Aller au contenu principal

Articles Tagués ‘america del sur’

Épisode 126 – Guajira Peninsula; À l’Extrême Nord de l’Amérique du Sud

Plusieurs « barrage » improvisés, faits avec des cordes à linge et quelques morceaux de vêtement, barraient la « route » ici et là. 

Des enfants gardaient ces barrages. À la minute où le 4×4 s’arrêtait, notre chauffeur ouvrait sa portière, tendait la main, et les enfants s’empressaient de collecter ce qu’il tenait. Le manège se répétait une bonne vingtaine de fois. 
Du jamais vu! 
Les habitants de la région demandaient des biscuits/bonbons ou une bouteille d’eau en échange du droit de passage. 
Antichitia (Bienvenue) dans la Guajira Peninsula; une bande désertique s’avançant dans l’océan à l’extrême nord de l’Amérique du Sud. 

Une contrée demeurée relativement inchangée depuis l’époque pré colombienne et habitée depuis toujours par le peuple semi-nomade Wayuu… qui ont leur language propre… 
Une contrée où la vie est au mieux extrêmement rudimentaire… où la plupart des gens vivent dans des huttes de terre cuite, quand ce n’est pas tout simplement un simple toit en paille avec des hamacs en-dessous…
Une contrée où rien ne pousse… autre que du sable, des cactus et des chèvres…
Une contrée balayée en quasi permanence par de fortes rafales de vent chargées de sable…
Une contrée où l’eau (potable) est une denrée rare et précieuse ($$$)…
Une contrée labyrinthique faite de sentier (qu’ils appellent « routes ») partant dans toutes les directions…
Une contrée où il fait tellement chaud & humide qu’on a l’impression d’être un oeuf qui rôti sur la poêle (même à l’ombre)…
Une contrée dévastée où il règne une ambiance de « Fin du Monde »… parfaite pour filmer le prochain Mad Max…
Une contrée surprenante et d’une beauté singulière… 

JOUR 1 – FAIT CHAUD EN TITI

20 Juin 2017
Tout voyage en Guajira commence à Riohacha, 180km à l’est de l’exubérante et très touristique Santa Marta. 


08.00 – Départ de Riohacha dans un jeep bondé (6 touristes + 1 conducteur/guide) faisant parti d’un convois de 2 4×4. Vous ne rêvez pas, nous (anti voyage organisé) sommes embarqué dans un tour tout inclus de 3 jours 2 nuits. 

Encore à l’écart du tourisme de masse, et peu peuplée, c’est la seule façon de visiter l’ensemble de la péninsule. 
Manaure

Premier stop dans une ville où on « cultive » le sel; de vaste champs sont inondés d’eau de mer, on laisse ensuite évaporer l’eau, pour récolter le sel et le vendre. Un processus similaire au Salar de Uyuni en Bolivie. 



Uribia

Autoproclamé « Capitale Indigena de Colombia », Uribia est la porte d’entrée officielle de la Péninsule Guajira. 
À partir de là, il n’y avait plus de route pavée… que des sentiers au mieux en mauvais état.
Plus on roulait et moins la végétation était dense, jusqu’au point où il n’y avait plus rien d’autre que des cactus, des troncs d’arbustes séchés et beaucoup beaucoup de sable à 360.
Cabo de la Vela

Jusqu’à il n’y a pas si longtemps un simple village de pêcheurs anonyme baignant dans une baie aux eaux turquoise, l’endroit s’est transformé en quelques années en une véritable Mecque mondiale du Kitesurf (beaucoup de vent). 


Résultat; l’endroit regorge de petits hostels et restaurants éparpillés le long de la plage. 
Pas besoin de faire parti d’un tour pour se rendre à Cabo de la Vela. Il est possible de s’y rendre avec un minubus de Riohacha à Uribia, suivit d’une camionnette de Uribia à Cabo.


Cerro Pilon de Azucar

Petite randonnée jusqu’au sommet du « Pilon de Azucar », une petite montagne bordant l’océan. 
L’endroit offre un superbe panorama aux couleurs contrastée; le sable orange, des traces de lacs asséchés tout blanc (sel), un océan bleu azur et le ciel.



Cueva del Diablo


Faro (phare)


Cette journée bien remplis se terminait en assistant au coucher de soleil du haut du phare surplombant Cabo de la Vela. 
De retour à Cabo, nous en étions quitte pour une nuit en hamacs à la (presque) belle étoile (pas de mur, juste un toit en paille). 


À 2 pas du Vénézuela, il est plus facile (et moins cher) pour les habitants de s’approvisionner dans le pays voisin. Du coup, la seule bière disponible sur la péninsule est la Polar du Venezuela. 

JOUR 2 – LE NORD DU SUD

21 Juin 2017
Le programme du jour était simple; s’enfoncer encore plus loin dans la péninsule. 
Passé Cabo de la Vela, nous entrions dans la parti peu fréquentée de la péninsule; le Alto Guajira, où seuls les locaux et des 4×4 chargés de touristes pouvaient (et voulaient) s’y rendre. Un No Man’s Land fait de zones désertiques, ponctués de plages à faire rêver.


Playa Pusheo

Plage dans une baie de couleur azur. 

Dunas de Taroa

En s’enfonçant encore plus loin, la végétation disparaissait complètement. Il n’y avait que du sable à perte de vue dans toutes les directions. 
Puis les dunes bordant l’océan du mini désert de Taroa apparaissaient devant nous.


Punta Gallinas

Un peu avant le coucher du soleil, nous atteignons Punta Gallinas. 
« Quel endroit formidable » – Pour sur, personne ne dira jamais cela à propos de Punta Gallinas tellement l’endroit est sans aucun intérêt… et laid. 
Sans aucun intérêt… ne serait-ce que c’est le Nord du Sud. Alors que nous avions atteint l’extrême sud du continent sud américain (Puerto Williams en Terre de Feu) pour le jour de l’an presque 6 mois plus tôt, nous étions cette fois à l’extrême nord de ce même continent pour le solstice d’été (21 juin). 


En ce lieu précis, nous étions à plus de 7500km à vol d’oiseau de Puerto Williams… et à « seulement » 3600km de Montréal. 
Difficile de trouver un endroit plus symbolique pour finir notre Tour de l’Amérique du Sud. En effet, plus que 5 jours et nous quittions définitivement l’Amérique du Sud après respectivement 11mois pour moi et 8 pour Tanzi. À sa décharge, Tanzi avait visité les 12 pays et le territoire constituant le continent sud américain… il me manquait pour ma part le Paraguay…
Pour l’heure, nous passions la nuit dans le minuscule village de Punta Gallinas, avec une forte impression de bout du monde (métaphoriquement parlant) et une 2ème nuit en hamac (hyper confortable… pas des jokes). 



Toute bonne (et même mauvaise) chose ayant une fin, nous remballions nos trucs à la première heure le lendemain, pour traverser toute la péninsule d’un coup et retourner à Riohacha. 


Nous avions débuté cette aventure avec l’unique intention d’atteindre l’extrême nord du continent. Ce serait cependant faire une grosse erreur de réduire la Guajira Peninsula à cela. 
Visiter la Guajira Peninsula c’est visiter un endroit hors du commun, qui coupe le souffle au niveau des paysages et qui offre un mini choc culturel lorsqu’on se retrouve confronté à la qualité de vie du peuple Wayuu. Je crois qu’ils échangeraient sans hésiter ces panoramas pour des terres fertiles. 
Oui la Guajira Peninsula fait parti de la Colombie, mais c’est un tout autre monde!



Petit conseil avant de terminer. Peu importe ce que vous faites sur la Guajira Peninsula, ne pissez surtout pas contre le vent 😉 

Épisode 125 – Colombia + Caraïbes =

Mon Premier est réputé comme LA plus belle ville de Colombie, 

Mon Second est réputé comme LA plus belle ville des Caraïbes,

Mon Troisième est LA ville la plus touristique de Colombie, 
Mon Tout est une seule et même ville.

Cartagena de Indias… l’une des premières villes fondées par les espagnols (en 1533) sur le Nouveau Monde… alors qu’ils pensaient avoir atteint les Indes.


Décrit comme un parfait mélange des cultures africaine, espagnole et caribéenne, se perdre dans les dédales de rues labyrinthiques de la vieille ville fortifiée & inscrite au Patrimoine de l’UNESCO est un régal pour les yeux et un retour dans le temps.


L’un des principaux port où transitait les richesses du continent sud americain en route pour l’Espagne, Cartagena de Indias fut attaquée à de multiples reprises par les pirates. 

En 1586, Sir Francis Drake, célèbre pirate britannique, alla même jusqu’à capturer la ville. Il la libéra en échange d’une imposante rançon. 

Par les suite, les espagnols commencèrent à construire les fortifications qui sont aujourd’hui l’un des éléments phare de la ville; 11km de remparts ceinturant la ville et une multitude de forteresses un peu partout autour sur la terre et au large. 
Au 17ème siècle, Cartagena de Indias était la « capitale » de l’esclavage dans les Caraïbes. 

Bastion Santo Domingo

Seul véritable endroit qui vaille le coup sur le mur qui ceinture la vieille ville. L’endroit offre une superbe vue sur l’océan, la vieille ville, et « Little Miami » (étroite bande de terre bordant l’océan, où se trouve une multitude de hauts édifices à condo). 



Castillo San Felipe de Barajas

Sans aucun doute le plus imposant & impressionnant « chateaux » construits autour de Cartagena de Indias. 

Se dressant un peu en dehors de la ville fortifié, telle une espèce d’immense pyramide incomplète ou, comme Tanzi l’a suggéré, « une grosse crotte de chien »… c’est selon. 


Peu importe, difficile d’avoir une meilleure vue de Cartagena que depuis le Castillo. 


MOMPOS
Après avoir attendu en vain notre transport durant toute l’avant-midi, nous passions au Plan B… en catastrophe… en sautant dans un taxi roulant en direction du Terminal de Cartagena, pour sauter dans un collectivo pour Magangue, puis un petit traversier pour La Bodega, pour arriver In Extremis de l’autre coté et sauter dans le dernier collectivo de la journée en partance pour Mompos. 
Bienvenue à Mompos, officiellement Santa Cruz de Mompox, ville coloniale extrêmement bien préservée, inscrite au Patrimoine de l’UNESCO, qui semble sorti du passé. 


Située au coeur de la zone marécageuse du Rio Magdalena, Mompos était autrefois une halte impossible à manquer lors du transfert des richesses du continent vers Cartagena. 
« À Caracas je dois ma vie, mais à Mompos je dois ma gloire »… telles sont les paroles prononcées par Simon Bolivar, le « Libérateur » de l’Amérique du Sud espagnole, lui qui a passé beaucoup de temps à Mompos avant de commencer la Révolution. 


C’est en parti ce qui explique que Mompos fut la 1ère ville colombienne à déclarer son indépendance de la couronne espagnole. 
En marchant dans Mompos, le temps donne l’impression de s’être arrêté il y a de cela quelques centaines d’années; 6 petites églises, autant de places publiques, des rues bordées de bâtiments tout blanc collés les uns aux autres, et une superbe promenade le long de la rivière. 


Il existe une sérénité et une authenticité comme on en retrouve rarement dans une ville dite touristique en Amérique du Sud. De fait, mis à part le tourisme local (colombiens), on peu compter sur les 2 doigts de la main les touristes étrangers. 
On fait le tout en moins d’une heure (en prenant bien son temps et en marchant à reculons), mais Mompos a une ambiance unique qui fait du bien à l’âme. 



Même si il n’y a pas grand chose à faire d’autre que regarder le temps passer, il a fallu se résigner à quitter Mompos tellement on y était bien. 


Direction la cote des Caraïbes (encore).