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Épisode 100 – Hola Argentina; Perito Moreno & Fitz Roy

7 Janvier 2016

Déjà 3h que le bus avait quitté Puerto Natales… 3h durant lesquelles les montagnes avaient faites place à une grande plaine où rien ne poussait autre que des buissons à l’infini de tous les cotés.
Un paysage vaste et immense qui rompait brusquement avec les paysages chargés et tout sauf plat de la Patagonie Chilienne.
Bienvenue en Patagonie Argentinienne…

ARGENTINA POUR LES NULS
De son nom officiel « Republica Argentina », l’Argentine est le 9ème plus grand pays sur Terre (8ème si on compte les territoires revendiqués en Antarctique). Avec seulement 43 millions d’habitants, c’est donc l’un des pays les moins densément peuplé sur Terre. 

– Capitale; Buenos Aires,

– Langue; Espagnol,

– Monnaie; le Peso Argentin,
Amerigo Vespuci fut le 1er européen à venir sur le territoire actuel de l’Argentine en 1502 (l’explorateur qui donna son nom à l’Amérique… Amerigo… Amérique).
À l’époque coloniale, le territoire était connu sous le nom de « Vice-royauté du Rio del Plata » (Le Rio del Plata est la rivière qui sépare l’Argentine & Buenos Aires, de l’Uruguay) et servait principalement de port pour envoyer en Espagne les métaux recueillis dans les mines de Bolivie. 
Ayant obtenu son Indépendance de l’Espagne en 1810, le pays nouvellement crée fut nommé « Les Provinces Unis du Rio del Plata », pour rapidement adopter le nom de Argentina… dérivé du mot latin « Argentum », qui signifie « Argent » (le métal). 
L’Indépendance fut suivit d’une longue guerre civile de plus de 50ans… qui fut suivit par la plus grande période de prospérité de l’histoire du pays. 
En effet, la seconde parti du 19ème siècle fut le théâtre d’une immigration massive d’européens vers l’Argentine (principalement des espagnols et italiens, mais aussi beaucoup de français et d’allemands). On raconte que seuls les États-Unis reçurent plus d’immigrants à cette époque. 
C’est en bonne parti grâce à cette immigration que l’Argentine est de nos jours le pays le plus blanc d’Amérique du Sud… où il y a le moins de natifs (originaire d’Amérique du Sud… avant l’arrivé des espagnols) et de métis (mélange entre les natifs et les espagnols).
Au début du 20ème siècle, l’Argentine était considéré comme le 7ème plus riche pays au monde… devant le Canada, les pays scandinaves, etc. Malheureusement pour eux, cette prospérité fut gaspillé par un 20ème siècle marqué par une série de coup d’états et beaucoup d’instabilité politique… dont le pays peine encore à sortir de nos jours.  
Autres faits à ne pas négliger;

– En 1904, l’Argentine fut le premier pays à envoyer une mission en Antarctique. Tout comme le Chili, le pays revendique des territoires en Antarctique… même si un traité international de 1961 stipule que l’Antarctique est un territoire neutre qui ne peut appartenir à personne. 

– L’Argentine est dans le Top5 des plus grands pays producteurs de vins.

– L’Argentine a le plus grand réseau de chemin de fer de toute l’Amérique du Sud.

– L’espagnol parlé par les argentins est complètement différent de celui du reste de l’Amérique du Sud. On raconte que l’espagnol argentin a beaucoup été influencé par la langue italienne. 

– L’Argentine compte sur son territoire la plus haute montagne sur Terre en dehors de la chaine des Himalayas (donc en dehors de l’Asie); l’Aconcagua. Du haut de ses 6959m, cela en fait la plus haute montagne de l’hémisphère sud et ouest sur Terre.

– En 2010, l’Argentine fut le 1er pays d’Amérique du Sud (et seulement le 2ème) à légaliser le mariage entre personnes du même sexe. 

– L’actuel Pape (Francois?!?) est argentin. Son véritable nom est Jorge Mario Bergoglio. C’est le 1er pape à ne pas être originaire d’Europe.

– L’Argentine compte sur la plus grande communauté de musulmans et de juifs de toute l’Amérique du Sud. 

– Finalement, l’Argentine est le Royaume du Tango (danse), le pays où il se consomme le plus de viande au monde… et le lieu de naissance du très célèbre révolutionnaire Ernesto « Ché » Guevara.

EL CALAFATE
Après 5h de route, notre bus s’arrêtait finalement; Terminus El Calafate. 

    
Le nom « Calafate » est en l’honneur de ces petits fruits qui ressemblent à s’y méprendre à des bleuets et que l’on retrouve en abondance dans les environs.
Petite ville anonyme sur les berges du Lago Argentino (le plus grand lac d’Argentine), El Calafate devint rapidement une destination touristique des plus en vue lors de la création du « Parque Nacional Los Glaciares » en 1937.

  
El Calafate d’aujourd’hui transpire le touriste… nous n’avions heureusement pas fait tout ce chemin que pour visiter cette ville sans aucun intérêt… oh que non. Nous étions ici pour rendre visite à Perito Moreno. 

PARQUE NACIONAL LOS GLACIARES
Comme 1ère activité en Argentine, nous allons visiter le Glacier Perito Moreno. Probablement le glacier le plus connu/touristique au monde, l’endroit DÉBORDE de touristes… avec les prix sont (malheureusement) en conséquence ($$$). 
Découvert par Perito Francisco Pascasio Moreno en 1877, le glacier fait parti du Parque Nacional Los Glaciares; 2ème plus grand parque en Argentine, dont plus du 1/3 de la superficie est recouverte de glace… pouvant faire plus de 1500m d’épaisseur à certains endroits. 
Le parque compte plus de 40 glaciers, mais la grande vedette est sans nul doute Perito Moreno. Haut de plus de 60m, profond de plus de 150m sous la surface de l’eau, la grande particularité de ce glacier est qu’il peut être admiré de TRÈS PRÈS. 
Une fois face au glacier, vous oubliez comment le prix du billet et du bus pour s’y rendre étaient exorbitants… et vous êtes en extase. 

                  
Vous avez ni plus, ni moins un gigantesque mur de glace à quelques mètres devant vous. Regarder le Glacier Perito Moreno est comme prendre und pilule anti stress; vous oubliez tous vos problèmes et êtes en paix avec vous-même devant cette bête pré-historique faite de glace. 
Puis, le silence des lieux est brusquement déchiré par une explosion qui résonne sur des centaines de mètres; un morceau du glacier se décroche. Le son, véritable coup de tonnerre, est si jouissif que même un aveugle apprécierait une visite à Perito Moreno. Et quand vous avez la chance de voir l’un de ces morceaux se décrocher devant vos yeux… nous étions émerveillés comme des enfants visitant le Père Noel pour la 1ère fois. 
Fait intéressant, contrairement à la plupart des glaciers sur Terre, qui fondent à vue d’oeil et pourrait bien disparaitre avant le tournant du prochain millénaire, le glacier Perito Moreno est stable depuis une centaine d’années et a même gagné du terrain. 

  
Difficile de rester de glace devant Perito Moreno. 

EL CHALTEN
Cap sur El Chalten, un peu plus au nord. 

  
Pour El Chalten, aucune difficulté à rester de marbre…

Fondé dans les années 1985, c’est la plus jeune ville du pays et un incontournable pour toute personne visitant l’Argentine… même si c’est probablement l’endroit le moins chaleureux au monde (dans tous les sens du terme), étant constannent balayé par des vents glacials. 
Malgré son statut de « capitale du plein air en Argentine », El Chalten est aussi une ville que tout architecte ou urbaniste aurait en horreur; faite à la va vite sans aucune trame urbaine ni la moindre organisation. La ville est laide sans bon sang.

SENDERO AL FITZ ROY
Nous entamions notre randonnée jusqu’au Lago de los Tres pour y admirer l’une des montagnes les plus emblématique au monde.

  
Les 10 premiers km se faisait les doigts dans le nez via un sentier relativement plat et très bien balisé.

         

  

 Passé le camping Poincenot, les choses se corsaient sur les 2 derniers km… pour arriver au Laguna de los Tres à 1170m, la bête juste devant nous; le Cerro Fitz Roy, ou tout simplement Fitz Roy, une gigantesque aiguille de granite de 3405m de haut nommée en l’honneur du capitaine du HMS Beagle… à bord duquel Darwin prenait place lors de son voyage historique…

    
Malgré sa petitesse comparé aux géants de ce monde, Fitz Roy est l’une des montagnes les plus difficile à escalader sur Terre. Alors que l’Everest fut « vaincu » pour une 1ère fois dans les années 50/60, il fallu attendre jusqu’en 1975 pour qu’un 1er alpiniste atteigne le sommet. Alors que plus d’une centaine d’alpinistes atteignent le sommet de l’Everest chaque année, il peut se passer 2 ou 3 ans sans que personne n’atteigne le sommet de Fitz Roy. 
Même par un temps un peu nuageux, le charme opérait. C’est sur le bord de ce lac à contempler cette vue majestueuse que mon chemin allait diverger de celui de Tanzi pour quelques semaines. 

            
En effet, Tanzi retournait à El Chalten pour ensuite se rendre d’urgence à l’ambassade canadienne de Buenos Aires pour collecter son visa étudiant… et en avait un peu sa claque de faire de la randonnée. Après Buenos Aires, elle allait se diriger vers le Paraguay pour y faire du volontariat… tandis que j’allais dormir au Camp Poincenot (que nous avions croisé plus tôt) et ensuite remonter tranquillement l’Argentine… en y faisant un maximum de randonnées… et en la ramassant en chemin. 
Je profitais du reste de l’après-midi pour me promener dans les environs, et tombait sur le Glacier Piedra Blanco… d’une monstrueuse beauté… comme si des rapides s’étaient figé à jamais en dévalant la montagne.

       
Aussi bizarre que cela puisse paraitre après presque 10mois de voyage, ce soir serait ma 1ère nuit seul dans une tente. J’avais fait BEAUCOUP de randonnées avant que Tanzi se joigne à moi, mais avait toujours dormi en refuge ou dans des fermes/homestay.

          

D’UN GÉANT À L’AUTRE
À mon réveil, le ciel était quasi exempt de nuage. Je décidais de remonter au Lago de los Tres… une décision que je n’allais pas regretter; il n’y avait aucun vent, presque aucun nuage et le lago formait un miroir presque parfait (pas de vent donc pas de vague).

      
Je restais assis sur les berges du lac un bon 2h à admirer Fitz Roy et ses potes. 
Puis… le vent se levait, le lac se brouillait, les nuages se pointaient et une masse de touristes se pointaient… le champ du cygne; Adieu Fitz Roy.

      
Retour au Camp Poincenot, remballe le camp, pour me diriger 13km plus loin au Camp De Agostini sur le bord du Lago Torre, lago faisant face au plus petit, mais presque aussi impressionnant Cerro Torre. 

          
Du haut de ses 3102m, cette aiguille de granite est réputé encore plus difficile à escalader que Fitz Roy… en raison des vents violents qui l’entoure en quasi permanence et de ses parois recouvertes de givre/glace 365jours par année. 

   
   

LE RIO ELECTRICO
À la première heure, je retournais à El Chalten avec l’intention de me trouver un lit afin de reprendre des forces, et de me louer un harnais pour ma prochaine aventure. 

    
Une fois en ville, je faisais le tour des auberges recommandables… et moins recommandables… pour toujours recevoir la même réponse; « nous sommes plein… pour les prochains jours ». 
Ma seule option pour dormir en ville était de tenter ma tente sur l’un des nombreux campings improvisés… qui coutaient la peau des fesses. 
Je décidais de laisser tomber la journée de repos, de louer un harnais, et de commencer ma nouvelle aventure dès maintenant. 
Encore là, tous les harnais en ville étaient déjà loués…
13.00 – Avec le moral dans les talons, la dernière chose que je voulais était de camper dans cette ville de merde. 
Je décidais de mettre le cap sur la vallée du Rio Electrico, 21km de marche plus loin, avec l’intention de camper au Refugio del Fraile.

Les 15 premiers km se passaient sur une route de gravelle dans le fond d’une vallée exposée aux vents violents… qui me trimbalaient de tout bord tout coté. Pire encore, le vent transformait la gravelle de la route en mini tornade de poussière.
Après 11km, la route bifurquait dans une nouvelle vallée. Je pouvais alors apercevoir pour la 1ère fois la vallée du Rio Electrico… ma destination… qui ressemblait à un mur noir. Mon petit doigt me disait qu’il ne faisait vraiment, mais vraiment pas beau là-bas. 

    
Décidément, rien ne tournait en ma faveur aujourd’hui. 
Au moment où je songais sérieusement à retourner à El Chalten, je croisais un camping sur le bord d’une rivière toute bleue (il n’y a pas de hasard dans la vie) et décidais de m’y arrêter pour la nuit. 
Tenu par un charmant jeune couple, le Camping Bonanza me chargeait « seulement » 12$ pour un spot de camping… pas cher en Argentine… mais le prix d’un super auberge avec déjeuner inclus (et probablement une piscine) en Colombie. 

      
Quand il me posait la question « comment tu es arrivé ici » et que je répondais « j’ai marché depuis Chanten », la jeune femme se montrait très surprise. 

TENTATIVE ULTIME
À mon réveil, la vallée du Rio Electrico était encore aussi noire que la veille. Je mettais une croix dessus. 
Direction El Chalten en quête d’un harnais.
Je passais 2h à marcher sur la route à me faire brasser/geler par le vent qui soufflait encore plus fort que la veille.
Une fois à la 1ère des 2 shops qui louent de l’équipement de montagne, j’étais tellement préparé à ce que le gars me disent « non on en a pas » que quand il m’a dit « oui j’en ai 1 », j’étais déjà en train de faire mon mouvement pour partir… j’ai retourné la tête en vitesse… et j’ai laché un « WHAT!!! (Quoi) ».
Direction le Circuit Huemul sans tarder… pour vous il faudra attendre au prochain épisode…

  

P.S. – LA QUESTION QUI TUE
Cerro Fitz Roy ou Torres del Paine? 
Sans rien enlever à Torres del Paine, j’ai été beaucoup plus impressionné par Fitz Roy. 
Fitz Roy m’a décroché la mâchoire… W O W. Je commence à en avoir vu pas mal des montagnes… mais celle-là, c’est comme la cathédrale Notre-Dame de Paris des montagnes; un temple construit par des millénaires de glace et de vent. 
Ajoutez à cela que l’accès à Fitz Roy est gratuit, qu’il y a un peu moins de touristes, et qu’il est possible de camper gratuitement et sans avoir à réserver à l’avance.

Épisode 99 – La Terre de Feu; Randonnée Au Bout Du Monde

Lima – Fin Octobre 2016
« J’aimerais célébrer le Nouvel An dans un endroit hors du commun »; l’une des premières choses que Tanzi m’avait dite en me rejoignant en Amérique du Sud.
« Que dirais-tu de célébrer le jour de l’an en Terre de Feu » lui avais-je lancé (sans trop y croire). Après tout, nous étions à plus de 5000km à vol d’oiseau et rien ne disait que nous serions rendu là 2 mois plus tard. 

11.30 – 30 Décembre 2016
Chose promise, chose dû…
Le petit avion bimoteur, dans lequel nous prenions place, survolait le Canal de Beagle, pour finalement atterrir à Puerto Williams…
Bienvenue en Terre de Feu!

        

LA TERRE DE FEU POUR LES NULS
Après 4.5 mois et 6900km (à vol d’oiseau), depuis la Colombie, à l’extrême nord du continent sud américain, j’ai enfin atteint l’extrême sud du continent… l’endroit le plus reculé et le moins visité (difficile d’accès et $$$) de tout le Chili; là où la Cordillère des Andes rencontre les 2 océans. 
Ferdinand de Magellan, voyant beaucoup de feux sur les plages (allumés par les tribus autochtones), lors de son célèbre passage du désormais Détroit de Magellan (1520), surnomma l’endroit « Terre de Fumée » (un peu poche). L’endroit fut plus tard rebaptisé « Tierra del Fuego (Terre de Feu) ».
Auparavant territoire autonome habité par des tribus indépendantes, le Chili et l’Argentine ont commencé à revendiquer les terres vers la fin 19eme siècles. La Terre de Feu est aujourd’hui un archipel partagé entre l’Argentine et le Chili, et séparé du continent par le Détroit de Magellan. 
La découverte d’or au tournant du 20ème siècle amena une immigration massive d’européens… et l’extermination quasi totale des communauté autochtones…
L’extrême sud de la Terre de Feu est le tristement célèbre Cap Horn (Cabo del Hornos), passage maritime réputé comme étant le plus dangereux/difficile à négocier sur Terre, aujourd’hui considéré comme étant le plus grand cimetière de bateaux au monde (épaves de tous les bateaux ayant tenté de franchir le Cap Horn… sans succès).
La plus grande ile de l’archipel appartient à l’Argentine; Isla Grande de Tierra del Fuego. C’est sur cette ile que se trouve Ushuaia, sans le moindre doute la ville la plus connue (et touristique) de la région. Avec Christchurch (en Nouvelle-Zélande) et Punta Arenas (Chili), Ushuaia est l’un des 3 points de départ sur Terre pour les excursions scientifiques et touristiques vers l’Antarctique.
Triste note pour finir, le « célèbre » trou dans la couche d’ozone se situe tout près de Isla Navarino. On dénombre un taux très élevé de cancer de la peau chez les habitants… et les moutons du coin (pas des jokes). 

PUERTO WILLIAMS
L’expression « au bout du monde » semble avoir été inventée pour décrire Puerto Williams. 

  
Contrairement à la croyance populaire, largement répandue par l’Argentine, la ville la plus au sud sur Terre n’est pas Ushuaia (Argentine), mais Puerto Williams (Chili).
En effet, Isla Navarino, sur lequel se trouve Puerto Williams, se situe à plus de 1km au sud de Isla Grande de Tierra del Fuego, sur laquelle se trouve Ushuaia, par delà le Canal de Beagle… fin de la discussion. 
Le Canal de Beagle fut nommé en l’honneur du bateau HMS Beagle. Le bateau britannique et son capitaine Fitzroy firent 2 voyages en Terre de Feu. Lors du 1er voyage, Fitzroy rapporta (le terme exact serait « fit prisonnier ») avec lui 4 indigènes en Angleterre. Il revint en Terre de Feu pour un second voyage avec les 3 survivants… et un certain Charles Darwin… qui entreprenait alors son périple historique qui le mènerait éventuellement aux Iles Galapagos, où il formulerait sa désormais célèbre Théorie de l’Évolution.
Fondé en 1953 en tant que base militaire chilienne, pour faire sur que l’Argentine ne revendiquerait pas Isla Navarino, Puerto Williams est aujourd’hui une ville de moins de 3000 habitants, qui allait nous servir de point de départ pour notre prochain défi. 
Fait intéressant (ou non), la circonférence de la Terre est de 40075km, ce qui veut dire que de chez vous, l’endroit le plus éloigné sur Terre est à 20037.5km… parce que si vous allez plus loin vous commenceriez à revenir sur vos pas. Tout cela pour dire qu’à Puerto Williams, j’étais à 14500km de chez moi, tandis que Tanzi était à exactement 17000km de chez elle. Nous sommes sur à 99% que Isla Navarino est l’endroit terrestre tle plus éloigné (excluant les océans et l’Antarctique) que Tanzi puisse aller de chez elle.

    

LES DENTS DE NAVARINO
Seulement 3 jours après avoir terminé notre randonnée de 8 jours dans le Parque Torres del Paine (nos bottes n’avaient pas eu le temps de sécher), nous quittions le confort (relatif) de notre auberge de Puerto Williams, pour entreprendre le sentier de Grande Randonnée (sur plusieurs jours) le plus au sud de la planète; la randonnée très en dehors des sentiers battus « Dientes del Navarino (Les Dents de Navarino) ».
Créé de toute pièce par un auteur du Lonely Planet en 1991, le circuit est d’une longueur d’environ 50km, fait le tour des Aiguilles de Navarino, une chaine de montagnes constituée de plusieurs sommets pointant vers le ciel tels des aiguilles, et passe au travers d’une contrée perdu, faite de forêts vierges, de lacs et de montagnes.
On raconte que le sentier n’en est pas vraiment un; il n’y a pas de sentier à proprement parler, que de rares totems/poteaux à repérer… un sentier réservé au expert ayant un excellent sens de l’orientation. 
Autre fait intéressant, il n’y a pas de parc national sur Isla Navarino. L’ensemble de l’ile fait cependant parti de la « Reserva Cabo del Hornos (La Réserve du Cap Horn) », une réserve nommée au Patrimoine de l’UNESCO dans la catégorie « Natural Biosphere Reserve ». Seuls 37 endroits sur Terre ont reçu ce titre.
En clair, la Réserve est à l’état quasi vierge (une présence humaine minimale). C’est donc dire que le circuit Dientes de Navarivo ne comporte aucune installation, aucun espace de camping officiel (tu campes où tu veux), et donc aucun frais à payer (ce n’est pas un Parc National). 
Pour ceux qui n’ont pas encore compris, notre randonnée serait dans la nature la plus totale. 
Nous ne le savions pas encore, mais « I lost the trail / Where is the trail (J’ai perdu le sentier / Où est le sentier) » seraient les 2 phrases que moi et Tanzi allions employer le plus souvent durant nos 4 jours de randonnée.

Jour 1 – NOUVEL AN SAUVAGE

31 Decembre 2016
08.00 – Puerto Williams
La dame de notre auberge était épatée (le mot n’est pas assez fort) par la petitesse de nos sacs de randonnée. Elle en avait vu passer des randonneurs depuis la dizaine d’années qu’elle tenait son auberge, et me disait qu’elle n’avait jamais vu 2 sacs aussi petits et légers. Et pourtant, dans nos sacs de 7 et 11kg, se trouvait sleepings, matelas de sol, tente, vêtements chauds et une autonomie de 5 jours en nourriture (pates, riz, chocolats, peanuts, salamis, pains, fromages, des biscuits… et du vin).
10.30 – Après avoir marché quelques km sur un chemin forestier, nous atteignions le début officiel du sentier. En chemin nous avions rencontré 2 cabots qui avaient décidé de se joindre à nous. 

  
L’ascension se faisait via un beau sentier forestier, la « Ruta Patrimonial Cabo de Hornos (Sentier Patrimoniale du Cap Horn) ». 

  
Premier objectif; le Cerro Bandera, le sommet d’une petite montagne derrière Puerto Williams, facilement reconnaissable de par son drapeau chilien. Le Cerro Bandera dominait le Canal du Beagle et Puerto Williams du haut de ses 610m. Nous pouvions même apercevoir Ushuaia tout au loin à l’ouest.

      
Nous marchions ensuite sur le sommet de la montagne, une toundra où presque rien ne poussait sauf du lichen. À partir de là, il n’y avait plus de sentier à proprement parler, que des signes (poteaux) de temps en temps. 

        
Nous disions Au Revoir à Puerto Williams et au Canal de Beagle pour basculer dans la Valle Robalo, ceinturée par des montagnes sur 3 cotés et avec 3 lagunas (lacs) en contrebas. 

   
   
C’est sur les berges du dernier de ces 3 lacs, le Laguna del Salto, que nous installerions notre campement pour la nuit.
La pluie nous attrapait sur le final, juste avant d’arriver au Laguna del Salta, faisant sur que la dernière section (toute en descente dans un champ d’éboulement sur 200m de haut) soit bien glissante et que notre site de camping soit détrempé. 
15.05 – Laguna del Salto après 12km de marche, une journée facile pour les jambes, mais éprouvante pour le cerveau. 

    
Nous pouvions entamer les célébration du Nouvel An avec le vin qui coulerait « à flot » (1L en boite).
23.55 – 31 Décembre 2016

Le réveil sonnait juste à temps pour moi et Tanzi de sortir de la tente et d’entamer le décompte sous la nuit étoilée.
10… 9… 8… 7… 6… 5… 4… 3… 2… 1… 
Chow Bye 2016!
Bienvenue 2017!
Pas de feu d’artifice… Pas de fancy souper au resto… Pas de party entre amis… Juste une tente détrempée avec une jolie fille prête à me suivre jusqu’au bout du monde (littéralement). 
Certains disent que votre nouvelle année sera comme vous la commencez… mmm…
Allez… dodo…

Jour 2 – PAR DELÀ LA FIN DU MONDE

1 Janvier 2017
Un nouveau jour… une nouvelle année… les mêmes bottes détrempées…
Programme du jour; rejoindre le Lago Windhond se situant à l’écart du circuit Dientes de Navarino tout au sud de l’ile.
08.30 – Faux départ en me plantant 2 fois dans la boue lors des 5 premières minutes. La journée allait être longue. 
Dès le départ, nous montions sans relâche pour rejoindre la Paso Austral 350m plus haut; bienvenue en 2017!!!

            
L’ascension se passait dans un sentier que je surnommais « la rivière » (devinez pourquoi); quand nous n’avions pas les 2 pieds dans l’eau, nous avions les pieds dans la boue…
Quelques km plus loin, nous arrivions à la jonction du sentier menant au Lago Windhond. 

            
Après être descendu dans une vallée toute verte, nous pouvions apercevoir les ravages que les castors font sur l’écosystême de l’île. Introduit ici il y a moins d’un siècle (ils ont en faitvété introduit en Argentine… et ont nagé jusqu’à Isla Navarino), le castor canadien détruit des forêts, bloque des rivières et se reproduit en quantité industrielle (aucun prédateur sur l’ile).

    
Le sentier entreprenait de monter au sommet du Cerro Bettinelli, un immense tas de gravas qui dominait les environs et offrait un formidable panorama à 360 degrés. Nous avions alors l’impression d’être au sommet du bout du monde. 

              
Un brouillard cachait alors le sud de l’ile et le Cap Horn. Comme si Isla Navarino nous disait « attendez à demain »… puisque nous aurions à reprendre le même sentier en sens inverse dès demain. 

  
En guise de sentier, des totems à tous les 200-300m. Dans une mer de roche, il fallait avoir les yeux grand ouvert pour localiser ces petits tas de pierre faits par l’homme.

  
13.45 – Nous pénétrions dans une espèce de forêt enchanté… qui se transformait rapidement en une patinoire de boue à la verticale. Comme si ce n’était pas suffisant, la présence de nombreux troncs d’arbre tombés sur le sentier ne facilitaient en rien notre tâche. 
Une grosse heure et demi de contortion et d’équilibre était nécessaire pour franchir cette forêt de moins de 2km (et nous avions descendu tout le long). Sortir de cette forêt sans être couvert de boue relevait du miracle… miracle que ni moi, ni Tanzi n’étions en mesure d’accomplir.

  
Cette forêt désenchantée était suivit d’une marche de 5km dans une plaine… que dis-je… dans un marais… un espèce de labyrinthe sans mur composé de trous d’eau rouge… où flottaient d’étrange substance ressemblant à du vomis… et d’espèce de tapis végétal spongieux et dangereusement instable. Bref, pas l’endroit où tu veux remplir ta gourde.

      
16.30 – Nous installions notre camp sur le bord du Lago Windhond. Le lac en lui-même n’avait rien de spécial, mis à part du sable noir. C’est plutôt le chemin pour s’y rendre qui avait été hors du commun.
Il nous avait fallu 8 intense heures de marche pour franchir les 18km, +800m de dénivelé positif et tout autant en descente… 18km qui nous avaient fait marcher par delà de hautes montagnes, des forêts et des marais, et sur tous les terrains imaginables; roche, neige, eau, sable, boue, bois, boue, etc.

Déjà que le circuit Dientes de Navarino était très peu fréquenté, ce sentier alternatif jusqu’au Lago Windhond l’était encore moins. J’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles à penser que depuis le début de l’histoire de l’humanité, nous étions parmi les rares à être venu ici.

        
Un peu au sud de la 55ème latitude, à 56km au sud de Ushuaia et 96km au nord du dernier rocher du Cap Horn, cette nuit serait notre nuit la plus au sud sur Terre (sauf si nous allons un jour en Antarctique… $$$).

Regardez la flèche BLEUE

          

Jour 3 – DU RÊVE AU CAUCHEMARD

2 Janvier 2016
Copier Coller inversé de la veille alors que nous devions retourner sur nos pas pour rejoindre le circuit; marais, forêt (dés)enchantée, plaine stérile, sommet en tas de gravas, forêt ravagée par les castors et finalement la jonction avec le circuit.
L’ayant vécu la veille ne rendrait pas la tâche plus facile. Nous étions simplement conscient de l’ampleur de la tâche à accomplir.
Comparativement à la veille, nous avions une vue dégagée au sommet de Cerro Bettinelli. Nous pouvions ainsi voir la fin de l’ile et l’archipel inhabité du Cabo del Hornos (Cap Horn) tout au fond… donc la fin de l’Amérique du Sud.

                      
Il nous fallait pas moins de 7 heures pour retourner sur nos pas et aller dormir sur les berges d’un petit lac quelques km après notre retour sur le circuit. 

    
Cette journée, qui avait jusque là été fantastique, se transformait en cauchemar à peine arrivé au lac; une pluie diluvienne nous tombait dessus alors que j’installais la tente.
La pluie allait gagner en intensité et perdurer toute la nuit, si bien que ma petite tente prenait tranquillement l’eau; au milieu de la nuit, le sol était imbibé d’eau si bien que nos 2 sleepings étaient rapidement détrempés eux aussi… tout comme nous à l’intérieur. 
Le bruit de la pluie qui frappe ma tente est normalement un bruit qui m’aide à dormir… mais pas cette nuit là… il me rendait fou…
Par je ne sais quel miracle, et malgré le fait que nous étions mort de froid, nous parvenions à fermer l’oeil quelques heures. 

Jour 4 – SKYFALL

(Le Ciel Nous Tombes Sur La Tête)

3 Janvier 2016
08.35 – La pluie avait finalement cessée et le soleil était de retour. 
Après passé plus d’une heure à tout faire sécher sur des rochers, nous étions reparti pour un tour.

    
Nous marchions au travers de champs d’éboulement, à chercher les rares totems, jusqu’au sommet de la Paso Ventarron. Du haut de ses 680m, nous disions Au Revoir aux paysages des 2 derniers jours pour basculer dans une nouvelle vallée.

  
  

10.00 – Nous pensions avoir passé au travers du pire la nuit dernière… ERREUR. Nous étions sur le point d’entreprendre le plus pénible Boot Camp (marche forcée) de notre vie. 

Nous ne le savions pas encore, mais c’était la dernière fois de toute la journée que nous verrions le soleil. Dès lors, la pluie allait prendre toute la place et nous tomber férocement dessus sous toutes ses formes; pluie, grêle et même tempête de neige.  

PASO VIRGINIA; LE BAIN DE BOUE

Après avoir longé plusieurs lacs, marché sur le flanc de montagnes, traversé des torrents sur des roches glissantes, évité du mieux possible les trous de boue et négocié des sections de forêts glissantes, il fallait maintenant s’attaquer à la dernière (et plus grosse) difficulté du circuit; l’ascension de la Paso Virginia.

         
Pour atteindre le sommet de Paso Virginia, il nous fallait négocier un sentier de 1.5km avec un dénivelé positif de +700m… une section qui nous prenait 2h à négocier. 
Jusque là, même si le circuit avait été très boueux, nous avions presque toujours pu éviter la boue en prenant des sentiers alternatifs. Durant l’ascension du Paso Virginia, nous n’allions pas avoir ce luxe; il y aurait un sentier et un seul pour atteindre le sommet… un sentier défoncé comme je n’en avait encore jamais vu à ce point de toute ma vie.
De la base jusqu’au sommet de la montagne, le sentier était un champ de boue aussi profond que dense. Chacun de nos pas était une bataille. Plus souvent qu’autrement, nous perdions de vue nos bottes dans la boue, et nous devions lutter/tirer très fort pour les en sortir… et ainsi de suite.
C’est impossible de décrire la sensation de dégout que vous avez lorsque vous savez que vous devez poser les 2 pieds dans la boue, que vous allez probablement en avoir jusqu’au genou, et que tout ce que vous voyez en avant de vous est de la boue. Vous le savez, votre cerveau le sait, mais la sensation reste totalement répugnante. 
Au début de l’ascension, Tanzi était en larme et sur le bord de la crise de nerf (j’étais à peine mieux). Je ne l’avais jamais vu aussi à fleur de peau (j’ai appris de nouveaux mots en russe ;-). 
Vers le sommet, toujours dans cette mer de boue, à avancer à pas de très vieille tortue dans cette mer de boue, avec la pluie qui s’abattait violemment sur nous, complètement détrempé et gelé, nous avions tous les 2 le sourire aux lèvres et trouvions le moyen de rigoler. Au début, votre cerveau lutte pour vous empêcher de faire une chose pareille… puis… il lâche prise… comme si il se disait « ahh… tu veux marcher dans la boue… fais donc ce que tu veux ». Le corps humain a une capacité extraordinaire d’adaptation. Même les endroits les plus inhospitalier pour l’homme peuvent devenir « agréable ».
Une fois au sommet de Paso Virginia, je regardais le chemin parcouru en contrebas et lâchais un « FUCK YOU NAVARINO » bien senti qui résonnait dans toute la vallée. Tanzi me lançait alors; « il y a certains endroits sur Terre qui ne sont pas fait pour l’homme. Cette montagne est l’un de ces endroits ».

  
Dès lors, nous marchions pendant plus de 2km sur le sommet plat de la montagne. L’endroit n’était qu’un tas de gravas, mais la traversée était rendu difficile par une tempête de neige intense qui soufflait sur nous (oui… une tempête de neige). Ce fut probablement l’un des seuls moment dans ma vie où je n’ai pas apprécié la neige. 

    Après s’être fait pleuvoir dessus toute la journée, et avec tous nos vêtements ayant dépassé depuis très longtemps le niveau « détrempé », cette neige mixée avec un fort vent d’hiver nous refroidissait les ardeur.
Une fois de l’autre coté, nous étions au sommet d’une montagne escarpée avec un lac tout en bas. Le sentier descendait alors en droite ligne dans la zone d’éboulement… de loin la section la plus rapide que nous allions négocier durant la journée… à courir à la verticale dans les gravas (comme skier… sans ski). 

  
15.30 – Nous étions à l’extrémité opposé du lac où se trouvait le dernier campement avant la fin du circuit. 

  
Officiellement, nous avions alors parcouru 17km en 7h. Officieusement, avec tous les détours que nous avions fait, la distance devait exploser les 25km. 
Vous pensez que c’est lent? Eh bien sachez que durant la journée, nous avions dépassé (et ensuite largué) plus de 8 randonneurs. Tous ces randonneurs étaient dans la force de l’âge comme nous (il n’y avait pas de randonneurs faible sur ce circuit). 
16.00 – La pluie n’ayant pas arrêté de nous tomber dessus depuis la matinée, et avec encore à l’esprit la nuit passée, nous décidions d’y aller tout pour le tout; nous allions rallier Puerto Williams dès ce soir. 
L’avenir nous donnait raison de pousser jusqu’à Puerto Williams dès ce soir puisque la pluie redoublait d’ardeur et perdurait jusqu’au lendemain. Le lendemain, il tombait 30cm de neige sur toute la cordillère de Dientes de Navarino… en plein milieu de l’été austral (imaginez en hiver). Tous les randonneurs sur le circuit étaient bloqués; il était absolument impossible de localiser le sentier et était très dangereux de se fouller/casser une jambe en marchant dans les sections rocheuses recouvertes de neige.   
Nous allions donc descendre les 2 derniers km en moins d’une heure pour atteindre le niveau de la mer et la route… pour ensuite nous faire ramasser en stop et être à Puerto Williams avant 18.00. 
Trop beau pour être vrai…
Les 2 derniers km jusqu’à la route nous prenaient finalement 2h à franchir; il y avait une tonne de section de boue (pas nouveau) et une quantité industrielle d’arbres tombés au travers du sentier. Nous allions en ligne droite dans la boue sans s’en soucier. Après tout, nous étions détrempé et le moindre espace dans nos bottes était occupé par un mélange d’eau, de boue et de végétation quelconque. Qu’est-ce que plus d’eau/boue allait changer; RIEN. 
18.00 – Après avoir perdu (pour une dernière fois) le sentier, nous terminions le Dientes de Navarino dans la cour arrière d’une ferme après avoir marché durant quelques centaines de mètres dans un marais. Je manquais perdre mes bottes quelques fois tellement l’endroit était profond et visqueux. 

  
Nous rejoignions finalement la route principale de l’ile (route de gravelle), reliant les 2 seules villes sur Isla Navarino (Puerto Navarino et Puerto Williams). Avec encore 7.5km à faire, ne restait plus qu’à prier pour qu’une voiture passe… et quelle daigne nous prendre en stop. 
18.45 – 2 très gentils samaritains nous ramassaient en stop. Ils s’étaient arrêté par eux-même puisque nous n’avions pas osé lever le pouce tellement nous étions détrempé et couvert de boue (je ne m’aurais pas pris en stop). 
19.15 – Nous étions dans une chambre d’hôtel de Puerto Williams… complètement exténué. 
C’est impossible pour moi de décrire à quel point cette journée fut difficile mentalement (parce que le corps est entrainé). Toute la journée, du début à la fin, il fallait avoir des yeux tout le tour de la tête pour ne pas se blesser ou pire; marcher sur une roche instable, se ramasser un tronc d’arbre en pleine face ou se casser une jambe en perdant pied dans une section boueuse en pente, etc. les dangers étaient constant. 

TIERRA DEL JUVIA 

*Nous avons rebaptisé Tierra del Fiego, Tierra del Juvia (Terre de Pluie), un nom qui lui va comme un gant. 
C’est fait! Nous avions survécu aux sévices du Dientes de Navarino. Nous avions bouclé le circuit Dientes de Navarino + un extra de 30km jusqu’au Lago Windhond en 4jours 3 nuits. La plupart des gens prennent 4 à 6 jours simplement pour faire le circuit.
Malgré toute la pluie et la tonne de boue dans les bottes, une randonnée sur le circuit Dientes de Navarino est une expérience unique dans un endroit difficile d’accès et presque vierge de toute présence humaine. Dientes de Navarino n’est cependant pas pour n’importe quel randonneur. Il faut avoir fait beaucoup de randonnée dans sa vie, et vouloir se challenger, pour apprécier cette randonnée. 
Si quelqu’un cherche à organiser une Spartan Race, ou une course à obstacle du genre, sur un vrai sentier, le Dientes de Navarino est tout désigné. 

De retour à Puerto Williams, nous étions quitte pour un repos bien mérité de 2 jours.

    

  
Je ne manquais pas d’essayer le plat typique du coin (Centolla… du crabe géant) et de visiter la communauté de Ukika. Située juste à coté de Puerto Williams, le village est habité par les derniers descendants de la tribu Yámana, premiers habitants de l’ile, comptant désormais moins de 70 membres. 
Ce sont les bottes encore détrempé, même après avoir passé 2 jours complet à sécher sur le bord d’un feu, que nous sautions dans l’avion pour retourner à Punta Arenas. Pour l’occasion, toutes les montagnes autour du Canal de Beagle avaient mise leur grand manteau blanc.
   
 
Notre séjour au Chili tirait à sa fin. Dès le lendemain, nous allions sauter dans un bus pour l’Argentine.
Au Revoir Bout du Monde. 
… 
ÉPILOGUE CHILE
Difficile à croire, mais nous avons passé presque 2 mois au Chili. Je suis entré au Chili en ne connaissant absolument rien du pays et je pars comme si je quittais un vieil ami. 
En une phrase; le Chili c’est le Canada version sud américaine. J’ai trouvé BEAUCOUP de similitudes entre le Chili et le Canada; qualité de vie, peuple aux origines similaires et paysages quasi identiques (exception faite des volcans).
Rare sont les endroits où nous n’avons pas posé les pieds. Mis à part quelques destination soleil au nord, la Carretera Austral est le seul endroit qui manque à mon tableau de chasse. Il me faudra revenir au Chili un jour pour faire cette route de Puerto Montt (Chili) à Villa O’Higgins (Chili), pour ensuite marcher de Villa O’higgins à El Chalten (Argentine). 
Nous pouvons dire que nous avons fait un tour quasi complet de ce pays longiligne… un pays que peu de gens connaissent comparativement à ses très connus voisins l’Argentine, le Pérou et même la Bolivie, mais qui gagne à être découvert.
Il faut cependant avoir un bon compte en banque pour visiter le Chili. Alors que je dépensais en moyenne de 25-35$ canadien par jour en Colombie, Équateur, Pérou et Bolivie, la facture est montée à 60/65$ canadiens pour le Chili. 
On se revoit un jour Chili.

P.S. – Notre départ de Isla Navarino marque la fin d’un mois de décembre complètement fou. Du 1er décembre au 3 janvier (34 nuits), nous avons dormi 15 fois dans une tente. 

Épisode 97 – La Route Des Fjords De La Patagonie

16 décembre 2016
La veille d’entrer officiellement en Patagonie… je perdais ma casquette Patagonia. Je ne pourrais donc pas tenir la promesse que je lui avais faite en quittant Dubai…
Peu importe, je fessais vite mon deuil et nous quittions définitivement Puerto Montt, et la région des Los Lagos, sur un traversier à destination de Puerto Natales, quelques 1200km plus au sud à vol d’oiseau, en plein coeur de la Patagonie. 
Le ferry marquait la fin de 15 jours de fou après notre départ de Santiago de Chile le 1 décembre… 15 jours qui nous avaient conduits dans plusieurs endroits magnifiques; Altos de Lircay, Pucon, la vallée de Cochamo, Puerto Varas/Frutillar, Parque Pumalin et Isla Grande de Chiloé. 
Un 4 jours/3nuits de repos bien mérité sur un bateau ferait le plus grand bien afin de recharger les batteries pour la suite du voyage qui allait repartir sur les chapeaux de roues dès notre sorti du bateau.

LA PATAGONIE POUR LES NULS
Tout le monde a déjà entendu le mot Patagonie/Patagonia, mais que connaissez-vous vraiment de cet endroit plus vrai que nature?
De la forêt, des tonnes de granite, des lacs et rivières aux eaux bleu clair et des glaciers, c’est ça la Patagonie; une contrée sauvage d’une grande beauté où l’homme doit constamment se battre pour garder sa place.
Le mot Patagonie est un dérivé du mot « Patagon ». Magellan, lors de son fameux voyage (1520), où il fut le premier à contourner (avec succès) l’Amérique du Sud par le Cape Horn, baptisa les gens de l’endroit « Patagon », nom tiré de la mythologie grec et faisant référence à des géants, en référence au fait que les habitants du coin mesuraient plus de 2mètres. 
La majorité des gens associent la Patagonie avec Argentine. Effectivement, quand on regarde la carte du territoire, on se rend compte que la majeure partie de la Patagonie se trouve en Argentine. Or, la majeure partie des endroits intéressants à visiter se trouvent au Chili ou à la frontière avec le Chili. Peu importe qu’ils soient chiliens ou argentiniens, les habitants de la Patagonie se considèrent avant tout Patagonien. 
Les autochtones patagons ayant presque complètement été rayés de la carte, les patagons chiliens d’aujourd’hui sont essentiellement originaires de l’Archipel de Chiloé.
Fait non négligeable, il fait jour quasi en permanence; Bienvenue dans l’été austral (Austral désigne tout ce qui se trouve au sud de la ligne de l’Équateur) du sud du continent sud américain; le soleil se lève vers 04.30 et se couche vers 23.00, de sorte que nous ne voyons quasi jamais la noirceur. Le phénomène allait s’amplifier plus nous allions descendre au sud. 

Le moins que l’on puisse dire c’est que la Patagonie n’est pas à la porte d’à coté.
Du coté argentinien, c’est assez facile puisque le territoire est relié au continent et accessible par la route ou les airs. En ce qui concerne le coté chilien, il est coupé du reste du pays par le Champs de Glace du Sud de la Patagonie, le 3ème plus grand champ de glace sur Terre après celui de l’Antarctique et du Groenland. 
La grande route qui relie le nord et le sud du Chili s’arrête à Puerto Montt. Il est ensuite possible de descendre un peu plus au sud via la Carretera Austral, l’une des routes les plus reculées du monde. La Carretera s’arrête cependant au nord du Champ de Glace du Sud de la Patagonie. Il faut ensuite passer en Argentine pour continuer sa route vers l’extrême sud. 
Le moyen le plus efficace de se rendre jusqu’à la pointe sud du Chili est d’embarquer à bord d’un des traversiers ou de voler. 

RUTA FIORDOS DE LA PATAGONIA

(La Route Des Fjords De La Patagonie) 
JOUR 1

Alors que nous étions embarqué sur le bateau la veille très tard dans la nuit, nous entreprenions d’explorer le bateau à peine le soleil levé. 
Nous étions à bord du traversier Evangelistas, un bateau construit dans les années 70. C’était comme faire une croisière… dans un foyer pour personnes agées. Sans plaisanter, l’intérieur du bateau avait l’air d’un foyer pour personnes âgées avec son look rétro démodé. Pour prouver mon point, on nous proposait des parties de Bingo le soir…
La 1ère journée passait à vitesse très petit V sans rien à se mettre sous la dent en terme de paysage (nous naviguions loin de la cote).

            

JOUR 2

Le 2ème jour pourrait se résumer en quelques mots; journée de merde/pluvieuse… et pour cause, l’endroit où naviguions reçoit entre 5000 et 7000mm de pluie par année, avec certains endroits recevant plus de 11000mm par année. Pour vous donner une idée, 5000mm par année donne une moyenne de 14mm de pluie chaque jour de l’année… 11000mm donne 30mm par jour. 
La première moitié de journée se passait sur l’océan pacifique, avec de fortes vagues. La houle était tellement intense que les escaliers étaient difficiles à monter, qu’il était impossible de marcher en ligne droite (on marchait comme des saoulons) et que la grande majorité des passagers avaient le coeur sur la main. À certains moments, le bateau tanguait tellement que tout le mobilier du lounge passait d’un coté à l’autre du bateau. 
Sur les coups de midi, nous quittions l’océan pacifique… et les vagues, pour entrer dans le Canal de Messier, situé entre l’ile de Wellington (une endroit complètement reculé) et le continent. 
Nous passions le Cotopaxi Shallow, un groupe de roches qui avait faits quelques victimes (bateaux) par le passé.
En fin de journée, le bateau faisait une halte à Puerto Eden (qui porte très mal son nom), un village M I N U S C U L E de seulement 76 habitants, situé sur l’ile de Wellington, qui se méritait le titre de village le plus reculé du Chili. Vivant de la pêche aux crabes, moules et poissons, le village est coupé du reste du monde mis à part pour le traversier qui y fait halte 2 fois par semaine; il n’y a pas de route, encore moins de piste d’atterrissage (il fait trop mauvais à longueur d’année pour y aller en avion ou hélicoptère). 

  

JOUR 3 

Nuageux, mais non pluvieux, nous pouvions enfin espérer voir quelque chose… et quel spectacle nous avons eu.

   
    
    
   
Les fjords dans lesquels nous naviguions… zigzaguions serait plutôt le terme, étaient époustouflant; tout autour se trouvait des massifs de granite et des glaciers sortant de l’eau glacé. L’endroit était tout sauf hospitalier et propice à la vie.
À un certain moment, le traversier, faisant plus de 30 mètres de large, avait du négocier un passage très délicat avec moins de 80m de large entre les 2 rochers. 
Bravo Capitaine!

  


Terre en vue!!!

    
Bienvenue à Puerto Natales dans le « Seno Ultima Esperanza (L’estuaire du Dernier Espoir) », la Porte d’Entrée du célèbre Parque Torres del Paine.
De la manière que les gens me regardaient, ils n’avaient pas du voir de gars en short & flip flop depuis très longtemps… et pour cause, il devait faire 5degrés.
À suivre…

Épisode 96 – Isla Grande de Chiloé

13 Décembre 2016

15.00 – Notre bateau en provenance de Chaiten, sur la cote, arrivait à bon port à Quellon, sympathique village de pêcheurs sur la Isla Grande de Chiloé (la Grande Ile de Chiloé).

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À peine arrivé que nous sautions dans un bus en direction du centre de l’ile.

CHILOÉ POUR LES NULS

Pas de haute montagne, encore moins de volcan, aucun sommet enneigé… notre nouvelle destination contrastait grandement avec les précédentes.

Isla Grande de Chiloé est la plus grande ile de l’Archipel de Chiloé, la 2ème plus grande ile du Chili (après Tiera del Fuego… dans quelques Épisodes) et 5ème plus grande d’Amérique du Sud.

Alors que quelques communautés indigènes habitaient déjà l’ile, les espagnols ont « colonisé » (le mot juste serait plus « pris l’endroit de force ») l’ile dès 1567.

Chiloé, qui signifie « Territoire des Albatros » en language ancien, est isolé du continent depuis toujours. Les habitants y ont développé une culture/mythologie unique à l’ile au fil des siècles, étant très proche de « Nuke Mapu » (Mère Nature).

Encore aujourd’hui, même si l’ile et le continent sont séparés par moins de 7km en leur point le plus proche, le seul moyen d’accéder à l’ile est par bateau. Tout ou presque sur l’ile tourne autour de la pêche.

L’ile est aussi reconnue pour ses contrées à l’état sauvage, que ce soit ses forêts humides, ses lacs et ses paysages côtier à peine touchés par l’homme. On retrouve aussi des colonies de penguins, des lions des mers, des dauphins, et une multitude d’oiseaux de toute sorte.

Chiloé est une contrée difficile où l’homme a constamment du se battre pour conserver sa place. Quand il fait mauvais sur Chiloé, il fait MAUVAIS. L’ile est d’ailleurs abonnée au temps gris/pluvieux, et fut l’épicentre du plus puissant tremblement de terre jamais enregistré par l’homme en 1960.

PAS FIDEL, MAIS CASTRO

Nous étions donc au centre de l’ile dans la capitale Castro. Charmante petite ville à l’architecture de bois très élémentaire, Castro était la 3ème plus vieille ville du Chili (1567).

L’église de Castro, en tôles ondulées de couleurs jaune et mauve, étant l’une des quelques 180 églises de Chiloé, et l’une des 16 inscrites au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Certains quartiers de la ville étaient aussi construit en Palafitos; ancienne méthode de construction sur Chiloé qui consistait à construire les maisons de pêcheurs sur des pilotis au-dessus de l’eau.

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Je ne pouvais passer par Chiloé sans essayer le plat typique de l’ile; Curanto… une assiette remplie à rebord de moules (je n’avais jamais vu d’aussi grosse moule… ça faisait peur à croquer), clams, poulet et autres viandes.

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Vous êtes du pour un bon mal de ventre une fois fini… rien de mieux que d’aller taquiner les lions de mer.

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PARQUE NACIONAL QUILOÉ

Direction Cucao, minuscule village sur la cote pacifique et porte d’entrée du Parque Nacional Chiloé. Le parc fut entre autre visité par Charles Darwin au 19ème siècle (si vous ne savez pas qui est Charles Darwin… eh bien… que Dieu ait pitier de vous… ce qui est assez contradictoire en soi…).

L’instant du trajet de bus de Castro à Cucao, Tanzi avait commencé à se sentir très mal… très probablement une indigestion alimentaire. Je la laissait repartir à Castro avec le bus suivant, avant de commencer ma randonnée.

« All By Myself », comme au bon vieux temps, comme le chanterait la regrettée Whitney Houston.

Direction le Refuge/Camping Cole Cole 18km plus au nord.

Les 4.5km premiers km se passaient sur une route de terre au travers de paysages côtière à l’état presque complètement sauvage. Inhospitalier était probablement le meilleur mot pour décrire l’endroit… et pourtant, on pouvait trouver des maisons un peu partout. L’endroit me faisait beaucoup penser au Cape Breton en Nouvelle-Écosse.

Arrivé à la fin de la route, je marchais désormais sur le bord de l’océan pacifique au travers des dunes de sables. J’étais alors complètement exposé au fort vent et avançais en luttant contre les multiples rafales de sable. Les quelques moutons que je croisaient ne semblaient pas comprendre ce que je pouvais faire là.

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J’arrivais finalement au bout de la plage pour y trouver un village (Huentemo). Coupé de tout et sans aucune route excepté la plage pour y accéder, il fallait vraiment être dans le 0.01% des personnes les plus solitaires sur Terre pour habiter là. J’apprenais plus tard que le village était habité par une communauté indigène depuis des centaines d’années.

Je devais alors franchir la rivière à l’aide d’un vieux pont en bois qui ne m’inspirait rien de bon.

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C’est à partir de ce moment que la randonnée devenait véritablement intéressante. Je quittais alors la cote pour entrer dans les terres. Le sentier montait sur des collines boisées avec quelques sections à plus de 70 degrés d’inclinaison. La vue sur la cote était magnifique.

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J’arrivais au Refuge Cole Cole sur la plage Cole Cole au bout de 4 éreintantes heures de marche… un endroit que j’allais appeler « mon chez moi » pour la nuit en campant au son des vagues un peu en retrait de la plage.

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La température avait été clémente toute la journée… nuageux avec quelques percés de soleil… l’équivalent d’une journée ensoleillée sur Chiloé. L’équilibre semblait cependant fragile puisque le ciel ne faisait qu’un avec l’océan au loin.

06.00 – Levé à la première heure, je démontais mon campement et retournais à Cucao, pour ensuite sauter dans le premier minibus pour Castro, récupérer Tanzi et sauter dans un autre bus pour quitter l’ile et retourner à Puerto Varas.

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Demain, nous allions définitivement quitter la région des Los Lagos par la grande porte…

P.S. La vie de backpacker est tout sauf glamour: on dort plus souvent qu’autrement dans des dortoirs, et on marche au moins 10 à 20km par jour dans toutes sortes de conditions & en transportant de lourds sacs sur notre dos. Tout cela dans le but de voyager le plus longtemps possible.

Quelqu’un m’a l’autre jour demandé si j’étais tanné de ne rien faire/me reposer tout le temps. Cette personne n’aurait pas pu être plus dans l’erreur. Voyager comme je ne le fait est tout sauf du repos; mes journées commencent vers 06.00, se terminent vers 21.00 et sont remplis plus que jamais. Voyager comme je le fait est un travail (très amusant) 24h/24, 7jours/7. Ce n’est pas un tout inclus. Quand j’ai un moment de libre, je lis sur de potentielles destinations futures, sur l’histoire des lieux, planifie mon itinéraire, etc.

La nuit venu, et pour décrocher un peu, Tanzi et moi jouons à Worms Armageddon (le vieux jeu Nintendo sur IPhone) et écoutons l’émission The Walking Dead… et quand nous allons finalement au lit, nous sommes exténué mentalement et physiquement…

That’s It… je ne dis pas cela pour que quelqu’un me prenne en pitier (je suis loin de faire pitier). Je ne suis pas un touriste, je suis un voyageur… que je n’entendent plus jamais quelqu’un dire que je me repose à la journée longue…

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Épisode 95 – Pumalin; Contre Vents et Marées

11 décembre 2016

08.00 – Par un matin au ciel très bas, le bateau, sur lequel nous avions pris place à Puerto Montt la veille, était sur le point d’accoster à Chaiten.

« Chaiten no solo es la puerta de entrada de la Patagonia, !Es La Patagonia!

(Chaiten n’est pas seulement la porte d’entrée à la Patagonie, Chaiten est la Patagonie) »

Situé à l’extrême nord de la Carretera Austral, l’une des routes les plus reculées au monde, le village de Chaiten se situe au pied du Volcan Chaiten.

En mai 2008, le volcan s’est réveillé pour la 1ère fois en 9000ans, prenant tout le monde par surprise, dévastant le village & les environs avec des coulées de boue.

Le village, sans AUCUN intérêt, est la porte d’entrée du Parque Pumalin.

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PARQUE PUMALIN POUR LES NULS

Fondé par le philanthrope & milliardaire américain Douglas Tompkins, le fondateur de la compagnie « The North Face« , le Parque Pumalin est le plus grand parc privé sur Terre.

Grand adepte de la Patagonie depuis les années 60, Tompkins acheta des terres à partir de 1991. Au départ, le gouvernement chilien lui mettait des bâtons dans les roues, pensant que Douglas était l’un de ces illuminés qui voulait fonder une secte.

Les intentions de Douglas étaient toutes autres; grand amoureux de la nature, il voulait conserver l’une des dernières forêts humides tempérées au monde, empêchant ainsi les humains de l’exploiter/la détruire.

Tous ses efforts furent finalement reconnus par le gouvernement chilien qui donna au parc le statu de « Sanctuaire Naturel » en 2005.

Douglas Tompkins est mort dans son parc il y a quelques années lors d’une expédition de kayak qui a mal tourné.

Le parc offre une demi-douzaine de randonnées réparties sur 80km entre les villages de Caleta Gonzalo et El Amerillo. La plupart des sentiers sont des randonnées d’un jour. Il est cependant possible de dormir dans l’un des nombreux camping (hyper bien aménagé).

Quelques minutes avant de sauter dans un bus qui nous mènerait à El Amarillo (à 25km de Chaiten), Tanzi me lançait un regard rempli. Un regard qui voulait dire « dis-moi que c’est une joke… on s’en va vraiment faire du camping avec cette température? ».

Dame Nature peut-être très capricieuse dans le sud du Chili. Même si vous y allez durant la meilleure parti de l’année, la température est complètement imprévisible. Il peut pleuvoir durant 1 semaine. Malheureusement pour nous, le temps allait être merdique durant tout notre séjour; le bulletin météo annonçait 100% de chance de pluie sur les 24h des 3 prochains jours.

Nous avions seulement 2 jours à passer à Pumalin, je ne voulais pas les passer dans un auberge miteux (parce que c’est la seule offre dans tout le village) de Chaiten.

25km plus tard et nous étions à l’entrée du parc Pumalin.

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RANDONNÉE VENTISQUIERO

La randonnée vedette de Pumalin! 10km sépare la Carretera Austral du Camping Ventisquiero, camping réputé comme étant le plus beau du Chili; 10km sur une belle route de terre serpentant au travers de la forêt enveloppée de brouillard… sous une pluie battante.

Même si des cordes nous tombait sur la tête, je croyais en notre bonne étoile et espérais des éclaircis qui nous permettraient d’admirer le paysage. À vaincre sans difficulté, on triomphe sans gloire!

15.00 – Une fois au camping, il pleuvait toujours des cordes, mais nous entreprenions la randonnée de 10km menant au glacier à la base du volcan Michinmahuida. La randonnée passait au travers d’une vallée dévastée par l’éruption de 2008; l’un des environnements les plus inhospitaliers que j’ai vu dans ma vie; un mélange de roches, de troncs d’arbres morts, d’arbres encore debout mais mort, sans compter une rivière au torrent aussi déchainé qu’assourdissant. Nous marchions sur une espèce de plage de sable volcanique gris. Un paysage d’une beauté dangereuse et sauvage!

Après 5km, notre randonnée coupait court quand le sentier disparaissait… emporté par le torrent. Impossible de continuer plus loin! Il fallait se résigner à voir le glacier de très loin.img_4732img_4740img_4741img_4751

Nous prenions possession du camping; la tente sous l’abri en bois servant habituellement de salle à manger (où il est interdit d’installer sa tente) et l’immense-moderne bâtiment des salles de bain comme salle à manger.

Seul perdu au milieu d’un parc que peu de gens se donnent la peine de visiter, il fallait en profiter.

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Au final, Dame Nature s’était déchainée sur nous toute la journée; 22km de marche contre vents et marées. Les rares percées de soleil signifiaient que la pluie allait redoubler d’ardeur sous peu. L’expression « trempé jusqu’aux os » n’était pas suffisamment forte pour décrire à quel point nous étions mouillés. C’est quand même drôle la vie; tu passes la journée à te faire mouiller dessus, tous tes vêtements sont détrempés… et tu rêves à une douche bien chaude (encore de l’eau)…

Cette douche serait pour un autre jour. Ce soir, ce serait la serviette, tordre nos vêtements pour y extraire le plus d’eau, et ensuite le sleeping. Malgré tout, le spectacle avait été hors du commun et nous avions le sourire au lèvres.

PERDU ET RETROUVÉ

05.30 – Le lendemain matin, Dame Nature avait cru bon nous laisser un peu de répit. Le mal était quand même fait puisque tout ce que nous portions était détrempé de la veille.

Endormi et écrivant des trucs sur mon iphone, je prenais le mauvais sentier… et perdais la trace de Tanzi.

Je regardais ma carte, et voyais qu’il y avait une jonction quelques km plus loin avec le sentier que j’aurais du prendre. Au lieu de rebrousser chemin, je décidais de continuer jusqu’à la jonction en espérant que Tanzi ferait de même.

Malheur… j’arrivais à la jonction pour ne trouver personne. Est-ce que Tanzi avait rebroussé chemin pour prendre mon sentier? Est-ce qu’elle m’attendait encore là-bas? Est-ce qu’elle était en chemin pour la jonction sur son sentier? Toutes ces options se bousculaient dans ma tête. Je décidais de défaire mes pas sur le sentier que j’avais emprunté. Je décidais aussi de laisser mon sac bien en évidence à la jonction. Elle n’avait pas le choix de passer par cette jonction, et si elle arrivait ici, elle ne pourrait le manquer et comprendrait que j’étais parti la chercher?!?

Entre temps, à partir du moment où Tanzi avait perdu ma trace, elle m’avait attendu sur place, était retourné au camping, et avait finalement décidé de continuer sa route jusqu’à la jonction.

Le temps que je retourne à l’endroit où je l’avais perdu, elle s’était rendu à la jonction… de sorte que je faisais une boucle additionnelle de 3km alors que j’aurais pu sagement l’attendre à la jonction. C’est toujours facile de prendre des décisions après coup… mais sur le coup, il faut faire avec les infos incomplètes que nous avons sous la main.

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De retour à l’entrée du parc, il fallait toujours se rendre 25km plus loin à Chaiten. Après 6km à marcher sur le bord de la Carretera Austral, un bon samaritain nous embarquait.img_4771

Une nuit à Chaiten et nous sautions dans un ferry pour traverser les 100km d’eau qui nous séparaient de Isla Grande de Chiloé.

Épisode 94 – Cochamo; le Yosemite du Sud

5 décembre 2016

Nous voici donc à Puerto Varas dans le centre sud sud du Chili.

Fondé en 1853 par plus de 200 familles allemandes ayant immigrées d’Europe dans le cadre d’un programme de colonisation du Lago Llanquihue (lac autour duquel se trouve Puerto Varas) au sud du territoire Mapuche… alors que la guerre perdurait avec eux pour encore 30ans… on peu sentir l’influence allemande partout dans la « Ville des Roses »; que ce soit dans le nom des rues/magasins, sur l’architecture, ou simplement sur le visage des chiliens de l’endroit.

Quoique extrêmement touristique, Puerto Varas avait beaucoup de charme, en grande parti du au lac et aux volcans Osorno et Calburo qui transperçaient le ciel tout au loin.

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FRUTILLAR

À une trentaine de km de Puerto Varas, Frutillar ressemblait à un véritable musée de l’architecture allemande à ciel ouvert. Beaucoup plus authentique et moins touristique que sa voisine, la proximité avec le lac et la vue sur les volcans était splendide.

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YOSEMITE DU SUD

6 décembre 2016

Par une matinée pluvieuse, nous étions sagement (à nous les geler solide) sur le bord d’une rue de Puerto Varas à attendre le minibus qui allait nous conduire à Cochamo. Nous attendions… et attendions… et attendions encore… pour que finalement un bus bondé se pointe le bout du nez.

En route…

Nous passions les 2 heures suivantes debout dans l’allée.

Le bus nous laissait en bord de route à l’embouchure d’une rivière juste après le village de Cochamo.

Direction la Vallée du Rio Cochamo.

Comme son nom l’indique, la vallée suit le rio Cochamo et remonte jusqu’à La Junta, l’endroit le plus large de la vallée, notre destination.

Il est possible de continuer plus loin jusqu’en Argentine (un peu au sud de Bariloche) à environ 2-3jours de marche. Surnommé la « Gaucho Trail », « gaucho » signifiant « cowboy » en espagnol, ce sentier était utilisé il y a plus de 100ans par les éleveurs de bétail argentin en route vers les mines du nord du Chili pour y vendre leurs viandes.

La vallée de Cochamo est surnommé le « Yosemite du Sud ». Avec ses formations rocheuses de plus de 1000m d’altitude, l’endroit s’est attiré les comparaisons avec le célèbre parc américain. Pour avoir déjà été à Yosemite, et du fait que le parc soit l’un de mes endroits préférés dans le monde, j’avais bien hâte de jeter un coup d’oeil à la vallée de Cochamo pour voir si les comparaisons tenaient la route. On raconte qu’avec la forêt de l’ile de Vancouver et le parc national Séquoia aux États-Unis, la vallée de Cochamo a l’une des 3 plus anciennes forêts du continent.

Après 8km de marche sur la route de terre s’enfonçant dans la vallée, nous gagnions enfin le début officiel du sentier.

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Avec toute la pluie des derniers jours, je renouais avec mon vieil ami la boue. Certaines zones ressemblaient à des tranchées de la 1ère Guerre Mondiale tellement elles avaient l’air de des zones de guerre.

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Tel un puzzle, il fallait bien souvent se casser la tete pour trouver la sortie en passant par des sentiers alternatifs puisque le sentier principal était complètement défoncé. C’était comme jouer à Serpents et Échelles grandeur nature et version boueuse; ponts suspendus, passerelles, escaliers, et j’en passe…

Plus nous avancions et plus le ciel s’éclaircissait au point où la pluie cessait et les nuages s’éclaircissaient.

Un massif rocheux apparaissait alors au travers de la végétation au-dessus de nos têtes…WOW

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13km de boue plus tard que nous arrivions au Camping La Junta. Situé au beau milieu de Cochamo, l’endroit offrait un époustouflant panorama à 360 degrés. À ce moment, personne n’aurait pu me décrocher le sourire du visage; je vivais un moment d’extase et me promenais avec les yeux rivés vers le ciel, ne pouvant décrocher mon regard de ces géants de granite.

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Paradis de l’escalade, c’était peut-être le Paradis point… le genre d’endroit que tu ne veux pas quitter. C’est exactement ce qui est arrivé avec le couple argentino/americain qui avait découvert l’endroit (oui oui decouvert) dans les années 90; ils ont créé un camping et un refuge et sont toujours ici.

Au réveil, j’étais toujours en extase devant la beauté des lieux. Ciel bleu et absence de vent signifiaient que nous allions pouvoir explorer un peu notre nouvel environnement; nous allions monter au sommet de l’un de ces géants de granite.

Le sommet Arco Iris était tout désigné. Atteint après avoir négocié un sentier brutal de 3km de long et 900m de dénivelé positif, et après avoir négocié plusieurs sections très techniques (du genre se hisser à l’aide de cordes sur des parois de pierre mouillée à plus de 70 degrés d’inclinaison… avec le fond de la vallée en-dessous… perdre pied équivalait à une mort presque certaine… au point ou Tanzi et quelques autres randonneurs rebroussaient chemin…)

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Il n’était pas question que je n’aille pas jusqu’en haut. Peu importe la hauteur de la montagne, on à l’impression d’être le Roi du Monde lorsqu’on atteint un sommet. C’est la seule drogue à laquelle je suis accro.

La récompense pour avoir atteint le sommet en valait la chandelle; une superbe vue sur toute la vallée et les montagnes environnantes.

WOWe

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Pas de doute, l’endroit méritait définitivement son surnom de « Yosemite du Sud ».

Il fallait maintenant survivre aux 3km de descente… plus facile à dire qu’à faire.

Ce trek, que je croyais pouvoir boucler en 3-4h, nous prenait finalement 7h, me prenait tout mon petit change d’énergie, et avait comporté certaines des sections les plus techniques que j’avais eu à négocier sur un sentier pédestre.

Une deuxième nuit au camping…

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…et nous retournions ensuite sur nos pas jusqu’au village de Cochamo. Situé dans le petit estuaire de Reloncavi, avec ses eaux bleu clair et dominé par un volcan tout blanc juste devant, le petit village avait tout d’un décor de carte postale.

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Toute bonne chose ayant une fin (pour qu’une nouvelle « bonne chose » commence), nous mettions le cap sur Puerto Varas…

10 Décembre 2016

Direction Puerto Montt… amicalement rebaptisé Puerto Shitt… à 30km de Puerto Varas… une ville laide sans AUCUN charme… mais lieu de transit inévitable.

Nous y prenons un traversier de nuit (oui oui traversier de nuit… c’est une première) en direction du village de Chaiten au coeur du Parc Pumalin.

À Suivre…

Épisode 93 – Araucania; entre Lacs et Volcans

1 Décembre 2016

Araucania, l’ancien nom de la région chilienne se trouvant entre la région centrale de Santiago et la Patagonie (le sud du Chili).

Nous étions dans le bus qui nous conduisait de Santiago à Talca, que Tanzi me mentionnait « Araucania… on dirait que c’est le nom d’un royaume dans « Le Seigneur des Anneaux » ». Elle n’aurait pas pu miser plus juste.

Nous apprenions quelques jours plus tard que J.R. Tolkien, l’auteur nouveau-zélandais qui a écrit « Le Seigneur des Anneaux » et « Le Hobbit », a fait plusieurs voyages au Chili dans sa jeunesse. La légende veut qu’il se soit inspiré des habitants du sud du Chili pour inventer les hobbits; petits, trapus, avec un (fort) penchant pour la fête et la boisson.

Autrefois appelé Araucania, la région fut depuis rebaptisée « Los Lagos (Les Lacs) ». De la forêt, des (tonnes de) lacs et des volcans aux sommets enneigés, c’est ce que vous pouvez trouver un peu partout dans cette région.

Nous laissions afin derrière nous les déserts et paysages arides de la cote Péruvienne, de la Bolivie et du nord du Chili. Maintenant, et pour un très long moment, nous serions entouré de vert. Des arbres, un climat tempéré, des lacs et rivières… nous avions oublié comment cela faisait du bien de se retrouver dans ce genre d’environnement. De la nature avec un grand N… ENFIN;

La région des Los Lagos fut la dernière région du Chili à être colonisé par les européens après que les Mapuche eurent finalement abdiqué en 1882, soit plus de 60ans après l’indépendance du Chili. Les villes créé avant cela furent constamment détruites par les tremblements de terre et les attaques des Mapuche.

La province des Los Lagos est aussi le lieu de naissance de Bernardo O’Higgins, reconnu comme étant l’un des pères fondateurs du Chili. Quand même drôle qu’un gars avec un nom typiquement anglais soit reconnu comme le père fondateur d’un pays définitivement espagnol.

La raison s’explique par le fait que la colonisation de cette province fut principalement faite par des immigrants allemands, suisses, autrichiens et anglais venus directement d’Europe.

Née à Chillan, en territoire sous extrême tension avec les Mapuches, O’Higgins était le fils illégitime d’un soldat irlandais qui travaillait au service de la couronne espagnole. Bernardo fut l’une, sinon LA figure de proue de l’indépendance du chili. Il commença la guerre de l’indépendance en tant que simple officier militaire chilien et la termina en tant que Général en Chef de l’armée d’Indépendance du Chili.

Il fut ensuite le Commandeur Suprême du pays nouvellement formé en 1818, et se retira volontairement du pouvoir en 1823 pour éviter une guerre civile. Il s’exila par la suite à Lima (Pérou) jusqu’à sa mort.

LES MAPUCHES POUR LES NULS

Vraiment pas aussi connus que les Incas, Aztèque, ou autre ancienne civilisation du continent américain, les Mapuches mériteraient un peu plus de considération. Après tout, ils ont résisté coup sur coup aux envahisseurs Incas et aux Conquistadors Espagnols.

Aussi connu sous le nom de Araucans, le mot Mapuche signifie « peuple de la terre ». Les Mapuches étaient des guerriers redoutables qui maniaient l’arc et le javelot comme personne et qui ont défendu férocement leur territoire. À l’arrivé des espagnols, leur territoire s’étendait de Santiago de Chile, à environ Los Angeles (Chili) sur le territoire chilien et argentinien.

Ils détruirent/envahirent plusieurs fois les plus grandes colonies espagnoles/chiliennes tels que Temuco, Talca et Santiago de Chile.

En 1880, les argentiniens et chiliens se sont livrés à une guerre de conquête pour « pacifier l’Araucanie » (en d’autres mots; chasser/tuer les natifs). Cette « pacification » tua plusieurs dizaine de milliers de Mapuches, et Patagons (tribu originaire du sud… la Patagonie), et mena à la capitulation des Mapuches en 1882. Le Chili et l’Argentine pouvaient alors compléter leur « colonisation » du continent jusqu’à la pointe sud.

De nos jours, on estime à plus de 600000 descendants Mapuche vivant sur le territoire chilien, principalement dans la province Los Lagos.

L’histoire de l’humanité est une histoire écrite à l’encre rouge. Que ce soit en Amérique du Sud ou du Nord, des français, anglais, portugais ou espagnols, la « colonisation » de l’amérique signifiait généralement 1 chose; l’extermination des tribus indigènes.

ALTOS DE LIRCAY

Situé au centre sud du pays à quelques heures de Santiago, le parc Altos de Lircay est réputé pour être l’un des meilleurs endroits pour la randonnées dans le centre du pays. L’accès au parc se fait via le (très reculé) village de Vilches, que l’on atteint avec un petit bus roulant sur une route de terre depuis Talca.

14.00 – Parti de Santiago de Chile le matin, nous étions à l’entrée du parc.img_3988

La fille a l’entrée du parc nous refusait l’entrée au parc parce que nous n’avions pas de bruleur (bonbonne de gaz) et de fourneau pour cuisiner; « il est interdit d’accéder au parc sans un bruleur et un poêlon » nous répétait-elle.

Je m’obstinais à lui démontrer que nous n’avions aucune nourriture nécessitant un bruleur et un poêlon… mais elle ne voulait rien comprendre; « le règlement c’est le règlement ».

J’étais hors de moi et lui chantais des bêtises (en français). Nous avions fait tout ce chemin pour nous faire refuser l’accès au parc puisque nous n’avions pas de bruleur, que nous n’avions pas besoin de toute façon?

Nous réussissions finalement à louer un bruleur (que nous n’utiliserions pas) dans un chalet un peu plus bas… pour finalement avoir accès au parc.

15.00 – À vos bottes… prêt… marchez…

La température était PARFAITE et nous avions un parc national chilien, situé dans les pré-andes (la montagne, mais pas la très haute montagne) pour nous tout seul. En effet, bien que majestueux, le parc était totalement hors des radars touristiques.

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17.30 – Nous atteignons un premier camping, mais décidions de pousser plus loin. Le prochain camping indiqué sur ma carre était à plus de 15km. Le soleil allait se coucher vers les 8-9 heure et nous avions de l’énergie à revendre.

18.30 – Arrivé au Mirador Valle de Venado, la vue changeait du tout au tout; une vallée plongeait directement devant nous et 2 volcans enneigés frôlant les 3000m nous faisaient face au loin.

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L’ascension de l’un, ou des 2 volcans, était possible et très tentante… mais nous n’avions ni le temps (nécessite au moins 4 jours), ni la nourriture pour une telle entreprise.

À partir du Mirador, le sentier descendait abruptement jusque dans le fond de la vallée 800m plus bas via un mur végétal; exigeant pour les genoux en descente, mortel pour le cardio à l’ascension. Nous passions dans une foret remplis d’araignées grosses comme mon point et toutes velues.

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Le sentier était aussi une section du plus grand sentier « Sendero de Chile »; projet ambitieux qui reliera l’extrême nord à la pointe sud du Chili via un seul et même sentier pédestre. Le sentier n’est pas encore complété, mais lorsqu’il le sera, il deviendra le plus long sentier de grande randonnée au monde.

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Une fois au fond de la vallée, il fallait traverser (sans pont) le rio Claro à de multiples reprises. La dessus, il y a 2 écoles de pensée; avec ou sans souliers. Je vous laisse deviner à quelle école j’appartiens.

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21.15 – Plus de 23km et 6h après notre départ, nous arrivions finalement au camping. Notre arrivé coïncidait avec le début de la noirceur.

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Tout fin seul au milieu de nul part en pleine nuit, nous passions les heures suivantes à regarder des épisodes de l’émission The Walking Dead… coeur sensible s’abstenir…

Une autre nuit dans le parc…

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…et nous prenions ensuite la direction de Pucon, 600km plus au sud.

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PUCON ET LE VOLCAN VILLARICA

L’autobus roulait au travers de champs et forêts quand 2 cônes aux sommets enneigés faisaient leur apparition au loin; le volcan Villarica (2861m) & son petit frère. Les volcans ne sont pas très grands comparativement à tous les monstres que j’ai sommités auparavant, mais la plaine où nous nous trouvions était au niveau de la mer, donnant ainsi aux volcans des allures de mastodontes des neiges. J’aurais bien tenté le coup, mais les prix sont complètement insensé au Chili; l’ascension du Villarica n’est pas technique  et prend moins de 6h allé/retour, et les agences chargent pourtant 150$ par personne, ce qui est presque le prix que j’ai payé en Équateur pour réaliser l’ascension du Chimborazo (6300m) sur 2 jours. Vas-y en solo me direz-vous? J’aimerais bien mes des rangers surveillent l’accès à la montagne.

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Fait intéressant, comme pour plusieurs autres volcans des environs, il est possible de skier dessus en hier (juin à septembre). Skier sur un volcan… qui dit mieux?

Pucon, notre destination, se trouvait directement au pied du volcan. Le village était un espèce de Chamonix version chilienne… une destination hyper populaire pour les touristes chiliens et étrangers.

Malheureusement pour nous, la seule fois où nous allions voir le volcan allait être du bus puisque le ciel allait se couvrir pour le reste de notre séjour…

PARQUE NACIONAL HUERQUEHUE

Nous quittions Pucon tot le matin das un minibus bondé de touriste afin d’aller passer la journée dans le parc Huerquehue un peu plus loin.

J’avais l’impression d’être de retour dans la forêt canadienne… bambou en moins. Le sentier principal traçait à travers la forêt, via des sentiers hyper bien aménagés, et croisait une demi-douzaine de petits lacs.

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13.00 – Rendu au point le plus éloigné du parcours, la température devenait merdique. Nous décidions de nous transformer en coureur de ultra marathon (les gars qui courent de longues distances sur des sentiers de randonnées) afin d’attraper le bus de 14.10 pour retourner à Pucon.

J’arrivais à l’entrée du parc à 14.09 à bout de souffle et sous une pluie diluvienne pour voir le bus me partir dans la figure. Je courais sur le coté du bus pour tenter de le faire arrêter… mais rien n’y changeait… c’est sur que le conducteur m’avait aperçu, mais l’enfoiré ne s’était pas arrêté.

Nous passions les 3h suivantes à se protéger de la pluie sous un abri de fortune à attendre le prochain bus…

Pour une journée de repos, nous trouvions le moyen de marcher 11km, monter + 1350m et descendre -780m.

Pucon fut le premier endroit de tout mon séjour en Amérique du Sud où la mauvaise température a gâché mes plans. Quand même pas si mal quand on pense que je suis en Amérique du Sud depuis 4mois 😉

The show must go on… Direction Puerto Varas… encore plus au sud.

Distance jusqu’à Ushuaia; 1780km

Épisode 92 – Valparaiso, Santiago et le Rio Celestial

20 novembre 2016

05.00 – Le soleil était encore loin de se lever que le bus dans lequel nous étions s’arrêtait sur le bord d’une route anonyme.

Le chauffeur venait alors taper sur mon épaule; « Caldera aqui ».

Fuck… notre stop.

Bienvenue à Caldera. C’est quand même drôle qu’une ville de bord de mer sans aucun volcan à proximité ait pour nom Caldera, qui signifie la chambre intérieure du volcan où est entreposé la lave.

Bref, nous passions les 3heures suivantes à se les geler sur un banc du parc… avant de trouver un auberge ouvert et décent.

À peine arrivé que nous étions près à repartir… l’endroit était d’un ennui mortel. Mention honorable aux lions de mer qui nous ont donné un bon spectacle dans les eaux du port… et aux crabes et poissons frais que nous avons mangé pour pas cher au marché du port.

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Nous passions le jour suivant à explorer la cote à proximité de Bahia Iglesia. Cette plage de sable blanc en croissant de lune et aux eaux turquoises est l’une des principales destinations soleil du Chili. C’est à cet endroit que j’aurais fait ma première saucette dans l’océan pacifique depuis mon arrivé en Amérique du Sud (il était temps… l’eau était G L A C I A L).

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LA SERENA

Nous nous téléportions (pas vraiment) jusqu’à La Serena, un peu plus au sud.

En chemin, nous passions par la ville de Copiapo. L’endroit était devenu tristement célèbre il y a 5 ou 6 ans quand une trentaine de mineurs avaient été piégé dans une mine pendant plus de 1 mois. La nouvelle avait fait le tour de la planète. Pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, jetez un coup d’oeil au film « The 33 ».

Fondé par les espagnols sous le nom de « Villanueva de la Serena », La Serena est à mi-chemin entre Santiago et Lima afin d’avoir un port de transit entre les 2 grandes villes. La ville est aujourd’hui surnommée « La Ville aux Églises »… je vous laisse deviner pourquoi. C’est aussi LA plus importante destination soleil du Chili.

Le village de Coquimbo, à quelques km en bordure de mer, vaut le détour. C’est à cet endroit que j’apercevais pour la 1ère fois une mosquée en Amérique du Sud. On raconte qu’une forte communauté de libanais demeure dans les environs (allez savoir pourquoi). Pour célébrer l’arrivé du 3ème millénaire (l’an 2000), le roi du Maroc a même offert une immense (et horrible) croix qui a été installée au sommet de la plus haute colline. Quand même drôle qu’un roi musulman offre une croix… à une ville anonyme du Chili… quand on pense que la croix est un signe bani dans les pays musulmans… enfin…

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RUTA DE LAS ESTRELLAS

(la route des étoiles)

La raison principale pour arrêter à La Serena était pour explorer la vallée de Elqui à une cinquantaine de km plus loin dans les terres.

Petite vallée peu profonde, le fond est tapissé de plantation de vignes, le tout entourée de montagnes désertiques et de cactus. C’est dans cette vallée qu’est fabriqué le Pisco, alcool national du Chili (bien que la paternité soit disputée avec le Pérou) qui pourrait s’apparenter à de la vodka fruité, et fait à partir de vigne de muscat.

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Le petit village de Pisco Elqui, blotti tout au fond de la vallée, vaut le détour. Quoique très touristique, il possède l’une des plus belles places centrales que j’ai pu voir en Amérique du Sud avec une superbe église en bois.

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EL RIO CELESTIAL

La véritable raison de faire un détour par la vallée de Elqui est pour y admirer les étoiles. En effet, la vallée est reconnue comme l’un des meilleurs endroits sur Terre pour admirer les astres avec une moyenne de 360 nuits sans nuage par année. On retrouve pas moins de 6 observatoires scientifiques et 5 observatoires amateurs dans un rayon de 10km. J’y ai d’ailleurs vu les plus intenses/brillantes étoiles filantes que j’ai pu voir de ma vie.

Nous arrêtions notre choix sur l’observatoire Mamalluca. En plus d’un leçon d’histoire sur la plupart des constellations, nous apprenions que;

  • Notre système solaire (La Voie Lactée) est composé de plus de 200 milliards d’étoiles et que 99% des étoiles possèdent des planètes en orbites,
  • Que dans les Andes, La Voie Lactée est baptisée « Mayu », qui signifie « El Rio Celestial / La rivière du ciel »,
  • Que notre étoile, le Soleil, est considéré comme étant une très petite étoile, et que la plus grosse étoile connue est environ 1300 plus grosse que notre Soleil,
  • Regarder les étoiles c’est regarder le passer puisque la lumière de certaines étoiles prend plusieurs siècles à nous parvenir,
  • Il y a environ 7000 satellites en orbite autour de la Terre. De ce nombre, 80% ne sont plus en utilisation et dérivent autour de la planète. On les surnomme « Space Junk (déchets de l’espace) »,
  • En terme d’année lumière, la distance entre la Terre et la Lune est de 1seconde,
  • L’homme est actuellement capable d’aller à une vitesse d’environ 500 millions de km par heure dans l’espace… ce qui est considéré comme lent.

Malgré tout, je crois que ce qui m’a le plus épaté de cette visite fut de voir des gens prendre des photos du ciel (la nuit) avec un flash… sans commentaire…

VALPARAISO – LA PERLE DU PACIFIQUE

Ville du Patrimoine de l’UNESCO, de 300000 habitants et située sur la côte pacifique à proximité de Santiago de Chili (Capitale), Valparaiso est une ville verticale toute en couleur.

Vous n’aimez pas monter des marches? Oubliez tout de suite Valparaiso…

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Fondé en 1536, Valparaiso était un simple hameau durant l’Empire Espagnol. Après l’indépendance du Chili (1818), Valparaiso devint le port principal de la nouvelle flotte chilienne, transformant l’endroit en un arrêt à ne pas manquer pour tout bateau franchissant le Détroit de Magellan. Surnommé le « Joyau du Pacifique », Valparaiso était probablement le port le plus important de toute la cote pacifique du continent sud américain, sinon du continent américain tout entier.

De ce fait, l’endroit reçu son lot d’immigrants de toute sorte; principalement anglais, allemand, français, italien et suisse… l’architecture et la culture de la ville étant grandement influencé par ce melting pot de communautés.

L’ouverture du Canal de Panama au début du 20ème siècle signait le déclin du port… le siècle étant une interminable agonie pour Valparaiso.

Depuis quelques décennies, Valparaiso a regagné ses lettres de noblesses avec les bateaux cargo tanker, trop gros pour passer dans le Canal de Panama, et qui n’ont pas le choix de contourner le continent par le sud.

Valparaiso version 21ème siècle est reconnu pour sa culture bohème, ses maisons de couleurs entassés sur les multiples collines qui forment la ville et offrent de magnifiques points de vue sur l’océan. De nombreux funiculaires/trains (appelés « asensores ») ont été construits ici et là pour faciliter ls circulation verticale en ville. Plus souvent qu’autrement, vous emprunterez l’un des multiples « pasajes »… un mot plus doux pour décrire les interminables escaliers qui transforment les collines en véritable labyrinthe.

Valparaiso est aussi reconnue comme étant la Capitale des Graffitis en Amérique du Sud. Dans le centre-ville, il est littéralement impossible de marcher 30 secondes sans tomber sur un graffiti. Si vous ne voyez pas de graffiti, c’est que vous n’êtes pas à Valparaiso. Marcher à Valparaiso c’est marcher dans un musée à ciel ouvert. Certains quartier de la ville sont d’ailleurs littéralement appelés ainsi « Museo al Cielo Abierto ».

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On raconte que peu de voyageur ne sont pas inspiré par Valparaiso… eh bien… je suis malheureusement à inclure dans ces « peu de voyageurs ». On ne se le cachera pas; j’ai été très déçu par Valparaiso. Après tout ce que j’avais lu sur la ville, j’avais des attentes énormes envers Valparaiso. Je m’attendais à ce que Valparaiso soit ni plus ni moins la plus belle grande ville que j’avais vu jusqu’à maintenant en Amérique du Sud. Force est d’admettre que le titre revient toujours à Medellin (Colombie) et Quito (Équateur). Reste encore Buenos Aires, Rio, Sao Paulo, Cuzco, La Paz et Santiago de Chili pour ravir le titre (tant convoité). La chose dont je vais surement m’ennuyer le plus était notre superbe auberge…

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Valparaiso a un potentiel fou, mais c’est plus du domaine du rêve que de la réalité pour l’instant, puisque outre certains quartiers, pas mal tout est à l’état d’abandon. Le meilleur exemple est le bord de mer; une grosse friche urbaine inaccessible au public, alors que cela pourrait devenir une superbe plage avec un quartier branché.

SANTIAGO DE CHILE

Je n’avais pas encore posé les pieds à Santiago que j’adorais l’endroit. Dans le bus qui nous conduisait de Valparaiso à Santiago de Chile, j’avais posé les yeux pour la 1ère fois sur la cordillère des Andes avec ses sommets tous enneigés en arrière plan de la mégapole.

Fondé en 1541 sous le nom officiel de « Santiago del Nuevo Extremo », les 300 premières années d’existence de la future capitale du Chili furent pour le moins difficile. Quand ce n’était pas les tremblements de terre ou les inondations qui détruisaient la ville, Santiago était rasé ou encore capturé lors des multiples attaques du peuple Mapuche qui défendait férocement leur territoire devant l’envahisseur espagnol (nous reparlerons plus en détail de ce peuple dans le prochain épisode).

La ville est passé de moins de 300000 habitants au début du 20ème siecle, à plus de 7 millions au début du 21ème. De nos jours, plus du 1/3 des habitants du Chili habitent dans la capitale ou en périphérie.

Si vous avez un seul endroit à visiter en ville, il faut que ce soit le Cerro Santa Lucia. Petite colline située en plein coeur du centre-ville avec une ancienne tour de défense au sommet, c’est le lieu de fondation de la ville en plus d’offrir un super panorama à 360 degrés sur la ville, la vallée et les montagnes environnantes.

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Au pied de montagnes enneigés à l’année, à une run de métro de certains des plus vieux vignobles d’Amérique, à moins de 200km de l’Argentine, ville à l’architecture moderne… tout cela serait parfait si la ville n’était pas tristement célèbre pour sa piètre qualité de l’air. D’intense nuages dd snog sont causés par la vallée en forme de cuvette où se trouve Santiago et qui retient les gaz à effet de serre.

Santiago est une ville cosmopolite avec un feeling nord américain comme j’ai seulement vu à Lima jusqu’à maintenant (mais en plus beau). Pour cela, et plus encore, je hisse Santiago de Chili dans le Top3 de mes grandes villes préférées en Amérique du Sud.

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À la question « est-ce que je pourrais/aimerais vivre à Santiago de Chili un jour? » la réponse est OUI/Définitivement.

🎶 « I CAN RIDE MY BIKE WITH NO HANDLEBAR » 🎶

30 novembre 2016 🎉

Pour une 4ème fois d’affilée, j’allais célébrer ma fête à l’extérieur du Canada. Après Bangkok il y a 3ans, Dubai il y a 2 ans et les abords du Mont Fuji au Japon l’an dernier, j’allais passer ma fête actuelle à visiter l’un des plus vieux vignobles du Chili… et donc d’Amérique; le vignoble Cousiño Macul à peine à l’extérieur de Santiago au pied des montagnes.

En sortant de la station de métro, rien ne pouvait indiquer que nous étions à proximité d’un vignoble; nous étions dans une banlieue moderne. 2km plus loin et le décor avait changé du tout au tout.

Une fois dans le vignoble, on oubliait vite la ville tellement l’endroit était calme et verdoyant.

Fondé en 1856 par la famille Cousiño, le vignoble possédait alors plus de 28% du territoire actuel de Santiago de Chile. La famille Cousiño a vendu presque toutes ces terres au fil des ans. Le vignoble d’aujourd’hui ne fait plus que 100 hectares.

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Encore aujourd’hui, la 7ème génération de Cousiño opère le vignoble, si qui fait du vignoble Cousiño Macul l’un des seuls encore opéré par une famille (et non une grosse corporation internationale) au Chili.

En d’autres mots, si votre nom de famille est Cousiño à Santiago, vous êtes une personne puissante/influente.

Le mot Macul est un mot Mapuche signifiant « main droite » (fouillez moi pourquoi).

Situé dans la vallée de Maipo, la vallée où se trouve Santiago de Chile, le climat de la vallée est parfait pour la culture des vignes; avec les andes tout près, il fait environ 30 degrés le jour à l’année longue et les nuits sont fraiches, le climat est sec (pas d’humidité) et le sol volcanique (il y a 3 volcans à moins de 5km) procure un som riche en minéraux… toutes des conditions parfaites pour la productions de vin rouge.

Nous faisions dans un premier temps une visite du vignoble à vélo (tout en dégustant du vin)…

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… avant d’explorer l’ancienne usine et le cellier, tout 2 datant de 1870.

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J’y apprenais entre-autre que;

  • Dans un premier temps, le vin a été importé en Amérique afin de fournir en vin de messe les églises (qui a dit que la religion n’a jamais rien apporté de bon dans nos vies ;-). À l’époque de la colonie, il était très fréquent d’avoir un vignoble directement à coté des églises…
  • À l’origine, seuls les jeunes filles vierges pouvaient sélectionner les grapes de raisins. On leur attribuait des pouvoirs surnaturels qui faisaient en sorte qu’elles pouvaient savoir quelles grapes feraient le meilleur vin. Mon petit doigt me dit que si le vin était mauvais… peut-être ls jeune fille n’était pas véritablement vierge.
  • Quand le mot « Reserva » se retrouve sur une bouteille de vin (peu importe le vignoble), cela signifie que le vin a passé du temps dans un baril en chêne.

Pour les passionnés de vin, Santiago de Chili est un endroit à ajouter sur votre liste de voyage.

En plus de se trouver dans la vallée de Maipo, la plus vieille région productrice de vin au Chili, où l’on retrouve d’autres vignobles très connus tels le vignoble « Carmen », qui produit les vins éponymes, et le vignoble « Toro y Concha », plus grand producteur de vin au Chili, qui produit entre-autre le vin mondialement connu « Casillo del Diablo », la capitale se trouve à moins de 100km de la presque totalité des vignobles au pays;

  • la vallée de Casablanca,
  • la vallée de Colchagua,
  • la vallée de l’Aconcagua… partagée avec l’Argentine… où l’on retrouve le célèbre vignoble qui produit l’Errazuriz.
  • la vallée de San Antonio, qui se spécialise dans les vins expérimentales.
  • en plus d’être à seulement 300km de Mendoza, la mecque du vin en Argentine.

En cette matinée semi-glaciale du 1 décembre 2016, fini les grandes villes et le désert. En route vers le sud pour éventuellement gagner la Patagonie.

Distance jusqu’à Ushuaia = 2420km

P.S. I – Nous avons appris qu’à l’indépendance du Chili, le nouveau pays a completement renié l’Espagne pour embrasser tout ce qui était français. L’ironie dans tout cela est que l’ensemble de l’empire espagnol en amérique a enclenché le processus d’indépendance lorsque la France de Napoléon a envahi l’Espagne, et que Napoléon a placé son frère comme roi d’Espagne. Les espagnols d’Amérique du Sud avait en horreur l’idée de se faire gouverner par les français…

P.S. II – À la station de bus juste avant notre départ de Santiago, nous avons été victime d’un voleur. J’attendais Tanzi assis sur un banc avec tous les sacs à coté de moi quand un gars m’a fait un tour de passe passe en ramassant des clés par terre et me demandant si c’était les miennes (alors qu’un de ses potes devait être assis de l’autre coté). Quelques minutes plus tard, au moment de l’embarquement, l’un de nos sacs était manquant; le petit sac de nourriture pour le camping. De tous les trucs qu’on aurait pu se faire dérober, le gars était parti avec le sac de bouffe. Je ne pouvais m’empêcher de rire en pensant à son étonnement lorsqu’il allait ouvrir le sac.

Épisode 91 –  Salar de Uyuni -> -> -> San Pedro de Atacama

16 novembre 2016

Si il y a une chose que tu ne veux pas qu’il arrive lorsque tu prends un bus de nuit, c’est qu’il arrive à destination en avance sur l’horaire. C’est malheureusement exactement ce qui est arrivé avec notre bus ayant quitté Sucre la veille au soir.
03.50am – Encore dans les bras de Morphée, que nous étions brutalement tiré du sommeil; BIENVENUE à Uyuni.
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Moi, Tanzi et quelques autres voyageurs se retrouvions (littéralement) à la rue aux petites heures du matin avec aucune station d’autobus pour aller dormir sur un banc et rien d’ouvert.
La scène avait de quoi être drôle. De 3.50 à 05.00, notre groupe de joyeux lurons déambulait dans les rues sans destination réelle. Tanzi décidais de s’assoir sur un banc et d’enfiler son sleeping alors que je faisais une reconnaissance des lieux.
05.00 – Un homme ouvrait finalement un café… avec chauffage dans le tapis. Nous étions sauvé.
Dès le lever du soleil, le compte-à-rebours s’enclenchait; nous avions jusqu’à environ 10h00 pour trouver une compagnie qui nous conviendra.
Une compagnie pour faire quoi?
Et pourquoi avant 10.00?!?
On reviendra à la 1ère question. Pour la seconde, eh bien… toutes les compagnies (et il y en a beaucoup) débutent leur tour entre 10.00 et 11.00 le matin.
Un tour?
Toi qui adore faire les choses par toi-même et déteste les tours organisés, il-doit bien y avoir une bonne raison qui explique que tu veuilles t’embarquer dans un truc touristique… me demanderez-vous? Eh bien, c’est la seule façon de visiter l’endroit… et c’est l’un des endroits à ne pas manquer en Amérique du Sud.
Si nous ne trouvions pas chaussure à notre pied dans ce délai, nous devrions passer une nuit dans cette ville de merde.
Uyuni « ville de merde », le terme n’est pas assez fort. Uyuni est la définition même de tout ce que je déteste en voyage; une ville qui déborde de touristes, pleines de boutiques de cossins et d’opérateur de tour.
J’arpentais les rues dans mon costume d’habitant; casquette, tuque en dessous, bandanas, short, bas de montagne qui me montait au genou… et flip flop dans l’espoir de trouver.
Tic Tac Tic Tac
07.00 – À peine le soleil levé que je trouvais une compagnie plus que convenable qui avait encore 2 places disponibles.
Difficile à croire, mais vrai; nous allions nous embarquer dans un 4×4 pour un tour organisé de 3 jours dans le sud-ouest de la Bolivie, avec un guide/conducteur et 2 autres touristes (2 argentins), tour qui nous conduira éventuellement de l’autre coté de la frontière au Chili.
Le point de mire de ce road trip était le Salar de Uyuni; un ancien lac désormais asséché la grande majorité de l’année. Situé à plus de 3886m d’altitude, le Salar est une cuvette naturelle ne laissant aucun échappatoire à l’eau… les minéraux sont laissés sur place lorsque l’eau s’évapore… faisant du Salar la plus grande étendue de sel au monde… pour être plus précis, 12500km2 de sel.
Sa taille est telle qu’après avoir parcouru plus de 10km vers son centre, on perd tout repère… une immense étendue blanche sans fin.
De décembre à février, lors de la saison des pluies, le Salar redevient un lac avec environ 10 à 15 centimètres d’eau de profondeur. Avec le sel dans le fond, cela crée un véritable miroir.
Autre fait intéressant, le Salar compte plus de 5.5 tonnes de lithium, sur les 11 millions que compte la planète (50% pour ceux qui auraient besoin d’un petit rafraîchissement en math). La Bolivie est assise sur une véritable mine d’or si le marché des voitures électriques propulsées par un moteur à batterie au lithium explose. Pour l’instant, c’est le sel qui est exploité.
Bref, vous en savez un peu plus sur le Salar de Uyuni… on peu donc commencer l’aventure.
Jour 1 – SALAR DE UYUNI
10.40 – Quelques 6 heures après y être arrivé, nous quittions enfin shitty Uyuni (village).
1er Stop – Le Cimetière de Train
Anciennement, Uyuni était relié au Chili par un chemin de fer passant dans le Salar. La ligne n’est plus en fonction et les anciennes locomotives sont entassées à l’extérieur de la ville.
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2ème Stop – Colchani
Le village de Colchani est la porte d’entrée du Salar… en plus d’avoir un marché artisanal.
Peu après, nous pénétrions finalement dans le Salar de Uyuni. Les 4×4 bourrés de touristes défilaient alors presque à la file indienne. Nous passions de midi à 19.00 à parcourir le Salar. L’endroit était IMMENSE.
Situé quelques km après l’entrée du parc, se trouvait un hotel faite avec des briques de sel, mais fermé depuis l’an 2000 parce que l’installation polluait trop le Salar.
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Savez-vous que la célèbre course Paris – Dakar (course automobile et à moto) passe désormais par l’Amérique du Sud et le Salar.
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Nous roulions ensuite plus d’une heure au milieu de nul part avant d’arriver au village de Coqueza. Situé sur les berges du Salar et au pied du volcan Tunupa pointant à 5430m, nous y ramassions Liam et Elie, un jeune couple de british qui avait passé (une très mauvaise) nuit.
À partir de ce moment et pour le reste du road trip, moi, le pas bon en espagnol, allais servir de liaison entre le chauffeur et les british et Tanzi. J’allais traduire (presque) tout ce que le guide disait, et poser les questions des autres en espagnol. Comme comme j’avais fait du chemin depuis la Colombie.
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1heure de route au travers du Salar et nous étions désormais à I’ile Incahuasi… surnommée l’ile aux cactus, une ile au milieu du salt flat remplis de gros cactus.
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Après un coucher de soleil mémorable, nous mettions le cap sur un hotel fait entièrement de sel situé en bordure du Salar. Le plancher, les murs, les lits, tables, tout sauf le toit et la structure étaient fait de sel. En joke, j’essayais de scier la table pour donner des cube de sel au gens, et je collais  j’ai collais langue plusieurs fois sur les murs.
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21.30 – C’était la fin d’une très longue journée ayant commencée à 03.30.
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Voici le lien vers le court video que j’ai réalisé à propos du Salar; https://www.youtube.com/watch?v=D23OEEuaYyw
Jour 2 – LES TERRES DÉVASTÉES
Nous quittions les « berges » du Salar pour nous diriger vers le sud de la Bolivie en longeant la frontière chilienne.
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Toute la journée, nous étions trimballé d’un endroit à un autre. Au total, nous franchissions plus de 250km sans jamais voir de route, à travers les paysages lunaires du « Desierto de Siloli (Désert de Siloli) » situé à plus de 4500m, en suivant des sentiers étant au mieux des traces de roues dans le sable. À certains endroits, le désert avait l’air d’une autoroute tellement il y avait des traces de 4×4 partout.
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La végétation était inexistante, les lacs généralement complètement asséchés et route poussiéreuse. Malgré l’aspect inhospitalier des lieux, l’endroit était tout de même le repère de lamas, alpachas et autruches (oui oui).
Hiercitos del Soldatos
Premier arrêt, une forêt d’algues et de coraux pétrifiés dans une ancienne mer datant d’il y a 15 millions d’année.
Salar de Chiguana
Un plus petit lac asséché avec du sel moins pur, donc une version poche, que le Salar de Uyuni.
Volcan Ollague
À 5870m, le volcan n’est qu’un gros tas de terre sans aucune difficulté à grimper… et sans aucun intérêt puisque les environs sont complètement stériles. L’un des très nombreux volcans sur la frontière Bolivie/Chili.
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Laguna Honda
Quelques lacs presque complètement asséché au milieu du désert bolivien et repère de flamands roses.
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Arbol de Piedra
(L’Arbre en forme de Pied)
Étrange forêt de monticules rocheux au milieu du désert de sable.
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En fin de journée, nous arrivions finalement à la Reserva Nacional De Fauna Andina Ecuardo Avaroa. Situé à la pointe sud-ouest de la Bolivie, à la rencontre du Chili et de l’Argentine, le parc comprend le très photogénique Laguna Colorada (Lac Rouge).  Comme son nom l’indique, les eaux du lac de 60km2 sont rouge… en raison d’algues rouge y poussant.
En haute saison, le lac est le repère de plus de 30000 flamands roses. Nous étions en très basse saison, donc seuls les irréductibles s’y trouvaient encore (il y en avait quelques milliers).
Le lac avait un melange inhabituel de couleurs; rouge (eau), vert (verdure en bordure du lac), blanc (zones sèches du lac) et gris foncé (terre). Il y avait aussi de gros monticules blancs (sel), qui ressemblait à des glaciers et sortaient du lac ici et là.
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Une nuit glaciale nous attendait dans un auberge de fortune aux abords du lac. Être gentil, je dirais que l’endroit était rustique… ne pas être gentil, je dirais que c’était merdique.
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Jour 3 – LE DÉSERT BOLIVIEN
04.20 – Réveil dans la nuit noire et glaciale. Après un déjeuner en vitesse, nous sautions dans le 4×4 en route vers de nouvelles contrés. Nous roulions alors à plus de 5000m d’altitude et le thermomètre à bord du véhicule affichait alors -12 degrés celsius… et j’étais en short et flip flop.
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Nous assistions au lever du soleil au geyser « Sol de Manaña ».
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Le soleil à peine levé que nous sautions dans les eaux thermales en bordure du Laguna Salada. À plus de 40 degrés celsius, ces eaux, réchauffés par les volcans à proximités, étaient plus que bienvenue.
Nous atteignions finalement l’extrémité de la pointe sud-ouest du pays. Le volcan Licancabur, un tas de sable de presque 6000m, se dressait alors devant nous, avec un petit lac vert (le Laguna Verde) à ses pieds.
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09.00 – S’en était fini de ce road trip en 4×4. Au milieu de nul part, nous étions au poste frontalier chilien.
Direction San Pedro de Atacama quelques 60km plus loin. Un peu après la frontière, nous retrouvions une route pavée pour la 1ere fois en 3 jours. Quel plaisir de rouler sans se faire brasser comme dans une laveuse-sécheuse.
De la frontière, située à 4500m, la route était une longue et impressionnante glissade de 2100m jusqu’à San Pedro, un petit oasis au milieu du désert de l’Atacama situé sur un plateau à 2400m. La frontière entre les 2 pays se dresse telle un véritable rempart qui s’étend du sud au nord de part et d’autre de l’horizon.
SAN PEDRO DE ATACAMA
De retour au Chili… pour de bon jusqu’à la fin décembre.
Ville éponyme du désert de l’Atacama, qui s’étend de la frontière péruvienne (donc Arica) à Copiapo (un peu plus au sud), San Pedro de Atacama est l’une des plus vieilles villes du Chili.
Originalement une halte sur la route pré-colombienne reliant les hautes terres à la cote, les espagnols y établissaient une mission en 1547. La ville allait plus tard devenir une halte de prédilection pour les marchands de bétail de Salta (Argentine) en route pour les mines de nitrate du Chili afin d’y vendre la viande.
San Pedro de Atacama version 21ème siècle est une très petite ville E X T R Ê M E M E N T touristique, sans avoir perdu son authenticité (architecturalement parlant); 99.9% des bâtiments ont 1 seul étage et sont faits de terre cuite. Vue de loin, San Pedro ressemble à une forêt au milieu du désert tellement aucun bâtiment ne dépasse la cime des arbres.
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Valle de la Luna
Difficile de passer dans le coin sans aller visiter l’attraction no.1 des environs; la Vallée de la Lune, spectaculaire formation rocheuse de couleur orangé sur fond de sable noirâtre, saupoudré de blanc (sel)… facilement accessible en vélo.
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En quittant San Pedro de Atacama, il nous restait maintenant un peu moins de 1.5mois pour atteindre Ushuaia (sud du sud de l’Argentine) à quelques 3460km plus au sud à vol d’oiseau. En comparaison, Medellin, l’endroit le plus au nord où j’étais allé en Amérique du Sud, est à 3560km à vol d’oiseau 😉
Depuis mon arrivé à Huanchaco/Trujillo, dans le Nord du Pérou, que j’étais dans le désert. Nous commencions à en avoir royalement assez du sable.
Vivement le sud du Chili dans quelques semaines… mais d’abord, nous allions visiter les grandes villes du pays…
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Épisode 90 – La Ruée vers l’Argent

12 novembre 2016

1 vieux panel, 1 minibus, 1 autobus et une très longue journée de voyage plus tard que le Parc National de Sajama avait fait place à la ville de Potosi.
POTOSI
Du haut de ses 4060m d’altitude, et située dans une vallée reculée et aride, nous nous retrouvions dans la plus haute grande ville du monde.
Une vallée reculée et aride ne semble pas l’endroit de prédilection pour construire une grande ville… et pourtant.
Il suffit de lever les yeux vers le ciel et d’admirer le « Cerro Rico (la montagne riche) », qui domine Potosi, pour avoir la réponse.
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Du haut de ses 4782m, ce cône parfait est la plus grande source d’argent (métal) que le monde ait connu. Encore aujourd’hui, la montagne héberge plus de 1000 mines.
La rué vers l’argent a débuté il y a aussi loin qu’en 1545. La légende veut qu’un gardien de lamas qui faisait un feu sur le flanc de la montagne pour se réchauffer la nuit ait été fasciné de voir du liquide couleur argenté s’échapper des flammes.
20ans après cette découverte, une ville était née et plus de 100000 personnes y habitaient, faisant de Potosi la plus grande ville en Amérique (Nord, Sud, Central) de l’époque.
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Alors que les propriétaires de mines s’enrichissait, l’espérance de vie des esclaves africains et les amérindiens, qui travaillaient dans les mines dans des conditions extrêmement précaires, était de courte durée. On estime que plus de 9 millions d’entre-eux y ont laissé la vie durant les 3 premiers siècles d’opération des mines de Potosi.
Potosi me donnait l’impression d’être de retour à Kathmandou (Népal), capharnaum dans les rues en moins. La ville était sans prétention (autre façon de dire qu’il n’y a pas grand chose à faire) et on pouvait sentir toute l’histoire en se promenant dans les rues.
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Il est possible de visiter une mine (quoique vous devriez vous abstenir pour une raison éthique; les mineurs d’aujourd’hui travaillent/vivent encore dans des conditions atroces… et vous voulez aller les prendre en photos?!?), sinon une visite au Mercado de Mineros (Marché des Mineurs) serait déjà une expérience en soi puisqu’il est possible d’y acheter de la dynamite en vente libre, des feuilles de coca à mâcher, ainsi que plusieurs alcohols louches. Malheureusement pour nous, le marché était fermé le dimanche.
Peut-être la meilleure chose à faire est de boire un bon litre de la bière Potosina. Fabriquée depuis 1907 à Potosi, la bière se targue d’être « la cerveceria mas alta del mundo (la bière faite la plus en altitude au monde) ».
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Cap sur Sucre…
LA BOLIVIE POUR LES NULS
La Bolivie, de son nom complet « Estado Plutinational de Bolivia », s’étend des sommets enneigés des Andes (nord), au désert le plus aride du monde (sud), en passant par le célèbre lac Titicaca (ouest), et avec plus de la moitié de son territoire faisant parti de l’amazone (toute la moitié est).
Tel que mentionné dans mon dernier article, la Bolivie est coincée au centre du continent sans accès à l’océan. C’est le pays sud-américain qui touche au plus de pays; Paraguay, Brésil, Pérou, Chili et Argentine… et il a été en guerre avec chacun d’entre-eux dans les 200 dernières années.
EN BREF
– Population; 11 millions
– Monnaie; Boliviano… communément appelé BOB
– Langues Officielles; Espagnol, Quechua et plus de 35 autres dialectes. Seulement la partie Ouest était gouverné par les Incas. Le reste était habité par des tribus indépendantes, ce qui explique la grande diversité de language à travers le pays.
– Capitale; Sucre était originalement la capitale. Or, suite à une guerre civile entre Sucre et La Paz (1899), la capitale fut transférée à La Paz.
– Groupes Ethniques; 59% métis, 37% indigènes, 3% blancs et 1% noirs,
– De tout le territoire, seulement 1% est de l’eau… OUCH…
– Fait inédit, c’est en Bolivie que le célèbre révolutionnaire argentin Che Guevara fut capturé et exécuté en 1967 dans la ville de La Higuera avec l’aide de la CIA (encore).
Au temps de l’Empire Espagnol en Amérique du Sud, le territoire de la Bolivie était appelé « Alto Peru (Haut Pérou) ».
Après avoir gagné son indépendance de l’Espagne en 1824, Simon Bolivar a donné 3 options à son compagnon d’arme Antonio Jose de Sucre (qui dirigeait l’indépendance du Alto Peru);
– Unir le territoire du Alto Peru avec la nouvelle République du Pérou,
– Unir le Alto Peru avec l’Argentine,
– Faire du Alto Peru un pays autonome/indépendant.
Sucre allait choisir la dernière option; « Si de Romulo Roma, de Bolivar Bolivia (si Rome fut nommé en l’honneur de Romulus, le Bolivie sera nommée en l’honneur de Bolivar ») ». C’est ainsi que la Bolivie était née en 1825.
Pour le reste, vous l’apprendrez en même temps que moi lors de mon premier séjour (présentement) ou lors de mon 2ème (quelque part dans les environs de avril).
SUCRE
Seulement 160km séparent Potosi de Sucre. Il faut pourtant plus de 3.5h pour franchir la distance.
Fondée en 1538 sous le nom de Charcas, puis rebaptisée « Villa de la Plata (La ville de l’Argent) » et finalement « La Ilustre & Heroica Sucre » au moment de l’indépendance du pays en 1825 en l’honneur de Antonio Jose de Sucre, un personnage majeur de l’indépendance de la Bolivie, Sucre est affublée du titre de la plus belle ville de Bolivie.
Ville de l’UNESCO depuis 1991, elle est aussi surnommée « La Ciudad Blanca de Las Americas (La Ville Blanche des Amériques) ». Une fois par année, tous les bâtiments du centre-ville doivent être répeinturés… en blanc.
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Ajoutez à tout cela que c’est la capitale du chocolat (facile quand on s’appelle Sucre) en Bolivie et qu’elle est renommée pour ses saucisses (un peu plus champ gauche).
Ville de 2500000 habitants, il n’y a pas grand chose à faire mis à part marcher dans son centre-ville. Tout s’articule autour de la superbe Plaza 25 de Mayo (place centrale), ceinturée par des bâtiments coloniaux d’une blancheur extrême.
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Une visite au Mirador Recoleta, qui domine la ville, vaut aussi le coup d’oeil.
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Autrement, on a très vite fait le tour. Lors d’un voyage de très longue durée, vous avez besoin de « vacances » ou plutôt d’une fin de semaine à ne rien faire. C’est là que Sucre est grandement apprécié. C’est l’endroit idéal pour reprendre des forces, gouter à de la nourriture de qualité et/ou tout simplement s’assoir sur un banc de parc et donner à manger aux oiseaux.
Il faut tout de même ne pas manquer de gouter au chocolat du coin (« Taboada Chocolates ») et à la bière de Sucre (« Sureña »… crée à la base pour offrir des emplois de qualité à Sucre). Tant qu’à y être, gouter aux vins de la vallée Tareja. Situé au sud de la Bolivie, c’est le vin le plus haut en altitude au monde.
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Je crois que ce petit chien se demandait tout autant que nous qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour se ramasser dans ce sac…

Après un repos bénéfique, autant pour le corps que l’esprit, nous sautions dans un bus de nuit en destination de…
À suivre.