
Épisode 38 – Penang; La Perle de l’Orient
Kuala Lumpur – matin du 13 novembre 2013
Ce qui devait en théorie être une belle petite promenade en bus de 4h, c’est transformé en une journée perdu au complet. Tout d’abord, faisant confiance à mon horloge interne, j’ai décidé de ne pas me faire réveiller par la manager de l’auberge. Je me disais que de toute façon, je ne serais plus capable de dormir après 6 ou 7am. Eh bien, pour me donner tort, je me suis ouvert les yeux pour la 1ère fois après un très profond sommeil… à 9.00. Caliss, moi qui voulais prendre un bus à 7.30, 8.00 au PIRE à 8.30, c’était raté.
Après avoir enfilé mon déjeuner et 2 tasses de thé en un temps record, j’ai fait mes sacs à dos et je me suis pointé à la station de bus un peu avant 9.30am. Quelques instants plus tard, j’avais entre les mains un billet de bus qui partait 5min plus tard. Question timing, je n’aurais pas pu faire mieux. Je me suis donc rué à la plateforme à laquelle on m’avait indiqué… tout content en me disant que même si je m’étais levé tard, je n’avais au moins pas perdu de temps depuis (j’étais réveillé depuis 30min, j’avais quitté mon hostel depuis 10 et je m’apprêtais à quitter la ville dans 5), mais arrivé à la porte d’embarquement, on m’a appris que le bus était parti depuis déjà 15min, soit avant que j’arrive à la station… j’étais en T@B@rn@k.
Je suis donc retourné au comptoir de la compagnie en beau maudit et ils ont su de quel bois je me chauffais… 1heure plus tard, j’étais finalement en route dans un bus haut de gamme sans avoir eu à payer plus que le tarif de base de mon 1er billet (j’ai perdu toute mon avant-midi, mais c’est au moins cela de gagné).
Ma destination? Je me dirige tout juste au Sud de la frontière avec la Thailande sur l’ile de Penang. Autrefois surnommé ‘’La Perle de l’Orient’’, à l’époque des grandes explorations maritimes, cette ile se trouve à moins de 1km au large de la cote, tout en ayant un port en eau profonde. Plus particulièrement, je me dirige dans la ville de Georgetown, principale ville et centre historique à la pointe Nord de l’ile. Tout comme Melaka, Georgetown a été introduit au Patrimoine de l’UNESCO en 2008 et est réputé pour sa nourriture. Après 1 mois de vache maigre aux Philippines au niveau de l’alimentation, Singapour et Melaka ont rehaussé mes standards… Kuala Lumpur n’a malheureusement pas passé le test, je croise les doigts pour ici.
Un trajet qui devait durer 4h, s’est éternisé jusqu’à en prendre 6h. Ajoutez à cela que j’étais parti vers 11h du matin, donc beaucoup trop tard… cette journée était à jeter à la poubelle. On m’avait conseillé de me rendre jusqu’à Butterworth, ville industrielle sans charme et sur le continent, mais à 2 coup de rame de Georgetown… au lieu de me rendre directement sur Penang; l’ile est très grande et la station de bus est loin de Georgetown, tandis que la station de Butterworth est tout juste à côté du ferry et celui-ci va directement à Georgetown.
Comble du ridicule, mon bus a tout d’abord passé par l’ile, donc un détour d’une heure, pour ensuite se rendre à Buterworth. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour sauver un peu d’argent (taxi de la gare de Penang jusqu’à Georgetown $$$… ferry de Butterworth à Georgetown $). Dans ce genre de situation, je me répète tout le temps que j’ai tout le temps du monde, mais que je dois faire attention à mes dépenses… d’où le fait de rester dans le bus, retourner sur le continent comme un con et prendre un ferry pour retourner sur l’ile… j’espère que le ridicule ne tue vraiment pas sinon mon temps est compté.
Ce détour sur l’ile m’a par contre permis de me faire une tête sur Penang. Première impression que j’ai eu de l’ile; BEURK… des édifices en hauteur qui ceinturent toute l’ile… pas vraiment ce que j’espérais. Par contre, il ne faut pas confondre l’horrible Penang avec sa charmante ville et capitale Georgetown… ce serait faire une erreur majeure… enfin… j’espère… on verra bien dans quelques minutes.
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Une fois débarqué du bus et pris le ferry, je posais enfin les pieds à Georgetown… ma 2ème impression de l’ile?!? Un grand soupir de soulagement… Georgetown n’est pas comme le reste de l’ile que j’ai vu plus tôt… les gratte-ciels sont inexistants, laissant toute la place à de beaux édifices datant de l’époque coloniale, au quartier chinois et un Little India.
En 2 temps 3 mouvements, j’atterrissais dans une auberge plus que parfaite. Situé dans une vieille mansion plusieurs fois centenaire, on sent l’histoire juste à se promener dans les couloirs. D’influence espagnole ou portugaise, l’ancienne cour intérieure au milieu de la mansion a été recouverte pour en faire une superbe aire commune intérieure. Ajoutez à cela des dortoirs permettant une certaine intimité… c’est rare… et un déjeuner inclus qui peut vraiment se targuer d’être un déjeuner (œuf, toast, bacon… habituellement déjeuner inclus veut dire toast).
Je fais une petite parenthèse pour vanter les mérites du voyage sans réservation à l’avance. En 9 mois, je n’ai encore jamais réservé un hôtel/auberge, etc. Bien sur, je l’ai regretté à certain occasion… comme quand je me suis pointé à New Delhi pour la 1ère fois sans savoir où je m’en allais. Bref, les photos c’est nul… et peu importe l’endroit, ne croyez pas la bullshit que les locaux peuvent vous dire ‘’tu dois réserver à l’avance, à ce temps-ci de l’année c’est plein partout’’… même en saison haute présentement, les auberges sont à moitié vide. Aussi, certains vont peut-être me dire ‘’hey chose, c’est préférable de booker au moins 1 nuit dans un endroit quand tu arrives dans un nouveau pays par avion’’… à cela, je réponds encore foutaise… il suffit simplement de prendre le bus où un taxi vers l’endroit où se trouve plein d’auberge sur votre carte de la ville dans le Lonely Planet ou autre guide. Ahhh… pis faites dont ce que vous voulez…
Revenons donc à nos moutons… Georgetown… focus focus…
Au départ, je me disais en regardant la carte que Georgetown allait me prendre pas plus d’un avant-midi à faire le tour. Eh bien, après un avant-midi, je dois admettre que mes suppositions initiales étaient complètement erronées; chaque rue, ruelle, parc vaut le détour, de sorte qu’à chaque fois que je me retrouvais à un 4 chemin… donc à chaque 5min… je devais faire un choix déchirant. Pourquoi?!? Parce que pour un amateur d’architecture d’époque et d’histoire comme moi, Georgetown regorge de bâtiments patrimoniaux datant de l’époque coloniale hollandaise et britannique, de vieilles églises, de temples hindous et chinois et de mosquées musulmane.
Comment différencier les églises, temples et mosquées et savoir à quelle religion ils appartiennent?!? À moins d’être aveugle ou complètement taré, c’est assez facile, mais pour les complètement taré, les églises sont généralement toute blanche, les temples hindous sont crasseux, les temples chinois pu l’encens et les mosquées ont une tour duquelle un grand talent cri à tue-tête des affaires à la grandeur de la ville.
En résumé, Georgetown est un parfait mélange entre la culture occidentale, malaysienne, chinoise, indienne et musulmane. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’endroit a été introduit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO; ville patrimoniale multiculturelle. C’est un très beau doigt d’honneur à tous les gens qui croient que le fait d’ouvrir les frontières aux étrangers est négatif… ERREUR… il ne fait qu’enrichir la culture déjà en place et la modifier pour le mieux. Il faut par contre bien doser…
Bref, autant j’ai adoré Melaka, autant Georgetown est une coche, sinon 2 ou 3 au-dessus à tous les points de vue… sauf pour la nourriture… à cet égard c’est pas mal égal… c’est-à-dire EXCELLENT.
Seul hic; l’absence cruelle de trottoir et le fait que les voitures semblent avoir un nombre minimum de piéton à frapper dans une journée sans quoi ils vont perdre leur licence. Tu dois te faufiler entre les voitures et avoir des yeux tout le tour de la tête… très paisible comme promenade… personne stressé s’abstenir.
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Pour ce qui est de l’histoire de Georgetown et de Penang, je dois dire que j’ai été un très mauvais élève ici… j’ai préféré faire l’école buissonnière et me bourrer la face. Donc, le peu que je sais c’est que les britanniques s’y sont installé peu après que les hollandais ait prit le contrôle de Melaka et que Singapour soit fondé. À la différence de Melaka, il n’y avait pas de Sultana ici… c’était à toute fin pratique inhabité quand les britishs se sont pointés.
L’histoire de Georgetown est encore bien vivante. En plus d’être un endroit où l’architecture patrimoniale et moderne (je ne parle pas de Penang, mais simplement Georgetown… parce que sur le reste de l’ile c’est une autre histoire… en fait il n’y en a plus d’histoire) font un excellent ménage…
Ils ont aussi trouvé un moyen très original de raconter l’histoire de la ville d’une manière intéressante, concise et efficace. Tout au long de votre promenade dans la ville, vous tombez sur de petites capsules humoristiques faites en fer forgé. Ces capsules, disposées un peu partout dans la ville, racontent l’histoire de la rue sur laquelle vous êtes, du bâtiment que vous êtes en train de regarder ou tout simplement d’un évènement marquant qui s’est passé là. Au début, vous en croisez 1, 2 et vous vous demandez ce que ça peut-être… puis, vous en croisez 10, 15, 20… et à la fin vous voulez aller dans le moindre recoin et petite ruelle afin de vous assurer de ne pas manquer l’une de ces petites vignettes… on devient rapidement accro à ces petites choses. Aux architectes et urbanistes de ce monde, je crois que c’est une très bonne idée pour stimuler les gens… autant les locaux que les touristes… à en apprendre plus sur l’histoire des villes… Québec et Montréal devraient s’en inspirer.
Autrement, le Chinatown est assez impressionnant… avec tous les signes et pancartes en chinois qui déferlent devant les yeux…
Le Little India de Georgetown est probablement l’endroit où je me sens le plus en Inde depuis mon départ de… l’Inde. Même si cela ne s’approche pas du tout, c’est tout de même l’endroit qui s’en rapproche le plus; ça à l’odeur de l’Inde, les magasins vendent tous les mêmes genres de cossins qu’en Inde et la musique qui joue très forte dans la rue est de la musique indienne comme elle m’énerve au plus haut point (je l’ai dit et je le redis, le cri strident d’une femme ne peut être considéré comme étant de la musique bon…). Seuls absents notables… qui font toute la différence; il n’y a pas trop de saleté, les bâtiments n’ont pas un look post-apocalyptique et il n’y a pas de mendiant et d’animaux sauvages dans les rues.
Sinon, à l’image de Kuala Lumpur, Georgetown de nuit est très décevant. Au lieu de s’enflammer, l’endroit s’éteint lamentablement. C’est indigne d’une ville de l’UNESCO qui devrait plutôt illuminer de tous ses feux ses plus beaux bâtiments.
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NORMAND D’AMOUR EST NÉ SUR LE MAUVAIS CONTINENT
Comme le dit si bien le Lonely Planet à propos de Georgetown ‘’not eating at a food stall in Penang is like missing the Louvre in Paris, you simply have to do it (ne pas manger dans les food stalls de Penang est comme aller à Paris sans voir le Louvre, vous devez tout simplement le faire un point c’est tout)’’.
J’ai donc pris cet avertissement très au sérieux (on ne plaisante pas avec la nourriture). Lors des de 3 jours passé dans cette capitale culinaire qu’est Penang, j’ai du passer de 3 repas par jour à 5 et même 6 afin d’essayer tout ce que je voulais essayer et ainsi combler ma curiosité gustative.
Lors de ma 3ème et dernière soirée à Georgetown, j’ai entrepris de terminer en beauté mon séjour… je suis donc allé dans l’un des plus célèbre Hawker Center (plein de stand de nourriture)… tout ce que j’avais vu, que je voulais manger et que je n’avais pas encore mangé, ça allait se passer ce soir… au Red Garden Food Court Paradise.
En plein samedi soir, l’ambiance dans le Food Court était déchainé… ça rappelait celle d’un marché au puce ou d’un Noel des campeurs… c’est-à-dire une excuse pour plein de jeunes et moins jeunes pour se saouler au son de vieux classique… et de karaoke. Il ne manquait plus que de la danse en ligne, un bon vieux continental… et l’illusion aurait été parfaite.
Pour ce qui est du karaoké, s’en était un de luxe. Ce n’était pas qui voulait qui pouvait monter sur scène et chanter. Les chanteurs défilaient dans leurs plus beaux vieux habits sur la scène centrale pour y interpréter 2 chansons chacun… pas plus pas moins. À ma grande surprise, tous ceux que j’ai entendus ce soir là avaient de très belle voix. Par contre, ils étaient pour la plupart habillés comme la chienne à Jacques et accompagnés de leur Fan Club… ce qui ajoutait une touche de ridicule qui rendait le tout très agréable à regarder.
La cerise sur le Sundays; le gars qui s’occupait de la soirée et de la musique à la console au centre de la scène. Derrière ses 3 synthétiseurs, le gars avait la totale; une coupe d’Elvis, une chemise hawaïenne et une attitude du tonnerre. Bref, un Grand Champion. C’est là que j’ai eu une révélation; Normand D’amour n’est pas née sur le bon continent… au lieu d’être considéré comme un être étrange au Québec, il aurait pu s’épanouir ici.
Pour ceux qui n’aime pas trop ce genre d’ambiance, il ne faut pas simplement se fier à l’ambiance… c’est l’un des meilleurs endroits pour la nourriture en ville.
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P.S. I – Ce n’est pas du racisme, pas plus que de l’acharnement, mais bon Dieu que je déteste la façon dont les chinois parlent. En fait, ce serait plus juste de dire que je trouve ça laid au plus haut point. Ça sonne comme une grosse trace de merde dans mes oreilles quand j’entends 2 chinois discuter entre eux. La plupart du temps, la façon dont ils parlent fait en sorte qu’ils ont l’air en colère. À ce sujet, je serais curieux de les entendre dire des mots d’amour ou des compliments… je serais près à mettre ma main au feu (pas vraiment) que quand un chinois dit ‘’je t’aime’’ à une chinoise, ça sonne comme de la bouillit pour les chats ou comme si je parlais la bouche pleine de chips barbecues avec le contour de la bouche sale…
Aussi, j’en suis venu à me demander si le fait qu’ils ont TOUS un GIGANTESQUE… appareil photo, gars comme fille, n’est pas pour combler un manque à quelque part. J’ai une bonne idée de quel manque les gars peuvent bien vouloir combler… c’est un blogue pour tout public donc je n’irais pas plus loin… et probablement que les filles c’est justement pour combler le manque des gars… qui les affectent aussi… euh. Encore une fois, ce n’est pas du racisme, encore moins de l’acharnement, tout le monde à le droit de détester certaines choses, eh bien moi je déteste les chinois un point à la ligne… bon… c’est officiellement dit… je me sens tellement mieux… Imaginez une seconde le monde sans chinois; le problème de surpopulation serait bien moins problématique, les États-Unis devraient se trouver un nouvel ennemi et cela favoriserait l’achat de produits locaux (je sais, je sais, je rêve en couleur, si la Chine n’était pas là, un autre prendrait sa place)… mais bon, je ne dis pas qu’il y a juste du mauvais en Chine, ils ont apporté certaines contributions très importantes au monde; Jackie Chan, Lucy Liu, le Mur de Chine, les baguettes pour manger, les Jeux Olympiques de Pékin et… ouin c’est pas mal ça…
P.S.II – Tâchons de terminer sur une note plus légère… Je dois vous l’avouer, l’autre jour j’ai succombé à un sous-marin 12 pouces chez Subway. Moi qui n’arrête pas de vous casser les oreilles avec ‘’la bouffe est dont ben bonne ici’’, je vais manger dans un Subway. Tout d’abord, il faut savoir qu’une fois n’est pas coutume et surtout, qu’il existe un espèce de moment dans la journée, entre 15 et 17h, où il est très difficile de trouver un restaurant qui va accepter de te faire à manger en Malaisie.
P.S. III – Lors de mon escapade culinaire à Georgetown, je suis tombé sur un stand de nourriture des Philippines. Curieusement, je n’y ai pas vu de riz blanc… étrange quand on pense que c’est la chose principale que j’ai mangé durant 1 mois là-bas. J’ai failli aller demander au gars qui s’occupait du comptoir si cette nourriture venait vraiment des Philippines puisque je n’avais rien vu de tout cela lors de mon séjour là-bas.