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Épisode 60 – Bagan; 4000 temples à la douzaine
3.30am – Un bus de nuit plus tard, nous nous retrouvions à Bagan.
5.00am – Après avoir erré dans les rues en quête d’une auberge, trouvé une auberge et dormi en boule sur le sofa du lobby pendant 30minutes, nous étions inconfortablement assis à bord d’une calèche roulant en direction de la BULEDI Paya… l’un des NOMBREUX temple que compte Bagan, pour y admirer le lever du soleil.
6.00am – C’est donc bien perché sur le temple que je regardais Bagan sortir des bras de Morphée… 
Il y en avait des temples qui sortaient du brouillard et de la jungle PARTOUT PARTOUT PARTOUT. Peu importe de quel coté je regardais, j’étais en mesure de voir une bonne cinquantaine de temples sinon plus.


Comme si ce n’était pas assez, une tonne de montgolfière, remplis de touristes ayant les poches pleines, qui tapissaient le ciel et vous avez un décor unique.
Ce fut sans aucun doute le plus beau lever de soleil que j’ai vu de ma vie. J’avais commencé mon voyage avec un levé de soleil au Taj Mahal presque 1an auparavant… difficile de trouver meilleur endroit pour boucler la boucle.
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Après un très (trop) bref repos à l’auberge, nous avons loué des calèches et la journée s’est donc résumé à se déplacer de temple en temple au rythme des roues de bois de notre chariot qui butaient sur des roches sur les routes de terre.
Il y a des temples partout… partout partout partout partout… c’est impossible de s’arrêter à tous tellement il y en a partout… est-ce que j’ai dit qu’il y en avait partout? Et je ne parle pas de petits temples, ils sont pour la plupart immenses.
Pour ceux qui n’ont jamais vu de temple de leur vie, vous n’avez qu’à visiter Bagan pour changer la situation du tout au tout. Vous pouriez aller à Bagan et ne jamais plus aller dans aucun autre temple par la suite, que vous auriez une overdose de temples pour le reste de votre vie. Cela dépasse l’entendement d’avoir autant de temples concentrés au même endroit. Je crois qu’il faudrait au moins 2-3 semaines à quelqu’un désirant visiter chacun de ces temples en détail…
Je n’en dit pas plus, voici un bref aperçu des temples que nous avons visités…
Du sommet de certains, nous avions un panorama 360 degrés à coupé le souffle qui valait son pesant d’or…
D’autres avaient des corridors tout simplement immenses construits pour abriter des géants.
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C’est finalement perché tout en haut du temple SHWE-LEIK-TOO que nous avons admiré le coucher du soleil. J’étais installé au plus haut que j’avais pu monter sur la façade du temple (il n’y avait personne de plus haut que moi). Tout ce qu’il y a de plus sécuritaire…
– Chance d’avoir un merveilleux coucher de soleil; Garanti
– Chance de se pêter la gueulle en redescendant; très élevé
– Chance que cette idée m’ait passé par la tête en montant; 0%
J’étais comme un chat qui avait monté trop haut dans un arbre et qui avait peur de descendre… appelez les pompiers…
Je laisse les images parler d’elles-même…
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Descendu sain et sauf de mon perchoir, c’est complètement crevé après un nuit dans un bus suivit d’une journée d’exploration de Bagan que nous sommes rentré à l’auberge. Il n’était pas question ce soir là de coucher dans un bus ou sur le plancher d’une maison perdue dans la jungle… oh que non… nous allions plutôt avoir l’une de nos rares bonnes nuits de sommeil au Myanmar.
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9 février 2014 – Après une seule journée passée à Bagan… alors que le touriste moyen y séjourne environ 3 jours… je prenais un bus de nuit… encore… en direction de Yangon.
Je n’ai vu qu’une INFIME portion de tous les trésors que recèlent Bagan, mais ce fut amplement suffisant puisque mon cerveau ne pouvait en prendre plus.
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Yangon – 10 février – 4.00am
C’est dans le stationnement poussiéreux de la gare/ville d’autobus de Yangon que je disais Au Revoir à mon compagnon Roark pour la dernière fois. Après près de 5 mois à voyager ensemble réparti sur 5 voyages, il n’y aurait pas de 6ème fois. Alors qu’il allait continuer son voyage, le mien tirait à sa fin.
En effet, je m’envolais pour Bangkok… mon 5ème séjour dans la ville du pécher asiatique… l’instant de refaire ma garde-robe afin de me diriger vers Dubai où j’ai accepté un travail d’architecte. J’allais donc troquer mes flip flop toutes troués et une senteur persistante de swing pour des pantalons, chemises et souliers.
En moins d’une semaine, j’allais donc passer d’un backpacker un peu crado ayant un budget de moins de 30$/jour et qui couche directement sur le plancher de villages perdus dans le fin fond d’un des pays les plus pauvres du monde… à un architecte travaillant dans l’une des villes les plus décadentes du monde. Après maintenant 1an à voyager, le choc allait s’avérer brutal.
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MYANMAR EN BREF
J’aurais séjourné exactement 28 jours au Myanmar, soit le maximum permit pour un étranger. Ce mois aura sans aucun doute été l’un des plus éprouvants de mon voyage (mis à part les 2 treks de 1 mois) dans la mesure où il y avait beaucoup trop d’endroits à visiter pour le temps qui nous était alloué. Nous avons voyagé au sud, au nord, à l’ouest et à l’est du Myanmar sans aucun répit… et après beaucoup de nuits blanches, je peux dire mission accompli. Je quitte ce pays l’esprit plein de merveilleux souvenirs et les batteries complètement à terre.
– 28 jours,
– 24h dans un bus
– 7 nuits… blanches dans des bus,
– 4 nuits presque blanches à dormir sur le plancher des vaches lors de treks
– 3 trip de bateaux mémorables
– 2 train de jour surprenants
– 1 peuple birman qui bat à plate couture tous les autres peuples asiatiques pour sa gentillesse. Mention honorable au laotien et népalais.
Épisode 59 – Inle Lake; plus qu’un simple lac
4 février 2014
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Alors que la très grande majorité des transport que j’ai pu prendre en Asie ont été sans histoire, la totalité de ceux que j’ai pris jusqu’à maintenant se sont avérés être de petites aventures en soit. Le bus de nuit qui m’a conduit de Hsipaw à Inle lake n’y a pas fait exception.
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce bus était complètement à l’opposé de celui que nous avions pris quelques jours plus tôt de Mrauk U à Mandalay (la boite de conserve). Nous étions à bord d’un bus très luxueux, on avait même des coussins pour le cou, et surtout… il n’y avait aucun trou. Cependant, qui dit bus « luxueux sans trous » dit aussi « musique et air climatisé dans le tapis ».
J’étais assis directement en avant, avec beaucoup d’espace pour les pieds et genoux et un sympathique vieux monsieur à côté de moi. À peine le bus parti qu’il s’arrêtait à nouveau pour faire monter un autre touriste. Le bus étant complètement plein, ils ont alors tassé le vieux monsieur pour l’installer sur un petit banc au milieu de l’allée et ainsi donner le siège au touriste. Je me sentais alors très mal pour le monsieur… même que j’ai pensé pendant un bon 2 secondes à lui donner mon siège… on dit que c’est l’intention qui compte… non?!?
Tout juste à l’arrière de moi, mon pote Brad (du trek à Hsipaw) était assis à côté d’une femme à qui j’ai vite donné mon vote pour la personne la plus dégoutante que j’ai rencontré de ma vie.
Elle avait un bébé en très bas âge dans les bras et à chaque fois qu’il se lamentait (c’est donc dire TOUTE LA NUIT), cette lumière criait plus fort que lui et le brassait pour le faire taire. Par moment, j’étais convaincu qu’elle allait jeter le bébé par-dessus bord tellement elle semblait le détester profondément.
Une fois la nuit tombé, la musique s’est finalement arrêté, mais le chauffeur d’autobus… qui était directement en avant de moi… a décidé de se mettre de la musique heavy métal pour combattre le sommeil. Le résultat fut très concluant puisque ni lui ni moi n’avons fermé l’œil de la nuit (dans le premier cas c’est très bien, dans le second c’est pas super).
Cela m’a permit d’être au première loge de ce que j’ai souvent cru être les derniers instants de ma vie. C’était la 1ère fois que je me retrouvais directement devant dans un autobus en Asie… et je ne souhaite pas renouveler l’expérience. De la façon dont le conducteur négociait le trajet sinueux, j’évaluais nos chances de voir un nouveau lever de soleil à environ 20%. C’était un vrai MALADE.
Pendant plus d’une heure, le bus a dévalé une route de montagne à une vitesse insensé. On se serait cru dans une boite à savon sans frein. Le chauffeur prenait les courbes à toute vitesse et très serré, sans même appuyer sur les freins.
Le nombre de fois que j’ai eu les yeux ronds, les dents serrés et les mains qui agrippaient mon banc de toute leur force ne se compte pas sur les 2 mains. À un certain moment, il est entré trop large dans un virage et nous avons failli être déporté dans le précipice lors du virage juste après. Si il n’avait pas appuyé comme un demeuré sur les freins… nous aurions assurément plongé dans le précipice.
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À peine avant les 1ère lueurs du soleil, le bus s’est arrêté au bord de la route et que le chauffeur s’est écrié « Inle »…
Un dernier regard en direction de l’$st! de folle qui se trouvait derrière moi, en souhaitant la meilleure des chances à son petit bébé, et nous étions contre toute attente sain et sauf sur le bord de la route à se les geler.
J’étais alors en état de semi panique, tandis que mes 2 compagnons avaient dormis toute la nuit. Ils n’avaient pas eu vent de ce qui s’était passé… ou plutôt de ce qui avait failli se passer… une autre preuve que les ignorants sont bénis.
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« Où est que nous sommes?!? »
C’est la question qui chicotait moi et mes compagnons. Pour sur, il n’y avait aucun lac en vue et nous étions dans un petit centre-ville sans le moindre charme à nous faire achaler par une tonne de chauffeur de taxi…
Ceux-ci nous ont vite fait comprendre que Nyaung Shwe, porte d’entrée d’Inle lake et véritable « incontournable », était à plus de 30min de là… et qu’il n’y avait aucune autre alternative que de prendre le taxi… ouin. Au grand malheur de toutes ces mouches à merde, nous avons choisi un chauffeur un peu en recul qui n’avait pas dit un mot… ça vous apprendra ma gang de gossants.
Autant inle lake est réputé pour sa tranquilité, autant je suis devenu agressif à la minute où j’ai mis les pieds à Nyaung Shwe. Cette ville est un trou de la pire espèce digne de l’Inde. C’est de loin l’endroit le plus touristique que j’ai vu au Myanmar. Autant les touristes se faisaient rare partout au pays, autant je crois qu’il y avait plus de blancs que de birman dans cette ville. Des hôtels de luxe sont en construction un peu partout ce qui n’annonce rien de bon. Je me demandais alors pourquoi tout le monde parlaient tellement en bien de cette endroit…
Heureusement pour moi, j’ai réussit à trouver un endroit encore à l’abri de la manne touristique… probablement trop sale pour le touriste moyen… j’ai nommé le marché au poisson…
Peu importe, l’idée n’était pas de s’éterniser dans cet endroit… à peine arrivé qu’on s’embarquait dans un nouveau trek de 3 jours et 2 nuits. Nous allions marcher pendant 2 jours dans les montagnes entourant Inle lake pour passer la 3ème journée à l’explorer en bateau…
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TREK DAY 1
Nous marchions depuis environ 1h quand nous avons finalement quitté la route principale bruyante et achalandée pour s’engouffrer dans un réseau de petits sentiers traversant une campagne verdoyante. Dans peu de temps, nous allions atteindre le pied de la montagne et commencer l’ascension. Objectif de la journée; atteindre un monastère situé au plus haut de la montagne. Cette fois-ci, moi, Roark et Brad étions accompagnés de 2 très jeunes guides haut comme trois pommes.
Encore tôt le matin, la vallée était alors enveloppée d’un espèce de brouillard et le soleil de plomb se chargeait d’irradier tout sur son passage… y compris nous… rendant les paysages et les couleurs un peu fades.
Premier arrêt, une petite école au milieu de nul part. Alors que mes compagnons s’empressaient d’entrer à l’intérieur, j’éprouvais un certain malaise. Les jeunes étaient en pleine leçons et mes compagnons se promenaient dans les classes en prenant des photos. Imaginez un instant quelqu’un que quelqu’un qui ne parle pas votre langue arrive dans votre classe de primaire au lac-st-jean avec sa caméra et faisait le tour, prenait des photos et repartait… sans même avoir demandé la permission. Peu importe, c’était un véritable capharnaüm même avant que nous arrivons, les enfants criaient à tue tête, la salle était hyper éco et se séparait en 3 classes seulement séparés par de petites cloisons mobiles. Pauvres professeurs…
Ayant repris la route, nous sommes ensuite tombé sur Nam Noye, un paisible (ennuyeux) petit village entouré de champ de tabac (plantes très haute) bien emmitouflée entre 2 petites collines.
C’est à cet endroit que nos 2 jeunes guides ont eu la mauvaise idée de nous imposer une sieste de 2h après le lunch. Les garçons ne se rendaient pas compte qu’ils n’étaient pas avec des touristes, mais des voyageurs… on en avait rien à cr!ss$r de votre foutu sieste, on avait même pas forcé durant la 1ère partie du trajet.
À la reprise des hostilités, nous leur avons fait comprendre assez vite que nous n’étions pas là pour faire la sieste. Nous avons donc mené la charge… alors que les 2 jeunes trainaient à la peine à l’arrière.
Plus la journée avançait, plus nous étions haut dans la montagne, plus le brouillard s’estompait, plus le soleil baisait en intensité et plus les paysages gagnaient en couleurs et beauté.
Le sentier montait alors de manière très intense et sans relâche, mais il ne restait plus qu’une petite colline à franchir pour basculer au sommet de la montagne. Nous avions une superbe vue de la vallée tout en bas… il n’y avait par contre aucune trace de Inle…
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Après avoir traversé quelques champs de blé, le monastère était finalement en vue. Situé sur une petite montagne, celui-ci était entouré de 4 petits villages… d’au plus une dizaines de maisons en bois chacun.
Dans l’un d’eux, nous avons croisé une jeune femme avec un enfant de 25 jours dans les bras. Cet enfant était un local et n’avait vécu que 2 jours de plus que moi dans son pays.
À peine arrivé au monastère qu’ils tuaient un cochon… cri et débattement inclus… pour ensuite le couper en tous petits morceaux… le faire bouillir dans une immense marmite dans une grange qu’ils osaient appeler cuisine… et nous le faire déguster pour le souper. Difficile de ne refuser quand on pense qu’ils l’ont sacrifié pour nous…
Après avoir commencé notre journée dans un endroit hyper touristique où les blancs étaient quasiment en majorité, nous nous retrouvions à seulement quelques heures de là à être les seuls blancs des environs.
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DAY 2
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a fait frette en titi durant la nuit. Nous avons dormi (c’est un grand mot) dans une petite maison pas chauffé du tout d’un des 4 villages.
Nous étions cordé serré sur 3 minuscules tapis… qui nous servaient de matelas… autant dire que nous n’avions pas de matelas et qu’on couchait sur le sol. Même si je suis de loin celui qui bouge le plus, j’ai eu « l’honneur » d’être celui qui allait dormir au milieu. Résultat, je me suis souvent retrouvé la face à quelques pouces de celle de mes compagnons…
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Coup de bol, il y avait une grande cérémonie en l’honneur de la construction d’un nouveau pavillon au monastère ce jour là. Tous les habitants des villages des environs convergeaient là-bas, de même qu’une tonne de moines…
Pour résumer cela le plus simplement possible, il y avait une centaine de moines qui récitaient des mantras (prières) en position accroupi… à l’endroit exact où le futur bâtiment allait être construit… alors que tout autour d’eux s’entassaient la population qui les fixaient en silence.
Après 2 heures à regarder la cérémonie, j’ai décidé que j’en avais assez vu. J’avais beau avoir la meilleure des intentions, cela restait une bande de vieux bonhommes en jaquette rouge accroupis en grenouille qui marmonnaient des choses incompréhensible. 10minutes… c’était intéressant… 1h… ça commençait à faire… 2h… ouf… pousse mais pousse égal.
Alors que la cérémonie durait encore toute l’après-midi et que Brad et Roark désiraient y assister jusqu’à la fin, j’ai demander à partir avec l’un des 2 guides…
Quelques minutes plus tard, je me retrouvais à marcher dans un sentier avec le plus jeune des guides… le silence et la nature… j’étais de retour dans mon élément.
Le trajet d’aujourd’hui traversait des petites collines et forêts tout en restant sur le dessus de la montagne.
Après avoir lunché chez une vieille femme portant une serviette jaune et étant fort sympathique, ont s’est arrêté au sommet d’une montagne surnommée Elephant Hill… je vous laisse deviner pourquoi… De là, nous avions un super point de vue sur la vallée… et j’ai enfin pu apercevoir Inle lake. J’ai du passer un bon 2h à ce viewpoint. Pour certains, écouter une tonne de vieux moines marmonner peu s’avérer être relaxant… eh bien, pour moi relaxer c’est plutôt contempler un magnifique panorama du sommet d’une montagne et avoir le vent qui me souffle dans la figure.
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L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE
Une fois de retour sur nos pieds, nous avons vite rejoint Kone Sone, le village où nous allions être hébergé pour la nuit.
Alors que mon guide voulait que je fasse la sieste… j’ai plutôt réussit à lui fausser compagnie pour aller explorer les environ. Sans trop savoir où aller, j’avais une chose en tête: je voulais voir un coucher de soleil sur Inle Lake du haut de la montagne.
1er arrêt, l’école du village. Situé au sommet d’une petite colline, j’y suis monté alors que la cloche de la fin des cours venait de sonner et que la plupart des jeunes étaient à dévaler la colline pour rentrer à la maison. Ma simple présence a failli causer quelques accidents alors que certains stoppaient net sec lorsqu’ils m’apercevaient… en manquant se péter la marboulette. Ils semblaient avoir de la misère à concevoir qu’un blanc puisse se promener tout seul dans leur village… ce qui est assez compréhensif. Une fois à l’école, je me suis aperçu qu’une colline me bloquait la vue… j’ai donc continué ma quête.
En quittant l’école, je me suis fait une nouvelle amie… une très jeune fille s’était mise en tête de me suivre. Trop timide pour venir me parler, elle agissait plutôt comme mon ombre en restant quelques mètres derrière moi.
Après avoir quitté le sentier et m’être engagé directement dans les champs depuis une bonne demi-heure… en prenant bien soin de me laisser des points de repères… je cassais des branches… j’ai finalement trouvé l’endroit IDÉAL.
Dès que j’ai vu le site, mon esprit d’architecte s’est emballé. J’ai l’ai affectueusement baptisé « la montagne de Penrose », en l’honneur des escaliers de Penrose (escaliers infinis).
En plus d’avoir une vue imprenable sur Inle Lake et la vallée en contrebas, le site est constitué de 3 collines avec des sommets de hauteur différentes formant une montagne ressemblant à un escalier infini. Chacun des sommets avait sa propre ‘’spécialité’’; l’un était recouvert de palmiers, l’autre d’une forêt de feuillus, tandis que le 3ème était déboisé et en train d’être converti en champ. Au centre de ces 3 sommets se trouvait une dépression, le point le plus bas du site, avec un gros arbre en plein centre.
J’aurais tellement voulu avoir beaucoup d’argent pour me porter acquéreur du site afin qu’il ne tombe pas entre de ‘’mauvaise’’ main (promoteur qui ne pense qu’à faire de l’argent). J’aurais aimé pouvoir acheter le site, le développer de manière à profiter des atouts actuels du site en le modifiant le moins possible. J’y aurais installé une auberge/guesthouse… bref, un complexe qui mettrait en valeur le site et qui ne jurerait pas dans le décor. Une fois construit, j’aurais redonné 49% de mes parts au village pour que les habitants en bénéficient eux aussi.
Pour l’heure, nous étions bien loin de ce rêve; une poigné de locaux cultivaient difficilement la terre semi-aride afin d’en tirer le plus de chose possible… c’est-à-dire presque rien… à peine de quoi subvenir à leur besoin. Alors que les champs en bas de la vallée peuvent jouir d’une source d’eau quasi illimité provenant de Inle et de ses nombreuses rivières et canaux d’irrigation, les montagnes tout autour sont assez arides.
Bref… tout cela pour dire que je me suis assoupi sur la colline la plus haute des 3… pour me réveiller environ 1h plus tard tout couvert de toc et d’insectes. Heureusement pour moi, le soleil s’apprêtait à se coucher… tu parles d’un timing parfait.
Les réjouissances furent assez brèves… je n’avais aucune intention d’être encore dans le champ une fois le soleil disparu… j’avais beau avoir un très bon sens de l’orientation et m’être laissé des repères, je n’aurais pas donné cher de ma peau une fois la nuit tombée.
À mon retour à notre hébergement, il faisait nuit, mes 2 compagnons et l’autre guide étaient déjà arrivé et tout le monde se demandait où j’étais passé. Après tout, j’avais quitté la maison 4h plus tôt sans crier gare 😉
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DAY 3
Après une nuit très similaire à la précédente… sur des tapis directement sur le plancher d’une maison glaciale… autant dire que j’avais le dos d’un gars de 80ans.
Après un trek d’environ 2h pour descendre la montagne, nous avions rejoint le lac et nous étions fin près pour notre promenade en bateau.
Après 2 journée de trek somme toute assez décevante, les attentes étaient très élevés pour cette journée.
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INLE LAKE – BEYOND MY EXPECTATION
Attention; les évènements/photos relatés/vus ci-bas ne sont pas des photos d’archive de la Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina il y a quelques années. Les évènements se sont bel et bien passé au Myanmar et il n’y a eu aucune catastrophe naturelle.
Inle lake… Ceinturé par une chaine de montagne, c’est un lac extrêmement long, pas très large, qui représente la plus grande source d’eau potable d’Asie du Sud-Est et dont ont distingue difficilement la limite entre l’eau et les champs tout autour tellement ils ne font qu’un.
Inle n’est pas un lac photogénique et beau au premier coup d’oeil comme le serait les lacs d’eau bleu clair de l’Ouest Canadien. Ce qui le rend spécial est la façon dont depuis des siècles les habitants des environs ont développé une culture et un mode de orientés en fonction du lac. Leur survit étant intimement liée à cette symbiose, ceux-ci ont appris à vivre en parfaite harmonie avec le riche écosystème du lac. C’est d’ailleurs probablement le 1er et dernier endroit… mis à part Singapour… de tout mon voyage en Asie où je n’ai vu aucune trace de pollution.
Comment cela se matérialise il concrètement me demanderez-vous? C’est simple, tout ce que vous avez l’habitude de voir sur la terre ferme est ici sur l’eau.
… mais encore?!?
Les villages autour de Inle ressemblent à s’y méprendre à des banlieue une comme on les connait… à la différence majeure que tout est sur l’eau. C’est comme si on remplaçait tout ce qui est béton/pavé/pelouse/etc. par l’eau. On croirait se trouver dans un quartier qui a récemment été inondé… mais c’est en fait un village tout à fait normal.
Chaque maison est construite sur pilotis et a son « terrain » (eau) délimité avec de la verdure qui flotte et une ouverture pour entrer sur le terrain avec son bateau. Tout a été pensé… des tiges de bambou à fleur d’eau pour empêcher les bateaux d’aller trop vite dans les quartiers résidentiels… l’équivalent de nos dos d’âne.
Pour ce qui est de la circulation, quiconque veut se promener d’un endroit à l’autre doit se déplacer par bateau puisqu’il n’y a aucun pont/passerelle. Je suis près a parier qu’il y a beaucoup d’enfants et peut-être des adultes qui n’ont jamais mis les pieds sur la terre ferme.
En ce qui concerne l’agriculture, ils cultivent des jardins flottants. Mal vous prendra de vouloir mettre le pied sur les touffes de végétations qu’on voit un peu partout… même si ce sont des champs, ce ne sont que des ilots qui flottent à la surface de l’eau… vous vous retrouveriez rapidement à manger des pissenlit par la racine… des racines très mouillées.
Ils ont même poussé l’audace à développer du tissus non pas à base de coton, mais bien à base de fleur de Lotus (pousse dans l’eau). C’est donc dire que la plupart des vêtements fait à Inle sont fait de fleur de lotus… on ne voit pas la différence.
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LES BALLERINES SUR L’EAU
Les villages sur pilotis sont quelques choses, mais le véritable spectacle peut se trouver un peu partout sur le lac; les pêcheurs.
Installés à la proue de leur petit bateau de bois, les pêcheurs sont de véritables ballerines; 1 pied pour se tenir en équilibre sur le bateau et l’autre enroulé autour de la pagaie pour diriger le bateau font en sorte de permettre aux pêcheurs de manoeuvrer leur filet à 2 mains. De toute beauté à regarder. La pêche est un art sur Inle… et c’est le cas de le dire.
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Un peu avant de retourner à Nyaung Shwe, notre point de départ d’il y a 3 jours, le pilote du bateau s’est arrêté au milieu du lac et nous a demandé si on voulait se baigner. Difficile de dire non à cette occasion qui ne se reproduirait probablement jamais. À peine dans l’eau qu’un groupe de pêcheurs passaient à coté de nous en tapant l’eau avec leur pagaie afin de diriger les poissons vers des filets… j’en ai donc profité pour piquer une petite course avec eux…
Au final, Inle Lake n’est pas seulement un lac… c’est un endroit à ne pas manquer qui saura vous en mettre plein la vue… même si il vous faudra endurer des hordes de touristes et séjourner dans une ville de merde avant de pouvoir poser les yeux dessus et l’apprécier à sa juste valeur…
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De retour sur la terre ferme à Nyaung Shwe, notre point de départ 3 jours plus tôt, il était hors de question se reposer… au grand désespoir de mon corps…
À peine récupéré nos sacs et piqué une collation au night market du coin, que moi, Roark et Brad embarquions dans un bus de nuit…
Je vais avoir toute l’éternité pour me reposer dans une petite boite de bois 6 pieds sous terre… mais pas tout de suite… pour l’instant, autant profiter du moment.
Bagan me voilà… je ne le savais pas encore, mais ce serait le dernier arrêt de mon voyage.
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P.S. I – J’ai appris que le Myanmar est le pays où le plus de gens sont tués par des morsures de serpents venimeux. J’ai appris cela au 23ème jour de mon trip dans le pays… alors que j’ai passé le plus clair de mon temps à marcher en flip flop dans les bois et les champs… j’ai survécu 23 jours, je ne vais surement pas commencer à être prudent maintenant 😉
P.S. II – Ici l’électricité est un concept très obscur… le seul moyen pour les habitants de la campagne d’avoir de l’électricité est via de petits panneaux solaires. Ils accumulent l’énergie durant la journée et ont ensuite des choix déchirant à faire le soir venu (comment utiliser cette énergie). Alors qu’on pourrait penser qu’ils seraient sage et économe, ils dépensent plutôt le plus clair de cette énergie à des fins complètement stupides… comme des lumières de Noël sur une statu de bouddha.
Épisode 58 – Hpisaw; Little Lion Man
30 janvier 2014
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Mandalay – 3.30am – Les yeux encore dans la brume, nous étions en file indienne derrière beaucoup trop de locaux pour se procurer des billets de train en partance pour Hsipaw à 4.00am.
Alors que la file ne donnait aucun signe de vouloir avancer et que je commençais à croire que nous allions manquer le train, un policier est venu nous chercher et nous a amené dans les bureaux à l’arrière du comptoir (traitement royal héhé). Ils commencent par nous dire qu’il n’y avait plus de place disponible. Nous avons fini par comprendre qu’il n’y avait plus de place dans les wagons Upper class… pour touristes, mais qu’il en restait amplement dans la lower class (avec le peuple). Ceux-ci ne voulaient simplement pas que des touristes voyagent dans cette classe. J’ai alors sorti mon regard de chien battu… et à force de rouspéter… ils nous ont donné des billets.

Un seul regard à l’intérieur suffisait pour comprendre que ce wagon servait aussi wagon de marchandise; entrer et sortir relevait du miracle et s’avérait être un véritable course à obstacle. Étant parmi les dernières personnes à prendre place à bord, la tâche ne s’annonçait pas facile pour rejoindre nos places. Le wagon rempli à surcapacité; l’allée était pleine de gens qui dormaient, il y avait des paniers de fruits et légumes un peu partout, des enfants qui criaient, bref la galère… je comprenais un peu mieux pourquoi les autorités avaient hésité à nous donner des billets dans ces wagons.
Moi et Roark étions donc assis l’un à coté de l’autre sur un banc d’église pas assez large pour nous 2. À nos pieds, se trouvaient des valises et des poches de riz (tient donc, ca me rappelle quelque chose) appartenant au couple birman qui nous faisait face. J’ai donc passé toute cette promenade recroquevillé en petit bonhomme. À ce moment précis, les trains indiens me manquaient…
Comme c’était devenu l’habitude depuis notre arrivé au pays, tous les locaux nous regardaient avec leur grande paire d’yeux en se demandant ce que nous faisions là. Il faut croire que voyager backpack sans aucune organisation n’était pas encore la norme dans ce pays et comme nous ne réservions jamais à l’avance, ce genre de situation se répétait encore et encore.
Avec ce train, on boucle la boucle de tous les types de transport possible au Myanmar; fast boat jusqu’à Sittwe, slow boat jusqu’à Mrauk K, bus plus que très ordinaire pour se rendre jusqu’à Mandalay, train lower class jusqu’à Hsipaw, très en upper class pour se rendre jusqu’à Mawlamyine, etc.
Nous étions donc en route pour Hsipaw, quelques 11h plus loin. Le voyage s’annonçait assez « intéressant » merci…
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Chaque arrêt dans une nouvelle station transformait notre wagon un véritable bordel; des gens voulaient sortir tandis que d’autres voulaient entrer en même temps, certains passaient par les fenêtres, on se faisait piler dessus, les gens se bagarraient pour les quelques places disponibles… dans l’allée.
Après environ 6h de train à passer de station en station sans véritable histoire à raconter à sa mère, les choses sont devenus un peu plus intéressantes alors que le chemin de fer zigzaguait/descendait dans une canyon. Tout au bout se dressait un gigantesque pont de métal reliant les 2 coté.
Arrêté à la dernière station tout juste avant le pont, c’était une véritable convention de petit vieux avec des grosses caméras et sorti tout droit de la upper class. Certains d’entre-eux sont même monté dans notre wagon pour prendre des photos du « peuple »… et avaient l’air très surpris d’y trouver des blancs.
Une fois le passage du pont à très petit V, comme si on marchait sur des œufs, les choses sont redevenu monotone…
4.00 – Hsipaw… finalement.
Réputé comme le plus beau trajet de train du pays, le trajet Mandalay à Hsipaw n’a pourtant rien de comparable à celui que nous avons fait de Kyaikto à Mawlamyine. C’était beau, mais sans plus. C’est surtout le ‘’vie’’ à l’intérieur de notre wagon et dans les gare qui a rendu le voyage intéressant.
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HSIPAW
« On sait quand on y arrive, mais on ne sait pas quand on en repart »… c’est ce que le Lonely Planet écrit à propos de cet endroit.
Ma 1ère impression de Hsipaw est allé dans le même sens; une belle petite ville tranquille qui pourrait devenir comme Pai/Thailand dans quelques années.
On est atterri dans un espèce de paradis; Lily Homestay. Tenu par Lily et ses petites filles, on a été traité aux petits oignons comme j’ai rarement vu en Asie. Par contre, la propriétaire un mettait un peu trop… en nous serrant sans ses bras et en éclatant de rire à tout ce qu’on disait… elle donnait l’impression d’être tout le temps bourré ou sur le crack.
Pour moins de 10$, on nous a eu droit à la plus belle chambre dans laquelle j’ai pu coucher depuis mes 1ères semaines en Inde. Elle pourrait facilement rivaliser les chambres d’hotel en Amérique et en Europe… on avait même un petit frigo… ça sert à quoi déja?!?
Seul point négatif, j’ai appris que le mari de Lily était l’un des seuls médecins en ville. Malheureusement, en raison du succès de leur auberge, il avait peu à peu abandonné sa pratique pour se concentrer sur les affaires. On ne peut pas lui en vouloir, mais c’est assurément l’un des effets pervers de l’essor du touriste.
Autrement, nous n’étions pas venu à Hsipaw pour se la couler douce et se faire dorloter… au contraire.
On pourrait dire sans trop se tromper que Hsipaw est la capitale du plein air au Myanmar. Il y a plein de possibilité de trek de 1, 2 ou 3 jours, avec ou sans guide, à se promener au travers de la campagne et des villages environnants qui compose l’état du Shan.
À peine arrivé qu’on bookait un trek de 3 jours et 2 nuits avec un guide qui m’avait été fortement recommandé par une amie rencontrée en Malaisie.
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3D – 2N TREK
L’ÉQUIPE
Than (guide)
Un ancien joueur de football, ayant représenté son pays à l’échelle internationale, et homme aux multiples surnoms;
– « Lion Man (l’homme lion) », en raison de sa longue crinière dorée
– « Mister Hangover (monsieur lendemain de veille) », pas parce qu’il ne supporte pas l’alcool, bien au contraire, mais bien parce que quand des gens boivent avec lui, c’est la gueule de bois garanti.
Je l’ai gentiment rebaptisé « Little Lion Man » en l’honneur de la chanson du même nom du groupe Mumforn’n Sons
Tous les villages qui nous allions croiser sur notre route ne parlaient pas birman… encore moins l’anglais… mais bien le Shan… d’où l’utilité d’un guide. Il fallait donc troquer mon désormais célèbre « Minglaba » pour « Chemsa » (bonjour en Shan) et « Tata » (je vais m’ennuyer de celui la) pour « Rock me » (au revoir).
Roark
l’américain saoulons de service, rebaptisé Mr Egg (monsieur oeuf) par le guide parce qu’il n’était pas capable de prononcer son prénom.
Brad
un australien aux multiples appareils photos, portant une étrange (laid) moustache comme seul les australiens sont capable d’en porter.
Caleb et Kaitlyn
Un couple d’américains colorés venant de Seattle (même ville que Roark)
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JOUR 1
A peine quitté la ville que nous étions à marcher sur une petite route de pierre serpentant dans la plaine pour éventuellement gagner les montagnes au loin.
Les gens d’ici vivent en très grande partie de leur propre culture. Ils soutirent donc tout ce qu’ils peuvent de la terre. Ils plantent du riz durant la mousson, des légumes par temps sec et du melon d’eau juste avant le retour de la mousson… Tout cela dans les même champs.
Au fur et a mesure qu’on montait en élévation, les champs se sont peu à peu transformés en montagne et petites vallées avec des versants plein de plantation de thé.
C’est alors que mon guide s’est rendu compte que je fessais le trek en flip flop. Il avait peur que je ralentisse le groupe. C’était mal me connaitre puisque j’ai été dans son sillage toute la journée alors que les autres peinaient à l’arrière. Après tout, la marche d’aujourd’hui ne consistait qu’à un maigre 18km et 900m d’ascension.
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Nos pas nous ont ensuite conduits jusqu’à Panthan, un village situé entre 2 collines.
Les maisons sont principalement faites de bambou, alors que les écoles sont construites en matériaux plus solides tels le béton. Fait particulier, ils étendent de la merde sur le bambou pour isoler et éloigner les moustiques.
Après un lunch traditionnel dans une maison rustique, nous sommes allé faire un tour à l’école du village pendant une bonne heure et demi. Alors que les 3 autres s’occupaient du volet éducatif (anglais), je m’amusait à jouer au frisbee et à rigoler avec eux.
À ce sujet, l’école n’est pas obligatoire au Myanmar, c’est plutôt laissé à la discrétion des parents. Ils seraient toutefois stupide de s’en passer puisque, mis à part l’achat des livres et crayons (qui peut s’avérer couteux quand on a pas un sous je l’admet), l’école élémentaire est gratuite en plus de fournir l’uniforme. Ils y apprennent 3 choses; le birman, l’anglais et les mathématiques. Une fois l’école élémentaire terminée, ils ont l’option de continuer… mais ce n’est plus gratuit. Ils pourront ainsi apprendront la géographie, l’histoire, etc.
La plupart des parents envoient leurs filles à l’école élémentaire du village et leurs garçons chez les moines. Il faut savoir qu’au Myanmar il est possible de joindre/quitter les moines quand bon leur semble. La plupart des garçons font donc leur études chez les moines et volent de leur propre ailes par la suite… un peu comme au Québec avant la révolution tranquille. Il fait aussi savoir que tout bon bouddhistes devrait être moine au moins 2 fois dans sa vie. Ils le font généralement lors de leur étude et vers la fin de leur vie.
Autrement, dans l’état du Shan, les gens n’ont pas de nom de famille… ils ont un nom dérivé du jour de la semaine où ils sont nés. Il y a donc 7 noms pour les gars et 7 noms pour les filles. Par exemple, notre guide se nomme Than en référence au vendredi.



Toute bonne chose ayant une fin, nous avons fini par reprendre la route. Après tout, le soleil était à se coucher sous peu et il nous restait toujours une dernière montagne à franchir avant d’arriver au village où nous allions passer la nuit.
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JOUR 2
Après une soirée bien arrosée à boire du vin local fait à base de riz… qui tape sur le coco en s.v.p. force était d’admettre que notre guide portait très bien son surnom de Mr. Hangover; tout le monde avait la tête dans le cul… mis à part lui qui semblait frais comme une rose… il faut croire que s’endormir saoul mort en bobette sur la table de la cuisine fait des miracles sur la gueule de bois… je devrais essayer un jour.
Après avoir déambulé dans le village à la recherche d’air frais pour ventiler mon cerveau et m’être amusé avec les enfants qui jouaient dans la rue, j’étais comme neuf et fin près à me mettre en route.
La journée d’aujourd’hui allait être des plus spectaculaire. Nous allions tout d’abord contourner la vallée en marchant sur la crête de la montagne. Alors que les montagnes étaient densément boisées de feuillus, les sommets étaient pour leur part clairsemé et recouvert de plantations de thé.
Alors que les autres marchaient d’un pas assuré à l’avant, je marchais d’un pas léger à l’arrière en prenant le temps de contempler le paysage…
… m’amuser avec les nombreux jeunes qui passaient leur journée de congé (samedi – pas d’école) à arpenter les sentiers. À ce sujet, à ma vue, la plupart de ces jeunes me récitaient des phrases du genre « byebye hello what your name nice to meet you »… bref, tous les mots d’anglais qu’ils savaient dans une même phrase sans véritablement comprendre la sens et même attendre une réponse…
… croiser un groupe de femmes qui transportaient du bois sur leur tête… je vous ai déjà dit que ce sont les femmes qui font tout au Myanmar… si oui, je le redis… les homme sont des lâches ici… bref, malgré la lourde charge qu’elles transportaient, elles ont affiché leur plus beau sourire lorsqu’elles m’ont aperçu.
Puis, ce qui devait arriver arriva; j’ai fini par perdre de vue mon groupe trop loin à l’avant. Pas un problème en soit si le sentier avait été linéaire, mais une toute autre paire de manche dans une contrée s’apparentant à un labyrinthe où se promener sans guide équivaut à se perdre. Devant une jonction de 3 sentiers allant dans des directions opposées, il aura fallu que je fasse confiance à mon pif légendaire pour retrouver mes compagnons… sans quoi j’étais voué à une mort certaine…euh… ils vécurent heureux jusqu’à la fin de nos jours… Mmm… ouin… je crois que je me trompe d’histoire… enfin bref…
Puis, sorti de nul part, on quittait la campagne luxuriante, l’instant de se retrouver dans un village tout droit sorti d’un film du Far West; une très large rue principale faite de sable avec des construction de bois de part et d’autres… il ne manquait plus que des balles de foin roulant dans les rues.
Aussitôt arrivé, aussitôt reparti…
À peine retourné dans la forêt que nous tombions sur Mandloy, un village situé dans un creux de montagne, alliant champs et jardins luxuriant, enfants jouant un peu partout, chevaux, vaches, chien, forgerons (qui transforment les pièces de métal de vieux camions en outils pour travailler la terre) et un arbre gigantesque… voire immense… au milieu de la place publique. J’aurais très facilement pu arrêter mon voyage, devenir instituteur et y vivre jusqu’à la fin de mes jours.
Non je n’allais pas y vivre, mais nous allions au moins s’y arrêter un bon moment pour le lunch… mince consolation…
La maison où nous sommes arrêté était probablement la plus belle du village; une construction superbe en revêtement de pierre et charpente de bois, un jardin immense à l’arrière et des animaux un peu partout.
Armé d’une tasse de thé bien chaude, j’ai profité de notre pause pour aller piquer une jasette avec les animaux de la ferme…
Essayer de toucher à un jeune Water Buffalo né moins de 5 jours auparavant sous le regard furieux et TRÈS désapprobateur de sa mère juste à coté (elle me regardait de ses gros yeux noir vitreux et a voulu me charger 2 ou 3 fois).
Faire boire du thé à un cheval et sentir ses dents sur tes doigts; check…
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Une fois de retour sur le sentier, l’après-midi a défilé en alternant entre le sommet des montagnes fraichement coupé à blanc afin d’être éventuellement être transformé en pâturage et plantation…
… le creux des vallées temporairement à l’abri du soleil sous le couvert végétal. Celui-ci ne ménageait pas les efforts pour nous taper sur la tête depuis le début de la journée. Le temps des réjouissances était cependant toujours de courte durée et invariablement suivit de l’ascension d’une nouvelle montagne.
Mis à 1 ou 2 petit village sur le dessus des montagnes au loin, il n’y avait alors aucune trace de civilisation… que de la végétation à perte de vue tout autour.
C’est ensuite sous un ciel rosé, après avoir vu le soleil disparaitre derrière les montagnes et sous le regard attentif de la Lune, qui n’était alors qu’une mince ligne blanche, que la journée s’acheva. Nous avions marché plus de 25km, descendu et monté une demi douzaine de montagnes pour arriver au village où nous allions passer la nuit. Toutes les maisons de ce village avaient de l’électricité et les rues étaient éclairées par des lampadaires, gracieuseté de turbines dans la rivières à proximité.
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LA NUIT DES LONG COUTEAUX
L’homestay… ça ressemblait plus à une grange qu’à une maison… où nous étions hébergé pour la nuit s’avérait être le cinéma du village… par cinéma j’entends « la seule maison où il y avait une télé »… un vieil écran cathodique. Ce n’était donc pas pour nous voir, mais bien pour regarder la télé, qu’une bonne cinquantaine d’enfants se sont entassés devant la télé une bonne partie de la soirée.
Plus la soirée avançait, moins il y avait d’enfants et plus notre taux d’alcool augmentait… jusqu’au moment où tout le groupe dormait complètement bourré. Tout le monde… sauf moi.
Je n’arrivais pas à fermer l’oeil non pas en raison des 4 tracteurs qui dormaient à coté de moi, mais bien en raison de mon estomac. Quelques minutes après avoir gagné mon lit, celui-ci avait littéralement explosé. Résultat, j’ai passé le plus clair de la nuit à faire des allé-retour à l’extérieur pour… comment dire… mettre de l’engrais sur les plantes… burp…
Il n’y avait alors aucun son; pas d’animaux, pas de vent… rien. Seule la Lune dans le ciel étoilé était encore debout pour me tenir compagnie.
Une autre nuit blanche… ça commençait à devenir une habitude depuis le début de mon séjour au Myanmar.
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JOUR 3
À mon réveil, parce que oui j’ai dû dormir quelques minutes, j’ai décidé d’aller faire un tour dehors sur ma scène de « crime ». Je me suis alors rendu compte que le lieu où j’allais… mmm… passer le temps durant la nuit, était en fait l’enclos des ânes (environ 10). Quand je suis arrivé là-bas, ils m’ont regardé avec un regard qui disait « tient donc, vla le tawin qui nous a empêché de fermer l’oeil la nuit passé »…
À l’aube d’une autre journée de marche, ma réserve d’énergie était déjà à sec, mes jambes étaient molle comme de la guenille et je ressemblais à un zombie. Il me fallait alors toute concentration pour tenir debout et mettre un pas en avant de l’autre sans me planter.
Mon guide m’a alors proposé de prendre une moto ou un âne pour rallier l’arrivé. Il ne comprenait pas… il était hors de question que j’abandonne… j’allais marcher tous les foutus km comme un grand, pas plus simple que cela…
Les belles vallées luxuriantes des 2 derniers jours ont vite été remplacées par une plaine semi-aride où toute végétation avait été coupé. Un véritable no man’s land qui me rappelait la savane australienne et son sable rouge. Notre trek s’est du même coup transformé en une Death marche alors que la température était dans le tapis et qu’il n’y avait aucun endroit où se mettre à l’ombre.
Quelques heures de souffrances plus tard, nous arrivions à Kyauk Mé, ville sans intérêt et capitale de l’état du Shan… notre trek était terminé.
Il ne restait plus qu’à embarquer à l’arrière d’un tuk tuk pour rejoindre Hsipaw.
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BACK IN HSIPAW
Bien que le trek ait été super, il n’est pas arrivé à la cheville de celui que j’ai fait dans des tribus reculées au Laos. Si vous avez un seul trek de 3 jours à faire en Asie du Sud-Est, c’est au Laos qu’il faut le faire.
Après une bonne nuit de sommeil et une journée plutôt tranquille à visiter quelques temples à proximité de Hsipaw, il était l’heure de mettre le cap sur Inle lake…





































































































































































































