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Épisode 108 – Ciudades Historicas + Costa Verde

06.30 – Le soleil se levait à peine à l’horizon, mais le bus, dans lequel nous prenions place depuis la veille, nous bardassait depuis déjà quelques heures sur une route sinueuse au travers de montagnes recouvertes d’une forêt tropicale.

07.45 – Notre calvaire était fini; Terminus Ouro Preto… au coeur de l’ancienne Ruée vers l’Or Brésilienne.

LA RUÉE VERS L’OR BRÉSILIENNE
À la toute fin du 17ème siècle, de l’or fut découvert à l’intérieur des terres, à quelques centaines de kilomètre à l’ouest de Rio de Janeiro.
Il n’en fallait pas plus pour déclencher un véritable raz-de-marrée humain; des gens de partout dans le royaume portugais convergeaient vers cette nouvelle région fraichement baptisée « Minas Gerais (La Mines… Minérales?!?) ».
Du jour au lendemain, des villes poussaient un peu partout dans cette contrée montagneuse jusqu’alors recouverte de forêt vierge; Diamantina, Tiradentes, Sao Joao del Rei, Mariana et Vila Rica, pour ne nommer que celles-la. Ces villes étaient créées à la va-vite n’importe comment.
L’or coulait à flot pendant presque 2 siècles, faisant de la région l’endroit le plus riche de toutes la colonie.
Ce qui devait arriver arriva; les sources d’or s’épuisaient vers la fin du 19ème siècle, emportant avec eux la plupart des habitants, qui partaient en quête de richesses ailleurs. L’Âge d’Or des Minas Gerais prenait fin.
Durant le 20ème siècle, les villes furent quasi abandonnées, au point d’être oubliées… jusqu’à il y a environ 30 ans, où elles furent « redécouvertes ». Baptisées « Ciudades Historicas (Villes Historiques) », elles devinrent alors des destinations touristiques prisées des brésiliens.
Depuis, le tourisme n’a cesser d’affluer pour admirer l’architecture coloniale extrêmement bien conservée de ces villes ayant « raté » le virage de l’ère industriel et toute la modernisation qui s’en ai suivit.

L’OR NOIR
Nous ne voulions pas (et n’avions pas le temps) visiter toutes les Ciudades Historicas. Il fallait donc faire un choix; 1 Ciudades, peut-être 2 that’s it.
Notre choix s’arrêtait sur « Ouro Preto ». Fondée en 1698 sous le nom de « Vila Rica », Ouro Preto est réputée comme étant la plus belle et plus importante (historiquement) de toutes les Ciudades Historicas.


Ouro Preto signifie « Or Noir ». L’expression ne fait pas référence au pétrole, mais bien aux esclaves africains qui travaillaient dans les mines d’or.
1er site brésilien à avoir été inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1980, Ouro Preto était la capitale des Minas Gerais au temps de la ruée vers l’or.
Au milieu du 18ème siècle, ses 110000 habitants faisaient de Vila Rica l’une des plus grandes villes de toutes les Amériques, étant devancé seulement par Potosi (Bolivie).

OURO PRETO VERSION 2017
Bien souvent, les villes dites coloniales se résument à une vieille ville noyée dans une ville grande moderne sans intérêt. Ouro Preto diffère de ces villes dans la mesure où la totalité de la ville semble tout droit sorti du passé. Marcher dans Ouro Preto est comme marcher dans un musée à aire ouverte; il y a quelque chose à voir à chaque détour.

Perché à plus de 800m d’altitude sur une multitude de petites collines, il faut avoir un bon cardio pour arpenter les vieilles route de pierre qui montent et descendent. Certaines sont tellement inclinées qu’il faut se tenir aux bâtiments ou monter en zig zag.
Peu importe à quel endroit tu te trouves en ville et dans quelle direction tu regardes, il y aura au moins 2 églises dans ton champ de vision. Il doit bien y en avoir plus d’une vingtaine dans un rayon de 1 ou 2km.


Comme Ouro Preto était la capitale des Minas Gerais, la région la plus riche de la colonie portugaise au temps de la ruée vers l’or, chacune des nombreuses congrégations religieuses présentes dans le Nouveau Monde s’est fait un devoir d’y avoir adresse sur rue.
Il y avait une grande rivalité entre les différentes communautés. Chacune voulait se démarquer des autres et construire la plus belle église en ville.


Le Brésil ne cesse de m’impressionner. Je n’aurais jamais cru qu’un tel endroit puisse exister dans ce pays. Ouro Preto est sans AUCUN DOUTE la plus belle ville coloniale que j’ai vu en Amérique du Sud… peut-être la plus belle que j’ai vu tout court. Les dignes finalistes sont Vigan (Philippines), Georgetown (Malaisie) et Barichara (Colombie)… mais ne peuvent être comparées à Ouro.



TIRADENTES
L’un des premiers héros de la jeune nation brésilienne se nomme Tiradentes. Voyant que tout l’or récolté dans les Minas Gerais était immédiatement entassé sur des bateaux à destination du Portugal sans véritablement bénéficier à la colonie, celui-ci fomenta la première révolte dans le but de mener à l’Indépendance du Brésil. Cette révolte eut lieu en 1789 et porte aujourd’hui le nom de « Inconfidencia Mineira ». Elle fut un échec sur toute la ligne; Tiradentes fut capturé, exécuté, puis démembré, chacune des partie de son corps étant exposé dans les plus grande ville de la colonie (sa tête étant exposée au milieu de la place centrale de Ouro Preto) à titre de mise en garde pour toute personne qui voudrait suivre son exemple,
N’empêche, Tiradentes avait fait germer un rêve dans la tête des brésiliens.

ESTRADA REAL
Estrada Real signifie « Le Chemin de l’Or ». C’est le chemin qu’empruntait les cargaisons d’or pour être transférées des différentes mines du Minas Gerais, jusqu’à la cote atlantique, pour être ensuite « shippées » par bateau au Portugal.
Dans un premier temps, l’or était acheminé à Rio de Janeiro. Les pirates anglais, français et hollandais furent rapidement mis au courant de ces précieuses cargaison en partance de Rio et attaquaient fréquemment les navires portugais.
Les cargaisons d’or furent donc transférées à Paraty, petite ville côtière à l’abri des regards indiscrets.
C’est par un hasard des plus total que notre prochaine destination se voulait être Paraty, sur la Costa Verde.



LA COSTA VERDE
La Costa Verde est un bande de terre montagneuses qui s’étend sur plus de 100km sur la cote atlantique à environ 2 heure au sud de Rio.
Comme son nom l’indique, « La Cote Verte » est recouverte d’une forêt tropicale dense… et toute verte.
100km de paysages côtier éblouissant, que j’aurais souhaité pouvoir parcourir à mon rythme en voiture, au lieu de passer en vitesse dans un bus. L’endroit est parsemé d’iles de toutes tailles et de baies avec des plages paradisiaques, le tout baigné dans une eau turquoise. Les amateurs de montagnes ne sont pas en reste puisque certains pics rocheux déchire la forêt et frôlent les 2000m.
La Costa Verde est parsemé de villes et villages accessible par la route, mais comprend aussi des km et des km de cote seulement accessible via des sentiers pédestres ou par bateau. De quoi occuper quelques semaines…

Paraty dans tout cela? C’est le joyau colonial de la région.

PARATY
Fondée en 1667, l’heure de gloire de Paraty eut lieu au 18ème siècle alors que la ville agissait comme principal port pour exporter les richesses de la colonie vers le Portugal. Tout comme les villes des Minas Gerais, la fin de la Ruée vers l’Or eut pour résultat que la ville fit peu à peu délaissée, pour devenir une destination touristique vers la fin du 20ème siècle.
Sa vieille ville, faisant parti du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, semble sorti tout droit du 18ème siècle avec ses petits bâtiments peinturé à la chaux et ses rues en pierre.


Bien que charmante, Paraty n’arrive pas à la cheville de Ouro Preto. Cependant, son cadre (extrêmement) enchanteur compense amplement.

23 février 2017
Cela fait maintenant 13 jours que nous sommes au Brésil… 13 jours durant lesquels nous avons parcouru plus de 4500km en bus (à titre d’exemple, Québec est séparé de Montréal par 250km)… la plupart de ces km via 5 éprouvant bus de nuit.
Un petit bus (de jour) additionnel et nous atteindrons notre objectif principal au Brésil et en Amérique du Sud; Rio et son Carnaval…


P.S. ALCOOL BRÉSILIEN

Sans grande surprise, le vin brésilien est quasi inexistant. Ce n’est pas que je n’ai pas essayé d’en trouver… les seules bouteilles sur lesquelles je suis tombées avaient l’air très suspectes. À défaut de vin, le Brésil compte sur une bonne quantité de bières de micro brasseries. Ce n’est heureusement pas uniquement le pays de la Brahma et de la Skol, bière légère du type Corona…

Publié par Nicolas Pare le 24 février 2017
1 commentaire Poster un commentaire
  1. 02/24/2017
    Jeanne-Mance Gauthier

    Merveilleux….

    Réponse

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