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Articles Tagués ‘el chalten’

Épisode 101 – Circuit Huemul; LE Trek Ultime en Patagonie

*IMPORTANT*

Ce trek est TOUT SAUF pour les randonneurs du dimanche. Il faut avoir beaucoup de « millage » dans ses souliers de montagne, de l’expérience sur glacier, du sang froid à revendre et un brin (ou 2) de stupidité, pour s’attaquer à ce trek. 

13 Janvier 2016 – El Chalten
J’avais donc réussi à louer un harnais (Voir Fin de l’Épisode 100)… 
Un stop au (tout sauf super)marché du coin et j’étais fin près à 4 jours d’autonomie complète (encore) sur le Circuit Huemul. 
Huemul est le nom d’un mammifère, qui ressemble à une antilope, et qui est très commun en Patagonie. C’est aussi le nom d’une montagne située à quelques 20km au sud-ouest de El Chalten; le Cerro Huemul, autour duquel le Circuit Huemul zigzague… un Circuit réputé comme une randonnée exigeante de 4 ou 5 jours, en dehors des sentiers battus, avec un sentier compliqué à suivre (parfois inexistant), avec quelques sections assez techniques (dangereuses), de la marche sur glacier (ça sonne amusant… pas vraiment), aucun service (oubliez la douche le soir… et les toilettes)… et beaucoup BEAUCOUP B E A U C O U P de vent. 
Bref, le genre de randonnée où on ne croise pas beaucoup de monde… mon genre de randonnée…

Jour 1 – QUAND LES ÉTOILES S’ALIGNENT
Départ; Info Touristique de El Chalten 

Arrivé; Camp Toro

Distance; 17km

Dénivelé; +660m, -400m
11.00 – Avec déjà 13km dans les jambes en matinée, je me trouvais au départ du Circuit à l’Information Touristique à l’entrée de El Chalten… un peu nerveux. 
Pour faire le Circuit Huemul, il fallait en théorie (et en pratique) s’enregistrer auprès des gardiens du parc, être au moins 2 personnes et avoir TOUT l’équipement obligatoire (j’avais presque tout sauf des crampons et une corde… trucs que j’avais jugé non essentiel).  

  
Voyant qu’il n’y avait pas vraiment de point de contrôle, je passais en coup de vent sans m’enregistrer (pas que je ne voulais pas m’enregistrer… mais si je m’étais enregistré, ils auraient vu que j’étais seul…) et je commençais mon périple. Une personne, rencontrée quelques jours après la fin de ma randonnée, me confiait qu’elle avait tenté de faire le Circuit Huemul et qu’un garde du parc lui avait refusé l’entrée à ce même endroit 🙂
Direction le 1er campement sur le bord du Laguna Toro… 17km plus loin.
Dès le départ, le sentier proposait une ascension de +600m, avec Fitz Roy qui brillait de tous ses feux sur la droite… et le soleil qui tapait solidement sur la tête.
À mi-chemin, je débouchais sur une clairière avec une vue époustouflante sur le Lago Viedma, l’un des plus gros lac d’Argentine. Si tout se passait bien, je serais sur ses berges dans 2 jours.

    
À partir du 8ème km, s’en était fini de Fitz Roy. Je descendais alors jusqu’au fond d’une vallée avec le Cerro Huemul impossible à manquer devant moi. Je pouvais alors voir une rivière bleu zigzaguer jusqu’au fond de la vallée et remonter jusqu’à un lac se trouvant au pied d’un glacier… le Laguna Toro… ma destination du jour. 

        
Si le Circuit Huemul comportait une journée facile, c’était DE LOIN celle-là, avec un sentier sans difficulté et bien balisé. 

En voyant le Camp Toro pour la 1ère fois, on pourrait penser qu’il s’agit d’un décor pour une reconstitution de bataille lors de la guerre de sécession aux États-Unis; dans une petite forêt juste à coté d’une clairière, avec des barricades de bois partout. Ces barricades mes amis sont ce qu’on appelle « se protéger du vent le mieux possible avec les moyens du bord ». Parce qu’il ventait fort quand je suis arrivé, mais il allait venter TRÈS (trop) FORT toute la nuit. 

   
    
Le vent venait par rafale (extrêmement puissante), repartait… revenait aussi fort… et ainsi de suite. Tu es couché dans ta tente, il ne vente pas du tout… et puis tu entends un bruit qui se rapproche de plus en plus… fouettant les arbres au passage… comme si une chute d’eau te fonçait dessus… le bruit gagne en intensité jusqu’à devenir assourdissant… et le vent frappe… et ça fesse… et tu te blottis dans ton sleeping en ayant les yeux bien ronds et en souhaitant que ta tente résiste et que tes piquets soient solidement plantés.
Puis… tout redevient tranquille… en attendant la vague suivante. 
Après quelques rafales, tu relaxes un peu en te disant que si ta tente a résisté à toutes les rafales précédentes, elle devrait faire de même avec les suivantes… et tu t’endors… zzzzz

Jour 2 – PASO DEL VIENTO
Départ; Camp Toro

Arrivé; Refugio Paso del Viento

Distance; 12km

Dénivelé; +850m, -650m
07.30 – Par un matin gris & venteux, et alors que tout le monde dormaient encore à poing fermé (il y avait 7 autres tentes la veille), je prenais mon petit déjeuner, rangeais le campement et puis scram gram.
Direction la « Paso del Viento (le Col du Vent) » quelques +800m plus haut. Avec un nom pareil, je n’osais imaginer comment il pourrait venter… puisqu’il ventait déjà à écorner des boeufs. Je ne voyais alors que des montagnes devant moi;
– Sur ma gauche… des nuages noirs et une dangereuse montagne,

– Sur ma droite… un glacier perdu dans les nuages.

– Tout droit devant… un mélange de nuages blancs et de ciel bleu et une toute gentille montagne,
L’une de ces destinations serait l’heureuse élue…
Une rivière à passer via une tyrolienne (simple corde d’acier) bien accroché avec son harnais et je quittais les berges du Laguna Toro pour marcher en périphérie du Glacier Rio Tunel (nom de merde). 

   

  

 C’était la fin de la promenade dans le parc et le début d’une solide journée de travail. 
J’empruntais un section hyper délicate à traverser en ligne droite un champs d’éboulement instable et sans véritable sentier. Je tentais bien que (plus) mal de suivre les rares totems. 
J’avais beau marcher sur de la roche en bordure du glacier, je savais fort bien que j’étais SUR le Glacier Rio Tunel… sur une portion recouverte de cailloux… certaines portions de glace noire étaient sans équivoque sur ce point. 

            
J’étais tour fin seul au milieu de nul part et remplis d’un mélange de peur et de joie. Aussi belle soit la nature qui m’entourait, le tout pouvait rapidement se transformer en catastrophe si je n’étais pas 100% attentif à où je posais les pieds. 
Une fois atteint le Laguna Tunel, s’en était fini de longer le glacier; je montais maintenant directement à la Paso del Viento par la paroi d’une des montagnes… +600m d’ascension sans relâche sur un « beau » sentier avec un petit glacier sur la droite. 

  
11.29 – J’atteignais la Paso del Viento après avoir marché 7.1km en 4 heures. Le vent ne faisait alors aucun compromis; c’était comme si un immense sèche-cheveux me soufflait dessus en permanence. Je devais attendre le bon moment pour mettre un pas en avant sinon je reculais et perdais du terrain. 
Je basculais ensuite dans une nouvelle vallée entièrement occupée par l’immense Glacier Viedma. La vue était I N C R O Y A B L E… à perte de vue une mer de glace figée dans le temps (les photos ne rendent aucunement justice à l’endroit puisqu’il n’y a pas de référence humaine pour juger de l’ampleur).

        
13.02 – J’atteignais le Refugio Paso del Viento après avoir emprunté un sentier tout en descente dans une toundra rocheuse adjacente au Glacier.
Ne vous emballez pas avec le mot Refugio; la vieille cabane avait été construite dans les années 50/60 par l’armée argentinienne afin de préparer leur troupe aux rigueurs de l’Antarctique… ça vous donne une idée des conditions qui peuvent prévaloir ici. L’endroit servait dorénavant de salle à manger avec quelques très vieilles chaises et tables.

      
Peu importe, c’était tout ce que j’avais besoin pour afficher mon plus beau sourire après une dure journée au bureau 🙂
Ce que je ne savais pas encore c’est que la pire partie de cette dure journée allait être la nuit… avec de terribles rafales de vent s’abattant sur le site (pire que la veille). Par 3 fois, je devais aller replanter les piquets et replacer les roches sur les coins de ma tente. 
Des 8 tentes qu’il y avait la veille au Camp Toro, il n’en restaient que 3 ce soir… tous les autres ayant rebroussés chemin à un moment ou à un autre durant la journée.

Jour 3 – LE VENT M’EMPORTERA
Départ; Refugio Paso del Viento

Arrivé; Bahia de Hornos (Lago Viedma)

Distance; 16km

Dénivelé; +400m, -800m
En regardant la carte et une section du sentier, j’aurais pu croire (et je l’ai cru) que cette journée serait facile. En effet, le sentier était assez plat dans la 1ère partie, pour ensuite descendre « tranquillement ». C’est avec cette mentalité (d’avoir une journée facile devant moi) que je quittais le Refugio Paso del Viento… 
Erreur… moi qui croyais avoir subi le pire vent de ma vie à Torres del Paine (Voir Épisode 98)… mon 3ème jour sur le Circuit Huemul allait me faire changer d’idée radicalement.
Je marchais sur un sentier en montagne russe, au travers d’un paysage sculpté depuis des millénaires par la glace et le vent, avec une montagne sur ma gauche et une vue I M P R E N A B L E sur le Glacier Viedma en contrebas sur ma droite. Le sentier était en théorie très facile à suivre, mais en pratique rendu extrêmement difficile en raison du vent.    

  

  

   

    
   
    
Voyez-vous, le vent changeait constamment de sens. Quand celui-ci poussait vers la montagne, dans mon dos ou de face, il n’y avait (relativement) aucun problème… mais plus souvent qu’autrement il venait latéralement en dévalant la montagne… et essayait de me pousser tout en bas de la montagne. Vu l’étroitesse du sentier, un pied placé au mauvais endroit aurait pu résulter à rendre une visite au Glacier quelques centaines de mètres plus bas. 
Quand j’entendais une rafale descendre de la montagne, j’arrêtais de marcher, m’encrais solidement les pieds et tentais de prendre appui avec une main sinon 2 (c’était aussi pire que cela). 
Si j’avais eu l’impression d’avoir un sèche-cheveux devant moi durant la journée d’hier, j’étais aujourd’hui dans une soufflerie industrielle. Je me faisais rabattre par terre par le vent une bonne demi-douzaine de fois comme si j’étais une vulgaire poupée de chiffon (et je suis très solide sur mes pieds)… heureusement du coté de la montagne. 
Je croyais cette section difficile… mais je n’avais encore rien vu…
Tranquillement, mais surement, je me dirigeais jusqu’au point le plus haut du Circuit Huemul à la Paso Huemul, après quoi le sentier descendrait jusqu’au niveau du Lago Viedma -750m plus bas. 
J’atteignais Paso Huemul au final d’une courte, mais pénible ascension. Le vent ne donnait aucun répit. Quand il se calmait, c’était simplement pour revenir plus fort. 
Paso Huemul est le genre d’endroit (qui pourrait être) magnifique, avec une superbe vue sur le Glacier ET le Lago Viedma… mais il est impossible d’en profiter puisque tu luttes pour ta vie.

  
Pour avoir une vue panoramique complètement dégagée du Lago et du Glacier, j’avais (la TRÈS MAUVAISE) idée de monter au sommet d’une colline surplombant la Paso. 
Soyons bien clair; j’ai eu ma photo, mais à quel prix. Je n’ai JAMAIS eu à lutter (et le mot est très bien choisi) contre un vent aussi fort. Je me faisais frapper par des vagues de vent. C’était comme si j’étais en apnée depuis un peu trop longtemps sous l’eau; j’avais de la misère à respirer tellement le vent m’essoufflait (ce qui est assez contradictoire en soit). 

    
Je me retrouvais coincé au sommet de la Paso. Le vent décidait où j’allais… et il était futile d’offrir quelconque opposition… sauf à partir du moment où il décidait de me pousser en bas d’une falaise. De toute ma vie, j’ai rarement eu aussi la chienne qu’à ce moment. 
Pendant un bon 4-5minutes (qui semblent avoir durée des heures), j’avais les 2 pieds bien ancrés dans le sol, et le vent réussissait quand même à me faire reculer… et me pousser tranquillement vers le précipice. Je criais (sacrais) de toute mes forces en pensant que c’était extrêmement stupide de ma part d’être venu ici seul et sans m’enregistrer. 
Puis, le vent me donnait une petite fenêtre de répit. Je m’empressais alors de descendre et regagner le (non) sentier. J’étais sauvé…
Si moi, qui ai des jambes de béton, a bien failli me faire emporter, je ne souhaite à personne d’avoir la mauvaise idée de monter au sommet sommet de la Paso Huemul. 
Remis de mes émotions, j’entamais la dernière section du jour; la descente vers le Lago Viedma, que j’avais maintenant droit devant moi.            


    
La journée était loin d’être terminée puisque la descente se faisait via un sentier plus vertical qu’horizontal, sur une paroi à plus de 70 degrés d’inclinaison… au travers d’une forêt d’arbustes piquants sur un sentier à peine débroussaillé. En faisant abstraction du vent, ce serait assurément la section la plus difficile du circuit. 
Cette section était un mur difficilement (voir impossible) à descendre par jour de pluie. Je comprenais maintenant pourquoi il était fortement déconseillé de faire le circuit dans le sens des aiguilles d’une montre; monter cette paroi aurait nécessité quelques (grosses) heures. 
Toute la fatigue, accumulée durant ma lutte contre le vent, me descendait désormais dans les jambes. Et moi qui avait osé penser que cette journée serait facile. 
14.35 – J’atteignais le bord du Lago Viedma et trouvais un site convenable pour installer mon camp pour la nuit. 
Il me restait alors 4 petits pains, 1 sachet de soupe et un sachet de riz. Il ventait beaucoup trop pour utiliser mon bruleur. Je prenais donc le pari que demain matin sera moins venteux et gardais le riz pour déjeuner. 
Ce soir, mon dinner serait 4 petits pain et une soupe froide. Comme on dit; c’est mieux que rien. Avez vous déjà eu un repas où le pain était le gout… moi oui. Sur le bord du lac à manger mon festin, je me perdais dans mes pensées à penser à Tom Hanks dans « Seul au Monde »… au moins moi j’avais de l’eau potable à profusion. 
J’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles en pensant que j’allais passer la nuit tout fin seul sur le bord du Lago Viedma (je ne sais pas ce qui était advenu des 3 autres tentes), perdu quelque part dans le Parque Nacional Los Glaciares, à moins de 17km à vol d’oiseau d’une des villes les plus touristiques d’Argentine (et de tout le continent sud américain). 

      
Surprise… ce n’était pas le vent, mais bien mon vieil ami la pluie, qui allait me « bercer » lors de cette 3ème et dernière nuit sur le Circuit Huemul. Je rêve au lendemain; douche chaude, lit douillet et bar open sur la nourriture et la bière.
NOTE

La description de cette journée de randonnée semble tirée par les cheveux et sensationnaliste. Well… si vous faites un jour le Circuit Huemul, vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu. Il y a fort à parier que je suis tombé sur une de ces journées où le vent se déchaine, et que vous pourriez passer la Paso Huemul, sans trop d’opposition du vent, mais bon…

Jour 4 – LE SENTIER QUI VA NUL PART
Départ; Bahia de Hornos (Lago Viedma)

Arrivé; El Chalten

Distance; +/-25km (difficile à évaluer)

Dénivelé; (impossible à évaluer)
06.30 – Une forte pluie, jumelée à d’intenses rafales de vent me souhaitaient « Bon Matin ». Je décidais de dormir 1h de plus.
07.30 – Ma patience avait rapportée; la pluie avait cessé et j’avais un ciel bleu au-dessus de ma tête.

  
08.05 – J’avais bien l’intention d’en finir au plus vite avec le Circuit. Direction El Chalten par delà champs et collines. 

   
  
 Comme il fallait s’y attendre, cette journée ne s’avérait pas aussi facile que prévue; le sentier était impossible à suivre en raison de la présence de beaucoup de sentier alternatif créés par le bétail. 
Résultat; après avoir perdu beaucoup de temps à zigzaguer et me faire leurré par ces « faux » sentier, j’avais décidé de marcher en droite ligne en me fixant un point à l’horizon. 

  
Une 2ème (et dernière) tyrolienne sur le Circuit et j’arrivais à Bahia de Hornos, à la fin du Lago Viedma. 

  
De là, il ne me restait plus qu’à couper au travers des collines avec El Chalten à moins de 9km. 

La fin du Circuit se terminait en queue de poisson alors que toute les « sorties » du Circuit, indiquées sur ma carte, avaient des clotures avec de gros écriteaux « No Pasar (Interdit de Passer) ». Quelqu’un avait du clôturer ces « sorties » sans penser aux randonneurs, de sorte que ceux-ci se retrouvaient « prisonniers » du Circuit et devaient faire de gros détour, sans la moindre trace de sentier, pour rejoindre El Chalten. 

  
13.15 – Je posais les pieds à Chalten.
Chow Bye Patagonie…
Direction Bariloche dès demain…

TIC TAC
Autant je viens de passer les 2 derniers mois à ratisser chaque coin du Chili, autant à peine arrivé en Argentine que mon temps y est déjà compté. 
En effet, mon nouvel objectif est d’atteindre Rio (Brésil) pour le Carnaval à la fin février. Pour ce faire, je devrais être à Buenos Aires début février pour obtenir mon visa de touriste (pour le Brésil).
Comme quoi, même quand on a tout le temps du monde pour voyager, il faut quand même faire des choix déchirants (je sais… je sais… ça vous attriste au plus haut point). 

Épisode 100 – Hola Argentina; Perito Moreno & Fitz Roy

7 Janvier 2016

Déjà 3h que le bus avait quitté Puerto Natales… 3h durant lesquelles les montagnes avaient faites place à une grande plaine où rien ne poussait autre que des buissons à l’infini de tous les cotés.
Un paysage vaste et immense qui rompait brusquement avec les paysages chargés et tout sauf plat de la Patagonie Chilienne.
Bienvenue en Patagonie Argentinienne…

ARGENTINA POUR LES NULS
De son nom officiel « Republica Argentina », l’Argentine est le 9ème plus grand pays sur Terre (8ème si on compte les territoires revendiqués en Antarctique). Avec seulement 43 millions d’habitants, c’est donc l’un des pays les moins densément peuplé sur Terre. 

– Capitale; Buenos Aires,

– Langue; Espagnol,

– Monnaie; le Peso Argentin,
Amerigo Vespuci fut le 1er européen à venir sur le territoire actuel de l’Argentine en 1502 (l’explorateur qui donna son nom à l’Amérique… Amerigo… Amérique).
À l’époque coloniale, le territoire était connu sous le nom de « Vice-royauté du Rio del Plata » (Le Rio del Plata est la rivière qui sépare l’Argentine & Buenos Aires, de l’Uruguay) et servait principalement de port pour envoyer en Espagne les métaux recueillis dans les mines de Bolivie. 
Ayant obtenu son Indépendance de l’Espagne en 1810, le pays nouvellement crée fut nommé « Les Provinces Unis du Rio del Plata », pour rapidement adopter le nom de Argentina… dérivé du mot latin « Argentum », qui signifie « Argent » (le métal). 
L’Indépendance fut suivit d’une longue guerre civile de plus de 50ans… qui fut suivit par la plus grande période de prospérité de l’histoire du pays. 
En effet, la seconde parti du 19ème siècle fut le théâtre d’une immigration massive d’européens vers l’Argentine (principalement des espagnols et italiens, mais aussi beaucoup de français et d’allemands). On raconte que seuls les États-Unis reçurent plus d’immigrants à cette époque. 
C’est en bonne parti grâce à cette immigration que l’Argentine est de nos jours le pays le plus blanc d’Amérique du Sud… où il y a le moins de natifs (originaire d’Amérique du Sud… avant l’arrivé des espagnols) et de métis (mélange entre les natifs et les espagnols).
Au début du 20ème siècle, l’Argentine était considéré comme le 7ème plus riche pays au monde… devant le Canada, les pays scandinaves, etc. Malheureusement pour eux, cette prospérité fut gaspillé par un 20ème siècle marqué par une série de coup d’états et beaucoup d’instabilité politique… dont le pays peine encore à sortir de nos jours.  
Autres faits à ne pas négliger;

– En 1904, l’Argentine fut le premier pays à envoyer une mission en Antarctique. Tout comme le Chili, le pays revendique des territoires en Antarctique… même si un traité international de 1961 stipule que l’Antarctique est un territoire neutre qui ne peut appartenir à personne. 

– L’Argentine est dans le Top5 des plus grands pays producteurs de vins.

– L’Argentine a le plus grand réseau de chemin de fer de toute l’Amérique du Sud.

– L’espagnol parlé par les argentins est complètement différent de celui du reste de l’Amérique du Sud. On raconte que l’espagnol argentin a beaucoup été influencé par la langue italienne. 

– L’Argentine compte sur son territoire la plus haute montagne sur Terre en dehors de la chaine des Himalayas (donc en dehors de l’Asie); l’Aconcagua. Du haut de ses 6959m, cela en fait la plus haute montagne de l’hémisphère sud et ouest sur Terre.

– En 2010, l’Argentine fut le 1er pays d’Amérique du Sud (et seulement le 2ème) à légaliser le mariage entre personnes du même sexe. 

– L’actuel Pape (Francois?!?) est argentin. Son véritable nom est Jorge Mario Bergoglio. C’est le 1er pape à ne pas être originaire d’Europe.

– L’Argentine compte sur la plus grande communauté de musulmans et de juifs de toute l’Amérique du Sud. 

– Finalement, l’Argentine est le Royaume du Tango (danse), le pays où il se consomme le plus de viande au monde… et le lieu de naissance du très célèbre révolutionnaire Ernesto « Ché » Guevara.

EL CALAFATE
Après 5h de route, notre bus s’arrêtait finalement; Terminus El Calafate. 

    
Le nom « Calafate » est en l’honneur de ces petits fruits qui ressemblent à s’y méprendre à des bleuets et que l’on retrouve en abondance dans les environs.
Petite ville anonyme sur les berges du Lago Argentino (le plus grand lac d’Argentine), El Calafate devint rapidement une destination touristique des plus en vue lors de la création du « Parque Nacional Los Glaciares » en 1937.

  
El Calafate d’aujourd’hui transpire le touriste… nous n’avions heureusement pas fait tout ce chemin que pour visiter cette ville sans aucun intérêt… oh que non. Nous étions ici pour rendre visite à Perito Moreno. 

PARQUE NACIONAL LOS GLACIARES
Comme 1ère activité en Argentine, nous allons visiter le Glacier Perito Moreno. Probablement le glacier le plus connu/touristique au monde, l’endroit DÉBORDE de touristes… avec les prix sont (malheureusement) en conséquence ($$$). 
Découvert par Perito Francisco Pascasio Moreno en 1877, le glacier fait parti du Parque Nacional Los Glaciares; 2ème plus grand parque en Argentine, dont plus du 1/3 de la superficie est recouverte de glace… pouvant faire plus de 1500m d’épaisseur à certains endroits. 
Le parque compte plus de 40 glaciers, mais la grande vedette est sans nul doute Perito Moreno. Haut de plus de 60m, profond de plus de 150m sous la surface de l’eau, la grande particularité de ce glacier est qu’il peut être admiré de TRÈS PRÈS. 
Une fois face au glacier, vous oubliez comment le prix du billet et du bus pour s’y rendre étaient exorbitants… et vous êtes en extase. 

                  
Vous avez ni plus, ni moins un gigantesque mur de glace à quelques mètres devant vous. Regarder le Glacier Perito Moreno est comme prendre und pilule anti stress; vous oubliez tous vos problèmes et êtes en paix avec vous-même devant cette bête pré-historique faite de glace. 
Puis, le silence des lieux est brusquement déchiré par une explosion qui résonne sur des centaines de mètres; un morceau du glacier se décroche. Le son, véritable coup de tonnerre, est si jouissif que même un aveugle apprécierait une visite à Perito Moreno. Et quand vous avez la chance de voir l’un de ces morceaux se décrocher devant vos yeux… nous étions émerveillés comme des enfants visitant le Père Noel pour la 1ère fois. 
Fait intéressant, contrairement à la plupart des glaciers sur Terre, qui fondent à vue d’oeil et pourrait bien disparaitre avant le tournant du prochain millénaire, le glacier Perito Moreno est stable depuis une centaine d’années et a même gagné du terrain. 

  
Difficile de rester de glace devant Perito Moreno. 

EL CHALTEN
Cap sur El Chalten, un peu plus au nord. 

  
Pour El Chalten, aucune difficulté à rester de marbre…

Fondé dans les années 1985, c’est la plus jeune ville du pays et un incontournable pour toute personne visitant l’Argentine… même si c’est probablement l’endroit le moins chaleureux au monde (dans tous les sens du terme), étant constannent balayé par des vents glacials. 
Malgré son statut de « capitale du plein air en Argentine », El Chalten est aussi une ville que tout architecte ou urbaniste aurait en horreur; faite à la va vite sans aucune trame urbaine ni la moindre organisation. La ville est laide sans bon sang.

SENDERO AL FITZ ROY
Nous entamions notre randonnée jusqu’au Lago de los Tres pour y admirer l’une des montagnes les plus emblématique au monde.

  
Les 10 premiers km se faisait les doigts dans le nez via un sentier relativement plat et très bien balisé.

         

  

 Passé le camping Poincenot, les choses se corsaient sur les 2 derniers km… pour arriver au Laguna de los Tres à 1170m, la bête juste devant nous; le Cerro Fitz Roy, ou tout simplement Fitz Roy, une gigantesque aiguille de granite de 3405m de haut nommée en l’honneur du capitaine du HMS Beagle… à bord duquel Darwin prenait place lors de son voyage historique…

    
Malgré sa petitesse comparé aux géants de ce monde, Fitz Roy est l’une des montagnes les plus difficile à escalader sur Terre. Alors que l’Everest fut « vaincu » pour une 1ère fois dans les années 50/60, il fallu attendre jusqu’en 1975 pour qu’un 1er alpiniste atteigne le sommet. Alors que plus d’une centaine d’alpinistes atteignent le sommet de l’Everest chaque année, il peut se passer 2 ou 3 ans sans que personne n’atteigne le sommet de Fitz Roy. 
Même par un temps un peu nuageux, le charme opérait. C’est sur le bord de ce lac à contempler cette vue majestueuse que mon chemin allait diverger de celui de Tanzi pour quelques semaines. 

            
En effet, Tanzi retournait à El Chalten pour ensuite se rendre d’urgence à l’ambassade canadienne de Buenos Aires pour collecter son visa étudiant… et en avait un peu sa claque de faire de la randonnée. Après Buenos Aires, elle allait se diriger vers le Paraguay pour y faire du volontariat… tandis que j’allais dormir au Camp Poincenot (que nous avions croisé plus tôt) et ensuite remonter tranquillement l’Argentine… en y faisant un maximum de randonnées… et en la ramassant en chemin. 
Je profitais du reste de l’après-midi pour me promener dans les environs, et tombait sur le Glacier Piedra Blanco… d’une monstrueuse beauté… comme si des rapides s’étaient figé à jamais en dévalant la montagne.

       
Aussi bizarre que cela puisse paraitre après presque 10mois de voyage, ce soir serait ma 1ère nuit seul dans une tente. J’avais fait BEAUCOUP de randonnées avant que Tanzi se joigne à moi, mais avait toujours dormi en refuge ou dans des fermes/homestay.

          

D’UN GÉANT À L’AUTRE
À mon réveil, le ciel était quasi exempt de nuage. Je décidais de remonter au Lago de los Tres… une décision que je n’allais pas regretter; il n’y avait aucun vent, presque aucun nuage et le lago formait un miroir presque parfait (pas de vent donc pas de vague).

      
Je restais assis sur les berges du lac un bon 2h à admirer Fitz Roy et ses potes. 
Puis… le vent se levait, le lac se brouillait, les nuages se pointaient et une masse de touristes se pointaient… le champ du cygne; Adieu Fitz Roy.

      
Retour au Camp Poincenot, remballe le camp, pour me diriger 13km plus loin au Camp De Agostini sur le bord du Lago Torre, lago faisant face au plus petit, mais presque aussi impressionnant Cerro Torre. 

          
Du haut de ses 3102m, cette aiguille de granite est réputé encore plus difficile à escalader que Fitz Roy… en raison des vents violents qui l’entoure en quasi permanence et de ses parois recouvertes de givre/glace 365jours par année. 

   
   

LE RIO ELECTRICO
À la première heure, je retournais à El Chalten avec l’intention de me trouver un lit afin de reprendre des forces, et de me louer un harnais pour ma prochaine aventure. 

    
Une fois en ville, je faisais le tour des auberges recommandables… et moins recommandables… pour toujours recevoir la même réponse; « nous sommes plein… pour les prochains jours ». 
Ma seule option pour dormir en ville était de tenter ma tente sur l’un des nombreux campings improvisés… qui coutaient la peau des fesses. 
Je décidais de laisser tomber la journée de repos, de louer un harnais, et de commencer ma nouvelle aventure dès maintenant. 
Encore là, tous les harnais en ville étaient déjà loués…
13.00 – Avec le moral dans les talons, la dernière chose que je voulais était de camper dans cette ville de merde. 
Je décidais de mettre le cap sur la vallée du Rio Electrico, 21km de marche plus loin, avec l’intention de camper au Refugio del Fraile.

Les 15 premiers km se passaient sur une route de gravelle dans le fond d’une vallée exposée aux vents violents… qui me trimbalaient de tout bord tout coté. Pire encore, le vent transformait la gravelle de la route en mini tornade de poussière.
Après 11km, la route bifurquait dans une nouvelle vallée. Je pouvais alors apercevoir pour la 1ère fois la vallée du Rio Electrico… ma destination… qui ressemblait à un mur noir. Mon petit doigt me disait qu’il ne faisait vraiment, mais vraiment pas beau là-bas. 

    
Décidément, rien ne tournait en ma faveur aujourd’hui. 
Au moment où je songais sérieusement à retourner à El Chalten, je croisais un camping sur le bord d’une rivière toute bleue (il n’y a pas de hasard dans la vie) et décidais de m’y arrêter pour la nuit. 
Tenu par un charmant jeune couple, le Camping Bonanza me chargeait « seulement » 12$ pour un spot de camping… pas cher en Argentine… mais le prix d’un super auberge avec déjeuner inclus (et probablement une piscine) en Colombie. 

      
Quand il me posait la question « comment tu es arrivé ici » et que je répondais « j’ai marché depuis Chanten », la jeune femme se montrait très surprise. 

TENTATIVE ULTIME
À mon réveil, la vallée du Rio Electrico était encore aussi noire que la veille. Je mettais une croix dessus. 
Direction El Chalten en quête d’un harnais.
Je passais 2h à marcher sur la route à me faire brasser/geler par le vent qui soufflait encore plus fort que la veille.
Une fois à la 1ère des 2 shops qui louent de l’équipement de montagne, j’étais tellement préparé à ce que le gars me disent « non on en a pas » que quand il m’a dit « oui j’en ai 1 », j’étais déjà en train de faire mon mouvement pour partir… j’ai retourné la tête en vitesse… et j’ai laché un « WHAT!!! (Quoi) ».
Direction le Circuit Huemul sans tarder… pour vous il faudra attendre au prochain épisode…

  

P.S. – LA QUESTION QUI TUE
Cerro Fitz Roy ou Torres del Paine? 
Sans rien enlever à Torres del Paine, j’ai été beaucoup plus impressionné par Fitz Roy. 
Fitz Roy m’a décroché la mâchoire… W O W. Je commence à en avoir vu pas mal des montagnes… mais celle-là, c’est comme la cathédrale Notre-Dame de Paris des montagnes; un temple construit par des millénaires de glace et de vent. 
Ajoutez à cela que l’accès à Fitz Roy est gratuit, qu’il y a un peu moins de touristes, et qu’il est possible de camper gratuitement et sans avoir à réserver à l’avance.