (Ilinizas est un volcan éteint), mais le sentier jusqu’au sommet était beaucoup plus difficile.
Tout comme Tungurahua, je m’étais pointé à El Chaupi avec une absence totale d’information et sans savoir si il m’était possible de monter la montagne… et comme pour Tungurahua j’avais réussi l’ascension.
TOUT CE QUI MONTE, DOIT REDESCENDRE… EN VITESSE
Malgré un marteau piqueur qui m’avait transpercé le crâne toute la nuit (altitude), j’avais relativement bien dormi (oui oui) dans mon sleeping -25, avec mon manteau d’hiver, ma tuque et des bas thermiques… en ayant seulement un peu froid.
05.45 – Je quittais le refuge et laissais mon pote Martin derrière. Je devais être à El Chaupi pour 09.00, alors qu’il désirait rester un peu plus longtemps sur la montagne.
En l’espace de 25 minutes, soit de 05.45 à 06.10, le ciel passait du noir total, au bleu avec le soleil levé. On m’avait expliqué qu’il n’y avait pas (ou très très peu) d’aube (cette période entre la nuit et le lever du soleil) à l’équateur… qu’on passait de la nuit au jour extrêmement rapidement. De le voir de mes yeux était impressionnant.

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Credit: Martin Schmid

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Credit: Martin Schmid

Le soleil se levait, mais la température restait glaciale. Malgré le froid intense, il faisait bon descendre la montagne en raison de la vue imprenable sur Cotopaxi (avec la tête au-dessus des nuages) et le soleil qui se levait tranquillement directement devant moi.
Je jetais un dernier coup d’œil aux jumeaux Ilinizas avant qu’ils s’enveloppent totalement dans le brouillard et gagnais El Chaupi en vitesse.
À 08.35, j’étais de retour au village avec 18km et -1400m dans les jambes… juste à temps pour récupérer mon sac à l’auberge, sauter dans le bus jusqu’à Machachi et attraper de justesse un bus privé qui allait me mener au Secret Garden Cotopaxi.
SECRET GARDEN COTOPAXI
Perché à 3500m sur les flancs du volcan Pasachoa en banlieue de Machachi et à quelques km seulement de l’entrée du Parc National Cotopaxi, on pourrait décrire le Secret Garden Cotopaxi comme un resort (auberge) de montagne pour backpackers.
L’endroit était tout simplement sublime; tout autour de moi, il n’y avait presque pas de présence humaine… de la nature à l’état pur. En premier plan se trouvait une plaine où les vaches et chevaux vagabondaient comme ils le voulaient. En second plan se trouve le clou du spectacle; Cotopaxi tout près droit devant, et les très photogéniques volcans monolithiques Sincholahua (à gauche – 4887m) et Ruminahui (à droite – 4721m). Tout au loin à l’extrême droite, je pouvais aussi voir les jumeaux Ilinizas. Bref, vous avez compris que la vue était merdique.
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À la minute où j’arrivais, on partait pour une marche de 2h jusqu’à une chute. De la marche… encore (j’étais crevé)… une randonnée à la queue leu leu comme je les aimais :-(. Je me demandais vraiment ce que je faisais là… entouré de tous ces touristes qui étaient à bout de souffle après une promenade de 2h.
Je passais la fin de journée dehors assis sur une buche à contempler les volcans qui me faisaient face… avec la musique du groupe Audioslave (n’en déplaise à Guillaume Fafard) à mes oreilles… des mélodies qui parlent de liberté avec un grand L et qui résonnaient partout dans mon corps en regardant le paysage fantastique qui était devant mes yeux; Shadow of the sun, I am the Highway, Show me how to Live, Like a Stone.
Pour faire changement, j’allais passer la nuit en montagne… mais au chaud.
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PASACHOA; LE VOLCAN MAISON
Je me laissais tenter par la visite guidée gratuite jusqu’au sommet du volcan Pasachoa. Pointant à 4200m, le dénivelé positif était de seulement 700m, autant dire que ce serait une journée de repos.
Mené par 2 chiens; un petit chien saucisse et un dalmatien, j’atteignais le sommet sans trop souffler… tout le contraire des touristes qui m’accompagnaient 🙂
La vue du sommet était fascinante avec la crête du volcan qui agissait comme un espèce de mur invisible bloquant le brouillard. D’un coté tout était blanc et de l’autre la vue était dégagée.
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Volcan facile, mais tout de même un volcan… mon 4ème en Équateur.
Pour une 2ème fin de journée d’affilée, je contemplais Cotopaxi pendant de longue minutes.
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MES AVENTURES ATTIRENT LE RESPECT
Même si la plupart des gens que je croises ont beaucoup d’expérience de voyage (la plupart ont voyagé plusieurs mois), à la minute où je commence à parler de mes voyages, que j’ai vécu à Dubai et (surtout) que j’ai atteint le sommet des volcans Ilinizas et Tungurahua par moi-même, tout le monde est bouche-bée et m’écoute religieusement. À mon 2ème soir au Secret Garden Cotopaxi, il y avait ce gars (Stuart) travaillant à l’auberge avec beaucoup d’expérience en montagne;
Moi – « Est-ce possible de grimper le volcan Ruminahui par moi-même? » (le volcan de 4700m juste à coté du Cotopaxi et juste en face de l’auberge… que je planifiais monter le lendemain)
Stuart – « Non, tu vas assurément te perdre! »
Moi – « On m’a dit NON 2 fois déjà cette semaine à propos de la possibilité d’atteindre le sommet de volcans en Équateur par moi-même et les 2 fois j’ai atteint le sommet. »
Stuart – « Lesquels?!? » (dit-il sur un ton de challenge… en s’attendant que je mentionne des volcans minables)
Moi – « Ilinizas Norte et Tungurahua »
Stuart – « Tu as atteint le sommet de Ilinizas Norte et Tungurahua par toi-même?!? » (dit-il sur un ton surpris et extrêmement sceptique)
Moi – « Oui… seul »
Stuart – « Je ne te crois pas… tu as des preuves?!? »
Moi – (je lui montrais les photos et videos prises avec mon IPhone)
Stuart – « WOOOOO… tu es un vrai montagnard… je m’excuse, je t’avais pris pour un autre de ces touristes… tu devrais réussir à atteindre le sommet de Ruminahui relativement facilement » (en me serrant la main chaleureusement et en me demandant comment faire pour monter ces 2 volcans en solo).
Malheureusement pour moi, la température était merdique le lendemain et je décidais de ne pas tenter ma chance sur le Ruminahui. Une journée de repos n’allait surement pas faire de tort après la semaine complètement folle que je venais de vivre.
Je me rabattais donc sur l’espèce de trampoline (pas trampoline) qui servait d’espèce de hamacs et espérer que Cotopaxi sorte de la brume… toute l’après-midi… ma vie était un enfer 😉
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« SKY IS THE LIMIT » EN ÉQUATEUR
Je retournais sur Quito l’instant de quelques jours pour souffler un peu et repartir en force.
J’avais maintenant la conviction que j’étais dans la forme de ma vie en terme de « shape de montagne »; j’avais des jambes et un cardio incroyable, j’étais parfaitement acclimaté à 5000m et j’avais perdu tout le gras de bébé que j’avais gagné au Canada.
J’allais donc hausser la barre un peu plus dans les prochaines semaines en essayant de frôler/dépasser les 6000m et potentiellement battre mon actuel record d’altitude (5980m sur le Kilimanjaro).

Épisode 82 –  Une demi-bouteille d’eau, un sac de peanut presque vide et un gars vraiment stupide

Dictionnaire du Petit Paré

BAÑOS – Nom Commun en espagnol qui signifie « salle de bain ».
15 septembre 2016
Un prêtre qui baptise des moteurs de voiture, des camions de collecte d’ordures qui font de la musique de marchand de crème glacé et une tonne de salons de massage; Bienvenue à Baños.
L’endroit n’a pas été baptisé Baños en raison de sa mauvaise odeur. De son nom complet « Baños de Agua Santa », l’endroit a plutôt été nommé en l’honneur de ses sources thermales.
Village sans histoire jusqu’à il y a quelques années, la ville est rapidement devenue la capitale du plein air en Équateur; rafting, escalade, vélo de montagne, randonnée, tyrolienne, parapente, name it… on peut pratiquer toutes ces activités ici.
Situé à 1840m d’altitude dans une vallée toute verte, large et profonde, l’endroit me faisait beaucoup penser à Chamonix en été… version Sud Américaine. C’est comme si on remplaçait le Mont Blanc par un volcan à peine plus grand; le volcan Tungurahua.
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Directement à coté de la ville et pointant à 5016m, le très actif géant à la tête blanche est une menace permanente pour la région. En 1999, le volcan a couvert la ville de cendre et plus de 17000 personnes ont dû être évacuées par mesure préventive. D’autres éruptions majeures se sont produites en 2006, 2008, 2009, 2010. Celle de 2010 a projeté des nuages de cendre jusqu’à Guayaquil, quelques 200km plus loin sur la cote pacifique. Son nom veut d’ailleurs dire « gorge de feu »… je vous laisse deviner pourquoi.
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Malgré tous les désavantages reliées à la présence de Tungurahua, Baños doit sa renommé au volcan qui lui fournit l’eau chaude pour ses sources thermales… un mal nécessaire.
RUTA DEL CASCADAS
Vous aimez faire du vélo, mais n’aimez pas trop forcer… eh bien j’ai une solution pour vous; la Ruta del Cascadas. Vous faites du vélo toute la journée sans même pédaler… il n’y a qu’à se laisser descendre et tourner le guidon.
Longue de 61km, la route qui relie Baños, en plein coeur des Andes équatorienne, à Puyo, au porte de l’Amazonie, est réputée comme l’une des plus belles routes du pays. Il y a plus de 1000m de dénivelé entre les 2 villes, et plusieurs chutes et tunnels. À noter qu’il y a autant de ziplines (tyroliennes) le long de la Ruta del Cascadas (dont l’une de plus de 1300m) qu’il y a de salons de massage à Banos.
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MANTO DE LA NOVIA… alias le « voile de la marié »… je vous laisse figurer pourquoi.
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PAILON DEL DIABLO… alias « le chaudron du Diable »
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Parmi les finalistes de la plus impressionnante chute que j’ai vu de ma vie… et assurément la plus amusante. L’endroit est rendu magique par tous les sentiers, ponts et tunnels creusés dans le rock et qui permettent d’admirer la chute sous toutes ses coutures et de très très près.
Je me trouvais littéralement à moins de 1 mètre d’une chute déversant à chaque seconde un véritable torrent d’eau… le son était grandiose.
Je m’arrêtais après un peu plus de 20 des 61km. Il y avait beaucoup d’autres chutes à visiter, mais après avoir vu Pailon del Diablo, je m’imaginais mal m’émerveiller à nouveau devant l’une d’elle.
Ne me restait plus qu’à monter à l’arrière d’un truck avec mon vélo pour remonter jusqu’à Baños.
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LA MAISON DANS L’ARBRE
Aujourd’hui, je décidais de me perdre dans les collines entourant Baños.
Je m’attaquais à la paroi végétale, que dis-je… au mur séparant Banos du volcan Tungurahua. Pour ce faire, il existait 2 sentiers; l’un abrupte et l’autre très abrupte.
Je prenais le sentier abrupte (avec l’intention de conserver mon déjeuner dans mon estomac) mais me rendait vite compte qu’on ne niaisait pas avec la puck ici; c’était hyper à pic… je n’osais imaginer comment était le sentier abrupte.
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Une fois au sommet, je me retrouvais dans le village de Runtun, garde-mangée de la région avec ses multiples serres.
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J’aboutissais finalement un peu plus haut à la « Casa del Arbol ».
Il y a quelques années, un jeune entrepreneur local avait construit une balançoire extrême (on se balance dans le vide) à flanc de montagne, à 2660m d’altitude dans un paysage enchanteur. L’endroit était vite devenu un lieu à ne pas manquer pour tout voyageur parcourant l’Équateur. L’endroit s’avérait malheureusement (pour moi) TRÈS touristique.
Je me balançais et ne tardais pas à « sacrer mon camp ».
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La descente par la voie très abrupte, en passant par une statue de la Vierge Marie, s’avérait brutale pour les genoux (je me félicitais de ne pas avoir monté par là).
TUNGURAHUA – LA « GORGE DE FEU »
Tel que mentionné en début d’épisode, Baños a un voisin un petit peu dérangeant… un voisin explosif qui peut lui en faire voir de toutes les couleurs (surtout rouge et gris)… le très actif volcan Tungurahua, pointant à un peu plus de 5000m et faisant parti du Sangay National Park, un site UNESCO.
Dès mon arrivé à Baños, j’ai tout fait pour savoir si on pouvait accéder au sommet. La seule info que j’avais pu soutirer venait du bureau d’information touristique. Ils avaient été catégorique;
« Il est strictement interdit d’accéder au sommet du volcan Tungurahua et déconseillé d’aller dormir au refuge du parc. »… conseil que j’avais instantanément décidé d’ignorer.
Ayant localisé le refuge de montagne sur ma carte, je décidais de tenter ma chance.
Je quittais Baños à la première heure, sous un ciel couvert, avec Boule de Quille chargée comme une mule (ma tente, mon sleeping et de la nourriture pour 2 jours).
Objectif du 1er jour; atteindre le refuge.
Objectif du 2ème jour; monter jusqu’au sommet.
Jamais auparavant je n’avais commencé une randonnée avec autant d’incertitude et de questionnement;
– Allaient-ils me laisser entrer seul/sans guide dans le parc?
– Était-il possible de dormir dans le refuge?
– Serais-je capable d’atteindre le sommet seul?
Une chose était sur; j’avais 100% de chance de ne pas atteindre le sommet si je n’essayais pas.
La seule variable connu était que je me dirigeait à l’entrée du parc qui se situait juste après le village de Pondoa quelque 12km et 1000m plus haut.
J’avais localisé un sentier menant à Pondoa sur un dessin à main levé trouvé à mon auberge. Contre toute attente, le sentier se trouvait exactement à l’endroit indiqué sur le dessin. Un écriteau au-dessus du départ du sentier indiquait en grosse lettre « Probido el ascendo al volcan Tungurahua »… mmm… mais qu’est-ce que cela pouvait bien dire 😉
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10.00 – Pondoa
Tous mes doutes s’effaçaient lorsque je rencontrais Ricardo, un vieil homme vivant à Pondoa et responsable du refuge. Il me disait que le refuge était ouvert, que je pouvais y séjourner et que l’ascension jusqu’au sommet du volcan était relativement facile… mais interdite sans guide.
HIP HIP HIP
Plus rien, sauf une température de merde, ne pourrait m’arrêter.
Passé Pondoa, je montais à un rythme infernal sur la route de terre zigzaguant à travers les champs à flanc de montagne… pour arriver à l’entrée officielle du parc.
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J’y rencontrais Hernando, très sympathique gardien de parc, qui me donnait une tonne d’info utile sur Tungurahua et les autres montagnes du pays. Il me faisait promettre de ne pas tenter l’ascension du volcan jusqu’au sommet… ce que je lui garantissais 😉
Dans les circonstance avec laquelle j’avais quitté Banos ce matin, tout cela était plus qu’inespéré.
11.00 – J’entrais officiellement dans le parc via un petit sentier bien aménagé. Je traversais d’étranges tunnels faits de racines qui me donnaient l’impression d’être dans « L’Empire Contre Attaque » à m’entrainer à devenir un Jedi avec Luke et Yoda.
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Je pénétrais ensuite dans une forêt humide avec une tonne d’oiseau-mouches. La brume ne tardait pas à tout envelopper autour de moi.
Juste avant mon arrivé au refuge, les nuages se dissipaient l’instant d’une seconde pour me permettre d’entrevoir le sommet du volcan… comme si il voulait me narguer en me disant « pas game de venir en haut ».
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13.10 – J’atteignais le refuge… un peu plus d’une heure avant l’heure que je m’étais fixée. Situé à 3830m, j’avais marché 16km et monté 2000m (sans jamais descendre 1 seconde) depuis Baños.
Le mot rustique prenait alors tout son sens; une vieille cabane de bois non isolée et mal entretenue, avec un table et un comptoir au rez-de-chaussée (et des vitres brisées) et un espace pour dormir dans les combes à l’étage. L’endroit ressemblait à s’y méprendre à une maison abandonnée. Peu m’importait en autant que j’ai un toit sous lequel dormir…
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Seul véritable hic, je n’avais croisé aucune source d’eau… et mes 2 bouteilles étaient sur le point d’être à sec. Pour ceux intéressé par cette randonnée, prenez bonne note; après Pondoa il n’y a aucun moyen de s’approvisionner en eau (pas de rivière et/ou de lac).
Ayant beaucoup de temps à tuer, je décidais de monter un peu plus haut en espérant que le brouillard se dissipe et que je puisse admirer le panorama.
Je laissais tous mes trucs au refuge sauf… une demi bouteille d’eau et un sac de peanut presque vide.
Passé 4000m, tout autour de moi n’était que végétation. Le reste était noyé dans une marée blanche. Je décidais de monter plus haut dans l’espoir d’y voir quelque chose.
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J’étais désormais au-dessus des nuages. Le sommet était par contre caché par une mince nappe de brouillard. Il n’y avait plus de végétation/arbre… que de la roche volcanique. Je décidais de monter un peu plus haut.
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Ma vision était provisoire; 1 seconde j’étais frappé par de grands vents et noyé dans le brouillard, l’autre seconde j’avais une vue imprenable sur l’ensemble de la vallée et sur le sommet. Je décidais de monter encore un peu plus haut.
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Le sentier montait en ligne droite sans zigzag avec un pourcentage d’inclinaison d’au moins 60%. Si j’avais le malheur de perdre pied, j’en serais quitte pour toute une glissade qui (au mieux) me pèterait quelques cotes. C’est quand on fait des trucs extrêmement stupides qu’on se sent le plus vivant… eh bien je me sentais extrêmement vivant en grimpant cette paroi volcanique. J’essayais surtout de ne pas penser à oh combien casse gueulle serait la descente.
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Je me trouvais désormais au-dessus des nuages. Les roches volcaniques avaient fait place à du sable volcanique… ce qui rendait l’ascension plus difficile. J’avais tellement mal au mollets que j’avais l’impression qu’ils étaient sur le point de déchirer.
Le sommet semblait si près et si loin en même temps. On pouvait clairement voir différentes teintes rougeâtres et des spots de neige.
Je décidais de monter encore plus haut. Je me donnais 16.30 comme point de non retour. Cela voudrait dire que j’avais quitté le refuge 2h30 plus tôt… et que j’aurais 1h30 pour redescendre avant qu’il fasse noir. Le dernier endroit au monde où je voulais être était sur cette paroi, de nuit et sans lampe frontale (dans mon sac au refuge).
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J’avais fait une erreur majeure en quittant le refuge; j’avais oublié d’apporter mon chargeur externe, si bien que mon téléphone se déchargeait hyper rapidement en raison du froid… au point ou il n’avait plus de batterie. Ma seconde erreur avait été de ne pas apporter ma GoPro.
Après tout, j’étais parti du refuge sans véritable intention d’atteindre le sommet. Je voulais simplement trouver un endroit où me poser avec un beau point de vue et faire un peu de repérage pour tenter l’ascension le lendemain matin. Je continuais donc ma « promenade » vers le sommet sans pouvoir prendre de photo.
15.30 – Le ciel commencait à se découvrir à vitesse Grand V.
16.00 – Il n’y avait presque plus un seul nuage, le ciel était bleu et je voyais parfaitement toute la vallée de Banos, le sommet et les montagnes environnantes.
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4900m
5000m
5016m
Le cratère était juste à coté de moi. Il n’y avait plus rien à monter. Moi, gorge sec, était seul en tête tête avec « gorge de feu ».
16.30 – Ding Ding Ding. Il était temps de descendre.
Passé 17.00, le vent tombait complètement. Je décidais de m’assoir sur un rocher afin de profiter au maximum de cette fin de journée. Je ne pouvais qu’être en admiration devant toute cette beauté. J’étais assis sur le balcon des Dieux…
Peu importe où je regardais, tout me paraissait minuscule. Il n’y avait aucun son, outre le bruit de ma respiration. L’un des plus beaux moments de ma « carrière » de randonneur. Pendant mon heure passé sur cette roche, j’avais entre autre pu admirer Chimborazo, plus haute montagne du pays du haut de ses 6300m, sortir des nuages.
Avec le soleil qui s’apprêtait à se coucher, le brouillard faisait tranquillement son retour sur la montagne. Cela ne voulait dire qu’une chose; la récréation était terminée. Je devais me résigner à lever mon cul de la roche sur laquelle j’étais assis depuis trop longtemps et redescendre jusqu’au refuge.
Comble de malheur, je me rendais alors compte que j’avais oublié ma bouteille d’eau au sommet. J’avais gardé ma dernière demi-bouteille d’eau pour la descente. Il n’était pas question que je remonte là-haut.
La descente était quelque chose. J’avais arrêté de compter les fois où je perdais pied pour me retrouver sur le cul.
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18.30 – Je retrouvais le refuge comme je l’avais laissé; vide… et sans électricité.
Sommaire du jour;
– 22km de marche,
+ 3200m d’ascension positive,
– 1200m d’ascension négative.
Sur papier c’était l’une de mes journées de randonnée les plus brutales à vie, mais physiquement et mentalement je ne la ressentais pas du tout. Je me sentais de retour dans la forme de ma vie… celle que j’avais avant de la passer 1 mois au Canada cet été et de tout bousiller à coup de (trop de) nourriture et de (beaucoup trop) d’alcool.
J’allais donc passer la nuit seul dans une maison abandonnée au milieu des bois à presque 4000m. Ce n’était surtout pas le moment de penser à mon « Best Of » de films d’horreur.
Avec comme seul ustensile mon couteau suisse et éclairé à la lampe frontale, je me faisais un souper de cordon bleu; thon et sardines en canne… mais qu’est-ce qui avait bien pu me passer par la tête d’acheter seulement du poisson?!?
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J’avais tellement soif… sans eau ni breuvage, je décidais de boire l’huile des sardines… grave erreur puisque je restais avec le gout dans la bouche toute la nuit…
J’allais rêver à toutes les bouteilles d’eau que j’allais acheter au supermarché de Banos à mon retour.
06.00 – Le réveil sonne… je me lève en sursaut et me pête la tête sur le toit. Ah oui… le refuge de montagne.
La vue du refuge était splendide. Sur la gauche tout en haut se trouvait Tungurahua avec son tout nouveau manteau de givre blanc (il avait plu durant la nuit). Devant on pouvait admirer parfaitement Cotopaxi tout au loin et Chimborazo tout près. WOW
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Il y avait un silence de mort sur la montagne et l’ensemble de la vallée. On aurait dit que le temps était figé.
06.35 – Il fallait maintenant défaire mon chemin et descendre jusqu’à Baños.
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Passé 07.30, le brouillard reprenait son dû et enveloppait rapidement tout sur son passage.
Passé 08.00, il commençait à pleuvoir  … de plus en plus fort… jusqu’à atteindre le niveau « pluie battante ». Il me restait alors un peu plus de 10km de marche et 1400m de descente.
En me levant ce matin, j’avais souhaité pouvoir prendre une douche. J’aurais du être plus spécifique dans ma demande; prendre une douche… chaude… à l’intérieur d’un bâtiment. Le plus drôle dans tout cela, c’est que j’étais trempé jusqu’aux os et que le seul endroit sec était ma bouche… j’étais mort de soif.
Je trouvais cette vieille photo aérienne de Tungurahua sur le mur de mon auberge. J’avais peine à croire que j’étais allé au sommet aussi facilement… la montagne avait l’air infranchissable vue d’en haut… mais pourtant, un pas à la fois peut vous mener loin.
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Je passais le reste de la journée à me reposer à Baños, retrouvais mon pote Martin et nous sautions dans un bus à la première heure le lendemain. La vallée était alors enveloppée dans une nappe de brouillard… impossible de dire Au Revoir à Tungurahua 😦
P.S. – Après avoir vécu comme un roi en Colombie avec 25/30$ canadien par jour, mon arrivé en Équateur fut un choc. Sans aucun artifices, je dépense au moins 40$ canadien par jour.

Épisode 81 – The Amazing Race; Quilotoa Loop Edition

11 sept 2016

AVENUE DES VOLCANS
Quito désormais derrière moi, je roulais en direction du sud sur l’Avenue des Volcans. Le nom officiel de la route est « Panaméricaine Sud », route qui descend jusqu’au sud de l’Argentine, mais est communément appelé « l’Avenue des Volcans » pour le troncons entre Quito et Riobamba. Pourquoi? C’est bien simple; il y a des volcans (éteints et dormants) PARTOUT de part et d’autres de la route; Cotopaxi, Corazon, Ilinizas, Pasochoa, Ruminahui, Carihuairazo et Chimborazo pour ne nommer que les plus importants. Tous ces géants avaient malheureusement la tête dans les nuages lors de mon passage.
Le système routier de l’Équateur est exemplaire… à des années lumière de celui de la Colombie. Il y a une dizaine d’année, le gouvernement a entrepris de moderniser les routes. Le résultats est sans équivoque; de l’un des plus dangereux endroits où rouler sur Terre, le pays était désormais réputé pour ses routes sécuritaires où on engrange les km rapidement.
Destination; Quilotoa… un volcan… un autre… vous êtes mieux de vous habituer… c’est loin d’être le dernier sur ma liste.
Terminus Latacunga, lieu de transit obligé afin de s’y rendre.
LATACUNGA
On a très vite fait le tour de cette grande ville. 2 parcs valent tout de même le détour avec leur beaux gros palmiers. Il faut aussi essayer la spécialité du coin; chugchucara… un plat présenté à la manière d’un Thali indien avec des morceaux de porcs, des patates rissolés, des bananes frites, des cacahuètes… du popcorn… et une salade de gousses d’ail et de mais éclatés. Moi et la nourriture… je me suis rendu compte que c’était des gousses d’ail à la moitié de la salade… poua… bienvenue la mauvaise haleine.
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QUILOTOA LOOP POUR LES NULS
Tel que mentionné ci-haut, je me dirige vers Quilotoa. Malheureusement pour moi, cet endroit est facilement dans les 3 activités/destinations les plus populaires d’Équateur. En effet, les eaux turquoises du Laguna (lac) Quilotoa, situé dans le cratère du volcan Quilotoa, attirent les foules. On reparlera du lac plus loin.
Contrairement au touriste moyen, qui visite le lac lors d’une activité d’un jour, je m’apprête à marcher la Quilotoa Loop (Boucle de Quilotoa). D’une durée de 3 à 5 jours, cette randonnée d’une quarantaine de km passe de village en village… et n’est pas une boucle (contrairement à ce que son nom indique)… c’est plutôt une ligne.
On peut faire la Quilotoa Loop dans les 2 sens; tout en montée de Sigchos à Quilotoa, ou tout en descente… de Quilotoa à Sigchos (surprise). Si vous voulez mon avis, commencer par Quilotoa est un peu nul puisque vous commencez par le plus beau… c’est comme si vous commenciez par manger le désert de votre souper en étant à peine réveillé le matin, mais bon… je crois que c’est ce qui va séparer les vrais randonneurs des simples touristes… une randonnée toute en descente n’est pas une randonnée…
À vaincre sans adversité, on triomphe sans gloire.
JOUR 1 – SÉPARER LES RANDONNEURS DES TOURISTES
Départ Sigchos
Altitude de départ 2850m
Arrivé Isinvili
Altitude d’arrivé 2950m
Dénivelé positif +500m
Dénivelé négatif -450m
Distance 14km
Total distance 14km
En quittant Latacunga, j’avais l’impression de m’être embarqué dans un gros attrape touriste; il y avait une file de sacs à dos Quechua sur 2 jambes se dirigeant vers le terminus d’autobus. Heureusement pour moi, la plupart prenaient un bus pour Quilotoa… touristes…
Pour moi c’était direction Sigchos… 2h plus loin au sortir d’une quarantaine de km négociés sur une route sinueuse dans le fond d’une jolie vallée.
En chemin, nous avions croisé la route de Ilinizas; un ancien volcan qui s’était effondré lors de sa dernière éruption, avec pour résultat la création de 2 montagnes jumelles (pas pareille); Ilinizas Norte & Sur… l’une enneigée, l’autre pas… toutes les 2 à plus de 5000m. J’avais été totalement hypnotisé par elles… vous allez peut-être en entendre parler plus en détail prochainement.
Bref, retour à nos moutons…
Sur les coups de midi, je me trouvais au départ du sentier à l’extérieur de Sigchos. Je m’étais assuré de distancer les touristes qui étaient sorti du bus avec moi. Le sentier (route poussiéreuse) était réputé comme étant mal/pas du tout identifié… il était très facile de se perdre. Il n’était pas question que les autres profitent de moi et me suivant.
Pour me retrouver, je suivais les infos marqués sur la feuille donnée par mon auberge. J’avais l’impression d’être dans l’émission « The Amazing Race » à constamment rechercher le prochain indice.
Je me retrouvais seul dans la campagne équatorienne… avec Boule de Quille. N’étant pas réputé comme un trek difficile, j’avais décidé de charger Boule au maximum afin de faire un mini boot camp… une autre de mes idées stupides…
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Le sentier était tantôt à suivre une route de terre déserte, pour ensuite bifurquer dans un étroit sentier, pour revenir sur la route et ainsi de suite jusqu’au fond de la vallée. Une fois bien au fond, il fallait maintenant remonter tout en haut de l’autre coté via un sentier pas commode zigzaguant sur le flanc de la montagne.
1h plus tard, j’étais au sommet. Ne me restait plus qu’à marcher 3km sur une route de gravelle sur la crête pour arriver à Isinvili, minuscule village perdu dans un paysage vallonné.
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Annoncé en 4-5h, j’avais bouclé le trajet en 2.5h. Les paysages d’aujourd’hui avaient été plus qu’ordinaires; pas de hautes montagnes, ni de sommets enneigés, juste une petite vallée verte irradiée par le soleil. La moindre parcelle de terre dans la vallée, même les versants les plus à pic, était cultivés.
Je tombais sur un veritable hâvre de paix; Llullu Llama… superbe construction en bois. J’y passais une très agréable soirée à jaser de tout et de rien avec les quelques randonneurs qui y séjournaient, notamment un couple de Salt Lake City dans la fin quarantaine. Ils n’en revenaient pas de mon parcours de vie… ça fait toujours du bien à entendre…
Résultat des courses; pour 25$, j’avais eu droit à un lit hyper confortable en dortoir, un souper & déjeuner copieux et 2 bières de micro-brasserie équatorienne.
Si vous avez besoin d’une seule raison pour faire la Quilotoa Loop, ne cherchez pas plus loin; pour séjourner à l’auberge Llullu Llama. Pour les fainéants, il est aussi possible de prendre un bus de Latacunga jusqu’à Isinvili (2 par jour).
JOUR 2 – 3 CHIENS ENRAGÉS
Départ Isinlivi
Altitude de départ 2950m
Arrivé Chugchilan
Altitude d’arrivé 3200m
Dénivelé positif +650m
Dénivelé négatif -400m
Distance 12km
Total distance 26km
08.45 – Le ventre bien rempli, je me lançais sur le sentier. En plus de Boule de Quille bien chargé, j’ajoutais délibérément une autre difficulté; pas d’eau (autre idée vraiment stupide).
Il fallait dans un premier temps gagner le fond de la vallée, pour ensuite longer la rivière en marchant dans les pâturages. Contrairement à la veille, le sentier était hyper bien identifié.
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J’avais le malheur de croiser le chemin de 3 chiens enragés. Le chemin était à flanc de montagne et je n’avais d’autre choix que de me frayer un chemin au travers de ces idiots sur 4 pattes. Depuis mon départ de Dubai, j’avais eu affaire à beaucoup de chiens enragés, mes ces 3 là étaient ceux qui avaient passé le plus près de me mordre; 2 d’entre-eux y allaient pour mes mollets. Me voyant en difficulté, une petite fille d’au plus 5ans s’était mise à courir en ma direction d’une maison tout au loin. Ni une, ni 2, elle sautait sur les 3 chiens en leur faisant un gros câlins, et une fois qu’elle les avaient tous les 3 dans les bras, me faisait un signe de la tête de passer en vitesse.
Merci petite fille…
Des touristes me passaient à toute vitesse. C’était leur grosse randonnée, alors que pour moi ce n’était qu’une balade du dimanche. Pourquoi se presser quand le sentier d’aujourd’hui prenait tout au plus 5h à boucler? Pour arriver à l’autre village avant midi et se pogner le moine le reste de la journée? Si le Camino de Santiago m’avait appris 1 chose, c’était de prendre mon temps. Le trajet fait le voyage, non pas simplement la destination.
Après avoir passé un minuscule village, le sentier décidait de quitter le fond de la vallée via un flanc de montagne escarpé. Toute l’ascension d’aujourd’hui (+/-600m) se concentrait dans ce segment. Je rattrapais les touristes qui m’avaient dépassé un peu plus tôt. Leur sourire avait fait place à de lourde respiration. À leur décharge, l’air hyper chaude et l’absence de vent rendait la monté pénible.
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Si « toute bonne chose à une fin », eh bien « toute mauvaise chose a aussi une fin », j’atteignais le mirador (observatoire) surplombant la vallée.
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De là, il ne restait plus qu’à marcher sur une route fraichement goudronnée (on ne peut pas arrêter le progrès)… mes bottes collaient à l’asphalte… jusqu’à Chugchilan.
Cette soirée j’aurais voulu la passer seul dans une chambre d’hôtel. Au contraire, je me retrouvais dans une salle à manger avec plus de 30 touristes. Je n’en pouvais plus d’entendre tous et chacun dire oh combien cette journée avait été difficile.
JOUR 3 – LAGUNA QUILOTOA VOLCANO
Départ Chugchilan
Altitude de départ 3200m
Arrivé Quilotoa
Altitude d’arrivé 3800m
Dénivelé positif +1000m
Dénivelé négatif –350m
Distance 11km
Total distance 37km
07.50 – 1er à prendre les voiles alors que tout le monde sirotait encore leur café… l’avenir appartient à ceux qui marchent tôt.
La première partie de journée pouvait se résumer à marcher le long des rivières, à travers flancs de montagne. champs et pâturages… à côtoyer vaches et chevaux… à monter et descendre
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Un mur se dressait devant moi de l’autre coté de la vallée; la paroi extérieur du volcan Quilotoa. J’allais devoir monter ce mur jusqu’en haut… mais tout d’abord, il fallait rejoindre La Moya en passant par le fond de la vallée (encore) via une route de terre traçant dans les valons au travers des petites fermes… puis en réalisant l’ascension de « Breakfast Hill » (mon appellation personnelle)… ceux qui auraient trop mangé le matin pourraient le regretter.
08.50 – Une fois le village indigène de La Moya (quelques cabanes sur un plateau) atteint, le sentier n’allait plus jamais descendre jusqu’au moment d’atteindre le sommet du volcan.
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Plus je me rapprochais du sommet et plus le temps se couvrait. La question n’était pas de savoir « si » il allait pleuvoir, mais « quand » il allait pleuvoir.
10.50 – Une dernière portion à marcher dans la roche fine et à avancer de 2 pas pour en reculer de 1 et j’y étais; je me retrouvais sur le périmètre du volcan avec le lac tout au fond du cratère devant moi. Derrière moi se trouvait toute la vallée que j’avais marché depuis mon départ de Sigchos il y a 2 jours.
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Formé il y a 800 ans quand le volcan Quilotoa s’est effondré suite à une dernière éruption massive, le lac Quilotoa prend forme dans l’ancienne caldeira (antichambre ou le magma était stocké) de 3.2km de diamètre et 250m de profondeur.
Un sentier fait le tour du cratère et prend environ 4 heures à compléter. Il est aussi possible de descendre jusqu’au lac.
Selon la légende locale, Quilotoa est « le lac du Dieu de la Dualité », le Dieu des éruptions qui prend tout sur son passage. Les indigènes disent que la couleur du lac change constamment; du bleu turquoise, au jaune, au vert. Pour ceux qui voudraient faire une trempette, le lac contient ÉNORMÉMENT de sulfure rendant la baignade impossible.
J’étais donc sur le pourtour du cratère à fixer le lac et 2 choix s’offraient à moi; marcher sur le périmètre par la gauche ou par la droite. L’un menait au village de Quilotoa en 1h, l’autre en 3h.
Je vous laisse deviner quelle direction j’ai prise.
Les 3h suivantes se passaient à marcher sur l’étroit sommet séparant le lac volcan de la vallée luxuriante… à monter et descendre le périmètre irrégulier du volcan… une véritable montagne russe avec une altitude variant entre 3518m (le plus bas) et 3930m (le point le plus haut du volcan… aussi surnommé Monte Juyende). J’avais le RPM du coeur constamment dans le rouge.
Passé 12.30, le volcan se couvrait complètement de brouillard, tel une marmite d’eau bouillante, et la pluie ne tardait pas. De la pluie à 4000m d’altitude c’est froid en criss…
13.30 – Quilotoa… le village. Situé sur le bord du cratère, l’endroit est essentiellement à des fins touristiques; tous les bâtiments sont des auberges/hôtels, des restaurants ou des boutiques artisanales.
Je rentrais dans le 1er auberge que je croisais. J’étais détrempé et tellement gelé que mes bras étaient engourdis.
Une heure après mon arrivé à l’auberge, j’avais encore des spasmes de froid qui me traversaient tout le corps et il m’était impossible de fermer les mains.
Après une nuit glaciale passée bien emmitouflé dans une tonne de couverture, je me levais à la 1ère heure pour admirer le lever de soleil (ordinaire) au-dessus de Quilotoa. Il y avait trop de nuages pour voir Cotopaxi au loin, mais les montagnes jumelles Ilinizas Sur & Norte étaient bien visible avec leur manteau blanc.
Overall, je dois avouer que cette randonnée n’avait pas répondu à toutes les attentes que j’avais placé en elle. C’est un truc HYPER touristique fait pour les randonneurs du dimanche qui en sont à leur première randonnée de plus d’une journée.
Peu importe; 4ème volcan en Amérique du Sud; check.
Je ne m’attardais pas plus longtemps à Quilotoa, sautais dans un bus pour Latacunga, récupérais mon gros sac, et sautais dans un autre bus.
Il m’aurait été possible de marcher une journée de plus entre Quilotoa et Tigua, mais j’en avais assez vu des environs.
Direction Baños…
P.S. I – Contrairement aux bus colombiens, les bus équatoriens partent presque toujours pile à l’heure.
P.S. II – Un bon moyen de reconnaitre les indiens; ils sont tout petit et portent de petits chapeaux style Elliot Ness.

Épisode 80 – Équateur… le pays

Levez la main ceux qui savaient que l’Équateur n’était pas simplement une ligne imaginaire séparant l’hémisphère sud de l’hémisphère nord, mais aussi un pays?
I WALK THE LINE
05.30 – Arrivé à Ipiales (ville colombienne à la frontière de l’Équateur) en avance sur l’horaire (une première pour un bus en Amérique du Sud), je me retrouvais dehors en flip flop, t-shirt & short par un froid glacial.
Je décidais de faire un détour par la cathédrale Las Lajas, désignée parmi les 7 merveilles de Colombie, avant de franchir la ligne.
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Tout allait beaucoup trop bien ce matin; à 09.10 j’avais amassé mon tampon de départ de Colombie (pas de taxe canadienne spéciale au départ), mon stamp d’arrivé en Équateur et j’étais bien assis dans un bus qui allait me conduire dans la capitale équatorienne 5 heures plus au sud.
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Le répertoire de chanson de l’autobus n’avait qu’une seule chanson qui allait jouer en boucle TOUT LE TRAJET; « chanson d’innocence » de Gérard Lenorman… en espagnol. Je ne sais pas comment le chauffeur faisait pour rester éveillé avec ça… il devait être sourd.
Comme première impression, l’Équateur me bluffait; les paysages avaient changés du tout au tout depuis la Colombie. Alors que je m’attendais à des montagnes au sommets enneigés et des paysages de forêt, j’avais plutôt devant moi des paysages semi-désertiques ressemblant beaucoup au Kashmir (Nord Ouest de l’Inde). Il y avait des volcans… et des barrages routiers anti drogue… tout le long de la route.
15.30 – Le bus s’arrêtait pour de bon au Terminal Nord de Quito. Il ne me restait plus qu’à faire les 17km me séparant de la vieille ville (la ville est immense) dans un bus public… pour la modique somme de 0.25$.
ÉQUATEUR POUR LES NULS
Mon intérêt pour l’Équateur pourrait se résumer à 1 mot; Volcans… Cotopaxi, Chimborazo, Quilotoa, Cayambe, name it… il y a des volcans PARTOUT. L’icône du pays est d’ailleurs le volcan Cotopaxi, cône presque parfait au sommet enneigé et plus haut volcan actif du monde (5897m).
L’Équateur se situe à la jonction de 2 plaques tectoniques…d’où la présence de si nombreux volcans… ce qui a pour conséquence de transformer l’endroit en une marmite qui peut exploser à tout moment. Le pays est souvent touché par des tremblements de terre de puissance 3 & 4… et parfois plus. En avril dernier, un tremblement de terre de magnitude 7.8 a tué plus de 600 personnes, le plus puissant et meurtrier depuis 1979. Il est presque garanti que je vive un tremblement de terre durant mon séjour au pays.
Le petit pays de 16 millions d’habitants à la population généralement métissé (mix d’ancêtres européens et sud américains pré-hispaniques à 65%… le reste de la population étant noir – 3%, blanc – 7, indien – 25%) se résume cependant à plus que cela.
Par exemple, savez-vous que même si l’Équateur est l’un des plus petits pays d’Amérique du Sud, il est le 3ème producteur de pétrole du continent (après le Brésil et le Vénézuela)?
Savez-vous que l’Équateur est le plus grand exportateur de bananes et de roses au monde… et 6ème en importance pour sa production de coca (pour faire le chocolat).
Cerise sur le Sunday; savez-vous que l’Équateur a abandonné sa monnaie (le Sucre) pour épouser le $ américain en l’an 2000. Oui oui… tout se passe en $ américain ici.
Misant sur l’exportation du pétrole pour boucler ses budgets, le gouvernement a été pris de court avec la baisse du prix du pétrole vers la fin des années 90. Le gouvernement a alors décidé d’imprimer plus d’argent pour compenser… ce qui fit en sorte de faire chuter la valeur du Sucre… et de mettre les plus grandes banques du pays en faillites. Dans un geste de dernier recours, le gouvernement a décidé d’abandonné sa monnaie pour épouser une monnaie forte… le $ américain.
QUITO – BEAUTÉ DANGEREUSE
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Quito, 2ème plus haute capitale d’un pays à 2850m, est une ville de 2.5millions tout en contraste; la plus belle que j’ai vu depuis très longtemps… mais aussi l’une des plus dangereuse.
On raconte qu’elle se situe dans le Top 3 des villes les plus dangereuses d’Amérique du Sud (derrière Rio de Janeiro et La Paz (Bolivie)). C’est une ville où il ne fait pas trop bon de marcher dans la rue. À mon arrivé à l’auberge, la responsable me donnait un résumé des choses à faire en ville en les pointant de la terrasse. Pour chaque truc cool, elle ajoutait « … mais tu ne peux pas y aller en marchant… c’est trop dangereux ».
Officiellement fondée en 1534 par les conquistadors sous le nom de San Francisco de Quito, la ville existait bien avant et était considérée comme la 2ème plus importante (derrière Cuzco) de l’Empire Inca. On reviendra sur le peuple Inca plus en détails lorsque je serais au Pérou.
Quito vient de la fusion de 2 mots; « Quitsa » signifiant « milieu/centre » et « Todo » signifiant « monde ». Le nom Quito veut donc dire « le centre du monde ».
Quito est aussi célèbre pour être le lieu d’origine de la guerre d’indépendance des colonies espagnoles d’Amérique du Sud contre la monarchie espagnole.
Bon… Fini le bourrage de crâne.
Les endroits à visiter en ville ne manquent pas…
Plaza Grande (Place centrale)…
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Museo Ciudad Quito…
Super bâtiment alliant histoire et modernité et offrant une belle vue sur la ville.
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L’église de San Francisco…
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Le vieux quartier de « La Ronda »…
La Basilica del Sagrado Voto Nacional…
Il est possible de monter au sommet de ses 3 tours via des escaliers tout sauf Code du Bâtiment. Frisson et vertige garanti.
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La Virgen de El Panecillo…
Monument à la mémoire de la Vierge Marie situé au sommet d’une colline au milieu de la ville, l’endroit offrait un formidable panorama sur l’ensemble de la capitale. J’étais très tenté de vouloir monter la colline à pied, mais de tous les endroits non recommandables que les responsables de mon auberge m’avait mentionnés, celui-ci était le moins recommandable. Ils avaient été catégoriques; le sommet est sécuritaire, mais NE MONTE PAS CETTE COLLINE À PIED.
Pas complètement stupide, j’avais donc tout bonnement pris un taxi… pour arriver au sommet et tomber sur un gars de l’auberge.
Moi – Comment es-tu arrivé au sommet?
Lui – J’ai marché…
Moi – Tu sais que de tous les endroits dangereux en ville, cette montagne est l’endroit le plus à risque. L’auberge nous a dit de ne jamais au grand jamais marcher jusqu’au sommet de cette colline!!!
Lui – Non (Soudainement apeuré)
Arrivé durant la nuit, il n’avait pas eu les consignes… Le gars était plus petit que moi et transportait un immense appareil photo. Il ressemblait à un véritable buffet pour voleur.
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VOLCAN PICHINCHA
Les activités d’un jour autour de Quito ne manquent pas. L’une d’elle consiste à grimper jusqu’au sommet du volcan Pichincha, le « gentil » géant surplombant Quito. Son dernier « réveil » date de 1999 où il avait couvert toute la ville de cendre.
L’endroit revêt aussi une saveur historique puisque c’est sur ses flancs que les troupes indépendantistes, menées par Antonio Jose Sucre (aussi connu sous le nom de Mariscal Sucre) ont défait les troupes royalistes espagnoles pour éventuellement mener à l’indépendance du pays.
Pour ce faire, j’étais accompagné de mes 3 nouveaux gringos; Captain Kirk (Martin / Germany) et 2 néerlandais au nom imprononçable.
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Au terme d’un très leeeeeent téléphérique, nous atteignions l’altitude de 3947m. De là, il n’y avait plus qu’à marcher environ 3 heures pour atteindre le sommet « Cumbre Rucu Pichincha » à 4696m.
Mis à part les 200 derniers mètres, qui sont de l’escalade plus que de la marche, le sentier était très facile. L’ennemi du jour était beaucoup plus la température glaciale et les vents violents.
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Le sommet offrait une impressionnante vue 360 degrés des environs; 180 degrés étaient occupés par Quito (la ville est immense) alors que l’autre moitié était inondée de nuages.
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La descente donnait l’impression de plonger dans Quito… la ville prenant lentement tout l’horizon au fur et à mesure que nous nous approchions du téléphérique.
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Dans les nuages depuis le début, le géant Cotopaxi se découvrait à la dernière minute tout au loin.
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Sans aucun doute l’une des plus belles randonnées d’un jour que j’avais faites dans ma vie.
MITAD DEL MUNDO
Toujours accompagné de mes 3 gringos, je prenais le bus municipal à 0.25$ pour me rendre tout au bout de la ville 29km plus loin.
But du déplacement; visiter la « Mitad del Mundo (le milieu du monde) » un monument construit sur la ligne (imaginaire) de l’Équateur.
Alors que le monument officiel est un gros monument de béton positionné au mauvais endroit (construit il y a plus de 100ans sans GPS) et qui ne vaut pas les 4$ du prix d’entrée sur le site, il faut marcher 1km plus loin pour en avoir pour son argent. Celui-ci s’était fait complètement volé la vedette par le bâtiment avec le plus grand porte-à-faux que j’ai vu de ma vie (discussion d’architecture) situé tout juste à coté… WOW.
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MUSEO INTIÑAN
Dans la vie, il ne faut pas toujours se fier à sa première impression. Bien souvent, celle-ci s’avère fondée, mais quelque fois elle nous induit en erreur… comme se fut le cas avec le Museo Intiñan. Aux premiers abords, ce musée ressemblait à une véritable cour à scrapts.
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Parfaitement situé sur la l’Équateur à l’aide de GPS (ma boussole indiquait 0,0,0), la ligne rouge s’avère des plus impressionnante.
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On peut entre autre apprendre;
– Qu’une journée dure en réalité 23 heures, 56 minutes et 4 secondes… non pas 24 heures… d’où le besoin d’ajouter 1 journée à tous les 4 ans pour rectifier le tir.
– Que l’eau tourne dans le sens des aiguille d’une montre dans l’hémisphère sud, dans le sens anti horaire dans l’hémisphère nord… et ne rotationne pas du tout (tombe en ligne droite) sur la ligne de l’Équateur (la démonstration est impressionnante).
– Qu’il existe 2 forces magnétiques; l’une dans l’hémisphère sud et l’autre dans le nord. Les 2 forces s’annulent sur la ligne de l’Équateur ce qui fait en sorte qu’il est impossible d’avoir une tornade ou forte tempête tropicale à l’Équateur.
– La gravité est moindre à l’Équateur de sorte qu’on pèse 1kg de moins. Moins de gravité veut aussi dire moins de force et d’équilibre. Il est en effet très difficile de marcher en ligne droite les yeux fermés sur l’Équateur puisque les forces magnétiques du sud et du nord vous pousse de part et d’autre.
– Il est aussi possible de faire tenir un oeuf sur une épingle sans être un magicien si l’on se trouve sur l’Équateur…
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En plus de parler de l’Équateur, le musée traite aussi d’anciennes tribus qui peuplaient le territoire avant la venu des Incas et des Espagnols.
La plus intéressante d’entre-elle se nommait les Shuara. Cette tribu avait la particularité de transformer en pendentif la tête de ses ennemis. Une fois mort, ils leur coupaient la tête, retirait la peau du crâne, faisait bouillir la peau pour la faire rétrécir toute petite, la faisait sécher, et remplissait la peau de roches. Le résultat donnait un pendentif en forme de petite tête. Plus vous aviez de petites têtes et plus vous étiez puissant. Cette pratique a été interrompu il y a seulement 60ans. Maintenant ils font cela avec des têtes d’animaux.
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Mmm… si seulement cette tribu avait eu le jeu Pokémon Go elle aurait pu collectionner autre chose…
Quito, je dois avouer que je ne t’avais pas vu venir; j’ai eu le coup de foudre pour toi comme rarement j’en ai eu pour une grande ville. Tu as tout pour plaire: bâtiments superbement préservés datant de l’époque coloniale (ville de l’UNESCO), architecture moderne, paysage de fou et une bonne dose de risque avec tous les volcans actifs l’entourant.
Malheureusement, toute bonne chose a une fin.
Cet épisode était essentiellement du bourrage de crâne sans trop d’action… un mal pour un bien en arrivant dans un nouveau pays… l’action peut maintenant commencer.
P.S. I – Gastronomie Équatorienne…
De passage dans la capitale, il faut absolument faire un Food Tour pour gouter à la nourriture locale. Il faut cependant avoir l’estomac bien attaché. Les spécialités vont de l’intestin de vache, au placenta de foetus de vache, à l’Agua de Llente… une boisson alcoolisée faite à base de canne à sucre (du carburant pour avion).
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P.S. II – TOP 5 Musique
Vous voulez savoir ce qui joue dans mes oreilles et qui me réconforte jour après jour;
– « Way Down We Go » de Kaleo… je ne peux pas me passer de cette chanson… elle joue en boucle dans mes oreilles à chaque soir avant de m’endormir…
– « The Sun » de Parov Stelav… quoi de mieux pour se réveiller le matin « now I’m gonna tell my mama that I’m a traveler… I’m gonna follow the sun »
– « Ride » de Lana Del Rey… les paroles de cette chanson me résonnent partout dans le corps. J’ai souvent l’impression que cette chanson m’est directement adressée « I ear the birds on a summer breeze, I drive fast, I am alone in midnight (…) I just riiiiiide… »
– « One of these morning » de Moby avec Patty Labelle… cette chanson est tout simplement parfaite…
– « Why does my heart feels so bad » de Moby à nouveau… cette chanson me réconforte dans les moments difficiles… parce que oui il y en a beaucoup…

Épisode 79 – Shakira… vous-avez dit Shakira?!?

Je quittais Salento et la Zona Cafetera en sautant dans un congélateur de nuit en direction de Neiva. J’avais cette fois-ci prévu la shot; habillé de mon manteau d’hiver et de ma tuque (oui… il fait froid à ce point dans les bus sud américains), j’allais avoir une « bonne » nuit… je n’avais pas pris en compte que la route serait houleuse comme une mer agitée.

Dès lors, j’entamais mon lent périple vers le sud de la Colombie, périple qui allait me mener en Équateur sous peu.
Exception faite de Cali; capitale mondiale (autoproclamée) de la salsa, il y a encore 2 ou 3 ans, seuls les voyageurs téméraires osaient visiter le sud de la Colombie. Alors sous forte influence du mouvement FARC, plus grosse organisation de guerrieros en Colombie, les voyageurs passaient plus souvent qu’autrement en coup de vent pour gagner la frontière en croisant les doigts pour qu’il n’y ait pas de casse en chemin.
On peu dire que les temps ont (rapidement) bien changé. Les FARC ont récemment signé un accord avec le gouvernement pour cesser le feu, et le sud de la Colombie est en plein essor touristique.
03.55 – Arrivé au terminus d’autobus (crasseux) de Neiva avant le soleil, je lutais alors contre le sommeil; il était hors de question que je dorme avec tous les gens louches qui peuplaient cette gare d’autobus à cette heure. Dormir dans un coin avec mes 2 sacs était l’équivalent de lancer une invitation officielle aux voyous pour me dépouiller.
05.30 – Je sautais dans un espèce de pick up modifié afin de me rendre à Villa Vieja, village perdu au milieu de nul part, 1h plus loin. Bien assis à l’arrière de la camionnette, je me faisait brasser à souhait en regardant le ciel passer du noir, au bleu poudre, au gris…
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06.20 – Une pluie fine me disait; « Bienvenue à Villa Vieja ». De cette petite ville encore endormi, il ne me restait « plus qu’à » franchir les 6.5km me séparant de ma destination; le Désert de Tatacoa.
On m’offrait un service de moto, que je déclinais immédiatement. Vous savez cette impression de liberté quand votre agenda du jour est complètement vide et que vous n’avez pas à vous « grouiller » pour arriver à temps au boulot ou à un rendez-vous. J’imagine que quand cela vous arrive, vous vous sentez coupable de ne rien faire… eh bien pas moi…
Non je n’allais pas prendre une moto pour me sauver du temps que je n’avais pas besoin de sauver. Il était à peine 06.30 et j’avais tout mon temps… et j’allais utiliser tout ce temps libre pour marcher 6.5km dans le désert. (J’aurais probablement du trouver un synonyme à « temps », mais je ne l’ai pas fait 😉
DÉSERT DE TATACOA
Tu vas dans un désert? Le Moyen-Orient ne t’a pas sufit? Eh bien il faut croire que non. Minuscule désert de seulement 300km2, le Tatacoa n’est pas un désert de sable, plutôt un endroit aride comme un décor de film western tout droit sorti du sud ouest américain. C’est le repère des lézards, araignés et serpents de ce monde…
Autrefois appelé « Valle de la Tristezas (vallée de la tristesse) » par les 1ers conquistadors, il doit son nom actuel aux nombreuses couleuvres noires qui y habitents… les couleuvres Tatacoa.
J’étais seul à marcher sur la route fraichement goudronnée qui serpentait au travers de beaux gros cactus et sur le dos des collines. Je me permettais même de marcher pieds nus… l’asphalte neuve étant un véritable massage pour mes pieds. Déjà inhospitalier, l’endroit était rendu encore plus dramatique par la présence de gros nuages gris au-dessus de ma tête. Le moment était magique; seul à marcher sur une route menant nul part.
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Les rares motos qui croisaient ma route me regardaient comme si j’étais un extra terrestre. L’image devait effectivement être assez amusante; un grand barbu blanc, portant de lourd sacs à dos (15kg et +) et marchant pieds nu en direction du bout du monde. Vous savez quoi; je m’en foutais royalement… rien n’allait pouvoir gâcher ce moment… je les saluais de la main et continuais mon petit bonheur de chemin.
J’admirais l’endroit en slow motion… ses multiples teintes de jaune (herbe), orangé (buissons), vert foncé (rares arbres et cactus) et gris (terre)… couleurs clairement usées par le soleil.
07.45 – J’arrivais au coeur du désert à l’observatoire d’étoile (le désert de Tatacoa est un super endroit pour admirer les étoiles).
De l’autre coté de la rue se trouvait un « shack à patate » surplombant l’attraction no.1 des environs; le Laberintos de Cusco, un espèce de labyrinthe naturel formé de multitude de monticules de terre. Vu de haut, le labyrinthe semble enfantin, mais une fois dedans, on change d’opinion; plus on s’enfonce et moins ça devient évident d’en sortir. La nuit venu, cela pourrait être un lieu de game de cachette mémorable.
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10.30 – Il n’était même pas midi et j’avais déjà fait le tour des environs. Avec la nuit de merde que j’avais passé, j’avais l’impression d’avoir  toute une journée dans le corps et qu’il était 21.00. J’atteignais alors un niveau de crassitude rarement égalé; mes pieds étaient bruns (j’avais aussi marché pieds nus dans la boue du désert) et mes vêtements sentaient la… ouais… bon… vous avez compris.
Je me trouvais un petit auberge pour me reposer le reste de la journée (ça s’appelais auberge, mais bon… c’était plus une grange). À peine arrivé que je rencontrait 3 jeunes backpackers sur leur départ et qui me déconseillaient de rester pour la nuit (d’un ennui mortel). Ni 1, ni 2, je sautais dans leur transport pour retourner à Neiva.
1 marche de 6.5km, 1 déjeuner copieux à moins de 3$ et 1 marche dans un labyrinthe… cela résumait mon trip dans le désert Tatacoa.
Allez… scram gram… direction le sud.
Un autre bus et un autre pick up modifié plus tard, que je me retrouvais à San Agustin, ville tranquille enfouie dans une vallée montagneuse toute verte.
C’est d’ailleurs à l’arrière de ce dernier pick up modifié que j’avais pu cocher de ma To Do List; être assis à l’arrière d’un pick up juste à coté d’une adolescente qui donne le sein à sa fillette. Dans une « zone de turbulence », elle manquait échapper son enfant sur la route. Je dois avouer que je ne savais même pas que c’était dans ma liste de chose à faire.
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J’atterrissais dans un véritable havre de paix; une auberge/ferme organique perdue au sommet d’une colline, entourée de forêt… et renommée pour sa cuisine thai et ses curry (WTF?!?).
Cela couronnait la fin d’une loooooongue journée. J’allais pouvoir profiter d’un repos bien mérité.
SAN AGUSTIN
Situé dans un cadre enchanteur de montagnes à plus de 1700m d’altitude, le petit village de San Agustin et ses environs sont le plus grand site archéologique de Colombie. Depuis 1995, la région est d’ailleurs inscrite au Patrimoine de l’humanité (UNESCO).
L’instant de quelques jours j’enlevais mon chapeau de randonneur, pour mettre celui d’archéologue. J’allais plonger dans le passé et découvrir une civilisation ancienne de tailleur de pierre ayant vécue d’environ 1000ans BC jusqu’à l’an 1000 de notre ère. On n’en sait pas vraiment beaucoup sur ce peuple de maçon, autre qu’ils auraient vécu durant la période pré-hispanique et auraient probablement été exterminés par les Incas. Ce qu’on sait en revanche c’est que l’ensemble de la région est parsemée de monuments funéraires.
On m’offrait de visiter les lieux à cheval, mais je préférais la bonne vieille technique… que beaucoup de gens semblent oublier de nos jours… qui consiste à mettre un pied devant l’autre.
En marche vers mon premier site, un gros chien rottweiler décidait de me tenir compagnie. Je marchais sur le bord de la route et il bloquait le traffic en zigzaguant d’une voie à l’autre. Un conducteur me lançait même de garder mon chien en laisse. Comment vouliez-vous que je fasse signe à ce chien de déguerpir… nous avions une barrière de langue et lui taper sur le museau pour me faire mordre par la suite n’était pas une option. Il allait donc continuer à faire ce qu’il faisait si bien (bloquer la route) aussi longtemps qu’il le voulait.
PARQUE ARCHEOLOGICA
Première visite, le Parque Archeologica, inscrit à l’UNESCO depuis 1955 et principal site archéologique de la région. Il comprend la plus grande quantité de monuments funéraires. Si vous êtes de passage à San Agustin et n’avez qu’un seul site à voir… c’est celui-ci.
Les multiples monuments de pierre prennent la forme de poissons, amphibiens, reptiles, félins, singes et humaines, la plupart combinant des traits humain et animal.
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Le parque culmine avec le Alto de Lavapatas, site le plus ancien de toute la règion et évalué à il y a 3300ans… Très compréhensible vu sa position avantageuse au sommet d’une montagne dominant toute la région.
SHAKIRA!!! VOUS-AVEZ DIT SHAKIRA?!?
M’en allant voir un autre site complètement perdu en marge du village, un vieil homme criait « shakira » à plusieurs reprises en me regardant.
Ne comprenant pas du tout ce que la célèbre chanteuse colombienne pouvait bien venir faire dans mon périple, je continuais sans broncher… jusqu’à ce que j’arrive au site… Chaquira… Aghhh… le vieil homme voulait simplement me montrer la voie.
Cela n’était pas la 1ère fois et ce ne serait assurément pas la dernière où j’aurais l’air complètement stupide dans un pays étranger.
On accède a Chaquira au bout de 2km sur une route de terre au travers de plantation de café et autres…2 magnifiques km… Mais aussi 2km au beau milieu de nul part, où je me sentais extrêmement stupide d’avoir apporté avec moi tout mon argent et mon passeport.
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On peux finalement admirer Shakira après avoir descendu la moitié d’une belle vallée via un escalier tout sauf bien entretenu. Comme pour plusieurs endroits où je suis allé dans ma vie, la trajet s’était avéré beaucoup plus passionnant que le monument lui-même… monument qui peut se résumer à une grosse roche avec une femme ou un chaman les bras en l’air (je ne l’ai même pas prise en photo)…
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ANILLO TURISTICO
Voulant visiter les autres sites un peu plus en marge et difficile d’accès à la marche, je me résignait à prendre un tour organisé en jeep.
Avec un chauffeur armé d’un fusil à la taille… j’imagine qu’un groupe de touristes peut s’avérer attrayant pour des bandits… moi et ma bande de touristes étions en route pour la campagne profonde entourant San Agustin.
La journée consistait à passer plus de 90% du temps à se faire brasser sur des routes de terre défoncées entre montagnes, champs et forêt. Il fallait avoir l’estomac extrêmement bien accroché et ne pas trop avoit mangé.
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Salto (chute) de Mortino…
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Alto de las Piedras…
Complexe funéraire vieux de plus de 3000ans
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Salto (chute) de Bordones…
2ème plus haute chute en Amérique du sud. Endroit assez impressionnant, j’aurais voulu avoir le temps de marcher le sentier (45min en descente, 1h30 en monté pour le retour) jusqu’au pied de la chute, mais le guide/conducteur me signalait que nous repartions dans 10min. Si vous allez à San Agustin un jour, organisez vous pour faire un day trip à cette chute par vous-même sans un tour organisé.
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Altos de los Idolos…
2ème site en importance après le Parque Archeologico, l’endroit abrite le plus haut monument (7m de haut) et 2 représentations de crocodiles… même si c’est maintenant prouvé qu’il n’y a jamais eu de crocodiles dans les environs.
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Je finissais tranquillement la journée en « surfant » debout derrière le camion… illégal en Amérique du Nord, mais toléré ici 😉
C’est couvert d’une bonne couche de poussière et après m’être fait bardasser toute la journée (de 09.00@18.00) que nous retournions finalement à San Agustin. On ne me reprendrais pas à faire un tour organisé de si peu.
Dommage que je ne sois pas un grand amateur de vieilles pierres sculptées sinon San Agustin aurait été mon coup de coeur en Colombie…
Une dernière nuit à San Agustin et puis je passais à un autre appel.
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POPAYAN – « LA CIUDAD BLANCA »
Popayan n’est qu’à 137km de San Agustin. Il faut cependant au moins 4h pour franchir cette distance. La raison; une route défoncée, digne du Madagascar, traversant jungle & montagnes à plus de 3000m d’altitude et sous une pluie diluvienne. Il fait comprendre le gouvernement de ne pas avoir invertis dans cette route jusqu’à maintenant puisque le territoire était sous contrôle des guerreros.
Célèbre dans l’histoire pour avoir été un bastion de la couronne espagnole durant les guerres d’indépendance, la ville est très impliquée socialement. Siège du pouvoir à l’époque de la colonie espagnole, pas moins de 11 présidents de Colombie étaient originaires de Popayan depuis l’indépendance du pays.
La ville porte aussi plusieurs chapeaux: ville blanche (reconnu pour son architecture coloniale avec sa vieille ville fait uniquement de bâtiments blancs), ville sainte et ville gastronomique (désigné par l’UNESCO).
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Le soir venu, des lumières (blanches) illuminent toutes les rues de la vieille-ville.
La ville compte sur la plus belle place centrale que j’ai vu en Colombie (et il n’y a pas de statu de Simon Bolivar). De plus, de jour comme de soir, il fait bon de vagabonder dans les rues de la ville. On s’y sent en sécurité.
LE VOLCAN PURACÉ
03.40 – Le réveil sonne… WTF…
Ahhh… oui… je me souviens… j’ai eu la bonne idée de vouloir monter le volcan Puracé.
Situé à 40km de Popayan dans la Réserve Indigène Puracé (autrefois un parc national de Colombie, mais depuis redonné à la communauté indigène de la région), c’était loin d’être évident pour s’y rendre.
Il fallait tout d’abord se pointer à la gare d’autobus vers 04.15, acheter un billet pour le seul bus passant par l’entrée du parc… et croiser les doigts pour que celui-ci parte. En effet, ce bus était réputé comme étant « extrêmement peu fiable ». Plus souvent qu’autrement, le bus ne partait pas faute d’une quantité insuffisante de passagers.
Le bus prévu à 04.30 partait finalement à 05.05… à l’heure en terme de bus colombien. Nous étions en route…
Nous?!?
Oui « nous »… par pur hasard j’étais tombé sur Hannah (Los Nevados) qui se promenait dans le rue à Popayan la veille. Elle aussi était intéressé par l’ascension du Volcan Puracé.
De Popayan (1700m d’altitude) à l’entrée du parc (3300m d’altitude), le bus devait se taper 1600m d’ascension sur une route de terre sinueuse en montagne. On pouvait entendre le RPM du moteur du vieux bus qui peinait à la tâche.
06.40 – Débarqué en bord de route au milieu de nul part à la « Cruce de la Mina », nous gagnions l’entrée du parc quelques 2km plus loin.
De là, on nous assignais un guide (obligatoire) et l’ascension de 8km (allé) et 1370m pour rejoindre le cratère au sommet du Volcan Puracé (Koko-Urko en langue indigène), pointant à 4670m, allait commencer.
On nous jumelait avec indigène semi-nain de 17ans. Celui-ci avait l’air équipé pour faire tout sauf de la montagne; botte d’eau dans les pieds, pantalon trop court mettant bien en évidence sa craque de plombier et sac qui ne zip pas. Peu nous importait, nous n’avions pas vraiment besoin de guide puisque le sentier était bien balisé.
Autour de nous, tout resplendissant… sauf le sommet du volcan qui était complètement bouché par les nuages. Nous marchions tout d’abord dans les prés, puis dans la toundra, pour finalement marcher dans un environnement de roches volcaniques.
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Passé 4000m, les conditions devenaient très difficiles; le soleil faisait place au brouillard qui nous enveloppait tranquillement, mais surement, le vent soufflait comme si il voulait écorner les boeufs et il faisait un froid glacial. L’environnement était devenu complètement inhospitalier.
L’ascension finale sur un sentier en lacet fait de petites roches volcanique et totalement exposé au vent était infernal. Juste avant le sommet, la grêle se mettait de la partie.
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Alors que Hannah & midget utilisaient leur nitro pour monter jusqu’en haut, ma transmission restait bloqué à vitesse tortue. L’altitude m’avait complètement intoxiqué.
Je continuais à monter avec l’espoir que le sommet soit au-dessus des nuages… pour le trouver enveloppé dans la tempête. Il était impossible de voir le cratère.
Bien que chaudement habillé, j’avais un peu plus tôt prêté mes (seuls) gants à Hannah qui se les gelait plus que moi. Désormais dans la tempête glaciale, j’en payais le prix; mes doigts étaient tout boursoufflés et raides.
À peine rendu au sommet que je n’avais qu’une seule envi; redescendre au plus vite.
Plus je descendais et mieux je me sentais. Après 2h de descente, nous étions de retour à l’accueil et déjà sur le retour vers Popayan après 21km, +1300m, -1300m.
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Randonnée d’entrainement et d’acclimatation à l’altitude no.2 en vue de l’ascension de l’Aconcagua; Check
CE N’EST QU’UN « AU REVOIR » COLOMBIE
Après maintenant 29 jours passés en Colombie, je quitte Popayan ce soir avec un bus de nuit en direction de la frontière équatorienne.
Un avis en vigueur par la gouvernement du Canada, recommande à ses ressortissants (voyageurs canadiens) d’éviter le sud de la Colombie, de ne pas voyager de nuit dans le sud de la Colombie, et surtout, de ne pas franchir la frontière terrestre entre la Colombie et l’Équateur.
Eh bien, vous savez qu’est-ce que je fais de cet avis; je m’en t@rch€ le c$l.
Après une longue réflexion, j’ai décidé de faire une croix sur Cali (capitale de la salsa, mais aussi l’une des villes les plus dangereuses au monde), San Ciprianos (et ses étranges train/moto), Mocoa (où les Andes rencontrent l’Amazone) et Terradentro (second site archéologique en importance en Colombie).
En ce qui concerne le parc El Cocuy & la cote des Caraïbes, je les garde pour quand je bouclerais ma boucle de l’Amérique du Sud.
On se revoit dans 10/12mois Colombie. Jusque là, porte-toi bien et je tâcherais d’en faire de même.
Équateur dans 3, 2, 1…
BUDGET POUR UN VOYAGE EN COLOMBIE
Pendant mon mois en Colombie, et malgré toutes les activités que j’ai pu faire, j’ai dépensé un peu moins de 75000COP (COlombian Pesos) par jour. C’est environ 30$… et j’ai très bien vécu.
Voici un résumé de ce que chaque truc devrait vous couter;
– Auberge jeunesse
Entre 20000 & 30000COP (9 et 12$) pour un lit en dortoir. Je n’ai pas encore vu le reste de l’Amérique du Sud, mais ce sont pour l’instant les plus beaux auberges que j’ai vu de ma vie.
– Bière
3000COP (moins de 1.5$)
– Déjeuner/Lunch
Moins de 10000COP
– Souper
Moins de 20000COP