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Articles Tagués ‘Cuba’

Épisode 129 – Viva Cuba; PAS Tout Inclus

« Les oiseaux et les champs plus vert que vert font en sorte que je voudrais rester ici pour toujours » (traduction libre de l’espagnol)

Ces mots proviennent du journal de bord de nul autre que Christophe Colomb lors de son premier voyage en 1492. Celui-ci venait de poser les pieds pour la 1ère fois sur l’ile de Cuba à Bahia de Miel.

2 Juillet 2017

Le bus, dans lequel nous avions pris place il y a plus de 20 heures à La Havane, avait parcouru plus de 1100km et terminait de franchir la jungle et les collines.
Bahia de Miel et l’océan étaient désormais en vue.
Bienvenue à Baracoa!


Fondé en 1511 en tant que 1ère ville espagnole sur l’ile, et situé à l’extrême nord est de Cuba, Baracoa est demeurée inaccessible (pas de route – seulement par bateau) pour le reste de l’ile durant ses 450 premières années d’existence, en raison d’une chaine de montagne recouverte d’une jungle très dense.
Les habitants de Baracoa se targuent d’avoir une culture/identité bien distincte des autres cubains.
De nos jours, on atteint Baracoa via « La Farola », une route sinueuse qui passe au travers des montagnes. À peine au pouvoir, Fidel Castro fit construire cette route (1965) afin de récompenser une région qui lui avait apporté un soutien inconditionnel dès les débuts de la Révolution.
La ville et la jungle semblaient ne faire qu’un; un mélange de palmiers, cacaotiers (plus de 80% de la production de cacao de Cuba provient de Baracoa), de plantation de café et de bâtiments, le tout descendant des collines pour se jeter dans l’océan bleu azur.
Ce petit coin de paradis se baigne dans 2 baies;

– Bahia de Miel, directement sur l’océan, plage en croisant de lune longue de quelques km,


– Bahia Porto Santo, une petite baie refermée par une pointe qui avance dans l’eau et où se trouve la ville.


Baracoa est marquée par une forte influence française. Haiti (juste à coté) fut la 1ère colonie du Nouveau Monde à obtenir son indépendante (1791). C’est alors que plusieurs colons français ont quitté Haiti pour s’installer… à Baracoa.
Baracoa version 21ème siècle est une petite ville en pleine effervescence, qui s’ouvre de plus en plus au tourisme, et qui est un reflet du Cuba en milieu rural. Bicyclette taxi, carioles tirées par des chevaux, et même de gros trucks qu’on utiliserait pour transporter du bétail… mais qui servent de transport collectif pour les locaux.
El Yunque

Ressemblant à un chateau fort ou encore à un mini Roraima, El Yunque est une montagne au sommet plat transperçant la jungle et dominant les environs du haut de ses 575m.
Y aller en taxi (15CUC) ou louer des vélos (2x6CUC) pour se rendre au début du sentier nous semblait un peu attrape touriste (déjà que le sentier est 13CUC par personne). Nous avions donc décidé d’y aller avec la bonne vieille méthode qui ne se démode pas; en marchant depuis Baracoa (9.5km sur la route + 3.5km sur le sentier… allé… avec +550m de dénivelé positif).
Le sentier à forte inclinaison, et la forte humidité, aura raison de plusieurs, mais récompensera ceux qui persévèreront avec une superbe vue de la région.




SANTIAGO DE CUBA
Quelques heures de bus plus tard (6) que nous nous retrouvions au sud de l’ile.
5ème ville fondée par les espagnols sur l’ile (1512), et 2ème plus grande ville derrière La Havane, l’ancienne capitale de Cuba porte plusieurs chapeaux;

– Capitale de la Musique Cubaine,

– La Plus Africaine et Caribéenne des Villes Cubaines,

– Ville où fut inventé le Rum et la Salsa (danse),

– Ville hôte du plus important Carnaval des Caraïbes (à la fin juillet).
Santiago de Cuba est plus près (à distance d’oiseau) de Port-au-Prince (Capitale de Haiti et de Kingston (Capitale de la Jamaique) que de sa propre capitale La Havane, ce qui explique en parti ses racines plus africaines/colorées.
Nous étions accueilli à notre Casa avec un Mojito et une bouteille de vin rouge cubaine de bienvenue (jamais entendu parlé du vin cubain?!?).
En terme de beauté, la ville de Santiago n’arrive pas à la cheville de La Havana. De jour, la ville est plus qu’ordinaire. C’est une fois la nuit tombée que Santiago s’éveille et que la musique émane d’un peu partout. Simplement se fermer les yeux et se laisser guider par ses oreilles.

Museo del Ron


Le rum n’est pas simplement un spiritueux, c’est un liquide qui fait parti intégrante de la culture cubaine. Certains iraient jusqu’à dire que le rum coule dans les veines des cubains.
En espagnol, le rum se nomme « ron ». Pas surprenant que vous soyez alcoolique si votre nom ou surnom est Ron.
Santiago étant le lieu où fit inventé le Rum, il était logique de payer une visite au « Museo del Ron ».
Le rum blanc (Ron Blanco) est à base de sucre, tandis que le rum ambré (Ron Ambar) est à base de mélasse.
Fait intéressant, la canne à sucre fut importée sur le Nouveau Monde par les européens (ce n’était pas une plante endémique au continent américain).
Les 2 rums les plus connus sont le Bacardi, (originaire de Santiago de Cuba), considéré comme la « Catedral del Ron Cubano (la Mecque des Rums Cubains) », et le Havana Cuba. Tous les 2 se retrouvent annuellement dans le Top 100 des spiritueux les plus vendus dans le monde.
Autre faits intéressants, le rum était la boisson de prédilection des pirates. Aussi, le cognac et le rum sont la même chose (le rum est de Cuba, tandis que le cognac vient d’Espagne).


Museo 26 de Julio

Les historiens s’entendent pour dire que le début officiel de la Révolution Cubaine contre le régime de Baptista fut l’attaque du barraquement militaire Cuartel Moncada par Castro et son mouvement étudiant (même si l’attaque fut un échec). Le Cuartel Moncada fut depuis transformé en Museo 26 de Julio et est assurément le meilleur endroit pour en apprendre plus sur la Révolution Cubaine.
Gran Hotel Rooftop Garden

Directement à coté de la cathédrale et du Parque Cespedes, il n’y a pas de meilleur endroit à Santiago pour savourer un Cuba Libre ou Mojito au coucher de soleil… tout en regardant parader les gens dans les rues pour le « Festival del Caribe – Fiesta del Fuego (Festival des Caraïbes – Festival du Feu) ». Se tenant du 3 au 9 juillet, c’est une espèce de répétition générale pour le vrai Carnaval à la fin juillet (ou une défaite pour travailler le moins possible en juillet).


Castillo de San Pedro de la Roca

Surnommé « El Morro », cette superbe forteresse se dresse au sommet d’une colline à l’entré de l’étroite baie menant à Santiago de Cuba (à 9km du centre-ville).
Construite en 1638 et aujourd’hui au Patrimoine de l’UNESCO, la forteresse est parfaite pour une journée en plein air (la seule plage de Santiago est juste à coté de la forteresse + belle petite ile accessible par ferry dans la baie).



TRINIDAD
Une nuit passée dans un bus (inconfortable) que nous étions désormais 600km plus loin au milieu de la cote ouest de l’ile.
Considéré comme la ville coloniale la mieux préservée de Cuba, Trinidad, ville de l’UNESCO, semble sorti d’un lointain passé; casas colorées, rues en pierre et bord de mer sont au rendez-vous.


Fondé en 1514, Trinidad doit sa richesse au fait que la ville était un important centre pour la traite d’esclaves et le sucre aux 17 & 18ème siècles.
À son apogée au milieu du 19ème siècle, les 56 plantations de canne à sucre situées dans ses environs faisaient de Trinidad la Capitale Mondiale du Sucre… employant (pas vraiment le mot… avez-vous déjà vu le film « 12 years a slave ») plus de 30000 esclaves.
De nos jours, la ville est EXTRÊMEMENT touristique, de par son accès facile depuis La Habana et Varadero (les 2 lieux les plus touristique de Cuba).
Palacio Cantero

(Museo Historico Municipal)

Musée racontant l’histoire de la région et offrant la meilleure vue en ville du sommet de sa tour jaune.


Valle de los Ingenios

(Vallée des Ingénieurs)

Aussi appelée Vallée du Sucre, c’est là que l’on retrouve la plus grande concentration de plantations de sucre.
On y accède depuis Trinidad avec un vieux train à vapeur qui fait une halte dans les 4 principaux villages de la vallée.
Playa Ancon

Réputée comme étant l’une des plus belles plages de Cuba, cette petite péninsule sablonneuse avance dans l’océan, formant du même coup la baie de Trinidad.


Cerro de la Vigia

Communément appelé Radio Hill (en raison de l’antenne radio qui la coiffe), pour la meilleure vue d’ensemble de la région et un coucher de soleil sur l’océan.



VINALES
Au premier coup d’oeil, j’avais l’impression d’être de retour dans la Chapada Diamantina au Brésil (en un peu moins beau).


Bienvenue à Vinales… le Cuba rural!
Situé au sud ouest de l’ile, dans les terres loin de la cote, la région est la principale productrice de tobacco de tout Cuba; les Plantacions de Tobacco », ou Finca, sont partout dans la Valle de Vinales.
Ici, plus que partout où je suis allé sur l’ile, une grande majorité des cubains se promènent encore en calèches tirées par des chevaux.
Touristiquement parlant, la région est fameuse pour ses étranges formations rocheuses, appelées « Mogotes » par les locaux, formant la « Sierra de los Organos ».
La légende veut que ces montagnes étaient autrefois (il y a très TRÈS longtemps) les parois d’une caverne qui se serait effondrée après qu’un dinosaures ait éternué… bon…
Ces montagnes, et la vallée verdoyante qui les entourent, font en sorte que Vinales fut nommé la capitale du plein air à Cuba; randonnée, escalade, équitation et spéléologie (de nombreuses cavernes) sont au menu.
Seul hic, et c’est un hic non négligeable, le village transpire (il dégouline de partout) le tourisme. La petitesse du village, jumelée à la beauté des environs et à sa proximité avec La Habana (moins de 4h de route)

font en sorte que l’endroit semble envahi par les touristes, pire qu’à La Habana ou Trinidad. Cela dit, il n’y a qu’à marcher 10min dans n’importe quelle direction et on se retrouve seul au milieu de nul part.
À Vos Chaussures!

Nul besoin de faire un tour de cheval ($$) ou de prendre un guide ($) pour apprécié la contrée. Il suffit de mettre de bons souliers de marche et de ne pas avoir peur de la boue. Il est possible de faire le tour du principal Mogote des environs via un réseau de chemins de terre passant au travers des champs & plantations de tobacco (le circuit est d’environ 10-12km).
Dès lors, vous avez le vrai Cuba rural devant les yeux; un Cuba où l’on vit encore au temps des cowboys et où les locaux vivent dans des maisons faites de bois et de paille.



PENTHOUSE SUR LA MELACON


Après avoir fait le tour de l’ile, nous étions de retour à La Havane pour une dernière semaine de repos avant que Tanzi s’envole pour la Russie.
Nous avions réservé un véritable penthouse (avec chambre, AC, salle à manger, salon et balcon… directement sur La Melacon… donc avec une vue imprenable sur l’océan) pour la modique somme de 30CUC par nuit (environ 35$can). La maitre des lieux nous servait un immense déjeuner et le souper dans nos quartiers… la grosse vie quoi…


Mes 7 jours consécutifs (pour un total de 11 jours) passés à La Havana font de la Capitale cubaine l’endroit où j’ai passé le plus de temps depuis mon départ de Dubai le 31 mars 2016.

Pour l’heure, je saute dans une vieille américaine (une voiture…) pour me diriger vers l’aéroport et voler sous d’autres cieux… en solo.
En effet, Tanzi s’est envolée pour la Russie y il a quelques jours. Elle entreprendra sous peu un MBA à Montréal alors que je remonterais l’Amérique Centrale.
Panama me voila!

P.S. I – DÉCONNEXION TOTALE



À aucun moment durant les 23 jours de mon séjour sur l’ile cubaine, je n’ai utilisé internet, lu quelconque journal ou téléphoné à quelqu’un à l’extérieur de l’ile. 23 jours sans être « connecté » au Monde… et pourtant c’est lors de ces 23 jours que j’ai l’impression d’avoir été le plus « connecté » au monde… pas le monde numérique… le monde réel…
Je crois sincèrement que le monde s’en porterait beaucoup mieux si les gens cessaient de se préoccuper de ce que les gens pensent d’eux sur FB/Instagram, et levaient les yeux pour voir se qui se passe autour d’eux.
C’est ma plus longue « déconnexion » à vie et j’espère bien améliorer cette « marque » un jour…

P.S. II – Cuba est probablement le seul pays au monde où le chauffeur va stationner l’autobus sur le bord de la route et prendre tout son temps pour aller faire ses courses, et/ou fumer comme un trou en conduisant.

P.S. III – « De Alemania (vous êtes d’Allemagne) »; partout à Cuba les cubains accostent les voyageurs en leur demandant si ils viennent d’Allemagne. Plusieurs prennent même pour acquis que nous sommes allemands et nous abordent en parlant allemand.

P.S. IIII – BACKPACK À CUBA
Cuba n’est pas un pays fait sur mesure pour le backpack. Comme la plupart des pays pauvres sur Terre (mis à part la Bolivie), il coute cher de voyager à Cuba, même si le pays est considéré comme faisant parti du Tier Monde.
Cuba est fait sur mesure pour les voyageurs de type « Touriste » qui dépensent sans compter et disent oui (sans négocier) à tout ce que les cubains disent. En tant que backpacker, il faut luter contre ce système.
Arrivé à Cuba

Le passage à la douane est tout sauf comme j’avais pu lire (on fait une fouille complète, vide vos sacs, vous demande une preuve de liquidité, une copie de votre assurance voyage, etc.). Rien de tout cela ne nous a été demandé.
1ère chose à faire une fois sorti du Terminal; changer de l’argent en monnaie cubaine et se trouver un transport pour rejoindre Habana (30km plus loin). Changer de l’argent;

1. Faire la file pour l’un des 2 Bureaux de Change directement à l’extérieur du Terminal. En tout temps, la file est interminable. Vous en avez pour une bonne heure si vous êtes chanceux…

2. Sortez du Terminal d’Arrivé et montez au Terminal de Départ. Vous trouverez alors des ATMs.

3. Convainquez un chauffeur de taxi d’arrêter à un ATM ou un bureau de change en route pour Habana (notre option).
De l’aéroport jusqu’à Habana, il devrait vous en couter entre 20 & 30cuc dépendant de vos talents de négociateur et de l’endroit exact de votre Hotel/Auberge (nous avons payé 20cuc).
Hébergement & Nourriture

Lors d’un voyage à Cuba, vous pouvez très bien séjourner dans des hotels ($$$), mais vous passerez à coté d’une expérience unique; les Casa Particular.
Une Casa Particular est une maison privée dont le propriétaire peut offrir un maximum de 2 chambres à louer à des voyageurs.
Il y a des Casa Particular partout sur l’ile, pour tous les gouts et tous les prix. Il vous en coutera généralement entre 15 et 30cuc par nuit pour une chambre pour 2 (même prix que vous soyez 1 ou 2).
Certaines Casa Particular offrent même des chambres dortoir, pour 10cuc par nuit. C’est Casa Auberge Jeunesse se trouvent surtout à La Habana (Rolando Backpacker, Paradiso Hostel, Concordia Hostel).
En plus de vous faire économiser sur l’hébergement, c’est aussi un moyen pour les cubains d’arrondir leur fin de mois puisque l’argent que vous payez leur revient (en grande partie), contrairement aux hotels qui sont toutes des institutions gouvernementales.
Ajoutez à cela que vos hôtes peuvent normalement cuisiner le déjeuner (3 à 5cuc extra par personne) et le souper (8 à 12cuc extra par personne). Croyez-moi sur parole, c’est la meilleure nourriture que vous aurez la chance de manger à Cuba.
Transport entre les Villes

– Bus (compagnie Viazul) $

Le moyen le moins cher, mais aussi le plus lent de voyager entre les villes. Il faut cependant réserver longtemps à l’avance (internet).

– Taxi Collectivo $$

Moyen le plus rapide et plus spontané de voyager autour de Cuba. Les personnes seules peuvent aller aux stations de bus Viazul. Il y a toujours des voyageurs à la recherche d’autres voyageurs pour partager un Taxi Collectivo. Coute normalement un peu moins de 2x le prix du bus.

– Taxi $$$$

C’est le dernier recours alors que de voyager en taxi entre 2 villes pourrait vous couter plusieurs centaines de cuc.
Pour un voyage réussi sur l’ile cubaine, sans internet/wifi, faites sur d’installer les 2 applications (gratuites) suivantes avant d’arriver sur l’ile;

– Maps.Me – Système de cartes hyper facile à utiliser et ayant une location GPS même sans être connecté à internet/wifi,

– Google Translate – Le très utile site est désormais disponible en format application. Simplement télécharger (gratuitement) les langues voulus. Discuter avec un cubain n’aura jamais été aussi facile.

Épisode 128 – Viva Cuba; La Havana

29 Juin 2017
Quelques heures après avoir quitté l’Amérique du Sud pour de bon, notre avion se posait sur le tarmac de l’aéroport de la capitale de la plus grande ile des Caraïbes. 
Une fois passé au travers de l’INTERMINABLE queue pour l’immigration, nous étions officiellement à Cuba. 
Bienvenue à La Havana!



CUBA POUR LES NULS
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’ile de Cuba a une histoire qui sort de l’ordinaire. 
Ce serait faite une grave erreur que de résumer cette histoire à la Révolution Castriste, au régime « communiste (socialiste) » qui s’en suivit, et à l’embargo américain qui prévaut depuis. 
1492

Christophe Colomb foule le sol de Cuba (à Baracoa) lors de son 1er voyage dans le Nouveau Monde… croyant que c’était l’Asie. Il fait alors connaissance avec le peuple indigène Taino, qui occupait la partie sud de l’ile. 
1511

Baracoa devient la 1ère installation permanente espagnole sur l’ile. 
1515

Avant 1515, les espagnols créeront 5 autres colonies sur l’ile, dont Santiago de Cuba, Trinidad et San Cristobal de la Habana. 
1550

Les Taino furent presque complètement exterminés en moins de 40 ans d’occupation espagnole.
Malgré tout, ils laissèrent leur marque dans l’histoire. C’est sur l’ile de Cuba que les européens ont été introduit au tabac (tobacco) pour la 1ère fois. 
Les mots « Cuba », « Habana », « Canoe » « Tobacco », « Tornado » et plusieurs autres sont d’ailleurs des mots Taino qui ont été adoptés par les langues latines. 
1898

Sucre, café et tabac étaient (et sont encore) les principales cultures sur l’ile. Comme presque toutes les autres colonies du Nouveau Monde, l’ile fut fortement marquée par l’esclavage. 
Vers la fin du 18ème siècle, l’ile fut momentanément capturée par les britanniques, qui la retournèrent aux espagnols en échange de la Floride (alors colonie espagnole). 
Cuba demeura une colonie espagnole jusqu’en 1898, alors que les États-Unis « chassèrent » les espagnols de l’ile… simplement pour installer un Protectorat Militaire avec à sa la tête une série de Dictateurs à la solde des USA. 
1952

Du début du 20ème siècle, jusqu’à la fin des années 50, Cuba, principalement La Havane, était LA destination par excellence pour les américains.
À l’époque, plus de 80% des entreprises & hôtels de l’ile étaient contrôlés par des propriétaires américains. À elle seule, la Mafia New-Yorkaise contrôlait tous les casinos de l’ile (comme on peut le voir brièvement dans le film « Le Parrain II »). 
Fulgencio Batista, le Dictateur de l’époque, n’était qu’un pantin à la solde des intérêts américains. La classe dirigeante s’enrichissait au détriment du peuple qui mourait de faim.
C’est dans ce contexte que Fidel Castro, alors à la tête du mouvement étudiant de la Universidad de La Habana, commença à pourfendre publiquement la dictature, demandant qu’on rende Cuba aux cubains. 
1953

Le 26 Juillet 1953, le groupe étudiant allait laisser tomber les manifestations pacifiques, se radicaliser et perpétrer leur 1ère action armée; l’attaque du Baraquement Militaire Cuartel Moncada, situé en plein coeur de Santiago de Cuba (2ème ville du pays). 
La « Lucha Revolucionara » était née… 
L’attaque fut un échec sur toute la ligne, la plupart des rebelles furent tués, et les quelques survivants (notamment Fidel & Raul Castro) furent condamnés à 15ans de prison. 
1955

Après 2 ans de prison, les rebelles reçurent un Pardon et furent envoyés en Exil au Mexique. 
C’est au Mexique que le Movimiento 26 de Julio (mouvement de libération de Cuba… avec à sa tête Fidel) allait véritablement prendre forme.
1956 – 1er Janvier 1959

Le 2 décembre 1956, Fidel et 81 guérilleros quittaient le Mexique à bord du bateau « Granma ». 
Les troupes du Régime Batista avaient eu vent de leur arrivé. Le débarquement fut une véritable boucherie; seul une dizaine de guérilleros survécurent, dont les frères Castro et un dénommé Ernesto « Ché » Guevara… alors un pur inconnu.
Les survivants se réfugièrent dans la Sierra Maestra, la jungle montagneuse au sud de l’ile, pour reprendre des forces et rallier de nouveaux membres à leur cause. 
S’en suivirent de violents combats en 1957 & 1958, les troupes de Castro prenant petit à petit l’ile… jusqu’à la capitulation officielle du régime Batista le 1er janvier 1959. 
Fidel Castro était désormais le seul maitre à bord!
1959

La Révolution Cubaine fit en sorte de faire basculer Cuba dans un régime socialiste (communiste), de se rapprocher de l’Union Soviétique et de s’aliéner les États-Unis. 
Au beau milieu de la Guerre Froide, les États-Unis ne supportaient pas que Cuba, située à moins de 100km nautique de la cote américaine, se rapproche de leur ennemie jurée. Cela représentait une menace directe à la sécurité du pays de l’Oncle Sam. 
Avril 1961 – La Batalla de Giron

La fameuse bataille de la « Baie des Cochons » (un baie situé sur la cote est de Cuba). La CIA, avec l’aide d’opposants au Régime Communiste sur l’ile, avait planifié l’invasion de Cuba avec pour but de destituer le gouvernement Castro (leur mettre une balle dans la tête), et d’installer un nouveau Dictateur à la tête du pays… un Dictateur favorable aux intérêts américaines. 
L’Invasion fut un échec sur toute la ligne et renforça la méfiance de Castro envers les américains. 
À partir de ce moment, Castro se mit à éliminer ses opposants politiques et toutes personnes s’opposant au Régime. 
Février 1962 – Embargo

Après l’échec du Coup d’État et que le gouvernement Castro ait nationalisé la totalité des entreprises américaines en sol cubain, il apparaissait maintenant clair que Cuba n’avait pas les intérêts américains à coeur. 
Le 3 Février 1962, les États-Unis apposèrent un Embargo Économique sur l’ile de Cuba. 
L’Embargo interdisait à toutes entreprises américaines de faire affaire avec Cuba, et interdisait aux américains de voyager sur l’ile. 
L’Embargo concernait uniquement Cuba & les USA, si bien que les autres pays continuèrent à faire affaire avec Cuba. 
Les États-Unis ont travaillés fort en coulisse pour menacer (de représailles ou de tout simplement cesser de faire affaire avec eux) chaque pays ayant des liens avec Cuba… si bien que Cuba se retrouva rapidement isolée sur la scène internationale. 
L’Embargo fut assoupli par l’administration Obama, mais demeure toujours en vigueur de nos jours. 
1962 – Crisis de Octubre

La Crise d’octobre, plus connu sous le nom de « La Crise des Missiles Cubains ».
Les États-Unis ayant installé une panoplie de missiles nucléaires dans les pays bordant l’URSS, l’Union Soviétique avait bien l’intention de faire de même. 
Les États-Unis avaient cependant eu vent de cargos russes m faisant route vers Cuba… avec tout sauf de l’aide humanitaire à leur bord. 
Ils donnèrent alors un Ultimatum à la Russie; les cargos devaient rebrousser chemin, avant de franchir une frontière imaginaire fixée par les américains, sinon…
Fidel, et surtout Ché Guevara (alors ministre important sous le gouvernement Castro), insistaient pour que la Russie n’acquiesce pas aux demandes américains.
À Minuit Moins Une sur l’Horloge de la Fin du Monde, la Russie et les États-Unis en venaient à un accord; la Russie allait retirer tous ses missiles déjà en sol cubain. En échange, les États-Unis n’envahiraient pas Cuba. 
Octobre 1962 passa à un cheveux d’être le Jour J du début de la 3ème Guerre Mondiale. Le monde comme on le connait aujourd’hui ne serait pas le même si les astres n’avaient pas été alignés ce jour là. 
Si vous voulez voir la version américaine de cette Crise, je recommande l’excellent film JFK mettant en vedette Kevin Costner. 
1990

Jusqu’aux années 90, Cuba fut plongée dans un Système Isolationnisme (refermée sur elle-même). 
L’effondrement de l’Union Soviétique fit en sorte que Cuba perdit son plus grand allié… et le support financier qui venait avec. 
Cuba dû alors s’ouvrir sur le monde pour trouver de nouvelles sources de financement.
C’est ainsi que l’ile commença à offrit ses plus belles plages (Varadero, Cayo Coco et GuardaLaVaca) au tourisme international (principalement les européens et canadiens). 
« Hasta Siempre Comandante Fidel »

De nos jours, Fidel Castro est mort et enterré (depuis peu), Raul Castro a prit sa succession depuis une dizaine d’années, Cuba est toujours considéré comme un pays du Tier Monde (pauvre), mais ils ont l’un des meilleurs système de santé & d’éducation au monde. 

LA HABANA


La Havane, La Havana, Habana (nom original)… du pareil au même…
Bienvenue dans la plus grande ville des Caraïbes (12 millions d’habitants). Ce fut un coup de foudre au 1er coup d’oeil entre moi et Habana. 
Un peu vieux, pas mal délabré, mais la magie opère; de vieilles voitures américaines et russes dans les rues (que les cubains se lèguent de père en fils), des bâtiments de toutes les couleurs (surtout pastel), des rues dignes de cartes postales… Habana ressemble à un musée à ciel ouvert…


Fondé en 1515 sous le nom de San Cristobal de la Habana, un mélange de nom catholique (San Cristobal) et indigène (Habana), La Habana fut la 6ème ville fondée sur l’ile par les espagnols. 
N’ayant aucune véritable richesse (or, argent, etc.), Cuba, et particulièrement La Havane, était d’une grande importance dû à leur position en chemin entre le Nouveau Monde et l’Espagne. 
Vers la fin du 16ème siècle, les espagnols commençaient à en avoir ras le bol des attaques de pirates anglais, français et hollandais sur leurs galions chargés de richesse lorsqu’ils faisaient route vers l’Espagne. 
La couronne espagnole ordonna donc à tous bateaux devant franchir l’Atlantique de se regrouper dans la baie de La Havane, un endroit naturellement protégée et seulement accessible de l’océan par un étroit canal protégé par 2 grosses forteresses, notamment la « Fortaleza de San Carlos de la Cabana », aujourd’hui reconnue comme la plus grande forteresse de toutes les Amériques. 
La flotte de bateaux voguerait ensuite vers l’Espagne escortée par l’Armada Espagnole (navires de guerre). 
Dès lors, La Habana allait devenir un lieu de transit impossible à manquer.
Au milieu du 18ème siècle, La Habana comptait plus de 70000 habitants, faisant d’elle la 3ème plus grande ville des Amériques (derrière Lima et Mexico City, et devant Boston et New York).
Au début du 20ème siècle, et jusqu’à la Révolution de 1959, La Havane était LA Capitale du jeu, devançant de très loin Las Vegas. 
Tout cela est un passé désormais révolu… mais il n’est pas loin le temps où La Havane regagnera ses lettres de noblesses. 
Pour l’heure, Habana ressemble à une ville de l’ancienne Union Soviétique. Les gens ont accès à l’eau potable seulement quelques heures par jour et les magasins sont toujours en rupture de stock. Il vaut mieux se lever tôt et être patient pour se procurer des trucs élémentaires (dentifrices, etc.); il faut attendre une bonne heure à la file indienne pour se faire servir dans les magasins… et il faut prier pour que notre truc soit encore là à notre tour. 


La Malecon

La Malecon est le coeur et l’âme de Habana. 
Du lever au coucher du soleil, tout ce que vous risquez de trouver sur l’avenue de plus de 8km bordant l’océan sont des pêcheurs. 
L’ambiance change du tout au tout au coucher du soleil alors que les cubains transforment la promenade en un party à ciel ouvert. Les samedi soir, tout Habana descend faire la fiesta sur la Malecon. Des fêtes de quartiers, avec des BBQ et des concert, sont présents un peu partout sur le boulevard. 

En plus d’être un boulevard/promenade, la Malecon a aussi une fonction pratico pratique; c’est une digue de 6 mètres de haut protégeant La Havana contre les sévices de la mer. 


Universidad de la Habana

Fondée au 18ème siècle, l’université est l’Alma Mater des frères Castro et de plusieurs autres activistes cubains.
Au fait, l’école (de la maternelle à l’université) est entièrement gratuite pour tous les cubains. 



P.S. I – À presque tous les coins de rue, il est possible de trouver à bon prix de la bière, du rum et même du bon vin chilien ou français… mais bonne chance pour trouver de l’eau. 
P.S. II – Cuba possède 2 monnaies officielles; 

– CUP, communément appelée la Moneda Nacional. C’est la monnaie utilisée par les cubains,

– CUC, communément appelée le Peso Convertible. Les touristes voyageant à Cuba sont seulement autorisé à utiliser le CUC. Il faut 24CUP pour faire 1CUC. 
En clair, le CUC fut crée pour faire plus d’argent sur le dos des touristes. 
Ce système de monnaie à 2 vitesse fait en sorte de créer un système de richesse où les chauffeurs de taxi, restaurateurs et hôteliers (bref tout le monde qui font affaire avec les touristes) sont BEAUCOUP MIEUX PAYÉS que tout le monde. Cela crée une société où il vaut mieux être chauffeur de taxi que docteur pour bien gagner sa vie (sérieux).