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Épisode 123 – Huayhuash; LA Randonnée Ultime en Amérique du Sud
21 May 2017
05.35 – Dans le nuit encore noire, nous quittions Huaraz à bord d’un vieux bus remplis à craquer de péruvien.
Direction Chiquian, village situé aux portes de la Cordillera Huayhuash, l’une des chaines de montagne les plus reculées des Andes; une forteresse de glace à plus de 6000m.
La Cordillera Huayhuash serait le théâtre de notre dernière grande randonnée en Amérique du Sud… et non la moindre.
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HUAYHUASH POUR LES NULS
Réputé comme l’un des treks les plus spectaculaire de la planète, souvent cité comme la meilleure randonnée alpine sur Terre, le Circuit Huayhuash est pourtant relativement inconnu du commun des mortels. Avec Torres del Paine (Patagonie/Chili), Huayhuash offre sans aucun doute les plus beaux paysages de montagne en Amérique du Sud.
D’une longueur d’environ 120km, avec 8 Cols à plus de 4600m, dont 2 supérieurs à 5000m, le Circuit Huayhuash est classé « Difficile » dans le monde de la randonnée.
On recommande fortement de faire le Circuit avec guide/porteurs/mules, mais c’est tout à fait possible de le faire en autonomie complète (c’est ce que nous avons fait).
Le Circuit Huayhuash propose plusieurs itinéraires. Il est important de faire un peu de recherche au préalable afin d’évitez les mauvaises surprises;
– Le « Circuit Alpino »; très technique (besoin de corde, harnais, baudrier, etc.), peu fréquenté & complété pour la 1ère fois en 2004,
– Le « Circuit Clasico », dit le Circuit dans la Vallée; essentiellement de la marche à haute altitude,
– Le « Circuit Hybride »; soutirant le meilleurs des 2 Circuits précédant, en évitant les sections trop techniques et celles trop faciles.
Peu importe l’itinéraire, hautes montagnes, glaciers, villages reculés et lacs aux eaux azurs seront au rendez-vous.
Après avoir passé presque une nuit entière debout à lire et regarder les cartes de Huayhuash, j’en étais venu à la conclusion que nous pouvions terminer le Circuit Hybride en 8 jours.
La randonnée devait prendre entre 10 et 12 jours, nous avions planifié 8 jours (donc 9 jours de nourriture)… et l’avons finalement bouclée en 6.
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Jour 1 – 2 POIDS LOURDS
Départ Pocpa (@3440m)
Arrivé Cuartelwain (@4000m)
Distance 11km
Dénivelé Positif +560m
Dénivelé Négatif 0
Une fois à Chiquian, nous sautions dans un autre bus qui nous conduisait jusqu’à un minuscule village, fait de bâtiments en terre cuite, situé au plus profond d’un immense canyon.
Terminus Pocpa (@3440m)
Pocpa serait le 1er de PLUSIEURS villages à charger un frais de passage aux randonneurs.
Voyez-vous, la Cordillera Huayhuash n’est pas un Parque Nacional, et c’est là tout le problème. Si Huayhuash était un parc national, on pourrait acheter un billet unique au départ et ça finirait là.
Or, chaque village situé sur le Circuit charge des frais qui varient grandement. Il n’y a pas de poste de contrôle, donc aucun moyen de savoir où se procurer les billets. Généralement, tu marches sur le sentier et un cavalier vient à ta rencontre.
En tout et pour tout, faire le Circuit Huayhuash coute environ 80$us (oui oui 80$us) par personne en frais de passage.
Bref, non sans rouspéter, nous acquittions les frais et nous mettions en marche. Dès lors et pour la prochaine semaine, notre seul moyen de transport serait… nos bonnes vieilles jambes.
Direction le campement Cuartel Huain.
La randonnée du jour consistait à monter en suivant une route de terre dans le fond du canyon. Une montée toute en douceur, non sans peine en raison du poids insensé de nos sacs. J’avais l’impression de porter une tonne de briques, le RPM de mon coeur était en permanence en sur-régime et les muscles de mes molets semblaient vouloir déchirer à tout moment.
En plus d’y aller en autonomie complète, nous avions décidé d’ajouter un peu de luxe (2 bouteilles de vin, etc.). J’en payais donc le prix.
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Jour 2 – SOUVENIR D’ÉCOSSE*
Départ Cuartelwain(@4000m)
Arrivé Lago Carhuacocha (@4150m)
Distance 21km
Dénivelé Positif +1300m
Dénivelé Négatif -1200m
Ascensions
– Paso Qaqanan @4700m
– Paso Carhuac @4650m
Une longue journée de marche était au menu avec l’ascension de 2 Cols.
Dès le départ, le sentier ne donnait pas de répit. Nous quittions le fond de la vallée pour atteindre le sommet de Paso Qaqanan via un sentier rocheux & très abrupte.
Les paysages étaient magnifiques… identiques à mes souvenirs d’Écosse. Bon… je ne suis jamais allé en Écosse, mais j’ai l’impression que si j’y était allé, mes souvenirs seraient similaires 😉
Paso Qaqanan (@4700m), offrait une vue d’ensemble des environs; la vallée que nous quittions était rocheuse et étroite, tandis que celle dans laquelle nous basculions était toute verte et ouverte. À l’horizon, une mer de sommets se dressaient devant nous.
Il ne restait plus qu’à suivre la ligne de boue qui traçait dans la vallée. Il fallait sortir nos talents de patineur artistique sur boue.
Après une pause bien méritée dans les pâturage bordant le Lago Mitucocha (où les randonneurs s’arrêtent normalement pour la nuit), il était temps de s’attaquer au 2ème Col de la journée; Paso Carhuac.
Une fois Paso Carhuac derrière nous (l’endroit est sans grand intérêt), le sentier descendait dans une vallée sinueuse jusqu’au Lago Carhuacocha.
Le campement de ce soir était tout simplement grandiose; en bordure du Lago, avec d’impressionnantes montagnes & glaciers droit devant. Du nombre se trouvait le Nevado Yurupaja, 2ème plus haut sommet du Pérou à 6635m.
Le camping était cependant chargé; 4 groupes organisés (environ 6 randonneurs par groupe) et un couple de français faisant le Circuit en solo. Peu importe, nous les avions rattrapé aujourd’hui… et allions les distancer dès demain.
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Jour 3 – LA PROMMENADE DES GLACIERS
Départ Carhuacocha (@4250m)
Arrivé Laguna Barrosocoha (@4600m)
Distance 18km
Dénivelé Positif +1050m
Dénivelé Négatif – 500m
Ascension
– Paso Siula @4800m
Après une nuit ponctuée d’averses violentes, et de chien errants jappant bruyamment, le soleil et le calme étaient au rendez-vous en matinée.
Après avoir longé le lac jusqu’au pied des glaciers, nous quittions le Circuito Clasico pour nous aventurer sur une portion du Circuito Alpino; l’ascension de la Paso Siula. Le sentier bifurquait dans une vallée longeant de hauts sommets et des lacs aux eaux clairs. Les paysages étaient tout simplement I N C R O Y A B L E S.
Paso Siula (@4800m) était aussi dramatique qu’inhospitalier; le panorama était à couper le souffle, mais l’endroit était balayé par de forts vents d’hiver.
Nous basculions dans une vallée toute verte et avec un sentier hyper facile… mais glissant (boue).
Nous passions au travers du Camp Huayhuash en vitesse (pour éviter de payer les frais). Sensé être le campement pour la nuit, nous filions plutôt en ligne droite à travers les collines, en faisant fit des murets de pierre, pour rejoindre le Laguna Barrosocoha (@4600m), devant en théorie être quelques km plus loin, et éventuellement franchir la Paso Trapecio (demain).
Situé sur le Circuito Alpino (donc à l’abri de la meute de randonneurs) le sentier était inexistant. Ajoutez à cela que ni le sentier, ni la Paso, pas plus que le lac n’étaient représentés sur la carte officielle du Circuit. Heureusement, le sentier était sur Maps.Me.
En plus de nous faire passer au coeur de la Cordillera, la Paso Trapecio se voulait un raccourci qui nous ferait sauver 2 jours de marche sur le Circuito Classico (un portion de sentier ennuyeuse et loin de la haute montagne).
N’empêche, je pouvais voir le regard perplexe de Tanzi. Sans trop savoir où j’allais et où se trouvait le lac, je continuais à marcher d’un pas assuré à travers les collines (même si j’étais moi-même en proie à quelques doutes) en espérant tomber sur un sentier et/ou le lac à un certain moment.
Ma patience était récompensée; nous tombions sur le sentier… quelques centaines de mètres avant d’apercevoir le lac 🙂
Cette nuit, nous serions seul au monde dans une plaine au pied d’une montagne gigantesque.
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Day 4 – L’IMPENSABLE
Départ Laguna Barrosocoha (@4600m)
Arrivé Paso San Antonio (@4600)
Distance 27km
Dénivelé Positif +1500m
Dénivelé Négatif -1600m
Ascensions
– Paso Trapecio @5110m
– Paso San Antonio @4990m
Cette journée pourrait être à la fois ma plus belle & pire journée de randonnée à vie. Si quelqu’un pouvait voir dans le futur et avait pu me raconter comment cette journée allait se passer, je l’aurais traité de fou.
Le soleil peinait à faire son chemin au travers de l’épaisse nappe de brouillard, si bien qu’il faisait un froid de canard.
C’est complètement à l’aveuglette que nous commencions l’ascension de la Paso Trapecio au travers d’une plaine marécageuse & diagonale (vers le ciel), puis un versant hyper incliné.
J’avais fait du repérage la vieille, et il y avait de rare totems, mais disons que la donne était différente dans le brouillard total.
Un peu avant d’atteindre le sommet, la végétation disparaissait complètement et le sentier devenait hyper clair. Entouré de neige, avec un très fort vent d’hiver et avec le soleil qui ne réusissait toujours pas à se débarrasser du brouillard, mes « corones » rétrécicaient à vue d’oeil.
Alors que tout était bouché sur le versant que nous montions, nous atteignions Paso Trapecio pour trouver une vallée dégagée et ensoleillée de l’autre coté.
Le décor était complètement différent de ce que nous avions vu sur le Circuit jusqu’à maintenant; une espèce de vallée lunaire parsemée de glaciers et de lacs azur.
De 5100m où nous étions au sommet de la Paso, il fallait désormais descendre jusqu’au fond de la vallée à Huynaypatay (@4500m).
Une fois atteint la vallée, nous marchions à peine 5 minutes sur le Circuito Classico avant de retourner sur le Circuito Alpino. Nous entreprenions alors notre 2ème ascension du jour; Paso San Antonio (@4900m).
Le sentier était désormais clair comme de l’eau de roche… mais montait avec une inclinaison casse gueulle à plus de 60 degrés.
Quelques heures plus tard, nous foulions Paso San Antonio. L’endroit était réputé pour offrir la plus belle vue de tout le Circuit; une vue globale de la Cordillera Huayhuash.
W O We
Après avoir admiré pendant de longues minutes ce qui pourrait bien être le plus beau panorama que j’ai pu voir de ma vie, il fallait se résigner à quitter le sommet de Paso San Antonio.
Aussi impressionnante était la vue, nous étions à plus de 4900m, le soleil se couchait à l’horizon et l’endroit était tout sauf idéal pour installer notre campement.
Nous entreprenions la descente dans une section d’éboulement à plus de 75 degrés d’inclinaison, avec le fond de la vallée à plus de 1000m sous nos pieds. Le moindre faux mouvement résulterait (au mieux) à une chute de plusieurs centaines de mètres.
« Il faudrait être complètement fou pour monter ce versant de la Paso San Antonio » que je lançais à Tanzi. Déjà que l’ascension sur l’autre versant avait été tout sauf une sinécure, l’ascension de ce versant relevait de la folie.
Après plus d’une heure et plusieurs centaines de mètres de descente, le sentier disparaissait. Devant nous se dressait un mur plongeant directement vers le fond de la vallée quelques centaines de mètres plus bas.
Sans corde, ni casque, ni piolet, il était impensable de descendre ce mur avec des sacs de 20kg sur le dos. Nous allions devoir rebrousser chemin!!!
Pour ceux qui ont lu attentivement les derniers paragraphes, rebrousser chemin signifiait remonter au sommet de Paso San Antonio… via un sentier extrêmement incliné dans une zone d’éboulement.
C’est généralement dans ce genre de situation que je me demande « pourquoi j’aime les montagnes et non les plages? ».
De retour au sommet, une dizaine de touristes (monté au sommet sans sac pour voir le coucher du soleil) nous applaudissaient à tout rompre. Ils n’en revenaient pas que nous ayons fait l’ascension de ce versant avec des sacs aussi gros.
Nul besoin de dire qu’après tout ce que nous avions déjà fait depuis le début de la journée, nous avions passé depuis un bon moment l’étape « Brulé Raide ». Tanzi s’effondrait au sol en pleur, tandis que je peinais à rester debout et à contenir mes émotions (il n’était pas question que je pleure devant un groupe d’idiots).
Il fallait maintenant redescendre de l’autre coté et trouver un site pour camper…
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Jour 5 – ON TOUCHE LE FOND
Départ Paso San Antonio (@4600m)
Arrivé Susococha Camp (@4500m)
Distance 24km
Dénivelé Positif +1450m
Dénivelé Négatif -1550m
Ascension
– Paso Tapush @4800m
Une bonne nuit de sommet et nous étions remis de nos émotions fortes de la veille et prenions la route aux premières lueurs du soleil.
C’est avec mes bas d’hiver sur les mains (pour les dégeler) que nous entamions la descente.
Le Circuito Alpino étant trop technique à cet endroit, nous n’avions d’autre choix que de prendre le très long et très bas détour via le Circuito Classico. La journée d’aujourd’hui consistait à engranger le plus de km possible en descendant dans une espèce de vallée couloir aux paysages plus qu’ordinaires, pour remonter de l’autre coté et rallier un autre versant de la Cordillère Huayhuash.
Une fois atteint Huayllapa, le point le plus bas du Circuit à 3500m d’altitude, il fallait maintenant remonter jusqu’à Paso Tapush à plus de 4800m.
Nous passions le camp Hurtiac en vitesse (où tous les groupes s’arrêtent pour la nuit) pour aller directement à la Paso.
Le sommet de la Paso Tapush est un espèce d’immense plateau inhospitalier où il est difficile de savoir où se trouve le point le plus haut. Par 2 ou 3 fois nous pensions être arrivé au sommet… mais nous débouchions simplement sur une portion plus haute du plateau.
Le temps de descendre -300m de denivelé de l’autre coté que la temperature passait d’une journée froide d’hiver à une chaude journée d’été, et que les paysages devenaient du bonbon pour les yeux.
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Jour 6 – THE LONG WAY HOME
Départ Susococha Camp (@4500m)
Arrivé Llamac (@3300m)
Distance 21km
Dénivelé Positif +800m
Dénivelé Négatif -2100m
Ascension
– Paso Yaucha @4750m
– Paso Llamac @4300m
Et un autre réveil dans une plaine gelée à l’intérieur d’une tente toute givrée.
Au menu ce matin, l’ascension de la Paso Yaucha @4750m, nécessitant seulement ++300m d’ascension (partez les rires en canne).
À partir de là, il ne restait qu’à descendre une couple de centaines de mètres, marcher sur le plat dans le fond d’une vallée, monter un dernier Col (Paso Llamac @4300m… à ne pas sous estimer quand vous êtes exténué) et descendre -1100m de dénivelé négatif.
Un dernier coup d’oeil à Huayhuash & ses Nevados chargés de neige, et nous basculions en direction de Llamac, la fin du Circuit.
Une douche bien chaude & une bière bien froide… c’est tout ce que je demandais (j’avais plus de chance d’avoir une douche bien froide et une bière chaude).
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Huayhuash EN BREF
+ Randonnée difficile, mais un sentier bien balisé et très fréquenté,
+ Multiple itinéraires possibles,
+ Campement sur les sites désignés,
+ Source d’eau abondante tout au long du Circuit,
+ Beaucoup de groupes de randonneurs avec guide et porteurs (à organiser depuis Huaraz), peu de randonneurs en autonomie complète,
+ Même en autonomie complète, le Circuit coute une petite fortune. Comptez environ 90$us par personne (site de camping + passage dans chaque village).
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P.S. Je dédis cette Épisode à ma copine Tanzi. Tu m’as suivit sans broncher sur une tonne de sentiers pas commode tout autour de l’Amérique du Sud.
Jamais au grand JAMAIS tu ne t’es plain (tu as bien faillis t’évanouir quelques fois… mais ne s’est jamais plain ;-).
Pour une fille qui n’avait pas vraiment d’expérience de randonnée et qui avait une peur bleue des effets de l’altitude, tu as t’es même permis de me botter le cul à quelques reprises lors d’ascension (bon… mon sac était plus lourd 🙂
Épisode 122 – Cordillera Blanca; Santa Cruz & Cie.
Plus de 31h dans un bus, répartis sur 2 nuits consécutives, et nous avions quitté Cusco et l’Empire Inca, pour nous retrouver à la base de la Cordillera Blanca, un endroit surnommé « la Suisse du Sud » (pas pour sa richesse), la capitale du plein air au Pérou…
Bienvenue à Huaraz!
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LA CORDILLERA BLANCA POUR LES NULS
La Cordillère Blanche est un endroit difficile à manquer pour tout amateur de plein air voyageant en Amérique du Sud.
L’endroit est littéralement la plus grande concentration de hauts sommets de l’Hémisphère Ouest; 33 sommets de plus de 5500m, dont 16 dépassant les 6000m, dont Huascaran, la plus haute montagne du Pérou & 4ème plus haute montagne d’Amérique du Sud, et de toutes les Amériques, du haut de ses 6768m. La montagne a d’ailleurs donnée son nom au Parque Nacional Huascaran, parc qui englobe l’ensemble de la Cordillera Blanca et qui est inscrit au Patrimoine de l’UNESCO.
Comme vous le devinez, cette contrée blanche, au multiples sommets coiffés de glaciers, est un paradis de la randonnée et de l’escalade.
Difficile de choisir parmi la tonne de randonnées et d’ascensions possibles (pour tous les niveaux d’expérience).
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LAGUNA CHURUP
Besoin d’une randonnée d’un jour pas trop difficile, mais assez haute en altitude, pour faire une répétition générale avant d’entreprendre une randonnée de plusieurs jours? Ajoutez en prime de splendides panoramas?
La randonnée jusqu’au Laguna Churup est toute désignée (comme si nous avions besoin d’une randonnée de pratique).
Situé à 4450m, au pied du Nevado Churup (5495m), il faut tout d’abord prendre un bus depuis Huaraz, se faire brasser sur une route durant 18km jusqu’au village de Pisac, et faire une courte (mais intense) ascension (3km +650m allé).
Le sentier est bien balisé mais abrupte, avec quelques sections semi-techniques (escalade avec corde).
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REFUGIO PERU
Départ Cobollapampa (@3910m)
Arrivé Refugio Peru (@4675m)
Distance 15km
Dénivelé Positif +850m
Dénivelé Négatif 0
Aujourd’hui, les choses devenaient un peu plus sérieuses.
Un minibus de Huaraz à Yungay, via une route suivant le fond de la vallée, et nous sautions dans un autre bus. Celui-ci quittait le fond de la vallée en zigzaguant sur une route sinueuse et mal entretenu. En d’autres mots; ça brassait.
Nous avions alors une vue imprenable sur le double sommet de Nevado Huascaran (plus haute montagne du Pérou), 2 monstrueuses boules de crème glacée surplombant la vallée.
Environ à mi-chemin, la route quittait la vallée pour entrer dans un canyon profond et étroit. Les lacets de la route devenaient de plus en plus serrés, nouant de plus en plus nos estomacs. Ça brassait maintenant en tab…
Terminus Cebollapampa, point de départ de la randonnée permettant de rejoindre le lac le plus connu de la Cordillera Blanca; le Laguna 69.
Contrairement à 99% des touristes qui visitaient le Laguna 69 (en 1 journée allé-retour), nous allions faire la boucle qui passe par le Refugio Peru, y passer la nuit, et rejoindre Laguna 69 en matinée le lendemain.
Encore un peu étourdi de la run de bus et sous un ciel chargé (qui n’allait pas tarder à nous tomber dessus), nous commencions l’ascension de +850m pour rejoindre les hauteurs de la Cordillera Blanca.
Après avoir joué au chat et à la souris avec le brouillard et la pluie tout au long de l’ascension, nous arrivions sur un plateau complètement dégagé. Devant nos yeux se trouvait un champ de roche (avant plan) et 2 hauts sommets et leur glacier respectif (Nevado Huandoy @6000m & Nevado Pisco @5752m).
Le Refugio Peru se trouvait à la limite entre les glaciers et la moraine (les roches).
W O W
Un refuge digne des Alpes francaises. Pas simplement pour l’emplacement, mais aussi pour la qualité du bâtiment lui-même. Il y a quelques années, le Parque Huascaran avait lancé un programme de parrainage avec certains pays européens.
Les villages de la Cordillera Blanca étant très pauvres et reculés, des refuges de montagne ont été construits un peu partout dans la Cordillera. Financés par les européens, ces refuges sont gérés par les communautés, et tous les profits vont à la construction d’infrastructures dans les villages.
Tout cela pour dire que le refuge était digne d’un refuge alpin, plus beau que probablement 99% des bâtiments au Pérou… et 100 fois mieux que n’importe quel refuge sur le GR20 en Corse.
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LE TOIT DU MONDE
Départ Refugio Peru (@4675m)
Arrivé Cebollapampa (@3910m)
Distance 12km
Dénivelé Positif +400m
Dénivelé Négatif -1150m
Le réveil se faisait dans une mer de brouillard. Mis à part le Refugio, nous ne pouvions rien voir à plus de 10m à la ronde.
Direction Laguna69!
Pour ce faire, il fallait traverser un champ d’éboulement en marchant sur de grosses roches instables. Un faux pas et c’était la fracture.
Toutes ces roches n’étaient pas arrivées la par magie; nous étions dans la zone d’avalanche des Nevados nous surplombant.
Quoique technique, le sentier était facile à suivre en raison des multiples hauts (et beaux) totems.
Les Nevados sortaient du brouillard les uns après les autres, jusqu’au point ou il ne restait plus un seul nuage à l’horizon.
Nous avions l’impression d’être sur le toit du monde tellement la vue était spectaculaire; 8 des plus hauts sommets du Pérou… donc 8 des plus hauts sommets des Amériques… donc 8 des plus hauts sommets sur Terre… se trouvaient autour de nous.
Le Laguna 69 dans tout cela? Wow!!!
D’un bleu comme seulement j’en avais vu dans les Rocheuses Canadiennes (Lacs Peyto & Moraines) et avec un immense glacier accroché juste au-dessus, il mérite sa réputation de plus beau lac de la Cordillera.
De retour sur la grand route, il nous fallait maintenant gagner Vaqueria, le départ de la randonnée Santa Cruz.
Situé seulement 30km plus loin, il était impensable de penser marcher jusque là en raison du mur (montagne) qui se dressait sur le chemin… la route montait de plus de +1500m avant de redescendre de l’autre coté.
Bref, nous allions lever nos pouces en l’air et espérer pour le mieux.
Moins de 5 minutes plus tard, un 4×4 conduit par des locaux se pointait… et avait 2 places de dispo.
Sur une route déserte comme celle là, route où il ne doit pas passer plus d’une voiture par heure, nous étions béni des Dieux.
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SANTA CRUZ TREK
Santa Cruz est la randonnée vedette de la Cordillera Blanca.
Santa Cruz est aussi la 3ème randonnée la plus touristique en Amérique du Sud, après Torres del Paine (Chili) et la Inca Trail menant à Machu Picchu (Pérou).
En d’autres mots, nous pouvions espérer croiser beaucoup de wanabe randonneurs.
En théorie, guide & porteurs sont obligatoires. En pratique, personne ne porte attention et le sentier est hyper facile à suivre.
Mis à part si vous ne voulez pas cuisiner et porter/monter votre tente (quel genre de randonneur êtes vous), un guide est inutile.
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Jour 1 – DE ROCHES ET DE BOUE
Départ Vaqueria (@3950m)
Arrivé Taullipampa (@4150m)
Distance 23km
Dénivelé Positif +1450m
Dénivelé Négatif -850m
Sans aucune journée de repos, nous étions de retour dans nos bottes à la première heure le lendemain.
Direction Punta Union, la seule passe et point le plus haut de la randonnée 18km et +1400m plus loin.
C’était la matinée « Hola Buenos Dias » à croiser une multitude d’enfants en route pour l’école.
Après avoir passé quelques villages, nous étions véritablement dans la nature.
Avec des vues assez (pas mal) ordinaires (vallée entourée de montagnes toutes vertes), nous tachions d’engranger le plus de km avant que les rayons du soleil nous frappent.
Après avoir passé le campement Paria, les choses devenaient sérieuses; le sentier montait sans relâche vers Punta Union (8km +1000m).
Après une dernière portion d’ascension pas piqué des vers (presque en ligne droite, avec une forte inclinaison, sur de la roche exposée) et avec le RPM dans le tapis depuis une bonne heure, nous avions vaincu Paso Punta Union. En guise de récompense, Pachamama jugeait bon de nous lancer une forte averse de grêle sur le dos.
Peu importe, la totalité de la randonnée Santa Cruz restante était désormais en descente… -1700m de dénivelé négatif.
Alors que le versant précédant était une très grande vallée en forme de serpent, la vallée dans laquelle nous basculions était étroite et linéaire. Un immense glacier se trouvait juste à coté de nous sur la droite.
Après avoir marché 2 jours en 1, nous arrivions au campement Taullipampa complètement exténué.
L’endroit avait une vue imprenable sur le Nevado Taulliraju. Tout au fond de la vallée, la montagne agissait telle la sentinelle de Santa Cruz, voyant et entendant tout.
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Jour 2 – I N T E R M I N A B L E
Départ Taullipampa (@4150m)
Arrivé Cashapampa (@3600m)
Distance 24km
Dénivelé Positif +50m
Dénivelé Négatif -600m
Le réveil se faisait dans une vallée glacée où les rayons du soleil ne réchaufferaient pas la terre avant encore plusieurs heures. La tente était complètement givrée.
Les mains bien glacées après avoir procédé à un dégivrage manuel que nous commencions la journée.
Direction Cashapampa, la fin du sentier, tout en bas au fond de la vallée 24km plus loin.
Nous disions Adieu à la Sentinelle… pour dire Bonjour au Nevado Alpamayo. Pointant à plus de 5900m, Alpamayo avait été nommée la plus belle montagne au monde (escalade parlant) par le magazine allemand Alpinismus. Nous étions malheureusement hors de la saison d’escalade (possible seulement en aout/septembre) sinon j’aurais tenté ma chance.
Tout de suite après avoir croisé Alpamayo, le sentier descendait dans le fond de la vallée. Nous en étions quitte pour marcher dans l’immense lit d’une rivière asséché.
Le lit de rivière se transformait en un canyon qui semblait ne pas avoir de fond. Le soleil nous avait depuis rattrapé, rendant la descente interminable…
J’adore la randonnée, mais il n’y a rien de mieux que d’arriver à la fin du parcours et de savoir qu’un lit, une douche chaude et une (des) bière(s) vous attendent.
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Santa Cruz est une belle randonnée, mais jamais dans les plus belles d’Amérique du Sud.
Un peu comme les randonnées pour se rendre à Machu Picchu, Santa Cruz se veut une parfaite introduction à la haute montagne pour quelqu’un sans expérience.
Il faut par contre faire tout en son possible pour dormir au Refugio Peru et se rendre au Laguna 69.
Épisode 121 – Au Coeur de l’Empire Inca; Qosqo & Machu Picchu
8 Mai 2017
15.00 – Depuis maintenant une dizaine de minutes, nous marchions sur des rails en jetant des regards inquiets derrière nous… afin de s’assurer qu’il n’y avait aucun train.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, nous étions en direction du site touristique le plus célèbre d’Amérique du Sud…
Au bout de 2 heures de marche, le chemin de fer nous avait guidé jusqu’à « Aguas Calientes », un ramassis d’hôtels et de restaurants se donnant des airs (ratés) de village suisse…
Depuis quelques années, Aguas Calientes avait été rebaptisé « Machu Picchu Pueblo »…
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QOSQO… CUSCO… PAREIL PAS PAREIL
L’aventure avait commencée à Qosqo, ancienne capitale de l’Empire Inca, rebaptisée Cusco (Cuzco) lors de sa capture par les conquistadors en 1536.
On raconte que les conquistadors, mené par l’infâme Francisco Pizarro, furent émerveillés par la beauté de Qosqo à leur arrivé… ce qui ne les empêcha pas de tout détruire.
Les bâtiments espagnoles ont été construits sur les ruines Incas. Par exemple, Santo Domingo, plus importante église de Cusco, fut construite directement sur les ruines de Qoricancha, le plus important temple Inca.
C’est assez flagrant lorsqu’on regarde le mur sud de l’église; la parti inférieure est faite de gigantesques pierres taillées, toutes de la même dimension et déposées les unes sur les autres sans l’aide de mortier (tous les bâtiments Incas étaient construits de cette manière), alors que la parti supérieure est un ramassis de pierres de toutes tailles, disposés n’importe comment et soudées à l’aide de mortier.
Lors du dernier grand tremblement de terre qui frappa Cusco dans les années 80, plusieurs constructions espagnoles, n’ont pas tenus le coup, alors que les murs datant de l’époque Inca ne bronchèrent pas d’un poil.
Cusco version 21ème siècle est un endroit à l’histoire riche et complexe. Ville inscrite au Patrimoine Mondiale de l’UNESCO en raison de son architecture coloniale espagnole et ses nombreuses églises (16) plus belles les unes que les autres, la culture Quechua (descendants des Incas) est plus vivante que jamais; les locaux parlent le quechua (langue des Incas) et vénèrent Pachamama (Dame Nature) et sa Trilogie des Andes; le Puma représente la Terre (Monde Physique), le Condor représente le Ciel (Monde Spirituel) et le Serpent représente la Mort (Monde des Ténèbres).
Fait amusant, le drapeau de Cusco (l’ancien drapeau de l’Empire Inca), est un arc-en-ciel ressemblant à s’y méprendre au drapeau de la Fierté Gay. Seule difference (impossible à remarquer pour quelqu’un qui ne le sait pas), le drapeau de la Fierté Gay compte 6 couleurs, alors que celui de Cusco en compte 7. Les Incas croyaient que les arc-en-ciels reliaient les 3 Mondes (Physique, Spirituel et Ténèbres).
…
DESTINATION MACHU PICCHU
Il y a plusieurs moyens d’atteindre Machu Picchu; en train, en bus/voiture, ou en marchant.
Train
Un train luxueux ($$$) relis Cusco à Machu Picchu Pueblo 1 ou 2 fois par jours.
Collectivo (taxi collectif)
– 1er Collectivo de Cusco jusqu’à Santa Maria (5-6heures)
– 2ème Collectivo de Santa Maria jusqu’à Hydroelectrica (1-2heures)
– Marche sur les rails de Hydroelectrica à Machu Picchu Pueblo (2heures)
Randonnées
– Inca Trail – l’une des randonnées les plus célèbres du continent sud américain. Prend de 3 à 5 jours, hyper touristique, guide obligatoire ($$$) et besoin de réserver quelques mois à l’avance,
– Salkantay Trail – alternative la plus populaire pour ceux qui veulent marcher jusqu’à Machu Picchu, cette randonnée de 3 à 5 jours peu se faire avec ou sans guide… pas besoin de réserver à l’avance.
Dans cet épisode, il n’y aura pas de description de la randonnée Saltankay ou Inca Trail pour une raison bien simple; nous avons choisi d’aller à Machu Picchu en collectivo.
Quoi? Des adeptes de plein air, ayant marché la quasi totalité des randonnées que le continent sud américain a à offrir, ont décidé de lever le nez sur l’une des randonnées les plus réputées sur Terre?
La réponse est oui!
Je ne veux pas paraitre hautain, mais les randonnées Inca & Salkantay nous ont semblées très surévaluées;
– Les paysages autour de Machu Picchu sont intéressant, mais ils n’ont rien à voir avec les paysages de Patagonie, de la Cordillera Real (Circuit Illampu – Bolivie), la Cordillera Vilcanota (Circuit Ausangate – Pérou), la Cordillera Blanca (Santa Cruz Trek – Pérou) ou encore la Cordillera Huayhuash (Circuit Huayhuash – Pérou),
– Salkantay et Inca Trails sont saturées de randonneurs,
– Nous venions d’enchainer le Circuit Illampu (Épisode 119) et le Circuit Ausangate (Épisode 120), et nous étions sur le point de marcher coup sur coup la randonnée Santa Cruz (Épisode 122) et le Circuit Huayhuash (Épisode 123),
Bref, nous ne voulions pas gaspiller nos énergies sur une randonnée faite sur mesure pour les randonneurs du dimanche, mais décevante pour les randonneurs expérimentés comme nous…
…
MACHU PICCHU PUEBLO
2 Collectivos et une marche de 12km sur des rails plus tard que nous entrions dans Machu Picchu Pueblo, blottis dans le fond d’une vallée. De là, Machu Picchu se trouve à 3km et +450m.
2 options s’offraient à nous;
– prendre un bus ($$$ avec une file interminable à partir de 04.30am… même si les bus commencent seulement à 06.00am),
– Marcher (environ 1-1.5h)
…
MACHU PICCHU
07.00 – Peu après le lever du soleil, nous atteignions l’entrée du site alors que les nuages se dissipaient tranquillement dans la vallée.
Situé à moins de 80km de Qosqo (Cusco), Machu Picchu doit sa remarquable préservation (probablement la ville Inca la mieux préservée) à son emplacement; perchée sur un plateau situé au sommet d’une montagne… cette même montagne étant perdue au milieu de nul part à la jonction de plusieurs vallées.
Fait intéressant, Cusco se situe +1000m plus haut en altitude que Machu Picchu. Machu donne l’impression d’être plus haut puisque Cusco se trouve au fond d’une vallée.
Bref, tout cela pour dire que les conquistadors n’ont jamais découvert l’endroit… sinon ils auraient tout détruit… comme ils ont fait partout ailleurs.
Encore aujourd’hui, les historiens & archéologues en savent bien peu sur Machu Picchu.
– Construite dans les alentour de 1430…
– Abandonnée vers 1570 alors que les Incas étaient en pleine déconfiture face aux conquistador…
– Redécouverte par pur hasard en 1911 par un archéologue amateur…
Pouvant héberger tout au plus 750 personnes, les historiens pensent que l’endroit était un lieu de villégiature pour les gens de la haute société Inca.
À son apogée, l’Empire Inca, assurément la société pré-colombienne la plus célèbre d’Amérique du Sud, s’étendait du sud de la Colombie (nord), au nord du Chili (sud), jusqu’à l’Amazone (est).
Machu Picchu se trouvait dans la « Vallée Sacrée », une vallée comprenant les terres les plus fertiles du royaume, une vallée ne faisait pas parti de l’Empire Inca, mais étant la propriété privée de l’Inca (nom de l’Empereur Inca).
Pour ceux désirant avoir une vue à vol d’oiseau de Machu Picchu, il existe 2 options;
Huayna (Wayna) Picchu
Petite colline dominant le site. L’accès au sommet est limité à 400 personnes par jour ($$ – Billet à acheter quelques mois à l’avance).
Cerro Machu Picchu
Située à 3000m d’altitude, soit +600m au-dessus de Machu Picchu, le sommet domine non seulement Machu Picchu, mais tous les environs. Le sentier pour s’y rendre est une succession d’escaliers faites pour des géants, et s’apparente à un mur par moment.
…
De nos jours, Machu Picchu est une grosse business; un maximum de 2000 touristes peuvent visiter le site à chaque jour.
Pour se faire, il faut se procurer un billet ($$) à Machu Picchu Pueblo, la veille ou le matin même (en basse saison), ou quelques jours/semaines à l’avance (en haute saison).
Ceci étant dit, un voyage en Amérique du Sud est incomplet sans une visite des ruines les plus connus dans le monde… l’une des 7 nouvelles Merveilles du Monde; Machu Picchu, « La Cité Perdue des Incas ».
Épisode 120 – Ausangate; La Montagne Sacrée
4 Mai 2017
« Vous-allez à Machu Picchu aujourd’hui? » Que nous lance l’homme à la réception de notre auberge à Cusco.
« Non! Nous allons à Tinqui pour commencer le Circuit Ausangate »
?!? – L’homme bouche bée finit par avouer qu’il ne savait pas de quoi je parlais. Même si le départ de la boucle se trouve à moins de 100km de Qosqo, l’ancienne capitale Inca rebaptisée Cusco par les conquistadors, 9.5 voyageurs sur 10 font le déplacement pour une seule et unique raison; visiter Machu Picchu.
La veille, en allant nous renseigner au bureau de IPeru, la référence touristique au Pérou, l’homme avait paru très surpris que nous lui posions des questions sur Ausangate et » comment se rendre à Tinqui ».
« Vous devez passer par une agence de voyage », qu’il nous avait répondu.
« Foutaise!!! » que je lui lançais du tac au tac.
Nous étions donc les seuls non péruvien à bord d’un bus (qui avait définitivement eu de meilleurs jours) roulant en direction de Tinqui (Tinke).
…
AUSANGATE POUR LES NULS
Se prononçant O-Sun-Ga-Té, Ausangate est le point culminant (6372m) de la Cordillera Vilcanota, la plus haute chaine de montagnes au nord du Pérou.
Depuis l’époque pré-Inca jusqu’à aujourd’hui, la montagne est vénérée par le peuple quechua (habitants du coin) qui lui font de multiples offrandes et sacrifices.
Le Circuit de Ausangate est d’une longueur de 70 km, culmine à plus de 5000m, débute et termine à Tinke (Tinqui) et est considéré comme la plus haute randonnée au Pérou.
Llamas, villages quechua, glaciers et lacs aux eaux turquoises sont au rendez-vous.
…
JOUR 1 – AUSANGATE
Départ Tinke (@3800m)
Arrivé Upis (@4400m)
Distance +/-15km
Dénivelé Positif +650m
Dénivelé Négatif -50m
Avec seulement 4 jours de repos depuis la fin de notre intense randonnée sur le Circuit Illampu (Bolivie), nous étions reparti pour un tour.
Moins de 1km après avoir quitté Tinke (3800m) et commencé à marcher en direction de Ausangate, nous croisions un couple de français. Effrayés, ils nous racontait la nuit infernale qu’ils venaient de passer à Upis (4410m)… le camp où nous avions planifié de dormir ce soir. Durant toute la nuit, des locaux avaient tenté de voler leurs affaires. L’un d’eux avait même réussi à dézipper leur tente et avait prit la fuite avec l’un de leur sac à dos.
Le Circuit Ausangate malheureusement s’était forgé cette réputation depuis quelques années; des locaux n’aimant pas du tous les étrangers et faisant des « raids » dans les campements la nuit.
Nous étions pleinement conscient de cette problématique avant de commencer, et avions décider d’aller de l’avant. Après tout, nous dormions avec nos porte-feuilles et téléphones dans nos sous-vêtements. Tout ce qu’un voleur trouverait serait des bottes puantes et des sacs à dos remplis de trucs suintants.
La randonnée d’aujourd’hui pourrait se résumer à marcher sur une route de campagne bordée de murets de pierre et traversant une plaine diagonale (en direction du ciel) parsemée de bâtiments rudimentaires.
Nos beaux sourires et « Hola! Buenos Dias! » se butaient plus souvent qu’autrement à des « pokerface » (regards sévères).
Quelques km avant de terminer notre journée de travail, nous atteignions un plateau avec quelques fermes.
Nous faisions alors la connaissance de Anna, son jeune fils de 4ans et leur petit chien de 4 mois trop excité. Anna élevait seule ses 2 enfants et plus de 100 llamas & alpacas. L’emplacement de sa maison était à rêver.
Terminus Upis… au pied de Ausangate et de son glacier.
…
JOUR 2 – DES GLACIERS & DES LLAMAS
Départ Upis (@4400m)
Arrivé Ananda (@4350m)
Distance 27km
Dénivelé Positif +950
Dénivelé Négatif -1000m
À notre réveil, une brume épaisse recouvrait tout autour de nous. Peu importe, il fallait se mettre en marche…
Direction Paso Arapa, le 1er col du Circuit à 4850m. L’ascension se faisait sur un sentier extrêmement bien balisé, au travers d’une contrée recouverte de roches de toutes tailles. Peu avant notre arrivé au sommet, Ausangate sortait du brouillard.
Dès lors, le sentier traversait des plaines habitées par des centaines, que dis-je… des milliers de llamas et croisait de multiples lacs aux eaux turquoises.
Une fois sur les berges du Lago Hatun Pucacocha, le plus grand de ces lacs, Ausangate se dévoilait complètement. Nous pouvions admirer le coeur de ce géant des Andes; un gigantesque glacier suspendu aux parois rocheuses depuis des millénaires.
Après avoir égaré le sentier… et dû marcher directement dans le lac… à l’eau glaciale… nous n’avions plus d’excuse; il fallait maintenant remonter pour rejoindre la Paso Palomani à 4800m.
Une fois au sommet… il ne restait plus qu’à atteindre le Lago Ausangate… situé quelques centaines de mètres plus bas de l’autre coté.
Dès lors, la prochaine (et plus grande) difficulté du Circuit se dressait devant nous; la Paso Ausangate, du haut de ses 5 milles quelques mètres. Paso Ausangate allait cependant attendre.
Au lieu de monter vers la Paso, nous bifurquions vers la droite et plongions vers le fond de la vallée. Direction Ananda, campement à une dizaine de km en dehors du Circuit.
Le sentier passait alors par une vallée aux couleurs toutes aussi contrastantes que surprenantes; un versant de vallée tout rouge (sable), le fond de la vallée vert radioactif (végétation), avec le glacier (tout blanc) en arrière plan.
Après que le beau temps se soit transformé en mini tempête de neige, qui s’était elle-même transformée en averse plus nous descendions en altitude, Ananda était désormais en vue.
…
Jour 3 – LA COLORADA MONTANA
Départ Ananda (@4350m)
Arrivé Ananda (@4350m) + voiture/bus Cuzco
Distance 15km
Dénivelé Positif +650m
Dénivelé Négatif -650m
Ananda jurait par rapport au reste du Circuit; un tampon de maisons et de vendeurs de cossins. L’endroit était accessible par la route et une tonne de minibus bondées de touristes y venaient chaque jours.
Ananda avait la particularité d’être situé à la base de la Colorada Montana (Montagne Arc-en-Ciel).
Autant le Circuit Ausangate était désert, autant la Colorada Montana faisait courir les foules.
Chaque jour, des milliers (oui autant que cela) de touristes quittaient Cusco vers 03.00/04.00 du matin à bord de minibus, arrivent à Ananda vers les 08.00/09.00, et se mettent en marche pour atteindre le sommet de la Colorada Montana.
06.00 – C’est ainsi que notre réveil sonnait dans une vallée glacée qui attendait encore les premiers rayons du soleil. Il n’était pas question d’attendre le soleil ou que la température se réchauffe, nous voulions avoir le sommet de la Colorada Montana à nous tout seul avant que la horde de randonneurs du dimanche ne prennent d’assault la montagne (pour avoir croisé la horde lorsque nous descendions, je peux vous jurer que « prendre d’assault » est le bon terme).
Après avoir marché pendant un bon 2 heures sur un sentier s’apparentant à une ligne de boue montant jusqu’au sommet d’une montagne, nous atteignions un endroit qui ressemblait à un bunker militaire perdu dans les montagnes.
Nous y étions; à plus de 5000m… la Colorada Montana.
Malheureusement pour nous, il avait plu durant toute nuit (donc neigé à plus de 5000m).
À quoi ressemble une montagne aux couleurs arc-en-ciel quand on la recouvre de neige? À une montagne recouverte de neige!!!
N’empêche, la vue sur les hautes montagnes était impressionnante.
…
Parce que nous avions vu les plus beaux paysages que le Circuit Ausangate avait à offrir (les plus beaux panoramas se trouvent dans la 1ère partie du Circuit) …
Parce que la suite du Circuit comportait beaucoup de dénivelé positif…
Parce que Tanzi était malade et qu’un peu de repos ne pourrait pas nuire pour la suite…
Nous décidons d’écourter notre randonnée.
Depuis Ananda, un jeune péruvien nous conduisait jusqu’à la grande route située 60km plus loin.
De là, nous sautions dans le 1er bus en direction de Cuzco… en route pour de nouvelles aventures…
Épisode 119 – Illampu; Là où le Temps s’est Arrêté…
24 avril 2017
Quelque part 100km au nord ouest de La Paz (Bolivie)
Le vieux minibus bondé avalait les km de la route cahoteuse.
Le Lago Titikaka se trouvait sur notre droite, mais notre regard était fixé droit devant sur le massif de l’Illampu, l’un des joyaux de la Cordillera Real, la plus importante chaine de montagnes de Bolivie.
Du haut de ses 6388m, Illampu donnait l’impression d’être un monstre à plusieurs têtes (quinze sommets entre 5500m et 6400m pour être plus exact) fait de roches, de neige et de glace.
Le bus quittait l’altiplano pour plonger dans une immense vallée sortie de nul part.
Au final d’un route sinueuse, le chauffeur s’écriait « Sorata »!
Surnommé le « Jardin d’Éden » par les conquistadors, Sorata se situe à mi-chemin entre l’Amazone et les Andes. De la place publique au centre du village, il n’y a qu’à lever les yeux les « neiges éternelles » ou regarder vers le bas pour voir de la jungle à perte de vue.
Cette soirée là, nous serions les 2 seuls touristes en ville. Incompréhensible puisque Sorata était assurément la plus belle ville que nous avions vu en Bolivie. Pour nous, Sorata était surtout le point de départ du Circuit de l’Illampu.
JOUR 1 – EN MARCHE VERS LE CIEL
Départ Sorata (@2700m)
Arrivé Abra de Illampu (@4600m)
Distance 24km
Dénivelé Positif +2300m
Dénivelé Négatif -300m
Ascension
– Paso Abra de Illampu @4741m
06.00 – Le réveil sonne… ahhh… vlan… snooze.
Pour les 9 prochaines minutes, j’allais tenter de mémoriser la sensation d’être couché dans un lit…
À peine quitté la Plaza del Armas, au centre de Sorata, que le circuit montrait ses couleurs. Dès les premières minutes de la 1ère journée le sentier montait en flèche vers le sommet de la vallée. Avant de dormir ce soir, il faudrait monter +2000m de dénivelé positif jusqu’à Abra de Illampu (4741m), le 1er col du Circuit.
Dès lors, et pour les 110km et des poussières que compte le Circuit, l’expression « seul au milieu de nul part » allait rarement être aussi vraie. Même si la randonnée se trouve dans tous les guides de voyage, et même si nous étions en plein coeur de la saison touristique, nous n’allions pas croiser d’autres randonneurs, et simplement une poignée de locaux, durant les 5 prochains jours.
Bientôt Sorata n’était plus qu’un lointain souvenir. Seul le bruit des oiseaux rivalisait avec l’air qui donnait lourdement dans nos poumons.
Les heures défilaient, mais nous étions toujours à monter cet espèce de mur végétal; la route de terre montait en lacets au travers des champs de mais et des petites fermes.
Vers le haut de la vallée, les champs et troupeaux de moutons étaient remplacés terres laissées à l’état naturel où vagabondaient des llamas.
Au tournant d’un virage, nous dominions maintenant la totalité de la vallée, avec Illampu tout en haut sur notre gauche.
Passé Estancia, un petit village perché plus de 4000m, nous disions au revoir à la route de terre, pour dire bonjour à un sentier rocheux et difficile à suivre.
Après s’être perdu une bonne heure en suivant un mauvais sentier, nous entreprenions l’étape finale pour gagner le Col de Abra de Illampu. Nous n’avions plus qu’une seule vitesse; hyper super lent… une tortue sur le plat nous aurait dépassée.
La dernière centaine de mètres d’ascension se faisait en zig zag dans un couloir d’éboulement.
Abra de Illampu était dorénavant à porté.
Du sommet, nous avions l’impression d’être les Rois du monde. Tout (sauf Illampu) était en dessous de nous.
Nous basculions dans une nouvelle vallée étroite. À peine commencé la descente que nous localisions une petite plaine pleine de merde de llamas, avec un petit ruisseau glacé à proximité.
À ce sujet, il n’y a aucun campement désigné sur le Circuit Illampu; vous campez où vous voulez sans avoir à payer le moindre frais.
L’endroit serait parfait pour la nuit.
Le soleil ne tardait pas à laisser toute la place au ténèbres… et à un froid glacial. Nul doute, même si nous étions en plein milieu de l’été austral, la température descendrait bien en deca de zéro.
Nous étions les seuls être vivants à des milles à la ronde… même pas la moindre trace de végétation… que de la roche noire à perte de vue.
Toute la nuit, il allait régner un silence de mort; pas un son, pas même une goutte de vent.
…
Joue 2 – LE BRUIT DU SILENCE
Départ Abra de Illampu (@4600m)
Arrivé Cocoya (@3500m)
Distance 21km
Dénivelé Positif +700m
Dénivelé Négatif -1800m
Ascension
– Paso Korahuasi @4480m
Le réveil se passait dans une contrée complètement givrée. Un bain de soleil avec les 1ers rayons et nous étions en route.
Ce matin ne serait pas le cardio, mais bien les genoux qui seraient mis à l’épreuve; -700m de descente tout au fond de la vallée via un non sentier fait de roches et de marécages.
Tout au fond, à la jonction de plusieurs vallées, le sentier rejoignait une route de terre. Le fond de la vallée était peuplé de fermes extrêmement rudimentaires (faites avec les moyens du bord… donc de la pierre). La qualité de vie dans ce coin de pays semblait (au mieux)!extrêmement difficile.
Une fois passé Estancia Utjana Pampa, un village désormais en ruine, il était désormais temps d’entreprendre l’ascension du Paso Korahuasi, le 2ème de 6 Cols sur le Circuit… une ascension sans véritable sentier, au travers d’un jardin de buissons jaunes et de roches.
Depuis le sommet de Korahuasi (@4480m), le sentier empruntait une vallée ressemblant à un espèce de corridor descendant en droite ligne sur Cocoyo, le plus grand (et seul) village sur le Circuit.
La descente se terminait à marcher dans une plaine inondable sur quelques km… plaine traversée par des rafales de brouillard venant comme des murs blancs.
Un peu avant d’arriver au village, la pluie nous tombait férocement dessus et ne semblait pas vouloir arrêter de sitôt.
Durant la dernière heure, nous n’avions pas arrêté de se dire « encore un peu plus loin » à chaque fois que nous trouvions un site de camping convenable.
Il était maintenant trop tard. Le jour avait presque fait place à la nuit et il nous tombait des cordes dessus.
Nous décidions alors de chercher un alojamiento (hébergement chez les locaux)… sans succès.
Nous étions sur le parvis de l’église à chercher une solution, quant Tanzi eut l’idée d’aller voir au « Centro de Salud (Centre du Salut) » que nous avions aperçu à l’entrée du village.
À peine entré dans les « bureaux » que l’homme et la femme y travaillant comprenaient nos intentions… et nous menait vers une pièce inoccupée.
Ce ne serait pas le grand luxe, mais au moins nous avions un toit pour nous protéger de la pluie.
…
Jour 3 – HOLA! BUENOS DIAS!
Départ Cocoya (@3500m)
Arrivé Plaine Marécageuse (@4100m)
Distance 14km
Dénivelé Positif +1100m
Dénivelé Négatif -450m
Ascension
– Paso Sarani @4600m
Au matin, les nuages étaient bien présent, mais la pluie avait disparu; hip hip hip…
Nos hôtes ne voulaient rien savoir de recevoir un quelconque paiement de notre part. Tout ce qu’ils voulaient était une photo avec nous devant le Centro de Salud… difficile de refuser.
Pour rejoindre le sentier, nous devions monter tout en haut du village en passant par la rue principale… à l’heure où les enfants partaient pour l’école.
Notre passage dans le village prenait des allures de spectacles alors que tous les enfants voulaient nous dire « Hola, Buenos Dias ». Que de bonheur de voir les visages s’illuminer en entendant notre réponse.
Le village ayant récemment été désenclavé (une route a été construite pour relier le village au reste du monde), les gens n’avaient plus à utiliser le sentier que nous empruntons. N’empêche, les enfants de Cocoyo n’avaient pas vu beaucoup de blancs dans leur vie.
Le route sortant du village se dirigeait vers une vallée menant à Paso Sarani +1000m plus haut. Le brouillard ne tardait pas à nous envahir, nous réduisant à marcher à l’aveuglette.
Un petit & vieux monsieur pas de dent sortait de nul part et nous demandait des pilules pour le mal de tête (c’est en tout cas ce que nous avions compris)… puis 3 petits cochons venaient à notre rencontre, semblant demander de la nourriture… puis des troupeaux d’alpacas & llamas (toujours aussi amusant de regarder leur petite tête toute drôle)…
La vallée devenait peu à peu une véritable mer de roches. Aussi invivable l’endroit donnait l’impression d’être, nous croisions de petites fermes extrêmement rudimentaires jusqu’au sommet de la Paso.
Paso Sarani (@4600m) est le genre d’endroit où on ne s’éternise pas. Nous étions accueilli au sommet par un mélange de grêle et de brouillard très dense.
La vallée dans laquelle nous débouchions n’était guère plus accueillante; un désert de roches comprenant toutes les teintes de blanc (brouillard).
Plus nous descendions et moins le brouillard était dense, laissant peu à peu apparaitre une vallée verdoyante ceinturée de hautes montagnes, avec de petites fermes, des troupeaux de llamas et une rivière serpentant au milieu. Notre patience avait été récompensée…
Cette vallée était de loin l’endroit le plus propice à la vie de tous les lieux que nous avions croisés depuis notre départ de Sorata.
Désormais au plus profond de la vallée, nous passions au travers d’une immense plaine marécageuse peuplée de centaines de moutons, llamas et alpacas… l’endroit parfait pour installer notre campement.
Au final de notre 3ème journée de randonnée, nous avions désormais marché plus de la moitié du Circuit, monté 3 des 6 cols et nous étions en avance d’une bonne demi-journée sur notre itinéraire pour faire la randonnée en 7 jours.
JOUR 4 – LE BLIZZARD ÉLECTRIQUE
Départ Plaine Marécageuse (@4100m)
Arrivé Laguna San Francisco (@4700m)
Distance 24km
Dénivelé Positif +1400m
Dénivelé Négatif -800m
Ascensions
– Paso Abra de Calzada @5045m
– Paso San Francisco @4900m
Meilleure… Pire… Qui n’en fini pas… À glacer le sang… Trop chaud… Glaciale… À couper le souffle… tous ces qualificatifs y passent pour décrire le Jour 4 de notre randonnée sur le Circuit Illampu.
Cette journée est maintenant un bon souvenir, mais jamais je ne veux revivre une journée comme cela, tellement elle a failli tourner au drame à quelques reprises.
Toute bonne histoire commence… par un commencement (sauf dans le film Inception).
Nous admirions la plaine marécageuse et les nombreux animaux y jouant durant un bon moment avant de se résigner à plier bagage et commencer la journée.
Au menu d’aujourd’hui, l’ascension de la Paso Abra de la Calzada, le point le plus haut de la randonnée (@5045m), située 11km et +950m plus loin.
Le sentier prenait abruptement fin quand nous tombions sur une pelle mécanique…
Au lieu d’un sentier rocheux, nous en étions quitte pour faire l’ascension via une route de terre. C’était malheureusement le sort que la plupart des sentiers de grande randonnée étaient destines (je pense ici au circuit de l’Annapurna au Népal :-(. Triste, mais qui sommes nous pour empêcher un pays de se moderniser.
Une fois atteint Paso Abra de Calzada, se trouvant entre les sommets Calzada (5600m) & Kasiri (5875m) et leur glacier respectif, le ciel bleu exempt de nuage que nous avions jusqu’alors, se couvrait d’un épais brouillard. Les glaciers tout autour de nous ne faisaient alors plus qu’un avec le ciel.
Le brouillard se transformait rapidement en un blizzard qui recouvrait le sol de quelques cm de neige… assez pour faire disparaitre toute trace du sentier.
Les gros flocons de neige nous tombaient dessus avec furi. Comme si cela n’était pas suffisant, des éclairs traversaient le ciel.
Un blizzard électrique… pfff… ton histoire est sans queue ni tête? Je vous répondrais que l’histoire est trop insensé pour que je l’ai inventé.
Je disais donc… les éclairs traversaient le ciel. Sachant qu’un immense glacier se trouvaient directement au-dessus de nos têtes, nous avions une peur bleu qu’un éclair frappe la glace et déclenche une avalanche. Après tout, le lac plus bleu que bleu en contrebas et le champ de grosses roches, que nous traversions depuis bientôt 1h, n’étaient pas arrivés là par magie.
Il était donc hors de question d’attendre la fin de la tempête pour localiser le sentier. Non! Nous allions y aller à l’aveuglette.
Le son de chaque éclair nous résonnait dans le corps et nous glaçait le sang. J’essayais de rassurer Tanzi, mais peinais moi même à garder mon sang froid.
Une heure plus tard, le temps s’était complètement dégagé et nous terminions la journée à marcher dans des dunes de sable jusqu’au Lago San Francisco.
Nous avions alors une vue imprenable sur Kasiri et Ancohuma, 2 des hauts sommets du massif de Illampu.
Un peu avant d’arriver au Lago San Francisco, nous décidions d’installer notre campement dans une magnifique plaine. Nous allions partager l’endroit avec un groupe de chevaux sauvages (affreux je sais…)
JOUR 5 – LA BRUME
Départ Laguna San Francisco (@4700m)
Arrivé Sorata (@2700m)
Distance 36km
Dénivelé Positif +700m
Dénivelé Négatif -2550m
Ascension
– Paso Altiplano @4890m
Au matin, de fort vents balayaient notre site. Le genre de matin ou tu veux t’emmitoufler dans tes couvertes et mettre le chauffage dans le tapis…
Nous devions nous résigner à démonter et partir sans avoir eu notre bain de soleil matinal.
Nous rejoignions le Laguna San Francisco (@4450m) en vitesse, traversions une plaine marécageuse, qui ne demandait qu’à nous engloutir au moindre faux pas, et commencions l’ascension du dernier Col du Circuit (col sans nom que j’ai baptisé Paso Altiplano) via un sentier en zig zag.
Du sommet de Paso Altiplano (@4890m) nous pouvions en théorie voir le Lago Titikaka tout en bas. En pratique, tout était bouché par un brouillard épais.
Nous étions de retour dans l’Altiplano bolivien (plaine en haute altitude). Dès lors, il fallait « simplement » rallier Sorata -2150m plus bas.
Il y avait une route de terre, mais nous décidions d’y aller en ligne droite dans la plaine… ce qui s’avérait être une erreur puisque nous nous butions constamment à des collines sortant de nul part dans le brouillard.
Nous descendions dans un No Man’s Land / désert de cailloux. On ne voyais pas à plus de 10 mètres à la ronde. Des troupeaux de llamas sortaient du brouillard… et y retournaient aussitôt.
Le brouillard disparaissait complètement quelques km avant le village de Milipaya. Le tout se faisait extrêmement soudainement alors que nous étions à marcher dans des champs où travaillaient des boliviens. Vous auriez du voir leur visage! Leur regard semblait dire « mais d’où sortent ces 2 touristes?!? ».
Il ne restait « plus qu’à » suivre la route jusqu’à Sorata. (+/-20km et -1200m).
…
Sans trop se tromper, le Circuit Illampu fut notre randonnée la plus ambitieuse en Amérique du Sud.
Sans rien enlever au Circuit Huemul, à Dientes de Navarino, à Torres del Paine et au Circuit Huayhuash, ce fut 5 jours en autonomie complète sur un sentier TRÈS peu fréquenté, à une altitude moyenne de 4000m, avec des cols dépassant les 5000m, des températures froides le jour et glaciales dès que le soleil disparaissait.
…
Illampu!
Là où le temps et l’horloge de la modernité se sont arrêtés il y a quelques siècles.
Là où les habitants semble encore vivre à l’époque du Moyen-Age (exception faite des cellulaires).
Marcher le Circuit Illampu c’est être seul dans une contrée surprenante et reculée!
Marcher le Circuit Illampu c’est être prêt à faire face à l’imprévisible!
Vous rêvez d’avoir un sentier de Grande Randonnée à vous tout seul? Ne cherchez pas plus loin!
…
Illampu EN BREF
+ La randonnée très difficile en raison de l’isolement,
+ Un sentier pas toujours facile à suivre & souvent inexistant,
+ Source d’eau abondante tout au long du Circuit,
+ Aucune possibilité d’hébergement autre qu’en camping,
+ Aucun site de camping, vous campez où vous voulez,
+ Aucun frais de passage et/ou de camping (gratuit),
+ Possibilité d’organiser guide et/ou porteurs depuis Sorata.
…
P.S. I – Essayez de gonfler des matelas de sol à 5000m d’altitude sans vous évanouir.
Épisode 118 – La Paz & El Choro
Paz – Nom Féminin signifiant « Paix » en espagnol.
…
Le minibus roulait au travers de l’altiplano bolivien, laissant derrière le Lago Titikaka.
La Cordillera Real (Cordillère Royale), et ses hauts sommets enneigés, faisait son apparition.
Le bus pénétrait dans une grande ville; El Alto.
Soudainement, la ville disparaissait, laissant toute la place à… une nouvelle ville située dans un immense & profond canyon. Une sentinelle de glace se dressait droit devant, le Cerro Illimani à 6460m.
Difficile de ne pas être lâcher un WOW!!!
Bienvenue à La Paz, capitale de la Bolivie, plus haute capitale du monde (@3640m) et l’une des « 7 Wonder Cities (7 Villes Merveilleuses) » du monde!
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LA BOLIVIE POUR LES NULS
Re-bienvenue au pays des « Chucutas »… surnom des boliviens… qui signifie « Monsieur Patate »… les boliviens sont généralement petits, trapus et avec une grosse tête…
J’ai déjà parlé abondamment de la Bolivie il y a quelques mois lors de notre premier séjour.
Cette section Pour les Nuls se concentrera donc sur Evo Morales, l’actuel président de la Bolivie.
– En 2005, Evo Morales fut élu président de la Bolivie… le 1er dirigeant bolivien aux origines indigènes.
– Avant lui, tous les présidents de la Bolivie étaient à la solde des intérêts étrangers, vendaient (donnaient) les richesses du pays et se foutaient royalement du peuple.
– Depuis 2005, Evo s’efforce de redonner la Bolivie aux boliviens; il a nationalisé de nombreuses entreprises, construit de nombreuses routes pour relier des coin de pays jusqu’alors inaccessible, réformé le système d’éducation, etc.
– Tout n’est pas rose en Bolivie… le pays est toujours l’un des plus pauvres sur Terre… mais au moins les boliviens ont leur sort entre leurs mains et s’en vont dans la bonne direction.
– De nos jours, Evo est considéré comme une espèce de semi-Dieu par la population.
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LA PAZ
Aucune raison ne justifiait la création d’une ville dans un canyon aride, profond de plus de 400m et situé à presque 4000m d’altitude. Il n’y avait aucun cours d’eau important à proximité, l’endroit était difficile à défendre et beaucoup trop haut en altitude pour faire pousser quelconque culture. Aucune raison… ne serait-ce que la petite rivière qui passait au milieu du canyon était à l’époque remplis d’or… la seule chose qui importait pour les conquistadors.
En 1548, « Nuestra Senora de la Paz (Notre Dame de la Paix) », dit La Paz, était fondée.
Mirador Kili Kili
Situé au nord du canyon et facile d’accès après une courte (mais intense) ascension depuis le centre-ville, le Mirador Kili Kili est l’endroit parfait pour commencer la journée et avoir une vue d’ensemble sur la capitale.
Il n’y a pas de plat à La Paz; soit vous montez ou descendez. Mis à part le centre-ville, situé dans le fond du canyon et comportant des tours résidentielles et commerciales, le reste du canyon est un ramassi de petits bâtiments en briques rouge.
Dans la catégorie; « j’aurais souhaité ne jamais y aller », nous avons assisté à un spectacle de Cholitas; un espèce de Lucha Libre Mexicaine (lutte où tout est chorégraphié) mettant en scène des femmes habillées en costumes traditionnels (robe + chapeau haut de forme + tresse + talon haut).
J’avais un certain malaise à regarder ces petites dames se taper dessus et se briser des planches de bois sur le dos.
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RANDONNÉE « EL CHORO »
L’idée est simple; marcher plus de 50km sur un ancien chemin Inca reliant le Col « La Cumbre », situé sur les hauteurs de La Paz (@4900m), jusqu’à Coroico, ville à la lisière de l’Amazone (@1700m).
Jusqu’en 1930, ce sentier était la seule route reliant La Paz au nord-est de la Bolivie.
Une randonnée facile de 3 jours… ou assez intense de 2 jours.
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Jour 1 – TOUT EN DESCENTE
Départ La Cumbre (45min de bus depuis La Paz)
Arrivé Vila Loba (camping)
Distance 24km
Dénivelé Positif +300m
Dénivelé Négatif -2800m
Une fois descendu du bus et monté les derniers +300m séparant la grande route du sommet de La Cumbre, un endroit où rien ne pousse, mais offrant un formidable panorama à 360 sur les montagnes environnantes, le sentier plongeait dans une vallée sinueuse.
Dès lors, la randonnée se résumait en une « chute libre » de presque -3000m de dénivelé négatif, passant au travers d’une contrée reculée, où les llamas étaient nombreux, mais les habitants rares.
Tanzi étant malade depuis quelques jours, elle avait décidé d’aller se reposer et m’attendre à la fin du parcours.
Même si la randonnée est sans aucune véritable difficulté, et que le départ est a moins d’une heure de La Paz, le sentier était désert; j’allais croiser une demi-douzaine de randonneurs tout au plus. Du nombre, Nicolas (québécois), Maeva et Charlotte (françaises), avec qui j’allais partager le chemin lors de la 1ère journée.
Qui dit « ancien chemin Inca », dit « route de pierre en mauvais état ». Le chemin était en réalité une ligne de pierre zigzaguant dans le fond de la vallée au travers de la plaine.
La vallée montagneuse et sans végétation du début laissait peu à peu la place à une forêt tropicale de plus en plus dense. Du même coup, la température fraiche du début était désormais chargée d’une humidité suffocante.
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Jour 2 – SOUS UNE PLUIE DILUVIENNE
Départ Vila Loba (camping)
Arrivé Pacallo + taxi jusqu’à Cocoiro
Distance 32km
Dénivelé Positif +850m
Dénivelé Négatif -1850m
Nouveau jour, même rengaine; descente dans une vallée tropicale via un sentier rocheux.
La pluie se mettait rapidement de la parti, se transformant éventuellement en un véritable déluge qui allait perdurer toute la journée, transformant du même coup les roches (sur lesquelles je marchais) en un jeu dangereux.
J’arrivais à Villa Esperanza, la fin du sentier, au bout de 7 longues heures.
Ayant distancé mes compagnons de marche en début de matinée, j’étais seul et le seul transport pour gagner Coroico (20km plus loin) était un taxi à 60$.
Sans dire un mot, je souriais au chauffeur, reprenais mon sac et commencais à marcher sur la route.
5km plus loin, j’atteignais le village de Pacallo. Un homme s’écriait « taxi ». Je lui demandais « cuanto (combien) » sur un air désabusé (en pensant qu’il allait me demander une fortune lui aussi)… il me répondait « 10bob (2$) ». Hehe
2 jours, 50km de marche et plusieurs km de dénivelé négatif sur un sentier rocheux, que moi et mes genoux en compote étions désormais à quelques minutes de retrouver Tanzi à Coroico.
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COROICO
Alors que La Paz se situe en plein coeur de la Cordillère des Andes, moins de 2 heures de route vers l’est et le paysage change radicalement.
Vous atteignez alors Coroico (1700m), charmant village situé au coeur de la province de Yungas, une région faite de collines toutes vertes à mi-chemin entre les Andes et l’Amazone.
Épisode 111 – Bahia; Chapada Diamantina + Salvador
Bahia… province alliant à la fois histoire et paysages à couper le souffle… l’endroit parfait pour terminer notre voyage au Brésil.
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CHAPADA DIAMANTINA
5 mars 2017
Un 7ème et dernier (pénible) bus de nuit au Brésil, suivit d’un autre bus, & d’un mini-bus, et nous arrivions au village de Vale Do Capao, village de bohèmes perdu dans la forêt.
Bienvenue dans le Parque Nacional Chapada Diamantina.
Avant de se tourner vers l’éco tourisme et de capitaliser sur la beauté naturelle des environs avec la création du Parque Nacional, la région était fameuse pour ses mines de diamants.
Maintenant que les mines sont épuisées et que l’endroit est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, la région ne cesse de gagner en popularité auprès des touristes, au point ou le parc est considéré comme LA destination no.1 pour le plein air au Brésil.
Certains vont même jusqu’à surnommer les Chapada Diamantina le « Grand Canyon du Brésil »… rien de moins.
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CACHOEIRA DA FUMACA
À peine sorti du bus, déposé nos sac à l’auberge, que nous entamions notre visite avec une randonnée jusqu’à la Cachoeira da Fumaca, la chute (encore) réputée comme étant la plus haute du Brésil.
Après avoir réalisé +350m d’ascension positive sur 3km, atteint un plateau, et marché plus de 4km sans rien à l’horizon (aucune montagne, rien… tout était plat et parsemé de buissons), le tout sous une chaleur accablante,qui nous faisait sentir comme si nous étions du bacon sur la poêle, notre randonnée s’arrêtait net sec lorsque la terre disparaissait devant nous.
Sans avertissement, nous tombions sur un immense canyon avec des parois verticales qui plongeaient 400m plus bas… le genre de truc sorti de nul part, complètement inespéré… et qui donnait le vertige.
W O W… nous étions sans mot devant le spectacle qui s’offrait devant nos yeux.
Un rocher en porte-à-faux sur 3-4m au-dessus du canyon était la Cerise sur le sunday.
La chute dans tout cela? Un mince filament d’eau qui partait du haut du canyon et qui s’évaporait dans l’air avant d’atteindre le fond.
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LA TRAVERSÉE DU GRAND DÉSERT VERT
Après une bonne nuit de sommeil, nous sortions la tente, les sleepings et les bottes de montagne des boules à mitte, afin d’entreprendre un périple de 3 jours dans la Vale Do Pati 25km plus loin.
Après avoir négocié une route de terre sur quelques km, nous traversions une rivière en sautant d’une roche à l’autre, pour atteindre le début officiel du sentier.
Dès lors, il fallait faire une ascension de +500m sur un flanc de montagne complètement exposé au soleil. Il n’était pas encore 10h du matin et c’était la canicule. Nos corps étaient en surchauffe. Nous cherchions désespérément de l’air frais, pour compenser l’air brulant qui torturait nos poumons.
Une fois au sommet, nous étions loin d’être au bout de nos peine. Nous marchions désormais dans un très vaste plateau composé d’herbe verte. Ce grand désert vert s’étendait jusqu’à perte de vue.
Très loin à l’horizon (14km plus loin) pointaient un grand monolithe rocheux… notre destination du jour. Il n’y avait qu’une seule chose à faire; mettre un pied devant l’autre si nous voulions un jour atteindre l’autre bout.
Les zones d’ombres se faisaient désormais extrêmement rare, et les sources d’eau étaient inexistante.
La terre du sentier était complètement asséchée et fissurée tellement il n’y avait pas eu d’eau depuis longtemps.
De tomber sur un ruisseau presque asséché était une rare bénédiction. Malgré une couleur rouge, qui nous rebutait (en raisin de la couleur orangé de la terre), nous remplissions nos gourdes (en prenant bien soin de purifier l’eau avant de la boire), et nous nous trempions sans la moindre considération pour notre santé. Tout ce qui nous importait était de se refroidir un peu.
Nous ne le savions pas encore, mais ce grand monolithe qui semblait pointer tout seul au dessus de la plaine n’était en fait que la pointe de l’iceberg. Plus on s’approchait et plus il devenait imposant, jusqu’au point ou il prenait tout l’horizon devant nous.
Après des heures à marcher sur le plat, le sentier descendait dramatiquement sur quelques centaines de mètres, avant d’arriver à la base du monolithe et pénétrer dans une jungle.
Parti à 09.00, nous déposions nos sacs et montions notre camp sur le bord d’une rivière vers 16.30… 7h30 pour franchir 25km…
Nous finissions la journée à la Cachoeira dos Funis, une superbe petite chute ou on peu faire du rappel (monter la chute), avoir un super panorama sur les montagnes, en plus d’offrir un sentier enlevant (dangereux) pour s’y rendre.
Qui l’eu cru, nous allions passer la nuit en camping… au Brésil.
Regarder un film à la belle étoile sur le bord d’une chute au Brésil; Check
VALE DO PATI
07.00 – La vallée dormait encore à point fermée, enveloppée dans le brouillard, que nous entreprenions de découvrir véritablement la Vale do Pati.
La vallée tourne autour du Morro Castilla, dit « le Château », une montagne élancée avec le sommet en forme de tour médiévale.
Nous entreprenions de descendre jusqu’au coeur de la vallée dans un endroit appelé « Prefectura ». Nous étions alors ceinturé par des monolithes de tous les cotés. Ceux-ci donnaient l’impression d’avoir transpercé la jungle pour se figer ainsi il y a de cela des millions d’années.
Lors de la création du Parque Nacional il y a 30 ans, on a permis aux familles qui restaient dans la Vale do Pati d’y demeurer, si bien qu’aujourd’hui une dizaine de poussadas s’y trouvent. Nous croisions la plupart d’entre-elles blottis dans le fond de la vallée. Sans électricité, ni route autre que les sentiers pédestres, la vie est y rudimentaire.
En milieu de journée, le ciel se découvrait complètement, si bien que nous avions une vision totalement différente du même endroit.
Nous retournions au campement pour notre désormais quotidienne soirée cinéma en plein air.
Résultat des courses, une petite journée de 14km, +650m, -650m.
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TOUTE BONNE CHOSE À UNE FIN
3ème et dernier jour dans la Vale do Pati, nous remballions le camp et entreprenions de retourner à Vale do Capao par le même sentier que nous avions emprunté 2 jours plus tôt.
Dès le lendemain, nous quittions Chapada Diamantina avec plus de 80km+ et une tonne de souvenirs plein la tête.
On nous avait parlé de la beauté des Chapada Diamantina, mais jamais nous aurions pu imaginer tomber sur un aussi bel endroit. C’est sans aucun doute l’une des plus belles randonnées sur le continent, et dans mon Top 10 Coup de Coeur en Amérique du Sud.
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SALVADOR DE BAHIA
Ancienne capitale du Brésil…
Ancienne ville la plus importante du Brésil…
Ancien port le plus important de toute la cote est de l’Amérique du Sud…
La ville de Salvador de Bahia portait tous ces chapeaux durant les 300ans suivant sa fondation à la fin du 16ème siècle.
C’était avant que Rio de Janeiro ne lui « vole » tous ses titres…
Quelque chose qie Rio ne pourra jamais lui prendre; Salvador de Bahia fut la porte d’entrée en Amérique du Sud pour une très grande majorité des esclaves en provenance de l’Afrique. Salvador est aussi réputé comme étant la plus grande ville coloniale du continent.
Juché sur un rocher à presque 100m au-dessus du niveau de la mer, dans l’immense « Baia de Todos os Santos (la Baie de Tous les Saints) », la « Cidade Alta (Haute Ville) » vaut la peine de s’y attarder quelques heures; bâtiments colorés et habitants tout aussi colorés vous y attendent.
C’est probablement le plus beau centre historique d’une grande ville sud américaine que j’ai pu voir avec celui de Quito en Équateur.
Oh combien belle soit la rue, il est déconseillé de s’y engager si il n’y a personne. Salvador est réputé comme étant l’endroit le plus dangereux au Brésil. Ne vous inquiétez pas, le centre-ville est lourdement surveillé par la police.
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MUITO OBRIGADO BRASIL
(Merci Beaucoup Brésil)
Nous sommes arrivé au Brésil sans aucune attente (et en ayant un peu peur)… 1 mois plus tard, nous quittons émerveillé.
Il serait très réducteur de simplifier le Brésil au trio « beach, fiesta & farniente (plage, fête et repos) »… même si c’est ce que la plupart des voyageurs recherchent en visitant le Brésil.
De tous les pays que j’ai visité depuis mon départ de Dubai il y a presque 1 an, le Brésil est le plus surprenant avec le Madagascar, notamment en raison du fait que je n’avais AUCUNE attente. Pour dire vrai, je me sentais un peu forcé de visiter le Brésil. En effet, qui peut revendiquer avoir fait le tour de l’Amérique du Sud sans avoir mis les pieds dans le plus grand pays du continent? De dangereux et sans intérêt, nous avons fini par y trouver de véritable trésors.
On se revoit dans quelques semaines Brésil.
Épisode 101 – Circuit Huemul; LE Trek Ultime en Patagonie
*IMPORTANT*
Ce trek est TOUT SAUF pour les randonneurs du dimanche. Il faut avoir beaucoup de « millage » dans ses souliers de montagne, de l’expérience sur glacier, du sang froid à revendre et un brin (ou 2) de stupidité, pour s’attaquer à ce trek.
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13 Janvier 2016 – El Chalten
J’avais donc réussi à louer un harnais (Voir Fin de l’Épisode 100)…
Un stop au (tout sauf super)marché du coin et j’étais fin près à 4 jours d’autonomie complète (encore) sur le Circuit Huemul.
Huemul est le nom d’un mammifère, qui ressemble à une antilope, et qui est très commun en Patagonie. C’est aussi le nom d’une montagne située à quelques 20km au sud-ouest de El Chalten; le Cerro Huemul, autour duquel le Circuit Huemul zigzague… un Circuit réputé comme une randonnée exigeante de 4 ou 5 jours, en dehors des sentiers battus, avec un sentier compliqué à suivre (parfois inexistant), avec quelques sections assez techniques (dangereuses), de la marche sur glacier (ça sonne amusant… pas vraiment), aucun service (oubliez la douche le soir… et les toilettes)… et beaucoup BEAUCOUP B E A U C O U P de vent.
Bref, le genre de randonnée où on ne croise pas beaucoup de monde… mon genre de randonnée…
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Jour 1 – QUAND LES ÉTOILES S’ALIGNENT
Départ; Info Touristique de El Chalten
Arrivé; Camp Toro
Distance; 17km
Dénivelé; +660m, -400m
11.00 – Avec déjà 13km dans les jambes en matinée, je me trouvais au départ du Circuit à l’Information Touristique à l’entrée de El Chalten… un peu nerveux.
Pour faire le Circuit Huemul, il fallait en théorie (et en pratique) s’enregistrer auprès des gardiens du parc, être au moins 2 personnes et avoir TOUT l’équipement obligatoire (j’avais presque tout sauf des crampons et une corde… trucs que j’avais jugé non essentiel).
Voyant qu’il n’y avait pas vraiment de point de contrôle, je passais en coup de vent sans m’enregistrer (pas que je ne voulais pas m’enregistrer… mais si je m’étais enregistré, ils auraient vu que j’étais seul…) et je commençais mon périple. Une personne, rencontrée quelques jours après la fin de ma randonnée, me confiait qu’elle avait tenté de faire le Circuit Huemul et qu’un garde du parc lui avait refusé l’entrée à ce même endroit 🙂
Direction le 1er campement sur le bord du Laguna Toro… 17km plus loin.
Dès le départ, le sentier proposait une ascension de +600m, avec Fitz Roy qui brillait de tous ses feux sur la droite… et le soleil qui tapait solidement sur la tête.
À mi-chemin, je débouchais sur une clairière avec une vue époustouflante sur le Lago Viedma, l’un des plus gros lac d’Argentine. Si tout se passait bien, je serais sur ses berges dans 2 jours.
À partir du 8ème km, s’en était fini de Fitz Roy. Je descendais alors jusqu’au fond d’une vallée avec le Cerro Huemul impossible à manquer devant moi. Je pouvais alors voir une rivière bleu zigzaguer jusqu’au fond de la vallée et remonter jusqu’à un lac se trouvant au pied d’un glacier… le Laguna Toro… ma destination du jour.
Si le Circuit Huemul comportait une journée facile, c’était DE LOIN celle-là, avec un sentier sans difficulté et bien balisé.
En voyant le Camp Toro pour la 1ère fois, on pourrait penser qu’il s’agit d’un décor pour une reconstitution de bataille lors de la guerre de sécession aux États-Unis; dans une petite forêt juste à coté d’une clairière, avec des barricades de bois partout. Ces barricades mes amis sont ce qu’on appelle « se protéger du vent le mieux possible avec les moyens du bord ». Parce qu’il ventait fort quand je suis arrivé, mais il allait venter TRÈS (trop) FORT toute la nuit.
Le vent venait par rafale (extrêmement puissante), repartait… revenait aussi fort… et ainsi de suite. Tu es couché dans ta tente, il ne vente pas du tout… et puis tu entends un bruit qui se rapproche de plus en plus… fouettant les arbres au passage… comme si une chute d’eau te fonçait dessus… le bruit gagne en intensité jusqu’à devenir assourdissant… et le vent frappe… et ça fesse… et tu te blottis dans ton sleeping en ayant les yeux bien ronds et en souhaitant que ta tente résiste et que tes piquets soient solidement plantés.
Puis… tout redevient tranquille… en attendant la vague suivante.
Après quelques rafales, tu relaxes un peu en te disant que si ta tente a résisté à toutes les rafales précédentes, elle devrait faire de même avec les suivantes… et tu t’endors… zzzzz
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Jour 2 – PASO DEL VIENTO
Départ; Camp Toro
Arrivé; Refugio Paso del Viento
Distance; 12km
Dénivelé; +850m, -650m
07.30 – Par un matin gris & venteux, et alors que tout le monde dormaient encore à poing fermé (il y avait 7 autres tentes la veille), je prenais mon petit déjeuner, rangeais le campement et puis scram gram.
Direction la « Paso del Viento (le Col du Vent) » quelques +800m plus haut. Avec un nom pareil, je n’osais imaginer comment il pourrait venter… puisqu’il ventait déjà à écorner des boeufs. Je ne voyais alors que des montagnes devant moi;
– Sur ma gauche… des nuages noirs et une dangereuse montagne,
– Sur ma droite… un glacier perdu dans les nuages.
– Tout droit devant… un mélange de nuages blancs et de ciel bleu et une toute gentille montagne,
L’une de ces destinations serait l’heureuse élue…
Une rivière à passer via une tyrolienne (simple corde d’acier) bien accroché avec son harnais et je quittais les berges du Laguna Toro pour marcher en périphérie du Glacier Rio Tunel (nom de merde).
C’était la fin de la promenade dans le parc et le début d’une solide journée de travail.
J’empruntais un section hyper délicate à traverser en ligne droite un champs d’éboulement instable et sans véritable sentier. Je tentais bien que (plus) mal de suivre les rares totems.
J’avais beau marcher sur de la roche en bordure du glacier, je savais fort bien que j’étais SUR le Glacier Rio Tunel… sur une portion recouverte de cailloux… certaines portions de glace noire étaient sans équivoque sur ce point.
J’étais tour fin seul au milieu de nul part et remplis d’un mélange de peur et de joie. Aussi belle soit la nature qui m’entourait, le tout pouvait rapidement se transformer en catastrophe si je n’étais pas 100% attentif à où je posais les pieds.
Une fois atteint le Laguna Tunel, s’en était fini de longer le glacier; je montais maintenant directement à la Paso del Viento par la paroi d’une des montagnes… +600m d’ascension sans relâche sur un « beau » sentier avec un petit glacier sur la droite.
11.29 – J’atteignais la Paso del Viento après avoir marché 7.1km en 4 heures. Le vent ne faisait alors aucun compromis; c’était comme si un immense sèche-cheveux me soufflait dessus en permanence. Je devais attendre le bon moment pour mettre un pas en avant sinon je reculais et perdais du terrain.
Je basculais ensuite dans une nouvelle vallée entièrement occupée par l’immense Glacier Viedma. La vue était I N C R O Y A B L E… à perte de vue une mer de glace figée dans le temps (les photos ne rendent aucunement justice à l’endroit puisqu’il n’y a pas de référence humaine pour juger de l’ampleur).
13.02 – J’atteignais le Refugio Paso del Viento après avoir emprunté un sentier tout en descente dans une toundra rocheuse adjacente au Glacier.
Ne vous emballez pas avec le mot Refugio; la vieille cabane avait été construite dans les années 50/60 par l’armée argentinienne afin de préparer leur troupe aux rigueurs de l’Antarctique… ça vous donne une idée des conditions qui peuvent prévaloir ici. L’endroit servait dorénavant de salle à manger avec quelques très vieilles chaises et tables.
Peu importe, c’était tout ce que j’avais besoin pour afficher mon plus beau sourire après une dure journée au bureau 🙂
Ce que je ne savais pas encore c’est que la pire partie de cette dure journée allait être la nuit… avec de terribles rafales de vent s’abattant sur le site (pire que la veille). Par 3 fois, je devais aller replanter les piquets et replacer les roches sur les coins de ma tente.
Des 8 tentes qu’il y avait la veille au Camp Toro, il n’en restaient que 3 ce soir… tous les autres ayant rebroussés chemin à un moment ou à un autre durant la journée.
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Jour 3 – LE VENT M’EMPORTERA
Départ; Refugio Paso del Viento
Arrivé; Bahia de Hornos (Lago Viedma)
Distance; 16km
Dénivelé; +400m, -800m
En regardant la carte et une section du sentier, j’aurais pu croire (et je l’ai cru) que cette journée serait facile. En effet, le sentier était assez plat dans la 1ère partie, pour ensuite descendre « tranquillement ». C’est avec cette mentalité (d’avoir une journée facile devant moi) que je quittais le Refugio Paso del Viento…
Erreur… moi qui croyais avoir subi le pire vent de ma vie à Torres del Paine (Voir Épisode 98)… mon 3ème jour sur le Circuit Huemul allait me faire changer d’idée radicalement.
Je marchais sur un sentier en montagne russe, au travers d’un paysage sculpté depuis des millénaires par la glace et le vent, avec une montagne sur ma gauche et une vue I M P R E N A B L E sur le Glacier Viedma en contrebas sur ma droite. Le sentier était en théorie très facile à suivre, mais en pratique rendu extrêmement difficile en raison du vent.
Voyez-vous, le vent changeait constamment de sens. Quand celui-ci poussait vers la montagne, dans mon dos ou de face, il n’y avait (relativement) aucun problème… mais plus souvent qu’autrement il venait latéralement en dévalant la montagne… et essayait de me pousser tout en bas de la montagne. Vu l’étroitesse du sentier, un pied placé au mauvais endroit aurait pu résulter à rendre une visite au Glacier quelques centaines de mètres plus bas.
Quand j’entendais une rafale descendre de la montagne, j’arrêtais de marcher, m’encrais solidement les pieds et tentais de prendre appui avec une main sinon 2 (c’était aussi pire que cela).
Si j’avais eu l’impression d’avoir un sèche-cheveux devant moi durant la journée d’hier, j’étais aujourd’hui dans une soufflerie industrielle. Je me faisais rabattre par terre par le vent une bonne demi-douzaine de fois comme si j’étais une vulgaire poupée de chiffon (et je suis très solide sur mes pieds)… heureusement du coté de la montagne.
Je croyais cette section difficile… mais je n’avais encore rien vu…
Tranquillement, mais surement, je me dirigeais jusqu’au point le plus haut du Circuit Huemul à la Paso Huemul, après quoi le sentier descendrait jusqu’au niveau du Lago Viedma -750m plus bas.
J’atteignais Paso Huemul au final d’une courte, mais pénible ascension. Le vent ne donnait aucun répit. Quand il se calmait, c’était simplement pour revenir plus fort.
Paso Huemul est le genre d’endroit (qui pourrait être) magnifique, avec une superbe vue sur le Glacier ET le Lago Viedma… mais il est impossible d’en profiter puisque tu luttes pour ta vie.
Pour avoir une vue panoramique complètement dégagée du Lago et du Glacier, j’avais (la TRÈS MAUVAISE) idée de monter au sommet d’une colline surplombant la Paso.
Soyons bien clair; j’ai eu ma photo, mais à quel prix. Je n’ai JAMAIS eu à lutter (et le mot est très bien choisi) contre un vent aussi fort. Je me faisais frapper par des vagues de vent. C’était comme si j’étais en apnée depuis un peu trop longtemps sous l’eau; j’avais de la misère à respirer tellement le vent m’essoufflait (ce qui est assez contradictoire en soit).
Je me retrouvais coincé au sommet de la Paso. Le vent décidait où j’allais… et il était futile d’offrir quelconque opposition… sauf à partir du moment où il décidait de me pousser en bas d’une falaise. De toute ma vie, j’ai rarement eu aussi la chienne qu’à ce moment.
Pendant un bon 4-5minutes (qui semblent avoir durée des heures), j’avais les 2 pieds bien ancrés dans le sol, et le vent réussissait quand même à me faire reculer… et me pousser tranquillement vers le précipice. Je criais (sacrais) de toute mes forces en pensant que c’était extrêmement stupide de ma part d’être venu ici seul et sans m’enregistrer.
Puis, le vent me donnait une petite fenêtre de répit. Je m’empressais alors de descendre et regagner le (non) sentier. J’étais sauvé…
Si moi, qui ai des jambes de béton, a bien failli me faire emporter, je ne souhaite à personne d’avoir la mauvaise idée de monter au sommet sommet de la Paso Huemul.
Remis de mes émotions, j’entamais la dernière section du jour; la descente vers le Lago Viedma, que j’avais maintenant droit devant moi.
La journée était loin d’être terminée puisque la descente se faisait via un sentier plus vertical qu’horizontal, sur une paroi à plus de 70 degrés d’inclinaison… au travers d’une forêt d’arbustes piquants sur un sentier à peine débroussaillé. En faisant abstraction du vent, ce serait assurément la section la plus difficile du circuit.
Cette section était un mur difficilement (voir impossible) à descendre par jour de pluie. Je comprenais maintenant pourquoi il était fortement déconseillé de faire le circuit dans le sens des aiguilles d’une montre; monter cette paroi aurait nécessité quelques (grosses) heures.
Toute la fatigue, accumulée durant ma lutte contre le vent, me descendait désormais dans les jambes. Et moi qui avait osé penser que cette journée serait facile.
14.35 – J’atteignais le bord du Lago Viedma et trouvais un site convenable pour installer mon camp pour la nuit.
Il me restait alors 4 petits pains, 1 sachet de soupe et un sachet de riz. Il ventait beaucoup trop pour utiliser mon bruleur. Je prenais donc le pari que demain matin sera moins venteux et gardais le riz pour déjeuner.
Ce soir, mon dinner serait 4 petits pain et une soupe froide. Comme on dit; c’est mieux que rien. Avez vous déjà eu un repas où le pain était le gout… moi oui. Sur le bord du lac à manger mon festin, je me perdais dans mes pensées à penser à Tom Hanks dans « Seul au Monde »… au moins moi j’avais de l’eau potable à profusion.
J’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles en pensant que j’allais passer la nuit tout fin seul sur le bord du Lago Viedma (je ne sais pas ce qui était advenu des 3 autres tentes), perdu quelque part dans le Parque Nacional Los Glaciares, à moins de 17km à vol d’oiseau d’une des villes les plus touristiques d’Argentine (et de tout le continent sud américain).
Surprise… ce n’était pas le vent, mais bien mon vieil ami la pluie, qui allait me « bercer » lors de cette 3ème et dernière nuit sur le Circuit Huemul. Je rêve au lendemain; douche chaude, lit douillet et bar open sur la nourriture et la bière.
NOTE
La description de cette journée de randonnée semble tirée par les cheveux et sensationnaliste. Well… si vous faites un jour le Circuit Huemul, vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu. Il y a fort à parier que je suis tombé sur une de ces journées où le vent se déchaine, et que vous pourriez passer la Paso Huemul, sans trop d’opposition du vent, mais bon…
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Jour 4 – LE SENTIER QUI VA NUL PART
Départ; Bahia de Hornos (Lago Viedma)
Arrivé; El Chalten
Distance; +/-25km (difficile à évaluer)
Dénivelé; (impossible à évaluer)
06.30 – Une forte pluie, jumelée à d’intenses rafales de vent me souhaitaient « Bon Matin ». Je décidais de dormir 1h de plus.
07.30 – Ma patience avait rapportée; la pluie avait cessé et j’avais un ciel bleu au-dessus de ma tête.
08.05 – J’avais bien l’intention d’en finir au plus vite avec le Circuit. Direction El Chalten par delà champs et collines.
Comme il fallait s’y attendre, cette journée ne s’avérait pas aussi facile que prévue; le sentier était impossible à suivre en raison de la présence de beaucoup de sentier alternatif créés par le bétail.
Résultat; après avoir perdu beaucoup de temps à zigzaguer et me faire leurré par ces « faux » sentier, j’avais décidé de marcher en droite ligne en me fixant un point à l’horizon.
Une 2ème (et dernière) tyrolienne sur le Circuit et j’arrivais à Bahia de Hornos, à la fin du Lago Viedma.
De là, il ne me restait plus qu’à couper au travers des collines avec El Chalten à moins de 9km.
La fin du Circuit se terminait en queue de poisson alors que toute les « sorties » du Circuit, indiquées sur ma carte, avaient des clotures avec de gros écriteaux « No Pasar (Interdit de Passer) ». Quelqu’un avait du clôturer ces « sorties » sans penser aux randonneurs, de sorte que ceux-ci se retrouvaient « prisonniers » du Circuit et devaient faire de gros détour, sans la moindre trace de sentier, pour rejoindre El Chalten.
13.15 – Je posais les pieds à Chalten.
Chow Bye Patagonie…
Direction Bariloche dès demain…
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TIC TAC
Autant je viens de passer les 2 derniers mois à ratisser chaque coin du Chili, autant à peine arrivé en Argentine que mon temps y est déjà compté.
En effet, mon nouvel objectif est d’atteindre Rio (Brésil) pour le Carnaval à la fin février. Pour ce faire, je devrais être à Buenos Aires début février pour obtenir mon visa de touriste (pour le Brésil).
Comme quoi, même quand on a tout le temps du monde pour voyager, il faut quand même faire des choix déchirants (je sais… je sais… ça vous attriste au plus haut point).
Épisode 84 – Chimborazo; Voyage à l’Extrême Opposé du Centre de la Terre
26 septembre 2016
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Épisode 74 – Au sommet de l’Europe*






































