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Épisode 126 – Guajira Peninsula; À l’Extrême Nord de l’Amérique du Sud

Plusieurs « barrage » improvisés, faits avec des cordes à linge et quelques morceaux de vêtement, barraient la « route » ici et là. 

Des enfants gardaient ces barrages. À la minute où le 4×4 s’arrêtait, notre chauffeur ouvrait sa portière, tendait la main, et les enfants s’empressaient de collecter ce qu’il tenait. Le manège se répétait une bonne vingtaine de fois. 
Du jamais vu! 
Les habitants de la région demandaient des biscuits/bonbons ou une bouteille d’eau en échange du droit de passage. 
Antichitia (Bienvenue) dans la Guajira Peninsula; une bande désertique s’avançant dans l’océan à l’extrême nord de l’Amérique du Sud. 

Une contrée demeurée relativement inchangée depuis l’époque pré colombienne et habitée depuis toujours par le peuple semi-nomade Wayuu… qui ont leur language propre… 
Une contrée où la vie est au mieux extrêmement rudimentaire… où la plupart des gens vivent dans des huttes de terre cuite, quand ce n’est pas tout simplement un simple toit en paille avec des hamacs en-dessous…
Une contrée où rien ne pousse… autre que du sable, des cactus et des chèvres…
Une contrée balayée en quasi permanence par de fortes rafales de vent chargées de sable…
Une contrée où l’eau (potable) est une denrée rare et précieuse ($$$)…
Une contrée labyrinthique faite de sentier (qu’ils appellent « routes ») partant dans toutes les directions…
Une contrée où il fait tellement chaud & humide qu’on a l’impression d’être un oeuf qui rôti sur la poêle (même à l’ombre)…
Une contrée dévastée où il règne une ambiance de « Fin du Monde »… parfaite pour filmer le prochain Mad Max…
Une contrée surprenante et d’une beauté singulière… 

JOUR 1 – FAIT CHAUD EN TITI

20 Juin 2017
Tout voyage en Guajira commence à Riohacha, 180km à l’est de l’exubérante et très touristique Santa Marta. 


08.00 – Départ de Riohacha dans un jeep bondé (6 touristes + 1 conducteur/guide) faisant parti d’un convois de 2 4×4. Vous ne rêvez pas, nous (anti voyage organisé) sommes embarqué dans un tour tout inclus de 3 jours 2 nuits. 

Encore à l’écart du tourisme de masse, et peu peuplée, c’est la seule façon de visiter l’ensemble de la péninsule. 
Manaure

Premier stop dans une ville où on « cultive » le sel; de vaste champs sont inondés d’eau de mer, on laisse ensuite évaporer l’eau, pour récolter le sel et le vendre. Un processus similaire au Salar de Uyuni en Bolivie. 



Uribia

Autoproclamé « Capitale Indigena de Colombia », Uribia est la porte d’entrée officielle de la Péninsule Guajira. 
À partir de là, il n’y avait plus de route pavée… que des sentiers au mieux en mauvais état.
Plus on roulait et moins la végétation était dense, jusqu’au point où il n’y avait plus rien d’autre que des cactus, des troncs d’arbustes séchés et beaucoup beaucoup de sable à 360.
Cabo de la Vela

Jusqu’à il n’y a pas si longtemps un simple village de pêcheurs anonyme baignant dans une baie aux eaux turquoise, l’endroit s’est transformé en quelques années en une véritable Mecque mondiale du Kitesurf (beaucoup de vent). 


Résultat; l’endroit regorge de petits hostels et restaurants éparpillés le long de la plage. 
Pas besoin de faire parti d’un tour pour se rendre à Cabo de la Vela. Il est possible de s’y rendre avec un minubus de Riohacha à Uribia, suivit d’une camionnette de Uribia à Cabo.


Cerro Pilon de Azucar

Petite randonnée jusqu’au sommet du « Pilon de Azucar », une petite montagne bordant l’océan. 
L’endroit offre un superbe panorama aux couleurs contrastée; le sable orange, des traces de lacs asséchés tout blanc (sel), un océan bleu azur et le ciel.



Cueva del Diablo


Faro (phare)


Cette journée bien remplis se terminait en assistant au coucher de soleil du haut du phare surplombant Cabo de la Vela. 
De retour à Cabo, nous en étions quitte pour une nuit en hamacs à la (presque) belle étoile (pas de mur, juste un toit en paille). 


À 2 pas du Vénézuela, il est plus facile (et moins cher) pour les habitants de s’approvisionner dans le pays voisin. Du coup, la seule bière disponible sur la péninsule est la Polar du Venezuela. 

JOUR 2 – LE NORD DU SUD

21 Juin 2017
Le programme du jour était simple; s’enfoncer encore plus loin dans la péninsule. 
Passé Cabo de la Vela, nous entrions dans la parti peu fréquentée de la péninsule; le Alto Guajira, où seuls les locaux et des 4×4 chargés de touristes pouvaient (et voulaient) s’y rendre. Un No Man’s Land fait de zones désertiques, ponctués de plages à faire rêver.


Playa Pusheo

Plage dans une baie de couleur azur. 

Dunas de Taroa

En s’enfonçant encore plus loin, la végétation disparaissait complètement. Il n’y avait que du sable à perte de vue dans toutes les directions. 
Puis les dunes bordant l’océan du mini désert de Taroa apparaissaient devant nous.


Punta Gallinas

Un peu avant le coucher du soleil, nous atteignons Punta Gallinas. 
« Quel endroit formidable » – Pour sur, personne ne dira jamais cela à propos de Punta Gallinas tellement l’endroit est sans aucun intérêt… et laid. 
Sans aucun intérêt… ne serait-ce que c’est le Nord du Sud. Alors que nous avions atteint l’extrême sud du continent sud américain (Puerto Williams en Terre de Feu) pour le jour de l’an presque 6 mois plus tôt, nous étions cette fois à l’extrême nord de ce même continent pour le solstice d’été (21 juin). 


En ce lieu précis, nous étions à plus de 7500km à vol d’oiseau de Puerto Williams… et à « seulement » 3600km de Montréal. 
Difficile de trouver un endroit plus symbolique pour finir notre Tour de l’Amérique du Sud. En effet, plus que 5 jours et nous quittions définitivement l’Amérique du Sud après respectivement 11mois pour moi et 8 pour Tanzi. À sa décharge, Tanzi avait visité les 12 pays et le territoire constituant le continent sud américain… il me manquait pour ma part le Paraguay…
Pour l’heure, nous passions la nuit dans le minuscule village de Punta Gallinas, avec une forte impression de bout du monde (métaphoriquement parlant) et une 2ème nuit en hamac (hyper confortable… pas des jokes). 



Toute bonne (et même mauvaise) chose ayant une fin, nous remballions nos trucs à la première heure le lendemain, pour traverser toute la péninsule d’un coup et retourner à Riohacha. 


Nous avions débuté cette aventure avec l’unique intention d’atteindre l’extrême nord du continent. Ce serait cependant faire une grosse erreur de réduire la Guajira Peninsula à cela. 
Visiter la Guajira Peninsula c’est visiter un endroit hors du commun, qui coupe le souffle au niveau des paysages et qui offre un mini choc culturel lorsqu’on se retrouve confronté à la qualité de vie du peuple Wayuu. Je crois qu’ils échangeraient sans hésiter ces panoramas pour des terres fertiles. 
Oui la Guajira Peninsula fait parti de la Colombie, mais c’est un tout autre monde!



Petit conseil avant de terminer. Peu importe ce que vous faites sur la Guajira Peninsula, ne pissez surtout pas contre le vent 😉 

Épisode 125 – Colombia + Caraïbes =

Mon Premier est réputé comme LA plus belle ville de Colombie, 

Mon Second est réputé comme LA plus belle ville des Caraïbes,

Mon Troisième est LA ville la plus touristique de Colombie, 
Mon Tout est une seule et même ville.

Cartagena de Indias… l’une des premières villes fondées par les espagnols (en 1533) sur le Nouveau Monde… alors qu’ils pensaient avoir atteint les Indes.


Décrit comme un parfait mélange des cultures africaine, espagnole et caribéenne, se perdre dans les dédales de rues labyrinthiques de la vieille ville fortifiée & inscrite au Patrimoine de l’UNESCO est un régal pour les yeux et un retour dans le temps.


L’un des principaux port où transitait les richesses du continent sud americain en route pour l’Espagne, Cartagena de Indias fut attaquée à de multiples reprises par les pirates. 

En 1586, Sir Francis Drake, célèbre pirate britannique, alla même jusqu’à capturer la ville. Il la libéra en échange d’une imposante rançon. 

Par les suite, les espagnols commencèrent à construire les fortifications qui sont aujourd’hui l’un des éléments phare de la ville; 11km de remparts ceinturant la ville et une multitude de forteresses un peu partout autour sur la terre et au large. 
Au 17ème siècle, Cartagena de Indias était la « capitale » de l’esclavage dans les Caraïbes. 

Bastion Santo Domingo

Seul véritable endroit qui vaille le coup sur le mur qui ceinture la vieille ville. L’endroit offre une superbe vue sur l’océan, la vieille ville, et « Little Miami » (étroite bande de terre bordant l’océan, où se trouve une multitude de hauts édifices à condo). 



Castillo San Felipe de Barajas

Sans aucun doute le plus imposant & impressionnant « chateaux » construits autour de Cartagena de Indias. 

Se dressant un peu en dehors de la ville fortifié, telle une espèce d’immense pyramide incomplète ou, comme Tanzi l’a suggéré, « une grosse crotte de chien »… c’est selon. 


Peu importe, difficile d’avoir une meilleure vue de Cartagena que depuis le Castillo. 


MOMPOS
Après avoir attendu en vain notre transport durant toute l’avant-midi, nous passions au Plan B… en catastrophe… en sautant dans un taxi roulant en direction du Terminal de Cartagena, pour sauter dans un collectivo pour Magangue, puis un petit traversier pour La Bodega, pour arriver In Extremis de l’autre coté et sauter dans le dernier collectivo de la journée en partance pour Mompos. 
Bienvenue à Mompos, officiellement Santa Cruz de Mompox, ville coloniale extrêmement bien préservée, inscrite au Patrimoine de l’UNESCO, qui semble sorti du passé. 


Située au coeur de la zone marécageuse du Rio Magdalena, Mompos était autrefois une halte impossible à manquer lors du transfert des richesses du continent vers Cartagena. 
« À Caracas je dois ma vie, mais à Mompos je dois ma gloire »… telles sont les paroles prononcées par Simon Bolivar, le « Libérateur » de l’Amérique du Sud espagnole, lui qui a passé beaucoup de temps à Mompos avant de commencer la Révolution. 


C’est en parti ce qui explique que Mompos fut la 1ère ville colombienne à déclarer son indépendance de la couronne espagnole. 
En marchant dans Mompos, le temps donne l’impression de s’être arrêté il y a de cela quelques centaines d’années; 6 petites églises, autant de places publiques, des rues bordées de bâtiments tout blanc collés les uns aux autres, et une superbe promenade le long de la rivière. 


Il existe une sérénité et une authenticité comme on en retrouve rarement dans une ville dite touristique en Amérique du Sud. De fait, mis à part le tourisme local (colombiens), on peu compter sur les 2 doigts de la main les touristes étrangers. 
On fait le tout en moins d’une heure (en prenant bien son temps et en marchant à reculons), mais Mompos a une ambiance unique qui fait du bien à l’âme. 



Même si il n’y a pas grand chose à faire d’autre que regarder le temps passer, il a fallu se résigner à quitter Mompos tellement on y était bien. 


Direction la cote des Caraïbes (encore).

Épisode 124 – Galapagos; Sur Les Traces De Darwin

Depuis déjà quelques heures que nous avions laissé le continent sud américain loin derrière nous et que pour survolions l’océan pacifique. 

Depuis des centaines de km, il n’y avait rien d’autre à l’horizon qu’un océan tout bleu. 
Un petit morceau de terre se pointait le nez… et un 2ème…
Bientôt, c’est tout un archipel qui se trouvait sous nos pieds. 
Bienvenue sur « l’Archipelago de Colon (L’Archipel de Colomb) », communément appelé « Ilas Galapagos », ou tout simplement « Galapagos », notre terrain de jeu pour les 8 prochains jours…



LES ILES GALAPAGOS POUR LES NULS
Galapagos; Nom Masculin signifiant « tortues de mer » (en espagnol)
Paraiso Natural del Mundo

(Paradis Naturel du Monde)
Qui n’a jamais entendu parlé des Iles Galapagos? 
Perdu au milieu du Pacifique, à plus de 960km au large de l’Amérique du Sud, l’archipel, composé de 48 iles, se trouve au beau milieu de la « Ceinture de Feu du Pacifique », un lieu où les plaques tectoniques sont très actives. 
Incidemment, les Galapagos sont des iles volcaniques ayant émergées de l’océan lors d’éruptions ayant marqué les environs il y a plus de 5 millions d’années. La plupart des iles comptent d’ailleurs 1 ou plusieurs volcans, dont certains encore très actifs. 
Tout Sauf La Terre Promise

L’histoire des Galapagos n’est pas un conte de Disney. Que ce soit la faune, la flore ou même les humains, tous les habitants de l’archipel sont arrivés sur les iles, à un moment où à un autre dans les derniers millions d’années, en ayant dérivé entrainé par les forts courants (qui convergent vers l’archipel depuis la cote) ou transporté par les oiseaux (graine, insectes, etc.)
Survivre au trajet de presque 1000km depuis la cote et mettre les pieds sur l’archipel était l’étape « facile ». 
Seuls les espèces très résiliantes avaient la moindre chance de survivre à un environnement aride (aussi bizarre cela puisse paraître en étant au beau milieu de l’océan) où les sources d’eau douce sont très limitées.

En Perdition

Inhabité jusque là (par les humains), l’archipel fut découvert en 1535 (par pur hasard) par une expédition de conquistadors en perdition. 
Ayant quitté Lima en direction de Panama avec une lettre adressé directement au Roi d’Espagne l’informant de la capitulation des l’Empire Incas, le galion espagnol fut emporté loin de la cote par les forts courants et le manque de vent. 
À la dérive et sur le point de succomber au manque d’eau et de nourriture, l’équipage posa les pieds sur l’archipel. 
Dès lors, l’archipel fut décrit comme une espèce de Terre Promise, de Paradis sur Terre. La vérité était tout autre. Jusqu’au milieu du 20ème siècle, la totalité des tentatives d’y installer une colonie permanente furent (au mieux) des échecs. Au mieux, l’archipel fut le lieu de cache pour les pirates et boucaniers du pacifiques, puis une colonie pénitentiaire. 

L’An 1839

En 1839, la Théorie du « Créationnisme », voulant que l’Homme (la race) ait pour origine Adam et Ève (le Jardin D’Eden, le serpent, la pomme et tout le tralala) était une théorie universellement accepté. 
Après avoir visité la Terre de Feu et quelques autres endroits sur la cote pacifique de l’Amérique du Sud, le Beagle et son équipage voguaient vers les Galapagos. 
Le capitaine Fitzroy ne voyait en cet arrêt rien d’autres qu’un ravitaillement, une opinion tout sauf partagée par Charles Darwin, alors un jeune homme inconnu de tous et oeuvrant comme naturaliste à bord du bateau. 
En profitant pour visiter plusieurs iles, Darwin remarquait que plusieurs espèces vivant dans les Galapagos avaient des similitudes avec d’autres espèces sur Terre, tout en ayant évoluées à leur façon sur l’archipel au fil des millénaires sans aucun contact extérieur. 
Cette découverte allait semer le doute dans l’esprit du jeune naturaliste anglais et poser les bases de sa « Théorie de l’Évolution », publiée en 1859, selon lequel l’homme et le singe avait des origines communes.


Espèces Endémiques

On ne va pas aux Galapagos pour les paysages; les paysages y sont au mieux ordinaire. 
On ne va pas aux Galapagos pour ses plages idylliques non plus (vous serez déçu). 
On va aux Galapagos pour y admirer un endroit unique sur Terre, un endroit où la nature règne en Roi et Maitre. 
Site de l’UNESCO et 1er Parque Nacional de l’Équateur (pays auquel l’archipel appartient), plus de 97% du territoire des Galapagos fait parti du Parque Nacional et est inaccessible au public. En fait, seuls 70 sites sont accessibles au touristes, sites qui représentent 0.01% de la superficie des iles. Chacun de ces sites a un nombre maximum de visiteurs par jour. 
Après des décennies d’abus et de développement incontrôlé, les Galapagos ont été placé sur la liste des sites en danger par l’UNESCO 2007. Après avoir déporté des milliers de résidents, banni des fruits & légumes n’ayant pas leur place sur l’archipel, tué plus de 100000 rats et chèvres, et renforcé la règlementation afin de protéger le fragile écosystème, les Galapagos furent retirés de cette liste en 2011. 
Tout cela avait pour but de protéger les espèces « endémiques » à l’archipel (qui sont unique aux Galapagos… qui ne se trouve nul part ailleurs sur Terre) et qui étaient menacées par les espèces « introduites ». En effet, plus de 25% des espèces végétales et animales de l’archipel sont endémiques.
En plus des 25000 résidents permanents (humains) de l’archipel, répartis sur les 4 iles habitées (Isla San Cristobal, Isla Santa Cruz, Isla Isabela & Isla Floreana), voici une liste des résidents les plus célèbres des Galapagos;

– Iguanes de mer, 

– Requins

– Phoque (Sea Lions) – Ils sont littéralement partout. Si vous aller aux Galapagos et que vous ne voyez pas de sea lions, posez-vous la question si vous êtes véritablement aux Galapagos,

– Tortues de mer géantes, 

– Penguins – la 2ème plus petite sous espèce de penguins sur Terre,

– Boobies aux pates bleus – Étranges oiseaux avec des pattes couleur bleu radioactif,

– Pelicans (mon coup de coeur).

ISLA SAN CRISTOBAL

13.00 – 2 Juin 2017
Dès la sorti de l’avion, les Galapagos annonçaient leurs couleurs; il allait faire chaud et humide… même si c’était la saison « froide ». 
Après avoir hésité et négocié jusqu’à la toute dernière minute avec des opérateurs de bateau pour embarquer sur une croisière toute incluse autour de l’archipel (nous avions réussi à faire baisser considérablement le prix des croisières, mais le prix était toujours au-dessus de nos moyens), nous avions finalement décidé d’y aller par nous même en faisant du « Island-Hopping » (passer d’une ile à l’autre en traversier) et de faire des excursions d’un jour. 
Isla San Cristobal, une grosse ile/roche volcanique presque plane et recouverte de cactus & de feuillus, serait notre premier arrêt. 


Depuis Puerto Baquerizo Moreno, la 2ème ville en importance de l’archipel et seule ville sur l’ile, nul besoin de payer une fortune, il était très facile d’apercevoir une tonne de phoques et d’iguanes de mer nageant dans les eaux cristallines, ou faisant une sieste sur l’une des quelques plages situées à distance de marche de la ville. 


06.00 – À peine arrivé sur Isla San Cristobal, que nous étions sur notre départ. 
À bord d’un petit bateau, nous voguions en route pour Isla Santa Cruz, une ile en forme de petit cone volcanique dont l’altitude culmine à 860m, le centre géographique et économique de l’archipel.
2 heures à retenir (de peine et de misère) ce qui était dans mon estomac et nous étions a Puerto Ayora, la plus grande ville et capitale des Galapagos. 


ISLA SANTA CRUZ

3 Juin 2017
Puerto Ayora baigne dans des eaux turquoises, avec plusieurs petits bateaux de croisières ancrés ici et là.


C’est depuis Puerto Ayora qu’il est possible d’organiser une multitudes d’activités d’un jour pour visiter les endroits inhabités (par les humains) de l’archipel. 




ISLA PINZON
08.00 – Direction Isla Pinzon à bord d’un bateau rapide, pour notre 1ère activité d’un jour aux Galapagos. 
Réputé comme l’un des meilleurs site de snorkeling de l’archipel… nous sommes malheureusement tombé sur une mauvaise journée… et les animaux marins n’étaient pas vraiment au rendez-vous. 


La Fé

La journée fut sauvée par un dernier arrêt sur les cotes de Isla Santa Cruz sur le chemin du retour. Une tonne d’iguanes, faisant la siesta sur une plage volcanique, et une bonne douzaine de requins nous y attendaient. 



ISLAS BARTOLOMÉ & SANTIAGO
40 minutes en bus via la seule route de l’ile et nous sautions dans un bateau situé dans une petite baie de l’autre coté de Isla Santa Cruz. 
Dès lors, nous mettions le cap sur Isla Bartolomé. La mer était calme et le bateau avançait à vitesse très petit V. Au passage, nous croisions un groupe de dauphins se faisant un plaisir de sauter devant le bateau. 


Bartolomé, une ile quasi désertique, où il règne une chaleur quasi insupportable, est probablement l’endroit le plus connu des Galapagos en raison de la vue splendide offerte depuis son sommet. 


Au final d’une ascension sans difficulté jusqu’à 110m d’altitude, le sommet offre une vue dégagé à 360 degrés sur l’océan et Isla Santiago, une ile formée de plusieurs volcans actifs et composé principalement de champs de lave. 


Bahia Sullivan

Le bateau faisait un second et dernier stop à Bahia Sullivan (Baie de Sullivan) avant de mettre le cap sur Isla Santa Cruz. 
La Baie de Sullivan est reconnue pour héberger plusieurs dizaines de penguins. 
Le clous de la journée fut sans aucun doute de nager pendant avec une douzaine de penguins. Ceux-ci pourchassaient un banc de petits poissons. Ajoutez en prime qu’une demi-douzaine de pélicans plongeaient dans l’eau tels des kamikazes pour attraper ces mêmes petits poissons.

W O W



ISLA ISABELA

6 Juin 2017
Après quelques jours sur Isla Santa Cruz, nous montons à bord d’un traversier / bateau rapide voguant sur une mer houleuse en direction de la plus grande ile de l’archipel. 


Formée de 6 volcans (dont 5 encore actifs), autrefois 6 iles distinctes (leur champs de lave respectif s’étant rejoint au fil du temps), Isla Isabela compte aussi sur le plus haut point de l’archipel; le Volcano Wolf pointant à plus de 1700m. 
Puerto Villamil, seule ville de l’ile, offre une ambiance complètement différente des 2 autres villes où nous avons préalablement séjourné sur l’archipel; bordé par une longue plage de sable blanc, rues en sable, il y règne un espèce de chaos. Puerto Villamil et Isoa Isabela sont d’ailleurs encore surveillés de très près par UNESCO qui s’inquiète de son développement désordonné et imprévisible. 



LOS TUNELES

Si il y a une activité d’un jour à ne pas manquer lors d’un séjour sur l’archipel, c’est bien Los Tuneles. 
Depuis Puerto Villamil, on saute dans un bateau rapide, pour se retrouver à Cabo Rosa 40min plus loin sur la cote de Isla Isabela. 
D’anciens tunnels de lave semi effondrés et inondés, forment de nos jours un petit labyrinthe où vivent tortues de mer, requins, penguins, iguanes, cheval de mer et boobies aux pates bleus


Admirer des immenses tortues de mer manger à moins de 1 mètre de nous ou encore des requins dormir dans des grottes sous-marine est un souvenir qui restera gravé dans ma mémoire pour très longtemps. 


VOLCANO SIERRA NEGRA
Alors que le point le plus haut de l’archipel est inaccessible aux touristes, il est possible de réaliser l’ascension du Sierra Negra, un volcan toujours actif, culminant à plus de 1400m et considéré comme le 3ème plus grand cratère au monde (diamètre de 9km par 10km) après ceux des volcans Ngorongoro (Tanzanie – 2ème) et Mauna Loa (Hawaii – 1er). 

À peine sorti de la voiture nous ayant conduit de Puerto Villamil au début du sentier à plus de 875m d’altitude, que notre guide nous lançait;
« Avec cette température (ciel complètement couvert + brouillard), nous n’avons aucune chance de voir le volcan aujourd’hui. »
Après avoir atteint la bordure du cratère (complètement bouché par le brouillard), nous entamions la descente sur l’un des flanc de Sierra Negra jusqu’au Volcano Chico (Petit Volcan) pointant à 860m d’altitude. 
Le paysage s’ouvrait tranquillement mais surement, au point de se dégager complètement. Nous pouvions ainsi admirer le paysage dévasté de Isla isabela en contrebas; un no man’s land composé de champs de lave refroidit où la végétation n’avait pas encore réussi à s’implanter mis à part quelques rares cactus. 


Sur le chemin du retour, le cratère du volcan Sierra Negra était complètement à découvert. Il était alors très facile de comprendre l’origine du nom du volcan Sierra Negra (Champs Noir). 



Puerto Ayora – Isla Santa Cruz 

06.00 – 9 Juin 2017
Un bus traversant l’ile, suivit d’un traversier et d’un autre bus, et nous étions à l’aéroport de Baltra (aéroport principal de l’archipel construit durant la 2ème Guerre Mondiale juste après que les japonais aient bombardé Pearl Harbor). 
S’en était fini des Galapagos!

Consultez ce lien pour voir notre voyage aux Galapagos en video; https://m.youtube.com/watch?v=4SsVGGtvm2E


BUDGETER UN VOYAGE AU GALAPAGOS
– Billet d’avion allé/retour de Guyaquil ou Quito jusqu’à l’aéroport de Baltra ou San Cristobal = 380$us

– Permis pour aller aux Galapagos (à payer à l’aéroport de Quito/Guyaquil) = 20$us

– Billet d’entrée aux Galapasos (à payer à votre arrivé aux Galapagos = 100$us

– Cout MINIMUM d’une croisière toute incluse (sauf tout ce qui est énuméré ci-haut) d’une durée de 6 ou 8 jours = environ 1500$us si vous négocier directement avec les propriétaires de bateau à Quito/Guyaquil en vous pointant dans leur bureaux 1-2 jours avant le départ de la croisière. Plus vraisemblablement, vous devrez payer autour de 1800-2000$us. 

– Cout d’activité d’un jour organisés directement depuis l’une des villes de l’archipel = entre 100-180$us par personne par jour. 

– Cout d’une chambre double sur les iles habitées = à partir de 30-40$us. 

– Cout nourriture = 5$us (déjeuner), 6-10$us (lunch) et 10-20$us (souper).

– Cout des traversiers (speed boat) pour passer d’une ile habité à l’autre = 30$us (n’oubliez pas vos pilules contre le mal de mer… ça brasse)

Épisode 119 – Illampu; Là où le Temps s’est Arrêté…

24 avril 2017
Quelque part 100km au nord ouest de La Paz (Bolivie)
Le vieux minibus bondé avalait les km de la route cahoteuse. 
Le Lago Titikaka se trouvait sur notre droite, mais notre regard était fixé droit devant sur le massif de l’Illampu, l’un des joyaux de la Cordillera Real, la plus importante chaine de montagnes de Bolivie. 


Du haut de ses 6388m, Illampu donnait l’impression d’être un monstre à plusieurs têtes (quinze sommets entre 5500m et 6400m pour être plus exact) fait de roches, de neige et de glace. 
Le bus quittait l’altiplano pour plonger dans une immense vallée sortie de nul part. 
Au final d’un route sinueuse, le chauffeur s’écriait « Sorata »!
Surnommé le « Jardin d’Éden » par les conquistadors, Sorata se situe à mi-chemin entre l’Amazone et les Andes. De la place publique au centre du village, il n’y a qu’à lever les yeux les « neiges éternelles » ou regarder vers le bas pour voir de la jungle à perte de vue. 

Cette soirée là, nous serions les 2 seuls touristes en ville. Incompréhensible puisque Sorata était assurément la plus belle ville que nous avions vu en Bolivie. Pour nous, Sorata était surtout le point de départ du Circuit de l’Illampu. 


JOUR 1 – EN MARCHE VERS LE CIEL

Départ Sorata (@2700m)

Arrivé Abra de Illampu (@4600m)

Distance 24km

Dénivelé Positif +2300m

Dénivelé Négatif -300m

Ascension

– Paso Abra de Illampu @4741m
06.00 – Le réveil sonne… ahhh… vlan… snooze. 
Pour les 9 prochaines minutes, j’allais tenter de mémoriser la sensation d’être couché dans un lit…
À peine quitté la Plaza del Armas, au centre de Sorata, que le circuit montrait ses couleurs. Dès les premières minutes de la 1ère journée le sentier montait en flèche vers le sommet de la vallée. Avant de dormir ce soir, il faudrait monter +2000m de dénivelé positif jusqu’à Abra de Illampu (4741m), le 1er col du Circuit. 
Dès lors, et pour les 110km et des poussières que compte le Circuit, l’expression « seul au milieu de nul part » allait rarement être aussi vraie. Même si la randonnée se trouve dans tous les guides de voyage, et même si nous étions en plein coeur de la saison touristique, nous n’allions pas croiser d’autres randonneurs, et simplement une poignée de locaux, durant les 5 prochains jours. 


Bientôt Sorata n’était plus qu’un lointain souvenir. Seul le bruit des oiseaux rivalisait avec l’air qui donnait lourdement dans nos poumons. 
Les heures défilaient, mais nous étions toujours à monter cet espèce de mur végétal; la route de terre montait en lacets au travers des champs de mais et des petites fermes.


Vers le haut de la vallée, les champs et troupeaux de moutons étaient remplacés terres laissées à l’état naturel où vagabondaient des llamas. 
Au tournant d’un virage, nous dominions maintenant la totalité de la vallée, avec Illampu tout en haut sur notre gauche.


Passé Estancia, un petit village perché plus de 4000m, nous disions au revoir à la route de terre, pour dire bonjour à un sentier rocheux et difficile à suivre. 

Après s’être perdu une bonne heure en suivant un mauvais sentier, nous entreprenions l’étape finale pour gagner le Col de Abra de Illampu. Nous n’avions plus qu’une seule vitesse; hyper super lent… une tortue sur le plat nous aurait dépassée. 


La dernière centaine de mètres d’ascension se faisait en zig zag dans un couloir d’éboulement. 
Abra de Illampu était dorénavant à porté. 
Du sommet, nous avions l’impression d’être les Rois du monde. Tout (sauf Illampu) était en dessous de nous. 


Nous basculions dans une nouvelle vallée étroite. À peine commencé la descente que nous localisions une petite plaine pleine de merde de llamas, avec un petit ruisseau glacé à proximité. 
À ce sujet, il n’y a aucun campement désigné sur le Circuit Illampu; vous campez où vous voulez sans avoir à payer le moindre frais.
L’endroit serait parfait pour la nuit. 
Le soleil ne tardait pas à laisser toute la place au ténèbres… et à un froid glacial. Nul doute, même si nous étions en plein milieu de l’été austral, la température descendrait bien en deca de zéro. 
Nous étions les seuls être vivants à des milles à la ronde… même pas la moindre trace de végétation… que de la roche noire à perte de vue. 
Toute la nuit, il allait régner un silence de mort; pas un son, pas même une goutte de vent. 

Joue 2 – LE BRUIT DU SILENCE
Départ Abra de Illampu (@4600m)

Arrivé Cocoya (@3500m)

Distance 21km

Dénivelé Positif +700m

Dénivelé Négatif -1800m

Ascension

– Paso Korahuasi @4480m
Le réveil se passait dans une contrée complètement givrée. Un bain de soleil avec les 1ers rayons et nous étions en route. 
Ce matin ne serait pas le cardio, mais bien les genoux qui seraient mis à l’épreuve; -700m de descente tout au fond de la vallée via un non sentier fait de roches et de marécages. 
Tout au fond, à la jonction de plusieurs vallées, le sentier rejoignait une route de terre. Le fond de la vallée était peuplé de fermes extrêmement rudimentaires (faites avec les moyens du bord… donc de la pierre). La qualité de vie dans ce coin de pays semblait (au mieux)!extrêmement difficile. 


Une fois passé Estancia Utjana Pampa, un village désormais en ruine, il était désormais temps d’entreprendre l’ascension du Paso Korahuasi, le 2ème de 6 Cols sur le Circuit… une ascension sans véritable sentier, au travers d’un jardin de buissons jaunes et de roches. 


Depuis le sommet de Korahuasi (@4480m), le sentier empruntait une vallée ressemblant à un espèce de corridor descendant en droite ligne sur Cocoyo, le plus grand (et seul) village sur le Circuit. 
La descente se terminait à marcher dans une plaine inondable sur quelques km… plaine traversée par des rafales de brouillard venant comme des murs blancs.


Un peu avant d’arriver au village, la pluie nous tombait férocement dessus et ne semblait pas vouloir arrêter de sitôt. 
Durant la dernière heure, nous n’avions pas arrêté de se dire « encore un peu plus loin » à chaque fois que nous trouvions un site de camping convenable. 
Il était maintenant trop tard. Le jour avait presque fait place à la nuit et il nous tombait des cordes dessus. 
Nous décidions alors de chercher un alojamiento (hébergement chez les locaux)… sans succès. 
Nous étions sur le parvis de l’église à chercher une solution, quant Tanzi eut l’idée d’aller voir au « Centro de Salud (Centre du Salut) » que nous avions aperçu à l’entrée du village. 
À peine entré dans les « bureaux » que l’homme et la femme y travaillant comprenaient nos intentions… et nous menait vers une pièce inoccupée. 


Ce ne serait pas le grand luxe, mais au moins nous avions un toit pour nous protéger de la pluie. 

Jour 3 – HOLA! BUENOS DIAS!
Départ Cocoya (@3500m)

Arrivé Plaine Marécageuse (@4100m)

Distance 14km

Dénivelé Positif +1100m

Dénivelé Négatif -450m

Ascension

– Paso Sarani @4600m


Au matin, les nuages étaient bien présent, mais la pluie avait disparu; hip hip hip…
Nos hôtes ne voulaient rien savoir de recevoir un quelconque paiement de notre part. Tout ce qu’ils voulaient était une photo avec nous devant le Centro de Salud… difficile de refuser. 
Pour rejoindre le sentier, nous devions monter tout en haut du village en passant par la rue principale… à l’heure où les enfants partaient pour l’école. 
Notre passage dans le village prenait des allures de spectacles alors que tous les enfants voulaient nous dire « Hola, Buenos Dias ». Que de bonheur de voir les visages s’illuminer en entendant notre réponse. 


Le village ayant récemment été désenclavé (une route a été construite pour relier le village au reste du monde), les gens n’avaient plus à utiliser le sentier que nous empruntons. N’empêche, les enfants de Cocoyo n’avaient pas vu beaucoup de blancs dans leur vie. 
Le route sortant du village se dirigeait vers une vallée menant à Paso Sarani +1000m plus haut. Le brouillard ne tardait pas à nous envahir, nous réduisant à marcher à l’aveuglette. 


Un petit & vieux monsieur pas de dent sortait de nul part et nous demandait des pilules pour le mal de tête (c’est en tout cas ce que nous avions compris)… puis 3 petits cochons venaient à notre rencontre, semblant demander de la nourriture… puis des troupeaux d’alpacas & llamas (toujours aussi amusant de regarder leur petite tête toute drôle)…

La vallée devenait peu à peu une véritable mer de roches. Aussi invivable l’endroit donnait l’impression d’être, nous croisions de petites fermes extrêmement rudimentaires jusqu’au sommet de la Paso. 
Paso Sarani (@4600m) est le genre d’endroit où on ne s’éternise pas. Nous étions accueilli au sommet par un mélange de grêle et de brouillard très dense. 
La vallée dans laquelle nous débouchions n’était guère plus accueillante; un désert de roches comprenant toutes les teintes de blanc (brouillard). 
Plus nous descendions et moins le brouillard était dense, laissant peu à peu apparaitre une vallée verdoyante ceinturée de hautes montagnes, avec de petites fermes, des troupeaux de llamas et une rivière serpentant au milieu. Notre patience avait été récompensée…


Cette vallée était de loin l’endroit le plus propice à la vie de tous les lieux que nous avions croisés depuis notre départ de Sorata. 
Désormais au plus profond de la vallée, nous passions au travers d’une immense plaine marécageuse peuplée de centaines de moutons, llamas et alpacas… l’endroit parfait pour installer notre campement. 
Au final de notre 3ème journée de randonnée, nous avions désormais marché plus de la moitié du Circuit, monté 3 des 6 cols et nous étions en avance d’une bonne demi-journée sur notre itinéraire pour faire la randonnée en 7 jours. 


JOUR 4 – LE BLIZZARD ÉLECTRIQUE
Départ Plaine Marécageuse (@4100m)

Arrivé Laguna San Francisco (@4700m)

Distance 24km

Dénivelé Positif +1400m

Dénivelé Négatif -800m

Ascensions

– Paso Abra de Calzada @5045m

– Paso San Francisco @4900m
Meilleure… Pire… Qui n’en fini pas… À glacer le sang… Trop chaud… Glaciale… À couper le souffle… tous ces qualificatifs y passent pour décrire le Jour 4 de notre randonnée sur le Circuit Illampu. 
Cette journée est maintenant un bon souvenir, mais jamais je ne veux revivre une journée comme cela, tellement elle a failli tourner au drame à quelques reprises.
Toute bonne histoire commence… par un commencement (sauf dans le film Inception). 
Nous admirions la plaine marécageuse et les nombreux animaux y jouant durant un bon moment avant de se résigner à plier bagage et commencer la journée. 
Au menu d’aujourd’hui, l’ascension de la Paso Abra de la Calzada, le point le plus haut de la randonnée (@5045m), située 11km et +950m plus loin. 
Le sentier prenait abruptement fin quand nous tombions sur une pelle mécanique…
Au lieu d’un sentier rocheux, nous en étions quitte pour faire l’ascension via une route de terre. C’était malheureusement le sort que la plupart des sentiers de grande randonnée étaient destines (je pense ici au circuit de l’Annapurna au Népal :-(. Triste, mais qui sommes nous pour empêcher un pays de se moderniser. 


Une fois atteint Paso Abra de Calzada, se trouvant entre les sommets Calzada (5600m) & Kasiri (5875m) et leur glacier respectif, le ciel bleu exempt de nuage que nous avions jusqu’alors, se couvrait d’un épais brouillard. Les glaciers tout autour de nous ne faisaient alors plus qu’un avec le ciel. 


Le brouillard se transformait rapidement en un blizzard qui recouvrait le sol de quelques cm de neige… assez pour faire disparaitre toute trace du sentier.
Les gros flocons de neige nous tombaient dessus avec furi. Comme si cela n’était pas suffisant, des éclairs traversaient le ciel. 
Un blizzard électrique… pfff… ton histoire est sans queue ni tête? Je vous répondrais que l’histoire est trop insensé pour que je l’ai inventé. 
Je disais donc… les éclairs traversaient le ciel. Sachant qu’un immense glacier se trouvaient directement au-dessus de nos têtes, nous avions une peur bleu qu’un éclair frappe la glace et déclenche une avalanche. Après tout, le lac plus bleu que bleu en contrebas et le champ de grosses roches, que nous traversions depuis bientôt 1h, n’étaient pas arrivés là par magie.
Il était donc hors de question d’attendre la fin de la tempête pour localiser le sentier. Non! Nous allions y aller à l’aveuglette. 
Le son de chaque éclair nous résonnait dans le corps et nous glaçait le sang. J’essayais de rassurer Tanzi, mais peinais moi même à garder mon sang froid. 
Une heure plus tard, le temps s’était complètement dégagé et nous terminions la journée à marcher dans des dunes de sable jusqu’au Lago San Francisco. 


Nous avions alors une vue imprenable sur Kasiri et Ancohuma, 2 des hauts sommets du massif de Illampu. 
Un peu avant d’arriver au Lago San Francisco, nous décidions d’installer notre campement dans une magnifique plaine. Nous allions partager l’endroit avec un groupe de chevaux sauvages (affreux je sais…)


JOUR 5 – LA BRUME
Départ Laguna San Francisco (@4700m)

Arrivé Sorata (@2700m)

Distance 36km

Dénivelé Positif +700m

Dénivelé Négatif -2550m

Ascension

– Paso Altiplano @4890m
Au matin, de fort vents balayaient notre site. Le genre de matin ou tu veux t’emmitoufler dans tes couvertes et mettre le chauffage dans le tapis… 
Nous devions nous résigner à démonter et partir sans avoir eu notre bain de soleil matinal. 
Nous rejoignions le Laguna San Francisco (@4450m) en vitesse, traversions une plaine marécageuse, qui ne demandait qu’à nous engloutir au moindre faux pas, et commencions l’ascension du dernier Col du Circuit (col sans nom que j’ai baptisé Paso Altiplano) via un sentier en zig zag. 


Du sommet de Paso Altiplano (@4890m) nous pouvions en théorie voir le Lago Titikaka tout en bas. En pratique, tout était bouché par un brouillard épais. 
Nous étions de retour dans l’Altiplano bolivien (plaine en haute altitude). Dès lors, il fallait « simplement » rallier Sorata -2150m plus bas.
Il y avait une route de terre, mais nous décidions d’y aller en ligne droite dans la plaine… ce qui s’avérait être une erreur puisque nous nous butions constamment à des collines sortant de nul part dans le brouillard. 


Nous descendions dans un No Man’s Land / désert de cailloux. On ne voyais pas à plus de 10 mètres à la ronde. Des troupeaux de llamas sortaient du brouillard… et y retournaient aussitôt.
Le brouillard disparaissait complètement quelques km avant le village de Milipaya. Le tout se faisait extrêmement soudainement alors que nous étions à marcher dans des champs où travaillaient des boliviens. Vous auriez du voir leur visage! Leur regard semblait dire « mais d’où sortent ces 2 touristes?!? ».
Il ne restait « plus qu’à » suivre la route jusqu’à Sorata. (+/-20km et -1200m).

Sans trop se tromper, le Circuit Illampu fut notre randonnée la plus ambitieuse en Amérique du Sud. 
Sans rien enlever au Circuit Huemul, à Dientes de Navarino, à Torres del Paine et au Circuit Huayhuash, ce fut 5 jours en autonomie complète sur un sentier TRÈS peu fréquenté, à une altitude moyenne de 4000m, avec des cols dépassant les 5000m, des températures froides le jour et glaciales dès que le soleil disparaissait. 

Illampu! 
Là où le temps et l’horloge de la modernité se sont arrêtés il y a quelques siècles. 
Là où les habitants semble encore vivre à l’époque du Moyen-Age (exception faite des cellulaires). 
Marcher le Circuit Illampu c’est être seul dans une contrée surprenante et reculée!
Marcher le Circuit Illampu c’est être prêt à faire face à l’imprévisible!
Vous rêvez d’avoir un sentier de Grande Randonnée à vous tout seul? Ne cherchez pas plus loin!

Illampu EN BREF

+ La randonnée très difficile en raison de l’isolement, 

+ Un sentier pas toujours facile à suivre & souvent inexistant, 

+ Source d’eau abondante tout au long du Circuit,  

+ Aucune possibilité d’hébergement autre qu’en camping, 

+ Aucun site de camping, vous campez où vous voulez,

+ Aucun frais de passage et/ou de camping (gratuit),

+ Possibilité d’organiser guide et/ou porteurs depuis Sorata. 

P.S. I – Essayez de gonfler des matelas de sol à 5000m d’altitude sans vous évanouir. 

Épisode 116 – L’Amazone À Vitesse Très Petit V

11.30am – 5 Avril 2017


C’est par une journée de mousson typique (saison des pluies) que le « Sagrado Coracao de Jesus », vieux bateau en bois, s’apprêtait à quitter le port de Manaus, la capitale de l’Amazone, 24 heures à peine après y être arrivé en provenance du Venezuela via Boa Vista.


Depuis les premières lueurs du jour, les gens installaient leur hamac sur l’un des 2 ponts ouverts de ce petit bateau ne faisant pas plus de 50m de long, par 20 mètres de large. Entassé comme des sardines et sans aucune intimité, c’était la manière de voyager dans ce coin du monde… mais pas pour nous.


Pour à peine 30$/jour par personne, nous avions opté pour un peu de confort; une cabine en bois (qui avait dû être très luxueuse il y a 100ans) avec lit double, salle de bain, a/c, frigo, TV, balcon privé, et 3 repas inclus. Une « croisière » beaucoup plus luxueuse que celle faite sur le bateau Navimag en Patagonie chilienne (pour une fraction du prix).
Cette cabine, que nous avions affectueusement baptisée « the cell (la cellule) » serait notre maison pour les 6 prochains jours, le temps de remonter près de la moitié du fleuve Amazone jusqu’à la triple frontière entre le Brésil, le Pérou et la Colombie.


Pour passer le temps, nous avions pris soin de remplir notre frigo à pleine capacité de bières et de vins… un moyen comme un autre de s’habituer au plancher incliné à plus de 15 degrés.
Départ; Manaus, au km 1000 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.
Arrivé; Tabatinga, au km 2700 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.

L’AMAZONE POUR LES NULS
L’Amazone (l’Amazonie), le « coeur de l’Amérique du Sud », « le poumon de la Terre », se meurt.
Avant d’élaborer plus en détail sur cette affirmation, il faut faire la distinction entre l’Amazone, le fleuve, et l’Amazone, la jungle. Le fleuve se porte bien, c’est la jungle qui se meurt.
À ce jour, plus de 20% de la superficie de l’Amazone a disparu en raison de l’homme (déforestation). Chaque année qui passe, environ 2% de l’Amazone disparait. Si le déboisement continu au rythme actuel, l’Amazone aura complètement disparu en 2050.
Ce que l’homme fait actuellement à l’Amazone cause un dommage irréparable/irréversible non seulement à la jungle, mais aussi aux habitants de la planète toute entière.
– L’Amazone c’est la 2ème plus grande forêt au monde (après la Taiga – Sibérie/Russie),

– L’Amazone c’est 50% de toutes les forêts tropicales sur Terre,

– L’Amazone abrite plus de 10% de toutes les espèces vivantes sur Terre. En d’autres mots, 1 espèces sur 10 de toutes les espèces de plantes et d’animaux habitant notre belle Planète Bleue se trouve dans l’Amazone,

– L’Amazone joue un role vital à la vie sur Terre en absorbant (transformant) une grande quantité du dioxide de carbone si néfaste à l’homme.
L’Amazone n’est pas l’affaire d’un seul

Pays. Partagé à 60% Brésil, 10% Pérou, 7% Colombie, 6% Bolivie, 6% Venezuela, et les miettes dans les Guyanas, c’est au Brésil que le plus de dommage (et le moins d’effort de conservation) y est fait.
L’Amazonie brésilienne version 2017 est un gigantesque chantier où les routes et villes poussent un peu partout. Il y a presque plus de brésiliens vivant dans l’Amazone, que de canadiens au Canada. À elles seule, les villes de Manaus, Boa Vista et Porto Velho font presque 10 millions d’habitants.
Ça c’était pour l’Amazone la jungle… parlons maintenant de l’Amazone le fleuve…
Plus important fleuve sur la planète en terme de débit, 2ème plus important fleuve en terme de longueur (seul le Nil est plus long), l’Amazone draine plus de 12% de toutes les réserves d’eau douce (non salée – potable) sur Terre.
L’Amazone prend sa source dans les Andes péruviennes, traverse tout le Brésil, avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Le fleuve est navigable par bateau jusqu’à Iquitos, 3700km après l’embouche sur l’Atlantique.
Fait surprenant, AUCUN pont ni barrage ne traverse/bloque le fleuve. C’est donc dire que le seul moyen de traverser d’un coté à l’autre est par bateau… ce qui a pour conséquence de trancher le Brésil (que le fleuve traverse sur toute sa transversale) en 2 parties bien distinctes.
L’absence d’infrastructure sur le fleuve s’explique par sa largeur (son embouchure sur l’Atlantique fait plus de 300km de large… tandis que le fleuve se resserre à moins de 1km de large au km 600), sa profondeur, sa puissance et surtout par le fait que durant la saison des pluies (de décembre à juin), l’Amazone inonde des centaines de km de plaines et de forêts sur ses berges.
L’Amazone héberge quelques habitants célèbres;

– Le Boto, le dauphin rose de l’Amazone, plus grand dauphins d’eau douce au monde,

– Les Piranhas (pas besoin de présentation). Ces poissons carnivores sont présents en grand nombre et s’attaquent au bétail et aux humains. Le niveau de l’Amazone peut monter de 12-15m à la saison des pluies. Les piranhas se retrouvent donc dans les champs. Ils sont notamment responsable de la mort de 300 personnes lors d’un naufrage sur le fleuve en 1981. Si vous n’aviez pas encore compris, il n’était pas question de se baigner dans l’Amazone, même pas s’y tremper les pieds… quoique le sud africain Mike Horn a descendu à la nage en autonomie complète la totalité du fleuve en 1997.

– L’anaconda Géant, l’une des plus grande espèce de serpent au monde,

– Le piratuku, un poisson pouvant mesurer de 3 à 5 mètres et peser de 200 à 400 kg.

Pourquoi avoir nommé le fleuve et la jungle « Amazone »?
À l’époque pré-colombienne (avant les espagnols/portugais), le fleuve n’avait pas vraiment de nom. Au début du 16ème siècle, les 1ers conquistadors baptisèrent le fleuve « Mar Dulce (Mer D’Eau Douce) » et « Rio Grande (Grande Rivière) ».
En 1541, un conquistador espagnol, qui cherchait du trouble à une tribus où les femmes étaient des guerrières au même titre que les hommes, surnomma l’endroit Amazone en référence aux guerrière décrites dans la mythologie grecque.
Il n’en fallait pas plus pour que le nom marque l’imaginaire et persiste au fil des siècles.

L’AMAZONE À CONTRE-COURANT
Voguer sur l’Amazone c’est… c’est… plate rare!!!
Après 1 demi journée de navigation, nous étions à 25km (distance d’oiseau) de Manaus. La croisière allait être loooooongue. Un repos forcé, sans internet, qui allait faire du bien au corps et au mental avant d’entamer la dernière portion de notre voyage en Amérique du Sud qui s’annonçait pour le moins chargée.
À l’horizon, il n’y a aucun relief, tout était plat à perte de vue. Plus souvent qu’autrement, on ne voyait que de l’eau brune sur un fond de jungle et de nuages gris.
Peu importe comment large le fleuve était, le bateau voguait toujours à quelques mètres seulement de l’une des 2 berges, si bien que nous pouvions admirer de très près comment les gens vivent le long de l’Amazone. Parce que oui, des gens vivent ici.

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Dupuis les 60 dernières années, le gouvernement du Brésil propose des initiatives pour inciter les pauvres de partout au pays à venir coloniser l’Amazone (triste mais vrai). C’est ainsi que l’on passe rarement 1km sans apercevoir une habitations. Ces habitations sont pour les plupart extrêmement rudimentaires; de minuscules carrés sur pilotis.
Autrement, il faut avoir beaucoup de lecture et/ou de trucs à écrire pour passer le temps.
Et parce que nous avions été sage, Dame Nature nous récompensait avec de splendides coucher de soleil (peut-être aussi des lever de soleil, mais nous étions trop occuper… à dormir).

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Au 1 jour, tout était nouveau…
Au 2 jour, nous pouvions passer de longues heures à fixer le paysage qui défilait leeeeeentemeeeeent devant nous…

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Au 3 jour, les batteries étaient complètement rechargées…
Au 4 jours, nous venions à bout de notre stock d’alcool…
Au 5 jours, ça commençait à être le temps qu’on arrive…
Au jour 6, nous étions enfermé dans notre cabine toute la journée puisqu’il tombait des cordes dehors… comme il peut en tomber en Amazone durant la mousson..

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En fin de soirée du jour 6, après 131 heures et 1700km, le bateau s’arrêtait définitivement à Tabatinga.
Bienvenue à la triple frontière!

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LA TRIPLE FRONTIÈRE
« Dangereux la nuit! Ne sortez pas de votre hotel sous aucun prétexte » – C’est à peu près la seule chose que mon guide de voyage mentionnait à propos de Tabatinga… avec les mots « traffic » et « drogue » répétés très souvent.
Et pourtant… il était passé 22.00 et nous étions à marcher dans les rues désertes de Tabatinga pour nous trouver un auberge… sans se faire trucider.
Qui dit 3 frontières… dit 3 pays… dit 3 villes; Tabatinga (Brésil), Santa Rosa (Pérou) et Leticia (Colombie). Aucune des 3 villes n’est relié au reste du continent par la route, seulement par bateau et avion.
Alors que les villes de Tabatinga et Leticia ne font qu’une, sans véritable frontière (on peu passer librement de l’une à l’autre), Santa Rosa fait bande à part de l’autre coté du fleuve.
Avez vous déjà foulé le sol de 3 pays… en moins de 2 heures… sans avoir à passer un poste frontalier et montrer votre passeport? Je me réveillais à Tabatinga (Brésil), pour aller prendre mon déjeuner à Leticia (Colombie), sautait dans une vieille pirogue et hop, je me retrouvais de l’autre coté du fleuve sur Isla Santa Rosa, Pérou.

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Alors que Leticia et Tabatinga sont directement sur le fleuve, le petit village linéaire de Santa Rosa se trouve sur une ile perdue au travers des mangroves. La plupart du temps, les voyageurs passent en coup de vent à Santa Rosa, pour collecter leur tampon d’entrée/sorti du Pérou au bureau d’immigration, et se diriger en vitesse vers Leticia. Très dommage puisque Santa Rosa offre un cadre unique et est sans aucun doute mon endroit préférée dans l’Amazone.

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03.00 – C’est sous un déluge que nous sautions dans un petit bateau taxi pour rejoindre le bateau rapide (espèce de bus flottant) qui allait nous mener à Iquitos, plus en amont du fleuve amazone au coeur de l’Amazonie péruvienne. Toute une expérience que d’être dans un petit bateau, qui menace de chavirer à tout moment, sur le fleuve amazone sous une averse à ne rien y voir dans la nuit noire.
Multo Obrigado Brasil!
(Re)Bienvenido Pérou!
See you dans 2 mois Colombie!

IQUITOS
12 heures et 1000km plus tard, Iquitos était en vue.
À première vue depuis l’Amazone, Iquitos ressemblait à un gros dépotoir de bateaux: sur des km ont pouvaient voir des bateaux sur les berges.
Situé au km 3700 de l’embouchure du fleuve amazone, Iquitos possède le titre inusité de « plus grande ville de la planète à ne pas connectée par la route ». En effet, plus de 50% de la superficie du Pérou est recouverte par l’Amazone, et Iquitos se trouve en plein coeur sans aucune route pour y accéder. Le seul moyen de gagner Iquitos est par les airs ou par bateau.
Rues pleines de tuk tuk et hyper bruyantes, où les conducteurs n’o t aucun respect pour les piétons. Pas de doute, nous étions de retour au Pérou.

Belen Market 

Le très achalandé Marché Belen est un genre de Marché Atwater (Montréal), qui s’étendrait sur un bon kilomètre carré de patés de maisons et où vous pouvez trouver de tout (sauf ce que vous chercher vraiment). Toutes les communautés indigènes qui vivent dans l’Amazone péruvienne viennent ici pour vendre leur produit.
Une fois « entré » dans Belen, il est très difficile de trouver la sorti tant de cette ville dans la ville tellement l’endroit est labyrinthique et ne semble jamais prendre fin.

La Isla de los Monos

(L’ile des Singes)
Le highlight de notre voyage en Amazone fut la visite de Isla de los Monos, une ile réputée pour être un orphelinat de singes.
En premier lieu, il fallait survivre à la traversé de 45min depuis Iquitos jusqu’au village de Mazan, à bord d’un petit (et vieux) bateau surchargé, qui donnait l’impression de vouloir chavirer à tout moment. Nous étions quitte pour une bonne frayeur.
Nous sautions ensuite dans un bateau encore plus vieux pour une traversée vers l’Isla.


Une fois sur l’ile, nous étions « attaqué » par une vingtaine de petits singes d’une demi-douzaines d’espèces. Toutes ces petites bêtes ne voulaient qu’une chose; nous grimper dessus en s’agrippant avec leur 2 bras, 2 jambes et leur queue.


Sensation des plus uniques que de sentir les petites mains/pieds et leur queue s’enrouler autour de nos bras afin de s’agripper.




15 Avril 2017
Bon… ce n’est pas tout. Il pleut des cordes depuis 2 jours et les prévisions ne sont guère meilleures pour la prochaines semaines. La mousson est bien installé, ce qui sonne la fin de notre séjour en Amazone.
Je ne veux plus entendre (ou voir) le mot bateau avant un très long moment!
À la première heure, nous nous envolons pour d’autres cieux… plus radieux.
Bolivie nous revoilà!!!

Épisode 115 – Roraima; Le Monde Perdu

RETOUR DANS LE TEMPS

2 Janvier 2017 – Puerto Williams – Isla Navarino
« N’allez pas au Venezuela! Je sais que Roraima est très tentante, mais promettez-moi de ne pas aller au Venezuela!! Le pays peut imploser et tomber en Guerre Civile à tout moment!!! »
Ces mots furent prononcés par un couple de brésiliens rencontré sur Isla Navarino. Docteurs, dans la quarantaine et adeptes de plein-air, ils avaient fait pas mal toutes les randonnées possibles sur le continent sud américain.
Quand je leur ai mentionné que nous envisagions nous rendre au Vénezuela pour faire Roraima, les traits de leur visage s’étaient durcis et ils nous avaient lancé cette mise en garde… comme si des parents donnaient un ordre à leurs enfants.
Depuis plus de 8 mois que je parcourais l’Amérique du Sud, ils n’avaient pas été les seuls à me déconseiller d’aller au Venezuela… et pourtant… en ce 27 mars 2017, nous étions en route pour le Vénézuela.


VENEZUELA POUR LES NULS
« Nous n’avons pas besoin de touristes, nous avons du pétrole » – Hugo Chavez
Lieu de naissance de Simon Bolivar, figure emblématique de l’Indépendance des colonies espagnoles en Amérique du Sud, le Vénézuela a toujours été le mouton noir de l’Amérique du Sud, faisant les choses à sa manière.
Nom officiel; Republica Bolivarian do Venezuela

Population; 30 millions

Capitale; Caracas

Langue; espagnol
Comment le Vénézuela a t’il pu passé d’un des pays les plus riches du continent au pays le plus pauvre, sur le bord de la guerre civile.
Le Vénézuela est dans le top 5 des pays producteurs de pétrole au monde. Il y a quelques années, lorsque le prix du pétrole s’est effondré (pour ne plus jamais remonter au niveau d’antan), le pays n’avait pas vu venir le coup et a été secoué par un tremblement de terre de puissance maximale.
Du jour au lendemain, le pays qui tirait plus de 80% de ses revenus du pétrole, a vu ses profits fondre comme neige au soleil.
Le gouvernement, qui n’avait jamais utilisé l’argent du pétrole pour diversifier l’économie du pays (comme les UAE ont faits), a du procéder à des coupes drastiques. Les vénézuéliens, habitués a une qualité de vie aisé, sont tombés de leur nuage.
La monnaie, le Bolivar, a été dévalué a un point tel qu’elle ne vaut plus rien en dehors du pays. Les vénézuéliens étaient dès lors prisonniers de leur propre pays.
Du coup, la population est descendue dans les rues, surtout dans les grandes villes comme Caracas. Depuis ce temps, le pays est plongé dans le chaos le plus total. Le gouvernement peine à acheter de l’étranger des produits de base tel que de la nourriture et des médicaments. Il y a pénurie de tout, surtout dans les grandes villes et à la frontière avec la Colombie, où des milliers de vénézuéliens tentent de fuir illégalement en quête de jour meilleur.
Le Venezuela… un pays dangereux… c’est ce que tout le monde dit… mais tout le monde en sait quoi au juste? Tout le monde n’est jamais allé au Venezuela? Tout le monde voit ce que les médias veulent bien nous montrer; des images et des histoires qui font sensations.
La vie vaut la peine d’être vécu à fond et cela implique de prendre des chances de temps en temps.

2 FRONTIÈRES EN 24h
Après avoir passé la frontière entre la Guyana (Lethem) et le Brésil (Bonfil) une douzaine d’heure plus tôt, dormi à Boa Vista (une ville qui porte très mal son nom), nous étions à bord d’un taxi collectif roulant à vive allure en direction de Pacaraima, à la frontière du Brésil avec le Vénézuela.
Plus nous approchions de la frontière et plus la tension montait. Nous avions beau avoir reçu toutes les assurances que l’endroit était sécuritaire, il n’en demeurait pas moins que nous étions nerveux… une nervosité mélangée avec beaucoup beaucoup d’excitation.
Nous passions le poste frontalier brésilien… pour nous diriger vers le poste frontalier vénézuélien… et en ressortir au Venezuela.


Nous sautions dans un taxi pour rejoindre Santa Elena, la ville la plus proche… simplement pour voir le chauffeur se diriger vers le Brésil… à notre plus grande surprise… et sous le regard médusé du militaire qui venait de nous faire passer la frontière.
Ce que le chauffeur ne nous avait pas dit, c’est qu’il devait aller chercher un truc du coté brésilien avant de se diriger à Santa Elena de Uairen…
Plus de peur que de mal!

BIENVENUE AU VENEZUELA!
Santa Elena n’était pas en flamme, il n’y avait aucun mort dans les rues, aucun coup de feu, aucune personne qui tentait de nous arracher la tête et/ou de nous voler tout ce que nous avions. Bref, tout était business as usual; il faisait chaud et humide.
Santa Elena est une petite ville de 8000 habitants, coincé entre la frontière brésilienne et le « Parque Nacional Canaima », l’un des plus grand Parc National au monde, comprenant entre autre Angel’s Fall (la plus haute chute au monde), la Gran Sabana et Roraima. À plus de 10-12 heures de la grande ville vénézuélienne la plus proche, nous étions entré au Venezuela par la petite porte d’en arrière, très loin du chaos.
Nous ne tardions pas à trouver une chambre d’hotel très spacieuse, avec salle de bain, TV, frigo, A/C pour moins de 9$… du jamais vu.
Tanzi, qui désirait s’acheter une nouvelle casquette, payait l’article avec un simple billet de 50 reals (monnaie brésilienne – l’équivalent de 21$can). La caissière lui redonnait le change en Bolivar… 40000 Bolivar pour être plus exact… en billet de 100 Bolivar… la pièce de monnaie la plus élevé au Venezuela. Elle ressortait du magasin avec de grosses piles d’argent… ressemblant beaucoup plus à une voleuse de banque qu’à une personne qui venait de s’acheter une casquette.
En fin de journée, nous rencontrions notre guide et le reste du groupe. Impossible de faire autrement pour se rendre où nous voulions aller.
Dès demain, l’aventure allait commencer!

JOUR 1 – LA GRAN SABANA

Info

Départ; Santa Elena (4×4)

Début Randonnée; Paraitepui

Fin de la Randonnée; Camp RioTek

Distance; 13km

Dénivelé Positif; +150m

Dénivelé Négatif; -300m

Après s’être fait brasser durant 2h à bord d’un 4×4 roulant sur des chemins de terre défoncés, nous arrivions au village de Paraitepui.
Loin devant nous pointait 2 massifs rocheux, Roraima et son petit (pas petit) frère Kukenan, 2 monolithes géants plantés au beau milieu de la savane tels des forteresses imprenables. Et pourtant, au terme de la randonnée de 6 jours que nous débutions, nous aurions sommité Roraima!
Roraima, de son véritable nom Roroma (les anglais trouvaient que Roraima sonnait mieux), et qui signifie « Grand Bleu Vert » est une montagne atteignant 2810m, qui ferait paraître Table Mountain à Cape comme une très petite table.
Situé à la triple frontière du Brésil, Venezuela et Guyana, il est seulement possible de réaliser l’ascension du coté vénézuélien. Cette randonnée est réputé comme l’une des plus belles au monde… même si elle est inconnue de monsieur-madame-tout-le-monde.
La création de Roraima n’est pas dû à un volcan ou aux glaces qui auraient modifié le paysage en se retirant lors de l’une des périodes de glaciations que la Terre a connu. Non! La création de Roraima remonte à l’époque où tous les continents ne formaient qu’un seul continent; Pangea.
L’endroit a inspiré de nombreux créateurs, notamment Sir Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes, pour l’écriture d’un des romans de fiction les plus célèbres jamais écrit; « The Lost World (Le Monde Perdu) ».
Pour ma part, Roraima trône au sommet de ma liste des endroits à voir depuis que j’ai découvert son existence il y a quelques années grâce au film d’animation « Up » de Disney/Pixar (vous savez le vieil homme et sa maison qui vole avec des ballons).


La randonnée du jour, sans aucune difficulté, consistait à se rapprocher de Roraima en marchant au travers de la « Gran Sabana (la Grande Savane) », une vaste étendue d’herbe et de petites collines s’étendant jusqu’à perte de vue (sauf pour Roraima et Kukenan).
Nous étions en compagnie de notre guide Marisol (vénézuélienne parlant très bien anglais… une rareté), de 2 porteurs/cuisiniers, de Pedro et Marie (un couple portugais/allemand), de Mae (une japonaise)… et de notre toilette portative. J’avais vu des Parcs Nationaux avec des règlements bizarres, le premier en tête de liste étant Altos de Lircay (Chili), où il fallait avoir un bruleur et un poêlon pour entrer dans le parc… même si vous faisiez la démonstration que toute la nourriture que vous alliez manger ne nécessitait aucune cuisson… mais l’obligation d’avoir une toilette portative était une première.
En chemin, Marisol me lançait « Your bag is so small (ton sac est tellement petit) ». Je lui repondait qu’il y avait une tente, un sleeping et des vêtements chauds dedans. Elle me lançait alors un regard du genre « tu penses que je suis une idiote ».

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Une fois au Camp Riotek, je sortais la tente et le sleeping de mon sac et Marisol s’écriait « it is true!!! (Tu disais vrai!!!) ».
C’était maintenant l’heure de contempler la vue… et de se faire manger par les Puri Puri, petits moustiques aux piqures extrêmement douloureuses.


JOUR 2 – LA DÉMESURE

Info

Début Randonnée; Camp Rio Tek

Fin de la Randonnée; Camp de Base

Distance; 11km

Dénivelé Positif; +800m

Dénivelé Négatif; -50m

La journée débutait sous un ciel très bas et chargé… qui allait éventuellement nous tomber sur la tête… avec Roraima et kukenan complètement cachés dans les nuages.

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Fini la Gran Sabana, nous entreprenions l’ascension du podium végétal sur lequel Roraima donnait l’impression d’être déposé.
J’avais rarement vu quelque chose d’aussi impressionnant; plus on s’approchait et plus les parois rocheuses semblaient insurmontables. La proportion de Roraima est tout simplement démesuré, son manteau de brouillard ajoutant à sa grandeur.

Le camp d’aujourd’hui se trouvait sur un plateau, au sommet du monticule de verdure, tout près du début de la paroi rocheuse. L’endroit offrait une vue imprenable sur la Gran Sabana en contrebas.

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La température, extrêmement changeante, mais toujours nuageuse, faisait en sorte de constamment modifier le paysage; une minute nous pouvions admirer Roraima presque entièrement, l’autre minute tout était bouché, tandis que la plupart du temps Roraima ne se dévoilait que partiellement au travers de son grand manteau gris.

JOUR 3 – LA BRÈCHE

Info

Début Randonnée; Camp de Base

Fin de la Randonnée; Hotel Indio

Distance; 8km

Dénivelé Positif; +500m

Dénivelé Négatif; -50m

Aujourd’hui, nous entreprenions de rejoindre le sommet de Roraima.
Le guide avait beau pointer en direction du sentier montant jusqu’au sommet, je ne voyais que des parois verticales. Il y avait pourtant bel et bien une brèche dans l’armure de Roraima… une seule sur tout le périmètre; « Paso de la Grimace ».

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La première section se passait dans une jungle très dense et verdoyante. La guide nous mettait en garde contre la grande quantité de serpents venimeux dans les environs; nous aurions à utiliser nos mains et ces mêmes serpents vivaient dans les trous où nous devions prendre appui.
Nous pouvions désormais toucher à la paroi. Il fallait avoir la tête extrêmement arquée vers le haut pour apercevoir le ciel tellement Roraima prenait tout l’horizon de droite à gauche et de haut en bas. La montagne avait constamment la tête dans les nuages, si bien que nous avions l’impression de monter au ciel.

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Sur les coups de midi, nous atteignions le sommet, un endroit tout sauf hospitalier, étant balayé par des rafales de brouillard. Il y régnait un silence de mort.

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Nous installions notre campement pour les 2 prochains jours dans les cavités d’une petite montagne surnommée « Hotel Indio ». Ne vous laissez pas méprendre par le nom, l’endroit n’offrait aucun confort.

N’empêche, le super panorama compensait amplement pour les 2 nuits froide et humide qui nous attendaient; le genre de froid qui se fou de combien de couches de vêtement tu portes et qui se rend directement au os.

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JOUR 4 – LA FORTERESSE DU CIEL

Info

Début Randonnée; Hotel Indio

Fin de la Randonnée; Hotel Indio

Distance; +/-12km

Dénivelé Positif; –

Dénivelé Négatif; –

Roraima est réputée pour offrir une température complètement imprévisible à longueur d’année, avec de la pluie et du brouillard au menu plus souvent qu’autrement.
Il faut croire que Dame Nature nous apprécie puisqu’il n’y avait aucun nuage à l’horizon à notre réveil. Nous avions une vue impressionnante sur la Gran Sabana tout en bas depuis Hotel Indio.


À peine la première lueur du soleil pointée que nous entreprenions d’explorer le sommet. Devant nos yeux s’étendait une contrée tellement vaste qu’il était facile d’oublier que nous étions sur le sommet d’une montagne. On aurait pu marcher une dizaine de km sans tomber sur le périmètre de Roraima.
Le sommet de Roraima était un endroit totalement inhospitalier et labyrinthique, un paysage formé de roches noires et de marais, avec d’étranges & fascinantes formations rocheuses. Le genre d’endroit que ton cerveau peine à croire qu’il peut exister… et pourtant il se trouvait devant nos yeux.

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L’endroit était le repère de nombreux scorpions et tarentules. Nous avons croisé 3 tarentules… dont une de très près; je faisais un somme sur une roche quand Tanzi m’a lâché un cris de mort… la grosse tarentule velue était à moins de 1m de moi.
The Abyss (L’Abysse)

De ce mirador sur le périmètre, il était possible de voir le territoire de la Guyana s’étendre à l’infini devant nos yeux en contrebas.

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The Window (La Fenêtre)

Offrant de super points de vue sur Kukenan de l’autre coté de la vallée, l’endroit est aussi reconnu pour sa roche en porte-à-faux sur au moins 10 mètres au-dessus de la vallée… 700m plus bas.

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Maverick

À 2810m, le point le plus haut de Roraima se veut un incontournable pour admirer le coucher de soleil sur la Gran Sabana.
Voir un coucher de soleil assis à moins de 1m du bord d’une paroi verticale plongeant à plus de 800m; check.


Juste avant que le soleil ne disparaisse derriere Kukunan, le brouillard enveloppait tout. Une manière pour Roraima de nous montrer qui était le boss.



JOUR 5 – REWIND

Info

Début Randonnée; Hotel Indio

Fin de la Randonnée; Camp Rio Tek

Distance; 19km

Dénivelé Positif; +100m

Dénivelé Négatif; -1300m

Des vents violents et un brouillard dense, c’est ce qui régnait sur Roraima à notre réveil. Le soleil tentait de percer cette muraille blanche… sans succès.
Le genre de température où tu veux refermer le zipper de ta tente à peine après l’avoir ouvert, et t’emmitoufler dans ton sleeping. Comme vous le devinez, cela n’était pas une option; il nous fallait redescendre Roraima par Paso de la Grimace et faire à rebours les jours 2 et 3 jusqu’au Camp Riotek.


Plus nous descendions et moins le brouillard était dense, au point de disparaitre, laissant apparaitre la Gran Sabana devant nos yeux.


Une fois passé le Camp de Base (nuit du jour 2), nous en avions fini avec les sentiers casse-cou.


Dès lors, nous descendions tranquillement en direction du Camp Riotek (nuit du jour 1).


Jour 6 – PROMENADE DANS LE PARC

Info

Début Randonnée; Camp Rio Tek

Fin de la Randonnée; Paraitepui

Distance; 13km

Dénivelé Positif; +300m

Dénivelé Négatif; -150m

Toute bonne chose à une fin!
Un dernier long regard à Roraima, pour tenter de mémoriser la montagne dans mon esprit, et nous étions dans le 4×4 en route pour Santa Elena.


Une dernière nuit au Venezuela et puis ce serait le Brésil… encore.

ÉPILOGUE
J’ai visité beaucoup de pays, marché des randonnées mythique et gravit de hauts sommets, mais cette aventure est l’une de celle qui m’a le plus émerveillée.
Pourquoi?
Parce que Roraima est l’un de ces endroits plus vrai que nature. Mes attentes étaient extrêmement élevées envers Roraima et l’endroit m’a coupé le souffle.
Parce que dans un monde où tout va toujours de plus en plus vite et ou on peut avoir quasi n’importe quoi en clignant des yeux, j’avais fini par mettre une croix sur Roraima en raison de la situation au Venezuela… et les étoiles se sont alignées à la dernière minute.

Épisode 114 – Guyana; A feel of India

Un arrière gout d’Inde… Un arrière gout de chaos… À peine arrivé, que je ne voulais pas y rester une minute de plus…

Bienvenue en Guyana!!!
Ce n’est pas le bout de l’Amérique du Sud géographiquement parlant, mais ça l’est culturellement.
À peine sorti du traversier en provenance du Suriname que la réalité frappait fort; j’avais l’impression d’être de retour en Inde… un Inde qui aurait fusionné avec l’Afrique noire. C’était le BORDEL dans les rues; pollution, animaux en liberté (vaches, ânes, chevaux, chèvres, name it) & pollution sonore (klaxon).
On raconte que la population de Guyana se trouve sur la route longeant l’atlantique entre le Suriname et la capitale, et que le reste du pays est vide. Je l’espère de tout coeur puisque tout ce que nous pouvions voir durant le trajet de 200km entre la frontière et Georgetown était une interminable succession de bâtiments s’entassant les uns sur les autres sur le bord de la seule route du pays. Les villages se succédaient à un rythme infernal sans que l’on voit une véritable limite entre chacun… la bande de bâtiments ne s’arrêtait jamais.

GUYANA POUR LES NULS
Colonie hollandaise de 1607 à 1814, puis colonie anglaise de 1814 jusqu’à son indépendance en 1966, la « République Co-operative de Guyana » est la plis populeuse des 3 Guyane. Ses 800000 habitants sont bien peu, mais assez pour être supérieure au total du Suriname et de la Guyane Française.
Faits particuliers;

– plus de 45% de la population est d’origine indienne, 30% noir, 15% créole, 10% amérindien et moins de 1% blanc,

– Bien que situé sur le continent sud américain, Guyana fait officiellement parti des Caraïbes.

– Guyana a une frontière terrestre commune avec le Venezuela, mais il n’y a aucun moyen de traverser d’un pays à l’autre.

– Guyana recoit moins de 10000 touristes par année. C’est moins de touristes que Machu Picchu en 1 mois. La Guyana n’est pas du tout faite pour les backpackers, étant totalement orienté sur le touriste de luxe. Il est rare de voyager dans le pays sans guide… rare mais pas impossible 😉

– Guyana a le plus haut taux de suicide de tous les pays sur Terre.

– La langue officielle du pays est l’anglais, mais la plupart des habitants parlent un créole à base d’anglais totalement incompréhensible.

GEORGETOWN – IL FUT UN TEMPS…
Cela fait maintenant 50ans que la Guyana a obtenu son indépendance du Royaume-Unis. Cela fait très probablement 50ans que Georgetown, la capitale du pays, tombe en décrépitude.


Surnommée « The Green City (La Ville des Jardins) », on peu facilement imaginer que la ville a autrefois été très belle, avec des canaux (petites rivières) dans presque toute les rues et de vieilles constructions en bois, de grands espaces verts… mais toute cette beauté est enseveli sous une énorme couche de poussière et de pollution. Soyons honnête, Georgetown version 2017 est un trou à ras, la plus laide capitale d’un pays sud américain.

Seawall / La Digue

Pourquoi faire simple quand on peu faire compliquer?
Georgetown et presque toute la cote de Guyana se trouve quelques mètres en-dessous du niveau de la mer (typiquement hollandais).
Au milieu du 19ème siècle, un gigantesque mur de béton de 250 KILOMÈTRES de long fut construit pour séparer l’océan de la terre et éviter les inondations. Le mur débute à Georgetown et se rend jusqu’à la frontière avec le Suriname au sud.
N’empêche, les terres sur lesquelles sont construit Georgetown et la plupart des villages sont des terres inondables. Il a plu durant 2 heures à notre arrivé et les rues se sont transformées en piscines. Je n’imagine pas comment ça peut-être durant la mousson, alors qu’il pleut continuellement.
L’architecture des bâtiments de Guyana s’est d’ailleurs adapté à cette conditions; la plupart des bâtiments sont des constructions de 1 étage sur pilotis.



LE VÉHICULE MAUDIT
Au Revoir océan Atlantique et cote est de l’Amérique du Sud. Nous quittions Georgetown et commencions notre périple vers le centre du continent sud américain, périple qui nous mènerait éventuellement à l’amazone (le fleuve et la jungle).
La route jusqu’à notre prochaine destination s’annonçait longue et pénible; 400km à travers jungle et savane… 400km à rouler sur une tranchée orange (ils appellent ça une route ici) complètement défoncée… 400km entassé comme des sardines dans un vieux minibus.
Oubliez les bus de nuit version Amérique du Sud avec a/c et siège inclinable, le transport en Guyana se compare plutôt avec celui au Madagascar.
Dans un premier temps, la « route » pénétrait dans la forêt Iwokrama, considéré comme l’une des plus vieille forêt et l’un des endroits offrant la plus grande biodiversité sur Terre.


00.30 – Après avoir fait un flat quelques heures plus tôt, c’était maintenant au tour de la batterie du véhicule de rendre l’âme. Résultat; nous allions passer le reste de la nuit entassé dans le minibus, au milieu de la jungle et sous une pluie diluvienne.


14.00 – Après avoir été remorqué jusqu’à un poste militaire quelques km plus loin, et avoir attendu toute l’avant-midi notre chauffeur aille chercher un mecano à moto, le véhicule était enfin réparé et nous pouvions reprendre la route.


18.00 – Nous arrivions juste à temps à la rivière Essequibo pour prendre le dernier traversier de la journée, admirer le coucher de soleil au passage, et continuer notre route.


21.30 – Quelques 27 heures et 400km après avoir quitté Georgetown, nous émergions de la jungle et l’horizon s’ouvrait devant nous. C’était la fin de ce qui avait été ma pire run de « bus » sur le continent.
Bienvenue à Annai, l’un des premiers villages du Rupununi, la savane guyanaise, communément appelé le Far West Guyanais!

LE FAR WEST GUYANAIS
La Guyana offre un contraste des plus marqué entre la cote Atlantique, où 95% de la population du pays habite, et est à majorité noire et indienne, et l’intérieur des terres, composé de jungles et de grands espaces vide, et habité par des communautés amérindiennes depuis la nuit des temps.
Nous voici donc au coeur de la savane guyanaise, un endroit qui ne manque pas de me rappeler les grands espaces sauvages de la savane africaine (Tanzanie); terre rouge orangé sur fond de plaines toutes vertes.


Annai, est un minuscule village situé sur une toute aussi minuscule colline au milieu de la savane. Ses 450 habitants en font le village le plus important à des centaine de kilomètres à la ronde. Partout autour, nous pouvions apercevoir d’autres minuscules villages pousser dans la savane.


Le village en sois était sans aucun intérêt, tout le contraire du paysage environnant. D’un coté, il y avait la jungle qui se terminait tel un mur. De tous les autres cotés, il n’y avait que le tapis vert de la savane qui s’étendait jusqu’à perte de vue… et encore plus.


La vie dans le Runupuni est des plus simple; pas d’électricité le jour, générateur la nuit, les constructions sont principalement de simples constructions en paille, au mieux il y aura une petite construction en brique, construction qui servira de chambre pour toute la famille. Il ne semblait pas non plus y avoir de « pattern » pour où les gens construisaient leur maison dans la plaine. Cela donnait l’impression que la totalité de l’endroit appartenait à la communauté.
Nous pouvions difficilement étre dans un endroit plus reculé; une région reculé de Guyana, un pays que personne ne connait.
Je crois que ce qui m’a le plus marqué de l’endroit est l’absence totale de clôture. Nous aurions pu marcher dans n’importe quelle direction sans aucun obstacle. Encore plus surprenant, nous n’avons vu aucun champ de culture (pas même un petit jardin à coté des maisons). On raconte que le sol du plateau guyanais est trop pauvre pour qu’il pousse autre chose que de l’herbe. Cette herbe est cependant bonne pour nourrir le bétail. Les habitants du coin ont donc beaucoup de vaches.



LETHEM
Annai désormais derrière nous, nous étions en route pour Lethem; capitale du Rupununi, endroit tout sauf mémorable et… ville frontière avec le Brésil.


Brésil nous (re)voila!

P.S. I – Commentaire le plus drôle que j’ai entendu en Guyana; s’adressant à moi et tentant de m’impressionner « il peut faire vraiment froid la nuit… des fois le thermomètre descend à +23 degrés celsius »… eh ben… difficile à croire… 😉

Épisode 113 – Suriname; Retour Vers Le Futur

17 mars 2017
09.00 – Le chauffeur de taxi s’empressait de tourner les postes de radio… jusqu’à ce qu’il tombe sur du Bob Marley. Il nous regardait alors tout sourire en pensant nous faire plaisir (Tanzi déteste Bob).
Bienvenue au Suriname!
À peine passé la frontière avec la Guyane Française que nous étions en route vers le centre du pays. La route pouvait se résumer en 1 mot; jungle. 
150km plus loin, nous franchissions la rivière suriname par le Wijdenboschbrug, un pont en béton qui montait tellement haut qu’on aurait dit une montagne russe. Au sommet du pont, Tanzi me demandait pourquoi j’étais nerveux; well, j’ai confiance aux ingénieurs européen/nord-américain, mais les ingénieurs surinamais?!? 


Bienvenue à Paramaribo, la capitale (et seul véritable endroit à visiter) au pays!

LE SURINAME POUR LES NULS
« Where is Suriname? (Où se trouve le Suriname?) » – C’est la recherche la plus fréquente associée au mot Suriname sur Google. 
Situé au nord est de l’Amérique du Sud, coincé entre la Guyane Française et la Guyana, le Suriname, ou simplement Surinam, est l’ancienne colonie de Guyane Hollandaise. Depuis son indépendance des Pays-Bas en 1975, l’état a adopté le nom de la rivière la plus importante du pays. 
Le pays est une vraie de vraie République de Bananes (tout croche/corrompu). En 1980, Desi Bouterse, alors sergeant dans l’armée de Suriname, fomenta un Coup d’État. Il régna en dictateur sur le pays durant tous les années 80, une décennie marquée par une sanglante Guerre Civile opposant Bouterse à ses opposants. 
La démocratie fut rétablie en 1990, simplement pour voir Desi Bouterse se faire élire président en 2010. Il est toujours le président… alors qu’il est poursuivi par les tribunaux internationaux pour Crimes de Guerre durant sa dictature. 
L’époque coloniale fut marquée par un jeu de chaise musicale entre les britanniques et hollandais qui « s’échangeaient » le territoire. Une seule constante; l’esclavage dans les plantations. Des britanniques, le Suriname en retire de conduire à gauche, tandis que les hollandais ont apportés l’architecture, la langue et des mots pas prononçables. 
Tout comme les 2 Guyanes, le Surimane a une grande biodiversité, mais il ne fait aucun effort pour la préserver contrairement à ses voisins. Ainsi, le Suriname coupe sa jungle sans compter pour la remplacer par des plantations et des villes. 
La monnaie est le $ surinamais. Ceux qui ont créé cette devise en avaient fumé du bon. On retrouve un pièce de 5cent carré, un 10cent minuscule, un 100cent (au lieu de 1$) et ma favorite, une pièce de 250cent (2.5$?!?).



PARAMARIBO
Par’bo (surnom de la ville) semble sortir tout droit d’une autre époque! 
Y mettre les pieds donne l’impression d’être sur le plateau de tournage d’un film prenant place à Philadelphie, avant l’Indépendance des 12 colonies anglaises… avec des acteurs indiens et indonésiens… qui parlent hollandais.


Onafhankelijkheidsplein

Un mot utile à retenir si vous aimez jouer au Scrabble. Autrement, c’est le nom du parc de l’indépendance au milieu de la ville. 


Fort Zeelandia

Vieux fort sur le bord de la rivière. Saviez-vous qu’après avoir perdu (à nouveau) le territoire aux mains des anglais, les hollandais ont repris leur territoire de Guyane en donnant la Nouvelle-Zélande (alors l’une de leur colonie) aux anglais. Quelle gaffe!!!



Waterkant (Riverfront)

Plus belle rue de la capitale avec la rivière et des restaurants en plein air d’un coté, et des bâtiments historiques de l’autre. 



LA GRANDE DIVERSITÉ CULTURELLES
Ce qui m’a le plus impressionné du Suriname est sa grande mixité culturelle; un espèce de touski de tous les peuples de la Terre. Le Suriname c’est l’Europe qui rencontrerait l’Afrique et l’Asie… en Amérique du Sud. 
Ses 520000 habitants lui confère le 190ème rang (sur 195) des pays les plus peuplés sur Terre… aux antipodes de l’Inde et de la Chine. 
Cela n’empêche pas les 5 plus importantes religions d’y vivent en paix sous un même toit; hindou, islam, catholique, juif et taoisme. 
Le peuple du Suriname c’est 30% d’indiens, 20% de créole, 15% d’indonésiens, 15% de Maroons, 5% d’amérindiens, 2% de chinois et 1% de blancs européens. 

– Les maroons sont les descendants des esclaves venus (de force) d’Afrique,

– Les indiens sont venu pour remplacer (à des salaires ridicules) les esclaves noirs dans les plantations après l’abolition de l’esclavage,

– Les indonésiens ont été « importés » d’Indonésie, alors une colonie hollandaise,

– Les créoles sont un mix se tout ce beau monde,

– Les chinois sont venu… travailler dans les dépanneurs… 
L’un des plus petits pays sur Terre pourrait faire la morale au plus grand. En moins d’une heure de marche dans Paramaribo, vous tombez sur l’une des plus grande synagogue du continent, un immense temple hindou, la plus importante mosque du continent, et l’une des plus haute église en bois au monde. Nous avons aussi croisé un temple chinois (taoisme).

Arya Dewaker

L’un des plus grands temples hindou d’Amérique du Sud. 



Sint-Petrus-en-Paulus Kathedraal

La cathédrale Saint-Pierre & Saint-Paul, haute de plus de 40 mètres, est l’une des plus hautes églises en bois au monde. 


Mosque Keizerstraat

Plus grande mosquée des caraibes et l’une des plus grande d’Amérique du Sud. 



Nevah Shalom Synagogue

Le plancher à l’intérieur de la synagogue est fait de sable pour rappeler les 40ans de marche dans le désert des juifs.

SURPRISE!!!

La mosquée et la synagogue sont l’une à coté de l’autre… unique sur Terre. 



19 Mars 2017
04.00am – Avec la lune perchée très haute dans le ciel, nous quittions Paramaribo pour gagner la frontière, 300km plus au nord, et sauter dans le traversier faisant la navette avec la Guyana. 

Épisode 107 – Sao Paulo

Après 16h de « pur bonheur »… dans un bus vieillot… qui sentait la robine… c’est plutôt moi qui sentais la robine… peu importe… je m’égare…

Je disais donc… Après 16 heures de « pur bonheur » à bord d’un bus, nous arrivions enfin à Sao Paulo, Sampa pour les intimes, non seulement la plus grande ville du Brésil, mais aussi la plus grande ville de l’hémisphère sud de la Terre.
Les origines modestes de Saint-Paul (Sao Paulo en portugais) n’auraient pourtant pas pu laisser présager un futur aussi grand.



SAO PAULO POUR LES NULS
Fondé en 1560 par les Jésuites, sous le nom de « Sao Paulo dos Campos de Piratininga », l’endroit était à l’origine un simple monastère (« Pateo do Collegio »… qui se trouve encore aujourd’hui au centre de la ville) ayant pour mission d’éduquer les amérindiens.


Les 200 premières années d’existences de Sao Paulo furent marquées par l’isolement et la pauvreté. Située loin de la cote à plus de 800m d’altitude (Sao Paulo fut longtemps la seule ville de la colonie portugaise à ne pas se trouver sur le bord de l’Atlantique), les portugais se foutaient éperdument de Sao Paulo en raison de l’absence totale de richesses à exploiter. Sampa était alors l’endroit le plus pauvre de toute la colonie.
Au 18 et 19ème siècles, la ville gagna peu à peu ses lettres de noblesses en devenant un lieu de transit incontournable pour les aventuriers partant explorer l’intérieur du continent afin de poursuivre le processus d’expansion de la colonie.
Disons que les temps ont bien changés depuis…
Presque 460ans après sa fondation, Sao Paulo est aujourd’hui la 12ème ville la plus populeuse au monde (21 millions d’habitants), la capitale financière du Brésil, et l’une des 10 villes les plus dispendieuses où vivre sur Terre.
Fait surprenant, c’est aussi la ville comptant le plus d’habitants à descendance italienne (battant toutes les villes d’Italie) sur la planète (il y eu une forte immigration italienne après l’indépendance du pays).
Tout n’est cependant pas rose. On raconte que près de 10% des habitants de la mégapole vivent dans des favelas (bidonvilles) en périphérie de la ville.

SAO PAULO VERSION 2017
Comme Tanzi l’a si bien imagé; « Sao Paulo est comme un yogourt nature… on cherche la saveur ».
Malgré tout, quelques endroits valent le détour;
PARQUE IBIRAPUERA

Immense parc au milieu de la ville, avec des bâtiments de Oscar Niemeyer (pour les architectes) et de jolie lacs avec des signes noirs, l’endroit est un incontournable.


AVENIDA PAULISTA

C’est l’artère la plus connue de Sao Paulo, supposément la séparation entre la vieille et nouvelle ville (je n’ai vu aucune différence… du béton à l’extrême des 2 cotés).


2 éléments ont retenus mon attention;

– Murale de Oscar Niemeyer,


– Museu de Arte de Sao Paulo (le Musée des Arts de Sao Paulo) et son impressionnante architecture sans colonne sur plus de 70m.


PLAÇA DA SÉ

Place principale au coeur de la (très laide) vieille ville, avec une belle cathédrale bordée par une allée de palmiers.




Contrairement aux autres méga villes du continent sud américain (Buenos Aires, Santiago, Lima, Quito et Medellin), Sao Paulo manque de cet intangible (pouvant s’apparenter à une âme) qui fait la différence entre un endroit ordinaire et un endroit à ne pas manquer.
En d’autres mots; sauf si vous êtes un architecte, vous pouvez passer votre chemin.

Épisode 86 – Hike & HitchHike

On n’entend jamais parler de celui qui termine 2ème ou 3ème. Tous n’en ont que pour le 1er. Eh bien c’est la même chose pour les sites archéologiques. Pouvez-vous me nommer le principal site archéologique en Amérique du Sud?

Tic Tac
Je parierais que la plupart d’entre-vous avez pensé à Macchu Picchu… avec raison.
Maintenant, pouvez-vous me nommer les 2ème et 3ème plus importants sites archéologiques d’Amérique du Sud?
Tic Tac
C’est un peu plus difficile n’est-ce pas? Je paris que la très grande majorité d’entre-vous n’avez AUCUNE ESPÈCE D’IDÉE.
Je vous le donne en mille; nahhhh… j’ai changé d’avis. Il vous faudra plutôt parcourir cet épisode pour le découvrir… un épisode qui parle du nord du Pérou… endroit où peu de voyageurs se donnent la peine de visiter… trop pressés de gagner le centre du pays depuis l’Équateur (ou vice versa).
DE L’ÉQUATEUR AU PÉROU EN 12 ÉTAPES « FACILES »
Le 7 octobre 2016 restera dans les annales de ma vie pour avoir été ma plus longue et pénible journée de voyage. On m’avait mentionné que je prenais tout sauf l’option facile en tentant de franchir par la jungle la frontière entre l’Équateur et le Pérou, mais je ne me serais jamais imaginé peiner autant. À vaincre sans difficulté, on triomphe sans gloire…
ACTE 1 – ZUMBA
Réveil à Zumba/Équateur au son des coqs à 05.00… 2 heures avant l’heure prévue… Grrrrr
ACTE 2 – RANCHERA
Je sautais dans un « Ranchera » (étrange mélange entre un bus et un tracteur) pour me rendre jusqu’à La Balsa, la frontière avec le Pérou, 1.5h plus loin. Sans aucune suspension, je me faisais brasser à souhait sur les routes défoncées en terre. En étant submergé par la jungle, j’avais alors beaucoup plus l’impression de faire une visite guidée dans un parc national que de me rendre à un poste frontalier.
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ACTE 3 – LA FRONTIÈRE
Passer la frontière s’avérait plus compliqué que prévu. Tout d’abord, je ne trouvais pas le poste frontalier de l’Équateur (sans joke). Je décidais de passer le pont en me disant que peut-être les 2 pays avaient combiné leur fonction.
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Erreur… en arrivant au poste frontalier du Pérou, l’homme cherchait le tampon de départ de l’Équateur dans mon passeport… sans succès. Il me renvoyait de ce pas en Équateur de l’autre coté du pont.
De retour en Équateur, je trouvais finalement une cabane sans aucune identification avec un policier (beaucoup trop relax).
ACTE 4 – MARCHE ou CRÈVE
Ayant mon tampon d’arrivé au Pérou fraichement apposé dans mon passeport, je me mettais à la recherche d’un transport… sans succès.
On m’expliquait que tous les Collectivos (espèce de taxi transport en commun) avaient quittés quelques minutes plus tôt et qu’il y en aurait surement de nouveaux dans 30 à 40 minutes. On m’expliquait aussi que le village le plus proche était à plus de 6km.
Toute personne sensée aurait attendu un transport à la frontière… pas moi. J’entreprenais de marcher les 6km sur la route pavée traçant à travers la jungle… avec mes 2 sacs sur le dos. Pas exactement ce que j’imaginais comme arrivé au Pérou.
Heureusement que pour une fois j’avais mangé un déjeuner et que j’avais de l’eau sur moi parce que la chaleur suffocante jumelée à une humidité très intense auraient surement eu raison de moi.
Je me répétais que ce qui ne me tuait pas me rendait plus fort et que j’avais vu bien pire. Après tout, je n’avais pas eu d’accident de moto (sud de l’Inde), j’avais toujours mon passport et mon porte feuille (Sri Lanka) et je marchais sur une route pavé en direction d’un village… je n’étais pas au Cachemire seul perdu au milieu de nul part à 1 ou 2 journées du village le plus proche.
ACTE 5 – HERNANDO
Après 1h et 4km de marche, j’entendais des pneus grincer sur la chaussée; une voiture s’était brusquement arrêtée derrière moi. Je n’étais pourtant pas sur son chemin…
Un homme sortait du véhicule; « amigo… de donde va? (l’ami… où tu vas comme ça?) »
Moi – « San Ignacio » (la plus grosse ville des environs quelques 50km plus loin).

10.20 – L’homme me lançait un « vamonos (allons-y) » en me faisant un signe de monter dans la voiture. Difficile de dire non…

Une fois installé dans la voiture avec la sueur qui perlait de partout sur mon chandail, Hernando et son pote se tournaient vers moi et me lançaient un « Bienvenidos en Perou » avec une poignée de main bien senti.
Hernando avait un seul problème; il se prenait pour un chauffeur de Formule 1 et aimait (beaucoup) prendre les virages trop rapidement en faisant grincer ses pneus… et comme il n’y avait que cela des virages sur cette route, j’avais une petite crainte.
ACTE 6 – SAN IGNACIO
11.20 – Arrivé sain et sauf à San Ignacio, je m’empressais de gagner la station d’autobus en marchant la ville au complet.
ACTE 7 – CEINTURE NON COMPRISE
11.50 – J’étais confortablement assis dans un collectivo roulant à vive allure sur les routes goudronnées du nord du Pérou. Ici, il n’y avait pas de bus, le collectivo était Roi.
J’étais au Pérou depuis moins de 3h et je n’en pouvais déjà plus de leur musique.
ACTE 8 – JAEN
13.30 – Arrivé à Jaen, une grande ville agricole, je traversais à nouveau la ville de long en large pour me rendre à la station d’autobus. Parce que oui, comme en Inde, les péruviens vous déposent à l’entrée de la ville pour vous forcer à prendre un taxi…
ACTE 9 – MINIBUS
14.00 – Direction Bagua Grande, 1h plus loin, dans un minibus bondé. La dame devant moi n’arrêtait pas de refermer la fenêtre de sorte que je frôlais l’évanouissement avec la chaleur intense qu’il faisait à l’intérieur. Vous savez, quand l’air est tellement chaud que c’est pénible de respirer? J’aurais facilement pu faire cuire un oeuf sur mon front.
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ACTE 10 – BAGUA GRANDE
Alors que je marchais sur la route juste après la frontière (acte 4), quelqu’un m’aurait dit; « tu vas être à Bagua Grande à 15.00 » et je serais parti à rire. Eh bien c’était pourtant vrai.
Comme pour les autres villes au préalable, le bus me déposait à l’entrée de la ville (gang d’enf@ir$) et je marchais plus de 3km jusqu’à la station de bus. J’étais crevé (tellement fatigué que les yeux voulaient me sortir de la tête), les poumons plein de poussière et le chandail imbibé de plusieurs couches de sueurs.
ACTE 11 – DESTINATION FINALE
16.30 – Ça y était… j’étais dans un bus en direction de ma destination finale; Chachapoyas… quelques 130km plus loin… à écouter des films de Jackie Chan en espagnol.
ACTE 12 – CHACHAPOYAS
18.45 – Quelques 11 heures après avoir quitté Zumba, j’arrivais à Chachapoyas.
Pour conclure une journée qui ne finissait pas de ne pas finir, il commençait à pleuvoir quelques minutes avant mon arrivé et mon auberge était mal localisé sur ma carte (du genre à l’extrême opposé de la station de bus). Je marchais et cherchais sous la pluie en flip flop sur les dalles de pierre hyper glissantes… je marchais comme un handicapé au plus grand plaisir des locaux qui se foutaient de ma gueulle. Vaut mieux faire rire de soit que de se planter/briser quelque chose.
Comme première journée au Pérou, s’en avait été toute une. C’était aussi ma 1ère journée en Amérique du Sud où je n’avais pas dit 1 mot d’anglais; toutes mes interactions s’étaient passées en espagnol.
PÉROU POUR LES NULS
Capitale; Lima
Population; : 30 millions d’habitants
Monnaie; Nuevo Sol
Langues Officielles; Espagnol et Quechua (la langue des incas)
Le territoire actuel du Pérou fut le siège du pouvoir de l’ancien Empire Inca (la capitale était Cuzco)… qui fut défait par les conquistadors. Je reparlerais plus en détails des Incas lors de mon passage à Cuzco.
LA CITÉ DE BOUE
Étais-je au Pérou ou de retour en Inde? Je me posais sérieusement la question en marchant dans les rues boueuses/poussiéreuses de Chachapoyas.
Situé dans une contrée de canyons très profonds, Chachapoyas avait très peu à offrir, mais l’endroit servait de camp de base pour explorer les environs qui regorgeaient de merveilles géologiques et de sites archéologiques pré-Inca.
Un manque flagrant de transport en commun, les grandes distances entre les divers sites et la piètre qualité des routes allaient cependant mettre mon moral à rude épreuve. Je ne le savais pas encore, mais j’allais passer de longues heures à « patienter’ (perdre mon temps) au Terminus de Chachapoyas. Dès lors, je me rendais compte que je l’avais eu très facile en Colombie et Équateur.
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CATARATA DE GOCTA
Du haut de ses 771m, la Catarata de Gocta est supposément la 5ème plus haute chute au monde.
On y accède via un sentier long de plus de 5km depuis les villages de Cocachimba ou San Pablo.
Je n’avais pas le choix, pour voir la chute je devais avoir un guide. Du coup, je me ramassais à faire la randonnée avec une famille dans un groupe organisé. Le père de famille, en flip flop et portant un maillot de bain, avait l’air désespéré d’apprendre qu’il faudrait marcher 5km dans la jungle pour voir la chute. F U C K…
Le guide, un local, habillé d’un polo et d’un jeans, était aussi cohérent qu’un ivrogne. On m’aurait dit qu’il sortait à peine de bar et je n’aurais pas eu de difficulté à y croire.
Devant tout cet amateurisme, je décidais de m’éclipser et d’y aller solo. Rapidement, je larguais le guide & les touristes, et me retrouvais fin seul.
Une fois seul, la randonnée devenait agréable. À peine quitté San Pablo que le sentier pénétrait sous le couvert végétal de la jungle, tout en offrant de belles percés sur la vallée en forme de cuvette. La chaleur accablante se transformait alors en agréable fraicheur. Quand les architectes et urbanistes vous disent de favoriser la végétation à l’asphalte & au béton en milieu urbain, vous devriez les écouter. Pas besoin de plan d’eau et la canicule d’été serait beaucoup plus agréable.
Gocta se pointait finalement le nez au fin fond de la cuvette. La chute était séparée en 2 parties distinctes; la partie inférieure faisant plus de 500m de haut et la partie supérieure pointant à environ 250m… avec des sentiers menant à chaque endroit.
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Une belle randonnée, mais on ne me reprendrait pas à faire un tour organisé de sitôt. Même si cela compliquait ma visite des environs, j’allais dorénavant y aller en solo.
CATARATA DE YUMBALLA
895m… c’est 3 fois la Tour Eiffel ou plus haut que le Burj Khalifa de Dubai (édifice le plus haut au monde si l’on exclue les crétins d’Arabie Saoudite).
895m c’est aussi la hauteur de la Catarata de Yumballa, considérée comme étant la 3ème plus haute chute au monde. Fait intéressant, Yumballa fut découverte en 2007.
Comment est-ce possible de ne pas avoir découvert une aussi haute chute avant 2007? Cette question rejoint beaucoup d’autres mystère comme « comment Donald Trump a-t’il pu se ramasser candidat républicain aux élections américaines? » ou « comment diable mettre le caramel dans la caramilk? ».
Dans les dernières années, une organisation internationale de volontaires a « construit » un sentier pour atteindre la chute au milieu de la jungle. Tous les profits reliés sont remis à la communauté de Cuispes, un village très pauvre à proximité. La randonnée se targue aussi d’être l’une des randonnée les plus éco-responsables au monde.
Un collectivo de 2h pour Pedro Ruiz et un mototaxi de 40min plus tard que je me trouvais sur la place centrale de Cuispes, perché haut dans les montagnes au milieu de nul part.
De là, il ne me restait plus qu’à m’enregistrer et marcher les 5km de route de terre me séparant… du début du sentier.
Une fois la route derrière moi, je m’enfonçais dans la jungle, la jungle très dense d’un vert radioactif. L’endroit était sublime. Une mince couche de brouillard rendait l’endroit totalement magique, et ce même si il me pleuvait sur la tête.
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Je passais une jolie chute…
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Suivit d’une 2ème…
J’arrivais ensuite à un embranchement. J’avais le choix d’aller à la base ou au milieu de la chute.
Je décidais de visiter la base en premier.
La descente s’avérait infernale au moyen de cordes sur une section de sentier presque vertical. La pluie avait rendu le tout hyper boueux et glissant. J’avais une peur réelle de perdre pied. J’étais même pris de panique quand je regardais en bas. À certains endroits, une chute aurait pu sérieusement me blesser sinon pire… et j’étais seul dans la jungle. Bravo Champion!
Par 2 fois je perdais pied et m’accrochais In Extremis à des branches de buissons.
Plus de peur que de mal, j’arrivais à la base de la chute. Magnifique.
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Il fallait maintenant remonter… ce qui se faisait surprenamment assez facilement.
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De retour à Cuispes, mon plan initial était de dormir dans le village… mais le prix exorbitant de la seule auberge du village me faisait changer d’avis.
Après avoir marché 20km (5km chemin + 5km sentier allé/retour), je décidais de descendre à Pedro Ruiz… à la marche (7km tout en descente).
Une fois à Pedro Ruiz, je ne tardais pas à me dénicher un transport pour retourner à Chachapoyas. Les gens autour de moi dans le collectivo devaient maudir le ciel (je devais sentir TRÈS mauvais).
Il m’avait plu sur la tête presque toute la journée, j’étais couvert de boue et plein d’égratignures, mais j’avais la tête pleine d’images après une superbe randonnée seul au monde dans la jungle.
PUEBLO DE LOS MUERTOS
Un autre jour qui commençait au Terminal de Chachapoyas. Cette fois, direction le village de LAMUD (fouillez-moi pourquoi toutes les lettres sont en majuscules).
Le village était accessible via une route de gravelle étroite à flanc de montagne… sans garde fou. J’avais des flashbacks de ma virée en Georgie… sauf que cette fois je ne tenais pas le volant.
Arrivé au village sain et sauf, j’entreprenais de marcher 10km jusqu’au Pueblo de los Muertos (Le Village des Morts).
Sans véritablement avoir la confirmation que je me dirigeais au bon endroit… c’était beaucoup trop difficile de demander mon chemin au village… j’avais une confiance aveugle en mon application maps.me.
J’étais donc tout fin seul à marcher dans les plaines et valons sur une route de terre.
Les indications que j’avais recueillis au préalable m’indiquait que c’était une marche de 45min tout en descente de LAMUD. Or, je montais sans arrêt durant les 7 premiers km.
Plein de doutes m’envahissaient; est-ce que l’endroit valait la peine de marcher 10km allé et retour? Est-ce que c’était le bon chemin?
J’arrivais finalement à la fin de la route… avec un gros signe « Pueblo de los Muertos ». Il ne restait plus qu’à descendre un sentier en lacet dans le canyon. J’avais alors une vue imprenable de toute la vallée et de la chute Gocta en face de l’autre coté. C’est dans ces moments là que j’aimerais avoir une bonne caméra.
Le sentier descendait et descendait… toujours rien à l’horizon. J’avais l’impression d’être plus près du fond du canyon que du sommet.
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Et puis au tournant du sentier, sur la partie la plus escarpé de la falaise, apparaissait le Pueblo.
Creusé à même le rock de la falaise, au beau milieu de la paroi verticale, se trouvait le Pueblo de los Muertos, une ancienne ville et lieu de sépulture.
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Ceux qui avait décidé de se construire à cet endroit voulaient définitivement avoir la grosse paix et/ou une chambre avec une vue imprenable pour l’éternité. Toute cette marche en valait définitivement la peine. Je marchais au travers de ce qui restait du Pueblo en prenant bien soin de mettre mes pieds au bon endroit. Le Pueblo était sur une très étroite corniche et un ravin d’une bonne centaine de mètres m’attendait si je faisais un faux pas.
À peine arrivé qu’il fallait déjà se dire adieu. Je devais remonter les 1.5km du sentier jusqu’en haut de la falaise et retourner à LAMUD. Cela ne se ferait pas tout seul…
Je sautais ensuite dans un collectivo afin de me rendre dans le village de Cohechan un peu plus loin… village où j’allais passer la nuit.
La salle de bain du seul « auberge » du village étaient tellement sale que je décidais de pisser dans l’évier (je suis toujours éligible pour une place au Paradis?!?). Je mettais du même coup une croix sur une douche bien méritée. C’est sans parler du lit qui était à peine plus mou que le plancher de béton.
KARAJIA
06.05 – À peine réveillé que je prenais mes clics et mes clacs et marchais en direction de CruzPata, autre village quelques 9km plus haut.
Je marchais dans la journée naissante aux sons des oiseaux dans une contrée de collines vertes encore endormi sous une nappe de brouillard.
But de l’exercice; voir le site archéologique de Karajia, réputé pour ses sarcophages construits à même une paroi rocheuse.
Bon… Karajia… une fois arrivé là, le seul truc à voir était minuscule et perché haut dans les airs; 6 petits monuments en l’honneur d’anciens chefs et chamans de la tribu, avec 2 crânes humains déposés sur 2 d’entre-eux pour montrer leur puissance.
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Je m’empressais de sauter dans un collectivo en direction de de Luya, pour ensuite sauter dans un autre pour Chachapoyas… des collectivos qui ressemblaient à de la conduite de rallye sur des routes rendues boueuses en raison de la pluie durant la nuit.
Un peu de repos (et une douche) à Chachapoyas ne ferait pas de tort.
LA FORTERESSE DU CIEL
J’avais gardé la Cerise sur le Sunday pour la fin de mon séjour à Chachapoyas; Kuélap… l’un des plus importants sites pré-inca sur le continent, construit dans les environs du 6ème siècle de notre ère. Dans l’ombre de Macchu Picchu, si Kuelap se trouvait dans n’importe quel autre pays d’Amérique du Sud, il serait une attraction majeure.
Pourquoi? Si je vous dit « forteresse de pierre perchée à plus de 3000m dans les nuages »… ça vous donne le gout de visiter? Moi oui…
Il est possible de s’y rendre directement en bus, et un téléphérique est actuellement en construction pour relier Kuelap au fond de la vallée :-(, mais j’avais entendu parler d’un sentier partant du village de Tingo, au plus profond du canyon, 9km et 1200m plus bas.
Après avoir perdu 3h de ma vie au Terminus de Chachapoyas, je prenais finalement la route pour Tingo, village situé dans une portion désertique du canyon. Je n’y croisais personne… tous les magasins étaient fermés… pas moyen de me faire des provisions avant de débuter l’ascension.
Je me retrouvais encore une fois tout fin seul. « Seul au Monde » version montagne… sans ballon… mais avec une boule de quille sur le dos.
Parti de Tingo à 1800m d’altitude sur les coups de midi, je remontais la rivière dans le fond de la vallée sur les 2 premiers km. Pour seuls compagnons; une tonne de cactus.
Le bruit de la rivière finissait par s’éloigner et le fun commençait. Kuelap dominait la vallée du haut de la plus haute montagne. Cela voulait dire que ce que je voyais au-dessus de moi devait être sous mes pieds avant de pouvoir admirer la forteresse.
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Après une ascension sans trop d’histoire, je quittais le canyon au km 7 pour pénétrer sur un haut plateau à plus de 2700m. Alors que le canyon était aride, le plateau était tout vert et remplis de champs et pâturages.
Au sortir d’un village, je distinguais désormais une grosse masse jaunâtre au sommet de la montagne à proximité. Un oeil peu averti aurait pu croire que c’était une paroi rocheuse, mais mon petit doigts me disait que c’était une construction humaine; Kuelap.
14.20 – 2h20 après mon départ de Tingo, je me trouvais devant la porte principale de Kuelap.
Je peinais à trouver l’hospedaje (pension) qu’on m’avait recommandée. Je demandais à un guide où se trouvait l’hospedaje « Chez Theodula » et quelques-uns de ses touristes partaient à rire. L’un d’eux lançait même; « il n’y a aucun hébergement à 2h à la ronde »… et quelques autres riaient. Le guide l’interrompait et me lançait « l’auberge est juste 100m plus bas par là »… ce qui avait pour effet de faire taire tous les touristes. J’en entendais même murmurer « si j’avais su qu’il y avait un auberge dans les environs… ». Rira bien qui rira le dernier hehe…
Je m’attendais au pire en ce qui concerne l’hébergement. Les coups de foudre sont bien souvent inexplicables. Eh bien, j’en avais eu un instantanément pour cet endroit.
Tenu par une très gentille dame et son mari, je dois admettre que c’est dans cet endroit perdu que j’ai eu la plus belle chambre de mon court séjour au Pérou. Le bâtiment avait fière allure, en plus d’offrir une vue imprenable sur l’ensemble de la vallée. Le souper était un plat de riz blanc avec des patates frites sur le dessus… mais bon, personne n’est parfait.
La visite allait attendre à demain… j’avais tout mon temps.
06.00 – Le réveil se faisait naturellement au bruit des coqs. Le ciel était bas et la vallée enveloppée de brouillard.
Le déjeuner n’était pas vraiment mieux que le souper de la veille; des biscuits soda avec 1 oeuf… même moi je pouvais faire mieux. Le Pérou n’est pas réputé pour sa cuisine, mais il y avait des limites.
08.00 – À l’heure où les visites guidés partent de Chachapoyas pour visiter Kuelap, j’étais seul sur le site. Les 3h qu’ils leur faudrait pour atteindre la forteresse étaient amplement suffisant pour moi afin de visiter tranquillement l’endroit.
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De l’extérieur, Kuelap était submergé par le brouillard. Son imposant mur de fortification semblait sortir tout droit d’un passé lointain. Faisant plus de 12m de haut, 600m de long, par 100m de large, des scientifiques estimaient qu’il avait fallu plus de pierres pour construire Kuelap que pour construire la Grande Pyramide de Gizeh.
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Pour entrer dans la cité, suffisait de passer par l’une des 2 ouvertures entonnoirs; entre 2 murs de 20m de haut, l’ouverture était de 3 personnes de large à l’extérieur, mais ne devenait pas plus large qu’une seule personne au bout d’un long corridor.
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À l’intérieur de la cité, la nature avait repris le dessus. Il ne restait que des ruines de la cité qui jadis comptait plus de 400 bâtiments, des constructions de forme cylindrique avec toit conique en paille.
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L’endroit était tout simplement immense avec ses multiples niveaux. Dorénavant habité par un troupeau de lamas, la cité avait plus de 3000 habitants à son apogée.
Les historiens et archéologues en savent peu sur Kuelap si ce n’est que la forteresse ne ressemble à aucune autre construction datant de l’époque pré-inca sur le continent.
La cité aurait été le siège du pouvoir régional et aurait été pillée/incendiée par « je-ne-sais-qui » un peu avant l’arrivé des conquistadors au milieu du 16ème siècle. Des ossements de centaines de personnes furent trouvés entassés près d’une falaise. Ces ossements, principalement de femmes et d’enfants, laissent à penser que Kuelap fut saccagé et que ses derniers habitants furent tous exterminés. La cité sombra dans l’oubli jusqu’au milieu du 19ème siècle alors qu’une première véritable fouille archéologique fut conduite seulement en 1997.
J’avais été subjugé par la grandeur des lieux, qui surprenamment n’est pas un site de l’UNESCO. On raconte qu’en terme de site archéologique, seul Macchu Picchu pouvait rivaliser en Amérique du Sud. C’est ce qu’on allait voir dans quelques semaines.
Kuelap était le genre d’endroit qui me faisait rêver à l’existence d’une machine à voyager dans le temps pour retourner voir au temps où les gens y vivaient. Quoiqu’à bien y penser, ils m’auraient très probablement exécuté m’exécuté à la minute où j’aurais posé les pieds… à moins qu’il n’existe une sorte de machine touristique à voyager dans le temps où les voyageurs seraient invisibles… je peux toujours rêver.
J’avais eu l’un des sites archéologiques majeures du continent pour moi tout seul durant 2h30, difficile de me plaindre. Je devais maintenant me résigner à défaire ma route jusqu’à Tingo.
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La pluie qui débutait ne tardait pas à transformer la sentier en une véritable patinoire de boue. Heureusement pour moi, j’avais les meilleurs patins sur boue possible et beaucoup d’entrainement.
LE PÉROU AUTREMENT
Après maintenant 8 jours à explorer les environs de Chachapoyas, j’avais finalement fait le tour. Il restait BEAUCOUP de trucs à voir, mais j’avais vu les principaux… et j’étais un peu tanné de l’endroit.
Direction la cote pacifique pour y admirer l’océan pour la 1ère fois depuis mon arrivé en Amérique du Sud, et y prendre un repos des montagnes afin de repartir en force pour la suite des choses.
P.S. I – Après seulement quelques jours passés au Pérou, il est clair que la qualité des services a baissé de beaucoup par rapport à la Colombie et l’Équateur. Alors que la Colombie était extrêmement abordable et que tout était super, que l’Équateur était sensas, le Pérou est simplement très abordable.