Épisode 69 – La Réunion; Le Tour des Cirques
19 Avril 2016
Après 3 semaines à me faire brasser dans les taxi-brousses malgaches, je retournais enfin à la civilisation. En l’espace d’une heure trente d’avion, je passais d’un pays du tier monde, à un endroit typiquement européen. Je quittais le Madagascar, l’une des plus grandes iles au monde, pour La Réunion, l’une des plus petites iles au monde.
La piste d’atterrissage était directement en bord de mer. Jusqu’à la dernière minute j’avais l’impression qu’on allait atterrir sur l’eau… et puis l’avion a posé les roues sur une piste apparue comme par magie.
À peine sorti de l’aéroport que je sautais dans un bus et passait en coup de vent dans la capitale St-Denis. J’avais peine à y croire… j’étais dans un bus avec air climatisé… avec amplement de place pour mes genoux… roulant sur une route n’ayant aucun nid de poule… directement sur le bord du littoral coincée entre l’océan et les montagnes… à l’heure du coucher du soleil… bien loin du Madagascar.
J’avais les yeux collés à la fenêtre. Le bus était bondé et j’étais le seul à porter attention au paysage. Réalisaient-ils qu’ils vivaient dans un paradis sur Terre? Si non, quand l’avaient-t-ils oublié? Après combien de temps oublie-on de regarder les paysages qui nous entourent; 1 semaine, 1 mois, 1 an? Pourquoi sommes-nous fait ainsi? Vous qui me lisez… êtes-vous encore conscient de la beauté des lieux qui vous entourent?!? Je ne pouvais m’empêcher de me poser ces questions… mais je n’ai pas les réponses…
45minutes et 2 euros plus tard… je me trouvais à St-Pierre… presque à l’autre bout de l’ile.
Je vous ai dit que l’ile était petite?
…
ENTRE MER ET MONTAGNE… LA RÉUNION POUR LES NULS
Levez la main ceux qui savait que La Réunion existait avant d’en entendre parler par moi?!?
Restez la main levée ceux qui…
– savaient où se trouvaient La Réunion?!?
– savaient que La Réunion n’était pas un pays, mais un territoire appartenant à la France?!?
Alors, qui a toujours la main levé? Vraiment!!! Belle gang de menteur…
Je me retrouve en effet chez les cousins français… sur un caillou au beau milieu de l’océan Indien… une ile d’à peine plus de 200km de circonférence… à quelques centaines de km du Madagascar.
Complètement inhabitée jusqu’au 17ème siècle, l’ile de La Réunion a par la suite été colonisée par les français. Ils ont fait venir (de force) des africains (esclaves noirs) pour travailler dans les plantations de sucre, vanille, etc. Quand l’esclavage fut abolie sur l’ile en 1881, les planteurs eurent la « bonne idée » de remplacer les africains par des indiens payés à prix ridicule. Tout ce beau monde (blancs, noirs, indiens) forment aujourd’hui la population de La Réunion… sous la bannière française.
En effet, La Réunion est un Département Outre Mer (DOM) appartenant à la France. Qu’est-ce que cela veut dire? Eh bien en gros cela veut dire que la France s’est gardé quelques petits paradis sur terre ici et là quand ses colonies ont commencé à se rebeller et demander leur indépendance… question de passer l’hiver bien au chaud en ne quittant pas leur pays. Vite comme ça, on peu penser à la Martinique (dans les Caraïbes), la Polynésie Française (Tahiti), la Guinée Française et Mayotte (une ile tout près du Madagascar et des Comores… je paris que vous n’avez jamais entendu parler des Comores et de Mayotte). Tous ces endroits sont sous la gouverne française et ont l’euro comme monnaie,
Pas si con que ça les français (con… mais pas si con 🙂
Note au gouvernement canadien; pourquoi ne pas essayer d’annexer Cuba au Canada? Ils ont l’un des meilleurs système de santé au monde, ont un taux d’alphabétisation frôlant les 100%, de fabuleux cigares et ils savent danser. Cuba a un dictateur et est communiste… bahhh… personne n’est parfait!!!
Je m’égare… je parlais donc de ce petit paradis sur Terre qu’est La Réunion. Il y a tout pour être heureux ici;
– Des plages magnifiques… mais en raison de la présence de requins on peut seulement se baigner dans les zones de plages surveillées… et encore là il y a des tragédies chaque année…
– Des vagues parfaites pour le surf… c’était en fait un paradis pour le surf… avant que les requins se pointent il y a une dizaine d’années. Il y a maintenant une interdiction de surf partout autour de l’ile sous peine d’amende sévère…
– Il reste donc les montagnes. Je n’en dit pas trop à ce sujet puisque ce sera le thème de cet épisode et du suivant.
L’ile peut se diviser comme suit;
– LA COTE… avec sa multitude de plages et où la très grande majorité de la population habite,
– LES CIRQUES DE CILAOS, SALAZIE ET MAFATE
À La Réunion, un Cirque est une vallée luxuriante entourée de montagne. Véritable spectacle de la nature, les 3 cirques ont été inscrits au patrimoine de l’humanité en 2010 (UNESCO). Peu ou pas du tout développé avant la fin du 19ème siècle, à l’époque des plantations lors de la colonie française (beaucoup d’arbres et territoires montagneux… ce qui rendait les Cirques très difficile d’accès), ils ont longtemps été le repère des esclaves en fuites.
– LE PITON DES NEIGES
Un piton est une montagne. Le Piton des Neiges est un ancien volcan, la plus haute montagne de l’ile à 3070m et se trouve au beau milieu des 3 cirques.
– LE PITON DE LA FOURNAISE… aussi inscrit au patrimoine de l’humanité (UNESCO), c’est un volcan… pour être plus précis… l’un des volcans les plus actifs au monde.
On reparlera plus en détail de chacun de ces endroits… sauf pour la Cote… c’est probablement la dernière fois que vous en entendez parler.
Autres faits inintéressants pour la plupart d’entre-vous;
– Capitale de l’ile; St-Denis,
– La population totale de l’ile est de 850000 habitants. Il y a plus de 400000 voitures sur l’ile… donc plus de 50% des gens ont une voiture… et ça inclus les enfants, on raconte que toutes les voitures une fois alignées font 5 fois le tour de l’ile.
– St-Pierre, la plus grande ville, compte environ 70000 habitants,
– Roland Garros est le nom de l’aéroport international de l’ile. Les amateurs de tennis seront familiers avec ce nom puisque c’est le nom des internationaux de tennis de Paris. Roland était originaire de La Réunion et fut le 1er homme à traverser la mer Méditerranée en avion. Il fut aussi l’un des « inventeurs » du combat aérien et tomba au champ d’honneur en 1918 lors de la 1ère Guerre Mondiale.
– En plus du français, la plupart des habitants originaires de l’ile parlent le créole. Le créole est un dialecte qui était utilisé par les esclaves. Bien que dérivé du français, il m’est absolument impossible de comprendre quelqu’un qui parle le créole.
Bon… voilà… Vous en savez un peu plus sur l’endroit.
Je peux voyager maintenant?
…
Jour 1 – LEÇON D’HUMILITÉ
06.00 – 20 avril 2016 – St-Pierre
À la base, l’idée était de me reposer en faisant tranquillement le tour de l’ile pour les 5 premiers jours de mon périple sur l’ile afin de faire le plein d’énergie et ensuite entreprendre « La Grande Traversée » le 25 avril.
Tout ce que je peux dire c’est que ce plan a foiré dès que j’ai vu les montagnes… j’avais envi de faire de la randonnée et tout de suite.
Ce que monsieur veut, monsieur l’aura…
Direction Cilaos dans le Cirque de Cilaos.
Après avoir négocié une route en lacets très serrés entre montagnes et falaises… les roues du bus passant à moins de 1m du vide à quelques reprises… chapeau conducteur… je me retrouvais à 1200m d’altitude dans le village de Cilaos. Cilaos, mot dérivé de la langue malgache signifiant « le pays qu’on ne quitte jamais »… et je comprenais très bien pourquoi on avait appelé l’endroit ainsi au premier coup d’oeil.
Le contraste entre la Cote et le centre de l’ile était frappant. Alors que la Cote était hyper urbanisée, le Cirque de Cilaos respirait la sérénité et l’authenticité. Ici la nature était vraiment à l’avant plan. Je me retrouvais au beau milieu d’une vallée toute verte entourée d’immenses montagnes… je dirais même plus… des montagnes aux apparences de murs infranchissables. Mis à part la route que j’avais prise pour arriver ici, toutes les autres directions n’étaient desservies que par des sentiers pédestres.
10.00am – C’est un départ.
Puisque j’allais marcher la plupart des sentiers importants de l’ile lors de la Grande Traversée, j’avais choisi de faire le « Tour des Cirques », une randonnée très réputée sur l’ile et connue sous le nom de GR R1 (Grande Randonnée Réunion no.1). D’une durée de 3.5jours, celle-ci me permettrait de faire une répétition générale pour voir si tout était ok (condition physique, sac à dos, bottes, etc.). J’allais aussi pouvoir découvrir le Cirque de Salazie, complètement ignoré lors de la Grande Traversée.
C’est donc chargé comme une mule que je commençais mon périple. Mon sac était tellement lourd que j’avais l’impression de porter un piano… j’avais pourtant pris le strict minimum et laissé le reste dans mon gros sac à l’Info Touristique.
Peu importe… direction « La Nouvelle » à 18km de là.
Après 3h30 de marche, je n’avais couvert que 7.5km. J’avais passé ces 3h30 à jouer à serpents et échelles; monter, descendre, monter, descendre. J’étais environ à la même altitude que mon point de départ (1200m) et j’étais au pied du Col de Taibit (2090m). Le Col (passage pour franchir la montagne) se trouvait à mi-chemin de mon itinéraire du jour…
Le moins que l’on puisse dire c’est que les réunionnais ne plaisantent pas quand ils indiquent le temps de marche pour se rendre jusqu’à une destination. Partout ailleurs dans le monde, quand on vous dit que ça va prendre 5 à 6 heures de marche… cela signifie que vous allez boucler votre trajet en moins de 4 heures. À La Réunion, si c’est écrit que « La Nouvelle » se trouve à 6 heures de marche, vous serez chanceux si vous y terminez votre périple en 6 heures.
À 15.00 tapant, soit après 5h de marche, et après avoir réalisé que mon cardio était déficient, j’atteignais finalement le sommet du Col. Je quittais le Cirque de Cilaos pour basculer dans le Cirque de Mafate.
En me retournant je pouvais voir le village de Cilaos, la ville de St-Pierre sur la Cote (où j’avais dormi la veille), de même que l’océan Indien à l’horizon.
Fraichement arrivé dans le Cirque de Mafate, j’étais accueilli par une brume extrêmement dense. Il n’y avait pas moyen de voir à 20m autour de moi. On m’avait expliqué que ce type de température était typique des cirques; il faisait généralement beau soleil sans nuage le matin jusqu’à 9 ou 10 heure… 11 heure si vous étiez chanceux, pour ensuite laisser la place aux nuages pour le reste de la journée. Il fallait donc se lever le plus tôt possible pour profiter au maximum des paysages de La Réunion.
J’avais maintenant à descendre tout ce que je venais de monter pour me rendre jusqu’à Marla. Comme tous les autres villages situés dans le Cirque de Mafate, Marla n’était accessible seulement que par des sentiers pédestres. En d’autres mots, il n’y a pas de route et pas de voitures dans Mafate… les livraisons et évacuations d’urgence se faisant par hélicoptère.
Une fois Marla passé, il ne restait plus que 5km… mais il a fallu que la pluie se mette de la partie. Remarquez que mes vêtements étaient déjà imbibés de sueur… donc ça ne changeait pas grand chose. J’ai achevé la grand nettoyage en prenant le mauvais embranchement pour me retrouver à marcher dans une chute…
Après avoir fini par croire que le village de La Nouvelle n’existait pas tellement ces 5km étaient interminables… le village était finalement à portée de vue.
Bon… il faut bien se comprendre… quand je parle de « village », je parle d’une douzaine de cabanes éparpillées sur un sommet de montagne.
Au total, j’avais marché 18km, monté +1100m et descendu -1200m… en 7h de marche…
Respect Réunion… Je t’avais manqué de respect en arrivant ici avec mon excès de confiance… et tu me l’avais mis dans les dents toute la journée durant. Les randonnées sur cette ile n’étaient définitivement pas pour des amateurs…
Bon… l’odeur de la nourriture concocté par le maitre du gite avait atteinte mes narines… j’étais conquis.
…
Jour 2 – MOI ET MON PIANO
07.30 – 21 avril 2016 – La Nouvelle
Après un petit déjeuner tout sauf copieux (du pain… c’est tout)… pour 7 euros, j’enfilais mes bottes puantes (déjà), remettais mon piano sur les épaules et reprenais le sentier.
Direction Hellbourg, 18km plus loin dans le Cirque de Salazie « juste à coté » du Cirque de Mafate dans lequel je me trouvais. Changer de Cirque signifiait franchir une montagne… qui donnait l’impression d’être un mur… par un col. Concrètement, cela signifiait qu’il fallait monter, pour redescendre par la suite.
La montée vers le Col de la Fourche était beaucoup plus facile que celle jusqu’au Col d’hier. Il y avait de nombreuses sections planes pour souffler un peu. Pour les non initiés, il faut savoir que lors d’une ascension, chaque section plane du sentier est accueilli comme une délivrance.
L’une de ces sections planes était la très photogénique « forêt des tamarins ». Le silence et les rayons du soleil qui perçait au travers des tamarins (arbres) donnaient à cet endroit des airs d’havre de paix. J’en oubliais presque mon piano… presque.
En moins de 2 heures, j’avais atteint le col (2000m). L’absence de nuage me permettait d’avoir une vue d’ensemble des 2 cirques… tout simplement sublime. D’un coté le cirque de Mafate avec sa végétation luxuriante et sa quasi absence de civilisation, et de l’autre le cirque de Salazie, tout aussi impressionnant mais avec des traces évidentes de civilisation ici et là.
Le timing était quasiment parfait puisque les 2 cirques allaient se couvrir rapidement de nuages quelques minutes plus tard. Une fois recouvert de nuages, rien ne pourrait laisser présager un tel spectacle… une grâce matinée aurait pu couter très cher.
Penser que la randonnée était dans la poche parce que j’avais atteint le col et qu’il ne me restait qu’à descendre jusqu’à Hellbourg à 12km et 1100m plus bas aurait été une grave erreur. La descente fut looooongue… mais sans trop de casse… en grande partie en raison d’un sentier très bien défriché et à l’absence de pluie… qui aurait pu transformer le tout en une véritable patinoire.
14.30 – 7 heures après mon départ, +900m d’ascension et -1100m de descente, j’enlevais finalement mes 2 bombes puantes… communément appelé bottes… dans mon nouveau chez moi pour la nuit… une charmante case créole colorée… avec un hôte tout aussi coloré.. dans le hyper coloré village de Hellbourg… j’ai dit coloré?!?
Case Créole?!? Petite maison carrée en bois et peinte d’une couleur éclatante… les cases étaient à l’origine les habitations construites par les esclaves en fuite. Ça faisait penser aux Iles de la Madeleine… mais dans les montagnes.
Perché à 900m d’altitude dans un coin du cirque de Salazie, Hellbourg, avec ses jolies petites maisons, se méritait pleinement son classement dans les plus beaux villages de France. Hellbourg était en fait le seul village hors France métropolitaine (la France en Europe) à être dans ce classement.
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Jour 3 – JOURNÉE DE « CONGÉ »
10.00 – 22 avril 2016 – Hellbourg
J’avais osé faire la grâce mâtinée jusqu’à 10h ce matin. Je croyais que ce serait une journée hyper facile. En effet, j’avais un peu moins de 10km à marcher… facile… les 2 doigts dans le nez.
Je n’aurais pas pu mieux… me tromper.
C’était sans compter que le trajet était une ascension de +1600m sans relâche dès le départ… question de faire remonter mon déjeuner… sur un sentier de roches et de grosses racines glissantes… dans des escaliers au mieux casse-gueulle… avec des marches faites pour des géants.
Certains se demanderons surement pourquoi choisir de subir toutes ces épreuves si il n’en résulte que souffrance. Je répondrais à cela que oui c’est difficile, oui je souffre mentalement et surtout physiquement… mais j’adore ça. J’adore me dépasser, aller où les gens ne vont pas, monter des montagnes, voir des paysages grandioses en direct… non pas devant un écran de télé ou d’ordinateur.
C’est en faisant ce genre d’activités que je me sens vivant… beaucoup plus qu’en travaillant dans un bureau 5 jours sur 7. Oui il y a des moments très pénible, mais dans la vie, à vaincre sans adversité on triomphe sans gloire… et ce qui est facile est accessible à tous… et je ne fais pas dans la facilité… je fais dans l’exception et le dépassement de soi.
À la fin de la journée… quand tout est fini, j’enlève mes bottes, cri intérieurement « L I B E R T É » (comme le ferait Mel Gibson dans le film « Coeur Vaillant ») et me met à la recherche d’une bière… et ça recommence le lendemain matin… Ça c’est la vie avec un Grand V.
Vous pouvez maintenant choisir entre la pilule bleu et la pilule rouge. La pilule bleu vous fera oublier tout ce que je viens de dire et vous retournerez à vos téléromans… ne ratez surtout pas La Voix pour être en état d’extase devant le nouveau has been.
Vous pouvez aussi décider de prendre la pilule rouge et suivre le lapin blanc. Vous avez un rêve… réalisez le. Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, il n’est jamais trop tard. Regardez-moi, je suis une personne ordinaire qui fait des choses extraordinaires. En fait, je ne fais rien d’extraordinaire… je ne fais que réaliser mes rêves. Ce n’est pas plus compliqué. Ce qui est compliqué est de ce lancer.
Fin de la parenthèse…
Où est-ce que j’en était?!? Ahhh oui… à souffrir…
Avec 4km à faire, une immense et peu invitante paroi végétale se dressait devant moi au travers de la brume. Mon GPS affichait 1850m d’altitude… et ma destination du jour se trouvait à 2480m… je devrais vaincre ce mur… ce qui fut chose faite au prix de beaucoup d’huile de genoux.
En récapitulatif, c’est probablement le pire (difficile) sentier que j’ai pris de ma vie.
On pouvait maintenant apercevoir mon refuge à 2km de là. Le problème quand on voit notre objectif de si loin c’est que notre cerveau se croit arrivé… et là la randonnée devient I N T E R M I N A B L E.
15h30 – mes bottes était rangé dans un coin du refuge à empester tranquille et j’avais une bière à la main. J’allais passer la nuit au refuge de la Caverne Dufour. Perché à 2480m sur l’un des flancs du Piton des Neiges (plus haute montagne de l’ile pour ceux qui ont oublié), le refuge se trouvait en plein coeur d’une toundra (forêt de très petits arbres).
Après un repas copieux composé de saucisse rougail, met typique de l’ile, les nuages nous avaient fait l’honneur de décamper en même temps que le soleil et je restait dehors dans la nuit glaciale à regarder les étoiles et la Cote en contrebas.
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Jour 4 – AU SOMMET DE L’OCEAN INDIEN
04.00 – 23 avril 2016 – Refuge de la Caverne Dufour
Le soleil dormait encore sur ses 2 oreilles que j’étais déjà sur le sentier. Armé de ma lampe frontale, j’étais à monter les derniers 600 mètres qui me séparaient du sommet du Piton des Neiges. Toute l’ile de La Réunion allait être sous mes pieds avant le lever du soleil.
Avec un sac hyper léger (je n’avais apporté que 2 bouteilles d’eau… laissant le reste au refuge) j’avais l’impression de voler. Il fallait simplement faire attention de ne pas voler en éclat en me plantant sur l’une des nombreuses roches parsemant le sentier et qui n’attendaient que cela.
Malgré le noir total, le sentier était assez simple; il suffisait de suivre les très fréquentes traces blanches sur les roches…
5h45 – 3071m… j’avais atteint le sommet du Piton des Neiges… piton qui n’avait jamais vu de neiges soit dit en passant. Très loin d’être mon plus haut sommet à vie, c’était quand même la plus haute montagne de tout l’océan Indien.
La Cote avait complètement disparue sous un dense couvert de nuages qui semblait attendre le lever du soleil pour attaquer l’ile. On pouvait aussi voir un sentier lumineux sur le flanc de la montagne. Chaque faisceau de lumière représentait une personne en quête du sommet.
Ne restait qu’à attendre l’invité vedette… le soleil… qui se laissait désirer… dans la nuit glaciale. En fait, tout le monde qui avait réalisé l’ascension se les gelaient… sauf moi. J’avais prévu le coup en portant mes vêtements d’hiver. Alors que les autres sautillaient pour se réchauffer, je transpirais de chaleur hehe.
Le soleil a fait son show… et tout le monde est redescendu en vitesse au refuge. Un déjeuner infecte plus tard que je repartais avec mon piano pour descendre les 8km et 1300m qui me séparaient encore de Cilaos.
Heureusement pour moi, le sentier était incroyable et offrait une vue imprenable sur tout le cirque de Cilaos. J’en ai vu des paysages de montagne, mais cette vue là est l’une des plus belles que j’ai pu voir de toute ma vie. C’était tout ce qu’il me fallait pour effacer l’ardoise de fatigue et me redonner un nouveau souffle. De plus, le sentier était sur un flanc de montagne complètement à l’ombre.
Une vue magnifique + de l’ombre = tout ce qu’un randonneur pouvait demander.
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LE PAYS QU’ON NE QUITTE JAMAIS
Une fois de retour à Cilaos, la partie « repos » de mon périple à La Réunion tirait à sa fin. Les choses sérieuses allaient commencer sous peu (rire jaune)…
Le lendemain matin, il n’y aurait pas de réveil avant le lever du soleil, pas de marche en montagne… mais je devais me rendre à St-Denis, point de départ de la Grande Traversée de l’ile… une randonnée de 13jours… que j’allais entreprendre le surlendemain.
Jusqu’à maintenant l’ile comblait toutes mes attentes… et Dieu sait que j’avais des attentes extrêmement élevés envers La Réunion. Le centre de l’ile me coupait le souffle… au sens propre comme au figuré. Une ile minuscule… avec des paysages grandioses.
Je n’osais imaginer ce que me réservais la suite… mais ça c’est pour une autre histoire.
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P.S. I – Impossible d’y échapper quand on se trouve dans l’océan Indien… même à La Réunion… le riz fait parti intégrante de l’alimentation. Au moins le petit déjeuner est servi sans riz… une amélioration par rapport au Madagascar.
P.S. II – La bière locale se nomme « Bourbon »… et ne contient aucun bourbon.
P.S. III – L’ile de La Réunion pourrait très bien être rebaptisée « l’ile de la grenouille ». Mis à part des oiseaux et animaux domestiques, c’est le seul animal que j’ai croisé… il y en a partout dans les sentiers.
P.S. IIII – « La Diagonale des fous ». C’est le nom de la course extrême qui se déroule tous les ans à La Réunion. Elle consiste à courir les sentiers de l’ile. Le gagnant de l’an dernier a terminé l’épreuve en 22heures. Le départ se fait de nuit à 22.00 et les participant ont 60 heures pour compléter l’épreuve. On raconte qu’en moyenne 2 personnes perdent la vie chaque année lors de la course. Pas difficile à croire quand on pense aux sentiers dans lesquels les athlètes courent… additionné au manque de sommeil. À tout moment, on croise des hommes courant dans les sentiers… ce sont des fou qui se pratiquent.
P.S. IIII – « not parc, not patrimoine, not fierté », c’est la devise de l’ile. Vous comprendrez que « not » est le mot créole pour « notre ».
Épisode 68 – Madagascar; PAS un conte de Disney
« STOP!!! Je suis à bout de souffle… »
*C’est le cri d’alarme que mon corps m’a brutalement lancé à mon dernier jour à Morondava (fin de l’épisode précédent).
Il faut croire que j’en avais demandé beaucoup trop à mon corps (en mauvaise condition physique) dans les 2 premières semaines et que le cocktail chaleur/coup de soleil/long & inconfortable voyagements avait complètement épuisé mes batteries. Je me retrouvais donc cloué au lit lors de ma dernière journée à Morondava. Mes vaines tentatives de me lever se soldaient bien souvent par le même résultat; moi qui m’effondrait sur le sol après quelques pas (sérieux).
Je me trouvais complètement pathétique d’en être rendu là après seulement 2 semaines de voyage… dans la parti supposément « repos » de mon premier segment de 3 mois avant de revenir au Canada. Après tout, j’allais véritablement lancer les hostilités dans la 2ème semaine à La Réunion à la fin avril, pour ne plus ralentir avant ma tentative d’ascension du Mont Blanc à la fin juin.
J’avais si mal jugé mon corps?!?
J’étais devenu trop vieux pour ce genre de conneries?!?
Mon itinéraire de voyage était insensé?!?
Toutes ces questions me passaient par la tête… au même moment qu’un marteau piqueur voulait défoncer mon crâne (sens figuré).
J’avais fait le tour des sites médical pour comprendre ce que j’avais… et il y avait 2 finalistes; une « simple » insolation ou la Malaria. J’avais très très peur d’avoir attrapé la Malaria/Paludisme (qui fait rage ici) puisque je n’avais pris aucun véritable moyen de protection. On l’attrape de piqure de moustiques contaminés… on peut s’en protéger en prenant des médicaments très couteux et dommageable pour la santé, ou à tout le moins mettre de l’huile anti-moustique… choses que je n’ai pas fait.
Douleur au cou impossible, déshydratation évidente, à bout de souffle en permanence, mais aucun vomissement, ni douleur au ventre ou diarrhée, tout pointait vers une insolation. C’était du moins mon diagnostique de docteur en herbe (soupir de soulagement).
Pour une rare fois dans ma vie, j’allais devoir écouter mon corps. J’allais devoir réduire un peu la cadence et troquer la (les) bière(s) de fin de soirée pour (beaucoup) de grandes bouteilles d’eau. Plus facile à dire qu’à faire quand la bière est à un prix ridicule… et moins cher que l’eau…
…
Dès le lendemain, et malgré l’opposition de mon médecin en herbe intérieur, je prenais un taxi-brousse de 13h de temps (mon plus long) jusqu’à la capitale Antananarivo. Mon état s’était amélioré… mais jamais au point de voyager. J’avais cependant comme principe que si j’étais pour être très malade… valait mieux se trouver dans la capitale. Je devais ressembler à un mort vivant, mais j’ai survécu au trajet 😉
On range les violons…
…
SALE ET BRUYANTE… et SALE
14 avril 2016 – Antananarivo
Ma vision de Tana a complètement changé depuis mon premier séjour ici. J’ai depuis parcouru le pays… et je ne l’aime plus vraiment. C’est une grande ville sale et bruyante… alors que le reste du pays est sale… et beau. Il y a probablement plus de taxi dans la capitale qu’il n’y a de voitures dans le reste du pays.
Je crois que l’expression « prendre une promenade de santé » ne s’applique pas à marcher dans Tana. Premièrement, vous risquez de réduire votre espérance de vie à respirez le diesel provenant du tuyau d’échappement cassé des multiples voitures qui embouteillent chaque artère du matin jusqu’au soir. Cette odeur de diesel est persistante partout en ville…
Le véritable fléau sont cependant les chauffards. Il faut avoir des nerfs solides, de bons réflexes et des yeux tout le tour de la tête pour s’y risquer… ou être stupide. Si vous n’êtes pas prêt à marcher à moins de 10cm de voitures qui roulent sans trop se soucier de vous, et dont un seul mauvais coup de volant pourrait vous envoyer à l’hôpital ou pire, eh bien autant ne pas tenter de visiter Tana et rester gentiment dans votre hôtel.
Autrement, il est impossible de se promener dans la rue le soir sans se faire accrocher de part et d’autres par des « bonjour », « comment tu t’appelles mon beau », « tu veux discuter… ». Comme dans la majorité des pays pauvres sur Terre, le meilleur moyen de faire de l’argent pour une jolie jeune femme originaire du Madagascar… et croyez-moi les jeunes malgaches sont TRÈS belles… est de vendre leur corps. Je parles bien sur de prostitution…
J’ai rencontré un gars dans mon hostel qui se ventait d’avoir couché/payé avec 6 filles en 2 jours. Il m’a dit qu’il payait environ 10$ pour 1heure avec une fille; 7$ pour la fille et 3$ pour la chambre payé pour 1h dans un hôtel « spécial ».
Pour ceux qui ont déjà lu mes blogues d’Asie, vous savez déjà mon point de vue à propos de cela… je trouve cela complètement dégelasse. Je comprend malheureusement les jeunes femmes de se lancer dans ce « business »; c’est bien souvent leur seul moyen de sortir de ce cycle de pauvreté… et qui sait… peut-être qu’un riche homme blanc va tomber en amour avec elle.
Je n’ai cependant aucun respect pour les hommes… ils savent très bien qu’ils exploitent les filles à des prix ridicules.
Bref, je ne changerais pas le monde avec ce commentaire, mais c’est un sujet qui me touche au coeur…
Bon… revenons sur des sujets un peu plus légers…
…
LA COLLINE ROYALE
Après avoir essayé les célèbres taxi-brousses pour voyager de ville en ville, je tentais aujourd’hui l’expérience des non moins célèbre et tout aussi inconfortable bus de ville de Tana (même maudit vieux panels… mais d’une couleur différente).
J’ouvre une parenthèse…
Tenez vous le pour dit… si vous ne le savez pas déjà… on voit toujours le pire d’un pays pauvre dans les terminus de bus des grandes villes… et Tana ne faisait pas exception.
Au mieux c’est le capharnaüm… au pire vous êtes rapidement entouré par une tonne de badeaux qui veulent vous offrir leur service ou vendre des stupidités. Le mieux à faire est de lever la tête, marcher d’un pas certain… même si vous n’avez aucune idée où vous allez… et de ne surtout, mais surtout pas engager la discussion. Si vous avez le malheur de répondre, vous venez d’entrer dans une spirale de discussions interminables… discussion qui ne mènera très vraisemblablement pas à ce que vous cherchez.
Vous posez des questions simples avec le moins de mots possible et vous chercher le gars qui va répondre ou pointer quelque part. Encore une fois, vous ne vous lancez surtout pas dans une discussion pour détailler votre question… si ceux à qui vous avez demandé ne comprennent pas, cherchez ailleurs.
Fin de la parenthèse…
Direction « la colline bleue », ou encore « la belle colline », quelques 12/15km à l’extérieur de la ville… donc environ à 1h de route.
But de l’opération; visiter le seul site de l’UNESCO classé dans la catégorie » Culturel » de tout le Madagascar… j’ai nommé Ambohimanga… ancien château/forteresse de la monarchie de l’ethnie Mérina… ethnie qui régnait sur toute l’ile avant la colonisation française.
Je ne suis généralement pas du tout fan de visite culturelle… préférant en apprendre sur les pays en visitant… mais cette visite valait le coup… et ne m’a pris que 1h30min en prenant mon temps.
Quelques faits intéressants;
– Au milieu de la cours se trouve une grosse roche en forme de coeur. Malgré son nom, elle n’a rien de bien joyeuse puisqu’on y sacrifiait régulièrement des esclaves provenant des autres ethnies… et des zébus.
– Outre les bâtiment fait de bois à l’intérieur de la cour centrale, l’ensemble du complexe a été construit en utilisant du béton fait de sable (ok), de coquillages (technique très commune au Moyen Orient et dans certains pays africain)… et des oeufs… plus précisément 16 millions d’oeufs (je ne l’avais pas vu venir celle-là).
– Ayant régné de 1788 à 1810 et réputé comme étant le plus grand roi du Madagascar… pas littéralement puisqu’il devait être un nain à voir la hauteur des garde-corps des bâtiments ne dépassant pas les 60cm de haut… Le roi Andrianampoinimerina est celui qui a « uni » (par la force bien souvent) tout le Madagascar.
– Le tombeaux des anciens rois et reines, situés à l’intérieur du complexe, est un lieu vénéré par les malgaches… plus particulièrement l’ethnie Mérina. Vous comprendrez que les 17 autres ethnies étaient principalement des esclaves… pas vraiment le genre d’endroit où ils veulent aller célébrer j’imagine…
Je finissais le visite dans le jardin Ambatromiantendro situé à l’arrière du château et offrant une vue imprenable sur toute la vallée de Antananarivo.
…
ANDASIBE
Ce matin, 15 avril, je me sens presque complètement remis sur pied… je dirais à 90%. Après 3/4jours en mode survie, il y avait finalement de la vie dans ce corps… Les yeux vide et la physionomie tout affaissée avait enfin laissé place à un homme se tenant droit, au sourire moqueur, aux yeux enjoués et au caractère sarcastique/frondeur… bref… MOI.
Je ne perdais pas plus de temps pour me remettre en route…
J’étais à la recherche d’un dernier endroit à visiter au Madagascar… endroit où je pourrais voir quelque chose tout en m’y reposant quelques jours loin de la ville… question de vraiment être à 100% pour la suite de mon voyage.
Bingo…
Direction Andasibe… une forêt humide se situant à quelques 100km de la capitale et réputé pour être l’un des meilleurs endroits au pays pour observer des lémurs (encore).
Je m’étais donné la peine de réserver le trajet dans un taxi-brousse privé… avec un peu plus de place… mais il fallait que je sois assis à coté du seul obèse de toute l’ile… vraiment!!!
Déposé à la jonction d’une route, on me pointait une direction dans la forêt. Perdu au beau milieu de la forêt humide, l’endroit respirait la T R A N Q U I L I T É. Décidément, j’avais choisi la retraite parfaite.
Une constance peu importe la période de l’année… il va pleuvoir. Peut-être pas tout de suite… mais il va pleuvoir. En fait la météo est changeante tellement rapidement qu’il peut faire beau soleil une seconde, pleuvoir la minute d’après, faire beau à nouveau une heure plus tard, enchainer avec une pluie violente avec de grands vents… et le beau temps à nouveau dans une seule après-midi.
J’ai choisi de séjourner au plus chic complexe hôtelier. Perdu dans la forêt humide, l’hôtel est constitué d’un pavillon principale en bois comprenant la salle à manger/terrasse avec vue imprenable sur la jungle (on se serait cru dans la jungle tellement le cri des animaux était fort) et d’une multitude de petite huttes de bois de luxe… ayant chacune plancher de céramique, salle de bain digne d’être appelé salle de bain, électricité 24h/24 et lit d’un confort certain… ou plutôt certain confort. Tout cela pour la rondelette somme de 15$ la nuit hehe 🙂
Je me gate…
Lors de mon arrivé, la terrasse était bondée de groupes de touristes. Pas des voyageurs comme moi et les quelques autres vasat que j’avais rencontrés lors des dernières semaines… non… je parle ici de vrai touristes. Ils parlaient comme des touristes, agissaient en touristes, étaient tous habillés comme des touristes (vous savez, le genre de personne qui est allé dans un magasin de plein air 2 semaines avant de partir pour le Madagascar et qui a acheté tout ce que le vendeur lui conseillait même si elle n’avait aucune idée à quoi ça servait)… et me regardaient tous comme si j’arrivais tout droit de la Lune… moi en flip flop (ils portaient tous leur bottes), short (tous en pantalon) et hygiène douteuse (ils étaient tous plus propre que propre). Je n’avais jamais vu autant de touristes au Madagascar.
J’analysais la scène…
Dans un coin se trouvait un groupe d’anglais parlant avec une petite cuillère dans le cul… des Britanniques pour sur. Ceux-ci ne semblaient pas parler un mot de français et dépendait donc à 100% sur leur guide local (ça vous apprendra gang d’anglais… le monde n’est pas anglais…).
Dans l’autre se trouvait une famille vraisemblablement américaine comme on voit dans les films; le père et la mère semblaient excités par le voyage alors que les enfants donnaient l’impression d’être complètement blasés.
Il y avait aussi 2 gros gaillards qui ne parlaient ni anglais, ni français… et qui avaient déjà 4 bières sur la table… à 11.00am… belle vie les gars.
Dans un autre coin se trouvait LE groupe d’asiatique avec de gros appareil photo. Vraisemblablement japonais, ils parlaient TRÈS fort. Je ne croyais pas trouver ce genre de groupe ici…
Un couple qui ne semblaient avoir aucune idée de ce qu’il faisait ici… où à tout le moins ne pas aimer une seconde.
Et…
… une fille habillée un peu croche et qui ne portait pas de chaussure. Intéressant… surtout qu’il y avait une table disponible à coté d’elle. Il ne fallait que quelques minutes pour entreprendre la conversation (on se foutait de la gueulle des autres) et joindre nos efforts pour visiter le parc.
…
Peu de gens le savent où se donnent la peine de le visiter, mais Andasibe n’est pas seulement un parc national, c’est aussi un village. Situé à quelques 2 km après l’entrée du parc, c’est un véritable village fantôme. Village vraisemblablement construit à l’époque coloniale française, celui-ci a été laissé complètement à l’abandon… et les malgaches se sont accaparés de ce qui restait et vivent désormais dans les ruines.
Tout est orienté autour de la station de chemin de fer. Le train entre en gare seulement 2 ou 3 fois par semaine… avec de la chance… et les rails agissent comme la rue principale du village.
…
PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS…
… Pendant que le loup n’y est pas… Si le loup y était… Il nous mangerais…
On faisait une entrée en matière dans la forêt humide en faisant une visite nocturne dans la réserve Mitsinjo. Située juste à coté du parc national, et opérée par les guides locaux, cette réserve est réputée pour ses promenade de nuit dans la forêt.
Nous étions donc parti pour une amusante promenade de 1h30 aux sons des nombreuses grenouilles & des lémurs. Armé de nos lampes, on jouait une parti de cache-cache grandeur nature avec les animaux. Ce que nous faisions (forêt + noirceur) équivalait quasiment à trouver une aiguille dans une botte de foin.
Nous avons pourtant vu 2 sortes de lémurs… dont le Microcèbe, plus petit des lémurs… et aussi considéré comme le plus petit primate au monde du haut de ses 27cm de long… incluant la queue… et seulement 45 grammes. Dormant le jour dans les trous d’arbre et des nids de feuilles, la seule chance de l’apercevoir est de s’aventurer dans la forêt une fois la tombé de la nuit.
Animaux nocturne, veut donc dire vision nocturne, veut donc dire que les yeux de ces animaux ne sont pas adapté à la lumière… et pourtant. J’ai été très choqué de voir une touriste pointer son appareil photo et foutre un gros flash dans la figure d’un petit lémur à moins de 2m d’elle. La petite bête en a surement été dû pour une cécité temporaire, si ce n’est pire.
Voyant que mon guide avait un peu de difficulté avec son français, je me suis fait un malin plaisir de poser plein de questions stupides pour voir ses réponses… au plus grand plaisir des mes compagnons…
Ma meilleure…
Jeune Française nous accompagnant avec son père; « c’est un mâle ou une femelle » (en regardant un lémur),
Moi; « regarde la queue… c’est définitivement un mâle »,
Guide; « oui c’est ça »,
Jeune Francaise; « donc tous les lémurs sont des mâles »,
Guide; « oui c’est ça… »
?!?
Je savais que le français de mon guide n’était pas entièrement à point, mais je ne me doutais pas de la « naiveté » (pour être gentil) de la jeune française et de son père. En tout cas, moi et mon amie française se foutions de leur gueulle.
Je n’ai malheureusement pas de photo de cette promenade nocturne. Vous voulez voir les animaux à tout prix?!? Je vous suggère d’acheter un billet pour le Madagascar et de prendre un taxi-brousse pour Andisabe. Pas Game 😉
…
LE CRI LÉGENDAIRE
Dès 07.30 le lendemain matin, nous étions de retour dans la forêt. Cette fois dans le parc national.
Après l’expérience désastreuse (comprendre ennuyeuse) et couteuse de Ranomafana, j’avais des doutes à propos de ce parc… doutes qui se sont complètement évanoui dès les premières minutes.
Nous marchions au sons des impressionnants cris des lémurs Indri, plus grand lémur vivant et surnommé Babakoto par les malgaches, qui se lamentent un peu partout dans la forêt. À certains moment il y avait tellement de cris provenant de tout autour que s’en était surréel. C’était un petit peu bleuffant puisque le cri des Indri peut s’entendre à des centaines de mètres.
Nous étions imprégné par l’endroit… une vraie belle forêt tropicale… pas un espèce de zoo déguisé comme Ranomafana… et nous l’avions pour nous tout seul.
Nous avons vu dans un premier temps des lémurs Sifa (je crois que je détruit leur nom) avec leur beau pelage roux/blanc.
Cependant, toujours pas de Indri. Nous pouvions encore les entendre, mais notre guide commençait à nous expliquer qu’il n’était pas possible d’en voir certains jours…
Puis… alors que je me faisais un malin plaisir à me moquer du cri d’imitation du lémur Indri de notre guide, je fu complètement estomaqué lorsqu’il cria une dernière fois… avec réponse immédiate de 3 Indris avec des cris identique à notre guide. Le Lonely parlait du cri des Indris comme étant « légendaire ». Les cris que nous avions entendu depuis le début de la randonnée était intéressant… mais pas légendaire. C’était avant de rencontrer ces 3 Indris… wow… quel cri… d’une puissance que je n’avais jamais entendu dans ma vie.
S’en est suivit une promenade hors sentier d’environ 1h à suivre les Indris. En plus d’être les plus grands lémurs, ils sont facilement identifiable par leur pelage blanc et noir, et leur marque blanche sur le dessus d’une tête toute noire. Cette marque blanche leur donnait l’impression d’être chauve. Les voir sauter d’arbre en arbre était assez impressionnant. Ils sont rapides et agiles ces petites bêtes. Fait intéressant, les Indris n’ont pas de queue… ce sont donc des femelles 🙂
Pendant 4h, on s’était enfoncé au plus profond de la forêt sur un sentier de 8km très bien aménagé. J’en repartais avec des souvenirs plein la tête… et des toiles d’araignée plein la figure. De loin ma plus belle expérience dans un parc national au Madagascar.
C’est donc avec cette aventure que je termine mon périple au Madagascar. Il me reste 2 jours… 1 pour rentrer à Tana et l’autre pour m’y reposer.
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ÉPILOGUE – MADAGASCAR… PAS UN CONTE DE DISNEY
Madagascar… ce pays dont personne ne connait rien… ce Madagascar m’a coupé le souffle du premier au dernier jour… une culture unique à mi-chemin entre l’Asie et l’Afrique, des gens fantastiques et de super paysages. Un pays qui gagne définitivement à être connu.
Or, l’histoire du Madagascar n’est pas un conte de Disney. Il y a des tonnes de grenouilles… mais pas de prince charmant… pas de fées… pas de magiciens… pas de fin heureuse.
Non, l’histoire du Madagascar n’est pas un conte pour enfants… c’est une tragédie humaine comme il s’en fait tant dans tous les pays les plus pauvres de la Terre.
Le Laos, la Birmanie, les Philippines, l’Inde (dans une certaine mesure), la Tanzanie et maintenant le Madagascar… je pourrais probablement nommer une bonne centaine de pays, mais je vais m’en tenir à ceux que je connais. Tous ces pays ont les mêmes points en commun; la grande majorité de la population n’a pas accès à l’eau potable de la maison… l’électricité se fait rare… les emplois aussi… ils sont dirigés par des gouvernements bien souvent corrompus qui n’ont que faire de leur population… l’école élémentaire est obligatoire, mais pas gratuite… ce qui fait en sorte que beaucoup de jeunes n’y vont pas… les moyens de contraception sont inexistant, ce qui fait en sorte que bon nombre de jeunes se retrouvent avec des enfants qu’ils ne désirent pas en très bas âge… et j’en passe.
Où sont les indignés?!? Où sont les manifestation de solidarité?!? La vérité c’est que nous Nord-Américain et Européen… et je m’inclus là-dedans… privilégié de la société terrienne, n’en avons que faire du sors de ces gens puisque cela n’affecte aucunement notre quotidien.
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Je quitte donc le Madagascar après 19jours. Je n’avais AUCUNE espèce idée qu’est-ce que je venais faire ici… et j’aurais finalement pu y passer 1 ou 2 autres mois tellement il y a à faire. J’ai simplement visité le centre de l’ile sans toucher au sud et au nord.
Voyager backpacker dans ce pays n’est pas encore quelque chose de commun. J’ai la très forte impression que l’industrie touristique traditionnelle lutte pour que les choses ne changent pas. En effet, le mode de voyage backpacker (seul avec son sac à dos) vient totalement à l’encontre du seul moyen de voyager au pays jusque là; le très lucratif guide/conducteur qui vous prends par la main de A à Z.
Peu importe… The show must go on… La Réunion next…
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P.S. I – En l’espace d’une semaine, j’ai rencontré 2 personnes qui ont marché le chemin de Compostelle en Espagne. Leurs histoires ont validé mon choix de faire ce pèlerinage.
P.S. II – J’ai réalisé dernièrement que le Madagascar est mon 30ème pays visités. Pas si mal pour un gars qui n’était sorti qu’une seule fois du Canada (pour aller à Detroit…) avant l’âge de 23ans. Il n’en reste plus que 166…
P.S. III – Une histoire horrible pour en finir avec le Madagascar. On m’a raconté qu’il n’y aucun jumeau au Madagascar. La raison est bien simple… Jusqu’à il y a peut-être 10/15ans, lorsqu’une mère donnait naissance à une 2ème enfants lors de la même grossesse… on tuait le 2ème nouveau né. La raison, les nouvelles familles ne pouvaient subvenir à un 2ème enfant. De nos jours, le jumeau est donné à un orphelinat… si bien que les orphelinats du pays sont remplis à majorité de jumeau. On ne peut juger sans avoir vécu ici.
P.S. IIII – Pour ceux qui envisageraient voyager un jour au Madagascar, les infos suivantes pourraient vous intéresser;
En date de 2016,
– Déjeuner et Lunch = environ 10000Ar chacun (3/4$)
– Dinner/Souper = environ 20000Ar pour un souper avec 2 bières (6/8$)
– Prix des hôtels = vous pouvez facilement trouver en bas de 40000ar pour une chambre pour 2 (12/16$)
– Voyage en taxi-brousse = le plus cher que j’ai payé était 35000Ar pour un trajet de 500km (10$)
Ce qui coute cher;
– L’entrée dans les parc nationaux = entre 45000 et 55000Ar par jour (20$)
– Peu importe ce que vous voulez faire, il vous fera un guide (croyez moi c’est chiant)… C’est au moins 30000/40000Ar par jour (12/16$)
– Un chauffeur privé au lieu de voyager en taxi-brousse vous coutera entre 180000/200000Ar par jour (70$)
Peu importez… l’argent se remplace/gagne… les expériences de vie ça ne s’achète pas.
Épisode 67 – Toute Voile Devant
8 avril 2016
Me voici donc en direct de Morondava sur la cote Ouest du Madagascar.
…
La dernière fois que nous nous sommes parlé, j’étais à Ranomafana à la veille de retourner vers Antsirabe. Le moins que l’on puisse dire c’est que les choses se sont bousculées depuis. Peu après avoir bouclé mon dernier blog, et au lieu de dormir paisiblement à Ranomafana tel que prévu, nous avons changé nos plans à la dernière minute pour sauter dans un taxi-brousse de nuit en direction Antsirabe. La balade de 7h a été tout sauf du repos; le chauffeur conduisait en fou sur la route sombre et sinueuse, et il faisait jouer de la musique de merde à tue-tête. En fait, je comprend l’idée de la musique forte… le chauffeur voulait éviter de s’endormir… mais la musique était tellement endormante (même si je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit à cause de celle-ci) que je suis surpris qu’il soit resté éveillé. C’était peut-être pour cela qu’il donnait de brusques coups de volant à tout moment. Comme si ce n’était pas suffisant, un jeune enfant nous a vomi dans le dos.
Une fois à Antsirabe, moi et Andréanne avons décide de nous séparer pour quelques jours; j’étais intéressé par l’idée d’explorer la cote Ouest du pays, tandis qu’elle rêvait des plages à l’Est.
Ni une ni deux, j’ai sauté le soir même dans un taxi-brousse de nuit pour Morondava.
Quel trajet bizarre…
Tout juste après le départ, on s’est arrêté 3 heures pour manger… 3 heures. Ce n’est qu’au moment de partir que j’ai compris… Ils attendaient le ok de la police militaire qui patrouillait la route de nuit. En effet, on m’a raconté qu’il était très fréquent que des bandits attaquent les taxi-brousses la nuit pour voler les passagers. Une fois la route inspectée par la police, les véhicules devaient voyager en convois.
Ce fut ainsi toute la nuit… 1h de route… 2-3h d’attente à un barrage routier… 1 ou 2 autres heures de route… 1h d’attente… et ainsi de suite. L’une des nuits les plus bizarre de ma vie.

…
Maintenant sur la cote Ouest, le paysage a changé du tout au tout comparativement au centre-sud. Fini les collines et les rizières… ici c’est relativement plat, vert et sans culture. Ça me fait penser à un paysage typique de savane africaine… sans les animaux sauvages.

Alors que les villages du centre-sud était tous faits de maisons à 2 ou 3 niveaux en briques rouges… les villages d’ici sont faits de huttes en paille. Les habitants d’ici sont définitivement beaucoup plus pauvre.
La route était par contre en bon état. J’ai vu le compteur du véhicule se rendre jusqu’à 100km/h… chose que je croyais impossible au Madagascar.
Parti à 18.00 le soir, j’arrivais finalement à bon port à 10.30 le lendemain matin. 489km en 16h30min. Après 2 nuits consécutives passées dans des taxi-brousses à jouer du coude avec les locaux pour chaque le moindre espace, j’avais l’impression que chaque centimètre de mon corps était crasseux (ce n’était pas juste une impression). Vivement une douche…
…
MORONDAVA
Sur le bord du Canal du Mozambique, canal qui sépare l’ile de Madagascar… du Mozambique (pays) sur le continent africain… je me retrouve dans une ville étrange où les hôtels côtoient les bidonvilles sur une étroite bande de terre séparant la mer d’une rivière boueuse. Ville de bord de mer avec des plages magnifiques… et une odeur de poisson en permanence… elle ferait fureur auprès des touristes si elle se trouvait en Europe, Amérique ou Asie. Malheureusement pour ceux qui ont investi ici… mais heureusement pour moi… l’endroit est presque désert… seuls quelques vasats semblent résider ici (c’est à eux que la plupart des hôtels appartiennent).
Je regardais donc le coucher de soleil en marchant sur la plage et je ne cessais de me répéter « je suis au Madagascar ». Il faut croire qu’ici les gens savent apprécier les petites choses de la vie (certains pourraient dire qu’ils n’ont que ça des petites choses de la vie… et ils n’auraient pas tort), mais plusieurs locaux étaient assis sur la jetée à regarder le coucher du soleil en silence. Nous on se plain quand il n’y a pas de wifi ou encore quand il n’est pas assez rapide… ici je n’ai entendu personne se plaindre du fait d’avoir du courant seulement 2 à 4 heures par jours.
Ce soir, thon grillé et crevettes fraiches avec 2 grosses bières comme au Lac-St-Jean pour un maigre total de 8$ canadien… dans un restaurant sur la plage… La vie est difficilement pénible.
Je partagerais donc une chambre humide avec quelques gecko. Espérons qu’ils n’aient pas la mauvaise idée de s’aventurer dans ma bouche si je devais dormir la bouche ouverte…
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PRESQUE… SEUL AU MONDE
Aucune radio, une seule veste de sauvetage pour 3, 4 bouteilles d’eau, 2 boites de sardines et 2 pains…
ahhh… et j’oubliais… ZÉRO confort…
C’est ainsi que j’étais à voguer sur le canal du Mozambique. Si on m’avait dit un jour que je ferais de la pirogue sur le canal du Mozambique, j’aurais commencé par dire; « le canal de quoi? »… et je serais parti à rire… et pourtant…

La veille, j’avais approché Toutouv et son ami pour me conduire à Belo-sur-Mer, village situé sur la cote du Madagascar à quelques 60km à vol d’oiseau au sud de Morondava. Pourquoi y aller en pirogue… très simple… c’est le seul moyen de transport pour y aller. Pour être honnête, j’aurais pu y aller en bateau à moteur… plus rapide… mais moins authentique et beaucoup plus cher… et comme j’ai tout mon temps et que je n’avais jamais fait de pirogue… je me suis dit pourquoi pas.
J’étais donc à bord d’une petite pirogue de bois, un bateau construit de toute pièce par Toutouv avec des pièces trouvées ici et là. Le mat était un petit arbre même pas droit, la voile était un morceau de tissu tout rapiécé avec plein de trous dedans. J’ai gentiment rebaptisé le bateau « USS Cercueil Flottant ». Pourquoi cerceuil flottant? Parce que j’avais l’étrange impression d’être couché dans un cercueil lorsque je m’allongeais dans la pirogue.
Une chance qu’on m’avait fortement recommandé les services de Toutouv à 2 endroits en ville sinon j’aurais pu me sentir en difficulté.
C’était assurément l’un des moyen de transport les plus inusité que j’avais pris dans ma vie… et j’allais devoir le reprendre pour le chemin du retour.
De grosse vague à franchir pour quitter la berge et nous étions désormais au large. J’avais alors l’impression d’être Tom Hank dans « Seul au Monde » lorsqu’il quitte l’ile avec son bateau…et Wilson.
Ne restait plus qu’à faire les 60km… au moins cette fois il n’y aurait pas de nid de poule… enfin je crois…

Outre 2 ou 3 petits villages de pêcheurs, la cote du Madagascar était complètement inhabitée de Morondava à Belo-Sur-mer. Le paysage était toujours le même; complètement plat avec un plage à l’avant plan et de la végétation à l’arrière.
Alors que les 3 premières heures avaient passé en coup de vent, le vent a ensuite diminué drastiquement. Il était midi, le bateau avançait à peine et le soleil plombait. Il n’y avait aucune zone d’ombre sur le bateau… j’avais l’impression d’être un oeuf sur le poêlon.
Parti de Morondava à 07.20, nous étions à Belo-sur-Mer à 14.00… 6 heures pour faire 60km. Toutouv s’empressa de me dire que ça avait été rapide puisqu’on avait eu du bon vent tout le long… Ohhhhh…
…
BELO-Sur-MER
Le Lonely disait vrai… il ne se fait pas plus reculé comme endroit… Le village est fait de huttes de paille sur la plage. Même les « hotels » recommandés par le Lonely sont des huttes. En fait, « l’hotel » ressemblait plus à une ferme avec tous les animaux qu’il y avait là… canards, poules, dindes, chats… nommez-les ils étaient là. Je me passerais de vous décrire les douches et toilettes afin de ne pas vous couper l’appétit. Je vous direz simplement que j’ai préféré aller me rincer dans la mer.
Je vous avouerais que j’ai frappé un mur. Il y a 2 semaines à peine j’étais architecte à Dubai… et je me retrouvais maintenant à dormir dans une hutte…

Le temps semblait s’être complètement arrêté il y a quelques siècles à Belo-sur-Mer. Durant le jour, les hommes partaient au large pêcher dans leur pirogue et gros bateau de bois, tandis que les femmes et les enfants ramassaient des huitres, crabes et petits mollusques surpris par la marée basse. Les locaux construisent encore tous leurs bateaux en bois (gros et petits) à la main comme on le faisait avant l’ère industrielle. Comme le disait mon piroguier Toutouv, le rythme de vie à Belo est « Mora Mora » (lentement lentement).
Au moment de notre arrivé au milieu de l’après-midi, la marée était à son plus bas. Des dunes de sables semblaient s’étendre jusqu’à l’infini dans la mer, il y avait plein de bateaux échoués ici et là, et l’endroit semblait complètement mort.

Il était alors difficile d’imaginer que l’eau monterait aussi vite et haut que Toutouv me disait… et pourtant… au coucher du soleil tout était submergé par l’eau.



Les activités étaient très variées à Belo-sur-mer… cela allait de marcher sur la plage… à répondre au multiple « salut vasat »… à ramasser des coquillages. Bref… pas le temps de s’ennuyer (sarcasme). Au moins j’ai pu y expérimenter le vrai Madagascar… le Madagascar sans vendeur de cossin… un Madagascar qui n’a pas été « corrompu » par l’occident.
Pas de doute, ce soir j’étais dans l’un des endroits les plus inaccessible d’un des pays les plus reculé sur Terre.
…
À LA DÉRIVE
04.00 – Tous les coqs du village se sont mis à chanter/hurler… et le soleil était bien loin de se lever…
06.00 – La cloche du village sonnait. C’était maintenant le bran le bat de combat. Les hommes s’activaient avant le lever du soleil pour prendre le large et aller pêcher.
Il n’y avait aucun vent ce matin là. Une journée sans vent était une véritable catastrophique ici alors que tout dépend de la pêche… à la voile. À la limite, les marins devraient pagayer beaucoup…
07.30 – Le vent s’était levé et je décidais sur un coup de tête que nous reprenions la mer. J’avais vu ce que j’avais à voir de l’endroit… et je n’aimais pas l’idée de dormir une autre nuit dans la ferme… mon adaptation de Dubai à voyageur n’était pas encore complètement terminée.
Pour se rendre au bateau, ce qui était hier après-midi un lit de rivière asséché que nous avions traversé à pied, était ce matin une véritable rivière qui nécessitait une pirogue pour la franchir.


En 2 temps, 3 mouvements nous étions reparti en direction de Morondava.

Après 2 heures où le vent était de notre coté, le vent a COMPLÈTEMENT disparu. Nous étions sur une mer d’huile… pas une vague. Pendant 3 heures nous avons fait 6km. Ces 6km sont le résultat de mes 2 piroguier qui ont pagayé comme des fous.
Durant tout ce temps, Toutouv n’arrêtait pas de dire une sorte de mantra… il tentait d’invoquer le vent… oui… nous en étions rendu là. Je me trouvais oh combien stupide d’avoir choisi une pirogue à voile au détriment d’un bateau à moteur.
Puis sur les coups de midi, le vent s’est remi de la partie… ALLELUIA
Passé 13.00, nous avions épuisé toutes les rations d’eau et les infectes biscuits au sel… et nous étions seulement rendu à mi-chemin.

Alors que l’allée avec été une expérience formidable, le retour ressemblait à un one night qui ne voulait pas partir de ton lit le lendemain matin. Le temps passait L E N T E M E N T… les secondes ressemblaient à des heures.
5, 6, 7, 8, 9… 10heures passés dans un petit bateau gros comme mon cul… on a le temps de penser à tout et à rien… surtout à rien…
Retour à Morondava sur les coups de 18.00… au moment où le soleil se couchait dans la mer. Arrangé avec le gars des vues vous dites?!? 🙂


Complètement déshydraté… je suis allé directement à la bière 😉
…
LE jour où j’ai l’intention de dormir tard (ceux qui croient que voyager = vacance… oh que non… je suis debout à 05.30 sinon 06.00)… et bien CE jour est aussi LE jour où le cuisinier de mon hôtel a eu la géniale idée de tuer un cochon juste en bas de ma fenêtre à 07.00 du matin. Pour ceux qui ont déjà entendu un cochon mourir, c’est comme un petit bébé qui pleure…
Peu m’importe… Aujourd’hui c’est journée de repos… Après maintenant 11jours à voyager en fou, il me faut une journée à rien faire… je termine mes blogs, marche le moins possible pour soigner mes pieds et j’évite le soleil pour ne pas empirer mes coups de soleil.
En fin de journée, j’ai eu une grande déception. J’avais booké pour aller visiter un des endroits les plus unique de l’ile; Tsingy de Behamave, un site de l’UNESCO qui comporte des montagne en rasoir qui pointent vers le ciel. Ayant besoin d’un 4×4 et voulant partager le cout exorbitant avec d’autres touristes, j’avais fini par trouver un couple qui voulait m’accompagner… mais quelques 4h plus tard le gars était victime d’un empoisonnement alimentaire et ils devaient tout les 2 remettre à plus tard. Si j’étais irresponsable et me foutait de mon budget, j’y serais allé quand même en assumant tous les couts… mais comme je veux voyager longtemps… ce sera pour une autre fois.
…
ALLÉE DES BAOBABS
5.00am – Réveillé avant le soleil, j’enfourchais mon scooter fraichement loué en quête de l’endroit le plus touristique du Madagascar; l’allée de baobabs.
Aujourd’hui j’avais décidé de compter sur personne d’autre que moi-même… meilleur moyen de ne pas être décu. J’avais donc loué un scooter.
J’étais à destination 30km plus tard… dont 15 sur une route de terre chaotique plein de troues de boue… j’étais fier de ma décision de porter mes bottes de montagne au lieu de mes flip flop.
J’étais donc devant une allée de terre avec une douzaine de gros baobabs de part et d’autres sur environ 200m.




Un peu plus loin se trouvaient les baobabs amoureux… 2 baobabs entrelacés pour l’éternité. On raconte que c’est l’endroit par excellence au Madagascar pour faire sa demande en mariage.

Pouvant atteindre jusqu’à 30m de haut et vivre entre 800 et 1000ans, il y a 8 espèces de Baobabs dans le monde… dont 6 que l’on retrouve uniquement au Madagascar. Si vous voulez mon avis, j’en avais déjà vu en Tanzanie… et ils se ressemblent tous. Mauvais matériaux de construction, les baobabs ont évité la déforestation massive du siècle dernier et sont désormais une espèce protégée. Plus que les lémurs et les caméléons, les baobabs sont l’emblême du Madagascar.
Une légende veut que les Dieux aient voulu humilier les baobabs en leur mettant les racines pointant vers le ciel et la tête dans la terre (ça ressemble vraiment à ça).
Au moment de repartir, j’ai eu un petit 10min de panique… la clé n’entrait plus dans le contact du scooter… je me suis finalement rendu compte que j’essayais avec ma clé de chambre. Same Same but different (pareil… mais pas pareil) comme on dirait en Thailande hehe…

…
S’en est donc fini de l’Ouest du Madagascar. Je repars sur la capitale. Pour ce faire, il me faut prendre un taxi-brousse sur une distance de 580km… ouch.
Je ne sais pas qu’est-ce qui était le pire; les bancs inconfortables, le fait que je n’avais pas déjeuner et qu’on a roulé 7 heures de temps avant de finalement s’arrêter pour manger, ou la musique et les videoclip (il y avant un écran plat) qui jouaient dans le taxi-brousse.
Je crois sincèrement que c’était la musique. On dit que la musique aide à faire passer le temps plus vite… eh bien la très mauvaise musique à l’effet inverse. Vous voyez, la musique malgache est très simple; tout le temps le même genre de refrain au synthetiseur… avec un chanteur ayant une voix fade. C’est un mix de musique espagnol sur les somnifères avec du reggae raté. Les malgaches pourraient bien avoir trouvé un moyen de torture complètement pacifique.
C’est presque aussi pire que la musique indienne… presque… les cris strident des chanteuses indiennes sont IMPOSSIBLE à battre.
13h plus tard… oui 13… je me retrouvais à nouveau à mon point de départ au Madagascar; Antananarivo.
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Plus que 5 jours à faire au Madagascar… ça commence à sentir La Reunion 😉
Misotcha Betchaka
(merci beaucoup en malgache)
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P.S. I – « L’ile rouge », c’est le surnom de l’ile du Madagascar… en raison de la couleur de sa terre…
P.S. II – Les malgaches (habitants du Madagascar) sont de gros buveur d’alcool.
Épisode 66 – Salut Vasat
*Avant de commencer, sachez que j’ai effacé par erreur mon article au moment où j’allais le publier. Pas besoin de vous dire que j’étais en #%^€£¥ (extrêmement content). J’ai passé bien près de ne pas le réécrire… mais j’ai changé d’idée il y a quelques jours.
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2 avril 2016 – 07.00 – Antsirabe
C’est les 2 genoux bien enfoncés dans le siège en avant de moi et collé contre une petite grosse malgache que je commençais mon périple en direction du centre-sud du Madagascar. Contrairement à la plupart des voyageurs, qui louent un chauffeur et un 4×4 pour faire le tour de l’ile, Andréanne et moi avons décidé de voyager à la manière des locaux en taxi-brousse…
Taxi quoi?!?
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Taxi-Brousse…
Transport collectif…
Moyen le plus économique…
Mais aussi le plus pénible…
Et lent…
Pour parcourir le pays.
L’idée est simple; vous prenez un vieux panel avec le moins de confort possible… et vous rentrer le plus de gens possible sans que personne ne meurt étouffé.
En dehors de Antananarivo, Antsirabe et Fianarantsao (les 3 plus grandes villes du Madagascar), avoir un véhicule personnel est un luxe qu’à peu près personne ne peut se payer. Les gens dépendent donc des taxi-brousses pour tout leur déplacement.
Ces panels, au mieux en très mauvais état, sont fait pour des personne de petite taille, n’ont généralement pas de ceinture et sont chauffés par des imbéciles qui se croient pilote de Formule 1. Certains sont de véritables discothèque mobile… pas cool quand la musique qui joue ressemble à ma copine chantant du karaoke (désolé Tanzi ;-).
Il y a différent type de taxi-brousses, mais ils ont généralement 2 places à coté du conducteur, et de 3 à 5 rangées de 3 sièges à l’arrière. Les taxi-brousse Nationaux (longue distance) se limitent généralement à 4 personnes par rangées. Les Régionaux eux vont jusqu’à 5 personnes par rangées. Ajoutez à cela que les jeunes enfants ne comptent pas puisqu’ils ne paient pas. C’est donc dire qu’une rangée pourrait théoriquement avoir 5 personnes avec 5 enfants dans les bras. Ça fait du monde à la messe. Ils partent seulement quand ils sont plein, ce qui rend les horaires difficile à déterminer à l’avance.
J’aimerais clarifier l’expression « longue distance ». Ici, 300km est considéré comme une très longue distance. Avec de la chance, ces véritables boites de conserve sur 4 roues roulerons à environ 40km/h… 50km/h si votre pilote est un As. La raison, les routes sont dans un état L A M E N T A B L E. On m’a raconté que le gouvernement refait en même temps toutes les routes tous les 20ans (vraiment stupide). C’est donc dire que les routes sont belles 2-3ans… et dans un état pitoyable les 17-18 autres années. Cela fait donc en sorte que les plus belles routes de l’ile sont au mieux des routes de campagne complètement défoncés. Certains nids de poule sont tellement grand qu’on dirait de petite montagne.
Ne vous laissez pas impressionner par les mots « Route Nationale (RN) ». Pas mal toutes les routes sur l’ile sont appelées route nationale… puisqu’il y a bien souvent une seule route desservant toute une région de l’ile. Le guide Lonely Planet recommande même dans son Top 10 des choses à faire au Madagascar de faire la route RN5, un tronçon de 100km sur la cote Nord-Est… on raconte que vous êtes chanceux si vous faites les 100km en 10h… ouch.
Bref, vous savez donc un peu plus dans quoi on s’était embarqué.
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Revenons à nos moutons… nous étions donc en route pour Ambalavao avec un stop obligé/changement de taxi-brousse à Fianarantsao.
Le temps estimé pour se rendre à Fianarantsao était de 7h30min… pour franchir 290km…
Quelques km après avoir quitté Antsirabe… donc environ 1h plus tard… le brouhaha de la ville était désormais un lointain souvenir et avait laissé place à la campagne… une campagne faite de colines et de rizières (champ de riz) semblant s’étendre jusqu’à l’infini.
Qui l’eu cru… des rizières au Madagascar. C’est pourtant bien vrai… Il n’y a pas de pingouins au Madagascar, mais les gens mangent du riz matin, midi et soir.
Les voitures avaient fait place à quelques charrues tirées par des boeufs. Seul quelques villages pittoresque ici et là venaient nous rappeler une certaine forme de civilisation.
Une cinquantaine de km avant Fianarantsao, la route… qui était déja en très mauvais état avant… est devenu tout simplement impraticable. Elle était tellement mauvaise que le taxi-brousse avançait à peine. On parle ici d’un tronçon de route champion mondiale des nids de poule… du genre que tout le véhicule doit pénétrer dedans avant d’en ressortir de l’autre coté.
Nous arrivions à Fianarantsao non pas après 7h30min, mais bien 8h20min. Tout cela pour une rutilante moyenne de moins de 30km/h. De loin le plus lent voyage de ma vie. Je sens le besoin de vous rappeler encore une fois que c’est la principale route de l’ile et qu’elle est réputée comme étant la plus belle route du Madagascar.
2h et 60km plus loin, nous arrivions finalement à bon port… Ambalavao
Moi qui voulait me rapprocher du peuple… j’avais été tellement près d’eux aujourd’hui que j’avais pu les sentir et le tâter.
Peu importe combien pénible avait été ce voyage pour mes genoux et mon derrière, il avait été un véritable régal pour les yeux.
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AMBALAVAO – Les Alpes Francaises?!?
Le Lonely Planet (pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est la Bible du voyage) décrivait Ambalavao ainsi; le mélange parfait entre un petit village de montagne français et le Wild West américain (cowboy).
Eh bien… j’ai très bien vu le wild west… je pouvais m’imaginer des cowboy surgir à tout moment et/ou une botte de foin rouler dans la rue… mais je cherche toujours le coté « charmant petit village français ».
La longue journée de voyage a vite été chose du passé quand nous avons franchis la porte de l’hotel « La Résidence Betsilao ». En moins de 2 secondes, Jean-Marie, un français propriétaire de l’hôtel, nous prenait sous son aile. Hyper charismatique et doublé d’un talent certain en cuisine, il nous a fait gouté à sa cuisine française version Madagascar (zébu bourguignon et tartare de zébu… entre autre). Je deviens généralement végétarien lorsque je voyage dans des pays pauvre… mais je n’ai pu résister à sa cuisine.
Une fois le souper terminé, Jean-Marie se pointait avec le sourire fendu jusqu’au lèvre, 1 bouteille de rhum ou de vin local à la main… des verre de shooters à l’autre. Difficile de résister. Il se mettait ensuite à nous raconter plein d’histoire qui n’avaient ni queue ni tête. Nous avons séjourné un total de 3 nuits là-bas et je peux dire que Jean-Marie est sans l’ombre d’un doute l’un des meilleur hôtes que j’ai eu de ma vie.
Nous avons aussi fait la rencontre de Martin, britannique de 41ans (je lui en donnais 25), qui termine la semaine prochaine un voyage autour du monde de 3 ans. Il a commencé sont voyage 1 mois après mon départ du canada pour l’asie… mais il ne s’est jamais arrêté. Il a même eu l’audace d’aller faire un tour en Afghanistan. Je l’écoutais raconter ses histoires et le regardais plein d’admiration. Pas tous les jours que je rencontre quelqu’un dont je suis jaloux…
Fait cocasse, lors de notre 2ème jour, Black Nadia, la chanteuse la plus populaire du Madagascar, était de passage à Ambalavao pour un spectacle en plein air… spectacle auquel nous avons assisté. Elle séjournait au même hôtel que nous. Cela porte à réfléchir quand la chanteuse la plus populaire du pays séjourne dans le même hôtel que des backpackers.
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ANJA COMMUNITY RESERVE
Situé à 12km de Ambalavao, le park communautaire de Anja se veut un endroit à ne pas manquer autant pour les paysages que pour les animaux.
J’ai pu y apercevoir mes premiers lémurs… des lémurs Makakaki… les plus communs… rayés blanc et noir. Il faut savoir qu’il existe 5 familles de lémurs et plus d’une centaine de sous-familles. Peut importe lesquels, ils sont tous végétariens, dorment dans des cavernes, se font bronzer sur des roches le matin et vivent dans les arbres le restant de la journée. Leur seul prédateurs sont les Boa (serpent) et certains oiseaux carnivores.
Fait intéressant, les lémurs vivent en famille, enterrent leurs morts, éprouvent de la joie et de la tristesses et ne peuvent pas boire de l’eau directement. Il doivent plutôt boire l’eau contenu dans la terre (une eau pleine de minéraux).
C’est aussi lors de cette visite que j’ai appris la signification du mot « vasat » (étranger blanc). TOUS les enfants criaient « Salut Vasat » lors de notre passage. Parfois tu te promènes seul sur une route avec personne autour, et tu entends un « salut vasat » au loin… c’est assurément pour toi.
On a terminé la visite en beauté en rencontrant un gros caméléon…
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LE ROI DE LA MONTAGNE… du MADAGASCAR
Notre raison première pour venir dans ce coin du Madagascar était pour y faire une randonnée dans le parc Andringitra. Ce parc était réputé pour ses paysages magnifiques en plus d’avoir le 2ème plus haut sommet du Madagascar à 2658m (le premier étant une espèce d’aiguille rocheuse inaccessible). Le parc est situé dans la région de l’ethnie Betsileo, l’une des 18 ethnies qui composent le peuple Malgache, réputée comme étant les meilleurs pour la récolte du riz (ils font 3 récoltes par année au lieu de 2 pour tous les autres) et de fervent opposant au roi qui voulut unifier toutes les ethnies sur l’ile il y a quelques siècles.
JOUR 1
Après 3h de 4×4 sur une route de terre, nous étions désormais au beau milieu de nul part à l’entrée du parc.
Tout le long du trajet, nous avions pu croiser des centaines… peut-être même des milliers… de gens marchant sur la route. Tous les lundis (et nous étions lundi) les gens de toute la vallée se rendent au marché du village principal des environs pour y vendre leur récoltes. Ils marchaient avec leur marchandise sur la tête. Certains pouvaient marcher pendant des heures. Je me serais cru dans une parade avec moi et Andréanne qui saluait la foule au cris des « salut vasat ».
Nous avons commencé le trek avec nos 2 guides, nos 2 porteurs… et une poule. Mon petit doigt me disait que la poule n’allait pas faire le voyage du retour.
S’alternait donc des paysages de plaines et de montagnes, de même que 2 chutes. Ces 2 chutes ont une signification symbolique pour les Betsileo. L’une représente la femme et l’autre l’homme et sont symbole de fertilité. Chaque année des hommes vont se baigner dans la fontaine des femmes et les femmes font de même dans celle des hommes. On sacrifie aussi des zébu à tête blanche dans les chutes au début de la saison (signe de pureté). Considéré comme sale, les cochons ne sont pas admis dans le parc. Il est aussi interdit d’en manger puisque cela apporterait la malchance, la pluie et le tonnerre.
Arrivé au camp vers 2h, nous avons décidé de prendre de l’avance sur la journée suivante et d’aller tout de suite en haut du Pic Boby… de son nom original « Pic Imarovolanitra »… qui signifie « tout près du ciel ». J’avais l’impression d’être minuscule devant la grandeur de la nature qui m’entourait.
Au final, nous avons marché 17km, monté 1000m et descendu 600m.
Pour la nuit, nous étions seul au beau milieu d’un parc sur une ile au large du continent africain. Je crois que l’expression « au milieu de nul part » est faite pour ce genre de situation.
JOUR 2
Puisque nous avions monté jusqu’au pic Boby la veille, la randonné du jour 2 s’en voyait grandement rétrécit. Après 10km de marche, nous étions déjà au camp du 2ème soir un peu avant 10am.
Le trek étant supposé durer 3 jours, nous avons argumenté fortement avec le guide pour boucler le tout en 2 jours. Du camp 2, il ne restait qu’à descendre la montagne sur 5km pour ensuite marcher 15km jusqu’à un village où on pourrait prendre un taxi-brousse pour retourner sur Ambalavao.
Celui-ci acquiesça à notre demande en posant une condition; nous devions être rendu au village idéalement avant 14.00, au plus tard avant 15.00, sans quoi nous risquions de manquer le dernier taxi-brousse pour retourner à Ambalavao. Manquer le taxi-brousse signifierait rester à coucher dans un village qui n’avait aucun hébergement pour touriste.
Moi et Andréanne étions bien décidé à boucler le tout le plus rapidement possible. Le moi avec toute mon expérience de randonnée se disait que 20km en descente et sur le plat seraient de la petite bière à boucler avant 14.00 (donc en 4 heures). Or, ce coté de moi avait complètement oublié que j’étais présentement dans ma pire condition physique des 10 dernières années. J’avais eu la merveilleuse idée de penser qu’il n’était pas nécessaire de me remettre en forme avant mon départ de Dubai… que mon voyage serait la remise en forme.
Ce qui devait arriver arriva…
Après 5km sur le plat (donc 10km à faire), je n’avançais plus. La randonnée, qui est normalement mon activité favorite, était devenu mon pire ennemi.
À un certain moment, j’ai dit à Andréanne de partir en avant et de ne pas m’attendre. J’avais peur de manquer le dernier taxi-brousse et croyait que si elle arrivait là-bas avant moi elle pourrait éviter qu’on le manque. De son coté, elle avait peur que je m’effondre et que personne ne soit là pour m’aider (elle n’avait pas tort). À force de lui dire que tout irait bien, elle est parti en avant. Pour ce qui est de notre guide, il avait du rester derrière afin de règler certaines complications logistiques du au fait de faire la randonnée en 2 jours au lieu de 3.
S’en suivit une longue agonie. Je n’avais plus personne avec moi, donc je n’avais plus à mentir à moi-même pour bien paraitre.
Je m’arrêtais pour souffler à chaque ombre d’arbre. À un certain moment, je ne me rappelais plus de quel coté j’étais arrivé. Il m’a fallu 2 bonnes minutes pour reprendre mes esprits et continuer dans la bonne direction. J’utilisais chaque trou d’eau (même de boue) sur le chemin pour mouiller ma casquette et ainsi me rafraichir la tête.
Du km 6 au km 1, je regardais toutes les 2minutes mon application GPS/Carte sur mon IPhone. Chaque fois, je croyais avoir marché 200 à 300m… pour finalement réaliser que j’en avais fait moins de 50.
14.25 – Ce qui était devenu complètement inconcevable arriva; j’étais rendu au village…
Pas de doute, il faudrait que je me remette en forme… et vite. Les prochains mois n’allaient pas être une sinécure avec le trek de la Reunion, le chemin de Compostelle, le trek en Corse et le Mont Blanc.
Pour ceux à qui le sort de la poule pourrait intéresser, sachez qu’elle était encore en vie à la fin de la randonnée… à ma plus grande surprise.
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Comble de chance, un taxi-brousse s’est pointé le nez quelques minutes après mon arrivé au village. Nous étions donc en route pour Ambalavao quelques 40km plus loin.
Bien que de courte distance, cette promenade en taxi-brousse fut de loin la plus pénible. Nous étions plus que jamais entassé comme des sardines. Moi avec 4 personnes sur le siège avant (j’étais pris entre un gars assis à moitié sur moi et qui me broyait les os, et la porte coté passager avec sa poignée bien enfoncée dans mes cotes). En ce qui concerne Andréanne, elle était écrasée derrière avec le peuple.
Nous avons fait les 9 premiers km… en 1h… en roulant sur une ancienne route de type pavé romain… je dis ancienne puisque cela ressemblait maintenant beaucoup plus à un dépôt de pierre. Un gars positionné sur le toit du taxi était attitré à enlever les pierres trop grosse sur la route.
Une fois atteint la route nationale, nous avons pu boucler les 30 derniers km dans un temps respectable de 30/40km/h… respectable pour le Madagascar.
Vivement les blagues de Jean-Marie pour me dérider.
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LE JOUR LE PLUS LONG
05.20 – Une bonne nuit de sommeil plus tard et nous quittions Ambalavao définitivement. Direction Ranomafana en faisant un transfer par Fianarantsao.
Fait cocasse maintenant… mais pas sur le coup, en pleine route de montagne avec une falaise sur la droite, le chauffeur s’est arrêté pour aller vérifier l’état d’un pneu. Le hic c’est qu’il n’avait pas mis le frein à main. Le véhicule s’est donc mis à reculer dangereusement. Tout le monde criait dans le véhicule. Je vous laisse deviner la fin. Indice; je suis toujours en vie.
120km et 5h30min plus tard, le chauffeur du taxi-brousse nous déposait à l’entrée du Parc National Ranomafana. Site de l’UNESCO depuis quelques années, le parc a pour but de conserver l’une des dernières parcelles de rainforest (forêt tropicale) sur l’ile. Il faut savoir qu’autrefois ce type de forêt recouvrait la quasi totalité de l’ile… mais qu’il a quasiment disparu en raison de la déforestation massive et incontrôlé du siècle dernier: Au passage, le parc abrite aussi quelques espèces de lémurs très rare dont le lémur bambou, à ventre roux et dorée (si vous voulez mon avis, ils se ressemblent tous).Nous avons donc passé 3h à monter et descendre dans un labyrinthe de sentier à flanc de montagne.
Un peu beaucoup déçu par notre promenade dans le parc, nous avons ensuite entrepris de marcher jusqu’au village situé à quelques 6km en contrebas.
Contrairement au parc, cette promenade nous a permis d’apprécier Ranomafana; de superbes points de vue et de petits villages pittoresques, le tout submergé par la forêt tropicale. C’est sans parler du village de Ranomafana niché au plus bas de la vallée. Définitivement l’un de nos coup de coeur du voyage.
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S’en est donc terminé de notre périple dans le centre-sud. Nous regagnons Antsirabe dès demain pour ensuite explorer d’autres endroits au pays. Première semaine au Madagascar complétée… et quelle semaine. Toutes les étoiles se sont alignées et nous avons fait beaucoup plus en beaucoup moins de temps que prévu.
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P.S. I – Avant mon arrivé ici, j’avais lu que le Madagascar avait beaucoup de zébu. Sans trop savoir à quoi cet animal ressemblait, il m’a fallu quelques jours pour comprendre que toutes les vaches que je voyais dans les champs n’étaient pas des vaches… mais des zébus. En plus de ressembler aux vaches, ils ont des cornes et une bosse sur le dos.
P.S. II – La très grande majorité, sinon la totalité des vêtements portés par les gens au Madagascar sont des vêtements données par les occidentaux. J’ai vu quelques personnes se promener avec le chandail d’équipe canada (qui peut jeter ça?!?). J’en ai aussi déduit que beaucoup de gens ont jeté leur chandail de Michael Jordan (ancienne star de basket) à voir la quantité industrielle de gens portant un chandail à son effigie.
P.S. III – Le Madagascar est la capitale mondiale de la vanille.
P.S. IV – Bien que l’ile ait été « colonisée » par les français, le mot malgache pour dire « Bonjour » est « Salam »… un mot arabe.
P.S. V – On m’a raconté que de minuscules araignées pondent leurs oeufs sous les ongles d’orteil. Les oeufs éclos et on se retrouve avec une colonie de minuscules araignées sous l’ongle. On m’a aussi dit que les personnes portant des flip flop sont les plus à risque… Je porte des flip flop depuis mon arrivé… Fuck it… il fait trop chaud pour porter autre chose.
P.S. VI – La pétanque est probablement le sport le plus populaire au Madagascar… autant chez les jeunes que les moins jeunes.
P.S. VII – Il faut faire attention aux piqures au Madagascar puisque certains moustiques sont porteur de la malaria. Comme d’habitude, je me crois au-dessus des règles et j’ai fait fi des consignes. Vous devriez voir mes pieds. On dirait la figure d’un ado à la puberté.
P.S. X – Il y a une grande communauté de français au Madagascar. Certains ont immigrés ici tandis que d’autres font du communautaire. Une organisation très nice se trouvant à Antsirabe et aidant les entreprises locales à se lancer en affaire et/ou à se financer se nomme Grandir A.
P.S. XI – Au Madagascar, vous êtes considéré comme des pauvres si vous n’avez pas d’enfant… puisqu’une fois vieux, personne ne pourra s’occuper de vous.
Épisode 65 – Madagascar… Silent India
1 avril 2016
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En l’espace de 10h, j’avais quitté le confort de Dubai et l’ile de Madagascar se trouvait à porté de vue.
On aurait dit un film, pendant des heures on volait dans les nuages et il n’y avait absolument rien d’autre à l’horizon qu’une multitude de teinte de gris. Tout d’un coup, une brèche dans les nuages… Madagascar.
Du haut des airs, TOUT était vert parsemé de rouge vif (la terre et les cours d’eau sont rouge). La civilisation semblait complètement inexistante.
Comme je m’en doutais, l’aéroport de Tana ressemblait a une grange… même si c’est l’aéroport principal au pays. L’endroit était BOR DÉ LI QUE… tout le monde essayant de devenir ton ami en te proposer des deals qui n’en sont pas vraiment. Comme à mon habitude en Asie, j’ignorais ceux qui venait à mes devants pour aller vers ceux qui restaient en arrière.
Je m’attendais au pire en volant avec Kenyan Airline de Dubai au Madagascar via Nairobi. Je m’attendais à un avion délabré avec des passagers hyper bruyant. Force est d’admettre que la compagnie porte très bien son slogan « The Pride of Africa (La Fierté de l’Afrique) ». Avion et service exemplaire qui peut rivaliser avec n’importe quel compagnie dans le monde.
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MADAGASCAR pour les nuls
Les nuls c’est vous ça… dit le gars qui ne sait pas comment prononcer le nom de la capitale…
Tout le monde a déjà entendu parler du Madagascar. Mais qu’est-ce que vous savez vraiment à propos de ce pays?
Si vous êtes comme moi il y a 1 semaine, vos connaissances se limiterons à sa position géographique. En effet, tout bon joueur de Risk (jeu de société où il faut conquérir le monde) sait où se trouve le Madagascar puisque c’est un point stratégique.
Population; 23millions
Capitale; Antananarivo, communément appelé Tana (700000 habitants)
Langue;
– Malgache (principale),
– Français (parlé par environ 20% de la population). Ceux qui parlent francais le parle sans accent ou presque… pas comme l’accent complètement cassé qui caractérise les africains en général.
Monnaie; Ariary (Ar)
Le Madagascar était une colonie française de 1895 à 1960. S’en est suivit une courte guerre de l’indépendance en 1960… pour voir naitre une République indépendante.
Le niveau (altitude) moyen du pays est à plus de 1000m. Le Madagascar n’est donc aucunement inquiété par la monté des eaux.
Le Madagascar vient au 5ème rang des pays les plus pauvre au monde.
Le Madagascar est la 5ème plus grosse ile au monde après, l’Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et l’ile de Borneo.
Plus de 80% de la faune et la flore du Madagascar est unique et ne se retrouve nul par ailleurs dans le monde. Le Madagascar à lui seul possède plus de 5% du total des différentes espèces vivant sur la planète.
Fait très navrant, j’ai appris que plus de 80% des infrastructures touristiques (hôtels, compagnie de voyage) au Madagascar sont détenus par des intérêts étrangers (principalement français et indien/pakistanais). C’est très dommage puisque les habitants du pays ne profitent que très peu des retombés économiques.
Enfin, contrairement à la plupart des pays d’Afrique, qui font le régal des fervent d’animaux sauvages, il n’y a pas de prédateur sur l’ile (mis à part l’homme). Le film d’animation « Madagascar » portrait donc une image complètement fausse du Madagascar; il n’y a pas d’éléphant, de girafe, de lion… et surtout… IL N’Y A PAS DE PENGUINS. Les seuls animaux qu’on peut rencontrer sont de multiples espèces de lémurs, des caméléons, etc.
Je savais qu’ils n’y avait pas de lions, girafes, etc. mais j’ai eu l’air d’un vrai bozo quand j’ai demandé où je pouvais trouver les fameux penguins du Madagascar.
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TANA
6.00am – Les yeux bien rond, je décide d’aller visiter la ville. Après tout, la tranquillité (un luxe dans un pays du tier monde) appartient à ceux qui se lèvent tôt.
En une phrase, Tana est un mélange d’architecture coloniale française… à l’état de décrépitude totale, d’extrème pauvreté et d’espace vert.
En plus élaboré… Une fois dirigé que l’endroit est sale et à l’abandon, on commence à apprécier l’endroit. J’avais l’étrange impression d’être de retour en Inde. Aussi anarchique que l’Inde… mais en silence… et croyez moi ça faisait toute la différence.
Il y a des embouteillage partout… mais tout le monde se respecte et personne ne klaxonne. Des pauvres te demandent de l’argent à toute les 2 secondes… mais une fois que tu leur dit non ils ne s’acharnent pas.
La ville est un dépotoir… et soudainement tu tombes sur une rue avec de gigantesque palmiers et des bâtiments Art Deco. Pendant 200m tu as l’impression d’être à Miami… mais tu reviens vite à la réalité.
Ville toute en collines, il faut avoir un bon cardio pour survivre au longue montée et de solide souliers pour ne pas se fouler une cheville sur le pavé défoncé. Ne vous inquiétez pas, j’avais mes flip flop ;-).
En à peine 3h j’avais fait le tour.
Tana est le témoin d’une époque coloniale française définitivement révolu. Je n’ose imaginer comment cette ville pouvait être belle à son apogée dans les années 50. C’est un endroit à visiter si vous avez passez beaucoup de temps au Madagascar. Autrement, si vous êtes sur un voyage de courte durée, passez votre chemin.
Ni 1 ni 2, j’étais en route pour Antsirabe…
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70KM/H EST BIEN ASSEZ
La RN7, « autouroute » qui relie Tana à Antsirabe, est réputée comme étant plus belle route du pays (qui est dans le plus bel état). Cela donne des frissons pour la suite puisque la RN7 est en fait une route très étroite et sinueuse qui selon les critère du Québec serait une route de campagne défoncée. Ajoutez à ce cocktail déjà explosif dans gens qui marchent ça et là sur le bord de la route. La nuit tombé, aucun lampadaire sur la route… certaines voitures et véhicules lourds sans lumières… et encore des inconscient marchant sur le bord du chemin.
Il faut avoir mis à jour son testament ou avoir une foie inébranlable pour ne pas être stressé un tant soit peu quand on se fait conduire sur ces routes. Ma suggestion; dormir durant le trajet… et priez d’être encore en vie à votre réveil.
Au final, 165km en 4h30min… sur le meilleur segment de route du pays. On a bien du échapper de justesse à une demi-douzaine d’accident (j’ai lâché quelques cris d’effrois… et je n’était pas le seul) et on a frappé de plein fouet un chien.
JAMAIS je n’ai vu de feu de circulation ou même d’arrêt stop. J’en déduit qu’ils sont inexistant dans le pays. Il n’y a pas de limites de vitesse non plus… mais il faudrait un conducteur hyper talentueux pour rouler à 80km/h et +. Du 70km/h donnait l’impression de rouler à 200km/h.
Le système ferroviaire datant de l’époque coloniale est dans un état lamentable au point où les trains ne roulent plus. Si au moins ils pouvaient rétablir le système cela allègerait de beaucoup la pressure sur le réseau routier.
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Antsirabe
Seul intérêt de l’endroit; j’y rejoignait mon amie Andréanne. Après 2mois à faire du volontariat ici, nous allons dorénavant voyager ensemble pour le prochain mois.
Dès demain, on met le cap vers le sud… 300km de route… Ouch
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P.S. I – Même si tout est écrit en francais et que les gens parlent francais… j’ai le réflexe de parler en anglais… Après quelques minutes ils découvrent que je peux parler en francais et me trouvent un peu con…
P.S. II – Alors que Bon Jovi jouait partout en Asie… Je me rend au bout du monde au Madagascar pour entendre partout du Shanya Twain
P.S. III – Nommez-les… n’importe quelle grande marque de restauration, nourriture, vêtements, etc. mis à part pour les voitures, Il n’y a rien de cela au Madagascar
P.S. IIII – Au madagascar on mange du riz. Il y a des rizières partout. Matin, midi et soir on mange du « (…) avec du riz » (mettez la nlurriture que vous voulez).
P.S. – À mon grand désespoir, j’ai appris que le karaoke est tout aussi populaire au Madagascar qu’il ne l’est en Asie. Ca et le banyfoot?!? Il y a des bars de ça partout.
Épisode 64 – Toujours plus Haut
Qu’est-ce qui cloche avec moi?
Cela fait bientôt 1 mois que je me pose cette question.
Quel genre d’individu est assez stupide pour quitter un endroit comme Dubai, une job de rêve et de l’argent plein les poches…
La réponse est très simple; MOI
Voyez-vous, je suis atteint d’un maladie incurable… de ces maladies dont il n’y a point de remède… la passion de voyager et de découvrir de nouveaux horizons. Je sais fort bien maintenant que je n’en guérirais probablement jamais. Il faut donc faire pour le mieux.
Je sais, je sais… l’herbe n’est jamais aussi verte qu’on le croit chez le voisin… mais je dois aller voir de mes propres yeux. Cela a toujours été ainsi et j’ai bien peur que ça le restera.
Qu’à cela ne tienne, Dubai a toujours été un lieu de transit à mes yeux. Je n’ai jamais eu l’intention de m’y établir définitivement… oh que non. La plage et le climat d’été à longueur d’année ne sont pas fait pour moi… il me faut de la forêt, les véritables 4 saisons et surtout… des montagnes.
Après 2ans et des poussières passé ici, je crois avoir fait le tour du jardin (désert).
Dans le grande livre de ma vie, le chapitre sur Dubai pourra facilement s’intituler « Sex, Alcool, and Rock & Roll ». Je n’ai jamais été du genre fêtard… jusqu’au jour où je suis arrivé au Émirats. S’en est suivit 2 ans (surtout la 1ère année) de luxe, décadence et de gros n’importe quoi. Quand je serais plus vieux, je me rappellerais de cette période où j’ai vécu une vie de jet set… où dépenser 400/500$ pour un souper était monnaie courante.
Tout cela aux Émirats Arabe Unis… Monarchie musulmane et totalitaire où la moindre petite chose est strictement règlementé. Qui l’eu cru.
…
Au fil du temps, j’ai appris à appeler Dubai « ma maison… au Moyen-Orient ». Cela a toujours eu un drôle de gout dans ma bouche…
Je n’ai jamais pu m’enlever de la tête que je vendais mon âme pour un chèque de paie. Vivre dans une culture différente de la mienne, culture qui ne respecte pas la plupart de mes valeurs les plus élémentaires; pays non démocratique, sérieux problème d’égalité les uns vs les autres… et encore plus gros problème d’égalité homme/femme. En surface tout parait bien… mais quand on gratte un peu on se rend compte que tout le système repose sur de l’esclavage moderne.
Il y a clairement 3 couches dans la société;
– les asiatiques… qui représentent la main d’oeuvre bon marché… les travailleurs de la construction étant tous de l’Inde, Népal, Pakistan, Bangladesh et Sri Lanka, travaillent pour des salaires de crève faim et vivent entassés comme des sardines dans des « camps de travail » dans le désert… les chauffeur de taxi forcés de travailler 12h par jour, 7jours sur 7 pour des salaires misérables… les nounous venus tout droit des Philippines, dont le passeport est confisqué par leur « propriétaire » dès leur arrivé et qui se retrouve littéralement prisonnière (pas toute, mais une majorité)… et j’en passe.
– Les Westerners / Expats… expressions employées pour décrire les étranger venu d’Europe et d’Amérique. Cette belle bande de joyeux lurons (et je m’inclus là-dedans) fait fonctionner le pays de A @ Z. Ils n’ont aucun sentiment d’appartenance avec le pays, se foutent généralement royalement de la qualité de leur travail… tout ce qui importe c’est que le gros chèque de paie soit versé dans leur compte en banque à la fin du mois.
– Les Emiratis (locaux) et autres habitants des pays voisins (Qatar, Bahrein, Koweit… et les pires d’entre tous… l’Arabie Saoudite). Ils sont bien souvent au-dessus de la loi (elle ne s’applique pas à eux… ou différemment)… sont riche comme crésus (et hyper radin)… et sont beaucoup trop occupés à se pavaner dans leur rutilante voiture pour travailler. Je me risquerais à dire qu’ils sont les personnes les plus idiotes que la Terre est connu depuis les hommes pré historiques (je ne voudrais surtout pas manquer de respect pour les hommes pré historiques). Je n’ai AUCUN respect pour cette bande d’imbécile (et je ne suis même pas raciste… C’est pas mal l’opinion générale à leur propos).
…
Quand je parle du fait que je quitte Dubai pour voyager indéfiniment, la plupart des gens me posent l’une de ces 3 questions;
– Qu’est-ce que tu vas faire après?
Je vais voyager… après… AUCUNE espèce d’idée.
– Et ta carrière?
JE M’EN FOU. J’ai pleinement confiance de trouver un emploi quand et où je voudrais travailler à nouveau.
Je suis dans les plus belles années de ma vie, je suis en pleine forme et la dernière chose que je veux c’est de passer mes journée à travailler dans un bureau les yeux rivés à un ordinateur. La vie est trop courte, j’ai soif de découverte et je veux profiter au maximum du moment présent.
On a une seule vie à vivre… autant la vivre au maximum.
– Est-ce que j’ai peur?
Peur de l’inconnu… NON… c’est en fait ce qui me motive.
Peur qu’il m’arrive quelque chose… Oui
J’ai été passablement chanceux lors de mon voyage en Asie (seulement un accident de moto et un vol de porte-feuille/passport). Espérons que la chance soit encore de mon coté. Anyway… tu peux te faire frapper par une voiture en traversant la rue pour aller au dépanneur. Si il m’arrive quelque chose, au moins j’aurais vécu ma vie à fond et à ma façon.
Derrière toutes ces formidables photos de voyage et ces périphéries qui peuvent m’arriver… je reste un être humain. Comme tout être humain qui saute à pied joint dans l’inconnu… j’ai la chienne de faire une grosse gaffe… mais j’aime mieux tenter ma chance et risquer de me casser la gueule que de me demander pour le restant de ma vie « qu’est-ce qui serait arrivé si… ».
En bout de ligne, je fais confiance à la vie… That’s it.
…
Je troc donc…
… mon travail, la sécurité et le confort… pour l’aventure à l’état pur.
… mes habits de travail et mocassins… pour des vêtements taillés sur mesure pour moi; une paire de flip flop, des bottes de montagnes et des shorts & T-shirts… qui deviendront très bientôt tout crasseux.
… mon appart à 2min de l’océan… pour une tente et des auberges jeunesses.
… ma copine… pour… mmm… en fait elle je la garde…
Durant ce nouveau voyage autour du monde je veux;
– Parfaire mon espagnol,
– Atteindre au moins 6962m d’altitude
– Devenir un meilleur surfeur,
– Apprendre les rudiments de la voile,
– Rencontrer des gens formidables et apprendre sur de nouvelles cultures
– Etc.
…
Allez, trêve de discussion… j’ai un avion à prendre…
À partir de demain, et pour au moins la prochaine année, tous les jours seront des samedi. Mon « travail » se résumera à vous partager mes aventures… je sais… je sais… je fais pitié 🙂
The Long Way Home (le long chemin du retour à la maison) commence dès maintenant. Où se trouve ma (prochaine) maison? Cela reste à voir…
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P.S. Pardonnez mon français et mes multiples fautes d’orthographe. Cela fait bientôt 2 ans que je vis dans un environnement anglais. Je suis un peu rouillé… mais ça va revenir rapidement.
Épisode 63 – La Savane Africaine
26 juin 2015
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Dès le lendemain de la fin de mon trek sur le Kilimanjaro, j’entreprenais une nouvelle aventure; un safari dans la savane africaine. J’allais avoir le National Geographic directement devant mes yeux, sans clôtures me séparant des animaux.
Fait cocasse, j’étais à la caisse du supermarché, à payer de l’alcool (les nuits peuvent être longue par ici) avec ma carte de crédit quand la caissière ma regardé avec des yeux ébahis après avoir regardé ma carte de crédit;
« Your family name is the name of my tribe (votre nom de famille est le nom de ma tribu) ».
Eh bien… j’ai appris que mon nom de famille (Pare) est le nom de l’une des 130 tribus de la Tanzanie. Cette tribu vit sur les flancs du Kilimanjaro… ça explique bien des choses héhé.
Bien assis dans le Land Rover modifié conduit par mon guide/conducteur Isaac, nous quittions Arusha (plus grande ville des environs du Kilimanjaro) en destination du premier parc à notre agenda.
En l’espace d’une heure, la végétation très dense et verte caractérisant la vallée autour du Kilimanjaro, avait fait place à une contrée semi-désertique d’un jaune/orange de végétation très clairsemé.
Nous étions désormais en territoire Masai. On aurait dit que les 20ème et 21ème siècles n’était jamais arrivés dans cette partie du monde.

Des 130 tribus/ethnies vivant en Tanzanie, les Masai sont de loin les plus célèbres. Ils ont en quelque sorte rejeté les nouvelles technologies et vivent en marge de la société selon leur ancienne coutumes.
Il ne se passait pas une minute sans qu’on aperçoive un village Masai à l’horizon. Regroupé en famille dans de petits villages faits de huttes en paille, cet ancien peuple de nomades ne chasse pas les animaux… ils vivent simplement de ce que leur apporte leurs vaches et leurs chèvres.

Encore plus, il ne se passe pas 30sec sans qu’on aperçoive un troupeau de vaches et de chèvres guidés par ces hommes drapés de couvertures colorées et armés de bâtons de bois.
À la minute où notre voiture s’immobilisait, de jeunes Masai couraient vers nous pour quémander des friandises.

Cependant, la communication était très difficile puisque rare sont ceux qui parlent Swahili, encore plus rare ceux qui parlent anglais.
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TARANGIRE NATIONAL PARK
Que la Chasse Commence
Que la chasse… aux photos… commence bien sur. Pas question de chasser les animaux puisque c’est strictement défendu.
Nous voici donc au parc national Tarangire. Nom dérivé du language Masai, « Taran » signifie « Rivière », tandis que « Gire » signifie « Pumba/Sanglier ».
Il faut savoir que les parc de Tanzanie n’ont pas de barrières/clôtures. Les animaux sont donc libre d’aller et de venir comme ils le veulent.
Au menu d’aujourd’hui…
une tortue…



des Impalas (antilopes)…
des Sangliers…
des Éléphants…


et d’immenses arbres difformes surnommés Baobabs.

Tout ce beau monde est végétarien et vie en harmonie.
Seuls absents du tableau en ce premier jours, les carnivores, lions, léopards, cheetah, hyènes, etc. Ils sont bien présent dans le parc, mais la faune très importante limite la possibilité de les apercevoir. Mon guide me promet que ce sera tout le contraire des demain dans l’autre parc.
A la fin de la journée, quelques constats s’imposaient;
– les éléphants ne sont pas aussi grand que dans mes souvenirs…
– les girafes ont l’air vraiment idiotes…
– les autruches ne mettent pas vraiment leur tête dans le sable…
– les zèbres ont tous l’air identiques… On dirait des clones.
Nous avons ensuite passé la nuit dans un étrange camping situé sur le sommet de la Rift montagne (1600m).
Les huttes en terre cuite de ce camping sont un rappel des huttes Masai. D’autres pourraient dire que ca ressemble à un tas de merde et je ne pourrait pas les contredire.

Nous avions alors une vue imprenable sur la vallée que nous avions parcouru plus tôt.
…
JOUR 2


Aujourd’hui nous nous enfonçons encore plus dans la Savane Africaine… direction le Parc National du Serengeti, le parc le plus connu de Tanzanie et l’un des plus célèbre de toute l’Afrique.
Il ne fallait pas avoir peur de mourir à la vitesse ou moi guide roulait sur les routes cahoteuses et défoncés, tout en prenant des courbes à l’aveugle à toute vitesse.







De 5 à 7h de route nous séparait de notre campement se situant en plein coeur du parc. Disons que j’ai amplement eu le temps de faire connaissance avec les contrées semi-désertique des environs.
Peu avant d’arriver au Serengeti, j’ai eu le plaisir de visiter un véritable village Masai. Comptant 120 membres appartenant tous à la même famille, je me retrouvais encore une fois catapulté quelques siècles plus tôt.

Ici, les femmes se chargent de la nourriture, de construire les maisons, etc. Pour leur part, les hommes s’occupent de défendre le village et d’aller promener les troupeaux. Pas d’électricité, pas d’eau potable et vivre dans une hutte minuscule… c’est ce qui vous attend si vous êtes un Masai.
Mon arrivé donna lieu à des chants et danses traditionnels. Alors que les femmes s’efforce de chanter (crier) le plus fort et aigu, les hommes s’adonnent à un « concours » de saut. En effet, sauter haut est vue comme un atout considérable et se veut le moyen de déterminer le plus fort.

À noter que la richesse d’un homme se compte par la grosseur de son troupeau de chèvres et vaches. De plus, les hommes peuvent avoir autant de femme qu’ils le veulent. Le chef du village, qui parlait couramment anglais, m’a présenté quelques-unes de ses 15femmes.
Autre fait intéressant (bizarre), seul les hommes ont le droit d’avoir des cheveux. Les femmes ont toutes le crâne rasés.
C’est au moment qu’ils ont commencé à essayer de me vendre une tonne de pacotilles que j’ai décidé de prendre la poudre d’escampette…
Allez, on retourne se faire brasser la cabane dans le véhicule.
Mots en langage Masai
Ashai – Bienvenue
Ashene – Merci
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SERENGETI NATIONAL PARK
Le Grand Vide Vert
Nous y étions enfin… devant mes yeux se trouvait; RIEN du tout.

Il faut savoir que le mot Serengeti signifie « endless plain (plaine infini) » en Swahili. Cela prenait tout son sens…
Tu roules, tu roules, tu roules et puis tu trouves… RIEN… Ohhh de l’eau… Ahhh… C’était juste un mirage…. et puis toujours RIEN.
15000m2 de… RIEN
Pour ceux qui n’auraient pas encore compris; il n’y avait RIEN à l’horizon… Pas de montagnes, que tu plat et de l’herbe longue.J’aurais couru durant 1h de n’importe quel coté et je serais tombé sur… RIEN.
On aurait dit un désert… vert.
Je ne croyais pas qu’un tel endroit puisse exister. On me raconte que c’est un paradis pour les animaux de toute sorte… on verra bien.
Une autruche par-ci, un éléphant par là, une girafe à gauche, un troupeau d’antilope à droite, la 1ère heure dans le parc fut pour le moins très tranquille alors que les animaux se faisaient rare.

Puis… non pas 1, ni 2, ni 3… mais bien 4 lions mâles sont sortis de nul part. Ceux-ci sont évalués à plus de 360 dans le parc. Il est cependant difficile de tenir le compte à jour puisque les animaux sont libre d’aller et venir dans le parc.

Alors que les végétariens sont tjs tres visibles, les carnivores se font toujours assez discrets… et pour cause. Quand les végétariens aperçoivent les carnivores cela veut généralement dire que leur temps est compté… miam miam.
Puis, plus on s’enfonçait dans le parc et plus les animaux étaient au rendez-vous.
Vers la fin de la journée, nous sommes tombé sur pas 1, pas 10, pas 100, mais bien des milliers et des milliers de pyjamas noir et blanc. Des zèbres PARTOUT. Fait intéressant, les zèbres mâles sont de couleurs noir et blanc, tandis que les femelles sont brune et blanche.




Juste après avoir passé le troupeau, nous sommes tombé sur une femelle lionne faisant la sieste dans un arbre. Elle se trouvait près de son garde mangé (zèbres) au cas ou elle aurait besoin d’un amuse guelle à son réveil.
Il fait savoir que les lions et autres carnivores montent dans les arbres pour éviter les insectes et pour avoir une meilleure vue sur leur futur repas.



Une immense famille d’éléphants…


Un léopard faisant la siesta dans un arbre. Animal solitaire et très rare dans le parc, on en dénombre moins d’une vingtaine, c’était un véritable coup de chance de tomber dur lui.

Une lionne et ses 3 lionceaux. Ceux-ci s’amusaient à coeur joie sur la carcasse du gnou probablement tué par leur mère quelques minutes plus tôt. Ceux-ci allaient manger à saietté pour ensuite laisser les hyènes, jamais bien loin, finir le travail.
À quelques minutes de notre camp, alors que nous étions à contempler un arbre rempli de singes, l’un d’eux nous a pris par surprise par derrière… est rentré dans la voiture par le toit ouvrant… a balayé l’intérieur du regard… et s’est emparé de toute la nourriture à sa portée. Tout cela sous le regard ébahi de moi et mon guide. En autant qu’un lion/léopard/cheetah ne fasse pas la même chose ça me va.

WHAT A DAY
Ohhh… Avant de sombrer dans la dégustation de vin tanzanien… hic… Permettez-moi cette petite remarque.
Ce soir, je couche dans une tente… situé dans un camping… situé au beau milieu du Parc National Serengeti. Il n’y a aucune clôture ou quelconque moyen de défense nous séparant des animaux… pas même un garde armé. RIEN
Si un éléphant décide de venir faire son jogging ici… il le peut… De même que si l’un des nombreux carnivore ou charognard répertoriés dans le parc décide de venir se taper un canadien dodu… rien ne peut led arrêter.
Ajoutez à cela que j’ai de la nourriture dans mon sac (je men suis rendu compte le lendemain) et PERSONNE n’est venu me dire de garder ma nourriture dans un contenant hermétique empêchant la propagation de l’odeur… Chose plus que typique dans la plupart des parcs du Qc.

…
JOUR 3 – CHASSE MATINALE
5.45am – je suis toujours en vie.aucune bête ne m’a dévoré durant la nuit.

Cela ne fait pas 10min que nous roulons que nous tombons sur une famille de lions (2 mâles, 1 femelle et 3 petits d’environ 3mois) sur la route tout juste devant nous. On a du passer un bon 40min à les regarder.



Puis, c’était autour des hyènes de se pointer le bout du nez. Animal aux allures inoffensif, les hyènes sont des charognards. Bien que carnivores, ils ne tuent que très rarement d’eux-mêmes. Ils préfèrent plutôt terminer les carcasses laissées par les lions et cie.
Si vous êtes un animal blessé dans la savane, vous pouvez compter sur les hyènes pour vous achever. Derrière leur gentil visage se cache de véritable petites fourbes. Personnellement, c’est le dernier animal à laquelle je ferais confiance. Ils sont capable de tout.

Clou du spectacle d’aujourd’hui, nous avons pu assister à la planification et à l’attaque de 2 cheetah (guépard), l’animal le plus rapide sur la planète, sur un groupe de gnous et zèbres. On voyait clairement 2 ombres se déplacer rapidement dans l’herbe longue, puis les gnous s’agiter et commencer à courir et finalement l’un d’eux disparaitre dans l’herbe longue. Sa vie s’arrêtait là.



S’en était fini du Serengeti…
Sur les coups de midi, il était désormais temps de mettre le cap sur le Ngorogoro Crater.


…
UNE SAFARI AVEC STYLE
Après maintenant plus de 8 jours à rouler ma bosse en Tanzanie sans véritable temps mort, j’avais décidé de me gâter un peu. Je ne coucherais pas dans une tente ce soir… Très loin de là.
Ce soir, j’allais séjourner au Ngorongoro Wildlife Lodge, un hotel hyper luxueux située sur l’anneau du volcan Ngorongoro.
En fait, j’ai appris que c’était un volcan il y a moins d’une heure quand mon guide m’a demandé;
– « Do you know how the crater was created (est-ce que tu sais comment le cratère a été crée)?!? »
Et moi en bon crétin que je suis de répondre;
– « un astéroide?!? »
Pouet Pouet…
Il y a de cela très très longtemps (2millions d’années), ce qui est aujourd’hui le Ngorogoro Crater était en fait un immense volcan de 6000+m de haut. Il s’est effondré lors de sa dernière éruption pour ne laisser qu’un gigantesque trou de 19km de diamètre… trou aujourd’hui classé comme un Aire de Conservation et repère d’une multitude d’animaux…
C’est donc tout poussiéreux et portant les même vêtements depuis maintenant 3 jours que j’ai été accueilli par le Maitre d’Hotel en veston cravate.
Décidément, je me retrouvais dans un autre monde… pour ce soir, j’allais me la jouer fils de riche… un luxe extrèmement bien acceuilli par toutes les parties de mon corps. Au prix ou j’avais payé, je crois que j’aurais pu avoir une suite au Manoir Richelieu ou au Château Frontenac.
L’hotel me faisait beaucoup penser au film Grand Budapest Hotel… pour ceux qui n’ont pas encore vu ce film, je vous supplie de l’écouter… une comédie amusante et intelligente… je l’ai vu 3 fois au cinéma (c’est tout dire).
Je m’égare… pas que l’hotel ressemble à celui du film… pas du tout même… la ressemblance relevait plutôt dans l’ambiance rétro chic année 70 des lieux.

Que dire de ma chambre… situé juste en dessous de la terrasse, le mur extérieur était une fenêtre avec une vue tout aussi imprenable sur le cratère. C’est ce qu’on appelle « a room with a view ».
Alors que j’étais à sauter dans la douche, un éléphant est passé directement devant ma fenêtre pour me souhaiter la bienvenue…
WOW

Belle soirée en perspective.
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JOUR 4 – LE CRATERE NGORONGORO
Dernier jour de safari. Il me fallait quitter mon palais afin de retourner dans mon « carrosse » tout poussiéreux.
Direction le fond du cratère quelque 600m plus bas.
Alors que la pluie et un épais brouillard faisaient rage au sommet du cratère… le fond du cratère était lumineux et protégé par une épaisse couche de nuage.
Si je voulais terminer ce texte au plus vite, je pourrais abréger en disant que le cratère se résume à un grand espace vide avec un lac grand salé au milieu POINT.




En élaborant un peu plus, j’ajouterais que le nom Ngorongoro vient du bruit des grelots des vaches « ngoro goro »… Vaches qui se retrouvent en grande quantité au sommet du cratère et qui descendent jusqu’au lac à tous les matin avec leur berger Masai pour s’abreuver.
En élaborant encore plus, je pourrais dire qu’il ne fallu pas plus de 30min afin que je complète mon Safari Big5. Le Big 5 veut dire que vous avez aperçu des lions, des léopards, des buffles, des éléphants… et des rhinocéros noir… 1 rhinocéros noir pour dire vrai… et d’assez loin… mais ça compte quand même.

Le rhinocéros noir est une espèce en voit de disparition. Bien qu’ils soient en liberté, les autorités tanzanienne s’assurent de les maintenir dans le cratère afin de pouvoir les contrôler et leur donner une chance de survit à long terme. On retrouve aujourd’hui entre 20 et 30 membres de cette espèce… tous dans le cratère.
Autrement, le grand lac salé au milieu du cratère nous réservait un magnifique spectacle… des milliers de flamands rose.

Quoi de mieux pour terminer un safari que de luncher sur le bord d’un lac rempli d’hippopotames. À moins de 10m de moi se trouvaient une bonne vingtaine d’hippos. Alors que les adultes peuvent rester plus de 5min sous l’eau, les enfants peuvent retrnir leur souffle plus de 20min.
Imaginez-vous 1 instant être à leur place; vous êtes un hippo, vous prenez votre bain et une gang de twits viennent manger devant vous en vous fixant.
Les hippos ont une très mauvaise vue. Il est donc très dangereux de les approcher le soir… mais il n’y a pas de problème le jour. Il y a cependant une limite à ne pas franchir. Il faudrait en effet être suicidaire pour aller se baigner avec eux.
Ceci mettait la touche finale à un safari haut en couleur.

Voilà, mon aventure en Tanzanie est sur le point de se terminer. Nous venons de sortir du Ngorongoro Craver via une route en lacets rejoignant le sommet du cratère.

4 jours passés à me faire bardasser sur des routes de terres défoncées. Je vais en avoir pour très longtemps à enlever toute la poussière qui s’est accumulée dans tous les recoins et ouvertures de mon corps.
Je crois avoir vu plus d’animaux dans la dernière semaine que dans toute ma vie auparavant. Tellement que je crois faire une overdose présentement.
On dirait que j’ai monté le Kilimanjaro il y a plus de 1mois, mais ça fait seulement 5 jours. C’est ce qui arrive quand on vit pleinement chaque seconde et qu’on n’a pas les yeux rivés sur notre IPhone/TV/Ordinateur.
J’ai quitté Dubai 2 semaines plus tôt complètement épuisé mentalement et en bonne forme physique. J’y retournes complètement épuisé physiquement, mais mentalement frais et dispo.
On se revoit pas plus tard que dans 3semaines alors que je vous ferais découvrir la Georgie (pas l’État au État-Unis, mais bien le pays sur le bord de la Mer Noie et faisant anciennement parti de l’USSR. Paysages à couper le souffle seront à nouveau au rendez-vous.
Épisode 62 – Pole Pole Kilimanjaro
8.00am – Dubai
19 juin 2015
Température: 50+ Degrés
Après toutes ces années à y penser, mon rêve va enfin devenir réalité dans les prochains jours. Le Kilimanjaro, le toit de l’Afrique du haut de ses 5895m, est dans ma ligne de mire.
Depuis maintenant 1 an et demi que je mène la grosse vie à Dubai, disons simplement que mon corps d’Apolon (mmm…) en a pris pour son rhume. J’ai toujours un corps de Dieu, mais il s’apparente beaucoup plus à celui de Bouddha.
J’ai par le passé atteint 5000m+ à plus de 10 reprises au Nepal et au Kashmir. Je sais que ce sera tout sauf une partie de plaisir; Mal de tête, insomnie et perte d’appétit pour ne nommer que ceux-la.
Nous verrons dans les prochains jours si cette vie d’abondance a eu raison de mon « mental toughness » (La dureté du mental). Peu importe la forme physique, ce genre d’aventure se joue essentiellement entre les 2 oreilles. Si je ne suis pas près à souffrir, je n’arriverais jamais au sommet. Je n’ai cependant aucune intention de partir de la Tanzanie sans avoir préalablement amélioré mon actuel record d’altitude qui se situe actuellement à 5600m.
…
THIS TIME FOR AFRICA
Ce voyage est mon premier en sol africain.
Quizz Africa
1. Qui peut me dire dans quel pays se trouve le Kilimanjaro?
– Le Kenya, la Namibie, le Mozambique ou la Tanzanie?!?
2. Qui peut maintenant me dire où ce pays se situe en Afrique sans regarder sur une carte?
3. Quel est la capitale de ce pays?
Tic Tac Tic Tac…
…
Le Kilimanjaro se trouve dans la partie Nord de la Tanzanie, à la frontière avec le Kenya.
La Tanzanie se situe sur la cote Est de l’Afrique sur le bord de l’océan Indien. Sa capitale est Dar Es Salam, qui signifie « Port Sécuritaire » en arabe. En effet, l’endroit était à l’origine utilisé par ceux-ci pour faire le marché d’esclaves. Il passa ensuite sous le contrôle allemand avant de voir les britanniques s’en emparer par la suite jusqu’à ce que la Tanzanie obtienne son indépendance en 1964.
Aujourd’hui connu sous le nom de « République unis de Tanzanie ». La population est composée de plus de 130 tribus ayant chacun leur propre dialecte, culture et nourriture. Cependant, tous ou presque parlent le Swahili, langue officielle du pays et langue la plus parlé en Afrique. La monnaie est le Tanzanian Shilling.
La population est de croyance catholique avec une minorité musulmane. Une très petite minorité est encore de croyance tribale.
Le pays a un historique de paix. Le dernier conflit remonte au début des années 80 alors que l’Ouganda avait voulu s’emparer d’une portion du territoire. C’est tout un contraste avec ses voisins le Congo, le Mozambique et plus récemment le Kenya qui ont une histoire de violence plutôt marqué.
Pourquoi aller en Tanzanie, principalement pour 3 raisons;
1. Zanzibar – une ile tout simplement paradisiaque,
2. Le Kilimanjaro et/ou le Mont Meru – 2 très haute montagnes voisines parfaites pour la randonnées en haute altitude,
3. Un safari dans la savane Africaine avec notamment le Parc National du Serengeti et l’Aire de Conservation du Ngorongoro
Assez de bourrage de crâne. Passons à l’action.
…
FAUX DÉPART
On peut dire que mes vacances n’ont pas commencé comme je l’espérais. Tout le contraire d’une montre suisse, on aurait dit que tout le monde s’était donné le mot pour retarder mon aventure.
Mon vol Dubai – Nairobi (Kenya) fut d’abord retardé de quelques heures…
Une fois arrivé à Nairobi, j’avais seulement 1h avant mon prochain vol pour l’aéroport de Kilimanjaro. Au comptoir des transfert, j’attendais patiemment mon tour dans la file derrière une femme voyageant seule avec un enfant en très bas âge (1an, 2 maximum). On lui a annoncé que son vol avait été repoussé au lendemain (il était 2pm) et qu’il n’y avait pas d’accommodation disponible à l’hotel… elle devrait donc passé 1 journée complète dans le terminal avec son bébé.
En étant très désolé pour elle, je ne pouvais m’empêcher de penser « je suis tellement content de ne pas être a sa place ».
Rendu à mon tour;
« Votre vol a été annulé! »
QUOI?!?
Vol sensé partir à 3.20pm, il avait été annulé faute d’un nombre suffisant de passagers.
C’est à ce moment là que ma journée pris des allures des « 12 Travaux d’Astérix ». Pour ceux qui ne sont pas familier avec cette bande dessiné, Astérix est à la recherche d’un document et on le trimbale sans fin d’un bureau à l’autre et il tourne en rond pendant des heures avant d’avoir finalement ce qu’il recherche.
Eh bien, ma journée dans le terminal de Nairobi fut pareille.
On m’a tout d’abord donné un nouveau vol à 19.20.
Ce vol fut retardé puis annulé.
Nouveau vol à 22.20
En tout et pour tout, j’ai du faire l’allée-retour d’une extrémité (comptoir des transferts) à l’autre (Porte du nouveau vol/restaurant) du terminal au moins 4 fois. Sachez que le terminal de Nairobi est une bande d’environ 2km de long.
Pour un training pour le kili, c’était tout un training…
21.30 – Le moment que j’avais fini par croire qu’il n’arriverait jamais arriva;
« Mesdames messieurs, nous allons procéder à l’embarquement…
Un vol d’une heure entassé comme des sardines dans une boite de conserve volante et je me trouvais dorénavant en Tanzanie
1ère impression à la sorti de l’avion; l’air… Elle était si bonne et tellement fraiche.
Taxi à bord d’une vieille berline conduite par un chauffeur au allure de truand… avec son veston de cuir et ses lunettes fumées… Eille chose… On est en pleine nuit… de la musique reggae truc machin… et des oeufs sur le tableau de bord…
1.00am – j’étais finalement dans mon lit.
Bienvenue en Afrique.
…
Kilimanjaro en BREF
– Première ascension en 1889
– Pointant à 5895m, le Kilimanjaro est loin de rivaliser avec l’Everest, le K2 et les Annapurna’s (tous à 8000m+ d’altitude). Par contre, une distance d’environ 5000m entre sa base et son sommet en font la plus haute montagne au monde de ce point de vue,
– Autrefois presque entièrement recouvert de neige, la seule neige éternelle (à l’année) qui subsiste aujourd’hui recouvre une petite portion du sommet,
– Surnom de la montagne = le toit de l’Afrique (the roof of Africa)
– La montagne comporte 3 sommets;
– Uhuru, le plus haut et notre destination,
– Shira, autrefois un endroit sacré
– Mawensi.
– Le Kilimanjaro est un volcan éteint depuis des millions d’années,
…
TREK Jour 1 – 20 juin
MACHAME « Whiskey » ROUTE
La nuit fut de courte durée; chiens qui jappent toute la nuit, coqs qui chantent dès 4.00am, chants provenant de la mosquée dès 5.00am… Je me serais cru revenu en Inde.
Cette nuit m’a aussi permis d’apprendre qu’Afrique ne rime pas automatiquement avec « chaleur ». En effet, la nuit était froide comme jamais. J’ai du dormir avec mes vêtements d’hiver pour ne pas geler dans ma chambre non isolée. J’ai par la suite appris que Juin était le mois le plus froid en Tanzanie.
8.00am – En route pour le Kilimanjaro.en route vers le point de départ, je ne pouvais m’empêcher de chercher le sommet au travers des nuages. Malheureusement, la couche de nuages était trop épaisse pour laisser transparaitre le Kilimanjaro.
C’est sur le bord d’une route jonchée de détritus que j’ai fait connaissance avec mon équipe. 11 hommes qui allaient être mes yeux, mes bras et mes jambes durant les 6 jours de randonnées; 1 guide (Rama – 32ans) 1 assistant guide (Paul – 27ans), 1 cuisinier et 8 porteurs… 11 au total… j’ai littéralement une équipe de football à mon service. Ils allaient me guider, me faire à cuisiner, monter/démonter ma tente et ma tente de messe (« salle à manger ») et veiller à ce que tous mes caprices soient exhaussés. Alors que mes 2 guides allaient être quasi constamment avec moi, les autres allaient travailler dans l’ombre. Moi qui est habitué à faire des randonné hardcore en solo, disons que cela allait faire bizarre de me faire dorloter… mais bon, ce n’est pas moi qui décide, c’est une obligation/strict minimum pour toutes personnes voulant monter le Kilimanjaro.
Dernier trajet de 30min dans une mini fourgonnette pleine de trous et pas plus grosse que mon cul… avec TOUTES l’équipe entassée derrière avec moi. Direction la porte Machame à 1800m d’altitude, départ de la route du même nom.
Il faut savoir qu’il existe une multitude de sentier; Rongai, Lemosho, Marangu, Machame et quelques autres dont j’ai oublié le nom. J’avais choisi la route Machame après une recherche approfondie sur chacune des routes. La Machame était la route la plus difficile. En contrepartie, elle était supposément la plus belle et celle qui offrait la meilleure acclimatation à l’altitude. Cette route pouvait aussi se faire en seulement 6 jours contrairement au 7, 8, voire 9 jours nécessaire pour conclure les autres routes.

L’ascension se ferait donc en 4jours via un sentier de 42km serpentant dans la montagne. S’en suivra une descente de 2 jours.
Une dernière photo avec les Blue Monkey (Singes Bleus)… nom venant de la couleur de leur scrotum… sérieusement… les habitants les appellent « Blue Balls (Couilles Bleus) »). patrouillant les environs de la porte.
Clic
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À TRAVERS LES BRUMES
Allez… c’est parti.
Je m’enfonçait dans la rainforest pour ne revoir la « civilisation » que dans 6 jours. La température (pluie) me rendait un peu triste, mais ce fut de courte durée puisque mon guide me disait qu’il pleuvait 95% du temps dans cette partie du sentier passant dans la rainforest (forêt pluvieuse).
J’ai rapidement testé le niveau d’humour de mes 2 guides. J’avais quelques craintes à savoir que la société africaine soit plus refermée et que mon humour noir/sexiste/pseudo raciste… bref Redneck… ne passe pas du tout.
J’ai vite compris que ce serait tout le contraire… qu’ils étaient très ouvert d’esprit… beaucoup plus que la plupart des Nord Américain/Européen qui ont un bâton dans le cul et dont tout doit être politically correct/lissé. J’allais dire les mots « Black », « Nigger », me moquer d’eux, d’Obama… en passant, la plupart des africains disent qu’il n’est pas vraiment Black.
J’ai aussi vite fait connaissance avec 2 petit mot Swahili qui allaient m’être répété très souvent par mes guides lors de la randonnée: « pole pole Nicolas (lentement/moins vite) ». Il m’ont d’ailleurs vite rebaptisé « Pole Pole Kima » (singe).
Ayant quitté Dubai la veille, je trouvais invraisemblable d’être entouré par autant de verdure. L’herbe est toujours plus verte chez le voisin, mais c’était littéralement le cas ici… TOUT irradiait le vert.


Les heures passèrent au fil des 10km à franchir/1200m d’altitude à monter. Le ciel auparavant encombré de brouillard/nuages laissa tranquillement mais surement percer les rayons du soleil, pour finalement laisser la place à un ciel bleu clair. Nous étions désormais à 3000m, au-dessus des nuages… et le camp était à porté de vue.
Situé à la lisière de la forêt, le « Machame Hut » serait notre arrêt pour la nuit.

Laissant mes équipiers monter les tentes, je fessait une reconnaissance des lieux pour me rendre compte que même si nous étions en basse saison, BEAUCOUP de gens faisait le trek en même temps que moi.
J’ai passé le reste de la journée à admirer la véritable mer de nuages qui recouvrait la vallée en contrebas.
Avez-vous deja été au dessus des nuages sans être dans un avion (en étant sur la terre ferme) … Le spectacle est magnifique. Alors que le monde d’en dessous est dans les ténèbres, vous êtes en tête à tête avec le soleil.
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JOUR 2 – UNE MER DE NUAGES
6.30am – Une surprise nous attendait à notre réveil. Le ciel était complètement clair au-dessus et on voyait clairement la montagne.
Déjeuné à peine englouti que je quittais le camp en compagnie de Paul (Assistant Guide), Rama restant derrière pour superviser le démontage du campement avec les porteurs. Ceux-ci allaient vite nous rattraper/dépasser sur le sentier.
En effet, tu quittes le campement, ils le démontent, courent sur le sentier pour arriver avant toi au prochain camp et installent/montent tout l’équipement avant que tu arrives. C’est la vie des porteurs.
Le segment de sentier d’aujourd’hui passait par la « Bula Plain (Plain Difficile) », tiré du dialecte Changa, l’une des 130 tribus de la Tanzanie et originaire de ce secteur du Kilimanjaro. Le sentier était composé de roches très glissantes et passait au travers d’une forêt de petits arbres qui s’apparentait de plus en plus à une toundra.

4h d’ascension plus tard et le Shira Camp (3700m) était devant nos yeux, tout comme le Shira Peak, l’un des 3 sommets du Kilimanjaro.
Comme pour hier, j’allais encore être le seul à parader dans le campement en short et en t-shirt 😉
Bien que la température n’était pas un problème, j’éprouvais déjà de la difficulté avec l’altitude; un mal de tête persistant s’était installé. N’empêche, rien que de bon vieux PainKiller ne pouvait régler et m’empêcher d’assister au coucher de soleil assis bien confortablement.



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Day 3 – LA FACE CACHÉE DE LA LUNE
6.30am – Réveil après une froide nuit en dessous de zéro. Le soleil était levé mais n’avait pas encore passé par dessus le Kilimanjaro.
Je me suis alors mis à entonner « let the sunshine, let the sunshine in, the suuuunshiiiiine IN ». À la montagne, un simple rayon de soleil fait sourire et réchauffe le coeur… et les mains.
Le camps était comme une véritable fourmilière alors que les équipes s’activaient à préparer les déjeuner et démanteler le village éphémère. Dans une heure tout au plus, la plaine redeviendrait vide derrière… pour se remplir en cours de journée.
Programme de la journée, monter jusqu’à 4600m dans un sentier serpentant au travers d’un paysage parsemé de petite roche… paysage me faisant penser à la face cachée de la lune… même si je ne l’ai jamais vue… jusqu’à un endroit surnommé Lava Tower (tour de lave)…

Parenthèse… Je me dois de vous avouer quelque chose… C’est à cet endroit que j’ai réalisé que le Kilimanjaro est un volcan. J’ai posé tout bonnement la question suivante à l’un de mes guides;
Pourquoi cet endroit s’appelle Lava Tower?!?
Guide; Ben… c’est parce que c’est un ancien champ de lave…
Moi; ça veut donc dire… que… le Kili…
Guide; … est un volcan… Oui c’est ça
Moi; Ohhhhhh (me sentant un peu pas mal crétin)
Fin de la parenthèse…
C’est donc après m’être fait crier plusieurs fois « Pole Pole Nicolas » que nous avons atteint les 4600m… pour ensuite redescendre jusqu’au Barranco camp de ce soir situé à 3940m.
Le camp se trouvait dans une espèce de vallée luxuriante entourée de montagnes sur 3 versants et de la vallée en contrebas sur l’autre… vallée recouverte encore une fois de nuages très dense… on aurait dit un bain moussant… ahhhh un bain… qu’est-ce que je donnerais à ce moment-ci pour prendre un bain… mais bon, pour l’heure je dois me contenter de chaussure qui sentent le fromage et de vêtements détrempés de sueur.
Fait particulier, l’endroit est rempli de Pineaple (Ananas) Trees. Tout un contraste de voir des arbres tropicaux surplombés par des montagnes aux neiges éternelles. Dieu à un drôle de sens de l’humour…

Mon regard ne pouvait s’empêcher de fixer une portion de montagne surnommée « Breakfast Wall (Mur du Petit Déjeuner) »… un pan de mur tout sauf invitant que nous allions devoir franchir dès demain matin… après le déjeuner. Je vous laisse deviner pourquoi il s’appelle ainsi…
Indice: la plupart des gens y laissent leur déjeuner… burp…

J’ai ensuite passé la fin de journée à me moquer des mes guides. Ils n’avaient jamais entendu parler de McDonald, Burger King, PFK et compagnie. En effet, il n’y a pas de ces chaines de restaurant en Tanzanie. De l’extérieur je me moquais, mais de l’intérieur je les trouvais chanceux… chanceux d’avoir accès à de la nourriture directement du champ.
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Day 4 – LE CALME AVANT LA TEMPÊTE
7.00am – C’est en short et avec mes bas thermaux dans les flip flip (pas chic, mais chaud et confo) que j’ai fait connaissance avec la nouvelle journée dans une vallée où le soleil ne pénétrait pas avant les coups de midi… en d’autres mots, il faisait frette en titi.

À partir de là, 2 routes ne fessaient maintenant plus qu’une: Machame avait fusionnée avec Lemosho (les gens de Lemosho avaient pris au moins une journée de plus pour atteindre le même endroit).
Chose promise, chose due… une fois le déjeuner englouti, je devais m’attaquer au Breakfast Wall. Il fallait que je sorte le singe en moi (pas trop compliqué vous direz) pour franchir ce mur à la limite de l’escalade. Très amusant pour un randonneur téméraire comme moi, mais pour un porteur qui doit transporter plus de 20kg sur leur dos et sur leur tête… mais qui trouve quand même le moyen de me prendre de vitesse sur les sentiers. Tout cela pour dire que j’ai un énorme respect pour eux.
Une fois le mur du déjeuné bien digéré, la journée allait s’avérer être une succession de monté et de descente… toute aussi pénible les uns des autres.



Puis, le brouillard s’est mis de la parti… un peu (beaucoup) d’huile de bras plus tard et nous étions arrivé à destination.
Le camp, surnommé Barafu Camp, communément appelé Base Camp, se situe sur une crête à plus de 4600m. Le brouillard ayant disparu peu à peu, nous pouvions désormais apercevoir la splendeur qui nous entourait; une vue plongeante sur la vallée en contrebas et la majestueuse montagne plus haut… montagne à laquelle je devrais m’attaquer dès ce soir.
À ce moment là, il n’y avait plus rien de plus haut que nous en Afrique sauf le sommet au-dessus de nous et le Mont Kenya (5199m – Kenya). Le mont Meru (4565m – voisin du Kili), qui complète le podium des plus hautes montagnes en Afrique, se situait déjà en dessous de nos pieds.

À peine le soleil couché que je faisait de même…
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Day 5 – LA NUIT J
Le Jour J est enfin arrivé… dans les circonstances, on pourrait plutôt la Nuit J.
Le réveil s’est fait à 11pm… Oui oui… En fait ce n’était pas un réveil puisque je n’avais pas fermé l’oeil… L’altitude du camp (4600m) m’avait empêché de fermer l’oeil dû à des problèmes de respirations et à un mal de tête persistant.
11.45pm – Après avoir enfilé mes vêtements les plus chauds (pantalon de ski, manteau d’hiver, gants, tuques, lunette de ski, 2 paires de bas thermal et quelques couches supplémentaires en dessous), je me trouvais en dehors de ma tente à attendre…
Paulo – « Ready?!? »
Moi – « Of Course… Lets go up that hill (ohhh que oui, montons en haut de cette petite colline) »
C’est donc enveloppé dans une nuit noir, noirceur seulement illuminé par les milliers d’étoiles qui se trouvaient au-dessus de ma tête que nous nous sommes élancé.
Malgré une confiance absolue en mes moyens et une volonté de me rendre au sommet advienne que pourra, quelques doutes persistaient dans mon esprit. J’avais déjà de la difficulté à respirer et j’avais un mal de tête à 4600m… Ce serait quoi à 5895m?!?
Les 5.5h qui allaient suivrent peuvent se résumer en quelques mots; nous avons monté à pas de tortues un sentier serpentant un pan de mur de 1295m surnommé Kosovo… dans le noir le plus total.
Pendant ces 5.5h, la seule chose qui transperçait la noirceur était le petit spot de sol illuminé par ma lampe frontale, les étoiles et l’ombre de la montagne au-dessus de nous. Il n’y avait aucune différence de couleur entre la montagne et le ciel… je déduisais l’emplacement de la montagne en raison de l’absence d’étoile).
Même à pas de tortues, nous avons vite dépassé les quelques groupes qui étaient parti avant nous pour nous retrouver fin seul en avant. Je me retournais pour regarder en dessous de moi…. absolument rien… que du noir… sauf de petites lumières par-ci par-là sur la montagne… les autres randonneurs…
Marcher dans la nuit la plus noire fait en sorte que les secondes deviennent des heures… Le temps passe tellement L E N N N N T E M E N T T T T…
Il est 1.00am, tu marches pendant 30min (tu as l’impression d’avoir marché pendant 30min)… Tu regardes l’heure et il est 1.02am… Ahhhhhhh
Alors que j’avais commencé l’ascension et regardant autour de moi et les étoiles. Peu à peu, mon regard s’est fixé sur les pieds de mon guide juste devant moi, c’était tout simplement trop demandant de lever la tête… Mon sac, qui pesait pourtant une plume, est devenu un boulet impossible à porter… au point ou mon guide s’en ai rendu compte et qu’il ma pris le sac de force… je n’allais quand même pas lui demander de le porter pour moi… Même si c’est ce que je désirais au plus profond de moi. J’ai ensuite commencé à prendre des pauses à toutes les 10min… J’étais alors plié en 2 avec les genoux au sol. Mon égo en a pris pour son rhume.
Ils n’avaient plus à me répéter « pole pole Nicolas ». Même si ils avancaient à pas de tortues, j’avais de la difficulté a suivre leur rythme. Vous marchez leeeeenteeeemeeeent, mais votre coeur bat à tout rompre, comme si il allait transpercer votre cage thoracique.
5.00am – Au moment où j’allais abandonner mentalement pour la 10fois, mon guide s’est écrié « Stella Point ahead »… Stella Point… 5700m… le bord du cratère. Nous étions les premiers à atteindre le cratère. Rendu là, il ne restait que 200m à franchir.
Une pause thé plus tard et nous étions reparti pour Uhuru. Moi qui n’avais pas arrêté de dire à mes guides qu’une montagne en Afrique ne me ferait jamais froid dans le dos… j’étais mort de de froid… mais je me gardais bien de leur dire.
J’étais un véritable zombie… Tout ce que je voulais s’était atteindre le sommet. J’avais la tête entre mes 2 jambes et mes lunettes de ski qui étaient presque complètement embuées. Je ne voyais presque plus rien.
30min à marcher comme cela, je suis tout d’un coup sorti des limbes…
« NON… Ce n’est pas comme cela que je veux atteindre le sommet »…
J’ai donc retiré mes lunettes de ski, j’ai redressé le dos et puissé dans mes réserves…
Je me suis alors mis à marcher hyper rapidement, au point ou mes guides avaient de la misère à suivre mon rythme.
J’aurais bien aimé pouvoir me voir… Intoxiqué par l’altitude, je marchais rapidement non sans tituber et zigzaguer comme un ivrogne. En fait, j’ai du marcher le double du trajet tellement je zigzaguais…
6.30 – Le sommet… 5895m…
L’aboutissement de tous mes efforts… et timing parfait puisque le soleil se pointait à l’horizon.
WOW
Comme toute bonne chose a une fin, il me fallait maintenant redescendre. Le pan de mur qu’il m’avait fallu plus de 5h à monter m’en pris moins de 2h à descendre. Je croisais alors des groupes qui peinaient encore à atteindre le sommet. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en pensant à la douleur qu’ils devaient endurer.
Je descendais à pleine vitesse dans la gravelle comme si j’avais des skis dans les pieds.
Une fois en bas, j’en avait la gueulle à terre en me retournant pour regarder le monstre que je venais de monter/descendre. La montagne m’apparaissait tellement haute et tellement à pic qu’il m’était impossible de concevoir que je l’avais monté en seulement 5h. Mon guide m’a alors dit qu’il faisait l’ascension de nuit pour assister au lever du soleil du sommet, mais aussi parce que de jour, les gens pourraient voir ce mur d’apparence impossible à franchir et que beaucoup laisseraient tomber.
9.00am – J’avais l’impression qu’il était 3pm. J’avais ma journée dans le corps. Un nap de 3h et nous allions reprendre la route. Nous allions en effet dormir au Mweka Camp situé à 3000m à la limite de la forêt… soit 1700m plus bas.
En descendant, je croisais les randonneurs qui montaient coucher au Base Camp et qui allaient monter jusqu’au sommet durant la nuit. Je ne pouvais m’empêcher de sourire et pensant à ce qui les attendait.
…
DAY 6 – AU REVOIR
7.30am – Dernier réveil sur la montagne. La nuit fut tout simplement formidable; plus de maux de tête, aucun problème à respirer et pas besoin de porter 2 couches de chandails, une tuque et des bas pour dormir…
Célébration avec toute l’équipe; entonnement de chants en Swahili en l’honneur du Kilimanjaro… Que j’avais pris la peine d’apprendre par coeur… Au plus grand bonheur de mon équipe…
« Jambo
Jambo Buana
Abarigani
Nzuri sana
Wageni
Wagaribichua
Kilimanjaro
Hakuna Matata »
Plus que quelques heures et nous aurions quitté l’emprise de la montagne.

Une fois passé la couche de nuages, la rainforest brumeuse et myst… érieuse du 1er jour avait laissé place à une forêt lumineuse et pleine de couleurs.
3h plus tard, nous étions à la Mweka Gate…

Une signature dans le registre du park et un certificat d’authenticité de mon « exploit » et je me retrouvais dans un bar… bar est un très grand mot… c’était plutôt une pièce ouverte sur la rue fait de morceau rapiécé digne de l’Inde.
Je me retrouvais dans ce bar en compagnie de toute mon équipe, à boire de la bière à base de banane (Mbega) et autre bière locale. Facture totale pour une vingtaine de bières = environ 20$. Héhé
Un repos bien mérité m’attendait à l’hotel. Dès demain, j’allais entreprendre un safari de 4 jours dans la brousse africaine. Mais bon, c’est pour une autre histoire…
…
RECAPITULATIF
Un trek sur le Kilimanjaro se résume à peu de chose; soit tu marches, soit tu manges, soit tu dors… dans tous les cas, une personne normale (pas moi) se les gèle en permanence.
Je peux maintenant me tourner vers d’autres objectifs (montagnes) plus ambitieux.
Prochain objectif, franchir la barre des 6000m, 7000m qui sait. Cela devrait être possible avec l’ascension de l’Aconcagua (6962m – Argentine / Amérique du Sud) et/ou du Sommet de Lénine (7134m – Kyrgyzstan / Asie Centrale).
Voyons ce que l’avenir me réserve…
…
SWAHILI COMME UNE MÉLODIE
Le Swahili est un langage très facile à parler; il se prononce comme il s’écrit…
Voici quelques phrases utiles.
Karibu = Bienvenue
Asante = Merci
Asante Sana = Merci Beaucoup
Jambo = Bonjour/Salut
Jambo Mambo = Comment ça va?
Poa = Très Bien
Badai = À plus tard
Lala Salama = Dors Bien
Ousikou Mwema = Bonne Nuit
Una i tou ah na ni = Comment tu t’appelles?
Ni na hi tu a Nicolas = Je m’appelles…
Hakuna Matata – Je vais très bien
Kuna Matata – Je ne vais pas bien
Et le meilleur pour la fin…
Caca – frère… Disons que je me sentais toujours un peu bizarre quand mes guides m’interpellait en disant « caca Nicolas »
Épisode 61 – What dreams may come
« Au-delà de nos rêves » – Traduction du titre de l’épisode… et nom d’un magnifique film mettant en vedette Robin Williams.
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J’ai quitté le Canada début mars 2013 armé de mon sac à dos et un billet allé simple pour New Delhi. À ce moment là, je n’avais absolument aucune… mais aucune idée comment mon voyage allait tourner.
Par delà le chaos indien, les montagnes himalayennes, les plantations de thé du Sri Lanka et du Darjeeling, les caméras de Bollywood, le paradis infernal de Varanasi, le désert du Ladack, la jungle et les hauteurs de Bornéo, Manille la ville qui ne dort jamais, les rizières et les plages immaculés des Philippines, Singapour la magnifique, Kuala Lumpur la moins magnifique, les délices culinaires de Melaka et de Penang, les plages dignes de cartes postales de la Thailande, Bangkok l’envoutante, le Laos et ses démons, le Myanmar et ses merveilles… et bien plus encore… j’ai tracé mon itinéraire au jour le jour à coup de décision prise sous le coup de l’émotion.
Malheureusement, comme toute bonne chose, il fallait bien que ça se finesse un jour.
En ce 14 février 2014, après quelques 345 jours de voyage, je déclare mon voyage en Asie T E R M I N É.
…
ÇA NE CHANGE PAS LE MONDE…
1 an en Asie ça ne change pas le monde… sauf que… j’ai de nouvelles scratchs un peu partout sur le corps et des souvenirs plein la tête…
Je suis toujours le même gars impulsif, insolent et stupide, mais j’ai l’impression d’avoir considérable vieillit, je suis devenu un expert en gestion de crise et je suis beaucoup plus ouvert d’esprit. J’ai encore les mêmes convictions, mais je suis beaucoup plus nuancé dans mes propos puisque je sais maintenant que tout n’est pas Noir ou Blanc comme les médias tendent à nous le montrer.
Entre autre, j’ai voyagé avec des jeunes israéliens qui n’avaient aucune haine pour les arabes… mais qui avaient du faire leur service militaire obligatoire en Israel. J’ai aussi voyagé avec un jeune médecin palestinien qui vivait désormais à Tel Aviv (Israel) et qui avait apprit l’hébreux.
Au delà de tout cela, après avoir côtoyé l’extrême pauvreté au quotidien, je réalise maintenant pleinement que nous (Nord Américains/Européens) sommes des privilégiés de la vie. Il faudrait un jour arrêter de se plaindre la bouche pleine et réaliser que cette liberté de penser et de pouvoir choisir notre destiné… bref, toutes ces choses que nous prenons pour acquis… sont des rêves complètement hors de portés pour la très grande majorité des habitants de cette belle Planète Bleue.
Je sais aussi que l’argent ne fait pas le bonheur… ça aide, sauf que ça a ses limites. J’ai vu des gens sourire à la vie… même si la vie ne leur souriait pas en retour.
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UN VOYAGE SANS LUNETTE ROSE À TRÈS PETIT V
Je ne suis pas journaliste et je prétend encore moins être un bon photographe, mais j’ai essayé au mieux de mes capacités de vous transmettre ma passion et de vous faire découvrir des contrés qu’on entend si peu souvent parler… sauf quand des catastrophes s’y produisent.
J’ai l’impression que mon voyage a duré une décennie. Malgré tout, je peux me rappeller de chacun des 345 jours dernier jour de ma vie sans même avoir à relire mes histoires; du moment où je me suis envolé du Canada au moment où je suis revenu à Bangkok après mon trip au Myanmar… je peux réciter dans l’ordre ce que j’ai fait et où j’étais à chaque jours.
Quand on vit au quotidien comme au Québec, on se lève, on travaille, on mange, on se couche et à la fin de la semaine arrive et on se demande où notre semaine a bien pu passer. On est toujours à se projeter dans le futur: « ce soir/en fin de semaine je vais faire… ». C’est tout le contraire en voyage; l’absence de télévision/internet/wifi à porté de la main fait en sorte que le temps passe L E N T E M E N T… on vit chacune des secondes à fond.
…
UNE SEULE VIE À VIVRE
Je terminerais mes épisodes en Asie par l’affirmation suivante; STOP DREAMING, START LEAVING
Peu importe vos rêves/ambitions, arrêtez de vous trouver des raisons et plongez.
Oui l’inconnu fait peur…
Oui il y aura de très mauvais jours…
Oui vous allez peut-être vous planter…
… mais en bout de ligne, il y aura plus de positifs que de négatifs et le confort de votre salon n’est rien par rapport au sentiment d’accomplissement que vous pourrez ressentir.
Pour ceux qui pensent que je suis dont chanceux d’avoir fait tout ce que j’ai fait et qui aimerait avoir le courage de faire comme moi, sachez que j’ai monté l’une des plus haute montagne au monde en sandale, fait du vélo à plus de 5000m d’altitude, marché pendant 2 mois l’Himalaya et bien d’autres choses encore… mais qu’à chaque fois il y avait une voix très forte dans ma tête qui me disait de ne pas le faire… que je serais dont bien à rester dans mon lit ce matin là… à chaque fois, j’ai mis cette petite voix à Off et je me suis lancé.
J’ai lu un jour que réaliser un rêve est comme de sauter dans un train en marche; il y a une chance que vous vous pétiez la gueulle, mais de très grande chance de réussir… dans tous les cas, les chances de réussir sont plus grande que si vous restez le cul assis sur une chaise… et puis même si vous vous pêtez la gueulle, c’est toujours mieux d’avoir le coeur net que de passer le reste de sa vie à se dire « qu’est-ce qui serait arrivé si j’avais… »
Ne me sortez pas les excuses du genre « je suis trop vieux » ou « je n’ai pas le temps » puisqu’à ces 2 affirmations je répondrais « il n’est jamais trop tard » et « vous n’aurez jamais le temps si vous ne vous donnez pas le temps ». L’inconnu fait peur, mais lâchez prise, faites confiance au destin et lancez-vous.
Je rends donc l’antenne… c’est maintenant à vous de jouer. Vous n’avez qu’une vie à vivre, alors GO…
Il n’y a pas d’excuse qui tienne; JUST DO IT (faites-le un point c’est tout).
IF YOU DON’T RISK, YOU CAN’T WIN
…
P.S. I – AVANT – APRÈS L’ASIE
AVANT je pensais savoir c’était quoi la pauvreté… APRÈS, je sais que je n’avais aucune idée de quoi je parlais avant,
AVANT, un klaxon n’avait aucune utilité… APRÈS, je sais que ça me tombe royalement sur les nerfs,
AVANT, le mot « Tata » était employé pour décrire quelqu’un de stupide… APRÈS, c’est l’une des plus grande compagnie au monde et ça veut aussi dire bonjour en birman,
AVANT, je n’avais aucune raison de détester les indiens… APRÈS, j’en ai des tonnes,
AVANT, les musulmans/arabes étaient simplement de mauvais pilotes d’avion… APRÈS, j’ai appris à respecter ce peuple,
AVANT, rien ne pouvait battre une bonne pièce de viande pour souper… APRÈS, je ne pourrais plus me passer de la nourriture indienne…
AVANT, je pensais que le papier de toilette était essentiel pour aller au… pour faire… euh… vous savez quoi… APRÈS, je sais pourquoi se servir de la main gauche pour manger et serrer la main est malpropre,
AVANT, j’avais rarement vu des singes et j’étais émerveillé à chaque fois… APRÈS, je sais que les singes sont des ras en plus beau…
AVANT, je ne pouvais pratiquement rien faire avec 10$… APRÈS, je sais que dans certains pays, je peux me payer une chambre, 2 repas et une bière…
AVANT, je me pensais invincible… APRÈS, je sais que je suis invincible… mais que j’ai certaines limites à ne pas franchir…
…
P.S. II – Mon année en Asie en chiffre;
– Angleterre/Londre = 1jour
– Inde = 109jours
– Sri Lanka = 22jours
– Népal = 52jours
– Malaisie = 40 jours
– Brunei = 3 jours
– Les Philippines = 30 jours
– Singapour = 4 jours
– Thaïlande = 45 jours
– Laos = 12 jours
– Myanmar = 28 jours
…
P.S. III – Vous n’avez pas besoin de voyager à l’autre bout du monde pour découvrir des merveilles. Dites vous qu’il y a des gens qui voyage de l’autre bout du monde jusqu’à dans votre coin de pays…
Comme c’est souvent le cas, des étrangers en connaissent bien souvent plus sur votre coin de pays.
Je vous lance donc un défi… aller voir sur un site de voyage comme Lonely Planet où Trip Advisor, tapez « Québec », « Lac-St-Jean », etc. et regarder ce qu’il recommande comme endroit à visiter ou restaurant à essayer. Pourquoi ces sites ne devraient être utile qu’au touriste, vous vivez là à l’année longue, autant en profiter pleinement. Vous allez faire des découvertes.
Épisode 60 – Bagan; 4000 temples à la douzaine
3.30am – Un bus de nuit plus tard, nous nous retrouvions à Bagan.
5.00am – Après avoir erré dans les rues en quête d’une auberge, trouvé une auberge et dormi en boule sur le sofa du lobby pendant 30minutes, nous étions inconfortablement assis à bord d’une calèche roulant en direction de la BULEDI Paya… l’un des NOMBREUX temple que compte Bagan, pour y admirer le lever du soleil.
6.00am – C’est donc bien perché sur le temple que je regardais Bagan sortir des bras de Morphée… 
Il y en avait des temples qui sortaient du brouillard et de la jungle PARTOUT PARTOUT PARTOUT. Peu importe de quel coté je regardais, j’étais en mesure de voir une bonne cinquantaine de temples sinon plus.


Comme si ce n’était pas assez, une tonne de montgolfière, remplis de touristes ayant les poches pleines, qui tapissaient le ciel et vous avez un décor unique.
Ce fut sans aucun doute le plus beau lever de soleil que j’ai vu de ma vie. J’avais commencé mon voyage avec un levé de soleil au Taj Mahal presque 1an auparavant… difficile de trouver meilleur endroit pour boucler la boucle.
…
Après un très (trop) bref repos à l’auberge, nous avons loué des calèches et la journée s’est donc résumé à se déplacer de temple en temple au rythme des roues de bois de notre chariot qui butaient sur des roches sur les routes de terre.
Il y a des temples partout… partout partout partout partout… c’est impossible de s’arrêter à tous tellement il y en a partout… est-ce que j’ai dit qu’il y en avait partout? Et je ne parle pas de petits temples, ils sont pour la plupart immenses.
Pour ceux qui n’ont jamais vu de temple de leur vie, vous n’avez qu’à visiter Bagan pour changer la situation du tout au tout. Vous pouriez aller à Bagan et ne jamais plus aller dans aucun autre temple par la suite, que vous auriez une overdose de temples pour le reste de votre vie. Cela dépasse l’entendement d’avoir autant de temples concentrés au même endroit. Je crois qu’il faudrait au moins 2-3 semaines à quelqu’un désirant visiter chacun de ces temples en détail…
Je n’en dit pas plus, voici un bref aperçu des temples que nous avons visités…
Du sommet de certains, nous avions un panorama 360 degrés à coupé le souffle qui valait son pesant d’or…
D’autres avaient des corridors tout simplement immenses construits pour abriter des géants.
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C’est finalement perché tout en haut du temple SHWE-LEIK-TOO que nous avons admiré le coucher du soleil. J’étais installé au plus haut que j’avais pu monter sur la façade du temple (il n’y avait personne de plus haut que moi). Tout ce qu’il y a de plus sécuritaire…
– Chance d’avoir un merveilleux coucher de soleil; Garanti
– Chance de se pêter la gueulle en redescendant; très élevé
– Chance que cette idée m’ait passé par la tête en montant; 0%
J’étais comme un chat qui avait monté trop haut dans un arbre et qui avait peur de descendre… appelez les pompiers…
Je laisse les images parler d’elles-même…
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Descendu sain et sauf de mon perchoir, c’est complètement crevé après un nuit dans un bus suivit d’une journée d’exploration de Bagan que nous sommes rentré à l’auberge. Il n’était pas question ce soir là de coucher dans un bus ou sur le plancher d’une maison perdue dans la jungle… oh que non… nous allions plutôt avoir l’une de nos rares bonnes nuits de sommeil au Myanmar.
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9 février 2014 – Après une seule journée passée à Bagan… alors que le touriste moyen y séjourne environ 3 jours… je prenais un bus de nuit… encore… en direction de Yangon.
Je n’ai vu qu’une INFIME portion de tous les trésors que recèlent Bagan, mais ce fut amplement suffisant puisque mon cerveau ne pouvait en prendre plus.
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Yangon – 10 février – 4.00am
C’est dans le stationnement poussiéreux de la gare/ville d’autobus de Yangon que je disais Au Revoir à mon compagnon Roark pour la dernière fois. Après près de 5 mois à voyager ensemble réparti sur 5 voyages, il n’y aurait pas de 6ème fois. Alors qu’il allait continuer son voyage, le mien tirait à sa fin.
En effet, je m’envolais pour Bangkok… mon 5ème séjour dans la ville du pécher asiatique… l’instant de refaire ma garde-robe afin de me diriger vers Dubai où j’ai accepté un travail d’architecte. J’allais donc troquer mes flip flop toutes troués et une senteur persistante de swing pour des pantalons, chemises et souliers.
En moins d’une semaine, j’allais donc passer d’un backpacker un peu crado ayant un budget de moins de 30$/jour et qui couche directement sur le plancher de villages perdus dans le fin fond d’un des pays les plus pauvres du monde… à un architecte travaillant dans l’une des villes les plus décadentes du monde. Après maintenant 1an à voyager, le choc allait s’avérer brutal.
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MYANMAR EN BREF
J’aurais séjourné exactement 28 jours au Myanmar, soit le maximum permit pour un étranger. Ce mois aura sans aucun doute été l’un des plus éprouvants de mon voyage (mis à part les 2 treks de 1 mois) dans la mesure où il y avait beaucoup trop d’endroits à visiter pour le temps qui nous était alloué. Nous avons voyagé au sud, au nord, à l’ouest et à l’est du Myanmar sans aucun répit… et après beaucoup de nuits blanches, je peux dire mission accompli. Je quitte ce pays l’esprit plein de merveilleux souvenirs et les batteries complètement à terre.
– 28 jours,
– 24h dans un bus
– 7 nuits… blanches dans des bus,
– 4 nuits presque blanches à dormir sur le plancher des vaches lors de treks
– 3 trip de bateaux mémorables
– 2 train de jour surprenants
– 1 peuple birman qui bat à plate couture tous les autres peuples asiatiques pour sa gentillesse. Mention honorable au laotien et népalais.












































































































