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Épisode 68 – Madagascar; PAS un conte de Disney
« STOP!!! Je suis à bout de souffle… »
*C’est le cri d’alarme que mon corps m’a brutalement lancé à mon dernier jour à Morondava (fin de l’épisode précédent).
Il faut croire que j’en avais demandé beaucoup trop à mon corps (en mauvaise condition physique) dans les 2 premières semaines et que le cocktail chaleur/coup de soleil/long & inconfortable voyagements avait complètement épuisé mes batteries. Je me retrouvais donc cloué au lit lors de ma dernière journée à Morondava. Mes vaines tentatives de me lever se soldaient bien souvent par le même résultat; moi qui m’effondrait sur le sol après quelques pas (sérieux).
Je me trouvais complètement pathétique d’en être rendu là après seulement 2 semaines de voyage… dans la parti supposément « repos » de mon premier segment de 3 mois avant de revenir au Canada. Après tout, j’allais véritablement lancer les hostilités dans la 2ème semaine à La Réunion à la fin avril, pour ne plus ralentir avant ma tentative d’ascension du Mont Blanc à la fin juin.
J’avais si mal jugé mon corps?!?
J’étais devenu trop vieux pour ce genre de conneries?!?
Mon itinéraire de voyage était insensé?!?
Toutes ces questions me passaient par la tête… au même moment qu’un marteau piqueur voulait défoncer mon crâne (sens figuré).
J’avais fait le tour des sites médical pour comprendre ce que j’avais… et il y avait 2 finalistes; une « simple » insolation ou la Malaria. J’avais très très peur d’avoir attrapé la Malaria/Paludisme (qui fait rage ici) puisque je n’avais pris aucun véritable moyen de protection. On l’attrape de piqure de moustiques contaminés… on peut s’en protéger en prenant des médicaments très couteux et dommageable pour la santé, ou à tout le moins mettre de l’huile anti-moustique… choses que je n’ai pas fait.
Douleur au cou impossible, déshydratation évidente, à bout de souffle en permanence, mais aucun vomissement, ni douleur au ventre ou diarrhée, tout pointait vers une insolation. C’était du moins mon diagnostique de docteur en herbe (soupir de soulagement).
Pour une rare fois dans ma vie, j’allais devoir écouter mon corps. J’allais devoir réduire un peu la cadence et troquer la (les) bière(s) de fin de soirée pour (beaucoup) de grandes bouteilles d’eau. Plus facile à dire qu’à faire quand la bière est à un prix ridicule… et moins cher que l’eau…
…
Dès le lendemain, et malgré l’opposition de mon médecin en herbe intérieur, je prenais un taxi-brousse de 13h de temps (mon plus long) jusqu’à la capitale Antananarivo. Mon état s’était amélioré… mais jamais au point de voyager. J’avais cependant comme principe que si j’étais pour être très malade… valait mieux se trouver dans la capitale. Je devais ressembler à un mort vivant, mais j’ai survécu au trajet 😉
On range les violons…
…
SALE ET BRUYANTE… et SALE
14 avril 2016 – Antananarivo
Ma vision de Tana a complètement changé depuis mon premier séjour ici. J’ai depuis parcouru le pays… et je ne l’aime plus vraiment. C’est une grande ville sale et bruyante… alors que le reste du pays est sale… et beau. Il y a probablement plus de taxi dans la capitale qu’il n’y a de voitures dans le reste du pays.
Je crois que l’expression « prendre une promenade de santé » ne s’applique pas à marcher dans Tana. Premièrement, vous risquez de réduire votre espérance de vie à respirez le diesel provenant du tuyau d’échappement cassé des multiples voitures qui embouteillent chaque artère du matin jusqu’au soir. Cette odeur de diesel est persistante partout en ville…
Le véritable fléau sont cependant les chauffards. Il faut avoir des nerfs solides, de bons réflexes et des yeux tout le tour de la tête pour s’y risquer… ou être stupide. Si vous n’êtes pas prêt à marcher à moins de 10cm de voitures qui roulent sans trop se soucier de vous, et dont un seul mauvais coup de volant pourrait vous envoyer à l’hôpital ou pire, eh bien autant ne pas tenter de visiter Tana et rester gentiment dans votre hôtel.
Autrement, il est impossible de se promener dans la rue le soir sans se faire accrocher de part et d’autres par des « bonjour », « comment tu t’appelles mon beau », « tu veux discuter… ». Comme dans la majorité des pays pauvres sur Terre, le meilleur moyen de faire de l’argent pour une jolie jeune femme originaire du Madagascar… et croyez-moi les jeunes malgaches sont TRÈS belles… est de vendre leur corps. Je parles bien sur de prostitution…
J’ai rencontré un gars dans mon hostel qui se ventait d’avoir couché/payé avec 6 filles en 2 jours. Il m’a dit qu’il payait environ 10$ pour 1heure avec une fille; 7$ pour la fille et 3$ pour la chambre payé pour 1h dans un hôtel « spécial ».
Pour ceux qui ont déjà lu mes blogues d’Asie, vous savez déjà mon point de vue à propos de cela… je trouve cela complètement dégelasse. Je comprend malheureusement les jeunes femmes de se lancer dans ce « business »; c’est bien souvent leur seul moyen de sortir de ce cycle de pauvreté… et qui sait… peut-être qu’un riche homme blanc va tomber en amour avec elle.
Je n’ai cependant aucun respect pour les hommes… ils savent très bien qu’ils exploitent les filles à des prix ridicules.
Bref, je ne changerais pas le monde avec ce commentaire, mais c’est un sujet qui me touche au coeur…
Bon… revenons sur des sujets un peu plus légers…
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LA COLLINE ROYALE
Après avoir essayé les célèbres taxi-brousses pour voyager de ville en ville, je tentais aujourd’hui l’expérience des non moins célèbre et tout aussi inconfortable bus de ville de Tana (même maudit vieux panels… mais d’une couleur différente).
J’ouvre une parenthèse…
Tenez vous le pour dit… si vous ne le savez pas déjà… on voit toujours le pire d’un pays pauvre dans les terminus de bus des grandes villes… et Tana ne faisait pas exception.
Au mieux c’est le capharnaüm… au pire vous êtes rapidement entouré par une tonne de badeaux qui veulent vous offrir leur service ou vendre des stupidités. Le mieux à faire est de lever la tête, marcher d’un pas certain… même si vous n’avez aucune idée où vous allez… et de ne surtout, mais surtout pas engager la discussion. Si vous avez le malheur de répondre, vous venez d’entrer dans une spirale de discussions interminables… discussion qui ne mènera très vraisemblablement pas à ce que vous cherchez.
Vous posez des questions simples avec le moins de mots possible et vous chercher le gars qui va répondre ou pointer quelque part. Encore une fois, vous ne vous lancez surtout pas dans une discussion pour détailler votre question… si ceux à qui vous avez demandé ne comprennent pas, cherchez ailleurs.
Fin de la parenthèse…
Direction « la colline bleue », ou encore « la belle colline », quelques 12/15km à l’extérieur de la ville… donc environ à 1h de route.
But de l’opération; visiter le seul site de l’UNESCO classé dans la catégorie » Culturel » de tout le Madagascar… j’ai nommé Ambohimanga… ancien château/forteresse de la monarchie de l’ethnie Mérina… ethnie qui régnait sur toute l’ile avant la colonisation française.
Je ne suis généralement pas du tout fan de visite culturelle… préférant en apprendre sur les pays en visitant… mais cette visite valait le coup… et ne m’a pris que 1h30min en prenant mon temps.
Quelques faits intéressants;
– Au milieu de la cours se trouve une grosse roche en forme de coeur. Malgré son nom, elle n’a rien de bien joyeuse puisqu’on y sacrifiait régulièrement des esclaves provenant des autres ethnies… et des zébus.
– Outre les bâtiment fait de bois à l’intérieur de la cour centrale, l’ensemble du complexe a été construit en utilisant du béton fait de sable (ok), de coquillages (technique très commune au Moyen Orient et dans certains pays africain)… et des oeufs… plus précisément 16 millions d’oeufs (je ne l’avais pas vu venir celle-là).
– Ayant régné de 1788 à 1810 et réputé comme étant le plus grand roi du Madagascar… pas littéralement puisqu’il devait être un nain à voir la hauteur des garde-corps des bâtiments ne dépassant pas les 60cm de haut… Le roi Andrianampoinimerina est celui qui a « uni » (par la force bien souvent) tout le Madagascar.
– Le tombeaux des anciens rois et reines, situés à l’intérieur du complexe, est un lieu vénéré par les malgaches… plus particulièrement l’ethnie Mérina. Vous comprendrez que les 17 autres ethnies étaient principalement des esclaves… pas vraiment le genre d’endroit où ils veulent aller célébrer j’imagine…
Je finissais le visite dans le jardin Ambatromiantendro situé à l’arrière du château et offrant une vue imprenable sur toute la vallée de Antananarivo.
…
ANDASIBE
Ce matin, 15 avril, je me sens presque complètement remis sur pied… je dirais à 90%. Après 3/4jours en mode survie, il y avait finalement de la vie dans ce corps… Les yeux vide et la physionomie tout affaissée avait enfin laissé place à un homme se tenant droit, au sourire moqueur, aux yeux enjoués et au caractère sarcastique/frondeur… bref… MOI.
Je ne perdais pas plus de temps pour me remettre en route…
J’étais à la recherche d’un dernier endroit à visiter au Madagascar… endroit où je pourrais voir quelque chose tout en m’y reposant quelques jours loin de la ville… question de vraiment être à 100% pour la suite de mon voyage.
Bingo…
Direction Andasibe… une forêt humide se situant à quelques 100km de la capitale et réputé pour être l’un des meilleurs endroits au pays pour observer des lémurs (encore).
Je m’étais donné la peine de réserver le trajet dans un taxi-brousse privé… avec un peu plus de place… mais il fallait que je sois assis à coté du seul obèse de toute l’ile… vraiment!!!
Déposé à la jonction d’une route, on me pointait une direction dans la forêt. Perdu au beau milieu de la forêt humide, l’endroit respirait la T R A N Q U I L I T É. Décidément, j’avais choisi la retraite parfaite.
Une constance peu importe la période de l’année… il va pleuvoir. Peut-être pas tout de suite… mais il va pleuvoir. En fait la météo est changeante tellement rapidement qu’il peut faire beau soleil une seconde, pleuvoir la minute d’après, faire beau à nouveau une heure plus tard, enchainer avec une pluie violente avec de grands vents… et le beau temps à nouveau dans une seule après-midi.
J’ai choisi de séjourner au plus chic complexe hôtelier. Perdu dans la forêt humide, l’hôtel est constitué d’un pavillon principale en bois comprenant la salle à manger/terrasse avec vue imprenable sur la jungle (on se serait cru dans la jungle tellement le cri des animaux était fort) et d’une multitude de petite huttes de bois de luxe… ayant chacune plancher de céramique, salle de bain digne d’être appelé salle de bain, électricité 24h/24 et lit d’un confort certain… ou plutôt certain confort. Tout cela pour la rondelette somme de 15$ la nuit hehe 🙂
Je me gate…
Lors de mon arrivé, la terrasse était bondée de groupes de touristes. Pas des voyageurs comme moi et les quelques autres vasat que j’avais rencontrés lors des dernières semaines… non… je parle ici de vrai touristes. Ils parlaient comme des touristes, agissaient en touristes, étaient tous habillés comme des touristes (vous savez, le genre de personne qui est allé dans un magasin de plein air 2 semaines avant de partir pour le Madagascar et qui a acheté tout ce que le vendeur lui conseillait même si elle n’avait aucune idée à quoi ça servait)… et me regardaient tous comme si j’arrivais tout droit de la Lune… moi en flip flop (ils portaient tous leur bottes), short (tous en pantalon) et hygiène douteuse (ils étaient tous plus propre que propre). Je n’avais jamais vu autant de touristes au Madagascar.
J’analysais la scène…
Dans un coin se trouvait un groupe d’anglais parlant avec une petite cuillère dans le cul… des Britanniques pour sur. Ceux-ci ne semblaient pas parler un mot de français et dépendait donc à 100% sur leur guide local (ça vous apprendra gang d’anglais… le monde n’est pas anglais…).
Dans l’autre se trouvait une famille vraisemblablement américaine comme on voit dans les films; le père et la mère semblaient excités par le voyage alors que les enfants donnaient l’impression d’être complètement blasés.
Il y avait aussi 2 gros gaillards qui ne parlaient ni anglais, ni français… et qui avaient déjà 4 bières sur la table… à 11.00am… belle vie les gars.
Dans un autre coin se trouvait LE groupe d’asiatique avec de gros appareil photo. Vraisemblablement japonais, ils parlaient TRÈS fort. Je ne croyais pas trouver ce genre de groupe ici…
Un couple qui ne semblaient avoir aucune idée de ce qu’il faisait ici… où à tout le moins ne pas aimer une seconde.
Et…
… une fille habillée un peu croche et qui ne portait pas de chaussure. Intéressant… surtout qu’il y avait une table disponible à coté d’elle. Il ne fallait que quelques minutes pour entreprendre la conversation (on se foutait de la gueulle des autres) et joindre nos efforts pour visiter le parc.
…
Peu de gens le savent où se donnent la peine de le visiter, mais Andasibe n’est pas seulement un parc national, c’est aussi un village. Situé à quelques 2 km après l’entrée du parc, c’est un véritable village fantôme. Village vraisemblablement construit à l’époque coloniale française, celui-ci a été laissé complètement à l’abandon… et les malgaches se sont accaparés de ce qui restait et vivent désormais dans les ruines.
Tout est orienté autour de la station de chemin de fer. Le train entre en gare seulement 2 ou 3 fois par semaine… avec de la chance… et les rails agissent comme la rue principale du village.
…
PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS…
… Pendant que le loup n’y est pas… Si le loup y était… Il nous mangerais…
On faisait une entrée en matière dans la forêt humide en faisant une visite nocturne dans la réserve Mitsinjo. Située juste à coté du parc national, et opérée par les guides locaux, cette réserve est réputée pour ses promenade de nuit dans la forêt.
Nous étions donc parti pour une amusante promenade de 1h30 aux sons des nombreuses grenouilles & des lémurs. Armé de nos lampes, on jouait une parti de cache-cache grandeur nature avec les animaux. Ce que nous faisions (forêt + noirceur) équivalait quasiment à trouver une aiguille dans une botte de foin.
Nous avons pourtant vu 2 sortes de lémurs… dont le Microcèbe, plus petit des lémurs… et aussi considéré comme le plus petit primate au monde du haut de ses 27cm de long… incluant la queue… et seulement 45 grammes. Dormant le jour dans les trous d’arbre et des nids de feuilles, la seule chance de l’apercevoir est de s’aventurer dans la forêt une fois la tombé de la nuit.
Animaux nocturne, veut donc dire vision nocturne, veut donc dire que les yeux de ces animaux ne sont pas adapté à la lumière… et pourtant. J’ai été très choqué de voir une touriste pointer son appareil photo et foutre un gros flash dans la figure d’un petit lémur à moins de 2m d’elle. La petite bête en a surement été dû pour une cécité temporaire, si ce n’est pire.
Voyant que mon guide avait un peu de difficulté avec son français, je me suis fait un malin plaisir de poser plein de questions stupides pour voir ses réponses… au plus grand plaisir des mes compagnons…
Ma meilleure…
Jeune Française nous accompagnant avec son père; « c’est un mâle ou une femelle » (en regardant un lémur),
Moi; « regarde la queue… c’est définitivement un mâle »,
Guide; « oui c’est ça »,
Jeune Francaise; « donc tous les lémurs sont des mâles »,
Guide; « oui c’est ça… »
?!?
Je savais que le français de mon guide n’était pas entièrement à point, mais je ne me doutais pas de la « naiveté » (pour être gentil) de la jeune française et de son père. En tout cas, moi et mon amie française se foutions de leur gueulle.
Je n’ai malheureusement pas de photo de cette promenade nocturne. Vous voulez voir les animaux à tout prix?!? Je vous suggère d’acheter un billet pour le Madagascar et de prendre un taxi-brousse pour Andisabe. Pas Game 😉
…
LE CRI LÉGENDAIRE
Dès 07.30 le lendemain matin, nous étions de retour dans la forêt. Cette fois dans le parc national.
Après l’expérience désastreuse (comprendre ennuyeuse) et couteuse de Ranomafana, j’avais des doutes à propos de ce parc… doutes qui se sont complètement évanoui dès les premières minutes.
Nous marchions au sons des impressionnants cris des lémurs Indri, plus grand lémur vivant et surnommé Babakoto par les malgaches, qui se lamentent un peu partout dans la forêt. À certains moment il y avait tellement de cris provenant de tout autour que s’en était surréel. C’était un petit peu bleuffant puisque le cri des Indri peut s’entendre à des centaines de mètres.
Nous étions imprégné par l’endroit… une vraie belle forêt tropicale… pas un espèce de zoo déguisé comme Ranomafana… et nous l’avions pour nous tout seul.
Nous avons vu dans un premier temps des lémurs Sifa (je crois que je détruit leur nom) avec leur beau pelage roux/blanc.
Cependant, toujours pas de Indri. Nous pouvions encore les entendre, mais notre guide commençait à nous expliquer qu’il n’était pas possible d’en voir certains jours…
Puis… alors que je me faisais un malin plaisir à me moquer du cri d’imitation du lémur Indri de notre guide, je fu complètement estomaqué lorsqu’il cria une dernière fois… avec réponse immédiate de 3 Indris avec des cris identique à notre guide. Le Lonely parlait du cri des Indris comme étant « légendaire ». Les cris que nous avions entendu depuis le début de la randonnée était intéressant… mais pas légendaire. C’était avant de rencontrer ces 3 Indris… wow… quel cri… d’une puissance que je n’avais jamais entendu dans ma vie.
S’en est suivit une promenade hors sentier d’environ 1h à suivre les Indris. En plus d’être les plus grands lémurs, ils sont facilement identifiable par leur pelage blanc et noir, et leur marque blanche sur le dessus d’une tête toute noire. Cette marque blanche leur donnait l’impression d’être chauve. Les voir sauter d’arbre en arbre était assez impressionnant. Ils sont rapides et agiles ces petites bêtes. Fait intéressant, les Indris n’ont pas de queue… ce sont donc des femelles 🙂
Pendant 4h, on s’était enfoncé au plus profond de la forêt sur un sentier de 8km très bien aménagé. J’en repartais avec des souvenirs plein la tête… et des toiles d’araignée plein la figure. De loin ma plus belle expérience dans un parc national au Madagascar.
C’est donc avec cette aventure que je termine mon périple au Madagascar. Il me reste 2 jours… 1 pour rentrer à Tana et l’autre pour m’y reposer.
…
ÉPILOGUE – MADAGASCAR… PAS UN CONTE DE DISNEY
Madagascar… ce pays dont personne ne connait rien… ce Madagascar m’a coupé le souffle du premier au dernier jour… une culture unique à mi-chemin entre l’Asie et l’Afrique, des gens fantastiques et de super paysages. Un pays qui gagne définitivement à être connu.
Or, l’histoire du Madagascar n’est pas un conte de Disney. Il y a des tonnes de grenouilles… mais pas de prince charmant… pas de fées… pas de magiciens… pas de fin heureuse.
Non, l’histoire du Madagascar n’est pas un conte pour enfants… c’est une tragédie humaine comme il s’en fait tant dans tous les pays les plus pauvres de la Terre.
Le Laos, la Birmanie, les Philippines, l’Inde (dans une certaine mesure), la Tanzanie et maintenant le Madagascar… je pourrais probablement nommer une bonne centaine de pays, mais je vais m’en tenir à ceux que je connais. Tous ces pays ont les mêmes points en commun; la grande majorité de la population n’a pas accès à l’eau potable de la maison… l’électricité se fait rare… les emplois aussi… ils sont dirigés par des gouvernements bien souvent corrompus qui n’ont que faire de leur population… l’école élémentaire est obligatoire, mais pas gratuite… ce qui fait en sorte que beaucoup de jeunes n’y vont pas… les moyens de contraception sont inexistant, ce qui fait en sorte que bon nombre de jeunes se retrouvent avec des enfants qu’ils ne désirent pas en très bas âge… et j’en passe.
Où sont les indignés?!? Où sont les manifestation de solidarité?!? La vérité c’est que nous Nord-Américain et Européen… et je m’inclus là-dedans… privilégié de la société terrienne, n’en avons que faire du sors de ces gens puisque cela n’affecte aucunement notre quotidien.
…
Je quitte donc le Madagascar après 19jours. Je n’avais AUCUNE espèce idée qu’est-ce que je venais faire ici… et j’aurais finalement pu y passer 1 ou 2 autres mois tellement il y a à faire. J’ai simplement visité le centre de l’ile sans toucher au sud et au nord.
Voyager backpacker dans ce pays n’est pas encore quelque chose de commun. J’ai la très forte impression que l’industrie touristique traditionnelle lutte pour que les choses ne changent pas. En effet, le mode de voyage backpacker (seul avec son sac à dos) vient totalement à l’encontre du seul moyen de voyager au pays jusque là; le très lucratif guide/conducteur qui vous prends par la main de A à Z.
Peu importe… The show must go on… La Réunion next…
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P.S. I – En l’espace d’une semaine, j’ai rencontré 2 personnes qui ont marché le chemin de Compostelle en Espagne. Leurs histoires ont validé mon choix de faire ce pèlerinage.
P.S. II – J’ai réalisé dernièrement que le Madagascar est mon 30ème pays visités. Pas si mal pour un gars qui n’était sorti qu’une seule fois du Canada (pour aller à Detroit…) avant l’âge de 23ans. Il n’en reste plus que 166…
P.S. III – Une histoire horrible pour en finir avec le Madagascar. On m’a raconté qu’il n’y aucun jumeau au Madagascar. La raison est bien simple… Jusqu’à il y a peut-être 10/15ans, lorsqu’une mère donnait naissance à une 2ème enfants lors de la même grossesse… on tuait le 2ème nouveau né. La raison, les nouvelles familles ne pouvaient subvenir à un 2ème enfant. De nos jours, le jumeau est donné à un orphelinat… si bien que les orphelinats du pays sont remplis à majorité de jumeau. On ne peut juger sans avoir vécu ici.
P.S. IIII – Pour ceux qui envisageraient voyager un jour au Madagascar, les infos suivantes pourraient vous intéresser;
En date de 2016,
– Déjeuner et Lunch = environ 10000Ar chacun (3/4$)
– Dinner/Souper = environ 20000Ar pour un souper avec 2 bières (6/8$)
– Prix des hôtels = vous pouvez facilement trouver en bas de 40000ar pour une chambre pour 2 (12/16$)
– Voyage en taxi-brousse = le plus cher que j’ai payé était 35000Ar pour un trajet de 500km (10$)
Ce qui coute cher;
– L’entrée dans les parc nationaux = entre 45000 et 55000Ar par jour (20$)
– Peu importe ce que vous voulez faire, il vous fera un guide (croyez moi c’est chiant)… C’est au moins 30000/40000Ar par jour (12/16$)
– Un chauffeur privé au lieu de voyager en taxi-brousse vous coutera entre 180000/200000Ar par jour (70$)
Peu importez… l’argent se remplace/gagne… les expériences de vie ça ne s’achète pas.
Épisode 67 – Toute Voile Devant
8 avril 2016
Me voici donc en direct de Morondava sur la cote Ouest du Madagascar.
…
La dernière fois que nous nous sommes parlé, j’étais à Ranomafana à la veille de retourner vers Antsirabe. Le moins que l’on puisse dire c’est que les choses se sont bousculées depuis. Peu après avoir bouclé mon dernier blog, et au lieu de dormir paisiblement à Ranomafana tel que prévu, nous avons changé nos plans à la dernière minute pour sauter dans un taxi-brousse de nuit en direction Antsirabe. La balade de 7h a été tout sauf du repos; le chauffeur conduisait en fou sur la route sombre et sinueuse, et il faisait jouer de la musique de merde à tue-tête. En fait, je comprend l’idée de la musique forte… le chauffeur voulait éviter de s’endormir… mais la musique était tellement endormante (même si je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit à cause de celle-ci) que je suis surpris qu’il soit resté éveillé. C’était peut-être pour cela qu’il donnait de brusques coups de volant à tout moment. Comme si ce n’était pas suffisant, un jeune enfant nous a vomi dans le dos.
Une fois à Antsirabe, moi et Andréanne avons décide de nous séparer pour quelques jours; j’étais intéressé par l’idée d’explorer la cote Ouest du pays, tandis qu’elle rêvait des plages à l’Est.
Ni une ni deux, j’ai sauté le soir même dans un taxi-brousse de nuit pour Morondava.
Quel trajet bizarre…
Tout juste après le départ, on s’est arrêté 3 heures pour manger… 3 heures. Ce n’est qu’au moment de partir que j’ai compris… Ils attendaient le ok de la police militaire qui patrouillait la route de nuit. En effet, on m’a raconté qu’il était très fréquent que des bandits attaquent les taxi-brousses la nuit pour voler les passagers. Une fois la route inspectée par la police, les véhicules devaient voyager en convois.
Ce fut ainsi toute la nuit… 1h de route… 2-3h d’attente à un barrage routier… 1 ou 2 autres heures de route… 1h d’attente… et ainsi de suite. L’une des nuits les plus bizarre de ma vie.
…
Maintenant sur la cote Ouest, le paysage a changé du tout au tout comparativement au centre-sud. Fini les collines et les rizières… ici c’est relativement plat, vert et sans culture. Ça me fait penser à un paysage typique de savane africaine… sans les animaux sauvages.
Alors que les villages du centre-sud était tous faits de maisons à 2 ou 3 niveaux en briques rouges… les villages d’ici sont faits de huttes en paille. Les habitants d’ici sont définitivement beaucoup plus pauvre.
La route était par contre en bon état. J’ai vu le compteur du véhicule se rendre jusqu’à 100km/h… chose que je croyais impossible au Madagascar.
Parti à 18.00 le soir, j’arrivais finalement à bon port à 10.30 le lendemain matin. 489km en 16h30min. Après 2 nuits consécutives passées dans des taxi-brousses à jouer du coude avec les locaux pour chaque le moindre espace, j’avais l’impression que chaque centimètre de mon corps était crasseux (ce n’était pas juste une impression). Vivement une douche…
…
MORONDAVA
Sur le bord du Canal du Mozambique, canal qui sépare l’ile de Madagascar… du Mozambique (pays) sur le continent africain… je me retrouve dans une ville étrange où les hôtels côtoient les bidonvilles sur une étroite bande de terre séparant la mer d’une rivière boueuse. Ville de bord de mer avec des plages magnifiques… et une odeur de poisson en permanence… elle ferait fureur auprès des touristes si elle se trouvait en Europe, Amérique ou Asie. Malheureusement pour ceux qui ont investi ici… mais heureusement pour moi… l’endroit est presque désert… seuls quelques vasats semblent résider ici (c’est à eux que la plupart des hôtels appartiennent).
Je regardais donc le coucher de soleil en marchant sur la plage et je ne cessais de me répéter « je suis au Madagascar ». Il faut croire qu’ici les gens savent apprécier les petites choses de la vie (certains pourraient dire qu’ils n’ont que ça des petites choses de la vie… et ils n’auraient pas tort), mais plusieurs locaux étaient assis sur la jetée à regarder le coucher du soleil en silence. Nous on se plain quand il n’y a pas de wifi ou encore quand il n’est pas assez rapide… ici je n’ai entendu personne se plaindre du fait d’avoir du courant seulement 2 à 4 heures par jours.
Ce soir, thon grillé et crevettes fraiches avec 2 grosses bières comme au Lac-St-Jean pour un maigre total de 8$ canadien… dans un restaurant sur la plage… La vie est difficilement pénible.
Je partagerais donc une chambre humide avec quelques gecko. Espérons qu’ils n’aient pas la mauvaise idée de s’aventurer dans ma bouche si je devais dormir la bouche ouverte…
…
PRESQUE… SEUL AU MONDE
Aucune radio, une seule veste de sauvetage pour 3, 4 bouteilles d’eau, 2 boites de sardines et 2 pains…
ahhh… et j’oubliais… ZÉRO confort…
C’est ainsi que j’étais à voguer sur le canal du Mozambique. Si on m’avait dit un jour que je ferais de la pirogue sur le canal du Mozambique, j’aurais commencé par dire; « le canal de quoi? »… et je serais parti à rire… et pourtant…
La veille, j’avais approché Toutouv et son ami pour me conduire à Belo-sur-Mer, village situé sur la cote du Madagascar à quelques 60km à vol d’oiseau au sud de Morondava. Pourquoi y aller en pirogue… très simple… c’est le seul moyen de transport pour y aller. Pour être honnête, j’aurais pu y aller en bateau à moteur… plus rapide… mais moins authentique et beaucoup plus cher… et comme j’ai tout mon temps et que je n’avais jamais fait de pirogue… je me suis dit pourquoi pas.
J’étais donc à bord d’une petite pirogue de bois, un bateau construit de toute pièce par Toutouv avec des pièces trouvées ici et là. Le mat était un petit arbre même pas droit, la voile était un morceau de tissu tout rapiécé avec plein de trous dedans. J’ai gentiment rebaptisé le bateau « USS Cercueil Flottant ». Pourquoi cerceuil flottant? Parce que j’avais l’étrange impression d’être couché dans un cercueil lorsque je m’allongeais dans la pirogue.
Une chance qu’on m’avait fortement recommandé les services de Toutouv à 2 endroits en ville sinon j’aurais pu me sentir en difficulté.
C’était assurément l’un des moyen de transport les plus inusité que j’avais pris dans ma vie… et j’allais devoir le reprendre pour le chemin du retour.
De grosse vague à franchir pour quitter la berge et nous étions désormais au large. J’avais alors l’impression d’être Tom Hank dans « Seul au Monde » lorsqu’il quitte l’ile avec son bateau…et Wilson.
Ne restait plus qu’à faire les 60km… au moins cette fois il n’y aurait pas de nid de poule… enfin je crois…
Outre 2 ou 3 petits villages de pêcheurs, la cote du Madagascar était complètement inhabitée de Morondava à Belo-Sur-mer. Le paysage était toujours le même; complètement plat avec un plage à l’avant plan et de la végétation à l’arrière.
Alors que les 3 premières heures avaient passé en coup de vent, le vent a ensuite diminué drastiquement. Il était midi, le bateau avançait à peine et le soleil plombait. Il n’y avait aucune zone d’ombre sur le bateau… j’avais l’impression d’être un oeuf sur le poêlon.
Parti de Morondava à 07.20, nous étions à Belo-sur-Mer à 14.00… 6 heures pour faire 60km. Toutouv s’empressa de me dire que ça avait été rapide puisqu’on avait eu du bon vent tout le long… Ohhhhh…
…
BELO-Sur-MER
Le Lonely disait vrai… il ne se fait pas plus reculé comme endroit… Le village est fait de huttes de paille sur la plage. Même les « hotels » recommandés par le Lonely sont des huttes. En fait, « l’hotel » ressemblait plus à une ferme avec tous les animaux qu’il y avait là… canards, poules, dindes, chats… nommez-les ils étaient là. Je me passerais de vous décrire les douches et toilettes afin de ne pas vous couper l’appétit. Je vous direz simplement que j’ai préféré aller me rincer dans la mer.
Je vous avouerais que j’ai frappé un mur. Il y a 2 semaines à peine j’étais architecte à Dubai… et je me retrouvais maintenant à dormir dans une hutte…
Le temps semblait s’être complètement arrêté il y a quelques siècles à Belo-sur-Mer. Durant le jour, les hommes partaient au large pêcher dans leur pirogue et gros bateau de bois, tandis que les femmes et les enfants ramassaient des huitres, crabes et petits mollusques surpris par la marée basse. Les locaux construisent encore tous leurs bateaux en bois (gros et petits) à la main comme on le faisait avant l’ère industrielle. Comme le disait mon piroguier Toutouv, le rythme de vie à Belo est « Mora Mora » (lentement lentement).
Au moment de notre arrivé au milieu de l’après-midi, la marée était à son plus bas. Des dunes de sables semblaient s’étendre jusqu’à l’infini dans la mer, il y avait plein de bateaux échoués ici et là, et l’endroit semblait complètement mort.
Il était alors difficile d’imaginer que l’eau monterait aussi vite et haut que Toutouv me disait… et pourtant… au coucher du soleil tout était submergé par l’eau.
Les activités étaient très variées à Belo-sur-mer… cela allait de marcher sur la plage… à répondre au multiple « salut vasat »… à ramasser des coquillages. Bref… pas le temps de s’ennuyer (sarcasme). Au moins j’ai pu y expérimenter le vrai Madagascar… le Madagascar sans vendeur de cossin… un Madagascar qui n’a pas été « corrompu » par l’occident.
Pas de doute, ce soir j’étais dans l’un des endroits les plus inaccessible d’un des pays les plus reculé sur Terre.
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À LA DÉRIVE
04.00 – Tous les coqs du village se sont mis à chanter/hurler… et le soleil était bien loin de se lever…
06.00 – La cloche du village sonnait. C’était maintenant le bran le bat de combat. Les hommes s’activaient avant le lever du soleil pour prendre le large et aller pêcher.
Il n’y avait aucun vent ce matin là. Une journée sans vent était une véritable catastrophique ici alors que tout dépend de la pêche… à la voile. À la limite, les marins devraient pagayer beaucoup…
07.30 – Le vent s’était levé et je décidais sur un coup de tête que nous reprenions la mer. J’avais vu ce que j’avais à voir de l’endroit… et je n’aimais pas l’idée de dormir une autre nuit dans la ferme… mon adaptation de Dubai à voyageur n’était pas encore complètement terminée.
Pour se rendre au bateau, ce qui était hier après-midi un lit de rivière asséché que nous avions traversé à pied, était ce matin une véritable rivière qui nécessitait une pirogue pour la franchir.
En 2 temps, 3 mouvements nous étions reparti en direction de Morondava.
Après 2 heures où le vent était de notre coté, le vent a COMPLÈTEMENT disparu. Nous étions sur une mer d’huile… pas une vague. Pendant 3 heures nous avons fait 6km. Ces 6km sont le résultat de mes 2 piroguier qui ont pagayé comme des fous.
Durant tout ce temps, Toutouv n’arrêtait pas de dire une sorte de mantra… il tentait d’invoquer le vent… oui… nous en étions rendu là. Je me trouvais oh combien stupide d’avoir choisi une pirogue à voile au détriment d’un bateau à moteur.
Puis sur les coups de midi, le vent s’est remi de la partie… ALLELUIA
Passé 13.00, nous avions épuisé toutes les rations d’eau et les infectes biscuits au sel… et nous étions seulement rendu à mi-chemin.
Alors que l’allée avec été une expérience formidable, le retour ressemblait à un one night qui ne voulait pas partir de ton lit le lendemain matin. Le temps passait L E N T E M E N T… les secondes ressemblaient à des heures.
5, 6, 7, 8, 9… 10heures passés dans un petit bateau gros comme mon cul… on a le temps de penser à tout et à rien… surtout à rien…
Retour à Morondava sur les coups de 18.00… au moment où le soleil se couchait dans la mer. Arrangé avec le gars des vues vous dites?!? 🙂
Complètement déshydraté… je suis allé directement à la bière 😉
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LE jour où j’ai l’intention de dormir tard (ceux qui croient que voyager = vacance… oh que non… je suis debout à 05.30 sinon 06.00)… et bien CE jour est aussi LE jour où le cuisinier de mon hôtel a eu la géniale idée de tuer un cochon juste en bas de ma fenêtre à 07.00 du matin. Pour ceux qui ont déjà entendu un cochon mourir, c’est comme un petit bébé qui pleure…
Peu m’importe… Aujourd’hui c’est journée de repos… Après maintenant 11jours à voyager en fou, il me faut une journée à rien faire… je termine mes blogs, marche le moins possible pour soigner mes pieds et j’évite le soleil pour ne pas empirer mes coups de soleil.
En fin de journée, j’ai eu une grande déception. J’avais booké pour aller visiter un des endroits les plus unique de l’ile; Tsingy de Behamave, un site de l’UNESCO qui comporte des montagne en rasoir qui pointent vers le ciel. Ayant besoin d’un 4×4 et voulant partager le cout exorbitant avec d’autres touristes, j’avais fini par trouver un couple qui voulait m’accompagner… mais quelques 4h plus tard le gars était victime d’un empoisonnement alimentaire et ils devaient tout les 2 remettre à plus tard. Si j’étais irresponsable et me foutait de mon budget, j’y serais allé quand même en assumant tous les couts… mais comme je veux voyager longtemps… ce sera pour une autre fois.
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ALLÉE DES BAOBABS
5.00am – Réveillé avant le soleil, j’enfourchais mon scooter fraichement loué en quête de l’endroit le plus touristique du Madagascar; l’allée de baobabs.
Aujourd’hui j’avais décidé de compter sur personne d’autre que moi-même… meilleur moyen de ne pas être décu. J’avais donc loué un scooter.
J’étais à destination 30km plus tard… dont 15 sur une route de terre chaotique plein de troues de boue… j’étais fier de ma décision de porter mes bottes de montagne au lieu de mes flip flop.
J’étais donc devant une allée de terre avec une douzaine de gros baobabs de part et d’autres sur environ 200m.
Un peu plus loin se trouvaient les baobabs amoureux… 2 baobabs entrelacés pour l’éternité. On raconte que c’est l’endroit par excellence au Madagascar pour faire sa demande en mariage.
Pouvant atteindre jusqu’à 30m de haut et vivre entre 800 et 1000ans, il y a 8 espèces de Baobabs dans le monde… dont 6 que l’on retrouve uniquement au Madagascar. Si vous voulez mon avis, j’en avais déjà vu en Tanzanie… et ils se ressemblent tous. Mauvais matériaux de construction, les baobabs ont évité la déforestation massive du siècle dernier et sont désormais une espèce protégée. Plus que les lémurs et les caméléons, les baobabs sont l’emblême du Madagascar.
Une légende veut que les Dieux aient voulu humilier les baobabs en leur mettant les racines pointant vers le ciel et la tête dans la terre (ça ressemble vraiment à ça).
Au moment de repartir, j’ai eu un petit 10min de panique… la clé n’entrait plus dans le contact du scooter… je me suis finalement rendu compte que j’essayais avec ma clé de chambre. Same Same but different (pareil… mais pas pareil) comme on dirait en Thailande hehe…
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S’en est donc fini de l’Ouest du Madagascar. Je repars sur la capitale. Pour ce faire, il me faut prendre un taxi-brousse sur une distance de 580km… ouch.
Je ne sais pas qu’est-ce qui était le pire; les bancs inconfortables, le fait que je n’avais pas déjeuner et qu’on a roulé 7 heures de temps avant de finalement s’arrêter pour manger, ou la musique et les videoclip (il y avant un écran plat) qui jouaient dans le taxi-brousse.
Je crois sincèrement que c’était la musique. On dit que la musique aide à faire passer le temps plus vite… eh bien la très mauvaise musique à l’effet inverse. Vous voyez, la musique malgache est très simple; tout le temps le même genre de refrain au synthetiseur… avec un chanteur ayant une voix fade. C’est un mix de musique espagnol sur les somnifères avec du reggae raté. Les malgaches pourraient bien avoir trouvé un moyen de torture complètement pacifique.
C’est presque aussi pire que la musique indienne… presque… les cris strident des chanteuses indiennes sont IMPOSSIBLE à battre.
13h plus tard… oui 13… je me retrouvais à nouveau à mon point de départ au Madagascar; Antananarivo.
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Plus que 5 jours à faire au Madagascar… ça commence à sentir La Reunion 😉
Misotcha Betchaka
(merci beaucoup en malgache)
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P.S. I – « L’ile rouge », c’est le surnom de l’ile du Madagascar… en raison de la couleur de sa terre…
P.S. II – Les malgaches (habitants du Madagascar) sont de gros buveur d’alcool.
Épisode 66 – Salut Vasat
*Avant de commencer, sachez que j’ai effacé par erreur mon article au moment où j’allais le publier. Pas besoin de vous dire que j’étais en #%^€£¥ (extrêmement content). J’ai passé bien près de ne pas le réécrire… mais j’ai changé d’idée il y a quelques jours.
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2 avril 2016 – 07.00 – Antsirabe
C’est les 2 genoux bien enfoncés dans le siège en avant de moi et collé contre une petite grosse malgache que je commençais mon périple en direction du centre-sud du Madagascar. Contrairement à la plupart des voyageurs, qui louent un chauffeur et un 4×4 pour faire le tour de l’ile, Andréanne et moi avons décidé de voyager à la manière des locaux en taxi-brousse…
Taxi quoi?!?
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Taxi-Brousse…
Transport collectif…
Moyen le plus économique…
Mais aussi le plus pénible…
Et lent…
Pour parcourir le pays.
L’idée est simple; vous prenez un vieux panel avec le moins de confort possible… et vous rentrer le plus de gens possible sans que personne ne meurt étouffé.
En dehors de Antananarivo, Antsirabe et Fianarantsao (les 3 plus grandes villes du Madagascar), avoir un véhicule personnel est un luxe qu’à peu près personne ne peut se payer. Les gens dépendent donc des taxi-brousses pour tout leur déplacement.
Ces panels, au mieux en très mauvais état, sont fait pour des personne de petite taille, n’ont généralement pas de ceinture et sont chauffés par des imbéciles qui se croient pilote de Formule 1. Certains sont de véritables discothèque mobile… pas cool quand la musique qui joue ressemble à ma copine chantant du karaoke (désolé Tanzi ;-).
Il y a différent type de taxi-brousses, mais ils ont généralement 2 places à coté du conducteur, et de 3 à 5 rangées de 3 sièges à l’arrière. Les taxi-brousse Nationaux (longue distance) se limitent généralement à 4 personnes par rangées. Les Régionaux eux vont jusqu’à 5 personnes par rangées. Ajoutez à cela que les jeunes enfants ne comptent pas puisqu’ils ne paient pas. C’est donc dire qu’une rangée pourrait théoriquement avoir 5 personnes avec 5 enfants dans les bras. Ça fait du monde à la messe. Ils partent seulement quand ils sont plein, ce qui rend les horaires difficile à déterminer à l’avance.
J’aimerais clarifier l’expression « longue distance ». Ici, 300km est considéré comme une très longue distance. Avec de la chance, ces véritables boites de conserve sur 4 roues roulerons à environ 40km/h… 50km/h si votre pilote est un As. La raison, les routes sont dans un état L A M E N T A B L E. On m’a raconté que le gouvernement refait en même temps toutes les routes tous les 20ans (vraiment stupide). C’est donc dire que les routes sont belles 2-3ans… et dans un état pitoyable les 17-18 autres années. Cela fait donc en sorte que les plus belles routes de l’ile sont au mieux des routes de campagne complètement défoncés. Certains nids de poule sont tellement grand qu’on dirait de petite montagne.
Ne vous laissez pas impressionner par les mots « Route Nationale (RN) ». Pas mal toutes les routes sur l’ile sont appelées route nationale… puisqu’il y a bien souvent une seule route desservant toute une région de l’ile. Le guide Lonely Planet recommande même dans son Top 10 des choses à faire au Madagascar de faire la route RN5, un tronçon de 100km sur la cote Nord-Est… on raconte que vous êtes chanceux si vous faites les 100km en 10h… ouch.
Bref, vous savez donc un peu plus dans quoi on s’était embarqué.
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Revenons à nos moutons… nous étions donc en route pour Ambalavao avec un stop obligé/changement de taxi-brousse à Fianarantsao.
Le temps estimé pour se rendre à Fianarantsao était de 7h30min… pour franchir 290km…
Quelques km après avoir quitté Antsirabe… donc environ 1h plus tard… le brouhaha de la ville était désormais un lointain souvenir et avait laissé place à la campagne… une campagne faite de colines et de rizières (champ de riz) semblant s’étendre jusqu’à l’infini.
Qui l’eu cru… des rizières au Madagascar. C’est pourtant bien vrai… Il n’y a pas de pingouins au Madagascar, mais les gens mangent du riz matin, midi et soir.
Les voitures avaient fait place à quelques charrues tirées par des boeufs. Seul quelques villages pittoresque ici et là venaient nous rappeler une certaine forme de civilisation.
Une cinquantaine de km avant Fianarantsao, la route… qui était déja en très mauvais état avant… est devenu tout simplement impraticable. Elle était tellement mauvaise que le taxi-brousse avançait à peine. On parle ici d’un tronçon de route champion mondiale des nids de poule… du genre que tout le véhicule doit pénétrer dedans avant d’en ressortir de l’autre coté.
Nous arrivions à Fianarantsao non pas après 7h30min, mais bien 8h20min. Tout cela pour une rutilante moyenne de moins de 30km/h. De loin le plus lent voyage de ma vie. Je sens le besoin de vous rappeler encore une fois que c’est la principale route de l’ile et qu’elle est réputée comme étant la plus belle route du Madagascar.
2h et 60km plus loin, nous arrivions finalement à bon port… Ambalavao
Moi qui voulait me rapprocher du peuple… j’avais été tellement près d’eux aujourd’hui que j’avais pu les sentir et le tâter.
Peu importe combien pénible avait été ce voyage pour mes genoux et mon derrière, il avait été un véritable régal pour les yeux.
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AMBALAVAO – Les Alpes Francaises?!?
Le Lonely Planet (pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est la Bible du voyage) décrivait Ambalavao ainsi; le mélange parfait entre un petit village de montagne français et le Wild West américain (cowboy).
Eh bien… j’ai très bien vu le wild west… je pouvais m’imaginer des cowboy surgir à tout moment et/ou une botte de foin rouler dans la rue… mais je cherche toujours le coté « charmant petit village français ».
La longue journée de voyage a vite été chose du passé quand nous avons franchis la porte de l’hotel « La Résidence Betsilao ». En moins de 2 secondes, Jean-Marie, un français propriétaire de l’hôtel, nous prenait sous son aile. Hyper charismatique et doublé d’un talent certain en cuisine, il nous a fait gouté à sa cuisine française version Madagascar (zébu bourguignon et tartare de zébu… entre autre). Je deviens généralement végétarien lorsque je voyage dans des pays pauvre… mais je n’ai pu résister à sa cuisine.
Une fois le souper terminé, Jean-Marie se pointait avec le sourire fendu jusqu’au lèvre, 1 bouteille de rhum ou de vin local à la main… des verre de shooters à l’autre. Difficile de résister. Il se mettait ensuite à nous raconter plein d’histoire qui n’avaient ni queue ni tête. Nous avons séjourné un total de 3 nuits là-bas et je peux dire que Jean-Marie est sans l’ombre d’un doute l’un des meilleur hôtes que j’ai eu de ma vie.
Nous avons aussi fait la rencontre de Martin, britannique de 41ans (je lui en donnais 25), qui termine la semaine prochaine un voyage autour du monde de 3 ans. Il a commencé sont voyage 1 mois après mon départ du canada pour l’asie… mais il ne s’est jamais arrêté. Il a même eu l’audace d’aller faire un tour en Afghanistan. Je l’écoutais raconter ses histoires et le regardais plein d’admiration. Pas tous les jours que je rencontre quelqu’un dont je suis jaloux…
Fait cocasse, lors de notre 2ème jour, Black Nadia, la chanteuse la plus populaire du Madagascar, était de passage à Ambalavao pour un spectacle en plein air… spectacle auquel nous avons assisté. Elle séjournait au même hôtel que nous. Cela porte à réfléchir quand la chanteuse la plus populaire du pays séjourne dans le même hôtel que des backpackers.
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ANJA COMMUNITY RESERVE
Situé à 12km de Ambalavao, le park communautaire de Anja se veut un endroit à ne pas manquer autant pour les paysages que pour les animaux.
J’ai pu y apercevoir mes premiers lémurs… des lémurs Makakaki… les plus communs… rayés blanc et noir. Il faut savoir qu’il existe 5 familles de lémurs et plus d’une centaine de sous-familles. Peut importe lesquels, ils sont tous végétariens, dorment dans des cavernes, se font bronzer sur des roches le matin et vivent dans les arbres le restant de la journée. Leur seul prédateurs sont les Boa (serpent) et certains oiseaux carnivores.
Fait intéressant, les lémurs vivent en famille, enterrent leurs morts, éprouvent de la joie et de la tristesses et ne peuvent pas boire de l’eau directement. Il doivent plutôt boire l’eau contenu dans la terre (une eau pleine de minéraux).
C’est aussi lors de cette visite que j’ai appris la signification du mot « vasat » (étranger blanc). TOUS les enfants criaient « Salut Vasat » lors de notre passage. Parfois tu te promènes seul sur une route avec personne autour, et tu entends un « salut vasat » au loin… c’est assurément pour toi.
On a terminé la visite en beauté en rencontrant un gros caméléon…
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LE ROI DE LA MONTAGNE… du MADAGASCAR
Notre raison première pour venir dans ce coin du Madagascar était pour y faire une randonnée dans le parc Andringitra. Ce parc était réputé pour ses paysages magnifiques en plus d’avoir le 2ème plus haut sommet du Madagascar à 2658m (le premier étant une espèce d’aiguille rocheuse inaccessible). Le parc est situé dans la région de l’ethnie Betsileo, l’une des 18 ethnies qui composent le peuple Malgache, réputée comme étant les meilleurs pour la récolte du riz (ils font 3 récoltes par année au lieu de 2 pour tous les autres) et de fervent opposant au roi qui voulut unifier toutes les ethnies sur l’ile il y a quelques siècles.
JOUR 1
Après 3h de 4×4 sur une route de terre, nous étions désormais au beau milieu de nul part à l’entrée du parc.
Tout le long du trajet, nous avions pu croiser des centaines… peut-être même des milliers… de gens marchant sur la route. Tous les lundis (et nous étions lundi) les gens de toute la vallée se rendent au marché du village principal des environs pour y vendre leur récoltes. Ils marchaient avec leur marchandise sur la tête. Certains pouvaient marcher pendant des heures. Je me serais cru dans une parade avec moi et Andréanne qui saluait la foule au cris des « salut vasat ».
Nous avons commencé le trek avec nos 2 guides, nos 2 porteurs… et une poule. Mon petit doigt me disait que la poule n’allait pas faire le voyage du retour.
S’alternait donc des paysages de plaines et de montagnes, de même que 2 chutes. Ces 2 chutes ont une signification symbolique pour les Betsileo. L’une représente la femme et l’autre l’homme et sont symbole de fertilité. Chaque année des hommes vont se baigner dans la fontaine des femmes et les femmes font de même dans celle des hommes. On sacrifie aussi des zébu à tête blanche dans les chutes au début de la saison (signe de pureté). Considéré comme sale, les cochons ne sont pas admis dans le parc. Il est aussi interdit d’en manger puisque cela apporterait la malchance, la pluie et le tonnerre.
Arrivé au camp vers 2h, nous avons décidé de prendre de l’avance sur la journée suivante et d’aller tout de suite en haut du Pic Boby… de son nom original « Pic Imarovolanitra »… qui signifie « tout près du ciel ». J’avais l’impression d’être minuscule devant la grandeur de la nature qui m’entourait.
Au final, nous avons marché 17km, monté 1000m et descendu 600m.
Pour la nuit, nous étions seul au beau milieu d’un parc sur une ile au large du continent africain. Je crois que l’expression « au milieu de nul part » est faite pour ce genre de situation.
JOUR 2
Puisque nous avions monté jusqu’au pic Boby la veille, la randonné du jour 2 s’en voyait grandement rétrécit. Après 10km de marche, nous étions déjà au camp du 2ème soir un peu avant 10am.
Le trek étant supposé durer 3 jours, nous avons argumenté fortement avec le guide pour boucler le tout en 2 jours. Du camp 2, il ne restait qu’à descendre la montagne sur 5km pour ensuite marcher 15km jusqu’à un village où on pourrait prendre un taxi-brousse pour retourner sur Ambalavao.
Celui-ci acquiesça à notre demande en posant une condition; nous devions être rendu au village idéalement avant 14.00, au plus tard avant 15.00, sans quoi nous risquions de manquer le dernier taxi-brousse pour retourner à Ambalavao. Manquer le taxi-brousse signifierait rester à coucher dans un village qui n’avait aucun hébergement pour touriste.
Moi et Andréanne étions bien décidé à boucler le tout le plus rapidement possible. Le moi avec toute mon expérience de randonnée se disait que 20km en descente et sur le plat seraient de la petite bière à boucler avant 14.00 (donc en 4 heures). Or, ce coté de moi avait complètement oublié que j’étais présentement dans ma pire condition physique des 10 dernières années. J’avais eu la merveilleuse idée de penser qu’il n’était pas nécessaire de me remettre en forme avant mon départ de Dubai… que mon voyage serait la remise en forme.
Ce qui devait arriver arriva…
Après 5km sur le plat (donc 10km à faire), je n’avançais plus. La randonnée, qui est normalement mon activité favorite, était devenu mon pire ennemi.
À un certain moment, j’ai dit à Andréanne de partir en avant et de ne pas m’attendre. J’avais peur de manquer le dernier taxi-brousse et croyait que si elle arrivait là-bas avant moi elle pourrait éviter qu’on le manque. De son coté, elle avait peur que je m’effondre et que personne ne soit là pour m’aider (elle n’avait pas tort). À force de lui dire que tout irait bien, elle est parti en avant. Pour ce qui est de notre guide, il avait du rester derrière afin de règler certaines complications logistiques du au fait de faire la randonnée en 2 jours au lieu de 3.
S’en suivit une longue agonie. Je n’avais plus personne avec moi, donc je n’avais plus à mentir à moi-même pour bien paraitre.
Je m’arrêtais pour souffler à chaque ombre d’arbre. À un certain moment, je ne me rappelais plus de quel coté j’étais arrivé. Il m’a fallu 2 bonnes minutes pour reprendre mes esprits et continuer dans la bonne direction. J’utilisais chaque trou d’eau (même de boue) sur le chemin pour mouiller ma casquette et ainsi me rafraichir la tête.
Du km 6 au km 1, je regardais toutes les 2minutes mon application GPS/Carte sur mon IPhone. Chaque fois, je croyais avoir marché 200 à 300m… pour finalement réaliser que j’en avais fait moins de 50.
14.25 – Ce qui était devenu complètement inconcevable arriva; j’étais rendu au village…
Pas de doute, il faudrait que je me remette en forme… et vite. Les prochains mois n’allaient pas être une sinécure avec le trek de la Reunion, le chemin de Compostelle, le trek en Corse et le Mont Blanc.
Pour ceux à qui le sort de la poule pourrait intéresser, sachez qu’elle était encore en vie à la fin de la randonnée… à ma plus grande surprise.
…
Comble de chance, un taxi-brousse s’est pointé le nez quelques minutes après mon arrivé au village. Nous étions donc en route pour Ambalavao quelques 40km plus loin.
Bien que de courte distance, cette promenade en taxi-brousse fut de loin la plus pénible. Nous étions plus que jamais entassé comme des sardines. Moi avec 4 personnes sur le siège avant (j’étais pris entre un gars assis à moitié sur moi et qui me broyait les os, et la porte coté passager avec sa poignée bien enfoncée dans mes cotes). En ce qui concerne Andréanne, elle était écrasée derrière avec le peuple.
Nous avons fait les 9 premiers km… en 1h… en roulant sur une ancienne route de type pavé romain… je dis ancienne puisque cela ressemblait maintenant beaucoup plus à un dépôt de pierre. Un gars positionné sur le toit du taxi était attitré à enlever les pierres trop grosse sur la route.
Une fois atteint la route nationale, nous avons pu boucler les 30 derniers km dans un temps respectable de 30/40km/h… respectable pour le Madagascar.
Vivement les blagues de Jean-Marie pour me dérider.
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LE JOUR LE PLUS LONG
05.20 – Une bonne nuit de sommeil plus tard et nous quittions Ambalavao définitivement. Direction Ranomafana en faisant un transfer par Fianarantsao.
Fait cocasse maintenant… mais pas sur le coup, en pleine route de montagne avec une falaise sur la droite, le chauffeur s’est arrêté pour aller vérifier l’état d’un pneu. Le hic c’est qu’il n’avait pas mis le frein à main. Le véhicule s’est donc mis à reculer dangereusement. Tout le monde criait dans le véhicule. Je vous laisse deviner la fin. Indice; je suis toujours en vie.
120km et 5h30min plus tard, le chauffeur du taxi-brousse nous déposait à l’entrée du Parc National Ranomafana. Site de l’UNESCO depuis quelques années, le parc a pour but de conserver l’une des dernières parcelles de rainforest (forêt tropicale) sur l’ile. Il faut savoir qu’autrefois ce type de forêt recouvrait la quasi totalité de l’ile… mais qu’il a quasiment disparu en raison de la déforestation massive et incontrôlé du siècle dernier: Au passage, le parc abrite aussi quelques espèces de lémurs très rare dont le lémur bambou, à ventre roux et dorée (si vous voulez mon avis, ils se ressemblent tous).Nous avons donc passé 3h à monter et descendre dans un labyrinthe de sentier à flanc de montagne.
Un peu beaucoup déçu par notre promenade dans le parc, nous avons ensuite entrepris de marcher jusqu’au village situé à quelques 6km en contrebas.
Contrairement au parc, cette promenade nous a permis d’apprécier Ranomafana; de superbes points de vue et de petits villages pittoresques, le tout submergé par la forêt tropicale. C’est sans parler du village de Ranomafana niché au plus bas de la vallée. Définitivement l’un de nos coup de coeur du voyage.
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S’en est donc terminé de notre périple dans le centre-sud. Nous regagnons Antsirabe dès demain pour ensuite explorer d’autres endroits au pays. Première semaine au Madagascar complétée… et quelle semaine. Toutes les étoiles se sont alignées et nous avons fait beaucoup plus en beaucoup moins de temps que prévu.
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P.S. I – Avant mon arrivé ici, j’avais lu que le Madagascar avait beaucoup de zébu. Sans trop savoir à quoi cet animal ressemblait, il m’a fallu quelques jours pour comprendre que toutes les vaches que je voyais dans les champs n’étaient pas des vaches… mais des zébus. En plus de ressembler aux vaches, ils ont des cornes et une bosse sur le dos.
P.S. II – La très grande majorité, sinon la totalité des vêtements portés par les gens au Madagascar sont des vêtements données par les occidentaux. J’ai vu quelques personnes se promener avec le chandail d’équipe canada (qui peut jeter ça?!?). J’en ai aussi déduit que beaucoup de gens ont jeté leur chandail de Michael Jordan (ancienne star de basket) à voir la quantité industrielle de gens portant un chandail à son effigie.
P.S. III – Le Madagascar est la capitale mondiale de la vanille.
P.S. IV – Bien que l’ile ait été « colonisée » par les français, le mot malgache pour dire « Bonjour » est « Salam »… un mot arabe.
P.S. V – On m’a raconté que de minuscules araignées pondent leurs oeufs sous les ongles d’orteil. Les oeufs éclos et on se retrouve avec une colonie de minuscules araignées sous l’ongle. On m’a aussi dit que les personnes portant des flip flop sont les plus à risque… Je porte des flip flop depuis mon arrivé… Fuck it… il fait trop chaud pour porter autre chose.
P.S. VI – La pétanque est probablement le sport le plus populaire au Madagascar… autant chez les jeunes que les moins jeunes.
P.S. VII – Il faut faire attention aux piqures au Madagascar puisque certains moustiques sont porteur de la malaria. Comme d’habitude, je me crois au-dessus des règles et j’ai fait fi des consignes. Vous devriez voir mes pieds. On dirait la figure d’un ado à la puberté.
P.S. X – Il y a une grande communauté de français au Madagascar. Certains ont immigrés ici tandis que d’autres font du communautaire. Une organisation très nice se trouvant à Antsirabe et aidant les entreprises locales à se lancer en affaire et/ou à se financer se nomme Grandir A.
P.S. XI – Au Madagascar, vous êtes considéré comme des pauvres si vous n’avez pas d’enfant… puisqu’une fois vieux, personne ne pourra s’occuper de vous.
Épisode 65 – Madagascar… Silent India
1 avril 2016
…
En l’espace de 10h, j’avais quitté le confort de Dubai et l’ile de Madagascar se trouvait à porté de vue.
On aurait dit un film, pendant des heures on volait dans les nuages et il n’y avait absolument rien d’autre à l’horizon qu’une multitude de teinte de gris. Tout d’un coup, une brèche dans les nuages… Madagascar.
Du haut des airs, TOUT était vert parsemé de rouge vif (la terre et les cours d’eau sont rouge). La civilisation semblait complètement inexistante.
Comme je m’en doutais, l’aéroport de Tana ressemblait a une grange… même si c’est l’aéroport principal au pays. L’endroit était BOR DÉ LI QUE… tout le monde essayant de devenir ton ami en te proposer des deals qui n’en sont pas vraiment. Comme à mon habitude en Asie, j’ignorais ceux qui venait à mes devants pour aller vers ceux qui restaient en arrière.
Je m’attendais au pire en volant avec Kenyan Airline de Dubai au Madagascar via Nairobi. Je m’attendais à un avion délabré avec des passagers hyper bruyant. Force est d’admettre que la compagnie porte très bien son slogan « The Pride of Africa (La Fierté de l’Afrique) ». Avion et service exemplaire qui peut rivaliser avec n’importe quel compagnie dans le monde.
…
MADAGASCAR pour les nuls
Les nuls c’est vous ça… dit le gars qui ne sait pas comment prononcer le nom de la capitale…
Tout le monde a déjà entendu parler du Madagascar. Mais qu’est-ce que vous savez vraiment à propos de ce pays?
Si vous êtes comme moi il y a 1 semaine, vos connaissances se limiterons à sa position géographique. En effet, tout bon joueur de Risk (jeu de société où il faut conquérir le monde) sait où se trouve le Madagascar puisque c’est un point stratégique.
Population; 23millions
Capitale; Antananarivo, communément appelé Tana (700000 habitants)
Langue;
– Malgache (principale),
– Français (parlé par environ 20% de la population). Ceux qui parlent francais le parle sans accent ou presque… pas comme l’accent complètement cassé qui caractérise les africains en général.
Monnaie; Ariary (Ar)
Le Madagascar était une colonie française de 1895 à 1960. S’en est suivit une courte guerre de l’indépendance en 1960… pour voir naitre une République indépendante.
Le niveau (altitude) moyen du pays est à plus de 1000m. Le Madagascar n’est donc aucunement inquiété par la monté des eaux.
Le Madagascar vient au 5ème rang des pays les plus pauvre au monde.
Le Madagascar est la 5ème plus grosse ile au monde après, l’Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et l’ile de Borneo.
Plus de 80% de la faune et la flore du Madagascar est unique et ne se retrouve nul par ailleurs dans le monde. Le Madagascar à lui seul possède plus de 5% du total des différentes espèces vivant sur la planète.
Fait très navrant, j’ai appris que plus de 80% des infrastructures touristiques (hôtels, compagnie de voyage) au Madagascar sont détenus par des intérêts étrangers (principalement français et indien/pakistanais). C’est très dommage puisque les habitants du pays ne profitent que très peu des retombés économiques.
Enfin, contrairement à la plupart des pays d’Afrique, qui font le régal des fervent d’animaux sauvages, il n’y a pas de prédateur sur l’ile (mis à part l’homme). Le film d’animation « Madagascar » portrait donc une image complètement fausse du Madagascar; il n’y a pas d’éléphant, de girafe, de lion… et surtout… IL N’Y A PAS DE PENGUINS. Les seuls animaux qu’on peut rencontrer sont de multiples espèces de lémurs, des caméléons, etc.
Je savais qu’ils n’y avait pas de lions, girafes, etc. mais j’ai eu l’air d’un vrai bozo quand j’ai demandé où je pouvais trouver les fameux penguins du Madagascar.
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TANA
6.00am – Les yeux bien rond, je décide d’aller visiter la ville. Après tout, la tranquillité (un luxe dans un pays du tier monde) appartient à ceux qui se lèvent tôt.
En une phrase, Tana est un mélange d’architecture coloniale française… à l’état de décrépitude totale, d’extrème pauvreté et d’espace vert.
En plus élaboré… Une fois dirigé que l’endroit est sale et à l’abandon, on commence à apprécier l’endroit. J’avais l’étrange impression d’être de retour en Inde. Aussi anarchique que l’Inde… mais en silence… et croyez moi ça faisait toute la différence.
Il y a des embouteillage partout… mais tout le monde se respecte et personne ne klaxonne. Des pauvres te demandent de l’argent à toute les 2 secondes… mais une fois que tu leur dit non ils ne s’acharnent pas.
La ville est un dépotoir… et soudainement tu tombes sur une rue avec de gigantesque palmiers et des bâtiments Art Deco. Pendant 200m tu as l’impression d’être à Miami… mais tu reviens vite à la réalité.
Ville toute en collines, il faut avoir un bon cardio pour survivre au longue montée et de solide souliers pour ne pas se fouler une cheville sur le pavé défoncé. Ne vous inquiétez pas, j’avais mes flip flop ;-).
En à peine 3h j’avais fait le tour.
Tana est le témoin d’une époque coloniale française définitivement révolu. Je n’ose imaginer comment cette ville pouvait être belle à son apogée dans les années 50. C’est un endroit à visiter si vous avez passez beaucoup de temps au Madagascar. Autrement, si vous êtes sur un voyage de courte durée, passez votre chemin.
Ni 1 ni 2, j’étais en route pour Antsirabe…
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70KM/H EST BIEN ASSEZ
La RN7, « autouroute » qui relie Tana à Antsirabe, est réputée comme étant plus belle route du pays (qui est dans le plus bel état). Cela donne des frissons pour la suite puisque la RN7 est en fait une route très étroite et sinueuse qui selon les critère du Québec serait une route de campagne défoncée. Ajoutez à ce cocktail déjà explosif dans gens qui marchent ça et là sur le bord de la route. La nuit tombé, aucun lampadaire sur la route… certaines voitures et véhicules lourds sans lumières… et encore des inconscient marchant sur le bord du chemin.
Il faut avoir mis à jour son testament ou avoir une foie inébranlable pour ne pas être stressé un tant soit peu quand on se fait conduire sur ces routes. Ma suggestion; dormir durant le trajet… et priez d’être encore en vie à votre réveil.
Au final, 165km en 4h30min… sur le meilleur segment de route du pays. On a bien du échapper de justesse à une demi-douzaine d’accident (j’ai lâché quelques cris d’effrois… et je n’était pas le seul) et on a frappé de plein fouet un chien.
JAMAIS je n’ai vu de feu de circulation ou même d’arrêt stop. J’en déduit qu’ils sont inexistant dans le pays. Il n’y a pas de limites de vitesse non plus… mais il faudrait un conducteur hyper talentueux pour rouler à 80km/h et +. Du 70km/h donnait l’impression de rouler à 200km/h.
Le système ferroviaire datant de l’époque coloniale est dans un état lamentable au point où les trains ne roulent plus. Si au moins ils pouvaient rétablir le système cela allègerait de beaucoup la pressure sur le réseau routier.
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Antsirabe
Seul intérêt de l’endroit; j’y rejoignait mon amie Andréanne. Après 2mois à faire du volontariat ici, nous allons dorénavant voyager ensemble pour le prochain mois.
Dès demain, on met le cap vers le sud… 300km de route… Ouch
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P.S. I – Même si tout est écrit en francais et que les gens parlent francais… j’ai le réflexe de parler en anglais… Après quelques minutes ils découvrent que je peux parler en francais et me trouvent un peu con…
P.S. II – Alors que Bon Jovi jouait partout en Asie… Je me rend au bout du monde au Madagascar pour entendre partout du Shanya Twain
P.S. III – Nommez-les… n’importe quelle grande marque de restauration, nourriture, vêtements, etc. mis à part pour les voitures, Il n’y a rien de cela au Madagascar
P.S. IIII – Au madagascar on mange du riz. Il y a des rizières partout. Matin, midi et soir on mange du « (…) avec du riz » (mettez la nlurriture que vous voulez).
P.S. – À mon grand désespoir, j’ai appris que le karaoke est tout aussi populaire au Madagascar qu’il ne l’est en Asie. Ca et le banyfoot?!? Il y a des bars de ça partout.