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Épisode 20 – Chandigarh; une grosse banlieue sans âme

17 juillet 2013 – 10h30 du matin

Chandigarh… la « Mecque » de l’architecture en Inde…

Arrivé ici depuis 1h, je ne suis pas en train de planifier quelconque visite architecturale que ce soit… NON

Je suis plutôt hypnotisé par le ventilateur qui tourne au plafond de ma chambre. En fait, c’est la seule chose que mon corps me permet de faire… toutes mes forces m’ayant littéralement abandonnées.

Je meurt donc à petit feu dans la chambre no.15 de l’hôtel Satyadeep… pour ceux qui voudraient y faire un pèlerinage…

Ahhh… vous pouvez donner mon corps à la science… ou le bruler dans la Gange (ça sauverait les frais pour me rapatrier au Canada)… ahhh pi faite dont ce que vous voulez bon…

Je meurt… Eeeereregruuhgeee… .. .

FIN

LA JOURNÉE AVAIT POURTANT TELLEMENT BIEN COMMENCÉ…

Remontons quelques heures avant ma mort, au moment où j’allais quitter Lucknow pour me rendre à Chandigarh via un train de nuit…

Un peu avant de me rendre à la gare, j’ai appris que la dame, architecte et professeur à l’université de Chandigarh, qui devait m’héberger lors de mon séjour, devait se rendre en catastrophe à Delhi quelques jours afin d’y rencontrer truc machin… Bref, défaite ou dure réalité, mon hébergement tombait à l’eau.

Je me retrouvais donc dans un train en direction d’une ville inconnue, sans la moindre idée de qu’est-ce que j’allais faire et où j’allais dormir… la routine quoi.

Le hasard fait cependant très bien les choses…

En me réveillant le lendemain matin dans le wagon de 1ère classe (j’étais bien loin de ma classe « sleeper » habituelle; air climatisé, couvertures, oreiller, vitre dans les fenêtres, 4 par compartiment au lieu de 6, prises électrique et aucun vendeur ambulant), un vieil homme d’environ 80ans ayant dormi sur la couchette en-dessous de la mienne a entreprit la conversation avec moi.

Monsieur – « Where are you from? (de quel pays êtes-vous?) »

Moi – Canada

Monsieur – « where are you going? (quelle est votre destination) »

Moi – Chandigarh

Monsieur – « ohhh, that’s where i’m going to… What are you going to do in Chandigarh?!? no tourist go there except those who are architect… Are you architect?!? (ohhh, c’est là que je vais aussi… Pourquoi allez-vous à Chandigarh?!? Aucun touriste autre que des architectes ne vont là-bas… Êtes-vous un architecte?!?) »

Moi – « Yesss… Behind this ugly beard is hidden an architect (oui… derrière cette monstrueuse barbe se cache un architecte) »

Il a ensuite entreprit de me dire tous les endroits à ne pas manquer à Chandigarh…

Après avoir eu une liste détaillée de tous les endroits à voir architecturalement parlant, une question me brulait les lèvres;

Moi – « Are you architect? (êtes-vous un architecte) »

Monsieur – « Yes I am (Oui… avec le sourire) »

Au fil de la discussion qui a suivit, j’ai appris qu’il était désormais à la retraite, mais que durant sa carrière, il avait travaillé dans le bureau de Le Corbusier en tant que jeune stagiaire durant la construction de Chandigarh, qu’il avait été le directeur de la faculté d’architecture de l’université Panjab pendant plus de 10 ans jusqu’en 2002 (à Chandigarh… l’une des plus reconnues au pays) et qu’il avait aussi été vice-président de l’ordre des architectes de l’Inde.

Bref, un hasard qui fait bien les choses; je book un billet en première classe puisque je veux absolument partir à cette date et que ce sont les seuls billets disponibles… et je m’adonne à coucher juste au dessus de cet homme là.

Après lui avoir dit que je n’avais aucune idée où j’allais coucher, il m’a offert un lift jusqu’en ville. Son chauffeur allait venir le chercher à la gare et il connaissait un hôtel qui m’irait parfaitement… à 3000rs la nuit (2x mon budget pour une journée). Le fait que je voyage en AC2 lui envoyait vraisemblablement un mauvais message à propos de ma situation. Un peu gêné, je n’ai pas osé lui dire que je cherchais plus entre 500 et 1000rs… j’ai donc acquiescé à son offre.

En chemin, il a tenu à me faire visiter le « Centre Le Corbusier ». Désormais transformé en musée, c’est l’endroit à partir duquel Le Corbusier et son équipe travaillaient lors de la conception de Chandigarh. Si j’avais encore le moindre doute à savoir si le vieil homme était véritablement architecte, eh bien il n’en subsistait plus aucuns lorsque j’ai vu les employés du Centre quasiment se prosterner devant lui… Il m’a alors bien humblement fait passé outre le système de sécurité pour me faire visiter le complexe admirablement bien préservé.

En poursuivant notre route, j’ai finalement réussi à lui faire comprendre subtilement que l’hôtel ou il voulait m’amener était hors de prix pour moi. Entretemps, j’avais fait des recherches dans mon Lonely Planet et j’avais trouvé le secteur où aller pour trouver un hôtel décent et à bon prix. Je lui ai donc demandé de m’y déposer.

Juste avant de se dire Au Revoir, il a tenu à me dire qu’en temps normal cela lui aurait fait plaisir de m’héberger, mais que présentement c’était impossible pour des raisons familiales. Il a toutefois tenu à me donner sa casquette de l’Ordre des Architectes Indien (qui ne me fait pas du tout) en me disant que si je la portais, cela me faciliterait la vie et pourrait même m’ouvrir des portes…

Tout au long du trajet depuis la gare, en passant par la visite du Centre Le Corbu, je n’arrêtais pas de faire le parallèle avec le Québec; c’est comme si j’avais rencontré Émilien Vachon (ancien directeur de la faculté d’architecture) dans un train et qu’il m’avait proposé son aide. Cette anecdote ne dira absolument rien à ceux qui ne connaissent pas le personnage, mais pour ceux qui ont étudié avec moi, je trouve l’image très drôle; moi (avec mon linge tout croche, ma barbe de pas propre et mes 2 sac à dos de backpacker’s) attendant une voiture de luxe avec un homme d’un certain âge à l’apparence exemplaire et très respecté de ses pairs.

Ajoutez à cela que depuis mon réveil dans le train, je ne feelais pas, mais pas du tout; malgré une très bonne nuit de sommeil, j’étais bouillant de fièvre, la tête voulait m’exploser et j’étais à bout de force. Puisque je n’avais aucun problème au niveau de l’estomac, j’en ai déduit que le sans génie que je suis devait maintenant payer pour la dernière semaine passée à marcher toute la journée sous un soleil de plomb et une humidité écrasante sans la moindre protection. Je ne connais aucunement les causes et effets, mais je suis convaincu que je fais une insolation.

Bref, au lieu de visiter Chandigarh tel que prévu, j’ai passé ma première journée à agoniser. J’aurais pu manger un boeuf tellement j’avais faim, mais le moindre effort me demandait de remuer vents et marrées.

L’INDE D’EST EN OUEST

Pendant que j’agonisais, j’ai quand même réalisé quelque chose…

Depuis mon départ de Darjeeling il y a un peu plus d’une semaine, j’ai littéralement contourné le Népal par le Sud et traversé l’Inde d’Est en Ouest.

Alors que Kolkata est une mégapole dynamique, bourdonnante et troublante, Varanasi est probablement l’endroit le plus sacré… et sale de toute l’Inde. Mon arrivé à Chandigarh contraste donc au plus haut point puisque la ville est renommée comme étant l’endroit le plus cher de tout le pays. Le contraste est tellement marqué que c’est comme si je disais que les gars et les filles sont pareils. Oui, ils viennent de la même planète, comme les 3 villes sont en Inde, mais il n’y a aucun autre comparatif possible.

LE JOUR SUIVANT, IL EST RESSUSCITÉ D’ENTRE LES MORTS

Après une journée complète passée dans mon lit sans manger, j’étais curieusement Top Shape et fin près à redevenir une architecte… l’instant de 2 journée.

Après seulement 10min de marches, un constat s’impose; Chandigarh n’est pas en Inde. Je sais que si vous regardez une carte, c’est en Inde, mais c’est un peu comme le Vatican ou Monte-Carlo pour l’Italie et la France; les gens utilisent peu ou pas de klaxon, la pollution est quasi inexistante (les gens se servent même des poubelles… quand je vous dis qu’on est pas en Inde) et les espaces verts sont omniprésents.

Sans jamais avoir regardé de photos de l’endroit avant d’y mettre les pieds, l’image mentale que je m’étais faite de la ville ne pouvait pas être plus différente que ce que j’ai pu voir. Je m’imaginais une ville très densément peuplée avec des immeubles à étages partout… Je me retrouvais plutôt dans une ville banlieue, où les arbres sont Rois et où, mis à part le secteur commercial (city center) je n’ai pas vu le moindre bâtiment dépasser la cime des arbres. Pour être dans le champ, j’étais dans le champ pas pour rire…

Construite selon le plan d’urbanisme réalisé par Le Corbusier (pour les non architecte, c’est l’un des architectes les plus influents du 20ème siècle), Chandigarh semble figée dans le temps et tout droit sorti d’un livre d’histoire ou d’un manuel du parfait petit urbanisme… des années 50-60.

Délimité au Nord-Ouest par une rivière et au Nord-Est par un immense lac artificiel, Chandigarh est un immense carré ayant été quadrillé en 65 plus petits carrés appelés « secteur ».

Chaque secteur, qui possède une vocation et une règlementation qui lui est propre, est ensuite généralement subdivisés en 4 à l’aile de 2 artères secondaires passant d’Est/Ouest et Nord/Sud. À noter que la fin de ces artères secondaires ne coincide pas avec le début de l’artère secondaire du secteur adjacent. En d’autre mots; la route n’est pas continu… probablement par souci d’éviter que ces artères ne deviennent des circulations principales avec le temps.

Les circulations principales sont plutôt joué par de grands boulevards ceinturants chaque secteur… ayant pour effet un peu pervers (vous saurez pourquoi ci-bas) de bien les délimiter l’un de l’autre. Au final, un immense rond point se trouve à chaque intersection de 4 secteurs.

Voici donc pour le concret… place maintenant à l’analyse personnelle…

C’est bien beau tout planifier au quart de pouce, mais je crois qu’en chemin on a oublié de donner vie à la bête. Il manque ce je-ne-sais-quoi qui donnerait la vie à ce « monstre » créé par Dr. frankenstein.

Sans vouloir être méchant, tout au long de mon parcours de la ville, j’avais l’impression d’être dans mon une grosse banlieue sans âme.

Bien que les arbres et la circulation piétonne aient une place prépondérante dans l’aménagement, je trouve que Chandigarh est une ville froide, sans vie et faite sur mesure pour la voiture.

Lorsque je discutais avec le vieil architecte et que je lui avait mentionné que j’avais l’intention de marcher Chandigarh, il m’avait répondu avec un sourire en coin « bonne chance mon jeune ami, la ville n’est pas faite pour les piétons ».

Eh bien, après 2 journées à arpenter les rues, j’ai dû marcher entre 15 et 20 secteurs, je dois admettre qu’il avait raison… Bien qu’il y ait des trottoirs partout, chaque secteur, mis a part le 22 et 17, est très imperméable.

Bien courageux… ou fou… est le piéton qui entreprend de traverser d’un secteur à l’autre. Mis à part les 2 artères au centre de chaque secteur, ils sont bouclés au quart de tour. J’avais beau voir le musée d’architecture de l’autre coté de la rue, il m’a quand même fallu 20min pour me rendre jusqu’à l’entrée, gracieuseté du demi-mur de brique et des barbelés qui font le tour du secteur. À la fin, ça devient frustrant.

Aussi, mis à part le Le Corbusier Center, la grande majorité de la ville a très mal vieilli. C’est souvent ce qui arrive avec l’architecture dite Moderne… à moins d’un entretient minutieux (les mots « entretient » et « Inde » ne vont pas du tout ensemble… c’est comme si je disais « chat » et « chien »).

Enfin, bien qu’il y ait BEAUCOUP de végétation, c’est plutôt la mer de béton qui retient l’attention tout au long de notre parcours dans la ville.

Mais bon, ceux qui pourrait s’offusquer de mon analyse pourront se demander qui je suis pour émettre cette analyse. En effet, je ne suis qu’un simple architecte en voyage, ou un voyageur qui travaille comme architecte de temps en temps. Je ne me rappelle plus trop… c’est l’oeuf ou la poule qui est venu en premier?!?

Donc, sauf pour mes amis architectes, pour lesquels Chandigarh représente une utopie devenue réalitée, je ne conseille à aucun autre touriste de mettre les pieds là-bas… Il n’y a rien à faire et les prix sont élevés…

Cependant, si vous y poser tout de même les pieds, il y a quand même une petite perle à ne pas manquer; le Rock Garden. Ce que je croyais être un attrape touriste au départ, s’est transformé en une très belle promenade dans un espèce de labyrinthe linéaire. J’oserais comparer l’endroit au Parc Guell (Gaudi – Barcelone). L’artiste réalise ses sculptures avec des objets recyclés et le résultat est très intéressant. Gens de 4’6 » et +, attention à votre tête… le moindre petit moment d’inattention et vous en serez bon pour un mal de tête…

Le bâtiment « Gandhi Bavan » qui se trouve sur le site de l’université Panjab voudrait aussi le détour si il avait été mieux entretenu.

Sinon, pour tout maniaque de l’architecture Moderne, c’est assurément l’endroit où aller.

L’HISTOIRE DE CHANDIGARH

Après vous avoir bourré le crâne d’une analyse personnelle de la ville sans véritables arguments, voici maintenant des FAITS.

Pourquoi Chandigarh a été construite.

À cet effet, une visite au Chandigarh Architecture Museum (le bâtiment est une adaptation de la structure imaginée par Le Corbusier à Zurich en 1965) consacré uniquement sur Chandigarh, nous en apprend beaucoup.

Tout commence avec l’Inde qui accède finalement à l’indépendance en 1947. À ce moment, la grande colonie britannique de l’Inde est scindée (ils appellent cela la « grande partition ») en 2 pays; l’Inde et le Pakistan.

Cette indépendance, jumelé à la partition du territoire fait en sorte que la province du Punjab se retrouvait sans capitale… puisque sa capitale d’alors (Lahore) se trouvait maintenant en territoire pakistanais.

Au même moment, un très grand nombre de réfugiés affluaient en provenance du Pakistan et aucune ville de la province n’avait les infrastructures pour les accueillir ou même revendiquer le titre de capitale de la province.

C’est à ce moment qu’est né l’idée complètement extravagante de construire une nouvelle capitale « from scratch (de zéro) »… idée soutenue par le premier 1er ministre de l’Inde, Jawaharlal Nehru qui voyait en cette nouvelle capitale provinciale un symbole; « let this be a new town symbolic of the freedom of India, unfettered by traditions of the past… an expression of nation’s faith in the future (faisons en sorte que cette nouvelle ville soit le symbole d’un Inde Libre…) ».

Puisque l’Inde n’avait pas vraiment de professionnels capables de remplir la commande, le gouvernement s’est tourné vers 2 architectes américains; Albert Mayer et Matthew Nowicki, 2 architectes ayant déjà fait de nombreux projets en Inde.

Le plan original de ces 2 architecte était de concevoir une « Garden City » aux formes très courbes, suivant la topographie du terrain, avec notamment 2 parcs linéaires traversant de long en large la ville.

L’histoire prit une tournure tout autre quand Nowicki mourut dans un accident d’avion en 1950. Après cela, Meyer ne se sentait plus la force de mener le projet à terme et rendit son tablier.

Le gouvernement indien se lança alors à la recherche d’un/des architecte(s) étant capable de remplir la commande… et en 1951, Le Corbusier et son équipe prenaient les commandes du projet… jusqu’à sa mort en 1965.

Selon le nouveau « Master Plan » de Le Corbusier, la ville prenait des formes très rigides; chaque secteur aurait la même forme et dimension (rectangle de 800m x 1200m). Tout était pensé autour de 4 fonctions primaires; « Living (vivre) », « Working (travailler) », « Circulation » et « Care of Body and Spirit (prendre soin du corps et de l’esprit) ».

EN ROUTE… euh… TRAIN POUR SHIMLA

S’en est fini de Chandigarh. Je prend mon dernier train pour un très long moment. Serpentant dans les montagne, l’Himalayan Queen est un « Toy Train (train jouet) » site de l’UNESCO, tout comme celui de Darjeeling il y a quelques semaines. Il relie Kalka, petite ville à 30min de Chandigarh et Shimla, ma destination, une ville de montagne où la haute société indienne envoit ses enfants pour étudier (il y a des collège et une université très huppés).

Mais avant, n’oublions pas le train. Le trajet de l’Himalayan Queen est réputé pour ses NOMBREUX tunnels; sur 96km de trajet, il y en a 102… Certains tunnels sont de simples arches qui vous font simplement passer un gros rocher, tandis que d’autres peuvent être trèèèès long et vous transportent en quelques secondes d’une vallée à une autre.

Le trajet comprend aussi 988 ponts. Bref, le trajet de 4h est réputé comme étant l’une des plus belle promenade en train en Inde (ce n’est pas rien… c’est le 2ème plus grand réseau ferroviaire au monde après celui de la Chine). De quoi mettre l’eau à la bouche.

Ce train m’a permit de faire la connaissance de 2 couples (qui ne se connaissaient pas non plus) qui en sont à leur premier balbutiement en Inde (ils sont tous les 2 arrivés il y a 3 jours); Aurélien et Noémi de Montpellier et Peter et Larenka de République Tchèque. Pas besoin de dire que lorsque je leur ai mentionné que je voyageais dans les environs de l’Inde depuis maintenant 5 mois, ils m’ont posé une tonne de questions.

Le wagon où je me trouvais était assez tranquille… trop tranquille… une tonne de touristes restant à leur place comme de bons petits soldats. C’est à ce moment que je me suis levé, j’ai ouvert la porte du wagon et je me suis installé dans mon « bureau » à demi sorti à l’extérieur… le voyage en train à la manière indienne quoi. Mes nouveaux compagnons en étaient très surpris.

Outre les tunnels, le trajet est rendu intéressant par le fait que le train s’arrête dans plein de petites gares de montagnes. On peu alors descendre, admirer les lieux… et se gaver de fastfood indien.

À ce sujet, lors d’un arrêt à une gare quelconque, j’ai été m’acheter de la bouffe indienne à un stand local un peu louche. En revenant dans le train, l’un de mes nouveaux amis, qui m’avait vu faire, m’a demandé si j’avais peur d’avoir des problèmes avec mon estomac. Je l’ai regardé avec un sourire en coin et je lui ai demandé si il lavait tout ce qu’il mangeait et pelait lui-même ses fruits et légumes… et la réponse fut affirmative… héhéhé… je suis en Inde depuis tellement longtemps que j’en oubli comment être un bon touriste… Je mange n’importe quoi, la plupart du temps avec mes mains et j’oubli bien souvent de les laver avant. Seule chose non négociable; l’eau. Je ne plaisante pas avec l’eau… je la traite ou je l’achète en bouteille.

Malgré tout, peu importe comment belle soit la promenade de train, c’est toujours la même chose avec les trains de jour, après 2h, la plupart des gens dorment et la seule chose que tu veux c’est arriver au plus cr!ss. Que voulez-vous, les trains sont de véritable somnifères (avis aux insomniaques).

Au final, ce train bat haut la main les plus beaux trains que j’ai pu prendre au Sri Lanka et le trajet de Darjeeling (c’est difficile à comparer puisque le paysage était obstrué à Darjeeling).

LA CRÈME DE LA CRÈME INDIENNE

Ma première impression en arrivant à Shimla… ben voyons, est-ce que je suis de retour à Darjeeling. On dirait que Shimla est sa soeur jumelle… en un peu plus propre et un peu plus occidentale.

Comment décrire l’endroit en 1 mot; tranquillité. Tout comme sa voisine Chandigarh, l’endroit détonne par rapport au reste du pays. Cependant, l’endroit transpire l’histoire et ses racines coloniales britanniques sont bien mises de l’avant; la ville est remplie de manoirs et très beaux édifices centenaires. Ahhh… il y a des singes PARTOUT… et mention spéciale au fils électriques qui sont toujours partant pour te scraper une vue.

La ville ressemble à une route allant jusqu’à l’infini sur le sommet des montagnes. Tout au long du parcours, tu vois des bâtiments au loin, mais en marchant tu te retrouves toujours dans une forêt de conifères gigantesques. La raison?!? La plupart des bâtiments sont adossés à la montagne de sorte que quand tu marches, tu n’a pas l’impression d’être dans une ville puisque tu vois des bâtiments sur un coté de la route, mais une vue sur la vallée et plein d’arbres tout autour.

Tandis que la haute société indienne réside à Chandigarh, c’est à Shimla qu’elle envoit étudier ses enfants.

En se levant le lendemain, nous (moi et les 2 couples rencontrés dans le train) avons mis le cap sur le Jakhoo Temple… mieux connu sous le nom de Monkey Temple (il y a des monkey temple partout). C’est une ascension d’un bon 400m avec des sections très inclinées. Au final, tu arrives en haut de la montagne, il y a une statue très laide, hyper grosse et de couleur très discutable (j’espère qu’ils ont eu un spécial sur la couleur et que c’est pourquoi ils l’ont choisi). La particularité de ce temple; il y a une quantité industrielle de singes et ceux-ci n’entendent pas à rire. Ils profitent du moindre moment d’inattention pour vous piquer vos trucs (caméra, bouteilles d’eau, chapeau, virginité, etc.). Pour le dernier point ça reste à valider, mais les autres sont véridiques.

Un peu avant d’arriver au sommet, il est donc possible de louer des bâtons de bois… oui oui… louer des bâtons bien ordinaire… même pas magique… en bois. Ne voulant pas prendre de chance, étant accompagné de touristes fraichement débarqués en Inde, c’est ce que nous avons fait.

Convaincu qu’avec un bâton de bois j’avais revêtu une espèce de cap de Super Héros craint et invincible (j’ai écouté beaucoup de films de ce genre récemment à la TV), je suis allé au devant de ces petits monstres. J’ai vite compris que je n’impressionnais pas ces boules de poils avec un vulgaire bâton quand je l’ai pointé vers un singe, en apparence inoffensif, et qu’il s’est mi en mode « je vais montrer à ce blanc-bec qui est le boss des bécosses icitte ». Heureusement, plus de peur que de mal, mais disons qu’à partir de ce moment, j’ai cessé de les prendres pour de petits toutous mignons tout plein et j’ai haussé ma garde.

De retour en ville, moi et le couple de français avons décidé d’arpenter les magnifiques petites rues de la ville… pour tomber… sur… un… mariage Hindu. Au départ, nous étions peu enclin à l’idée de « crasher » un mariage, mais le père de la mariée est venu nous chercher, en me tirant par le bras, quand il a vu que nous allions continuer notre chemin. Difficile de dire non dans de pareilles circonstances.

C’est donc dire que mes 2 amis français, habillés pour faire une randonnée, et moi, ma barbe de bucheron, mes flip flop et 2 morceaux de tissus crasseux qui ont autrefois pu être appelés Chandail et Short (j’ai même un trou de souris bien visible sur le coté de mes shorts… j’adore ce trou, il me sert de porte-doigt), nous nous retrouvions catapulté au beau milieu d’un gros party Hindu où tout le monde était sur son 31.

Une fois entré à l’intérieur, ils ont entamé l’opération « gavons les blancs de tout ce qu’on peut trouver ». Nous tentions de leur expliquer que nous venions à peine de sortir de table… en vain. Les assiettes se succédaient dans nos mains à un rythme effréné.

Une fois les mains vides, la phase 2 pouvait débuter; tous et chacun présent au mariage voulaient se faire prendre en photo avec nous et les « which country? (quel pays?) » fusaient de toute part.

Clou du spectacle; nous avons été invité à aller rencontrer Le et La marié qui se trouvaient dans une pièce adjacente. Si nous étions gêné d’entrer dans le mariage, nous étions TRÈS mal à l’aise à l’idée d’aller rencontrer les mariés… mais ils ont tellement insisté que ça aurait été une véritable insulte de leur dire non.

La prochaine étape était de nous faire danser devant tout le monde… et c’est à ce moment que nous avons pris la poudre d’escampette…

Après s’être invité à des funérailles il y a quelques semaines à Darjeeling et maintenant le mariage, je me demande quelle sera la prochaine étape… un baptême?!?

J’ai passé ma seconde journée à attendre que la journée finisse pour prendre un bus de nuit pour Manali…

Qu’est-ce que je fais quand je n’ai plus de chambre et que je dois tuer toute une journée? Je fais ce que je sais faire de mieux; je laisse mon stock à l’hôtel, je range ma carte de la ville, je sors ma bousolle mentale et j’entreprend de me perdre dans toutes les petites rues de la ville… ce qui signifie dans le cas présent monter et descendre une montagne de tout bord, tout coté, toute la journée.

Pour ce faire, j’ai sorti ma cape de touriste 2.0 et ma face de cul afin de ne pas me faire achaler par des indiens en mal de photos avec un blanc ou des vendeurs de cossins.

À la fin de la journée, Shimla, comme la plupart des villes où je suis allées, n’a plus aucun secret pour moi. J’ai même découvert que la ville avait une patinoire naturelle, la seule en Asie du Sud-Est, mais elle était fermée le jour où je suis passé.

On se reparle un de séjour… (trouvez l’erreur dans cette phrase… petit test pour voir si je ne vous ai pas trop endormis avec mon texte).

P.S. – Dans la catégorie « tout le monde s’en fou », j’ai séjourné dans le même hotel que le Directeur de la Banque Centrale de l’Inde… bref, un gars vraiment important ici. Mon hôtel n’avait pourtant rien de bien spécial et était tout sauf chic, mais il était là. J’en ai donc profité pour piquer des jasettes avec lui (c’est lui qui est venu me parler en 1er) et il m’a donné des conseils sur les treks que je m’apprête à faire. Un chic type…

Catégories : Inde
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Publié par Nicolas Pare le 7 août 2013
1 commentaire Poster un commentaire
  1. 08/8/2013
    Francis

    SÉ un bin bo text! (tsé veux dire trouvez l’erreur dans cette phrase)

    Réponse

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