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Épisode 127 – Hasta la Vista America del Sur
29 Juin 2017
Aéroport El Dorado
Bogota
Le hasard fait bien les choses!
Le 10 aout 2016, je posais les pieds, pour la 1ère fois de ma vie, en sol sud américain à l’aéroport El Dorado de Bogota.
Au jour 456 de mon 2ème voyage autour du monde, et après avoir fait le (quasi) tour du continent lors des 324 derniers jours, je quitte un continent, qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises (1er et 2ème degrés), depuis ce même aéroport.
324 jours où j’ai exploré 11 pays (Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, Suriname, Guyana, Vénézuela) et un territoire français outre mer (Guyane Française). Seule ombre au table; je n’ai pas visité le Paraguay. J’aurais bien voulu, mais le visa de 150$us requis pour les canadiens m’a fait changer d’idée.
Il y a principalement 4 endroits que j’aurais aimé visiter, mais que j’ai du éviter (pour multiples raisons); l’Ile de Pâques & le sud de la Carretera Austral au Chili, Aconcagua en Argentine et le Parque El Cocuy en Colombie. Pour le reste, on peu dire mission accomplis.
…
Pour ce dernier Épisode en Amérique du Sud, j’ai décidé de dresser un Palmarès de mes endroits coup de coeur.
Si vous êtes tout comme moi adepte de plein air et d’architecture (villes coloniales, etc.), vous devriez trouver votre compte.
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TOP 30 – ENDROITS À NE PAS MANQUER
Grand Champion… et de loin
– Trek Roraima (Venezuela)
Top 5
– Trek Circuit (O) de Torres del Paine (Chile)
– Trek Parinacota + Sajama (Chile/Bolivia)
– Isla Navarino + Puerto Williams + Trek Dientes de Navarino (Chile)
– Trek Vallée de Cochamo + Puerto Varas (Chile)
Top 10
– El Chalten; Trek Circuit Huemul + Trek Fitz Roy & Glacier Perito Moreno (Argentina)
– Ascensions des Volcans Ilinizas + Chimborazo (Ecuador)
– Trek Chapada Diamantina (Brasil)
– Ouro Preto (Brasil)
– Zona Cafetera; Salento + Trek Los Nevados (Colombia)
Top 20
– Mompos + Cartagena de Indias (Colombia)
– Medellin + Guatape (Colombia)
– Riohacha + Guajira Peninsula (Colombia)
– Arequipa + Trek Canyon Cotahuasi + Ascension El Misti (Peru)
– Iquitos / Isla de los Monos (Peru)
– Trek Circuit Huaywash + Huaraz (Peru)
– Quito + Ascension Volcan Pichincha (Ecuador)
– Iles Galapagos (Ecuador)
– Salar de Uyuni – San Pedro de Atacama 4×4 Trip (Bolivia/Chile)
– Trek Circuit Illampu + Sorata (Bolivia)
Top 30
– Trek Nahua Huapi + Volcan Tronador + Bariloche (Argentina)
– Buenos Aires (Argentina)
– Isla Chiloé (Chile)
– Rio de Janeiro + Carnaval (Brasil)
– Florianapolis (Brasil)
– Lago Titikaka + Copacabana + Isla del Sol (Bolivia)
– Punta del Diablo (Uruguay)
– San Gil + Barichara (Colombia)
– Cordillera Blanca; Trek Santa Cruz + Trek Laguna 69 + Refugio Peru (Peru)
– Machu Picchu (Peru)
Mentions Honorables
– Trek Altos de Lircay (Chile)
– Iles du Salut (Guyane Francaise)
– Cayenne & Saint Laurent du Maroni (Guyane Francaise)
– Santiago de Chile (Chile)
– Trek Parque Pumalin (Chile)
– La Paz (Bolivia)
– Sucre (Bolivia)
– Trek Ausangate + Rainbow Mountain (Peru)
– Chachapoya + Kuelap (Peru)
– Annai / Savane Runupuni (Guyana)
– Les Chutes Iguazu (Brasil)
– Cuenca (Ecuador)
– Paramaribo (Suriname)
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PAYS EN 1 AFFIRMATION
Colombie
Meilleure nourriture et les gens les plus chaleureux du continent!
Équateur
Des hauts volcans partout!
Pérou
La meilleure bière (Cusquena) et la pire nourriture du continent.
Bolivie
Des randonnées en haute altitude à faire rêver (Sajama et Illampu)!
Chili
Pays qui fait mal au budget, mais je vais m’ennuyer de tout (mon pays préféré), surtout des bonnes bouteilles de vin à 2-3$!
Argentina
Des paysages de fou en Patagonie, mais des trajets de bus interminables (et extrêmement $$$)!
Uruguay
Pas grand chose à dire… évitez Montevideo!
Brésil
Des fruits, Floripa, le bijou colonial de Ouro Preto, les couleurs de Salvador, camper dans la Chapada Diamantina… j’avais peur du Brésil avant d’y poser les pieds, mais le Brésil ne mérite pas sa mauvaise réputation et fut ma plus grande surprise/découverte!
Guyane Française
De la charcuterie et du vin français… une bénédiction en Amérique du Sud!
Suriname
Une capitale hors de l’ordinaire et de la superbe nourriture indienne!
Guyana
Mini India… en espérant ne jamais y reposer les pieds!
Vénézuela
Pas aussi dangereux que tout le monde le dit (tout le monde en sait quoi au juste?). Mon plus beau souvenir en Amérique du Sud (Roraima)!
Paraguay
Ce sera pour une autre fois!
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Je tourne donc la dernière page du chapitre « Une Année en Amérique du Sud » dans le livre de ma vie. Assurément le plus beau chapitre jusqu’à maintenant.
Une chose se termine… Une autre débute…
Cuba Nous Voila!!!
Épisode 123 – Huayhuash; LA Randonnée Ultime en Amérique du Sud
21 May 2017
05.35 – Dans le nuit encore noire, nous quittions Huaraz à bord d’un vieux bus remplis à craquer de péruvien.
Direction Chiquian, village situé aux portes de la Cordillera Huayhuash, l’une des chaines de montagne les plus reculées des Andes; une forteresse de glace à plus de 6000m.
La Cordillera Huayhuash serait le théâtre de notre dernière grande randonnée en Amérique du Sud… et non la moindre.
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HUAYHUASH POUR LES NULS
Réputé comme l’un des treks les plus spectaculaire de la planète, souvent cité comme la meilleure randonnée alpine sur Terre, le Circuit Huayhuash est pourtant relativement inconnu du commun des mortels. Avec Torres del Paine (Patagonie/Chili), Huayhuash offre sans aucun doute les plus beaux paysages de montagne en Amérique du Sud.
D’une longueur d’environ 120km, avec 8 Cols à plus de 4600m, dont 2 supérieurs à 5000m, le Circuit Huayhuash est classé « Difficile » dans le monde de la randonnée.
On recommande fortement de faire le Circuit avec guide/porteurs/mules, mais c’est tout à fait possible de le faire en autonomie complète (c’est ce que nous avons fait).
Le Circuit Huayhuash propose plusieurs itinéraires. Il est important de faire un peu de recherche au préalable afin d’évitez les mauvaises surprises;
– Le « Circuit Alpino »; très technique (besoin de corde, harnais, baudrier, etc.), peu fréquenté & complété pour la 1ère fois en 2004,
– Le « Circuit Clasico », dit le Circuit dans la Vallée; essentiellement de la marche à haute altitude,
– Le « Circuit Hybride »; soutirant le meilleurs des 2 Circuits précédant, en évitant les sections trop techniques et celles trop faciles.
Peu importe l’itinéraire, hautes montagnes, glaciers, villages reculés et lacs aux eaux azurs seront au rendez-vous.
Après avoir passé presque une nuit entière debout à lire et regarder les cartes de Huayhuash, j’en étais venu à la conclusion que nous pouvions terminer le Circuit Hybride en 8 jours.
La randonnée devait prendre entre 10 et 12 jours, nous avions planifié 8 jours (donc 9 jours de nourriture)… et l’avons finalement bouclée en 6.
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Jour 1 – 2 POIDS LOURDS
Départ Pocpa (@3440m)
Arrivé Cuartelwain (@4000m)
Distance 11km
Dénivelé Positif +560m
Dénivelé Négatif 0
Une fois à Chiquian, nous sautions dans un autre bus qui nous conduisait jusqu’à un minuscule village, fait de bâtiments en terre cuite, situé au plus profond d’un immense canyon.
Terminus Pocpa (@3440m)
Pocpa serait le 1er de PLUSIEURS villages à charger un frais de passage aux randonneurs.
Voyez-vous, la Cordillera Huayhuash n’est pas un Parque Nacional, et c’est là tout le problème. Si Huayhuash était un parc national, on pourrait acheter un billet unique au départ et ça finirait là.
Or, chaque village situé sur le Circuit charge des frais qui varient grandement. Il n’y a pas de poste de contrôle, donc aucun moyen de savoir où se procurer les billets. Généralement, tu marches sur le sentier et un cavalier vient à ta rencontre.
En tout et pour tout, faire le Circuit Huayhuash coute environ 80$us (oui oui 80$us) par personne en frais de passage.
Bref, non sans rouspéter, nous acquittions les frais et nous mettions en marche. Dès lors et pour la prochaine semaine, notre seul moyen de transport serait… nos bonnes vieilles jambes.
Direction le campement Cuartel Huain.
La randonnée du jour consistait à monter en suivant une route de terre dans le fond du canyon. Une montée toute en douceur, non sans peine en raison du poids insensé de nos sacs. J’avais l’impression de porter une tonne de briques, le RPM de mon coeur était en permanence en sur-régime et les muscles de mes molets semblaient vouloir déchirer à tout moment.
En plus d’y aller en autonomie complète, nous avions décidé d’ajouter un peu de luxe (2 bouteilles de vin, etc.). J’en payais donc le prix.
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Jour 2 – SOUVENIR D’ÉCOSSE*
Départ Cuartelwain(@4000m)
Arrivé Lago Carhuacocha (@4150m)
Distance 21km
Dénivelé Positif +1300m
Dénivelé Négatif -1200m
Ascensions
– Paso Qaqanan @4700m
– Paso Carhuac @4650m
Une longue journée de marche était au menu avec l’ascension de 2 Cols.
Dès le départ, le sentier ne donnait pas de répit. Nous quittions le fond de la vallée pour atteindre le sommet de Paso Qaqanan via un sentier rocheux & très abrupte.
Les paysages étaient magnifiques… identiques à mes souvenirs d’Écosse. Bon… je ne suis jamais allé en Écosse, mais j’ai l’impression que si j’y était allé, mes souvenirs seraient similaires 😉
Paso Qaqanan (@4700m), offrait une vue d’ensemble des environs; la vallée que nous quittions était rocheuse et étroite, tandis que celle dans laquelle nous basculions était toute verte et ouverte. À l’horizon, une mer de sommets se dressaient devant nous.
Il ne restait plus qu’à suivre la ligne de boue qui traçait dans la vallée. Il fallait sortir nos talents de patineur artistique sur boue.
Après une pause bien méritée dans les pâturage bordant le Lago Mitucocha (où les randonneurs s’arrêtent normalement pour la nuit), il était temps de s’attaquer au 2ème Col de la journée; Paso Carhuac.
Une fois Paso Carhuac derrière nous (l’endroit est sans grand intérêt), le sentier descendait dans une vallée sinueuse jusqu’au Lago Carhuacocha.
Le campement de ce soir était tout simplement grandiose; en bordure du Lago, avec d’impressionnantes montagnes & glaciers droit devant. Du nombre se trouvait le Nevado Yurupaja, 2ème plus haut sommet du Pérou à 6635m.
Le camping était cependant chargé; 4 groupes organisés (environ 6 randonneurs par groupe) et un couple de français faisant le Circuit en solo. Peu importe, nous les avions rattrapé aujourd’hui… et allions les distancer dès demain.
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Jour 3 – LA PROMMENADE DES GLACIERS
Départ Carhuacocha (@4250m)
Arrivé Laguna Barrosocoha (@4600m)
Distance 18km
Dénivelé Positif +1050m
Dénivelé Négatif – 500m
Ascension
– Paso Siula @4800m
Après une nuit ponctuée d’averses violentes, et de chien errants jappant bruyamment, le soleil et le calme étaient au rendez-vous en matinée.
Après avoir longé le lac jusqu’au pied des glaciers, nous quittions le Circuito Clasico pour nous aventurer sur une portion du Circuito Alpino; l’ascension de la Paso Siula. Le sentier bifurquait dans une vallée longeant de hauts sommets et des lacs aux eaux clairs. Les paysages étaient tout simplement I N C R O Y A B L E S.
Paso Siula (@4800m) était aussi dramatique qu’inhospitalier; le panorama était à couper le souffle, mais l’endroit était balayé par de forts vents d’hiver.
Nous basculions dans une vallée toute verte et avec un sentier hyper facile… mais glissant (boue).
Nous passions au travers du Camp Huayhuash en vitesse (pour éviter de payer les frais). Sensé être le campement pour la nuit, nous filions plutôt en ligne droite à travers les collines, en faisant fit des murets de pierre, pour rejoindre le Laguna Barrosocoha (@4600m), devant en théorie être quelques km plus loin, et éventuellement franchir la Paso Trapecio (demain).
Situé sur le Circuito Alpino (donc à l’abri de la meute de randonneurs) le sentier était inexistant. Ajoutez à cela que ni le sentier, ni la Paso, pas plus que le lac n’étaient représentés sur la carte officielle du Circuit. Heureusement, le sentier était sur Maps.Me.
En plus de nous faire passer au coeur de la Cordillera, la Paso Trapecio se voulait un raccourci qui nous ferait sauver 2 jours de marche sur le Circuito Classico (un portion de sentier ennuyeuse et loin de la haute montagne).
N’empêche, je pouvais voir le regard perplexe de Tanzi. Sans trop savoir où j’allais et où se trouvait le lac, je continuais à marcher d’un pas assuré à travers les collines (même si j’étais moi-même en proie à quelques doutes) en espérant tomber sur un sentier et/ou le lac à un certain moment.
Ma patience était récompensée; nous tombions sur le sentier… quelques centaines de mètres avant d’apercevoir le lac 🙂
Cette nuit, nous serions seul au monde dans une plaine au pied d’une montagne gigantesque.
…
Day 4 – L’IMPENSABLE
Départ Laguna Barrosocoha (@4600m)
Arrivé Paso San Antonio (@4600)
Distance 27km
Dénivelé Positif +1500m
Dénivelé Négatif -1600m
Ascensions
– Paso Trapecio @5110m
– Paso San Antonio @4990m
Cette journée pourrait être à la fois ma plus belle & pire journée de randonnée à vie. Si quelqu’un pouvait voir dans le futur et avait pu me raconter comment cette journée allait se passer, je l’aurais traité de fou.
Le soleil peinait à faire son chemin au travers de l’épaisse nappe de brouillard, si bien qu’il faisait un froid de canard.
C’est complètement à l’aveuglette que nous commencions l’ascension de la Paso Trapecio au travers d’une plaine marécageuse & diagonale (vers le ciel), puis un versant hyper incliné.
J’avais fait du repérage la vieille, et il y avait de rare totems, mais disons que la donne était différente dans le brouillard total.
Un peu avant d’atteindre le sommet, la végétation disparaissait complètement et le sentier devenait hyper clair. Entouré de neige, avec un très fort vent d’hiver et avec le soleil qui ne réusissait toujours pas à se débarrasser du brouillard, mes « corones » rétrécicaient à vue d’oeil.
Alors que tout était bouché sur le versant que nous montions, nous atteignions Paso Trapecio pour trouver une vallée dégagée et ensoleillée de l’autre coté.
Le décor était complètement différent de ce que nous avions vu sur le Circuit jusqu’à maintenant; une espèce de vallée lunaire parsemée de glaciers et de lacs azur.
De 5100m où nous étions au sommet de la Paso, il fallait désormais descendre jusqu’au fond de la vallée à Huynaypatay (@4500m).
Une fois atteint la vallée, nous marchions à peine 5 minutes sur le Circuito Classico avant de retourner sur le Circuito Alpino. Nous entreprenions alors notre 2ème ascension du jour; Paso San Antonio (@4900m).
Le sentier était désormais clair comme de l’eau de roche… mais montait avec une inclinaison casse gueulle à plus de 60 degrés.
Quelques heures plus tard, nous foulions Paso San Antonio. L’endroit était réputé pour offrir la plus belle vue de tout le Circuit; une vue globale de la Cordillera Huayhuash.
W O We
Après avoir admiré pendant de longues minutes ce qui pourrait bien être le plus beau panorama que j’ai pu voir de ma vie, il fallait se résigner à quitter le sommet de Paso San Antonio.
Aussi impressionnante était la vue, nous étions à plus de 4900m, le soleil se couchait à l’horizon et l’endroit était tout sauf idéal pour installer notre campement.
Nous entreprenions la descente dans une section d’éboulement à plus de 75 degrés d’inclinaison, avec le fond de la vallée à plus de 1000m sous nos pieds. Le moindre faux mouvement résulterait (au mieux) à une chute de plusieurs centaines de mètres.
« Il faudrait être complètement fou pour monter ce versant de la Paso San Antonio » que je lançais à Tanzi. Déjà que l’ascension sur l’autre versant avait été tout sauf une sinécure, l’ascension de ce versant relevait de la folie.
Après plus d’une heure et plusieurs centaines de mètres de descente, le sentier disparaissait. Devant nous se dressait un mur plongeant directement vers le fond de la vallée quelques centaines de mètres plus bas.
Sans corde, ni casque, ni piolet, il était impensable de descendre ce mur avec des sacs de 20kg sur le dos. Nous allions devoir rebrousser chemin!!!
Pour ceux qui ont lu attentivement les derniers paragraphes, rebrousser chemin signifiait remonter au sommet de Paso San Antonio… via un sentier extrêmement incliné dans une zone d’éboulement.
C’est généralement dans ce genre de situation que je me demande « pourquoi j’aime les montagnes et non les plages? ».
De retour au sommet, une dizaine de touristes (monté au sommet sans sac pour voir le coucher du soleil) nous applaudissaient à tout rompre. Ils n’en revenaient pas que nous ayons fait l’ascension de ce versant avec des sacs aussi gros.
Nul besoin de dire qu’après tout ce que nous avions déjà fait depuis le début de la journée, nous avions passé depuis un bon moment l’étape « Brulé Raide ». Tanzi s’effondrait au sol en pleur, tandis que je peinais à rester debout et à contenir mes émotions (il n’était pas question que je pleure devant un groupe d’idiots).
Il fallait maintenant redescendre de l’autre coté et trouver un site pour camper…
..
Jour 5 – ON TOUCHE LE FOND
Départ Paso San Antonio (@4600m)
Arrivé Susococha Camp (@4500m)
Distance 24km
Dénivelé Positif +1450m
Dénivelé Négatif -1550m
Ascension
– Paso Tapush @4800m
Une bonne nuit de sommet et nous étions remis de nos émotions fortes de la veille et prenions la route aux premières lueurs du soleil.
C’est avec mes bas d’hiver sur les mains (pour les dégeler) que nous entamions la descente.
Le Circuito Alpino étant trop technique à cet endroit, nous n’avions d’autre choix que de prendre le très long et très bas détour via le Circuito Classico. La journée d’aujourd’hui consistait à engranger le plus de km possible en descendant dans une espèce de vallée couloir aux paysages plus qu’ordinaires, pour remonter de l’autre coté et rallier un autre versant de la Cordillère Huayhuash.
Une fois atteint Huayllapa, le point le plus bas du Circuit à 3500m d’altitude, il fallait maintenant remonter jusqu’à Paso Tapush à plus de 4800m.
Nous passions le camp Hurtiac en vitesse (où tous les groupes s’arrêtent pour la nuit) pour aller directement à la Paso.
Le sommet de la Paso Tapush est un espèce d’immense plateau inhospitalier où il est difficile de savoir où se trouve le point le plus haut. Par 2 ou 3 fois nous pensions être arrivé au sommet… mais nous débouchions simplement sur une portion plus haute du plateau.
Le temps de descendre -300m de denivelé de l’autre coté que la temperature passait d’une journée froide d’hiver à une chaude journée d’été, et que les paysages devenaient du bonbon pour les yeux.
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Jour 6 – THE LONG WAY HOME
Départ Susococha Camp (@4500m)
Arrivé Llamac (@3300m)
Distance 21km
Dénivelé Positif +800m
Dénivelé Négatif -2100m
Ascension
– Paso Yaucha @4750m
– Paso Llamac @4300m
Et un autre réveil dans une plaine gelée à l’intérieur d’une tente toute givrée.
Au menu ce matin, l’ascension de la Paso Yaucha @4750m, nécessitant seulement ++300m d’ascension (partez les rires en canne).
À partir de là, il ne restait qu’à descendre une couple de centaines de mètres, marcher sur le plat dans le fond d’une vallée, monter un dernier Col (Paso Llamac @4300m… à ne pas sous estimer quand vous êtes exténué) et descendre -1100m de dénivelé négatif.
Un dernier coup d’oeil à Huayhuash & ses Nevados chargés de neige, et nous basculions en direction de Llamac, la fin du Circuit.
Une douche bien chaude & une bière bien froide… c’est tout ce que je demandais (j’avais plus de chance d’avoir une douche bien froide et une bière chaude).
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Huayhuash EN BREF
+ Randonnée difficile, mais un sentier bien balisé et très fréquenté,
+ Multiple itinéraires possibles,
+ Campement sur les sites désignés,
+ Source d’eau abondante tout au long du Circuit,
+ Beaucoup de groupes de randonneurs avec guide et porteurs (à organiser depuis Huaraz), peu de randonneurs en autonomie complète,
+ Même en autonomie complète, le Circuit coute une petite fortune. Comptez environ 90$us par personne (site de camping + passage dans chaque village).
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P.S. Je dédis cette Épisode à ma copine Tanzi. Tu m’as suivit sans broncher sur une tonne de sentiers pas commode tout autour de l’Amérique du Sud.
Jamais au grand JAMAIS tu ne t’es plain (tu as bien faillis t’évanouir quelques fois… mais ne s’est jamais plain ;-).
Pour une fille qui n’avait pas vraiment d’expérience de randonnée et qui avait une peur bleue des effets de l’altitude, tu as t’es même permis de me botter le cul à quelques reprises lors d’ascension (bon… mon sac était plus lourd 🙂
Épisode 122 – Cordillera Blanca; Santa Cruz & Cie.
Plus de 31h dans un bus, répartis sur 2 nuits consécutives, et nous avions quitté Cusco et l’Empire Inca, pour nous retrouver à la base de la Cordillera Blanca, un endroit surnommé « la Suisse du Sud » (pas pour sa richesse), la capitale du plein air au Pérou…
Bienvenue à Huaraz!
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LA CORDILLERA BLANCA POUR LES NULS
La Cordillère Blanche est un endroit difficile à manquer pour tout amateur de plein air voyageant en Amérique du Sud.
L’endroit est littéralement la plus grande concentration de hauts sommets de l’Hémisphère Ouest; 33 sommets de plus de 5500m, dont 16 dépassant les 6000m, dont Huascaran, la plus haute montagne du Pérou & 4ème plus haute montagne d’Amérique du Sud, et de toutes les Amériques, du haut de ses 6768m. La montagne a d’ailleurs donnée son nom au Parque Nacional Huascaran, parc qui englobe l’ensemble de la Cordillera Blanca et qui est inscrit au Patrimoine de l’UNESCO.
Comme vous le devinez, cette contrée blanche, au multiples sommets coiffés de glaciers, est un paradis de la randonnée et de l’escalade.
Difficile de choisir parmi la tonne de randonnées et d’ascensions possibles (pour tous les niveaux d’expérience).
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LAGUNA CHURUP
Besoin d’une randonnée d’un jour pas trop difficile, mais assez haute en altitude, pour faire une répétition générale avant d’entreprendre une randonnée de plusieurs jours? Ajoutez en prime de splendides panoramas?
La randonnée jusqu’au Laguna Churup est toute désignée (comme si nous avions besoin d’une randonnée de pratique).
Situé à 4450m, au pied du Nevado Churup (5495m), il faut tout d’abord prendre un bus depuis Huaraz, se faire brasser sur une route durant 18km jusqu’au village de Pisac, et faire une courte (mais intense) ascension (3km +650m allé).
Le sentier est bien balisé mais abrupte, avec quelques sections semi-techniques (escalade avec corde).
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REFUGIO PERU
Départ Cobollapampa (@3910m)
Arrivé Refugio Peru (@4675m)
Distance 15km
Dénivelé Positif +850m
Dénivelé Négatif 0
Aujourd’hui, les choses devenaient un peu plus sérieuses.
Un minibus de Huaraz à Yungay, via une route suivant le fond de la vallée, et nous sautions dans un autre bus. Celui-ci quittait le fond de la vallée en zigzaguant sur une route sinueuse et mal entretenu. En d’autres mots; ça brassait.
Nous avions alors une vue imprenable sur le double sommet de Nevado Huascaran (plus haute montagne du Pérou), 2 monstrueuses boules de crème glacée surplombant la vallée.
Environ à mi-chemin, la route quittait la vallée pour entrer dans un canyon profond et étroit. Les lacets de la route devenaient de plus en plus serrés, nouant de plus en plus nos estomacs. Ça brassait maintenant en tab…
Terminus Cebollapampa, point de départ de la randonnée permettant de rejoindre le lac le plus connu de la Cordillera Blanca; le Laguna 69.
Contrairement à 99% des touristes qui visitaient le Laguna 69 (en 1 journée allé-retour), nous allions faire la boucle qui passe par le Refugio Peru, y passer la nuit, et rejoindre Laguna 69 en matinée le lendemain.
Encore un peu étourdi de la run de bus et sous un ciel chargé (qui n’allait pas tarder à nous tomber dessus), nous commencions l’ascension de +850m pour rejoindre les hauteurs de la Cordillera Blanca.
Après avoir joué au chat et à la souris avec le brouillard et la pluie tout au long de l’ascension, nous arrivions sur un plateau complètement dégagé. Devant nos yeux se trouvait un champ de roche (avant plan) et 2 hauts sommets et leur glacier respectif (Nevado Huandoy @6000m & Nevado Pisco @5752m).
Le Refugio Peru se trouvait à la limite entre les glaciers et la moraine (les roches).
W O W
Un refuge digne des Alpes francaises. Pas simplement pour l’emplacement, mais aussi pour la qualité du bâtiment lui-même. Il y a quelques années, le Parque Huascaran avait lancé un programme de parrainage avec certains pays européens.
Les villages de la Cordillera Blanca étant très pauvres et reculés, des refuges de montagne ont été construits un peu partout dans la Cordillera. Financés par les européens, ces refuges sont gérés par les communautés, et tous les profits vont à la construction d’infrastructures dans les villages.
Tout cela pour dire que le refuge était digne d’un refuge alpin, plus beau que probablement 99% des bâtiments au Pérou… et 100 fois mieux que n’importe quel refuge sur le GR20 en Corse.
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LE TOIT DU MONDE
Départ Refugio Peru (@4675m)
Arrivé Cebollapampa (@3910m)
Distance 12km
Dénivelé Positif +400m
Dénivelé Négatif -1150m
Le réveil se faisait dans une mer de brouillard. Mis à part le Refugio, nous ne pouvions rien voir à plus de 10m à la ronde.
Direction Laguna69!
Pour ce faire, il fallait traverser un champ d’éboulement en marchant sur de grosses roches instables. Un faux pas et c’était la fracture.
Toutes ces roches n’étaient pas arrivées la par magie; nous étions dans la zone d’avalanche des Nevados nous surplombant.
Quoique technique, le sentier était facile à suivre en raison des multiples hauts (et beaux) totems.
Les Nevados sortaient du brouillard les uns après les autres, jusqu’au point ou il ne restait plus un seul nuage à l’horizon.
Nous avions l’impression d’être sur le toit du monde tellement la vue était spectaculaire; 8 des plus hauts sommets du Pérou… donc 8 des plus hauts sommets des Amériques… donc 8 des plus hauts sommets sur Terre… se trouvaient autour de nous.
Le Laguna 69 dans tout cela? Wow!!!
D’un bleu comme seulement j’en avais vu dans les Rocheuses Canadiennes (Lacs Peyto & Moraines) et avec un immense glacier accroché juste au-dessus, il mérite sa réputation de plus beau lac de la Cordillera.
De retour sur la grand route, il nous fallait maintenant gagner Vaqueria, le départ de la randonnée Santa Cruz.
Situé seulement 30km plus loin, il était impensable de penser marcher jusque là en raison du mur (montagne) qui se dressait sur le chemin… la route montait de plus de +1500m avant de redescendre de l’autre coté.
Bref, nous allions lever nos pouces en l’air et espérer pour le mieux.
Moins de 5 minutes plus tard, un 4×4 conduit par des locaux se pointait… et avait 2 places de dispo.
Sur une route déserte comme celle là, route où il ne doit pas passer plus d’une voiture par heure, nous étions béni des Dieux.
…
SANTA CRUZ TREK
Santa Cruz est la randonnée vedette de la Cordillera Blanca.
Santa Cruz est aussi la 3ème randonnée la plus touristique en Amérique du Sud, après Torres del Paine (Chili) et la Inca Trail menant à Machu Picchu (Pérou).
En d’autres mots, nous pouvions espérer croiser beaucoup de wanabe randonneurs.
En théorie, guide & porteurs sont obligatoires. En pratique, personne ne porte attention et le sentier est hyper facile à suivre.
Mis à part si vous ne voulez pas cuisiner et porter/monter votre tente (quel genre de randonneur êtes vous), un guide est inutile.
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Jour 1 – DE ROCHES ET DE BOUE
Départ Vaqueria (@3950m)
Arrivé Taullipampa (@4150m)
Distance 23km
Dénivelé Positif +1450m
Dénivelé Négatif -850m
Sans aucune journée de repos, nous étions de retour dans nos bottes à la première heure le lendemain.
Direction Punta Union, la seule passe et point le plus haut de la randonnée 18km et +1400m plus loin.
C’était la matinée « Hola Buenos Dias » à croiser une multitude d’enfants en route pour l’école.
Après avoir passé quelques villages, nous étions véritablement dans la nature.
Avec des vues assez (pas mal) ordinaires (vallée entourée de montagnes toutes vertes), nous tachions d’engranger le plus de km avant que les rayons du soleil nous frappent.
Après avoir passé le campement Paria, les choses devenaient sérieuses; le sentier montait sans relâche vers Punta Union (8km +1000m).
Après une dernière portion d’ascension pas piqué des vers (presque en ligne droite, avec une forte inclinaison, sur de la roche exposée) et avec le RPM dans le tapis depuis une bonne heure, nous avions vaincu Paso Punta Union. En guise de récompense, Pachamama jugeait bon de nous lancer une forte averse de grêle sur le dos.
Peu importe, la totalité de la randonnée Santa Cruz restante était désormais en descente… -1700m de dénivelé négatif.
Alors que le versant précédant était une très grande vallée en forme de serpent, la vallée dans laquelle nous basculions était étroite et linéaire. Un immense glacier se trouvait juste à coté de nous sur la droite.
Après avoir marché 2 jours en 1, nous arrivions au campement Taullipampa complètement exténué.
L’endroit avait une vue imprenable sur le Nevado Taulliraju. Tout au fond de la vallée, la montagne agissait telle la sentinelle de Santa Cruz, voyant et entendant tout.
…
Jour 2 – I N T E R M I N A B L E
Départ Taullipampa (@4150m)
Arrivé Cashapampa (@3600m)
Distance 24km
Dénivelé Positif +50m
Dénivelé Négatif -600m
Le réveil se faisait dans une vallée glacée où les rayons du soleil ne réchaufferaient pas la terre avant encore plusieurs heures. La tente était complètement givrée.
Les mains bien glacées après avoir procédé à un dégivrage manuel que nous commencions la journée.
Direction Cashapampa, la fin du sentier, tout en bas au fond de la vallée 24km plus loin.
Nous disions Adieu à la Sentinelle… pour dire Bonjour au Nevado Alpamayo. Pointant à plus de 5900m, Alpamayo avait été nommée la plus belle montagne au monde (escalade parlant) par le magazine allemand Alpinismus. Nous étions malheureusement hors de la saison d’escalade (possible seulement en aout/septembre) sinon j’aurais tenté ma chance.
Tout de suite après avoir croisé Alpamayo, le sentier descendait dans le fond de la vallée. Nous en étions quitte pour marcher dans l’immense lit d’une rivière asséché.
Le lit de rivière se transformait en un canyon qui semblait ne pas avoir de fond. Le soleil nous avait depuis rattrapé, rendant la descente interminable…
J’adore la randonnée, mais il n’y a rien de mieux que d’arriver à la fin du parcours et de savoir qu’un lit, une douche chaude et une (des) bière(s) vous attendent.
…
Santa Cruz est une belle randonnée, mais jamais dans les plus belles d’Amérique du Sud.
Un peu comme les randonnées pour se rendre à Machu Picchu, Santa Cruz se veut une parfaite introduction à la haute montagne pour quelqu’un sans expérience.
Il faut par contre faire tout en son possible pour dormir au Refugio Peru et se rendre au Laguna 69.
Épisode 121 – Au Coeur de l’Empire Inca; Qosqo & Machu Picchu
8 Mai 2017
15.00 – Depuis maintenant une dizaine de minutes, nous marchions sur des rails en jetant des regards inquiets derrière nous… afin de s’assurer qu’il n’y avait aucun train.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, nous étions en direction du site touristique le plus célèbre d’Amérique du Sud…
Au bout de 2 heures de marche, le chemin de fer nous avait guidé jusqu’à « Aguas Calientes », un ramassis d’hôtels et de restaurants se donnant des airs (ratés) de village suisse…
Depuis quelques années, Aguas Calientes avait été rebaptisé « Machu Picchu Pueblo »…
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QOSQO… CUSCO… PAREIL PAS PAREIL
L’aventure avait commencée à Qosqo, ancienne capitale de l’Empire Inca, rebaptisée Cusco (Cuzco) lors de sa capture par les conquistadors en 1536.
On raconte que les conquistadors, mené par l’infâme Francisco Pizarro, furent émerveillés par la beauté de Qosqo à leur arrivé… ce qui ne les empêcha pas de tout détruire.
Les bâtiments espagnoles ont été construits sur les ruines Incas. Par exemple, Santo Domingo, plus importante église de Cusco, fut construite directement sur les ruines de Qoricancha, le plus important temple Inca.
C’est assez flagrant lorsqu’on regarde le mur sud de l’église; la parti inférieure est faite de gigantesques pierres taillées, toutes de la même dimension et déposées les unes sur les autres sans l’aide de mortier (tous les bâtiments Incas étaient construits de cette manière), alors que la parti supérieure est un ramassis de pierres de toutes tailles, disposés n’importe comment et soudées à l’aide de mortier.
Lors du dernier grand tremblement de terre qui frappa Cusco dans les années 80, plusieurs constructions espagnoles, n’ont pas tenus le coup, alors que les murs datant de l’époque Inca ne bronchèrent pas d’un poil.
Cusco version 21ème siècle est un endroit à l’histoire riche et complexe. Ville inscrite au Patrimoine Mondiale de l’UNESCO en raison de son architecture coloniale espagnole et ses nombreuses églises (16) plus belles les unes que les autres, la culture Quechua (descendants des Incas) est plus vivante que jamais; les locaux parlent le quechua (langue des Incas) et vénèrent Pachamama (Dame Nature) et sa Trilogie des Andes; le Puma représente la Terre (Monde Physique), le Condor représente le Ciel (Monde Spirituel) et le Serpent représente la Mort (Monde des Ténèbres).
Fait amusant, le drapeau de Cusco (l’ancien drapeau de l’Empire Inca), est un arc-en-ciel ressemblant à s’y méprendre au drapeau de la Fierté Gay. Seule difference (impossible à remarquer pour quelqu’un qui ne le sait pas), le drapeau de la Fierté Gay compte 6 couleurs, alors que celui de Cusco en compte 7. Les Incas croyaient que les arc-en-ciels reliaient les 3 Mondes (Physique, Spirituel et Ténèbres).
…
DESTINATION MACHU PICCHU
Il y a plusieurs moyens d’atteindre Machu Picchu; en train, en bus/voiture, ou en marchant.
Train
Un train luxueux ($$$) relis Cusco à Machu Picchu Pueblo 1 ou 2 fois par jours.
Collectivo (taxi collectif)
– 1er Collectivo de Cusco jusqu’à Santa Maria (5-6heures)
– 2ème Collectivo de Santa Maria jusqu’à Hydroelectrica (1-2heures)
– Marche sur les rails de Hydroelectrica à Machu Picchu Pueblo (2heures)
Randonnées
– Inca Trail – l’une des randonnées les plus célèbres du continent sud américain. Prend de 3 à 5 jours, hyper touristique, guide obligatoire ($$$) et besoin de réserver quelques mois à l’avance,
– Salkantay Trail – alternative la plus populaire pour ceux qui veulent marcher jusqu’à Machu Picchu, cette randonnée de 3 à 5 jours peu se faire avec ou sans guide… pas besoin de réserver à l’avance.
Dans cet épisode, il n’y aura pas de description de la randonnée Saltankay ou Inca Trail pour une raison bien simple; nous avons choisi d’aller à Machu Picchu en collectivo.
Quoi? Des adeptes de plein air, ayant marché la quasi totalité des randonnées que le continent sud américain a à offrir, ont décidé de lever le nez sur l’une des randonnées les plus réputées sur Terre?
La réponse est oui!
Je ne veux pas paraitre hautain, mais les randonnées Inca & Salkantay nous ont semblées très surévaluées;
– Les paysages autour de Machu Picchu sont intéressant, mais ils n’ont rien à voir avec les paysages de Patagonie, de la Cordillera Real (Circuit Illampu – Bolivie), la Cordillera Vilcanota (Circuit Ausangate – Pérou), la Cordillera Blanca (Santa Cruz Trek – Pérou) ou encore la Cordillera Huayhuash (Circuit Huayhuash – Pérou),
– Salkantay et Inca Trails sont saturées de randonneurs,
– Nous venions d’enchainer le Circuit Illampu (Épisode 119) et le Circuit Ausangate (Épisode 120), et nous étions sur le point de marcher coup sur coup la randonnée Santa Cruz (Épisode 122) et le Circuit Huayhuash (Épisode 123),
Bref, nous ne voulions pas gaspiller nos énergies sur une randonnée faite sur mesure pour les randonneurs du dimanche, mais décevante pour les randonneurs expérimentés comme nous…
…
MACHU PICCHU PUEBLO
2 Collectivos et une marche de 12km sur des rails plus tard que nous entrions dans Machu Picchu Pueblo, blottis dans le fond d’une vallée. De là, Machu Picchu se trouve à 3km et +450m.
2 options s’offraient à nous;
– prendre un bus ($$$ avec une file interminable à partir de 04.30am… même si les bus commencent seulement à 06.00am),
– Marcher (environ 1-1.5h)
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MACHU PICCHU
07.00 – Peu après le lever du soleil, nous atteignions l’entrée du site alors que les nuages se dissipaient tranquillement dans la vallée.
Situé à moins de 80km de Qosqo (Cusco), Machu Picchu doit sa remarquable préservation (probablement la ville Inca la mieux préservée) à son emplacement; perchée sur un plateau situé au sommet d’une montagne… cette même montagne étant perdue au milieu de nul part à la jonction de plusieurs vallées.
Fait intéressant, Cusco se situe +1000m plus haut en altitude que Machu Picchu. Machu donne l’impression d’être plus haut puisque Cusco se trouve au fond d’une vallée.
Bref, tout cela pour dire que les conquistadors n’ont jamais découvert l’endroit… sinon ils auraient tout détruit… comme ils ont fait partout ailleurs.
Encore aujourd’hui, les historiens & archéologues en savent bien peu sur Machu Picchu.
– Construite dans les alentour de 1430…
– Abandonnée vers 1570 alors que les Incas étaient en pleine déconfiture face aux conquistador…
– Redécouverte par pur hasard en 1911 par un archéologue amateur…
Pouvant héberger tout au plus 750 personnes, les historiens pensent que l’endroit était un lieu de villégiature pour les gens de la haute société Inca.
À son apogée, l’Empire Inca, assurément la société pré-colombienne la plus célèbre d’Amérique du Sud, s’étendait du sud de la Colombie (nord), au nord du Chili (sud), jusqu’à l’Amazone (est).
Machu Picchu se trouvait dans la « Vallée Sacrée », une vallée comprenant les terres les plus fertiles du royaume, une vallée ne faisait pas parti de l’Empire Inca, mais étant la propriété privée de l’Inca (nom de l’Empereur Inca).
Pour ceux désirant avoir une vue à vol d’oiseau de Machu Picchu, il existe 2 options;
Huayna (Wayna) Picchu
Petite colline dominant le site. L’accès au sommet est limité à 400 personnes par jour ($$ – Billet à acheter quelques mois à l’avance).
Cerro Machu Picchu
Située à 3000m d’altitude, soit +600m au-dessus de Machu Picchu, le sommet domine non seulement Machu Picchu, mais tous les environs. Le sentier pour s’y rendre est une succession d’escaliers faites pour des géants, et s’apparente à un mur par moment.
…
De nos jours, Machu Picchu est une grosse business; un maximum de 2000 touristes peuvent visiter le site à chaque jour.
Pour se faire, il faut se procurer un billet ($$) à Machu Picchu Pueblo, la veille ou le matin même (en basse saison), ou quelques jours/semaines à l’avance (en haute saison).
Ceci étant dit, un voyage en Amérique du Sud est incomplet sans une visite des ruines les plus connus dans le monde… l’une des 7 nouvelles Merveilles du Monde; Machu Picchu, « La Cité Perdue des Incas ».
Épisode 120 – Ausangate; La Montagne Sacrée
4 Mai 2017
« Vous-allez à Machu Picchu aujourd’hui? » Que nous lance l’homme à la réception de notre auberge à Cusco.
« Non! Nous allons à Tinqui pour commencer le Circuit Ausangate »
?!? – L’homme bouche bée finit par avouer qu’il ne savait pas de quoi je parlais. Même si le départ de la boucle se trouve à moins de 100km de Qosqo, l’ancienne capitale Inca rebaptisée Cusco par les conquistadors, 9.5 voyageurs sur 10 font le déplacement pour une seule et unique raison; visiter Machu Picchu.
La veille, en allant nous renseigner au bureau de IPeru, la référence touristique au Pérou, l’homme avait paru très surpris que nous lui posions des questions sur Ausangate et » comment se rendre à Tinqui ».
« Vous devez passer par une agence de voyage », qu’il nous avait répondu.
« Foutaise!!! » que je lui lançais du tac au tac.
Nous étions donc les seuls non péruvien à bord d’un bus (qui avait définitivement eu de meilleurs jours) roulant en direction de Tinqui (Tinke).
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AUSANGATE POUR LES NULS
Se prononçant O-Sun-Ga-Té, Ausangate est le point culminant (6372m) de la Cordillera Vilcanota, la plus haute chaine de montagnes au nord du Pérou.
Depuis l’époque pré-Inca jusqu’à aujourd’hui, la montagne est vénérée par le peuple quechua (habitants du coin) qui lui font de multiples offrandes et sacrifices.
Le Circuit de Ausangate est d’une longueur de 70 km, culmine à plus de 5000m, débute et termine à Tinke (Tinqui) et est considéré comme la plus haute randonnée au Pérou.
Llamas, villages quechua, glaciers et lacs aux eaux turquoises sont au rendez-vous.
…
JOUR 1 – AUSANGATE
Départ Tinke (@3800m)
Arrivé Upis (@4400m)
Distance +/-15km
Dénivelé Positif +650m
Dénivelé Négatif -50m
Avec seulement 4 jours de repos depuis la fin de notre intense randonnée sur le Circuit Illampu (Bolivie), nous étions reparti pour un tour.
Moins de 1km après avoir quitté Tinke (3800m) et commencé à marcher en direction de Ausangate, nous croisions un couple de français. Effrayés, ils nous racontait la nuit infernale qu’ils venaient de passer à Upis (4410m)… le camp où nous avions planifié de dormir ce soir. Durant toute la nuit, des locaux avaient tenté de voler leurs affaires. L’un d’eux avait même réussi à dézipper leur tente et avait prit la fuite avec l’un de leur sac à dos.
Le Circuit Ausangate malheureusement s’était forgé cette réputation depuis quelques années; des locaux n’aimant pas du tous les étrangers et faisant des « raids » dans les campements la nuit.
Nous étions pleinement conscient de cette problématique avant de commencer, et avions décider d’aller de l’avant. Après tout, nous dormions avec nos porte-feuilles et téléphones dans nos sous-vêtements. Tout ce qu’un voleur trouverait serait des bottes puantes et des sacs à dos remplis de trucs suintants.
La randonnée d’aujourd’hui pourrait se résumer à marcher sur une route de campagne bordée de murets de pierre et traversant une plaine diagonale (en direction du ciel) parsemée de bâtiments rudimentaires.
Nos beaux sourires et « Hola! Buenos Dias! » se butaient plus souvent qu’autrement à des « pokerface » (regards sévères).
Quelques km avant de terminer notre journée de travail, nous atteignions un plateau avec quelques fermes.
Nous faisions alors la connaissance de Anna, son jeune fils de 4ans et leur petit chien de 4 mois trop excité. Anna élevait seule ses 2 enfants et plus de 100 llamas & alpacas. L’emplacement de sa maison était à rêver.
Terminus Upis… au pied de Ausangate et de son glacier.
…
JOUR 2 – DES GLACIERS & DES LLAMAS
Départ Upis (@4400m)
Arrivé Ananda (@4350m)
Distance 27km
Dénivelé Positif +950
Dénivelé Négatif -1000m
À notre réveil, une brume épaisse recouvrait tout autour de nous. Peu importe, il fallait se mettre en marche…
Direction Paso Arapa, le 1er col du Circuit à 4850m. L’ascension se faisait sur un sentier extrêmement bien balisé, au travers d’une contrée recouverte de roches de toutes tailles. Peu avant notre arrivé au sommet, Ausangate sortait du brouillard.
Dès lors, le sentier traversait des plaines habitées par des centaines, que dis-je… des milliers de llamas et croisait de multiples lacs aux eaux turquoises.
Une fois sur les berges du Lago Hatun Pucacocha, le plus grand de ces lacs, Ausangate se dévoilait complètement. Nous pouvions admirer le coeur de ce géant des Andes; un gigantesque glacier suspendu aux parois rocheuses depuis des millénaires.
Après avoir égaré le sentier… et dû marcher directement dans le lac… à l’eau glaciale… nous n’avions plus d’excuse; il fallait maintenant remonter pour rejoindre la Paso Palomani à 4800m.
Une fois au sommet… il ne restait plus qu’à atteindre le Lago Ausangate… situé quelques centaines de mètres plus bas de l’autre coté.
Dès lors, la prochaine (et plus grande) difficulté du Circuit se dressait devant nous; la Paso Ausangate, du haut de ses 5 milles quelques mètres. Paso Ausangate allait cependant attendre.
Au lieu de monter vers la Paso, nous bifurquions vers la droite et plongions vers le fond de la vallée. Direction Ananda, campement à une dizaine de km en dehors du Circuit.
Le sentier passait alors par une vallée aux couleurs toutes aussi contrastantes que surprenantes; un versant de vallée tout rouge (sable), le fond de la vallée vert radioactif (végétation), avec le glacier (tout blanc) en arrière plan.
Après que le beau temps se soit transformé en mini tempête de neige, qui s’était elle-même transformée en averse plus nous descendions en altitude, Ananda était désormais en vue.
…
Jour 3 – LA COLORADA MONTANA
Départ Ananda (@4350m)
Arrivé Ananda (@4350m) + voiture/bus Cuzco
Distance 15km
Dénivelé Positif +650m
Dénivelé Négatif -650m
Ananda jurait par rapport au reste du Circuit; un tampon de maisons et de vendeurs de cossins. L’endroit était accessible par la route et une tonne de minibus bondées de touristes y venaient chaque jours.
Ananda avait la particularité d’être situé à la base de la Colorada Montana (Montagne Arc-en-Ciel).
Autant le Circuit Ausangate était désert, autant la Colorada Montana faisait courir les foules.
Chaque jour, des milliers (oui autant que cela) de touristes quittaient Cusco vers 03.00/04.00 du matin à bord de minibus, arrivent à Ananda vers les 08.00/09.00, et se mettent en marche pour atteindre le sommet de la Colorada Montana.
06.00 – C’est ainsi que notre réveil sonnait dans une vallée glacée qui attendait encore les premiers rayons du soleil. Il n’était pas question d’attendre le soleil ou que la température se réchauffe, nous voulions avoir le sommet de la Colorada Montana à nous tout seul avant que la horde de randonneurs du dimanche ne prennent d’assault la montagne (pour avoir croisé la horde lorsque nous descendions, je peux vous jurer que « prendre d’assault » est le bon terme).
Après avoir marché pendant un bon 2 heures sur un sentier s’apparentant à une ligne de boue montant jusqu’au sommet d’une montagne, nous atteignions un endroit qui ressemblait à un bunker militaire perdu dans les montagnes.
Nous y étions; à plus de 5000m… la Colorada Montana.
Malheureusement pour nous, il avait plu durant toute nuit (donc neigé à plus de 5000m).
À quoi ressemble une montagne aux couleurs arc-en-ciel quand on la recouvre de neige? À une montagne recouverte de neige!!!
N’empêche, la vue sur les hautes montagnes était impressionnante.
…
Parce que nous avions vu les plus beaux paysages que le Circuit Ausangate avait à offrir (les plus beaux panoramas se trouvent dans la 1ère partie du Circuit) …
Parce que la suite du Circuit comportait beaucoup de dénivelé positif…
Parce que Tanzi était malade et qu’un peu de repos ne pourrait pas nuire pour la suite…
Nous décidons d’écourter notre randonnée.
Depuis Ananda, un jeune péruvien nous conduisait jusqu’à la grande route située 60km plus loin.
De là, nous sautions dans le 1er bus en direction de Cuzco… en route pour de nouvelles aventures…
Épisode 116 – L’Amazone À Vitesse Très Petit V
11.30am – 5 Avril 2017
C’est par une journée de mousson typique (saison des pluies) que le « Sagrado Coracao de Jesus », vieux bateau en bois, s’apprêtait à quitter le port de Manaus, la capitale de l’Amazone, 24 heures à peine après y être arrivé en provenance du Venezuela via Boa Vista.
Depuis les premières lueurs du jour, les gens installaient leur hamac sur l’un des 2 ponts ouverts de ce petit bateau ne faisant pas plus de 50m de long, par 20 mètres de large. Entassé comme des sardines et sans aucune intimité, c’était la manière de voyager dans ce coin du monde… mais pas pour nous.
Pour à peine 30$/jour par personne, nous avions opté pour un peu de confort; une cabine en bois (qui avait dû être très luxueuse il y a 100ans) avec lit double, salle de bain, a/c, frigo, TV, balcon privé, et 3 repas inclus. Une « croisière » beaucoup plus luxueuse que celle faite sur le bateau Navimag en Patagonie chilienne (pour une fraction du prix).
Cette cabine, que nous avions affectueusement baptisée « the cell (la cellule) » serait notre maison pour les 6 prochains jours, le temps de remonter près de la moitié du fleuve Amazone jusqu’à la triple frontière entre le Brésil, le Pérou et la Colombie.
Pour passer le temps, nous avions pris soin de remplir notre frigo à pleine capacité de bières et de vins… un moyen comme un autre de s’habituer au plancher incliné à plus de 15 degrés.
Départ; Manaus, au km 1000 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.
Arrivé; Tabatinga, au km 2700 de l’embouchure de l’Amazone sur l’Atlantique.
…
L’AMAZONE POUR LES NULS
L’Amazone (l’Amazonie), le « coeur de l’Amérique du Sud », « le poumon de la Terre », se meurt.
Avant d’élaborer plus en détail sur cette affirmation, il faut faire la distinction entre l’Amazone, le fleuve, et l’Amazone, la jungle. Le fleuve se porte bien, c’est la jungle qui se meurt.
À ce jour, plus de 20% de la superficie de l’Amazone a disparu en raison de l’homme (déforestation). Chaque année qui passe, environ 2% de l’Amazone disparait. Si le déboisement continu au rythme actuel, l’Amazone aura complètement disparu en 2050.
Ce que l’homme fait actuellement à l’Amazone cause un dommage irréparable/irréversible non seulement à la jungle, mais aussi aux habitants de la planète toute entière.
– L’Amazone c’est la 2ème plus grande forêt au monde (après la Taiga – Sibérie/Russie),
– L’Amazone c’est 50% de toutes les forêts tropicales sur Terre,
– L’Amazone abrite plus de 10% de toutes les espèces vivantes sur Terre. En d’autres mots, 1 espèces sur 10 de toutes les espèces de plantes et d’animaux habitant notre belle Planète Bleue se trouve dans l’Amazone,
– L’Amazone joue un role vital à la vie sur Terre en absorbant (transformant) une grande quantité du dioxide de carbone si néfaste à l’homme.
L’Amazone n’est pas l’affaire d’un seul
Pays. Partagé à 60% Brésil, 10% Pérou, 7% Colombie, 6% Bolivie, 6% Venezuela, et les miettes dans les Guyanas, c’est au Brésil que le plus de dommage (et le moins d’effort de conservation) y est fait.
L’Amazonie brésilienne version 2017 est un gigantesque chantier où les routes et villes poussent un peu partout. Il y a presque plus de brésiliens vivant dans l’Amazone, que de canadiens au Canada. À elles seule, les villes de Manaus, Boa Vista et Porto Velho font presque 10 millions d’habitants.
Ça c’était pour l’Amazone la jungle… parlons maintenant de l’Amazone le fleuve…
Plus important fleuve sur la planète en terme de débit, 2ème plus important fleuve en terme de longueur (seul le Nil est plus long), l’Amazone draine plus de 12% de toutes les réserves d’eau douce (non salée – potable) sur Terre.
L’Amazone prend sa source dans les Andes péruviennes, traverse tout le Brésil, avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Le fleuve est navigable par bateau jusqu’à Iquitos, 3700km après l’embouche sur l’Atlantique.
Fait surprenant, AUCUN pont ni barrage ne traverse/bloque le fleuve. C’est donc dire que le seul moyen de traverser d’un coté à l’autre est par bateau… ce qui a pour conséquence de trancher le Brésil (que le fleuve traverse sur toute sa transversale) en 2 parties bien distinctes.
L’absence d’infrastructure sur le fleuve s’explique par sa largeur (son embouchure sur l’Atlantique fait plus de 300km de large… tandis que le fleuve se resserre à moins de 1km de large au km 600), sa profondeur, sa puissance et surtout par le fait que durant la saison des pluies (de décembre à juin), l’Amazone inonde des centaines de km de plaines et de forêts sur ses berges.
L’Amazone héberge quelques habitants célèbres;
– Le Boto, le dauphin rose de l’Amazone, plus grand dauphins d’eau douce au monde,
– Les Piranhas (pas besoin de présentation). Ces poissons carnivores sont présents en grand nombre et s’attaquent au bétail et aux humains. Le niveau de l’Amazone peut monter de 12-15m à la saison des pluies. Les piranhas se retrouvent donc dans les champs. Ils sont notamment responsable de la mort de 300 personnes lors d’un naufrage sur le fleuve en 1981. Si vous n’aviez pas encore compris, il n’était pas question de se baigner dans l’Amazone, même pas s’y tremper les pieds… quoique le sud africain Mike Horn a descendu à la nage en autonomie complète la totalité du fleuve en 1997.
– L’anaconda Géant, l’une des plus grande espèce de serpent au monde,
– Le piratuku, un poisson pouvant mesurer de 3 à 5 mètres et peser de 200 à 400 kg.
…
Pourquoi avoir nommé le fleuve et la jungle « Amazone »?
À l’époque pré-colombienne (avant les espagnols/portugais), le fleuve n’avait pas vraiment de nom. Au début du 16ème siècle, les 1ers conquistadors baptisèrent le fleuve « Mar Dulce (Mer D’Eau Douce) » et « Rio Grande (Grande Rivière) ».
En 1541, un conquistador espagnol, qui cherchait du trouble à une tribus où les femmes étaient des guerrières au même titre que les hommes, surnomma l’endroit Amazone en référence aux guerrière décrites dans la mythologie grecque.
Il n’en fallait pas plus pour que le nom marque l’imaginaire et persiste au fil des siècles.
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L’AMAZONE À CONTRE-COURANT
Voguer sur l’Amazone c’est… c’est… plate rare!!!
Après 1 demi journée de navigation, nous étions à 25km (distance d’oiseau) de Manaus. La croisière allait être loooooongue. Un repos forcé, sans internet, qui allait faire du bien au corps et au mental avant d’entamer la dernière portion de notre voyage en Amérique du Sud qui s’annonçait pour le moins chargée.
À l’horizon, il n’y a aucun relief, tout était plat à perte de vue. Plus souvent qu’autrement, on ne voyait que de l’eau brune sur un fond de jungle et de nuages gris.
Peu importe comment large le fleuve était, le bateau voguait toujours à quelques mètres seulement de l’une des 2 berges, si bien que nous pouvions admirer de très près comment les gens vivent le long de l’Amazone. Parce que oui, des gens vivent ici.
Dupuis les 60 dernières années, le gouvernement du Brésil propose des initiatives pour inciter les pauvres de partout au pays à venir coloniser l’Amazone (triste mais vrai). C’est ainsi que l’on passe rarement 1km sans apercevoir une habitations. Ces habitations sont pour les plupart extrêmement rudimentaires; de minuscules carrés sur pilotis.
Autrement, il faut avoir beaucoup de lecture et/ou de trucs à écrire pour passer le temps.
Et parce que nous avions été sage, Dame Nature nous récompensait avec de splendides coucher de soleil (peut-être aussi des lever de soleil, mais nous étions trop occuper… à dormir).
…
Au 1 jour, tout était nouveau…
Au 2 jour, nous pouvions passer de longues heures à fixer le paysage qui défilait leeeeeentemeeeeent devant nous…
Au 3 jour, les batteries étaient complètement rechargées…
Au 4 jours, nous venions à bout de notre stock d’alcool…
Au 5 jours, ça commençait à être le temps qu’on arrive…
Au jour 6, nous étions enfermé dans notre cabine toute la journée puisqu’il tombait des cordes dehors… comme il peut en tomber en Amazone durant la mousson..
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En fin de soirée du jour 6, après 131 heures et 1700km, le bateau s’arrêtait définitivement à Tabatinga.
Bienvenue à la triple frontière!
…
LA TRIPLE FRONTIÈRE
« Dangereux la nuit! Ne sortez pas de votre hotel sous aucun prétexte » – C’est à peu près la seule chose que mon guide de voyage mentionnait à propos de Tabatinga… avec les mots « traffic » et « drogue » répétés très souvent.
Et pourtant… il était passé 22.00 et nous étions à marcher dans les rues désertes de Tabatinga pour nous trouver un auberge… sans se faire trucider.
Qui dit 3 frontières… dit 3 pays… dit 3 villes; Tabatinga (Brésil), Santa Rosa (Pérou) et Leticia (Colombie). Aucune des 3 villes n’est relié au reste du continent par la route, seulement par bateau et avion.
Alors que les villes de Tabatinga et Leticia ne font qu’une, sans véritable frontière (on peu passer librement de l’une à l’autre), Santa Rosa fait bande à part de l’autre coté du fleuve.
Avez vous déjà foulé le sol de 3 pays… en moins de 2 heures… sans avoir à passer un poste frontalier et montrer votre passeport? Je me réveillais à Tabatinga (Brésil), pour aller prendre mon déjeuner à Leticia (Colombie), sautait dans une vieille pirogue et hop, je me retrouvais de l’autre coté du fleuve sur Isla Santa Rosa, Pérou.
Alors que Leticia et Tabatinga sont directement sur le fleuve, le petit village linéaire de Santa Rosa se trouve sur une ile perdue au travers des mangroves. La plupart du temps, les voyageurs passent en coup de vent à Santa Rosa, pour collecter leur tampon d’entrée/sorti du Pérou au bureau d’immigration, et se diriger en vitesse vers Leticia. Très dommage puisque Santa Rosa offre un cadre unique et est sans aucun doute mon endroit préférée dans l’Amazone.
03.00 – C’est sous un déluge que nous sautions dans un petit bateau taxi pour rejoindre le bateau rapide (espèce de bus flottant) qui allait nous mener à Iquitos, plus en amont du fleuve amazone au coeur de l’Amazonie péruvienne. Toute une expérience que d’être dans un petit bateau, qui menace de chavirer à tout moment, sur le fleuve amazone sous une averse à ne rien y voir dans la nuit noire.
Multo Obrigado Brasil!
(Re)Bienvenido Pérou!
See you dans 2 mois Colombie!
…
IQUITOS
12 heures et 1000km plus tard, Iquitos était en vue.
À première vue depuis l’Amazone, Iquitos ressemblait à un gros dépotoir de bateaux: sur des km ont pouvaient voir des bateaux sur les berges.
Situé au km 3700 de l’embouchure du fleuve amazone, Iquitos possède le titre inusité de « plus grande ville de la planète à ne pas connectée par la route ». En effet, plus de 50% de la superficie du Pérou est recouverte par l’Amazone, et Iquitos se trouve en plein coeur sans aucune route pour y accéder. Le seul moyen de gagner Iquitos est par les airs ou par bateau.
Rues pleines de tuk tuk et hyper bruyantes, où les conducteurs n’o t aucun respect pour les piétons. Pas de doute, nous étions de retour au Pérou.
Belen Market
Le très achalandé Marché Belen est un genre de Marché Atwater (Montréal), qui s’étendrait sur un bon kilomètre carré de patés de maisons et où vous pouvez trouver de tout (sauf ce que vous chercher vraiment). Toutes les communautés indigènes qui vivent dans l’Amazone péruvienne viennent ici pour vendre leur produit.
Une fois « entré » dans Belen, il est très difficile de trouver la sorti tant de cette ville dans la ville tellement l’endroit est labyrinthique et ne semble jamais prendre fin.
La Isla de los Monos
(L’ile des Singes)
Le highlight de notre voyage en Amazone fut la visite de Isla de los Monos, une ile réputée pour être un orphelinat de singes.
En premier lieu, il fallait survivre à la traversé de 45min depuis Iquitos jusqu’au village de Mazan, à bord d’un petit (et vieux) bateau surchargé, qui donnait l’impression de vouloir chavirer à tout moment. Nous étions quitte pour une bonne frayeur.
Nous sautions ensuite dans un bateau encore plus vieux pour une traversée vers l’Isla.
Une fois sur l’ile, nous étions « attaqué » par une vingtaine de petits singes d’une demi-douzaines d’espèces. Toutes ces petites bêtes ne voulaient qu’une chose; nous grimper dessus en s’agrippant avec leur 2 bras, 2 jambes et leur queue.
Sensation des plus uniques que de sentir les petites mains/pieds et leur queue s’enrouler autour de nos bras afin de s’agripper.
…
15 Avril 2017
Bon… ce n’est pas tout. Il pleut des cordes depuis 2 jours et les prévisions ne sont guère meilleures pour la prochaines semaines. La mousson est bien installé, ce qui sonne la fin de notre séjour en Amazone.
Je ne veux plus entendre (ou voir) le mot bateau avant un très long moment!
À la première heure, nous nous envolons pour d’autres cieux… plus radieux.
Bolivie nous revoilà!!!
Épisode 88 – El Misti; Le Volcan des Sacrifices









































J’avais le couteau entre les dents et montait à un rythme infernal. La nuit était très nuire, sans vent et curieusement assez chaude. J’avais comme seuls compagnons ma respiration très lourde, ma lampe frontale et la ville d’Arequipa toute illuminée au loin sur ma gauche. Je ne pouvais pas apercevoir le volcan, mais je savais que j’allais dans la bonne direction puisque le sentier je cessait de monter.
Le sentier comportait beaucoup de bifurcation. Il m’arrivait très souvent de le perdre complètement, mais cela ne durait jamais longtemps.nJe m’en remettais totalement à mon fidèle compagnon maps.me qui me montrait un sentier jusqu’au sommet. Si tous les chemins d’Europe menaient à Rome, j’avais confiance que tous les sentiers sur cette montagne menaient au sommet.
00.20 – Je me trouvais à 3850m… ce qui signifiait qu’il me restait moins de 2km d’ascension verticale.
00.45 – 4100m d’altitude
01.40 – J’arrivais au camp à 4500m dans un temps record. Il m’avait fallu seulement 2heures alors qu’on m’avait dit qu’il m’en faudrait 4 ou 5. Il y avait 3 tentes et les gens semblaient encore dormir puisqu’il n’y avait pas d’action et aucune lumière plus haut sur la montagne.
Une courte pause chocolat et je repartais de plus belle. Dès lors et jusqu’au sommet, le sentier zigzaguait dans une zone d’éboulement au travers de grosses roches. Il m’était très difficile de suivre le sentier puisque tout me semblait être un sentier. Je m’en remettais à mon instinct et continuait à monter.
03.15 – J’atteignais les 5000m d’altitude. Il ne me restait « plus que » 825m d’ascension.
Un arrêt à 5100m me sciait les jambes. Les 725 derniers mètres allaient se faire à la vitesse très petit v et dans la douleur.
04.10 – 5250m – Un fort vent venant du sommet se mettait de la parti et la température chutait dramatiquement. Je commençais à me les geler solide. Il me fallait maintenant prendre appui sur les roches avec mes mains pour ne pas perdre pied et tituber dans le vide.
04.20 – 5350m – L’aube commençait à se lever.
05.05 – 5500m – Le soleil faisait son apparition et commençait à réchauffer le pop-cycle que j’étais devenu. Avec 325m à faire, j’y était presque. Mon rythme avait considérablement ralenti. Mon moral était par contre en béton et j’étais déterminé à me rendre jusqu’au sommet.
05.55 – J’y étais… le sommet. Il y avait une très forte odeur de souffre.
J’ai perdu le compte du nombre de sommet/volcan que j’avais atteint depuis mon arrivé en Amérique du Sud… mais bon… un de plus… et au suivant 🙂
Il me fallait maintenant tout redescendre et retourner au campement où Tanzi m’attendait.
Comment descendre 2200m de dénivelé le plus rapidement possible?
A. Descendre le même sentier que vous avez monté en zig zag?
B. Trouver un couloir d’éboulement fait de sable volcanique & à plus de 45 degrés d’inclinaison, et commencer à courir?
C. Enfourcher son parachute?
D. Prendre le téléphérique?
Tic Tac Tic Tac
…
Ceux ayant répondu B auront visé juste. Je descendait la montagne en faisant un jogging matinal vertical. Quelle sensation… et quelle vue… de dévaler la montagne à toute allure. Il m’avait fallu environ 6 heures pour monter… il m’en prenait un peu plus de 1 heure pour tout redescendre.
De retour au campement à la base du volcan, il ne nous restait plus qu’à marcher les 6km nous séparant de la route, pour ensuite attraper un bus et retourner à Arequipa.
…
Épisode 86 – Hike & HitchHike
On n’entend jamais parler de celui qui termine 2ème ou 3ème. Tous n’en ont que pour le 1er. Eh bien c’est la même chose pour les sites archéologiques. Pouvez-vous me nommer le principal site archéologique en Amérique du Sud?



10.20 – L’homme me lançait un « vamonos (allons-y) » en me faisant un signe de monter dans la voiture. Difficile de dire non…



































