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Articles Tagués ‘santiago de cuba’

Épisode 129 – Viva Cuba; PAS Tout Inclus

« Les oiseaux et les champs plus vert que vert font en sorte que je voudrais rester ici pour toujours » (traduction libre de l’espagnol)

Ces mots proviennent du journal de bord de nul autre que Christophe Colomb lors de son premier voyage en 1492. Celui-ci venait de poser les pieds pour la 1ère fois sur l’ile de Cuba à Bahia de Miel.

2 Juillet 2017

Le bus, dans lequel nous avions pris place il y a plus de 20 heures à La Havane, avait parcouru plus de 1100km et terminait de franchir la jungle et les collines.
Bahia de Miel et l’océan étaient désormais en vue.
Bienvenue à Baracoa!


Fondé en 1511 en tant que 1ère ville espagnole sur l’ile, et situé à l’extrême nord est de Cuba, Baracoa est demeurée inaccessible (pas de route – seulement par bateau) pour le reste de l’ile durant ses 450 premières années d’existence, en raison d’une chaine de montagne recouverte d’une jungle très dense.
Les habitants de Baracoa se targuent d’avoir une culture/identité bien distincte des autres cubains.
De nos jours, on atteint Baracoa via « La Farola », une route sinueuse qui passe au travers des montagnes. À peine au pouvoir, Fidel Castro fit construire cette route (1965) afin de récompenser une région qui lui avait apporté un soutien inconditionnel dès les débuts de la Révolution.
La ville et la jungle semblaient ne faire qu’un; un mélange de palmiers, cacaotiers (plus de 80% de la production de cacao de Cuba provient de Baracoa), de plantation de café et de bâtiments, le tout descendant des collines pour se jeter dans l’océan bleu azur.
Ce petit coin de paradis se baigne dans 2 baies;

– Bahia de Miel, directement sur l’océan, plage en croisant de lune longue de quelques km,


– Bahia Porto Santo, une petite baie refermée par une pointe qui avance dans l’eau et où se trouve la ville.


Baracoa est marquée par une forte influence française. Haiti (juste à coté) fut la 1ère colonie du Nouveau Monde à obtenir son indépendante (1791). C’est alors que plusieurs colons français ont quitté Haiti pour s’installer… à Baracoa.
Baracoa version 21ème siècle est une petite ville en pleine effervescence, qui s’ouvre de plus en plus au tourisme, et qui est un reflet du Cuba en milieu rural. Bicyclette taxi, carioles tirées par des chevaux, et même de gros trucks qu’on utiliserait pour transporter du bétail… mais qui servent de transport collectif pour les locaux.
El Yunque

Ressemblant à un chateau fort ou encore à un mini Roraima, El Yunque est une montagne au sommet plat transperçant la jungle et dominant les environs du haut de ses 575m.
Y aller en taxi (15CUC) ou louer des vélos (2x6CUC) pour se rendre au début du sentier nous semblait un peu attrape touriste (déjà que le sentier est 13CUC par personne). Nous avions donc décidé d’y aller avec la bonne vieille méthode qui ne se démode pas; en marchant depuis Baracoa (9.5km sur la route + 3.5km sur le sentier… allé… avec +550m de dénivelé positif).
Le sentier à forte inclinaison, et la forte humidité, aura raison de plusieurs, mais récompensera ceux qui persévèreront avec une superbe vue de la région.




SANTIAGO DE CUBA
Quelques heures de bus plus tard (6) que nous nous retrouvions au sud de l’ile.
5ème ville fondée par les espagnols sur l’ile (1512), et 2ème plus grande ville derrière La Havane, l’ancienne capitale de Cuba porte plusieurs chapeaux;

– Capitale de la Musique Cubaine,

– La Plus Africaine et Caribéenne des Villes Cubaines,

– Ville où fut inventé le Rum et la Salsa (danse),

– Ville hôte du plus important Carnaval des Caraïbes (à la fin juillet).
Santiago de Cuba est plus près (à distance d’oiseau) de Port-au-Prince (Capitale de Haiti et de Kingston (Capitale de la Jamaique) que de sa propre capitale La Havane, ce qui explique en parti ses racines plus africaines/colorées.
Nous étions accueilli à notre Casa avec un Mojito et une bouteille de vin rouge cubaine de bienvenue (jamais entendu parlé du vin cubain?!?).
En terme de beauté, la ville de Santiago n’arrive pas à la cheville de La Havana. De jour, la ville est plus qu’ordinaire. C’est une fois la nuit tombée que Santiago s’éveille et que la musique émane d’un peu partout. Simplement se fermer les yeux et se laisser guider par ses oreilles.

Museo del Ron


Le rum n’est pas simplement un spiritueux, c’est un liquide qui fait parti intégrante de la culture cubaine. Certains iraient jusqu’à dire que le rum coule dans les veines des cubains.
En espagnol, le rum se nomme « ron ». Pas surprenant que vous soyez alcoolique si votre nom ou surnom est Ron.
Santiago étant le lieu où fit inventé le Rum, il était logique de payer une visite au « Museo del Ron ».
Le rum blanc (Ron Blanco) est à base de sucre, tandis que le rum ambré (Ron Ambar) est à base de mélasse.
Fait intéressant, la canne à sucre fut importée sur le Nouveau Monde par les européens (ce n’était pas une plante endémique au continent américain).
Les 2 rums les plus connus sont le Bacardi, (originaire de Santiago de Cuba), considéré comme la « Catedral del Ron Cubano (la Mecque des Rums Cubains) », et le Havana Cuba. Tous les 2 se retrouvent annuellement dans le Top 100 des spiritueux les plus vendus dans le monde.
Autre faits intéressants, le rum était la boisson de prédilection des pirates. Aussi, le cognac et le rum sont la même chose (le rum est de Cuba, tandis que le cognac vient d’Espagne).


Museo 26 de Julio

Les historiens s’entendent pour dire que le début officiel de la Révolution Cubaine contre le régime de Baptista fut l’attaque du barraquement militaire Cuartel Moncada par Castro et son mouvement étudiant (même si l’attaque fut un échec). Le Cuartel Moncada fut depuis transformé en Museo 26 de Julio et est assurément le meilleur endroit pour en apprendre plus sur la Révolution Cubaine.
Gran Hotel Rooftop Garden

Directement à coté de la cathédrale et du Parque Cespedes, il n’y a pas de meilleur endroit à Santiago pour savourer un Cuba Libre ou Mojito au coucher de soleil… tout en regardant parader les gens dans les rues pour le « Festival del Caribe – Fiesta del Fuego (Festival des Caraïbes – Festival du Feu) ». Se tenant du 3 au 9 juillet, c’est une espèce de répétition générale pour le vrai Carnaval à la fin juillet (ou une défaite pour travailler le moins possible en juillet).


Castillo de San Pedro de la Roca

Surnommé « El Morro », cette superbe forteresse se dresse au sommet d’une colline à l’entré de l’étroite baie menant à Santiago de Cuba (à 9km du centre-ville).
Construite en 1638 et aujourd’hui au Patrimoine de l’UNESCO, la forteresse est parfaite pour une journée en plein air (la seule plage de Santiago est juste à coté de la forteresse + belle petite ile accessible par ferry dans la baie).



TRINIDAD
Une nuit passée dans un bus (inconfortable) que nous étions désormais 600km plus loin au milieu de la cote ouest de l’ile.
Considéré comme la ville coloniale la mieux préservée de Cuba, Trinidad, ville de l’UNESCO, semble sorti d’un lointain passé; casas colorées, rues en pierre et bord de mer sont au rendez-vous.


Fondé en 1514, Trinidad doit sa richesse au fait que la ville était un important centre pour la traite d’esclaves et le sucre aux 17 & 18ème siècles.
À son apogée au milieu du 19ème siècle, les 56 plantations de canne à sucre situées dans ses environs faisaient de Trinidad la Capitale Mondiale du Sucre… employant (pas vraiment le mot… avez-vous déjà vu le film « 12 years a slave ») plus de 30000 esclaves.
De nos jours, la ville est EXTRÊMEMENT touristique, de par son accès facile depuis La Habana et Varadero (les 2 lieux les plus touristique de Cuba).
Palacio Cantero

(Museo Historico Municipal)

Musée racontant l’histoire de la région et offrant la meilleure vue en ville du sommet de sa tour jaune.


Valle de los Ingenios

(Vallée des Ingénieurs)

Aussi appelée Vallée du Sucre, c’est là que l’on retrouve la plus grande concentration de plantations de sucre.
On y accède depuis Trinidad avec un vieux train à vapeur qui fait une halte dans les 4 principaux villages de la vallée.
Playa Ancon

Réputée comme étant l’une des plus belles plages de Cuba, cette petite péninsule sablonneuse avance dans l’océan, formant du même coup la baie de Trinidad.


Cerro de la Vigia

Communément appelé Radio Hill (en raison de l’antenne radio qui la coiffe), pour la meilleure vue d’ensemble de la région et un coucher de soleil sur l’océan.



VINALES
Au premier coup d’oeil, j’avais l’impression d’être de retour dans la Chapada Diamantina au Brésil (en un peu moins beau).


Bienvenue à Vinales… le Cuba rural!
Situé au sud ouest de l’ile, dans les terres loin de la cote, la région est la principale productrice de tobacco de tout Cuba; les Plantacions de Tobacco », ou Finca, sont partout dans la Valle de Vinales.
Ici, plus que partout où je suis allé sur l’ile, une grande majorité des cubains se promènent encore en calèches tirées par des chevaux.
Touristiquement parlant, la région est fameuse pour ses étranges formations rocheuses, appelées « Mogotes » par les locaux, formant la « Sierra de los Organos ».
La légende veut que ces montagnes étaient autrefois (il y a très TRÈS longtemps) les parois d’une caverne qui se serait effondrée après qu’un dinosaures ait éternué… bon…
Ces montagnes, et la vallée verdoyante qui les entourent, font en sorte que Vinales fut nommé la capitale du plein air à Cuba; randonnée, escalade, équitation et spéléologie (de nombreuses cavernes) sont au menu.
Seul hic, et c’est un hic non négligeable, le village transpire (il dégouline de partout) le tourisme. La petitesse du village, jumelée à la beauté des environs et à sa proximité avec La Habana (moins de 4h de route)

font en sorte que l’endroit semble envahi par les touristes, pire qu’à La Habana ou Trinidad. Cela dit, il n’y a qu’à marcher 10min dans n’importe quelle direction et on se retrouve seul au milieu de nul part.
À Vos Chaussures!

Nul besoin de faire un tour de cheval ($$) ou de prendre un guide ($) pour apprécié la contrée. Il suffit de mettre de bons souliers de marche et de ne pas avoir peur de la boue. Il est possible de faire le tour du principal Mogote des environs via un réseau de chemins de terre passant au travers des champs & plantations de tobacco (le circuit est d’environ 10-12km).
Dès lors, vous avez le vrai Cuba rural devant les yeux; un Cuba où l’on vit encore au temps des cowboys et où les locaux vivent dans des maisons faites de bois et de paille.



PENTHOUSE SUR LA MELACON


Après avoir fait le tour de l’ile, nous étions de retour à La Havane pour une dernière semaine de repos avant que Tanzi s’envole pour la Russie.
Nous avions réservé un véritable penthouse (avec chambre, AC, salle à manger, salon et balcon… directement sur La Melacon… donc avec une vue imprenable sur l’océan) pour la modique somme de 30CUC par nuit (environ 35$can). La maitre des lieux nous servait un immense déjeuner et le souper dans nos quartiers… la grosse vie quoi…


Mes 7 jours consécutifs (pour un total de 11 jours) passés à La Havana font de la Capitale cubaine l’endroit où j’ai passé le plus de temps depuis mon départ de Dubai le 31 mars 2016.

Pour l’heure, je saute dans une vieille américaine (une voiture…) pour me diriger vers l’aéroport et voler sous d’autres cieux… en solo.
En effet, Tanzi s’est envolée pour la Russie y il a quelques jours. Elle entreprendra sous peu un MBA à Montréal alors que je remonterais l’Amérique Centrale.
Panama me voila!

P.S. I – DÉCONNEXION TOTALE



À aucun moment durant les 23 jours de mon séjour sur l’ile cubaine, je n’ai utilisé internet, lu quelconque journal ou téléphoné à quelqu’un à l’extérieur de l’ile. 23 jours sans être « connecté » au Monde… et pourtant c’est lors de ces 23 jours que j’ai l’impression d’avoir été le plus « connecté » au monde… pas le monde numérique… le monde réel…
Je crois sincèrement que le monde s’en porterait beaucoup mieux si les gens cessaient de se préoccuper de ce que les gens pensent d’eux sur FB/Instagram, et levaient les yeux pour voir se qui se passe autour d’eux.
C’est ma plus longue « déconnexion » à vie et j’espère bien améliorer cette « marque » un jour…

P.S. II – Cuba est probablement le seul pays au monde où le chauffeur va stationner l’autobus sur le bord de la route et prendre tout son temps pour aller faire ses courses, et/ou fumer comme un trou en conduisant.

P.S. III – « De Alemania (vous êtes d’Allemagne) »; partout à Cuba les cubains accostent les voyageurs en leur demandant si ils viennent d’Allemagne. Plusieurs prennent même pour acquis que nous sommes allemands et nous abordent en parlant allemand.

P.S. IIII – BACKPACK À CUBA
Cuba n’est pas un pays fait sur mesure pour le backpack. Comme la plupart des pays pauvres sur Terre (mis à part la Bolivie), il coute cher de voyager à Cuba, même si le pays est considéré comme faisant parti du Tier Monde.
Cuba est fait sur mesure pour les voyageurs de type « Touriste » qui dépensent sans compter et disent oui (sans négocier) à tout ce que les cubains disent. En tant que backpacker, il faut luter contre ce système.
Arrivé à Cuba

Le passage à la douane est tout sauf comme j’avais pu lire (on fait une fouille complète, vide vos sacs, vous demande une preuve de liquidité, une copie de votre assurance voyage, etc.). Rien de tout cela ne nous a été demandé.
1ère chose à faire une fois sorti du Terminal; changer de l’argent en monnaie cubaine et se trouver un transport pour rejoindre Habana (30km plus loin). Changer de l’argent;

1. Faire la file pour l’un des 2 Bureaux de Change directement à l’extérieur du Terminal. En tout temps, la file est interminable. Vous en avez pour une bonne heure si vous êtes chanceux…

2. Sortez du Terminal d’Arrivé et montez au Terminal de Départ. Vous trouverez alors des ATMs.

3. Convainquez un chauffeur de taxi d’arrêter à un ATM ou un bureau de change en route pour Habana (notre option).
De l’aéroport jusqu’à Habana, il devrait vous en couter entre 20 & 30cuc dépendant de vos talents de négociateur et de l’endroit exact de votre Hotel/Auberge (nous avons payé 20cuc).
Hébergement & Nourriture

Lors d’un voyage à Cuba, vous pouvez très bien séjourner dans des hotels ($$$), mais vous passerez à coté d’une expérience unique; les Casa Particular.
Une Casa Particular est une maison privée dont le propriétaire peut offrir un maximum de 2 chambres à louer à des voyageurs.
Il y a des Casa Particular partout sur l’ile, pour tous les gouts et tous les prix. Il vous en coutera généralement entre 15 et 30cuc par nuit pour une chambre pour 2 (même prix que vous soyez 1 ou 2).
Certaines Casa Particular offrent même des chambres dortoir, pour 10cuc par nuit. C’est Casa Auberge Jeunesse se trouvent surtout à La Habana (Rolando Backpacker, Paradiso Hostel, Concordia Hostel).
En plus de vous faire économiser sur l’hébergement, c’est aussi un moyen pour les cubains d’arrondir leur fin de mois puisque l’argent que vous payez leur revient (en grande partie), contrairement aux hotels qui sont toutes des institutions gouvernementales.
Ajoutez à cela que vos hôtes peuvent normalement cuisiner le déjeuner (3 à 5cuc extra par personne) et le souper (8 à 12cuc extra par personne). Croyez-moi sur parole, c’est la meilleure nourriture que vous aurez la chance de manger à Cuba.
Transport entre les Villes

– Bus (compagnie Viazul) $

Le moyen le moins cher, mais aussi le plus lent de voyager entre les villes. Il faut cependant réserver longtemps à l’avance (internet).

– Taxi Collectivo $$

Moyen le plus rapide et plus spontané de voyager autour de Cuba. Les personnes seules peuvent aller aux stations de bus Viazul. Il y a toujours des voyageurs à la recherche d’autres voyageurs pour partager un Taxi Collectivo. Coute normalement un peu moins de 2x le prix du bus.

– Taxi $$$$

C’est le dernier recours alors que de voyager en taxi entre 2 villes pourrait vous couter plusieurs centaines de cuc.
Pour un voyage réussi sur l’ile cubaine, sans internet/wifi, faites sur d’installer les 2 applications (gratuites) suivantes avant d’arriver sur l’ile;

– Maps.Me – Système de cartes hyper facile à utiliser et ayant une location GPS même sans être connecté à internet/wifi,

– Google Translate – Le très utile site est désormais disponible en format application. Simplement télécharger (gratuitement) les langues voulus. Discuter avec un cubain n’aura jamais été aussi facile.