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Épisode 22 – Destination Pangong Lake

(cet épisode commence à la seconde où j’ai posé les pieds à Leh après mon trip de vélo… voir épisode 21)

ENFIN… j’ai de la misère à croire que je suis enfin arrivé à Leh

Après 9 jours de vélo des plus exténuants, je me propose maintenant un peu de repos… TRÈS BIEN MÉRITÉ… ahhh non… attendez… on me souffle quelque chose à l’oreille présentement… Ohhhh… changement de plan…

À mon arrivé à Leh, j’étais un peu pas mal perdu devant la quantité de touristes et le choix d’hôtel qui s’offrait à moi (il y en avait des tonnes). N’ayant fait aucune recherche sur Leh et n’ayant pas mon Lonely Planet (beaucoup trop lourd), je n’avais aucunement l’intention de faire le tour des hôtels avec mon vélo et mon tempérament explosif causé par les derniers kilomètres sur le bord de l’autoroute à me faire brasser par la circulation.

J’ai donc décidé de demander à un touriste au hasard dans la rue s’il pouvait me recommander un endroit beau/bon/pas cher.

J’ai donc pris le premier venu… un backpacker… comme moi (barbe pas faite). Celui-ci s’est montré tellement aimable qu’il m’a escorté jusqu’à la guesthouse en question et ce fut le coup de foudre entre elle et moi.

En marchant, parle parle jase jase;
– Espagnol; « where are you coming from with your bike?!? (de où est-ce que tu arrives comme ça à vélo?!?) »

– Moi; « I’m coming from Manali (j’arrive de Manali) »

– Espagnol; « Wow… I was looking to do the same thing, but I have not enought time… I just did the Zanskar valley trek. Tomorow i’m going in Pangong Lake and from there I’ll come back in Leh by the Nubra valley… by bike (wow… je voulais faire la meme chose, mais je n’ai pas assez de temps… j’ai plutôt fait un trek dans la Zanskar valley. Demain, je m’en vais au lac Pangong et à partir de là, je reviens à Leh en passant par la vallée de Nubra… en vélo) »

– Moi; « Wow… I want to do the Zanskar valley trek in few days… Let me 1 hour and I pay you a drink in exchange of few advice about the trek?!? (wow… je veux justement faire le trek de Zanskar dans quelques jours… donne-moi 1 heure et ensuite je te paie un verre en échange de quelques informations à propos du trek) »

Vous croyez au Destin… ou c’est le hasard qui fait bien les choses. Ce gars là à fait le Zanskar Trek en solo tout comme je l’envisage.

Entretemps dans ma chambre d’hôtel à décompresser… complètement détruit de mon trip de vélo, j’ai surpris mon cerveau à penser au trip de vélo qu’il voulait faire. Les 2 endroits où il s’apprêtait à aller était 2 endroits où je voulais aller au départ, mais dont je n’avais aucune l’intention de faire via un trip organisé en jeep ou pire en autobus.

Rendu au café où nous avions convenu de nous rencontrer, je ne lui ai pas laissé le temps de parler et je lui ai lance « do you think it is possible to obtain a permit to go in Pangong and Nubra by tomorow cause if yes, and if you don’t mind, I would like to go with you (est-ce que tu crois qu’il est possible d’obtenir le permit pour aller à Pangong et Nubra avant demain, parce que si oui, et si ça ne te dérange pas, j’aimerais faire le voyage avec toi) »

En guise de réponse, il s’est levé, a été payé sa facture et il m’a amené à l’agence où il avait fait affaire pour louer son vélo et obtenir son permit.

Rendu là, l’indien m’a dit « no problemo… you’ll have it this evening (pas de problem… tu vas avoir ton permit ce soir) ».

À peine 2heures après mon arrivé en ville, je m’embarquais dans un nouveau trip de vélo… au grand désespoir de mes jambes… et de mon cul. Le vide causé par l’absence de rouler aura finalement durée que moins de 24h.

Pour les gens qui se disent « oh mon Dieu, tu vas passer 1 semaine avec un pur inconnu… », je réponds « ouin pis… ça s’appelle voyager ». Ça a commencé comme ça entre moi et mon buddy Roark et regardez où ça nous a mené.

Je mets donc sur pause mon voyage en ermite (solo) pour quelques jours l’instant de réaliser ce nouveau trip de vélo avec mon nouvel ami Jaume (veut dire Jack/James) 35 ans – Enseignant – Maniaque de vélo – Espagnol… euh, je veux dire Catalan. Quand il s’est présenté, il m’a expressément dit qu’il venait de la Catalogne, non pas de l’Espagne… vous savez la province qui veut se séparer de l’Espagne… à la différence du Québec que EUX, c’est la province la plus riche de leur pays, non pas un trou de paumés géré par les syndicats et qui se dote de plein de programmes sans être capable de payer la facture au final… oufff, je me suis égaré… revenons à nos moutons.

Sinon, comment vous le décrire?!? Ahhh oui, à la minute où je l’ai vu dans la rue, je me suis dit « ben condonc, c tu Guillaume Lemay-Thivierge?!? ». Selon moi, il est le sosie parfait de Guillaume… autant physiquement que psychologiquement (il parle vite et est surexcité).

Voici donc l’aventure dans les très grandes lignes;

Demain matin on prend un bus en direction de Pangong Lake. À partir de là, tout se passera en vélo. On va commencer par s’amuser un peu autour du lac, pour ensuite prendre le chemin du retour, le même qu’on va avoir fait en bus. Le chemin consiste en l’ascension de la ChangLa Pass… oui oui, encore une Passe à monter… celle-ci culmine à plus de 5300m. Après avoir descendu la Passe, nous prévoyons bifurquer dans la Nubra Valley via une route de terre. Quelques jours dans la vallée de Nubra et nous entamerons le chemin du retour via la plus haute Passe du Ladack et la 2ème plus haute voie carrossable au monde à 5600m. Une partie de plaisir qui devrait nous prendre environ 7 jours. De toute façon, notre voyage ne peut pas durer plus longtemps puisque le permit qui nous a été délivré pour les 2 endroits est valide 7 jours.

Qu’on de si spécial c’est 2 régions pour qu’il fasse un permit spécial pour y aller… et que je décide de mettre en veilleuse mon repos pour me lancer dans cette aventure?

Tout d’abord, le lac Pangong est l’un des plus grand et des plus beaux lacs en Inde. De plus, il est à la frontière entre l’Inde et le Tibet (Chine). Il est contrôlé au 1/3 par l’Inde et au 2/3 par la Chine.

En ce qui concerne la vallée de Nubra, eh bien c’est une vallée désertique, avec un désert comme on peut se l’imaginer; dunes de sable, etc.

Bref, une petite journée de repos et on retourne dans l’action… La vie est pleine d’opportunités, il n’appartient qu’à toi de sauter dessus.

Aout 2013 – L’HIMALAYA… MON TERRAIN DE JEU

Jour 1 – HELL « BUS » RIDE (une promenade d’enfer en bus)

Info;
– Leh (3400m)

– Karu

– ChangLa Pass (5300m)

– Tangtse (4300m)

– Lukung – Pangong Lake

– Spangmik – Pangong Lake (4240m)

Nombre de kilomètres; 154km en bus + 10km en vélo

Description;
5h30 – Je rencontre Jaime à notre point de rendez-vous et on se dirige vers la station de bus.

6h30 – Après avoir attaché nos vélos sur le dessus du bus de peine et de misère (ni l’un ni l’autre ne savait faire de véritables nœuds), nous étions en route pour Pangong et il ne restait plus qu’à prier pour que les nombreuses bosses de la route épargnent nos vélos.

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Il faut savoir que pour aller au Pangong Lake, je dois revenir sur mes pas jusqu’à Karu, puis passer devant le Chemde monastery (voir épisode 21). C’est ensuite une centaine de km plus loin. Ça fait donc un peu bizarre de repasser par la route où je suis déjà passé…

Une fois passé Chemde, la route commençait à monter drastiquement pour aller rejoindre la ChangLa Pass. Le chemin était sinueux et à flanc de montagnes. Tout autour de nous, le décor était fait de montagnes exemptes de toute végétation avec une vallée toute verte et ponctuée de plein de petites maisons dans les champs plus bas.

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Selon mon livre, la route Karu/Pangong Lake est réputé comme étant la 3ème plus haute route carrossable au monde.

La route était alors complètement pavée. Ce sera un vrai régal de la descendre demain… mais il faudra tout d’abord la monter de l’autre coté à partir du Pangong Lake.

Une fois au sommet, quelle ne fut pas notre surprise de trouver plein de bâtiments; une cafétéria, etc. C’est la première fois que je vois cela sur le dessus d’un col où la neige peut se pointer à tout moment et où il fait un froid de canard. Bref, très inusité, mais un problème de moins pour nous demain puisque nous pensions devoir apporter avec nous de la nourriture pour effectuer l’ascension et la descente du col (plus de 80km).

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Sur l’autre versant, l’asphalte était INEXISTANTE. On aurait dit que le bus était un bateau tellement il tanguait de tout bord tout coté… sur la route étroite. Mais bon, depuis longtemps j’ai accepté que j’étais dans une contrée dangereuse et qu’il pourrait un jour m’arriver quelque chose, donc je ne me stress plus avec ce genre de chose qui sont hors de mon contrôle.

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Il y avait 5-6 little bouddha (apprentis moines) dans le bus. Disons simplement que ce n’est pas parce qu’ils portaient la toge de moine qu’ils étaient des modèles de paix universelles… au contraire. De vrais petits bums avec leur casquette de yo à pitcher des bouteilles d’eau sur les voitures que nous passions.

Le bus continuait à aller de plus en plus loin, tout en descendant encore, encore et encore. Le lac n’était toujours pas en vue. J’ai alors commencé à paniquer et à douter fortement que nous soyons capables de rejoindre le sommet du col dès demain comme prévu. Ne m’étant pas impliqué dans la planification du trip jusque là, j’ai entrepris de calculer le nombre de kilomètre à faire pour rejoindre le col à partir de Spangmik, notre point de départ. Le décompte non officiel atteignait 80km… tout en montée. J’ai alors proposé à mon gentil conquistador de séparer l’ascension en 2 journées en s’arrêtant dans un village où nous avions vu des hébergements en passant plus tôt. Il m’a alors regardé avec un espèce de regard de soulagement en acquiesçant à mon idée.

3h30 – Pangong Lake en vue. Le bus s’arrête définitivement à Lukung, premier village sur le bord du lac. Il ne va pas plus loin… Tout le monde s’est alors regardé un peu médusé puisque plusieurs voulaient aller à Spangmik, le village suivant et à plus de 10km. La stratégie saute aux yeux… c’est de l’indien tout craché… afin de soutirer encore plus d’argent au touriste, ils font arrêter le bus un peu avant l’objectif et de là, les gens n’ont pas le choix de marcher ou de prendre un couteux taxi.

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Tout le monde était frustré… sauf moi et Jaume. Après avoir descendu nos vélos de l’autobus et constaté qu’ils n’avaient pas trop soufferts, nous les avons enfourchés et avons entrepris de faire la route jusqu’à Spangmik… avec un petit sourire en coin en pensant à tous ceux qui était coincés à Lukung… village s’apparentant plus à un stationnement de centre d’achat où on aurait disposé des campements tout autour.

Les 10km ne se sont pas faits sans peine. La route avait été inondée à plusieurs endroits par le glacier plus haut. À un endroit en particulier, la route avait été envahie par une véritable rivière avec un très fort courant. Nous étions moi, Jaume et un couple sur un scooter à contempler les rapides et à se demander quoi faire, quand j’ai pris mes jambes à mon cou, j’ai mi mon vélo sur mon dos et alors que les 3 autres avaient les yeux fixés sur moi, j’ai entrepris de traverser le torrent. À peine les pieds posés dans l’eau que la force du courant manquait me faire perdre pied et m’emporter dans la petite chute.

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Heureusement, ce fut plus de peur que de mal et j’ai passé sans trop de difficulté. Jaume m’a ensuite imité avec succès. Ne restait plus que le couple en scooter. Nous attendions donc de voir comment allait s’en sortir le gars avant de reprendre la route. Heureusement pour lui que nous avons attendu puisqu’il s’est retrouvé en situation très précaire au milieu du torrent. Il ne pouvait plus bouger le petit doigt sans quoi son scooter allait être emporté dans le courant. Ni une, ni 2, Jaume s’est porté à son aide et je l’ai imité quelques secondes plus tard après avoir pris des photos héhé. À 3, nous avons eu toutes nos misères à faire passer l’engin. Au final, tout s’est bien terminé, mais nous avions pris une bonne douche.

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Une fois rendu à Spangmik et avoir trouvé un bon homestay pour vraiment pas cher, moi et Jaume, accompagné d’une française qui séjournait au même endroit, sommes allé se promener sur le bord du lac… pour finalement succomber à faire une petite trempette.

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Pas si froid que ça…

Jour 2 – LE MONDE À L’ENVERS

Info;
– Spangmik (4241m)
– Merak
– Spangmik
– Lukung
– Tangtse (4300m)

Nombre de kilomètre; 62km

Total; 72km

Description;
6h30 – Réveil après une nuit mouvementé.

Il s’est passé cette nuit une histoire complètement folle. Alors que je dormais à point fermé, Jaume, qui partageait ma chambre, a entendu des cris dehors « Nicolas… Nicolas… Nicolas ».

Jaume – « Hey Nik wake up… somebody is crying your name outside (Réveille-toi Nik… quelqu’un est en train de crier ton nom dehors) »

Moi – « What?!? (quoi?!?) »… à demi réveillé et convaincu que j’étais en train de rêver)

Je me suis alors tourné sur le côté et je me suis rendormi.

Pendant ce temps là, Jaume est sorti dehors… pour revenir quelques secondes plus tard avec la française complètement en panique…

Francaise – Quelqu’un m’a enfermé dans ma chambre (il faut savoir que dans la plupart des hotels/guesthouses/etc. en Inde, il est possible de barrer la porte des 2 côtés). J’ai ensuite entendu des jeunes ricaner et cogner dans ma porte comme des déchainés. J’ai alors hurlé ton nom (parce que le nom de Jaume se hurle mal).

Moi – (j’étais sans mot à demi conscient… je n’étais toujours pas sur si je rêvais où non)

Elle a ensuite demandé à passer la nuit dans notre chambre parce qu’elle avait trop peur… ce que nous avons acquiescé.

Peu après, j’ai repris un peu mes esprits et j’ai commencé à réaliser les évènements qui venaient de se passer. Je me suis alors mis à paniquer, mais pas pour les raisons énoncés ci-haut. NON… j’avais maintenant la chienne parce que la française partageait notre chambre… Probablement que mon imagination me jouait des tours à cette heure tardive, mais je me disais que je ne la connaissais pas du tout et qu’elle avait peut-être inventé toute cette histoire de toute pièce pour venir dans notre chambre et nous piquer des choses (le lendemain Jaume me confirmait que sa porte de chambre avait belle et bien été barrée de l’extérieur et que c’est lui qui l’avait débloquée).

C’est très con comme réaction puisque je partage ma chambre avec des étrangers depuis maintenant 5 mois… et même Jaume en qui j’ai confiance… ça fait 1 journée qu’on se connait… Bref, après cela j’ai eu de la misère à dormir.

Avant d’entreprendre le chemin du retour que nous avons emprunté la veille en bus, nous sommes allé rouler sur le bord du lac en direction de Mérak, dernier village où les touristes sont permis sur les berges du Pangong Lake (ensuite ça devient une zone strictement militaire puisque trop près du Tibet)

Sur la berge du lac, il n’y avait absolument aucun bruit, aucun vent et le sommet des montagnes étaient couverts de neiges fraiches dus à la pluie de cette nuit. De son côté, le soleil peinait à faire son apparition sous un épais manteau blanc de nuages.

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Nous sommes donc allés jusqu’à mi-chemin de Merak, pour passe Spangmik et nous diriger vers Lukung (1er village sur le bord du lac et porte d’entrée/sorti du lac).

Pour ce faire, nous avions beaucoup de crainte de repasser le torrent que nous avions rencontré la veille… mais à notre grande surprise, le glacier dormait toujours (tout comme nous, les glaciers gèlent la nuit et donc les rivières cessent, pour ne recommencer que tranquillement durant l’avant-midi et être à leur apogée quand le soleil plombe en après-midi) et le torrent n’était qu’un vulgaire filet d’eau.

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8h30 – Après un déjeuner rapide dans la parking qu’est Lukung, je jetais un dernier regard vers Pangong et nous étions officiellement à commencer notre périple de retour.

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Le trajet a consisté en une descente TOUT LE LONG jusqu’à Tangtse. Moi et Jaume n’y comprenions rien. Lors de notre trajet de bus d’hier, nous avions l’impression que la route allait monter toute la journée. On a plutôt descendu pendant plus de 30km non stop de Pangong à Tangtse, dernier endroit offrant de l’hébergement avant l’ascension jusqu’à la ChangLa Pass 40km plus haut. Pas que nous étions déçu, au contraire, mais bon…

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Une fois arrivé à Tangtse, tout était fermé jusqu’à 4 heure en raison d’une cérémonie qui se déroulait dans le village d’à côté. On s’est donc tourné les pouces de midi jusque là…

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En marchant un peu en ville, on a finalement découvert un Éco Hôtel un peu à l’extérieur du village. Éco étant un synonyme de dispendieux pour moi et Jaume, on a quand même décidé d’aller voir pour rire… et après d’âpre négociation, on est finalement resté à coucher…

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Fait cocasse, il y avait un trophée de hockey sur glace dans le lobby de l’hôtel. En discutant un peu avec le manager, j’ai appris que les indiens de la région jouaient au hockey sur les rivières gelés l’hiver et qu’il y avait même une ligue inter-village. J’avais même devant moi l’entraineur de la ville de Tangtse… si quelqu’un m’avait dit que des indiens jouaient au hockey quelque part en Inde pas plus tard qu’hier, je me serais probablement étouffé de rire en prenant mon thé…

On se couche tôt pour entamer l’infâme ascension dès 5h demain matin.

Jour 3 – CONTRE VENTS ET MARÉES (au sens propre comme au figuré)

Info;
– Tangtse (4300m)
– Durbuk
– ChangLa Pas (5270m)
– Zingral
– Sakti (3800m)

Nombre de kilomètre; 78km

Total; 150km

Description;
4h30 – Lever pénible du corps; mon cerveau et mon corps savent très bien ce qui les attendent (en fait ils n’en ont aucune idée) et ils ne veulent pas trop se mettre en marche.

Au programme aujourd’hui; une monté de plus de 1000m étalée sur plus de 40km jusqu’à la ChangLa Pass… suivit d’une descente de plus de 1500m sur environ 30km héhé.

5h15 – Après avoir succombé à la tentation de retourner au lit quelques fois, nous voila finalement en route.

Je me suis rendu compte assez vite quand on a commencé à monter que ma journée de vélo avec Jaume allait ressembler à une journée typique de vélo back home avec mon Hairy Bastard préféré Guillaume Fafard; Jaume à des milles en avant et moi qui traine mon piano à la peine derrière. En plus il y a des ressemblances physiques entre vous 2; cheveux semi-long frisés, barbe, lunette et parle beaucoup sans qu’on comprenne trop qu’est-ce qu’il dit.

Je ne suis aucunement du calibre de Jaume. À ma décharge, j’ai 10 jours de vélo dans les jambes et la dernière fois que j’en avais fait avant c’était il y a 9 mois… tandis que lui vit en Espagne et en fait quotidiennement à l’année longue… mais bon, aucune défaite ne tient… je n’étais pas de calibre voila tout.

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6h55 -J’ai rejoint Jaume qui m’attends sur le bord du chemin la mine un peu défaite. En effet, il n’y a rien pour se réjouir, le ciel devant nous est noir comme un tableau. Cela n’annonce rien de bon.

Nous décidons tout de même de continuer notre route. Advienne que pourra…

Ajoutez à cela qu’entretemps le vent s’était mis de la partie et avait joint les rangs de l’équipe déjà composé de la montagne et de la température. Nous avancions donc au compte-goutte et chaque coup de pédale nous demandait un effort démesuré pour vaincre le vent. Sur le 1er plateau et le 1er pignon (donc la plus basse vitesse), j’avais du mal à vaincre le vent.

Je n’avais alors qu’une seule envi; tourner les talons, redescendre la montagne et aller me blottir dans mon lit à l’hôtel… mais bon, c’est mal me connaitre de penser que j’allais mettre cette pensé à exécution. Je ne suis pas le plus talentueux, ni le plus agile, je n’ai pas les meilleures jambes… bref, je ne pourrais jamais être un athlète professionnel dans quelconque sport vu mes qualités athlétiques qui se situent dans la moyenne tout au plus… mais si il y a une chose dans laquelle je suis un premier de classe, c’est bien la dureté du mental (ok je pète ma coche des fois, mais c’est pour ventiler héhé); quand je dis que je vais faire quelque chose, je le fais un point c’est tout et je m’y donne corps et âme si il le faut… peu importe les conséquences.

À 8h20 tapant, nous avions fait 26km. J’étais alors complètement détruit. Parfois j’essayais de changer le mal de place en marchant quelques minutes, mais mes jambes étaient tellement molles que je n’arrivais pas à pousser le vélo. À constamment m’agripper et pousser sur mon guidon pour avancer, j’avais l’avant des bras dans le même état. Bref, j’étais dans la condition physique idéale pour les 20 derniers… et les plus durs… kilomètres avant le sommet.

Comme si j’avais besoin de me changer les idées, je me suis fait engueuler par un convoi militaire… oui oui. Alors que j’étais à passer une section de route inondée et que j’étais au beau milieu de mon portage, avec les pieds dans au moins 1pieds d’eau, un convoi militaire comprenant 1 jeep et quelques camions pleins de soldats est arrivé derrière moi. Le jeep en tête a alors commencé à me klaxonner comme un débile. Comme je ne pouvais pas me tasser (l’eau était plus profonde de chaque coté), j’ai continué ma route pour finalement me tasser juste après. C’est à ce moment que le jeep, qui n’avait pas arrêté de me klaxonner entretemps, s’est arrêté à côté de moi et que l’officier en charge a commencé à m’engueuler comme du poisson pourri… Pour résumer ses propos, il m’a dit que ça ne se faisait pas de ne pas de ne pas se tasser quand on se faisait klaxonner. Puisque c’étais un militaire… et qu’il n’était pas seul… j’ai hoché de la tête à chaque 2 secondes et je lui ai donné totalement raison… mais en dedans je bouillais; EILLE CHOSE, j’avais l’ai 2 pieds dans la flotte et il aurait fallu que je stop au beau milieu pour te regarder passer pendant une bonne minutes et + toi et tes estis d’indiens… OUFFF… pour me redonner un peu de pep on aurait difficilement pu trouver mieux… je rageais.

Comme si ce n’était pas suffisant, quelques minutes plus tard j’ai été pris en chasse par 2 chiens qui n’entendaient pas à rire. Je n’ai JAMAIS eu aussi peur de me faire mordre par un chien que par ces 2 là. Normalement, quand un chien te jappe dessus en Asie, tu n’as qu’à japper à ton tour ou à faire un vif mouvement en sa direction et il tourne les talons… pas cette fois. J’avais beau crier de toutes mes forces (je criais pour les faire fuir, mais aussi parce que j’étais mort de peur) et essayer de les botter, j’avais tout de même 1 chien à moins de 1m de chaque coté de moi qui montrait les crocs et qui essayait de mordre mes mollets. J’avais une esti de chienne et je pédalais comme un fou en zigzaguant… Essayez de pédaler comme un fou et de crier comme un débile en même temps à plus de 4000m… Une fois passé leur territoire, ça m’a pris un bon 10min avait de reprendre mon souffle.

9h15 – Il pleuvait à siaux depuis quelques minutes quand une teahouse (un tipi) est apparue dans mon champ de vision. J’ai alors vu un vélo garé juste devant… BINGO

C’est trempé jusqu’aux os que j’ai rejoint mon copain Jaume en train de boire un thé bien assis autour du feu dans la tente…

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Très primitive, c’était la tente d’une famille d’éleveur de yaks. Je me serait cru dans une tente au beau milieu du sentier de la nature du zoo de St-Félicien. Moi et Jaume étions bien emmitouflé dans de la peau de yak, autour d’un feu chauffé… à la merde de yaks… au milieu de la petite tente. À ce moment précis, je n’aurais pu demander plus… c’était pour moi le paradis.

Entretemps, la pluie et le vent avaient cessés et après s’être bourré de thé et de 2 grosses miches de pain, nous étions fins près à attaquer la dernière section de l’ascension.

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10h00 – Il ne restait plus que 14… petits… kilomètres pour atteindre le sommet.

Comme à l’habitude, j’avais perdu de vue Jaume depuis un bon moment. Peu importe, je ne suis pas ici pour faire une course. Si j’avais essayé d’aller à son rythme et non le mien, je n’aurais jamais vu le sommet, mais le ciel.

Certaines sections étaient tellement à pic que j’ai du souvent marcher. Cependant, dès que je voyais une voiture arriver, peu importe la souffrance, je remontais sur mon vélo.

J’ai aperçu la cafétéria au sommet de la ChangLa Pass. L’énergie du désespoir étant vidé depuis très longtemps, je ne sais pas trop où j’ai puisé toute cette énergie, mais j’ai eu un regain d’énergie immense. Comme quoi tout est une question de mental.

11h30 – LE SOMMET… Rendu là, tout le monde, que ce soit les touristes ou les indiens, venaient nous féliciter et voulait nous serrer la main, essayer les vélos. et/ou prendre une photo avec nous. Ça faisait du bien au moral.

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Notre journée de travail était donc TERMINÉE. Il ne restait qu’à descendre 32km.

12h00 – Fini la célébrité… il fallait repartir.

2 heures et 40km plus tard, nous étions bien assis à Karu en train d’attendre un bus en direction de Leh. Oui oui… vous avez bien lu… à attendre un bus pour Leh.

Disons simplement que notre descente n’a pas été de tout repos. J’ai tout d’abord fait un 3ème flat en moins de 24h et ce, de la même façon que les 2 premiers, le pneu a crevé parce que l’enfoiré de mécano à la shop où nous avons loué ces vélos n’a pas mi de morceau de tissu/plastique dans ma roue arrière, de sorte que l’extrémité des rayons perforent le pneu. Je n’ai plus aucune confiance en ce vélo.

Pour ceux qui se le demande, il faut savoir qu’entre le moment où je suis arrivé à Leh de mon trip de vélo Manali/Leh, j’ai du rendre le vélo de montagne que j’avais puisqu’il m’était impossible de prolonger la location (un trip organisé de vélo commençait dans 2 jours et ils avaient besoin du vélo), j’ai donc loué un vélo de merde à la boutique où avait fait affaire Jaume. Si c’était juste de cela, on aurait continué, mais en plus de cela, Jaume a fait une sortie de route… comprendre qu’il a failli se tuer en tombant d’un ravin en ratant une courbe… et il a crochit sa roue arrière. Il lui est donc impossible de continuer avec un vélo dans cet état.

LEH – UN PEU DE REPOS… POUR VRAI

Je suis donc de retour à Leh de manière prématuré en raison d’un trip qui fini en queue de poisson… mais d’un autre coté, je ne suis pas trop déçu… je suis à bout de force présentement.

C’est donc un 2ème séjour pour moi ici… bon… le premier ne compte pas trop puisque je suis resté moins de 24 heures et le 2ème a commencé de manière abrupte… à quand une arrivée normale à Leh…

Cette fois, juré craché, je me repose un peu. Même si la plus belle fille du monde vient me proposer une nouvelle aventure demain je vais refuser du revers de la main… euh.

Cette fois, j’ai suivit mon amigo dans sa guesthouse, une auberge tenue par une très sympathique famille dans une grosse maison avec un jardin comprenant des rosiers PARTOUT (ce n’est pas la saison malheureusement Pop). Nous y avons droit à un traitement royale; pain traditionnel, thé à volonté, super omelette le matin, etc.

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En ce 1er matin officiel à Leh, il n’était pas question de se lever avant le soleil ou de faire quoique ce soit demandant un quelconque effort physique. J’ai donc fait la plus longue grâce matinée que j’ai pu faire depuis des mois… réveil à 8h.

Tout en étant une formidable cité du désert, Leh est avant tout une plaque tournante pour quelqu’un voulant visiter le Ladack. Si j’avais à faire un parallèle entre Leh et un autre endroit où je suis allé, ce serait Pohkara au Népal. Remplacez le super lac par un désert et l’illusion serait parfaite héhé. Plus sérieusement, tout comme Pohkara, cet endroit est fait sur mesure pour les touristes; il y a des restaurants, boutiques, agences de voyage PARTOUT. Pour dire vrai, cela n’arrive pas à la cheville de Pohkara ou Katmandou, mais c’est le jour et la nuit avec Manali.

Histoire de commencer la journée du bon pied et de ne pas perdre la forme, je suis allé monter les interminables marches menant à la Shanti Stupa sur le dessus d’une petite montagne en périphérie de la ville. La terrasse offrait une vue complète et superbe de l’ensemble de la ville et de la vallée.

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J’ai ensuite passé l’avant-midi à faire le tour des agences de voyage (pour aller faire un tour dans Nubra Valley) et des boutiques de plein air (pour m’acheter une tente et un sleeping bag pour mon trek en solo dans Zanskar). Après quelques heures de lèche vitrine, j’avais trouvé chaussure à mon pied pour TOUT ce que je cherchais.

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Je vais donc jouer au touriste dans Nubra Valley pour 3 jours avec un tour organisé en jeep… ce n’est VRAIMENT pas mon genre de voyage, mais j’ai besoin d’un peu de repos (sans rester à rien faire) avant le début de mon trek.

En après-midi, il n’était plus question de faire les boutiques… non non non… j’avais quelque chose de plus intéressant (suicidaire) en tête; alors que tout le monde se réfugie dans les cafés ou fait la siesta pour fuir la température accablante, moi j’allais plutôt faire un babouche trek et gravir la montagne au milieu de la ville, par un sentier sinueux en terre, pour aller voir le vieux Palais de Leh et la Gompa tout en haut. En fait, peu importe l’endroit où vous vous promenez en ville, si vous n’êtes pas en mesure de voir la Gompa perchée sur la montagne c’est que vous n’êtes pas à Leh.

La visite de la Gompa surplombant la ville vaut le détour (je ne parle pas d’y entrer, mais simplement de se promener tout au sommet de la montagne) et cela représente assurément l’un des moments privilégiés de mon voyage.

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En revenant en ville par la vieille ville, je suis tombé sur un sentier souterrain de 100-200m de long… pas dans la terre, mais dans les bâtiments… WOW… un autre de ces endroits découverts en me promenant au hasard dans les rues et qui vont peupler mes rêves…

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Bref, ce que certains pourraient une journée bien remplis, moi j’appelle ça une journée de repos héhé…

Sinon, si vous allez à Leh, vous allez souvent entendre « sorry today no power (désolé, il n’y a pas d’électricité aujourd’hui) » et « sorry wi-fi/internet not working today (désolé, internet/wi-fi ne marche pas aujourd’hui) ». Tellement que je commence à croire que le wi-fi est un mythe à Leh. Les restaurants, etc. affichent tous des écritaux wi-fi pour attirer les clients, mais il ne fonctionne jamais.

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Et puis finalement, en fin de soirée, j’ai appris que mon tour à Nubra avait été annulé puisque 2 personnes avaient cancellés.

C’est donc meilleure chance la prochaine fois Nubra, je laisse tombée et j’embraye en seconde vitesse avec mon trek dans Zanskar. Après tout, à mon arrivé à Manali, j’avais simplement 2 objectifs; Manali/Leh road en vélo et faire le Zanskar trek.

Il y a tellement de chose à faire aux alentours de Leh que je pourrais rester ici encore 2-3mois.

– Lacs; J’ai vu 2 des 3 plus importants lacs des environs (Tso Kar et Pangong), mais j’ai laissé de coté Tso Moriri.

– Monastère (Gompa); Il y a PLEIN de monastères à visiter (une bonne douzaine), mais j’ai vu les 4-5 plus importants.

– Aller au Kashmir, plus particuliairement à Srinigar et Jammu. C’est cependant une zone sous tension et la fête de l’indépendance approche (le 15 aout) et on m’a déconseillé d’aller au Kashmir dans ces dates.

– Aller dans la Aryan Valley; à mi-chemin entre Leh et Srinigar, un peu à l’écart du chemin principal, se trouve la Aryan Valley. Elle mange quoi en hiver cette vallée? Eh bien, c’est supposément à cet endroit qu’Alexandre le Grand et ses hommes ont arrêté leur conquête de l’Orient et ont élu domicile plus de 1000ans avant Jésus Christ. Si vous allez dans cet endroit aujourd’hui, vous allez voir plein d’Indien blanc, aux yeux bleu et aux cheveux blonds. Ce sont les descendants de ces macédoniens conquérants et depuis près de 3000ans, ce peuple fait très attention pour préserver sa pureté. Il y a 3 villages dans cette vallée et le village de Dha est la principale attraction.

– Trek; il y a des TONNES de trek à faire autour de Leh. Le plus populaire est un trek d’environ 7-9 jours dans la Markha Valley. Sinon, il y a plein de baby trek de 3 jours et moins (c’est comme cela qu’ils sont appelés ici).

– Aller dans la Nubra Valley; le désert comme on se l’imagine. Ne pas manquer les villages de Paramik (pour ses hotsprings) et le village de Hundar (pour ses grandes dunes de sables).

Mais bon, il fait bien qu’il me reste des choses à faire pour une autre fois… parce que c’est sur que je vais revenir un jour.

Il est temps de passer au plat principal…

LES DERNIERS PRÉPARATIFS

Autant j’adore faire du vélo, autant cela ne pourra jamais battre les sensations que j’éprouve en utilisant mes pieds comme élément de propulsion, en d’autres mots; en faisant des treks. Alors que je ne peux contrôler complètement certains éléments avec le vélo (bris mécanique, etc.), c’est moi la machine qui me fait avancer et c’est de moi et seulement moi dont je dois m’occuper.

Je m’apprête donc à faire un trek de 3 semaines dans la vallée de Zanskar, l’une des régions les plus reculées de la planète, étant inaccessible 9mois par année. Même si il y en a à quelques endroits pour se ravitailler et dormir tout au long du parcours, il ne faut pas trop compter là-dessus. Je me prépare donc pour un trek en autonomie semi-complète; tente, sac de couchage et réserve de nourriture pour quelques jours (noodles, barres de chocolat, meule de fromage, amandes et abricots séchés… je compte sur les quelques teahouses et villages que je vais rencontrer pour les souper plus consistant).

Ce trek se fait généralement avec un guide et des ânes pour porter tout ce beau matériel, mais il peut aussi s’effectuer en solo. Est-ce que c’est de la folie de tenter le coup en solo? Peut-être, mais vous parlez à quelqu’un qui a fait la route Manali/Leh en vélo et en solo…

Pour moins de 200$, je me suis donc acheté une vraie tente Quechua (équivalent de M.E.C. en France) très légère et compacte, un sleeping bag North Face (copie), une gourde, un super gigantesque couteau (j’ai beau avoir une nouvelle tente et sleeping, mon couteau est mon nouvel objet préféré… je le regarde et je souri… en pensant à qu’est-ce que je pourrais faire au prochain chien qui va essayer de me mordre) et bien sur la nourriture mentionnée ci-haut. Cela devrait représenter le très gros de mes dépenses pour le prochain mois héhé.

Lors de ma dernière journée à Leh, j’ai passé la majeure partie de l’après-midi à redessiner le plan de ma maison pour le prochain mois. Tout comme au Népal, mon sac à dos va devenir ma maison pour au moins 2-3 semaines. Avec les 3 nouveaux venus (tente, sleeping et nourriture), j’ai du revoir l’aménagement et procéder à quelques agrandissements un peu broche à foin. Je me dis que pour le moment ça tient et que je vais avoir des soirées entières à n’avoir que cela à faire sous peu… Bref, c’est un work in progress… je capitalise aussi sur le fait que la nourriture prend beaucoup de place présentement et que je vais la manger au fur et à mesure… le problème va donc se régler par lui-même… au fur et à mesure que le problème de famine va faire surface héhé.

AU REVOIR LEH

En ce… euh… on est quel jour de la semaine dont?!? Ahhhhh…

Je disais donc… en ce jeudi 8 aout 2013, je quitte Leh à bord d’un bus un peu crado (on ne change pas une formule gagnante). Je me dirige vers le départ du trek qui se trouve à un peu plus de 4h à l’Ouest dans le village de Lamayuru. Si tout se passe comme prévu, je vais commencer mon trek dès demain…

Officiellement, c’est un trek de 21 jours, mais après avoir parlé avec quelques guides et fait mes propres recherches, je pourrais le compléter en aussi vite que 14 jours puisque je le fais en solo. Bref, l’avenir nous le dira…

L’Ange, sur mon épaule droite, me regarde présentement avec les bras croisés et des gros yeux en me disant « dans quel plan à la con tu t’embarques encore… tout a bien été jusqu’à maintenant, mais à force de tenter le Diable, tu vas finir par te bruler »… et le Diable de sautiller d’impatience sur mon épaule gauche de répondre « vas-y mon bonhomme ».

Je me sens comme si j’étais sur le point de sauter d’un très haut plongeon; tu veux sauter, mais tu as la chienne de faire le move pour te jeter dans le vide.

Voila… je me lance…

On se reparle un de ces jours à la fin aout ou au début septembre…

Jusque là, portez-vous bien et j’essaierais du mieux possible de faire de même…

P.S. – C’est fou comment il peut y avoir des français à Leh. Je crois que pour chaque 5 touristes, il y a 3… peut-être 4… français. Je vous ai déjà dit que j’aimais les français… non… ahhh… c’est bien ce que je pensais héhé.

P.S. II – Autant mon best buddy Roark se moquait de moi en me traitant de « caveman » durant les 2 mois que nous avons voyagé ensemble, autant avec Jaume j’étais littéralement un prof d’anglais. Même si il parle mieux en français qu’en anglais, Jaume m’avait demandé que nos conversations se déroulent uniquement en anglais pour qu’il s’améliore. De plus, il me demandait constamment comment dire tel ou tel mot et si sa prononciation était correcte…

P.S. III – Jaume m’a raconté que P.E.T.A., l’organisation qui lutte pour la défense des animaux, menait depuis quelques années une campagne de stérilisation des chiens en Inde… en raison de la surpopulation. Ça dit tout… quand même l’organisation qui est sensé les protéger veut les « exterminer » (mon interprétation), c’est qu’il y a un problème avec ces bâtards. Il ne pourrait pas stériliser les indiens un coup parti (je dis cela comme ça) héhé…

Catégories : Inde
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Publié par Nicolas Pare le 7 août 2013
4 Commentaires Poster un commentaire
  1. 09/3/2013
    Claudette Girard

    Salut Nic! Quelle aventure..mais QUELLE AVENTURE!!! Je n`en reviens pas, c`est du bonbon à lire mais… j`aime mieux lire l`aventure que la vivre c`est certain. Continue ta route avec plaisir et au plaisir de te relire.Bye.

    Réponse
    • 09/3/2013

      Merci pour le beau commentaire Claudette…
      Il y a certains moments que j’aimerais ne pas avoir vécu, mais dans l’ensemble c’était super…

      Réponse
  2. 09/4/2013
    Ta soeur

    T’es complètement fou…Hey seigneurrr!!!

    Réponse
  3. 09/4/2013
    J.Mance

    C’était vraiment une idée de fou d’entreprendre ce trek juste après l’autre sans repos. Mais toi Nicolas tu ne recules devant rien. Et tu n’étais pas seul. Je pense que le fait qu’il ait été moins long a été bénéfique pour toi.

    Réponse

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