Épisode 120 – Ausangate; La Montagne Sacrée
4 Mai 2017
« Vous-allez à Machu Picchu aujourd’hui? » Que nous lance l’homme à la réception de notre auberge à Cusco.
« Non! Nous allons à Tinqui pour commencer le Circuit Ausangate »
?!? – L’homme bouche bée finit par avouer qu’il ne savait pas de quoi je parlais. Même si le départ de la boucle se trouve à moins de 100km de Qosqo, l’ancienne capitale Inca rebaptisée Cusco par les conquistadors, 9.5 voyageurs sur 10 font le déplacement pour une seule et unique raison; visiter Machu Picchu.
La veille, en allant nous renseigner au bureau de IPeru, la référence touristique au Pérou, l’homme avait paru très surpris que nous lui posions des questions sur Ausangate et » comment se rendre à Tinqui ».
« Vous devez passer par une agence de voyage », qu’il nous avait répondu.
« Foutaise!!! » que je lui lançais du tac au tac.
Nous étions donc les seuls non péruvien à bord d’un bus (qui avait définitivement eu de meilleurs jours) roulant en direction de Tinqui (Tinke).
…
AUSANGATE POUR LES NULS
Se prononçant O-Sun-Ga-Té, Ausangate est le point culminant (6372m) de la Cordillera Vilcanota, la plus haute chaine de montagnes au nord du Pérou.
Depuis l’époque pré-Inca jusqu’à aujourd’hui, la montagne est vénérée par le peuple quechua (habitants du coin) qui lui font de multiples offrandes et sacrifices.
Le Circuit de Ausangate est d’une longueur de 70 km, culmine à plus de 5000m, débute et termine à Tinke (Tinqui) et est considéré comme la plus haute randonnée au Pérou.
Llamas, villages quechua, glaciers et lacs aux eaux turquoises sont au rendez-vous.
…
JOUR 1 – AUSANGATE
Départ Tinke (@3800m)
Arrivé Upis (@4400m)
Distance +/-15km
Dénivelé Positif +650m
Dénivelé Négatif -50m
Avec seulement 4 jours de repos depuis la fin de notre intense randonnée sur le Circuit Illampu (Bolivie), nous étions reparti pour un tour.
Moins de 1km après avoir quitté Tinke (3800m) et commencé à marcher en direction de Ausangate, nous croisions un couple de français. Effrayés, ils nous racontait la nuit infernale qu’ils venaient de passer à Upis (4410m)… le camp où nous avions planifié de dormir ce soir. Durant toute la nuit, des locaux avaient tenté de voler leurs affaires. L’un d’eux avait même réussi à dézipper leur tente et avait prit la fuite avec l’un de leur sac à dos.
Le Circuit Ausangate malheureusement s’était forgé cette réputation depuis quelques années; des locaux n’aimant pas du tous les étrangers et faisant des « raids » dans les campements la nuit.
Nous étions pleinement conscient de cette problématique avant de commencer, et avions décider d’aller de l’avant. Après tout, nous dormions avec nos porte-feuilles et téléphones dans nos sous-vêtements. Tout ce qu’un voleur trouverait serait des bottes puantes et des sacs à dos remplis de trucs suintants.
La randonnée d’aujourd’hui pourrait se résumer à marcher sur une route de campagne bordée de murets de pierre et traversant une plaine diagonale (en direction du ciel) parsemée de bâtiments rudimentaires.

Nos beaux sourires et « Hola! Buenos Dias! » se butaient plus souvent qu’autrement à des « pokerface » (regards sévères).
Quelques km avant de terminer notre journée de travail, nous atteignions un plateau avec quelques fermes.


Nous faisions alors la connaissance de Anna, son jeune fils de 4ans et leur petit chien de 4 mois trop excité. Anna élevait seule ses 2 enfants et plus de 100 llamas & alpacas. L’emplacement de sa maison était à rêver.
Terminus Upis… au pied de Ausangate et de son glacier.

…
JOUR 2 – DES GLACIERS & DES LLAMAS
Départ Upis (@4400m)
Arrivé Ananda (@4350m)
Distance 27km
Dénivelé Positif +950
Dénivelé Négatif -1000m
À notre réveil, une brume épaisse recouvrait tout autour de nous. Peu importe, il fallait se mettre en marche…
Direction Paso Arapa, le 1er col du Circuit à 4850m. L’ascension se faisait sur un sentier extrêmement bien balisé, au travers d’une contrée recouverte de roches de toutes tailles. Peu avant notre arrivé au sommet, Ausangate sortait du brouillard.

Dès lors, le sentier traversait des plaines habitées par des centaines, que dis-je… des milliers de llamas et croisait de multiples lacs aux eaux turquoises.


Une fois sur les berges du Lago Hatun Pucacocha, le plus grand de ces lacs, Ausangate se dévoilait complètement. Nous pouvions admirer le coeur de ce géant des Andes; un gigantesque glacier suspendu aux parois rocheuses depuis des millénaires.




Après avoir égaré le sentier… et dû marcher directement dans le lac… à l’eau glaciale… nous n’avions plus d’excuse; il fallait maintenant remonter pour rejoindre la Paso Palomani à 4800m.



Une fois au sommet… il ne restait plus qu’à atteindre le Lago Ausangate… situé quelques centaines de mètres plus bas de l’autre coté.
Dès lors, la prochaine (et plus grande) difficulté du Circuit se dressait devant nous; la Paso Ausangate, du haut de ses 5 milles quelques mètres. Paso Ausangate allait cependant attendre.
Au lieu de monter vers la Paso, nous bifurquions vers la droite et plongions vers le fond de la vallée. Direction Ananda, campement à une dizaine de km en dehors du Circuit.
Le sentier passait alors par une vallée aux couleurs toutes aussi contrastantes que surprenantes; un versant de vallée tout rouge (sable), le fond de la vallée vert radioactif (végétation), avec le glacier (tout blanc) en arrière plan.


Après que le beau temps se soit transformé en mini tempête de neige, qui s’était elle-même transformée en averse plus nous descendions en altitude, Ananda était désormais en vue.

…
Jour 3 – LA COLORADA MONTANA
Départ Ananda (@4350m)
Arrivé Ananda (@4350m) + voiture/bus Cuzco
Distance 15km
Dénivelé Positif +650m
Dénivelé Négatif -650m
Ananda jurait par rapport au reste du Circuit; un tampon de maisons et de vendeurs de cossins. L’endroit était accessible par la route et une tonne de minibus bondées de touristes y venaient chaque jours.
Ananda avait la particularité d’être situé à la base de la Colorada Montana (Montagne Arc-en-Ciel).
Autant le Circuit Ausangate était désert, autant la Colorada Montana faisait courir les foules.
Chaque jour, des milliers (oui autant que cela) de touristes quittaient Cusco vers 03.00/04.00 du matin à bord de minibus, arrivent à Ananda vers les 08.00/09.00, et se mettent en marche pour atteindre le sommet de la Colorada Montana.
06.00 – C’est ainsi que notre réveil sonnait dans une vallée glacée qui attendait encore les premiers rayons du soleil. Il n’était pas question d’attendre le soleil ou que la température se réchauffe, nous voulions avoir le sommet de la Colorada Montana à nous tout seul avant que la horde de randonneurs du dimanche ne prennent d’assault la montagne (pour avoir croisé la horde lorsque nous descendions, je peux vous jurer que « prendre d’assault » est le bon terme).


Après avoir marché pendant un bon 2 heures sur un sentier s’apparentant à une ligne de boue montant jusqu’au sommet d’une montagne, nous atteignions un endroit qui ressemblait à un bunker militaire perdu dans les montagnes.
Nous y étions; à plus de 5000m… la Colorada Montana.

Malheureusement pour nous, il avait plu durant toute nuit (donc neigé à plus de 5000m).
À quoi ressemble une montagne aux couleurs arc-en-ciel quand on la recouvre de neige? À une montagne recouverte de neige!!!


N’empêche, la vue sur les hautes montagnes était impressionnante.
…
Parce que nous avions vu les plus beaux paysages que le Circuit Ausangate avait à offrir (les plus beaux panoramas se trouvent dans la 1ère partie du Circuit) …
Parce que la suite du Circuit comportait beaucoup de dénivelé positif…
Parce que Tanzi était malade et qu’un peu de repos ne pourrait pas nuire pour la suite…
Nous décidons d’écourter notre randonnée.
Depuis Ananda, un jeune péruvien nous conduisait jusqu’à la grande route située 60km plus loin.
De là, nous sautions dans le 1er bus en direction de Cuzco… en route pour de nouvelles aventures…
Épisode 119 – Illampu; Là où le Temps s’est Arrêté…
24 avril 2017
Quelque part 100km au nord ouest de La Paz (Bolivie)
Le vieux minibus bondé avalait les km de la route cahoteuse.
Le Lago Titikaka se trouvait sur notre droite, mais notre regard était fixé droit devant sur le massif de l’Illampu, l’un des joyaux de la Cordillera Real, la plus importante chaine de montagnes de Bolivie.

Du haut de ses 6388m, Illampu donnait l’impression d’être un monstre à plusieurs têtes (quinze sommets entre 5500m et 6400m pour être plus exact) fait de roches, de neige et de glace.
Le bus quittait l’altiplano pour plonger dans une immense vallée sortie de nul part.
Au final d’un route sinueuse, le chauffeur s’écriait « Sorata »!
Surnommé le « Jardin d’Éden » par les conquistadors, Sorata se situe à mi-chemin entre l’Amazone et les Andes. De la place publique au centre du village, il n’y a qu’à lever les yeux les « neiges éternelles » ou regarder vers le bas pour voir de la jungle à perte de vue.
Cette soirée là, nous serions les 2 seuls touristes en ville. Incompréhensible puisque Sorata était assurément la plus belle ville que nous avions vu en Bolivie. Pour nous, Sorata était surtout le point de départ du Circuit de l’Illampu.
JOUR 1 – EN MARCHE VERS LE CIEL
Départ Sorata (@2700m)
Arrivé Abra de Illampu (@4600m)
Distance 24km
Dénivelé Positif +2300m
Dénivelé Négatif -300m
Ascension
– Paso Abra de Illampu @4741m
06.00 – Le réveil sonne… ahhh… vlan… snooze.
Pour les 9 prochaines minutes, j’allais tenter de mémoriser la sensation d’être couché dans un lit…
À peine quitté la Plaza del Armas, au centre de Sorata, que le circuit montrait ses couleurs. Dès les premières minutes de la 1ère journée le sentier montait en flèche vers le sommet de la vallée. Avant de dormir ce soir, il faudrait monter +2000m de dénivelé positif jusqu’à Abra de Illampu (4741m), le 1er col du Circuit.
Dès lors, et pour les 110km et des poussières que compte le Circuit, l’expression « seul au milieu de nul part » allait rarement être aussi vraie. Même si la randonnée se trouve dans tous les guides de voyage, et même si nous étions en plein coeur de la saison touristique, nous n’allions pas croiser d’autres randonneurs, et simplement une poignée de locaux, durant les 5 prochains jours.


Bientôt Sorata n’était plus qu’un lointain souvenir. Seul le bruit des oiseaux rivalisait avec l’air qui donnait lourdement dans nos poumons.
Les heures défilaient, mais nous étions toujours à monter cet espèce de mur végétal; la route de terre montait en lacets au travers des champs de mais et des petites fermes.



Vers le haut de la vallée, les champs et troupeaux de moutons étaient remplacés terres laissées à l’état naturel où vagabondaient des llamas.
Au tournant d’un virage, nous dominions maintenant la totalité de la vallée, avec Illampu tout en haut sur notre gauche.

Passé Estancia, un petit village perché plus de 4000m, nous disions au revoir à la route de terre, pour dire bonjour à un sentier rocheux et difficile à suivre.
Après s’être perdu une bonne heure en suivant un mauvais sentier, nous entreprenions l’étape finale pour gagner le Col de Abra de Illampu. Nous n’avions plus qu’une seule vitesse; hyper super lent… une tortue sur le plat nous aurait dépassée.

La dernière centaine de mètres d’ascension se faisait en zig zag dans un couloir d’éboulement.
Abra de Illampu était dorénavant à porté.
Du sommet, nous avions l’impression d’être les Rois du monde. Tout (sauf Illampu) était en dessous de nous.


Nous basculions dans une nouvelle vallée étroite. À peine commencé la descente que nous localisions une petite plaine pleine de merde de llamas, avec un petit ruisseau glacé à proximité.
À ce sujet, il n’y a aucun campement désigné sur le Circuit Illampu; vous campez où vous voulez sans avoir à payer le moindre frais.
L’endroit serait parfait pour la nuit.
Le soleil ne tardait pas à laisser toute la place au ténèbres… et à un froid glacial. Nul doute, même si nous étions en plein milieu de l’été austral, la température descendrait bien en deca de zéro.
Nous étions les seuls être vivants à des milles à la ronde… même pas la moindre trace de végétation… que de la roche noire à perte de vue.
Toute la nuit, il allait régner un silence de mort; pas un son, pas même une goutte de vent.
…
Joue 2 – LE BRUIT DU SILENCE
Départ Abra de Illampu (@4600m)
Arrivé Cocoya (@3500m)
Distance 21km
Dénivelé Positif +700m
Dénivelé Négatif -1800m
Ascension
– Paso Korahuasi @4480m
Le réveil se passait dans une contrée complètement givrée. Un bain de soleil avec les 1ers rayons et nous étions en route.
Ce matin ne serait pas le cardio, mais bien les genoux qui seraient mis à l’épreuve; -700m de descente tout au fond de la vallée via un non sentier fait de roches et de marécages.
Tout au fond, à la jonction de plusieurs vallées, le sentier rejoignait une route de terre. Le fond de la vallée était peuplé de fermes extrêmement rudimentaires (faites avec les moyens du bord… donc de la pierre). La qualité de vie dans ce coin de pays semblait (au mieux)!extrêmement difficile.

Une fois passé Estancia Utjana Pampa, un village désormais en ruine, il était désormais temps d’entreprendre l’ascension du Paso Korahuasi, le 2ème de 6 Cols sur le Circuit… une ascension sans véritable sentier, au travers d’un jardin de buissons jaunes et de roches.

Depuis le sommet de Korahuasi (@4480m), le sentier empruntait une vallée ressemblant à un espèce de corridor descendant en droite ligne sur Cocoyo, le plus grand (et seul) village sur le Circuit.
La descente se terminait à marcher dans une plaine inondable sur quelques km… plaine traversée par des rafales de brouillard venant comme des murs blancs.

Un peu avant d’arriver au village, la pluie nous tombait férocement dessus et ne semblait pas vouloir arrêter de sitôt.
Durant la dernière heure, nous n’avions pas arrêté de se dire « encore un peu plus loin » à chaque fois que nous trouvions un site de camping convenable.
Il était maintenant trop tard. Le jour avait presque fait place à la nuit et il nous tombait des cordes dessus.
Nous décidions alors de chercher un alojamiento (hébergement chez les locaux)… sans succès.
Nous étions sur le parvis de l’église à chercher une solution, quant Tanzi eut l’idée d’aller voir au « Centro de Salud (Centre du Salut) » que nous avions aperçu à l’entrée du village.
À peine entré dans les « bureaux » que l’homme et la femme y travaillant comprenaient nos intentions… et nous menait vers une pièce inoccupée.

Ce ne serait pas le grand luxe, mais au moins nous avions un toit pour nous protéger de la pluie.
…
Jour 3 – HOLA! BUENOS DIAS!
Départ Cocoya (@3500m)
Arrivé Plaine Marécageuse (@4100m)
Distance 14km
Dénivelé Positif +1100m
Dénivelé Négatif -450m
Ascension
– Paso Sarani @4600m

Au matin, les nuages étaient bien présent, mais la pluie avait disparu; hip hip hip…
Nos hôtes ne voulaient rien savoir de recevoir un quelconque paiement de notre part. Tout ce qu’ils voulaient était une photo avec nous devant le Centro de Salud… difficile de refuser.
Pour rejoindre le sentier, nous devions monter tout en haut du village en passant par la rue principale… à l’heure où les enfants partaient pour l’école.
Notre passage dans le village prenait des allures de spectacles alors que tous les enfants voulaient nous dire « Hola, Buenos Dias ». Que de bonheur de voir les visages s’illuminer en entendant notre réponse.

Le village ayant récemment été désenclavé (une route a été construite pour relier le village au reste du monde), les gens n’avaient plus à utiliser le sentier que nous empruntons. N’empêche, les enfants de Cocoyo n’avaient pas vu beaucoup de blancs dans leur vie.
Le route sortant du village se dirigeait vers une vallée menant à Paso Sarani +1000m plus haut. Le brouillard ne tardait pas à nous envahir, nous réduisant à marcher à l’aveuglette.

Un petit & vieux monsieur pas de dent sortait de nul part et nous demandait des pilules pour le mal de tête (c’est en tout cas ce que nous avions compris)… puis 3 petits cochons venaient à notre rencontre, semblant demander de la nourriture… puis des troupeaux d’alpacas & llamas (toujours aussi amusant de regarder leur petite tête toute drôle)…
La vallée devenait peu à peu une véritable mer de roches. Aussi invivable l’endroit donnait l’impression d’être, nous croisions de petites fermes extrêmement rudimentaires jusqu’au sommet de la Paso.
Paso Sarani (@4600m) est le genre d’endroit où on ne s’éternise pas. Nous étions accueilli au sommet par un mélange de grêle et de brouillard très dense.
La vallée dans laquelle nous débouchions n’était guère plus accueillante; un désert de roches comprenant toutes les teintes de blanc (brouillard).
Plus nous descendions et moins le brouillard était dense, laissant peu à peu apparaitre une vallée verdoyante ceinturée de hautes montagnes, avec de petites fermes, des troupeaux de llamas et une rivière serpentant au milieu. Notre patience avait été récompensée…

Cette vallée était de loin l’endroit le plus propice à la vie de tous les lieux que nous avions croisés depuis notre départ de Sorata.
Désormais au plus profond de la vallée, nous passions au travers d’une immense plaine marécageuse peuplée de centaines de moutons, llamas et alpacas… l’endroit parfait pour installer notre campement.
Au final de notre 3ème journée de randonnée, nous avions désormais marché plus de la moitié du Circuit, monté 3 des 6 cols et nous étions en avance d’une bonne demi-journée sur notre itinéraire pour faire la randonnée en 7 jours.
JOUR 4 – LE BLIZZARD ÉLECTRIQUE
Départ Plaine Marécageuse (@4100m)
Arrivé Laguna San Francisco (@4700m)
Distance 24km
Dénivelé Positif +1400m
Dénivelé Négatif -800m
Ascensions
– Paso Abra de Calzada @5045m
– Paso San Francisco @4900m
Meilleure… Pire… Qui n’en fini pas… À glacer le sang… Trop chaud… Glaciale… À couper le souffle… tous ces qualificatifs y passent pour décrire le Jour 4 de notre randonnée sur le Circuit Illampu.
Cette journée est maintenant un bon souvenir, mais jamais je ne veux revivre une journée comme cela, tellement elle a failli tourner au drame à quelques reprises.
Toute bonne histoire commence… par un commencement (sauf dans le film Inception).
Nous admirions la plaine marécageuse et les nombreux animaux y jouant durant un bon moment avant de se résigner à plier bagage et commencer la journée.
Au menu d’aujourd’hui, l’ascension de la Paso Abra de la Calzada, le point le plus haut de la randonnée (@5045m), située 11km et +950m plus loin.
Le sentier prenait abruptement fin quand nous tombions sur une pelle mécanique…
Au lieu d’un sentier rocheux, nous en étions quitte pour faire l’ascension via une route de terre. C’était malheureusement le sort que la plupart des sentiers de grande randonnée étaient destines (je pense ici au circuit de l’Annapurna au Népal :-(. Triste, mais qui sommes nous pour empêcher un pays de se moderniser.




Une fois atteint Paso Abra de Calzada, se trouvant entre les sommets Calzada (5600m) & Kasiri (5875m) et leur glacier respectif, le ciel bleu exempt de nuage que nous avions jusqu’alors, se couvrait d’un épais brouillard. Les glaciers tout autour de nous ne faisaient alors plus qu’un avec le ciel.



Le brouillard se transformait rapidement en un blizzard qui recouvrait le sol de quelques cm de neige… assez pour faire disparaitre toute trace du sentier.
Les gros flocons de neige nous tombaient dessus avec furi. Comme si cela n’était pas suffisant, des éclairs traversaient le ciel.
Un blizzard électrique… pfff… ton histoire est sans queue ni tête? Je vous répondrais que l’histoire est trop insensé pour que je l’ai inventé.
Je disais donc… les éclairs traversaient le ciel. Sachant qu’un immense glacier se trouvaient directement au-dessus de nos têtes, nous avions une peur bleu qu’un éclair frappe la glace et déclenche une avalanche. Après tout, le lac plus bleu que bleu en contrebas et le champ de grosses roches, que nous traversions depuis bientôt 1h, n’étaient pas arrivés là par magie.
Il était donc hors de question d’attendre la fin de la tempête pour localiser le sentier. Non! Nous allions y aller à l’aveuglette.
Le son de chaque éclair nous résonnait dans le corps et nous glaçait le sang. J’essayais de rassurer Tanzi, mais peinais moi même à garder mon sang froid.
Une heure plus tard, le temps s’était complètement dégagé et nous terminions la journée à marcher dans des dunes de sable jusqu’au Lago San Francisco.



Nous avions alors une vue imprenable sur Kasiri et Ancohuma, 2 des hauts sommets du massif de Illampu.
Un peu avant d’arriver au Lago San Francisco, nous décidions d’installer notre campement dans une magnifique plaine. Nous allions partager l’endroit avec un groupe de chevaux sauvages (affreux je sais…)
JOUR 5 – LA BRUME
Départ Laguna San Francisco (@4700m)
Arrivé Sorata (@2700m)
Distance 36km
Dénivelé Positif +700m
Dénivelé Négatif -2550m
Ascension
– Paso Altiplano @4890m
Au matin, de fort vents balayaient notre site. Le genre de matin ou tu veux t’emmitoufler dans tes couvertes et mettre le chauffage dans le tapis…
Nous devions nous résigner à démonter et partir sans avoir eu notre bain de soleil matinal.
Nous rejoignions le Laguna San Francisco (@4450m) en vitesse, traversions une plaine marécageuse, qui ne demandait qu’à nous engloutir au moindre faux pas, et commencions l’ascension du dernier Col du Circuit (col sans nom que j’ai baptisé Paso Altiplano) via un sentier en zig zag.

Du sommet de Paso Altiplano (@4890m) nous pouvions en théorie voir le Lago Titikaka tout en bas. En pratique, tout était bouché par un brouillard épais.
Nous étions de retour dans l’Altiplano bolivien (plaine en haute altitude). Dès lors, il fallait « simplement » rallier Sorata -2150m plus bas.
Il y avait une route de terre, mais nous décidions d’y aller en ligne droite dans la plaine… ce qui s’avérait être une erreur puisque nous nous butions constamment à des collines sortant de nul part dans le brouillard.

Nous descendions dans un No Man’s Land / désert de cailloux. On ne voyais pas à plus de 10 mètres à la ronde. Des troupeaux de llamas sortaient du brouillard… et y retournaient aussitôt.
Le brouillard disparaissait complètement quelques km avant le village de Milipaya. Le tout se faisait extrêmement soudainement alors que nous étions à marcher dans des champs où travaillaient des boliviens. Vous auriez du voir leur visage! Leur regard semblait dire « mais d’où sortent ces 2 touristes?!? ».
Il ne restait « plus qu’à » suivre la route jusqu’à Sorata. (+/-20km et -1200m).
…
Sans trop se tromper, le Circuit Illampu fut notre randonnée la plus ambitieuse en Amérique du Sud.
Sans rien enlever au Circuit Huemul, à Dientes de Navarino, à Torres del Paine et au Circuit Huayhuash, ce fut 5 jours en autonomie complète sur un sentier TRÈS peu fréquenté, à une altitude moyenne de 4000m, avec des cols dépassant les 5000m, des températures froides le jour et glaciales dès que le soleil disparaissait.
…
Illampu!
Là où le temps et l’horloge de la modernité se sont arrêtés il y a quelques siècles.
Là où les habitants semble encore vivre à l’époque du Moyen-Age (exception faite des cellulaires).
Marcher le Circuit Illampu c’est être seul dans une contrée surprenante et reculée!
Marcher le Circuit Illampu c’est être prêt à faire face à l’imprévisible!
Vous rêvez d’avoir un sentier de Grande Randonnée à vous tout seul? Ne cherchez pas plus loin!
…
Illampu EN BREF
+ La randonnée très difficile en raison de l’isolement,
+ Un sentier pas toujours facile à suivre & souvent inexistant,
+ Source d’eau abondante tout au long du Circuit,
+ Aucune possibilité d’hébergement autre qu’en camping,
+ Aucun site de camping, vous campez où vous voulez,
+ Aucun frais de passage et/ou de camping (gratuit),
+ Possibilité d’organiser guide et/ou porteurs depuis Sorata.
…
P.S. I – Essayez de gonfler des matelas de sol à 5000m d’altitude sans vous évanouir.
Épisode 118 – La Paz & El Choro
Paz – Nom Féminin signifiant « Paix » en espagnol.
…
Le minibus roulait au travers de l’altiplano bolivien, laissant derrière le Lago Titikaka.
La Cordillera Real (Cordillère Royale), et ses hauts sommets enneigés, faisait son apparition.
Le bus pénétrait dans une grande ville; El Alto.
Soudainement, la ville disparaissait, laissant toute la place à… une nouvelle ville située dans un immense & profond canyon. Une sentinelle de glace se dressait droit devant, le Cerro Illimani à 6460m.
Difficile de ne pas être lâcher un WOW!!!
Bienvenue à La Paz, capitale de la Bolivie, plus haute capitale du monde (@3640m) et l’une des « 7 Wonder Cities (7 Villes Merveilleuses) » du monde!
…
LA BOLIVIE POUR LES NULS
Re-bienvenue au pays des « Chucutas »… surnom des boliviens… qui signifie « Monsieur Patate »… les boliviens sont généralement petits, trapus et avec une grosse tête…
J’ai déjà parlé abondamment de la Bolivie il y a quelques mois lors de notre premier séjour.
Cette section Pour les Nuls se concentrera donc sur Evo Morales, l’actuel président de la Bolivie.
– En 2005, Evo Morales fut élu président de la Bolivie… le 1er dirigeant bolivien aux origines indigènes.
– Avant lui, tous les présidents de la Bolivie étaient à la solde des intérêts étrangers, vendaient (donnaient) les richesses du pays et se foutaient royalement du peuple.
– Depuis 2005, Evo s’efforce de redonner la Bolivie aux boliviens; il a nationalisé de nombreuses entreprises, construit de nombreuses routes pour relier des coin de pays jusqu’alors inaccessible, réformé le système d’éducation, etc.
– Tout n’est pas rose en Bolivie… le pays est toujours l’un des plus pauvres sur Terre… mais au moins les boliviens ont leur sort entre leurs mains et s’en vont dans la bonne direction.
– De nos jours, Evo est considéré comme une espèce de semi-Dieu par la population.
…
LA PAZ
Aucune raison ne justifiait la création d’une ville dans un canyon aride, profond de plus de 400m et situé à presque 4000m d’altitude. Il n’y avait aucun cours d’eau important à proximité, l’endroit était difficile à défendre et beaucoup trop haut en altitude pour faire pousser quelconque culture. Aucune raison… ne serait-ce que la petite rivière qui passait au milieu du canyon était à l’époque remplis d’or… la seule chose qui importait pour les conquistadors.
En 1548, « Nuestra Senora de la Paz (Notre Dame de la Paix) », dit La Paz, était fondée.

Mirador Kili Kili
Situé au nord du canyon et facile d’accès après une courte (mais intense) ascension depuis le centre-ville, le Mirador Kili Kili est l’endroit parfait pour commencer la journée et avoir une vue d’ensemble sur la capitale.
Il n’y a pas de plat à La Paz; soit vous montez ou descendez. Mis à part le centre-ville, situé dans le fond du canyon et comportant des tours résidentielles et commerciales, le reste du canyon est un ramassi de petits bâtiments en briques rouge.
Dans la catégorie; « j’aurais souhaité ne jamais y aller », nous avons assisté à un spectacle de Cholitas; un espèce de Lucha Libre Mexicaine (lutte où tout est chorégraphié) mettant en scène des femmes habillées en costumes traditionnels (robe + chapeau haut de forme + tresse + talon haut).
J’avais un certain malaise à regarder ces petites dames se taper dessus et se briser des planches de bois sur le dos.

…
RANDONNÉE « EL CHORO »
L’idée est simple; marcher plus de 50km sur un ancien chemin Inca reliant le Col « La Cumbre », situé sur les hauteurs de La Paz (@4900m), jusqu’à Coroico, ville à la lisière de l’Amazone (@1700m).
Jusqu’en 1930, ce sentier était la seule route reliant La Paz au nord-est de la Bolivie.
Une randonnée facile de 3 jours… ou assez intense de 2 jours.
…
Jour 1 – TOUT EN DESCENTE
Départ La Cumbre (45min de bus depuis La Paz)
Arrivé Vila Loba (camping)
Distance 24km
Dénivelé Positif +300m
Dénivelé Négatif -2800m
Une fois descendu du bus et monté les derniers +300m séparant la grande route du sommet de La Cumbre, un endroit où rien ne pousse, mais offrant un formidable panorama à 360 sur les montagnes environnantes, le sentier plongeait dans une vallée sinueuse.


Dès lors, la randonnée se résumait en une « chute libre » de presque -3000m de dénivelé négatif, passant au travers d’une contrée reculée, où les llamas étaient nombreux, mais les habitants rares.



Tanzi étant malade depuis quelques jours, elle avait décidé d’aller se reposer et m’attendre à la fin du parcours.
Même si la randonnée est sans aucune véritable difficulté, et que le départ est a moins d’une heure de La Paz, le sentier était désert; j’allais croiser une demi-douzaine de randonneurs tout au plus. Du nombre, Nicolas (québécois), Maeva et Charlotte (françaises), avec qui j’allais partager le chemin lors de la 1ère journée.
Qui dit « ancien chemin Inca », dit « route de pierre en mauvais état ». Le chemin était en réalité une ligne de pierre zigzaguant dans le fond de la vallée au travers de la plaine.



La vallée montagneuse et sans végétation du début laissait peu à peu la place à une forêt tropicale de plus en plus dense. Du même coup, la température fraiche du début était désormais chargée d’une humidité suffocante.
…
Jour 2 – SOUS UNE PLUIE DILUVIENNE
Départ Vila Loba (camping)
Arrivé Pacallo + taxi jusqu’à Cocoiro
Distance 32km
Dénivelé Positif +850m
Dénivelé Négatif -1850m
Nouveau jour, même rengaine; descente dans une vallée tropicale via un sentier rocheux.

La pluie se mettait rapidement de la parti, se transformant éventuellement en un véritable déluge qui allait perdurer toute la journée, transformant du même coup les roches (sur lesquelles je marchais) en un jeu dangereux.


J’arrivais à Villa Esperanza, la fin du sentier, au bout de 7 longues heures.
Ayant distancé mes compagnons de marche en début de matinée, j’étais seul et le seul transport pour gagner Coroico (20km plus loin) était un taxi à 60$.
Sans dire un mot, je souriais au chauffeur, reprenais mon sac et commencais à marcher sur la route.
5km plus loin, j’atteignais le village de Pacallo. Un homme s’écriait « taxi ». Je lui demandais « cuanto (combien) » sur un air désabusé (en pensant qu’il allait me demander une fortune lui aussi)… il me répondait « 10bob (2$) ». Hehe
2 jours, 50km de marche et plusieurs km de dénivelé négatif sur un sentier rocheux, que moi et mes genoux en compote étions désormais à quelques minutes de retrouver Tanzi à Coroico.
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COROICO
Alors que La Paz se situe en plein coeur de la Cordillère des Andes, moins de 2 heures de route vers l’est et le paysage change radicalement.
Vous atteignez alors Coroico (1700m), charmant village situé au coeur de la province de Yungas, une région faite de collines toutes vertes à mi-chemin entre les Andes et l’Amazone.
Épisode 117 – T i T i K a K a
20.00 – 16 avril 2017
À la sorti de l’avion, nous avions le souffle très court et le fond de l’air était G L A C I A L. Comme le dirait le regretté Ned Stark
« Winter is Coming! (L’hiver arrive!) »
Le changement était drastique!!!
Parti de l’Amazone; plat, chaud, humide et au niveau de la mer, nous étions dorénavant à Puno, à la frontière Pérou/Bolivie, dans une contrée froide, montagneuse et à plus de 3800m d’altitude.
Nous avions pris presque 4km de dénivelé positif en moins de 2 heures. Pour ceux qui ne le savent pas, tout séjour au-dessus de 3000m est potentiellement dangereux (voir mortel) sans une acclimatation en douceur à l’altitude. Nous en serions quitte pour (au minimum) un (très) bon mal de tête (pendant quelques jours). Il n’y avait pas de recette magique; repos et beaucoup d’eau.
Je ne pouvais imaginer meilleur endroit pour faire cette médecine choc que sur les berges de Titikaka.
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TITIKAKA POUR LES NULS
Qui n’a jamais entendu parler du Lago Titikaka?
Partagé entre le Pérou et la Bolivie, Titikaka est, selon la légende, le berceau de la civilisation Inca. C’est aussi le plus haut lac navigable au monde.
Une visite du Lago Titikaka est aussi une visite de l’Altiplano; une contrée rude avec des paysages de haute altitude composés de plaines et de collines parsemés de culture et de villages. Les peuples pré-colombien Ayamara et Quechua y habitent depuis la nuit des temps et vivent encore essentiellement des produits de la terre et de la pêche.
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COPACABANA, L’ORIGINAL

Une nuit à Puno et nous traversions la frontière pour gagner les berges du lago du coté bolivien… Titikaka, version Bolivie étant réputé plus authentique.
La ville de Copacabana, signifiant « Vue sur le Lac » en Quechua (nom « volé » par Rio de Janeiro pour désigner sa plus belle plage) serait notre base pour explorer le lac.
Copacabana est ce qui se rapproche le plus d’une station balnéaire… version bolivienne; plage… mais poussiéreux et un peu chaotique. Avec un peu d’imagination…. et un peu saoul… on pourrait imaginer Copacabana quelque part sur la cote italienne.


L’endroit est très populaire aussi bien auprès des boliviens (qui envahissent les plages le week-end) que des voyageurs.
Basilica de la Vierge de Copacabana
Copacabana héberge le lieu saint le plus vénéré de Bolivie. La Basilica attire des pèlerins de partout au pays lors des fêtes saintes (et nous y étions le Dimanche de Pâques).
Cerro Calvario
Chemin de croix (un peu casse-cou avec ses marches pour géants) jusqu’au sommet de la montagne surplombant Copacabana.
Pour l’occasion, nous avions déniché un véritable bijou d’hotel. Pour 40$, nous aurions une vue sans obstruction du lac depuis notre chambre 5 étoiles. C’est ce que j’appelle « La Vraie Vie ».
(L’ile Sacré du Soleil)

En plus d’être un lieu de pèlerinage et une station balnéaire, Copacabana est aussi le point de départ pour rejoindre Isla del Sol.
Ile montagneuse culminant à 4075m, Isla del Sol est la plus grande et importante historiquement des quelques 40 iles peuplant le Lago Titikaka. Une légende Inca veut que Viracocha, le Dieu qui a créé l’Univers, ait émergé des eaux du Titikaka sur Isla del Sol pour ensuite créer le soleil… d’où le nom de l’ile (Ile du Soleil). Selon cette même légende, la civilisation Inca fut créée sur cette ile.
De nos jours, l’ile est une grosse attrape touriste difficile à manquer lors d’une visite en Bolivie.
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’Ile du Soleil portait très mal son nom lors de notre séjour. Ciel très bas (ou c’est nous qui étions trop haut), température avoisinant 0 et constamment balayée par un fort vent d’hiver, nous avions de la difficulté à croire que nous étions au beau milieu de l’été austral.
Du Puesto de Salud, le port principal de Isla del Sol, il fallait monter l’abrupte « Escalera del Inca (Escalier des Incas) » sur 200m de haut pour gagner le village de Yumani.


Yumani, un tapon d’auberges et de restaurants, est le plus grand, et le moins authentique, des 3 villages de l’ile. Les habitants tentent tant bien que mal de conserver leurs traditions, mais la modernité frappe fort à la porte. Pour preuve, les 2 spécialités de tous les restaurants de l’ile sont pasta et pizza.

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Au 2ème jour, nous entreprenions de faire le tour de l’ile via le sentier panoramique décrivant une boucle d’environ 20km.





À peine sorti de Yumani que notre périple coupait court. Un gardien du sentier nous interdisait de continuer plus loin, prétextant que des « terroristas » (le mot qu’il employait) s’attaquaient aux touristes.
De la grosse bullshit si vous voulez mon avis. C’est curieux comme ça doit arranger les propriétaires de bateaux dont les touristes n’ont pas le choix d’utiliser pour gagner l’autre bout de l’ile. Plus que ça; comme si ils ne pouvaient pas attraper ceux qui commettent les vols sur une ile qui compte moins de 1000 habitants.
N’empêche, l’ile avait du être magnifique, mais ce temps était révolu; elle était complètement recouverte de champs en terrasse, mais la très grande majorité était à l’abandon et repris par la nature.
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Cest donc beaucoup plus tôt que prévu que nous entamions la longue descente de l’Escalera del Inca jusqu’au Puesto de Salud afin de retourner à Copacabana.
Notre acclimatation à l’altitude allait se continuer dans la plus haute capitale du monde.
Épisode 116 – L’Amazone À Vitesse Très Petit V
11.30am – 5 Avril 2017

C’est par une journée de mousson typique (saison des pluies) que le « Sagrado Coracao de Jesus », vieux bateau en bois, s’apprêtait à quitter le port de Manaus, la capitale de l’Amazone, 24 heures à peine après y être arrivé en provenance du Venezuela via Boa Vista.


Depuis les premières lueurs du jour, les gens installaient leur hamac sur l’un des 2 ponts ouverts de ce petit bateau ne faisant pas plus de 50m de long, par 20 mètres de large. Entassé comme des sardines et sans aucune intimité, c’était la manière de voyager dans ce coin du monde… mais pas pour nous.

Pour à peine 30$/jour par personne, nous avions opté pour un peu de confort; une cabine en bois (qui avait dû être très luxueuse il y a 100ans) avec lit double, salle de bain, a/c, frigo, TV, balcon privé, et 3 repas inclus. Une « croisière » beaucoup plus luxueuse que celle faite sur le bateau Navimag en Patagonie chilienne (pour une fraction du prix).
Cette cabine, que nous avions affectueusement baptisée « the cell (la cellule) » serait notre maison pour les 6 prochains jours, le temps de remonter près de la moitié du fleuve Amazone jusqu’à la triple frontière entre le Brésil, le Pérou et la Colombie.


Pour passer le temps, nous avions pris soin de remplir notre frigo à pleine capacité de bières et de vins… un moyen comme un autre de s’habituer au plancher incliné à plus de 15 degrés.
Départ; Manaus, au km 1000 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.
Arrivé; Tabatinga, au km 2700 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.
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L’AMAZONE POUR LES NULS
L’Amazone (l’Amazonie), le « coeur de l’Amérique du Sud », « le poumon de la Terre », se meurt.
Avant d’élaborer plus en détail sur cette affirmation, il faut faire la distinction entre l’Amazone, le fleuve, et l’Amazone, la jungle. Le fleuve se porte bien, c’est la jungle qui se meurt.
À ce jour, plus de 20% de la superficie de l’Amazone a disparu en raison de l’homme (déforestation). Chaque année qui passe, environ 2% de l’Amazone disparait. Si le déboisement continu au rythme actuel, l’Amazone aura complètement disparu en 2050.
Ce que l’homme fait actuellement à l’Amazone cause un dommage irréparable/irréversible non seulement à la jungle, mais aussi aux habitants de la planète toute entière.
– L’Amazone c’est la 2ème plus grande forêt au monde (après la Taiga – Sibérie/Russie),
– L’Amazone c’est 50% de toutes les forêts tropicales sur Terre,
– L’Amazone abrite plus de 10% de toutes les espèces vivantes sur Terre. En d’autres mots, 1 espèces sur 10 de toutes les espèces de plantes et d’animaux habitant notre belle Planète Bleue se trouve dans l’Amazone,
– L’Amazone joue un role vital à la vie sur Terre en absorbant (transformant) une grande quantité du dioxide de carbone si néfaste à l’homme.
L’Amazone n’est pas l’affaire d’un seul
Pays. Partagé à 60% Brésil, 10% Pérou, 7% Colombie, 6% Bolivie, 6% Venezuela, et les miettes dans les Guyanas, c’est au Brésil que le plus de dommage (et le moins d’effort de conservation) y est fait.
L’Amazonie brésilienne version 2017 est un gigantesque chantier où les routes et villes poussent un peu partout. Il y a presque plus de brésiliens vivant dans l’Amazone, que de canadiens au Canada. À elles seule, les villes de Manaus, Boa Vista et Porto Velho font presque 10 millions d’habitants.
Ça c’était pour l’Amazone la jungle… parlons maintenant de l’Amazone le fleuve…
Plus important fleuve sur la planète en terme de débit, 2ème plus important fleuve en terme de longueur (seul le Nil est plus long), l’Amazone draine plus de 12% de toutes les réserves d’eau douce (non salée – potable) sur Terre.
L’Amazone prend sa source dans les Andes péruviennes, traverse tout le Brésil, avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Le fleuve est navigable par bateau jusqu’à Iquitos, 3700km après l’embouche sur l’Atlantique.
Fait surprenant, AUCUN pont ni barrage ne traverse/bloque le fleuve. C’est donc dire que le seul moyen de traverser d’un coté à l’autre est par bateau… ce qui a pour conséquence de trancher le Brésil (que le fleuve traverse sur toute sa transversale) en 2 parties bien distinctes.
L’absence d’infrastructure sur le fleuve s’explique par sa largeur (son embouchure sur l’Atlantique fait plus de 300km de large… tandis que le fleuve se resserre à moins de 1km de large au km 600), sa profondeur, sa puissance et surtout par le fait que durant la saison des pluies (de décembre à juin), l’Amazone inonde des centaines de km de plaines et de forêts sur ses berges.
L’Amazone héberge quelques habitants célèbres;
– Le Boto, le dauphin rose de l’Amazone, plus grand dauphins d’eau douce au monde,
– Les Piranhas (pas besoin de présentation). Ces poissons carnivores sont présents en grand nombre et s’attaquent au bétail et aux humains. Le niveau de l’Amazone peut monter de 12-15m à la saison des pluies. Les piranhas se retrouvent donc dans les champs. Ils sont notamment responsable de la mort de 300 personnes lors d’un naufrage sur le fleuve en 1981. Si vous n’aviez pas encore compris, il n’était pas question de se baigner dans l’Amazone, même pas s’y tremper les pieds… quoique le sud africain Mike Horn a descendu à la nage en autonomie complète la totalité du fleuve en 1997.
– L’anaconda Géant, l’une des plus grande espèce de serpent au monde,
– Le piratuku, un poisson pouvant mesurer de 3 à 5 mètres et peser de 200 à 400 kg.
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Pourquoi avoir nommé le fleuve et la jungle « Amazone »?
À l’époque pré-colombienne (avant les espagnols/portugais), le fleuve n’avait pas vraiment de nom. Au début du 16ème siècle, les 1ers conquistadors baptisèrent le fleuve « Mar Dulce (Mer D’Eau Douce) » et « Rio Grande (Grande Rivière) ».
En 1541, un conquistador espagnol, qui cherchait du trouble à une tribus où les femmes étaient des guerrières au même titre que les hommes, surnomma l’endroit Amazone en référence aux guerrière décrites dans la mythologie grecque.
Il n’en fallait pas plus pour que le nom marque l’imaginaire et persiste au fil des siècles.
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L’AMAZONE À CONTRE-COURANT
Voguer sur l’Amazone c’est… c’est… plate rare!!!
Après 1 demi journée de navigation, nous étions à 25km (distance d’oiseau) de Manaus. La croisière allait être loooooongue. Un repos forcé, sans internet, qui allait faire du bien au corps et au mental avant d’entamer la dernière portion de notre voyage en Amérique du Sud qui s’annonçait pour le moins chargée.
À l’horizon, il n’y a aucun relief, tout était plat à perte de vue. Plus souvent qu’autrement, on ne voyait que de l’eau brune sur un fond de jungle et de nuages gris.
Peu importe comment large le fleuve était, le bateau voguait toujours à quelques mètres seulement de l’une des 2 berges, si bien que nous pouvions admirer de très près comment les gens vivent le long de l’Amazone. Parce que oui, des gens vivent ici.



Dupuis les 60 dernières années, le gouvernement du Brésil propose des initiatives pour inciter les pauvres de partout au pays à venir coloniser l’Amazone (triste mais vrai). C’est ainsi que l’on passe rarement 1km sans apercevoir une habitations. Ces habitations sont pour les plupart extrêmement rudimentaires; de minuscules carrés sur pilotis.
Autrement, il faut avoir beaucoup de lecture et/ou de trucs à écrire pour passer le temps.
Et parce que nous avions été sage, Dame Nature nous récompensait avec de splendides coucher de soleil (peut-être aussi des lever de soleil, mais nous étions trop occuper… à dormir).




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Au 1 jour, tout était nouveau…
Au 2 jour, nous pouvions passer de longues heures à fixer le paysage qui défilait leeeeeentemeeeeent devant nous…




Au 3 jour, les batteries étaient complètement rechargées…
Au 4 jours, nous venions à bout de notre stock d’alcool…
Au 5 jours, ça commençait à être le temps qu’on arrive…
Au jour 6, nous étions enfermé dans notre cabine toute la journée puisqu’il tombait des cordes dehors… comme il peut en tomber en Amazone durant la mousson..


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En fin de soirée du jour 6, après 131 heures et 1700km, le bateau s’arrêtait définitivement à Tabatinga.
Bienvenue à la triple frontière!

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LA TRIPLE FRONTIÈRE
« Dangereux la nuit! Ne sortez pas de votre hotel sous aucun prétexte » – C’est à peu près la seule chose que mon guide de voyage mentionnait à propos de Tabatinga… avec les mots « traffic » et « drogue » répétés très souvent.
Et pourtant… il était passé 22.00 et nous étions à marcher dans les rues désertes de Tabatinga pour nous trouver un auberge… sans se faire trucider.
Qui dit 3 frontières… dit 3 pays… dit 3 villes; Tabatinga (Brésil), Santa Rosa (Pérou) et Leticia (Colombie). Aucune des 3 villes n’est relié au reste du continent par la route, seulement par bateau et avion.
Alors que les villes de Tabatinga et Leticia ne font qu’une, sans véritable frontière (on peu passer librement de l’une à l’autre), Santa Rosa fait bande à part de l’autre coté du fleuve.
Avez vous déjà foulé le sol de 3 pays… en moins de 2 heures… sans avoir à passer un poste frontalier et montrer votre passeport? Je me réveillais à Tabatinga (Brésil), pour aller prendre mon déjeuner à Leticia (Colombie), sautait dans une vieille pirogue et hop, je me retrouvais de l’autre coté du fleuve sur Isla Santa Rosa, Pérou.


Alors que Leticia et Tabatinga sont directement sur le fleuve, le petit village linéaire de Santa Rosa se trouve sur une ile perdue au travers des mangroves. La plupart du temps, les voyageurs passent en coup de vent à Santa Rosa, pour collecter leur tampon d’entrée/sorti du Pérou au bureau d’immigration, et se diriger en vitesse vers Leticia. Très dommage puisque Santa Rosa offre un cadre unique et est sans aucun doute mon endroit préférée dans l’Amazone.





03.00 – C’est sous un déluge que nous sautions dans un petit bateau taxi pour rejoindre le bateau rapide (espèce de bus flottant) qui allait nous mener à Iquitos, plus en amont du fleuve amazone au coeur de l’Amazonie péruvienne. Toute une expérience que d’être dans un petit bateau, qui menace de chavirer à tout moment, sur le fleuve amazone sous une averse à ne rien y voir dans la nuit noire.
Multo Obrigado Brasil!
(Re)Bienvenido Pérou!
See you dans 2 mois Colombie!
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IQUITOS
12 heures et 1000km plus tard, Iquitos était en vue.
À première vue depuis l’Amazone, Iquitos ressemblait à un gros dépotoir de bateaux: sur des km ont pouvaient voir des bateaux sur les berges.
Situé au km 3700 de l’embouchure du fleuve amazone, Iquitos possède le titre inusité de « plus grande ville de la planète à ne pas connectée par la route ». En effet, plus de 50% de la superficie du Pérou est recouverte par l’Amazone, et Iquitos se trouve en plein coeur sans aucune route pour y accéder. Le seul moyen de gagner Iquitos est par les airs ou par bateau.
Rues pleines de tuk tuk et hyper bruyantes, où les conducteurs n’o t aucun respect pour les piétons. Pas de doute, nous étions de retour au Pérou.
Belen Market
Le très achalandé Marché Belen est un genre de Marché Atwater (Montréal), qui s’étendrait sur un bon kilomètre carré de patés de maisons et où vous pouvez trouver de tout (sauf ce que vous chercher vraiment). Toutes les communautés indigènes qui vivent dans l’Amazone péruvienne viennent ici pour vendre leur produit.
Une fois « entré » dans Belen, il est très difficile de trouver la sorti tant de cette ville dans la ville tellement l’endroit est labyrinthique et ne semble jamais prendre fin.
La Isla de los Monos
(L’ile des Singes)
Le highlight de notre voyage en Amazone fut la visite de Isla de los Monos, une ile réputée pour être un orphelinat de singes.
En premier lieu, il fallait survivre à la traversé de 45min depuis Iquitos jusqu’au village de Mazan, à bord d’un petit (et vieux) bateau surchargé, qui donnait l’impression de vouloir chavirer à tout moment. Nous étions quitte pour une bonne frayeur.
Nous sautions ensuite dans un bateau encore plus vieux pour une traversée vers l’Isla.

Une fois sur l’ile, nous étions « attaqué » par une vingtaine de petits singes d’une demi-douzaines d’espèces. Toutes ces petites bêtes ne voulaient qu’une chose; nous grimper dessus en s’agrippant avec leur 2 bras, 2 jambes et leur queue.

Sensation des plus uniques que de sentir les petites mains/pieds et leur queue s’enrouler autour de nos bras afin de s’agripper.









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15 Avril 2017
Bon… ce n’est pas tout. Il pleut des cordes depuis 2 jours et les prévisions ne sont guère meilleures pour la prochaines semaines. La mousson est bien installé, ce qui sonne la fin de notre séjour en Amazone.
Je ne veux plus entendre (ou voir) le mot bateau avant un très long moment!
À la première heure, nous nous envolons pour d’autres cieux… plus radieux.
Bolivie nous revoilà!!!
Épisode 115 – Roraima; Le Monde Perdu
RETOUR DANS LE TEMPS
2 Janvier 2017 – Puerto Williams – Isla Navarino
« N’allez pas au Venezuela! Je sais que Roraima est très tentante, mais promettez-moi de ne pas aller au Venezuela!! Le pays peut imploser et tomber en Guerre Civile à tout moment!!! »
Ces mots furent prononcés par un couple de brésiliens rencontré sur Isla Navarino. Docteurs, dans la quarantaine et adeptes de plein-air, ils avaient fait pas mal toutes les randonnées possibles sur le continent sud américain.
Quand je leur ai mentionné que nous envisagions nous rendre au Vénezuela pour faire Roraima, les traits de leur visage s’étaient durcis et ils nous avaient lancé cette mise en garde… comme si des parents donnaient un ordre à leurs enfants.
Depuis plus de 8 mois que je parcourais l’Amérique du Sud, ils n’avaient pas été les seuls à me déconseiller d’aller au Venezuela… et pourtant… en ce 27 mars 2017, nous étions en route pour le Vénézuela.
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VENEZUELA POUR LES NULS
« Nous n’avons pas besoin de touristes, nous avons du pétrole » – Hugo Chavez
Lieu de naissance de Simon Bolivar, figure emblématique de l’Indépendance des colonies espagnoles en Amérique du Sud, le Vénézuela a toujours été le mouton noir de l’Amérique du Sud, faisant les choses à sa manière.
Nom officiel; Republica Bolivarian do Venezuela
Population; 30 millions
Capitale; Caracas
Langue; espagnol
Comment le Vénézuela a t’il pu passé d’un des pays les plus riches du continent au pays le plus pauvre, sur le bord de la guerre civile.
Le Vénézuela est dans le top 5 des pays producteurs de pétrole au monde. Il y a quelques années, lorsque le prix du pétrole s’est effondré (pour ne plus jamais remonter au niveau d’antan), le pays n’avait pas vu venir le coup et a été secoué par un tremblement de terre de puissance maximale.
Du jour au lendemain, le pays qui tirait plus de 80% de ses revenus du pétrole, a vu ses profits fondre comme neige au soleil.
Le gouvernement, qui n’avait jamais utilisé l’argent du pétrole pour diversifier l’économie du pays (comme les UAE ont faits), a du procéder à des coupes drastiques. Les vénézuéliens, habitués a une qualité de vie aisé, sont tombés de leur nuage.
La monnaie, le Bolivar, a été dévalué a un point tel qu’elle ne vaut plus rien en dehors du pays. Les vénézuéliens étaient dès lors prisonniers de leur propre pays.
Du coup, la population est descendue dans les rues, surtout dans les grandes villes comme Caracas. Depuis ce temps, le pays est plongé dans le chaos le plus total. Le gouvernement peine à acheter de l’étranger des produits de base tel que de la nourriture et des médicaments. Il y a pénurie de tout, surtout dans les grandes villes et à la frontière avec la Colombie, où des milliers de vénézuéliens tentent de fuir illégalement en quête de jour meilleur.
Le Venezuela… un pays dangereux… c’est ce que tout le monde dit… mais tout le monde en sait quoi au juste? Tout le monde n’est jamais allé au Venezuela? Tout le monde voit ce que les médias veulent bien nous montrer; des images et des histoires qui font sensations.
La vie vaut la peine d’être vécu à fond et cela implique de prendre des chances de temps en temps.
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2 FRONTIÈRES EN 24h
Après avoir passé la frontière entre la Guyana (Lethem) et le Brésil (Bonfil) une douzaine d’heure plus tôt, dormi à Boa Vista (une ville qui porte très mal son nom), nous étions à bord d’un taxi collectif roulant à vive allure en direction de Pacaraima, à la frontière du Brésil avec le Vénézuela.
Plus nous approchions de la frontière et plus la tension montait. Nous avions beau avoir reçu toutes les assurances que l’endroit était sécuritaire, il n’en demeurait pas moins que nous étions nerveux… une nervosité mélangée avec beaucoup beaucoup d’excitation.
Nous passions le poste frontalier brésilien… pour nous diriger vers le poste frontalier vénézuélien… et en ressortir au Venezuela.

Nous sautions dans un taxi pour rejoindre Santa Elena, la ville la plus proche… simplement pour voir le chauffeur se diriger vers le Brésil… à notre plus grande surprise… et sous le regard médusé du militaire qui venait de nous faire passer la frontière.
Ce que le chauffeur ne nous avait pas dit, c’est qu’il devait aller chercher un truc du coté brésilien avant de se diriger à Santa Elena de Uairen…
Plus de peur que de mal!
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BIENVENUE AU VENEZUELA!
Santa Elena n’était pas en flamme, il n’y avait aucun mort dans les rues, aucun coup de feu, aucune personne qui tentait de nous arracher la tête et/ou de nous voler tout ce que nous avions. Bref, tout était business as usual; il faisait chaud et humide.
Santa Elena est une petite ville de 8000 habitants, coincé entre la frontière brésilienne et le « Parque Nacional Canaima », l’un des plus grand Parc National au monde, comprenant entre autre Angel’s Fall (la plus haute chute au monde), la Gran Sabana et Roraima. À plus de 10-12 heures de la grande ville vénézuélienne la plus proche, nous étions entré au Venezuela par la petite porte d’en arrière, très loin du chaos.
Nous ne tardions pas à trouver une chambre d’hotel très spacieuse, avec salle de bain, TV, frigo, A/C pour moins de 9$… du jamais vu.
Tanzi, qui désirait s’acheter une nouvelle casquette, payait l’article avec un simple billet de 50 reals (monnaie brésilienne – l’équivalent de 21$can). La caissière lui redonnait le change en Bolivar… 40000 Bolivar pour être plus exact… en billet de 100 Bolivar… la pièce de monnaie la plus élevé au Venezuela. Elle ressortait du magasin avec de grosses piles d’argent… ressemblant beaucoup plus à une voleuse de banque qu’à une personne qui venait de s’acheter une casquette.
En fin de journée, nous rencontrions notre guide et le reste du groupe. Impossible de faire autrement pour se rendre où nous voulions aller.
Dès demain, l’aventure allait commencer!
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JOUR 1 – LA GRAN SABANA
Info
Départ; Santa Elena (4×4)
Début Randonnée; Paraitepui
Fin de la Randonnée; Camp RioTek
Distance; 13km
Dénivelé Positif; +150m
Dénivelé Négatif; -300m
Après s’être fait brasser durant 2h à bord d’un 4×4 roulant sur des chemins de terre défoncés, nous arrivions au village de Paraitepui.
Loin devant nous pointait 2 massifs rocheux, Roraima et son petit (pas petit) frère Kukenan, 2 monolithes géants plantés au beau milieu de la savane tels des forteresses imprenables. Et pourtant, au terme de la randonnée de 6 jours que nous débutions, nous aurions sommité Roraima!
Roraima, de son véritable nom Roroma (les anglais trouvaient que Roraima sonnait mieux), et qui signifie « Grand Bleu Vert » est une montagne atteignant 2810m, qui ferait paraître Table Mountain à Cape comme une très petite table.
Situé à la triple frontière du Brésil, Venezuela et Guyana, il est seulement possible de réaliser l’ascension du coté vénézuélien. Cette randonnée est réputé comme l’une des plus belles au monde… même si elle est inconnue de monsieur-madame-tout-le-monde.
La création de Roraima n’est pas dû à un volcan ou aux glaces qui auraient modifié le paysage en se retirant lors de l’une des périodes de glaciations que la Terre a connu. Non! La création de Roraima remonte à l’époque où tous les continents ne formaient qu’un seul continent; Pangea.
L’endroit a inspiré de nombreux créateurs, notamment Sir Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes, pour l’écriture d’un des romans de fiction les plus célèbres jamais écrit; « The Lost World (Le Monde Perdu) ».
Pour ma part, Roraima trône au sommet de ma liste des endroits à voir depuis que j’ai découvert son existence il y a quelques années grâce au film d’animation « Up » de Disney/Pixar (vous savez le vieil homme et sa maison qui vole avec des ballons).


La randonnée du jour, sans aucune difficulté, consistait à se rapprocher de Roraima en marchant au travers de la « Gran Sabana (la Grande Savane) », une vaste étendue d’herbe et de petites collines s’étendant jusqu’à perte de vue (sauf pour Roraima et Kukenan).
Nous étions en compagnie de notre guide Marisol (vénézuélienne parlant très bien anglais… une rareté), de 2 porteurs/cuisiniers, de Pedro et Marie (un couple portugais/allemand), de Mae (une japonaise)… et de notre toilette portative. J’avais vu des Parcs Nationaux avec des règlements bizarres, le premier en tête de liste étant Altos de Lircay (Chili), où il fallait avoir un bruleur et un poêlon pour entrer dans le parc… même si vous faisiez la démonstration que toute la nourriture que vous alliez manger ne nécessitait aucune cuisson… mais l’obligation d’avoir une toilette portative était une première.
En chemin, Marisol me lançait « Your bag is so small (ton sac est tellement petit) ». Je lui repondait qu’il y avait une tente, un sleeping et des vêtements chauds dedans. Elle me lançait alors un regard du genre « tu penses que je suis une idiote ».


Une fois au Camp Riotek, je sortais la tente et le sleeping de mon sac et Marisol s’écriait « it is true!!! (Tu disais vrai!!!) ».
C’était maintenant l’heure de contempler la vue… et de se faire manger par les Puri Puri, petits moustiques aux piqures extrêmement douloureuses.
…
JOUR 2 – LA DÉMESURE
Info
Début Randonnée; Camp Rio Tek
Fin de la Randonnée; Camp de Base
Distance; 11km
Dénivelé Positif; +800m
Dénivelé Négatif; -50m
La journée débutait sous un ciel très bas et chargé… qui allait éventuellement nous tomber sur la tête… avec Roraima et kukenan complètement cachés dans les nuages.

Fini la Gran Sabana, nous entreprenions l’ascension du podium végétal sur lequel Roraima donnait l’impression d’être déposé.
J’avais rarement vu quelque chose d’aussi impressionnant; plus on s’approchait et plus les parois rocheuses semblaient insurmontables. La proportion de Roraima est tout simplement démesuré, son manteau de brouillard ajoutant à sa grandeur.
Le camp d’aujourd’hui se trouvait sur un plateau, au sommet du monticule de verdure, tout près du début de la paroi rocheuse. L’endroit offrait une vue imprenable sur la Gran Sabana en contrebas.

La température, extrêmement changeante, mais toujours nuageuse, faisait en sorte de constamment modifier le paysage; une minute nous pouvions admirer Roraima presque entièrement, l’autre minute tout était bouché, tandis que la plupart du temps Roraima ne se dévoilait que partiellement au travers de son grand manteau gris.
…
JOUR 3 – LA BRÈCHE
Info
Début Randonnée; Camp de Base
Fin de la Randonnée; Hotel Indio
Distance; 8km
Dénivelé Positif; +500m
Dénivelé Négatif; -50m
Aujourd’hui, nous entreprenions de rejoindre le sommet de Roraima.
Le guide avait beau pointer en direction du sentier montant jusqu’au sommet, je ne voyais que des parois verticales. Il y avait pourtant bel et bien une brèche dans l’armure de Roraima… une seule sur tout le périmètre; « Paso de la Grimace ».


La première section se passait dans une jungle très dense et verdoyante. La guide nous mettait en garde contre la grande quantité de serpents venimeux dans les environs; nous aurions à utiliser nos mains et ces mêmes serpents vivaient dans les trous où nous devions prendre appui.
Nous pouvions désormais toucher à la paroi. Il fallait avoir la tête extrêmement arquée vers le haut pour apercevoir le ciel tellement Roraima prenait tout l’horizon de droite à gauche et de haut en bas. La montagne avait constamment la tête dans les nuages, si bien que nous avions l’impression de monter au ciel.



Sur les coups de midi, nous atteignions le sommet, un endroit tout sauf hospitalier, étant balayé par des rafales de brouillard. Il y régnait un silence de mort.

Nous installions notre campement pour les 2 prochains jours dans les cavités d’une petite montagne surnommée « Hotel Indio ». Ne vous laissez pas méprendre par le nom, l’endroit n’offrait aucun confort.
N’empêche, le super panorama compensait amplement pour les 2 nuits froide et humide qui nous attendaient; le genre de froid qui se fou de combien de couches de vêtement tu portes et qui se rend directement au os.







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JOUR 4 – LA FORTERESSE DU CIEL
Info
Début Randonnée; Hotel Indio
Fin de la Randonnée; Hotel Indio
Distance; +/-12km
Dénivelé Positif; –
Dénivelé Négatif; –
Roraima est réputée pour offrir une température complètement imprévisible à longueur d’année, avec de la pluie et du brouillard au menu plus souvent qu’autrement.
Il faut croire que Dame Nature nous apprécie puisqu’il n’y avait aucun nuage à l’horizon à notre réveil. Nous avions une vue impressionnante sur la Gran Sabana tout en bas depuis Hotel Indio.


À peine la première lueur du soleil pointée que nous entreprenions d’explorer le sommet. Devant nos yeux s’étendait une contrée tellement vaste qu’il était facile d’oublier que nous étions sur le sommet d’une montagne. On aurait pu marcher une dizaine de km sans tomber sur le périmètre de Roraima.
Le sommet de Roraima était un endroit totalement inhospitalier et labyrinthique, un paysage formé de roches noires et de marais, avec d’étranges & fascinantes formations rocheuses. Le genre d’endroit que ton cerveau peine à croire qu’il peut exister… et pourtant il se trouvait devant nos yeux.




L’endroit était le repère de nombreux scorpions et tarentules. Nous avons croisé 3 tarentules… dont une de très près; je faisais un somme sur une roche quand Tanzi m’a lâché un cris de mort… la grosse tarentule velue était à moins de 1m de moi.
The Abyss (L’Abysse)
De ce mirador sur le périmètre, il était possible de voir le territoire de la Guyana s’étendre à l’infini devant nos yeux en contrebas.


The Window (La Fenêtre)
Offrant de super points de vue sur Kukenan de l’autre coté de la vallée, l’endroit est aussi reconnu pour sa roche en porte-à-faux sur au moins 10 mètres au-dessus de la vallée… 700m plus bas.



Maverick
À 2810m, le point le plus haut de Roraima se veut un incontournable pour admirer le coucher de soleil sur la Gran Sabana.
Voir un coucher de soleil assis à moins de 1m du bord d’une paroi verticale plongeant à plus de 800m; check.




Juste avant que le soleil ne disparaisse derriere Kukunan, le brouillard enveloppait tout. Une manière pour Roraima de nous montrer qui était le boss.
Info
Début Randonnée; Hotel Indio
Fin de la Randonnée; Camp Rio Tek
Distance; 19km
Dénivelé Positif; +100m
Dénivelé Négatif; -1300m
Des vents violents et un brouillard dense, c’est ce qui régnait sur Roraima à notre réveil. Le soleil tentait de percer cette muraille blanche… sans succès.
Le genre de température où tu veux refermer le zipper de ta tente à peine après l’avoir ouvert, et t’emmitoufler dans ton sleeping. Comme vous le devinez, cela n’était pas une option; il nous fallait redescendre Roraima par Paso de la Grimace et faire à rebours les jours 2 et 3 jusqu’au Camp Riotek.






Plus nous descendions et moins le brouillard était dense, au point de disparaitre, laissant apparaitre la Gran Sabana devant nos yeux.



Une fois passé le Camp de Base (nuit du jour 2), nous en avions fini avec les sentiers casse-cou.






Dès lors, nous descendions tranquillement en direction du Camp Riotek (nuit du jour 1).
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Jour 6 – PROMENADE DANS LE PARC
Info
Début Randonnée; Camp Rio Tek
Fin de la Randonnée; Paraitepui
Distance; 13km
Dénivelé Positif; +300m
Dénivelé Négatif; -150m
Toute bonne chose à une fin!
Un dernier long regard à Roraima, pour tenter de mémoriser la montagne dans mon esprit, et nous étions dans le 4×4 en route pour Santa Elena.

Une dernière nuit au Venezuela et puis ce serait le Brésil… encore.
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ÉPILOGUE
J’ai visité beaucoup de pays, marché des randonnées mythique et gravit de hauts sommets, mais cette aventure est l’une de celle qui m’a le plus émerveillée.
Pourquoi?
Parce que Roraima est l’un de ces endroits plus vrai que nature. Mes attentes étaient extrêmement élevées envers Roraima et l’endroit m’a coupé le souffle.
Parce que dans un monde où tout va toujours de plus en plus vite et ou on peut avoir quasi n’importe quoi en clignant des yeux, j’avais fini par mettre une croix sur Roraima en raison de la situation au Venezuela… et les étoiles se sont alignées à la dernière minute.
Épisode 114 – Guyana; A feel of India
Un arrière gout d’Inde… Un arrière gout de chaos… À peine arrivé, que je ne voulais pas y rester une minute de plus…
Bienvenue en Guyana!!!
Ce n’est pas le bout de l’Amérique du Sud géographiquement parlant, mais ça l’est culturellement.
À peine sorti du traversier en provenance du Suriname que la réalité frappait fort; j’avais l’impression d’être de retour en Inde… un Inde qui aurait fusionné avec l’Afrique noire. C’était le BORDEL dans les rues; pollution, animaux en liberté (vaches, ânes, chevaux, chèvres, name it) & pollution sonore (klaxon).
On raconte que la population de Guyana se trouve sur la route longeant l’atlantique entre le Suriname et la capitale, et que le reste du pays est vide. Je l’espère de tout coeur puisque tout ce que nous pouvions voir durant le trajet de 200km entre la frontière et Georgetown était une interminable succession de bâtiments s’entassant les uns sur les autres sur le bord de la seule route du pays. Les villages se succédaient à un rythme infernal sans que l’on voit une véritable limite entre chacun… la bande de bâtiments ne s’arrêtait jamais.
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GUYANA POUR LES NULS
Colonie hollandaise de 1607 à 1814, puis colonie anglaise de 1814 jusqu’à son indépendance en 1966, la « République Co-operative de Guyana » est la plis populeuse des 3 Guyane. Ses 800000 habitants sont bien peu, mais assez pour être supérieure au total du Suriname et de la Guyane Française.
Faits particuliers;
– plus de 45% de la population est d’origine indienne, 30% noir, 15% créole, 10% amérindien et moins de 1% blanc,
– Bien que situé sur le continent sud américain, Guyana fait officiellement parti des Caraïbes.
– Guyana a une frontière terrestre commune avec le Venezuela, mais il n’y a aucun moyen de traverser d’un pays à l’autre.
– Guyana recoit moins de 10000 touristes par année. C’est moins de touristes que Machu Picchu en 1 mois. La Guyana n’est pas du tout faite pour les backpackers, étant totalement orienté sur le touriste de luxe. Il est rare de voyager dans le pays sans guide… rare mais pas impossible 😉
– Guyana a le plus haut taux de suicide de tous les pays sur Terre.
– La langue officielle du pays est l’anglais, mais la plupart des habitants parlent un créole à base d’anglais totalement incompréhensible.
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GEORGETOWN – IL FUT UN TEMPS…
Cela fait maintenant 50ans que la Guyana a obtenu son indépendance du Royaume-Unis. Cela fait très probablement 50ans que Georgetown, la capitale du pays, tombe en décrépitude.


Surnommée « The Green City (La Ville des Jardins) », on peu facilement imaginer que la ville a autrefois été très belle, avec des canaux (petites rivières) dans presque toute les rues et de vieilles constructions en bois, de grands espaces verts… mais toute cette beauté est enseveli sous une énorme couche de poussière et de pollution. Soyons honnête, Georgetown version 2017 est un trou à ras, la plus laide capitale d’un pays sud américain.
Seawall / La Digue
Pourquoi faire simple quand on peu faire compliquer?
Georgetown et presque toute la cote de Guyana se trouve quelques mètres en-dessous du niveau de la mer (typiquement hollandais).
Au milieu du 19ème siècle, un gigantesque mur de béton de 250 KILOMÈTRES de long fut construit pour séparer l’océan de la terre et éviter les inondations. Le mur débute à Georgetown et se rend jusqu’à la frontière avec le Suriname au sud.
N’empêche, les terres sur lesquelles sont construit Georgetown et la plupart des villages sont des terres inondables. Il a plu durant 2 heures à notre arrivé et les rues se sont transformées en piscines. Je n’imagine pas comment ça peut-être durant la mousson, alors qu’il pleut continuellement.
L’architecture des bâtiments de Guyana s’est d’ailleurs adapté à cette conditions; la plupart des bâtiments sont des constructions de 1 étage sur pilotis.




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LE VÉHICULE MAUDIT
Au Revoir océan Atlantique et cote est de l’Amérique du Sud. Nous quittions Georgetown et commencions notre périple vers le centre du continent sud américain, périple qui nous mènerait éventuellement à l’amazone (le fleuve et la jungle).
La route jusqu’à notre prochaine destination s’annonçait longue et pénible; 400km à travers jungle et savane… 400km à rouler sur une tranchée orange (ils appellent ça une route ici) complètement défoncée… 400km entassé comme des sardines dans un vieux minibus.
Oubliez les bus de nuit version Amérique du Sud avec a/c et siège inclinable, le transport en Guyana se compare plutôt avec celui au Madagascar.
Dans un premier temps, la « route » pénétrait dans la forêt Iwokrama, considéré comme l’une des plus vieille forêt et l’un des endroits offrant la plus grande biodiversité sur Terre.


00.30 – Après avoir fait un flat quelques heures plus tôt, c’était maintenant au tour de la batterie du véhicule de rendre l’âme. Résultat; nous allions passer le reste de la nuit entassé dans le minibus, au milieu de la jungle et sous une pluie diluvienne.

14.00 – Après avoir été remorqué jusqu’à un poste militaire quelques km plus loin, et avoir attendu toute l’avant-midi notre chauffeur aille chercher un mecano à moto, le véhicule était enfin réparé et nous pouvions reprendre la route.



18.00 – Nous arrivions juste à temps à la rivière Essequibo pour prendre le dernier traversier de la journée, admirer le coucher de soleil au passage, et continuer notre route.



21.30 – Quelques 27 heures et 400km après avoir quitté Georgetown, nous émergions de la jungle et l’horizon s’ouvrait devant nous. C’était la fin de ce qui avait été ma pire run de « bus » sur le continent.
Bienvenue à Annai, l’un des premiers villages du Rupununi, la savane guyanaise, communément appelé le Far West Guyanais!
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LE FAR WEST GUYANAIS
La Guyana offre un contraste des plus marqué entre la cote Atlantique, où 95% de la population du pays habite, et est à majorité noire et indienne, et l’intérieur des terres, composé de jungles et de grands espaces vide, et habité par des communautés amérindiennes depuis la nuit des temps.
Nous voici donc au coeur de la savane guyanaise, un endroit qui ne manque pas de me rappeler les grands espaces sauvages de la savane africaine (Tanzanie); terre rouge orangé sur fond de plaines toutes vertes.


Annai, est un minuscule village situé sur une toute aussi minuscule colline au milieu de la savane. Ses 450 habitants en font le village le plus important à des centaine de kilomètres à la ronde. Partout autour, nous pouvions apercevoir d’autres minuscules villages pousser dans la savane.

Le village en sois était sans aucun intérêt, tout le contraire du paysage environnant. D’un coté, il y avait la jungle qui se terminait tel un mur. De tous les autres cotés, il n’y avait que le tapis vert de la savane qui s’étendait jusqu’à perte de vue… et encore plus.

La vie dans le Runupuni est des plus simple; pas d’électricité le jour, générateur la nuit, les constructions sont principalement de simples constructions en paille, au mieux il y aura une petite construction en brique, construction qui servira de chambre pour toute la famille. Il ne semblait pas non plus y avoir de « pattern » pour où les gens construisaient leur maison dans la plaine. Cela donnait l’impression que la totalité de l’endroit appartenait à la communauté.
Nous pouvions difficilement étre dans un endroit plus reculé; une région reculé de Guyana, un pays que personne ne connait.
Je crois que ce qui m’a le plus marqué de l’endroit est l’absence totale de clôture. Nous aurions pu marcher dans n’importe quelle direction sans aucun obstacle. Encore plus surprenant, nous n’avons vu aucun champ de culture (pas même un petit jardin à coté des maisons). On raconte que le sol du plateau guyanais est trop pauvre pour qu’il pousse autre chose que de l’herbe. Cette herbe est cependant bonne pour nourrir le bétail. Les habitants du coin ont donc beaucoup de vaches.





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LETHEM
Annai désormais derrière nous, nous étions en route pour Lethem; capitale du Rupununi, endroit tout sauf mémorable et… ville frontière avec le Brésil.


Brésil nous (re)voila!
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P.S. I – Commentaire le plus drôle que j’ai entendu en Guyana; s’adressant à moi et tentant de m’impressionner « il peut faire vraiment froid la nuit… des fois le thermomètre descend à +23 degrés celsius »… eh ben… difficile à croire… 😉
Épisode 113 – Suriname; Retour Vers Le Futur
17 mars 2017
09.00 – Le chauffeur de taxi s’empressait de tourner les postes de radio… jusqu’à ce qu’il tombe sur du Bob Marley. Il nous regardait alors tout sourire en pensant nous faire plaisir (Tanzi déteste Bob).
Bienvenue au Suriname!
À peine passé la frontière avec la Guyane Française que nous étions en route vers le centre du pays. La route pouvait se résumer en 1 mot; jungle.
150km plus loin, nous franchissions la rivière suriname par le Wijdenboschbrug, un pont en béton qui montait tellement haut qu’on aurait dit une montagne russe. Au sommet du pont, Tanzi me demandait pourquoi j’étais nerveux; well, j’ai confiance aux ingénieurs européen/nord-américain, mais les ingénieurs surinamais?!?

Bienvenue à Paramaribo, la capitale (et seul véritable endroit à visiter) au pays!
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LE SURINAME POUR LES NULS
« Where is Suriname? (Où se trouve le Suriname?) » – C’est la recherche la plus fréquente associée au mot Suriname sur Google.
Situé au nord est de l’Amérique du Sud, coincé entre la Guyane Française et la Guyana, le Suriname, ou simplement Surinam, est l’ancienne colonie de Guyane Hollandaise. Depuis son indépendance des Pays-Bas en 1975, l’état a adopté le nom de la rivière la plus importante du pays.
Le pays est une vraie de vraie République de Bananes (tout croche/corrompu). En 1980, Desi Bouterse, alors sergeant dans l’armée de Suriname, fomenta un Coup d’État. Il régna en dictateur sur le pays durant tous les années 80, une décennie marquée par une sanglante Guerre Civile opposant Bouterse à ses opposants.
La démocratie fut rétablie en 1990, simplement pour voir Desi Bouterse se faire élire président en 2010. Il est toujours le président… alors qu’il est poursuivi par les tribunaux internationaux pour Crimes de Guerre durant sa dictature.
L’époque coloniale fut marquée par un jeu de chaise musicale entre les britanniques et hollandais qui « s’échangeaient » le territoire. Une seule constante; l’esclavage dans les plantations. Des britanniques, le Suriname en retire de conduire à gauche, tandis que les hollandais ont apportés l’architecture, la langue et des mots pas prononçables.
Tout comme les 2 Guyanes, le Surimane a une grande biodiversité, mais il ne fait aucun effort pour la préserver contrairement à ses voisins. Ainsi, le Suriname coupe sa jungle sans compter pour la remplacer par des plantations et des villes.
La monnaie est le $ surinamais. Ceux qui ont créé cette devise en avaient fumé du bon. On retrouve un pièce de 5cent carré, un 10cent minuscule, un 100cent (au lieu de 1$) et ma favorite, une pièce de 250cent (2.5$?!?).

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PARAMARIBO
Par’bo (surnom de la ville) semble sortir tout droit d’une autre époque!
Y mettre les pieds donne l’impression d’être sur le plateau de tournage d’un film prenant place à Philadelphie, avant l’Indépendance des 12 colonies anglaises… avec des acteurs indiens et indonésiens… qui parlent hollandais.
Onafhankelijkheidsplein
Un mot utile à retenir si vous aimez jouer au Scrabble. Autrement, c’est le nom du parc de l’indépendance au milieu de la ville.
Fort Zeelandia
Vieux fort sur le bord de la rivière. Saviez-vous qu’après avoir perdu (à nouveau) le territoire aux mains des anglais, les hollandais ont repris leur territoire de Guyane en donnant la Nouvelle-Zélande (alors l’une de leur colonie) aux anglais. Quelle gaffe!!!
Plus belle rue de la capitale avec la rivière et des restaurants en plein air d’un coté, et des bâtiments historiques de l’autre.




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LA GRANDE DIVERSITÉ CULTURELLES
Ce qui m’a le plus impressionné du Suriname est sa grande mixité culturelle; un espèce de touski de tous les peuples de la Terre. Le Suriname c’est l’Europe qui rencontrerait l’Afrique et l’Asie… en Amérique du Sud.
Ses 520000 habitants lui confère le 190ème rang (sur 195) des pays les plus peuplés sur Terre… aux antipodes de l’Inde et de la Chine.
Cela n’empêche pas les 5 plus importantes religions d’y vivent en paix sous un même toit; hindou, islam, catholique, juif et taoisme.
Le peuple du Suriname c’est 30% d’indiens, 20% de créole, 15% d’indonésiens, 15% de Maroons, 5% d’amérindiens, 2% de chinois et 1% de blancs européens.
– Les maroons sont les descendants des esclaves venus (de force) d’Afrique,
– Les indiens sont venu pour remplacer (à des salaires ridicules) les esclaves noirs dans les plantations après l’abolition de l’esclavage,
– Les indonésiens ont été « importés » d’Indonésie, alors une colonie hollandaise,
– Les créoles sont un mix se tout ce beau monde,
– Les chinois sont venu… travailler dans les dépanneurs…
L’un des plus petits pays sur Terre pourrait faire la morale au plus grand. En moins d’une heure de marche dans Paramaribo, vous tombez sur l’une des plus grande synagogue du continent, un immense temple hindou, la plus importante mosque du continent, et l’une des plus haute église en bois au monde. Nous avons aussi croisé un temple chinois (taoisme).
Arya Dewaker
L’un des plus grands temples hindou d’Amérique du Sud.


Sint-Petrus-en-Paulus Kathedraal
La cathédrale Saint-Pierre & Saint-Paul, haute de plus de 40 mètres, est l’une des plus hautes églises en bois au monde.
Mosque Keizerstraat
Plus grande mosquée des caraibes et l’une des plus grande d’Amérique du Sud.
Le plancher à l’intérieur de la synagogue est fait de sable pour rappeler les 40ans de marche dans le désert des juifs.
SURPRISE!!!
La mosquée et la synagogue sont l’une à coté de l’autre… unique sur Terre.

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19 Mars 2017
04.00am – Avec la lune perchée très haute dans le ciel, nous quittions Paramaribo pour gagner la frontière, 300km plus au nord, et sauter dans le traversier faisant la navette avec la Guyana.
Épisode 111 – Bahia; Chapada Diamantina + Salvador
Bahia… province alliant à la fois histoire et paysages à couper le souffle… l’endroit parfait pour terminer notre voyage au Brésil.
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CHAPADA DIAMANTINA
5 mars 2017
Un 7ème et dernier (pénible) bus de nuit au Brésil, suivit d’un autre bus, & d’un mini-bus, et nous arrivions au village de Vale Do Capao, village de bohèmes perdu dans la forêt.



Bienvenue dans le Parque Nacional Chapada Diamantina.
Avant de se tourner vers l’éco tourisme et de capitaliser sur la beauté naturelle des environs avec la création du Parque Nacional, la région était fameuse pour ses mines de diamants.
Maintenant que les mines sont épuisées et que l’endroit est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, la région ne cesse de gagner en popularité auprès des touristes, au point ou le parc est considéré comme LA destination no.1 pour le plein air au Brésil.
Certains vont même jusqu’à surnommer les Chapada Diamantina le « Grand Canyon du Brésil »… rien de moins.
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CACHOEIRA DA FUMACA
À peine sorti du bus, déposé nos sac à l’auberge, que nous entamions notre visite avec une randonnée jusqu’à la Cachoeira da Fumaca, la chute (encore) réputée comme étant la plus haute du Brésil.





Après avoir réalisé +350m d’ascension positive sur 3km, atteint un plateau, et marché plus de 4km sans rien à l’horizon (aucune montagne, rien… tout était plat et parsemé de buissons), le tout sous une chaleur accablante,qui nous faisait sentir comme si nous étions du bacon sur la poêle, notre randonnée s’arrêtait net sec lorsque la terre disparaissait devant nous.
Sans avertissement, nous tombions sur un immense canyon avec des parois verticales qui plongeaient 400m plus bas… le genre de truc sorti de nul part, complètement inespéré… et qui donnait le vertige.



W O W… nous étions sans mot devant le spectacle qui s’offrait devant nos yeux.
Un rocher en porte-à-faux sur 3-4m au-dessus du canyon était la Cerise sur le sunday.
La chute dans tout cela? Un mince filament d’eau qui partait du haut du canyon et qui s’évaporait dans l’air avant d’atteindre le fond.


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LA TRAVERSÉE DU GRAND DÉSERT VERT
Après une bonne nuit de sommeil, nous sortions la tente, les sleepings et les bottes de montagne des boules à mitte, afin d’entreprendre un périple de 3 jours dans la Vale Do Pati 25km plus loin.
Après avoir négocié une route de terre sur quelques km, nous traversions une rivière en sautant d’une roche à l’autre, pour atteindre le début officiel du sentier.


Dès lors, il fallait faire une ascension de +500m sur un flanc de montagne complètement exposé au soleil. Il n’était pas encore 10h du matin et c’était la canicule. Nos corps étaient en surchauffe. Nous cherchions désespérément de l’air frais, pour compenser l’air brulant qui torturait nos poumons.

Une fois au sommet, nous étions loin d’être au bout de nos peine. Nous marchions désormais dans un très vaste plateau composé d’herbe verte. Ce grand désert vert s’étendait jusqu’à perte de vue.



Très loin à l’horizon (14km plus loin) pointaient un grand monolithe rocheux… notre destination du jour. Il n’y avait qu’une seule chose à faire; mettre un pied devant l’autre si nous voulions un jour atteindre l’autre bout.
Les zones d’ombres se faisaient désormais extrêmement rare, et les sources d’eau étaient inexistante.
La terre du sentier était complètement asséchée et fissurée tellement il n’y avait pas eu d’eau depuis longtemps.
De tomber sur un ruisseau presque asséché était une rare bénédiction. Malgré une couleur rouge, qui nous rebutait (en raisin de la couleur orangé de la terre), nous remplissions nos gourdes (en prenant bien soin de purifier l’eau avant de la boire), et nous nous trempions sans la moindre considération pour notre santé. Tout ce qui nous importait était de se refroidir un peu.
Nous ne le savions pas encore, mais ce grand monolithe qui semblait pointer tout seul au dessus de la plaine n’était en fait que la pointe de l’iceberg. Plus on s’approchait et plus il devenait imposant, jusqu’au point ou il prenait tout l’horizon devant nous.

Après des heures à marcher sur le plat, le sentier descendait dramatiquement sur quelques centaines de mètres, avant d’arriver à la base du monolithe et pénétrer dans une jungle.

Parti à 09.00, nous déposions nos sacs et montions notre camp sur le bord d’une rivière vers 16.30… 7h30 pour franchir 25km…
Nous finissions la journée à la Cachoeira dos Funis, une superbe petite chute ou on peu faire du rappel (monter la chute), avoir un super panorama sur les montagnes, en plus d’offrir un sentier enlevant (dangereux) pour s’y rendre.




Qui l’eu cru, nous allions passer la nuit en camping… au Brésil.
Regarder un film à la belle étoile sur le bord d’une chute au Brésil; Check
VALE DO PATI
07.00 – La vallée dormait encore à point fermée, enveloppée dans le brouillard, que nous entreprenions de découvrir véritablement la Vale do Pati.



La vallée tourne autour du Morro Castilla, dit « le Château », une montagne élancée avec le sommet en forme de tour médiévale.
Nous entreprenions de descendre jusqu’au coeur de la vallée dans un endroit appelé « Prefectura ». Nous étions alors ceinturé par des monolithes de tous les cotés. Ceux-ci donnaient l’impression d’avoir transpercé la jungle pour se figer ainsi il y a de cela des millions d’années.

Lors de la création du Parque Nacional il y a 30 ans, on a permis aux familles qui restaient dans la Vale do Pati d’y demeurer, si bien qu’aujourd’hui une dizaine de poussadas s’y trouvent. Nous croisions la plupart d’entre-elles blottis dans le fond de la vallée. Sans électricité, ni route autre que les sentiers pédestres, la vie est y rudimentaire.
En milieu de journée, le ciel se découvrait complètement, si bien que nous avions une vision totalement différente du même endroit.









Nous retournions au campement pour notre désormais quotidienne soirée cinéma en plein air.
Résultat des courses, une petite journée de 14km, +650m, -650m.
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TOUTE BONNE CHOSE À UNE FIN

3ème et dernier jour dans la Vale do Pati, nous remballions le camp et entreprenions de retourner à Vale do Capao par le même sentier que nous avions emprunté 2 jours plus tôt.
Dès le lendemain, nous quittions Chapada Diamantina avec plus de 80km+ et une tonne de souvenirs plein la tête.
On nous avait parlé de la beauté des Chapada Diamantina, mais jamais nous aurions pu imaginer tomber sur un aussi bel endroit. C’est sans aucun doute l’une des plus belles randonnées sur le continent, et dans mon Top 10 Coup de Coeur en Amérique du Sud.
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SALVADOR DE BAHIA
Ancienne capitale du Brésil…
Ancienne ville la plus importante du Brésil…
Ancien port le plus important de toute la cote est de l’Amérique du Sud…
La ville de Salvador de Bahia portait tous ces chapeaux durant les 300ans suivant sa fondation à la fin du 16ème siècle.
C’était avant que Rio de Janeiro ne lui « vole » tous ses titres…
Quelque chose qie Rio ne pourra jamais lui prendre; Salvador de Bahia fut la porte d’entrée en Amérique du Sud pour une très grande majorité des esclaves en provenance de l’Afrique. Salvador est aussi réputé comme étant la plus grande ville coloniale du continent.
Juché sur un rocher à presque 100m au-dessus du niveau de la mer, dans l’immense « Baia de Todos os Santos (la Baie de Tous les Saints) », la « Cidade Alta (Haute Ville) » vaut la peine de s’y attarder quelques heures; bâtiments colorés et habitants tout aussi colorés vous y attendent.
C’est probablement le plus beau centre historique d’une grande ville sud américaine que j’ai pu voir avec celui de Quito en Équateur.






Oh combien belle soit la rue, il est déconseillé de s’y engager si il n’y a personne. Salvador est réputé comme étant l’endroit le plus dangereux au Brésil. Ne vous inquiétez pas, le centre-ville est lourdement surveillé par la police.
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MUITO OBRIGADO BRASIL
(Merci Beaucoup Brésil)
Nous sommes arrivé au Brésil sans aucune attente (et en ayant un peu peur)… 1 mois plus tard, nous quittons émerveillé.
Il serait très réducteur de simplifier le Brésil au trio « beach, fiesta & farniente (plage, fête et repos) »… même si c’est ce que la plupart des voyageurs recherchent en visitant le Brésil.
De tous les pays que j’ai visité depuis mon départ de Dubai il y a presque 1 an, le Brésil est le plus surprenant avec le Madagascar, notamment en raison du fait que je n’avais AUCUNE attente. Pour dire vrai, je me sentais un peu forcé de visiter le Brésil. En effet, qui peut revendiquer avoir fait le tour de l’Amérique du Sud sans avoir mis les pieds dans le plus grand pays du continent? De dangereux et sans intérêt, nous avons fini par y trouver de véritable trésors.
On se revoit dans quelques semaines Brésil.
Épisode 110 – L’Utopie Brasilia et Chapadas Dos Veadeiros
Fraichement sorti d’un bus de nuit en provenance de Rio, nous étions en direct de Brasilia, ville souvent qualifiée de « froide »… même s’il fait horriblement chaud et humide.
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L’UTOPIE BRASILIA

Quand le Brésil est devenu une démocratie en 1880, il fut stipulé dans la constitution que Rio de Janeiro ne serait pas la capitale permanente du pays, qu’une capitale plus au centre du pays serait un jour crée.
Un terrain parfait fut localisé dans la jungle au début des années 50, le design et les travaux débutèrent en 1956, pour que la ville soit inaugurée en 1960.
Brasilia, la nouvelle capitale du Brésil, était née… un endroit que tout architecte qui se respecte doit voir un jour.
Vu des airs, la ville ressemble à un oiseau. Tous les bâtiments phares ont été désignés par le célèbre Oscar Niemeyer, apôtre de Le Corbusier, assurément l’architecte sud américain le plus célèbre de l’histoire.
Verdict? (mon humble avis)
Bienvenue au Royaume du béton à outrance! L’endroit illustre le meilleur et le pire de l’architecture moderne;
– trame urbaine un peu trop rigide. L’endroit ressemble à une ville fantôme avec tous les grands espaces inutilisés.
– Trop de béton, trop froid, pas assez d’humanité.
Heureusement, il y avait le bâtiment du « Congrès National du Brésil »… une merveille.




…
CHAPADA DOS VEADEIROS
Direction les Chapada dos Veadeiros. Situé 230km au nord de Brasilia, cette région, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, est réputé comme étant l’une des forêts les plus anciennes et diversifiées de la planète.
Les astronautes mentionnent souvent que cette partie de la jungle est l’endroit le plus brillant sur Terre vu de l’espace. C’est dû à son sol rocheux, principalement fait de crystal de quartz, qui réfléchit la lumière tel un miroir.
À ce sujet, les natifs du coin attribuent à l’endroit des pouvoirs mystiques. Certains vont jusqu’à dire que des UFO fréquentent l’endroit régulièrement.
Peu importe…
Une voiture est essentielle pour visiter l’endroit puisque plus d’une centaine de km peuvent séparer les différents sites.
Si il y a bien un pays en Amérique du Sud où je ne pensais jamais louer une voiture, c’est bien au Brésil… et pourtant… c’était maintenant chose faite. Je pouvais maintenant me targuer d’avoir conduit sur tous les continents de la planète (sauf l’Antarctique).
Nous avions loué le plus petit véhicule possible… que nous allions utiliser comme un 4×4 sur des routes de terre défoncées et boueuses.

Juste la route pour se rendre au Chapada depuis Brasilia valait le détour. Les paysages rural, alliant jungle et plaines agricoles, avaient de multiples teintes de vert, jaune et rouge… ce qui n’était pas sans me rappeler le Madagascar.
Avec 2 jours pour visiter les lieux, il fallait faire un choix parmi la dizaine de sites à voir;
Cachoeiras (chutes) Almécégas I & II

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Mirante da Estalla
Un super Mirador pour admirer le coucher du soleil au-dessus de la jungle… et pour dormir à l’abri des regards indiscrets dans la voiture…
Une superbe randonnée de 3h jusqu’à un promontoire rocheux dominant la vallée. 3h de trek
Après avoir négocié une route de terre de sur plus de 40km, une courte randonnée nous permet de s’enfoncer dans un superbe canyon où l’eau dévale violemment les parois rocheuses.
De retour à Brasilia, nous déposions la voiture, et sautions dans un bus…
Au Revoir Goodbye Brasilia… may i never see you again




























































